Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
la Lettre XV)
Anne-Laure Creuzet
Barratou Diallo
Le titre du roman inspiré de l’histoire d’Héloïse et Abélard, d’où le sens Nouvelle Héloïse. Devenu une sorte de
mythe, l’histoire de ces deux amants qui ont vraisemblablement inspirés Rousseau a connu une large diffusion dans
la littérature (CHARLOTTE CHARRIER , héloise,dans l’histoire et dans la légende 1933). Figures importantes
du M.A, oubliés pendant la renaissance, Héloïse et Abélard sont à nouveau très présents à la fin du XVIIe grâce à
l’article que leur consacre Bayle dans son Dictionnaire historique et critique (1697). C’est donc à la traduction des
lettres d’Héloïse et Abélard par Bussy Ra butin, que Rousseau a vraisemblablement lue et à l’influence de laquelle
il doit le choix de la forme épistolaire de son roman.
La Nouvelle Héloïse raconte d’une passion impossible entre un précepteur roturier nommé Saint-preux et son
élève Julie, fille du baron d’Estanges. Tous deux vont vivre un amour interdit par leur différence de rang social et
seront obligés de garder le secret à cause des conventions de la société. Ainsi, la frustration engendrée par ces
dernières va pousser Saint-preux à prendre la route pour Paris, puis pour Londres. S’en suivra donc une longue
série d’échanges des deux personnages via des lettres d’amour, où les deux amants tentent de résoudrais leur
dilemme.
Rousseau y dépeint une société harmonieuse conciliant pureté et passion absolue : Vertu et amour, le tout dans une
nature bienfaisante. Roman prérévolutionnaire, il prône l’abolition des classes par le sentiment amoureux. De plus,
la forme épistolaire sert une vérité immédiate et subjective où le souvenir réactualise les sentiments.
Au XVIIIe siècle, elle connut un succès sans précédent. Malgré une critique professionnelle très réservée, ses
lecteurs furent innombrables, enthousiastes et passionnés. En effet, si pour les hommes de la révolution Rousseau
fut avant tout l’auteur du Contrat social, pour ses lecteurs du XVIIIe, tous ordres confondus, il demeurait
“l’immortel” auteur de Julie. C’est de la parution de cette œuvre que datent sa renommée et sa gloire.
L’extrait que nous allons étudier concerne les billets trois à Quinze, de Julie à saint-preux allant des pages 78 à
138.
Support d’origine :
Étant donné que Julie, ou la Nouvelle Héloïse a été publié pour la première fois en 1761, le type de papier utilisé
aurait probablement été du papier imprimé fabriqué à partir de fibres végétales telles que le lin ou le coton. Ce type
de papier était le support par élection pour la plupart des documents écrits tels que les livres, les journaux, les
revue, les brochures, etc. On retrouve aussi une typographie de l’époque moderne, en taille 12 (gravure sur cuire)
ce qui rend le texte plus lisible et structuré.
On remarque que la mise ne page du manuscrit est composée d'une colonne centrée qui contient le texte. Ce dernier
est séparé́ en paragraphes espaces par un alinéa sans saut de ligne
A chaque fin de lettre on remarque qu’il y a une petite enluminure qui est caractéristique d’une vocale “œ” qui
signifie qu’il y en a huit.
On retrouve la première à la fin du premier billet p.78 qui est composé du billet de Julie et de la réponse de l'amant.
La deuxième est située à la fin du second billet p.79.On ne retrouve pas d'enluminure à la fin du troisième billet de
Julie. On en retrouve un troisième p.85 qui conclut la quatrième lettre écrite par Julie. La lettre 5 destinée à Julie ne
présente pas d'enluminure. Page 93, la quatrième enluminure conclut la sixième lettre écrite par Julie destinée
À Claire. La septième lettre qui est la réponse à la précédente est conclue par la cinquième enluminure, page 99.
On retrouve p.104 la sixième enluminure qui termine la huitième lettre écrite par Saint-Preux à son amante Julie.
Page 110, la septième enluminure conclut la neuvième lettre écrite par Julie à son amant. Les lettres 10,11,12,13
et 14 ne présentent pas d'enluminures. On retrouve pour finir la huitième enluminure page 137 qui vient clore la
quatorzième lettre écrite par Saint preux et adressée à Julie. La quinzième lettre écrite par Julie ne présente pas
d'enluminure.
Jean-Jacques Rousseau a inclus dans la mise en texte, des estampes. Dans le passage à rétudede
Mlieoulanovele Hélobseilyenaune.Elle. s’intitule"le premier baiser de l’amour”.C'est la première estampe
de Fouvrage présente page 136. On distingue en bas à gauche le nom de Gravelot, celui qui a créé cette
illustration ainsi qu'en bas â droite la date de création 1760. Elle vient s’intercaler dans le texte afin
d'illustrer le moment que décrit l'auteur dans la lettre. Rousseau y voit un réel intérêt, car pour lui
l'estampe représente une substitution de image mentale. L"inventio" qui signifie l’invention est la position
la plus noble de la peinture, davantage que la "dispositio" (composition) et lauteur s'appuie sur le texte
pour faire jaillir des images mentales et développer ainsi l'imagination du lecteur. La lettre 14 décrit le
baiser mais l'estampe qui l'accompagne ne le représente pas, il nous donne à voir linstant d'après ce qui
permet au lecteur de simaginer le moment du baiser. Le regard des personnages est important puisqu'il
met en relief les relations entre les personnages. On ressent cette tension amoureuse entre Julieet son
amant et Claire qui regarde ulie, sa cousine et qui la soutient On note également la gestuele qui donne vie
à cette estampe. On ressent, une réelle sensualité à travers cette estampe puisque les deux amants sont
comme attirés un par Fautre, leurs bras en avant, voulant rechercher à nouveau un contact physique. La
nature surplombe ce moment et souligne cette attirance de manière pure et voluptueuse, on peut aussi la
voir comme étant la gardienne du secret.
De plus, on observe que cette édition est corrigée de la main de l'auteur. En effet
ANALYSE DE LA LANGUE
Nous observons dans cette ouvrage une typographie de l’époque moderne précisément du XVlllème siècle, on
parle de français contemporain étant donné la date d’édition 1764. Il n’y a pas de difficultés majeures à la
lecture du texte. On retrouve néanmoins des spécificités typographiques comme Ie “s” qui est noté en une sorte
de f (forme plus allongée du s actuel mais qui est distinct du f à l’époque). Ce "s Iong" est présent à l'intérieur
des mots ce qui le différencie du s de flexion final. De plus, on observe un vocalisme dans les finales verbales
puisqu’en effet toutes les terminaisons à l’imparfait se notent "ois" au lieu de "ais", exemple p. 134 : "tu
voulois" au lieu de "tu voulais" en français actuel.
Des signes diacritiques sont observables comme l’accent aigu, ou encore l’esperluette ainsi que le trait d’union.
Cependant l'accent grave n’est pas utilisé.
Ces différences nous assurent que nous ne lisons pas du français actuel mais cela reste raisonnable et très
compréhensible c’est pourquoi nous n’avons pas affaire à de l'ancien français qui serait plus difficile à
comprendre et une traduction serait nécessaire.
GRAPHIES :
Étymon : fragilitas
/ fʀaɮilitas /
Radical : faibl-
Le mot « faiblesse » est un nom commun. Il désigne le manque de force physique ou morale,
ou une fragilité dans un aspect donné. Dans l’extrait, le mot fait partie d’une question qui
souligne l’incapacité du cœur de cacher sa débilité.
Suffixes : -esse
Phénomènes visibles :
Étymon : amantes
/ a.ˈmɑ̃nt ɛs /
“Amantes”, participe présent du verbe “amare”, signifiant “aimer”, il désigne deux personnes
qui s’aiment ou qui entretiennent une relation amoureuse.
Radical : amant-
Phénomènes visibles :
Références :
Caron, Ph., 2004b, « Postface », Les Remarqueurs sur la langue française, du 16e siècle à nos
jours, Rennes, La Licorne/Presses universitaires de Rennes, p. 395-400.
Recueil d’estampes pour “La nouvelle Héloise” : avec les sujets des mêmes estampes, tels
qu’ils ont été donnés par l’éditeur, A Paris : chez Duchesne, libraire,
1761 : http://doc.rero.ch/record/29331?ln=fr