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Introduction à la philosophie
Le philosophe s’étonne des choses simples et habituelles, l’homme commun des phénomènes
rares.
Ils sont une image des idées, des essences, car ils ont la même fixité
C’est ce qui fait sa nature, son identité, qu’elle est ce qu’elle est
Un homme qui prétend savoir, un « expert », et qui parvient avec son aplomb à en persuader
les autres. Son art consiste précisément dans cette capacité persuasive.
L’art « d’accoucher les esprits », d’aider son interlocuteur à se mettre au clair avec ses
pensées
Il est institué (langues) et non naturel. Le rapport entre les signifiants et les signifiés dans les
mots est conventionnel.
Car les objets mathématiques, avec leur pureté démonstrative, leur pure intelligibilité, est un
modèle pour essayer de considérer de la même façon les mots du langage courant, en les
définissant et en produisant des raisonnements.
Elle consiste à raisonner sur des idées générales, et non sur des exemples concrets.
A la condition que les interlocuteurs cherchent la vérité, et non à défendre coûte que coûte
leur opinion première.
C’est la finitude, la temporalité. L’existence humaine est davantage une histoire qu’un
ensemble de faits, un récit qui prend sens par le parcours entre son début et sa fin.
Les hommes au quotidien tiennent pour vraies des images qui sont des déformations de la
vérité. Soit que ce sont des opinions colportées, et simplement répétées sans vérification. Soit
qu’elles soient empruntes de sensible, donc ce sont des impressions, et non des pensées.
Le langage est le tissu qui rassemble les hommes. Il est la mémoire de la culture. Il est ce qui
permet la symbolisation, et donc la distance mise avec le monde des choses sensibles, lequel
menace de nous perdre dans l’addiction aux consommations.
20 Quels sont les différents types de structures familiales et leurs conséquences sur les
idéologies des peuples ?
Le bonheur
Socrate et Calliclès
Ceux qui ne sont pas d’accord avec sa définition du bonheur le sont à cause du ressentiment
(jalousie, frustration…) de ceux qui n’ont pas de passions, ou pas le courage de les réaliser,
et qui prêchent alors la limitation des passions.
Le galeux serait l’homme qui trouve son bonheur par le plaisir… le plaisir de se gratter.
Pour être heureux, il faut se libérer de l’inquiétude à propos de tout ce qui arrive, qui ne
dépend pas de nous, et ne nous préoccuper que de ce qui dépend de nous, c’est-à-dire de ce
que l’on fait.
Il faut aussi comprendre l’ordre du monde, et trouver sa place en son sein.
4 Pourquoi d'après Kant le bonheur ne peut-il pas constituer un idéal assignable pour
l'homme?
Le bonheur a une composante empirique, il demande à vivre des expériences, mais quelles
expériences rendent heureux est indéfini et infini
Notre nature indique que nous ne sommes pas faits pour vivre conformément à une nature
donnée, mais que nous devons décider de notre être. Ainsi, le problème humain n’est pas de
savoir ce qu’il est, mais ce qu’il doit être. C’est donc notre devoir qui doit nous préoccuper,
et non ce que nous sommes.
La liberté
D’abord parce que les envies des hommes s’opposent les unes aux autres
Ensuite parce que nous subissons nos envies, ne les choisissons pas, et en sommes donc
potentiellement les esclaves.
2/ Expliquer la phrase de Spinoza : « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de
posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et
ignorent les causes qui les déterminent. »
Sans que nous le sachions la plupart du temps, nos désirs sont déterminés par des causes en
nous (physiques, sociales…) et ne sont donc pas plus libres que ne l’est une pierre qui tombe.
Les choix nous mettent dans l’embarras du choix. Ils imposent leurs alternatives et obligent à
se déterminer par rapport à elles.
Idem
5/ Pourquoi Melman dit-il que « depuis que le ciel est vide, nous nous sommes libérés » ?
C’est-à-dire qu’il n’y a plus de valeurs transcendantes, celles de la religion ou des impératifs
de la morale…
On dit en général que la liberté, c’est faire ce qu’on veut. Mais comme « ce qu’on veut » est
déterminé par des causes ou des circonstances, ce n’est pas là qu’on peut exprimer sa liberté.
Notre liberté peut s’exercer dans la volonté qu’on met à accomplir, à faire aboutir, les
situations dans lesquelles nos « décisions » nous ont mises.
8/ Expliquez la phrase d’Alain : « N'employez point la volonté à bien choisir, mais à faire que
tout choix soit bon »
Donc peu importe les « choix » qui nous ont fait arriver ici ou là, ceux-ci ne sont pas bons ou
mauvais en soi, ils seront bons selon ce que nous en faisons ensuite.
Il faut connaitre les contraintes imposées par les lois de la nature, afin de pouvoir s’appuyer
dessus pour les utiliser à notre profit. Si on les ignore, elles deviennent des obstacles à nos
buts.
La volonté réside davantage dans l’action qui réalise que dans la décision initiale.
Etre libre consiste à se détacher de ce qui ne dépend pas de nous, et à connaitre les causes
qui nous déterminent et notre place dans l’équilibre du monde.
Non, elle est un problème de capacité à prendre une décision par soi-même
14/ OBEIR ET RESISTER (Alain) : Pourquoi ces deux termes sont-ils corrélatifs ?
Obéir, c’est accomplir des devoirs que nous reconnaissons légitimes. Il s’agit donc de ne pas
céder aux forces. Donc leur résister. Sans cette résistance, notre obéissance peut n’être
qu’une soumission à ces forces
16/ OBEIR ET RESISTER (Alain) : Expliquez : « ceux qui acceptent les pouvoirs comme un
fait et qui ne conçoivent même pas le droit en face de l’arbitraire, sont aussi ceux qui
négligent le plus aisément les petits devoirs »
Ceux qui n’obéissent pas (par reconnaissance de leurs obligations) mais qui se conforment à
l’ordre existant par peur ou intérêt sont les premiers à déroger à leurs devoirs dès que la
peur ou l’intérêt disparaissent. (être soumis ou flatteur quand le chef est là, et faire n’importe
quoi dès qu’il est sorti…)
L’obéissance, c’est agir par devoir reconnu. La soumission consiste à céder par force ou par
intérêt.
Politique
2/ La science politique, qui est une étude principalement historique des types d’institutions
qui détiennent le pouvoir
C’est une doctrine politique qui, pour l’obtention de la fin qu’est la possession du pouvoir,
considère que tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Donnez des types de gouvernement possible
Contrairement aux théories politiques naturalistes, qui justifient le pouvoir par des
hiérarchies naturelles, les théories politiques contractualistes (Hobbes, Rousseau…) justifient
le pouvoir par un contrat passé, plus ou moins explicitement, entre les membres de la
communauté
Par le fait que la violence étant la condition naturelle de l’homme (l’homme est un « loup
pour l’homme » à cause de l’égalité en force des individus, donc la concurrence qui
s’instaure entre eux et la « guerre de tous contre tous »), les hommes n’ont pas d’autre choix
que de céder la souveraineté qu’ils ont sur eux-mêmes à un souverain particulier.
Car il part d’une conception individualiste, pour aboutir à l’aliénation des droits des
individus à un pouvoir autoritaire
Rousseau s’oppose à l’idée que se fait Hobbes de l’homme violent à l’état de nature. C’est
l’homme déjà perverti par la civilisation qui est violent. A l’état de nature, l’homme est
pacifique.
C’est pour lui une contradiction dans les termes, car si un droit repose sur la force, alors si
cette force décline, elle perd ce droit. Donc ce droit ne serait rien du tout.
C’est le peuple
Ce n’est pas la population empiriquement déterminée, mais la volonté qu’a cette population
de se constituer en entité collective.
Les anarchistes considèrent que les républicains exigent aux individus de faire le deuil de
leurs désirs personnels
Le devoir
Le fait que je ne me dois pas à moi-même mon existence et ses conditions me confère une
dette envers ceux qui les ont permis
J’ai des devoirs envers tous ceux vis-à-vis desquels je me suis engagé, ce qui me confère des
devoirs par contrat
Contrairement à l’impératif hypothétique (Kant) qui ne fait que stipuler que je dois x SI je
désire Y (comme sa condition nécessaire), un impératif catégorique est inconditionnel.
Pour l’utilitariste, est morale toute action qui maximise le bien-être général
Elle consiste à dire que notre devoir moral est avant tout de développer nos vertus morales,
conditions de toute moralité ultérieure
Il affirme que notre seul devoir moral se limite à ne pas nuire sciemment à autrui.
Pour Rousseau, la moralité ne se mesure pas à l’aune de tous ces principes d’écoles
philosophiques morales différents, mais seulement dans l’attention à notre conscience morale
que nous connaissons par sentiment.
Nietzsche considère que ce sentiment n’est pas fiable, qu’il dérive d’origines sur lesquelles
nous devons être lucides.
C’est un mouvement qui valorise plus que tout les productions de la civilisation humaine
Quel est le rapport courant que les gens entretiennent avec « les animaux » dans notre
société ? En quoi est-il rempli de contradictions ?
On accorde de la valeur à nos animaux domestiques ou aux animaux qui nous sont utiles.
Lesquels n’ont d’ailleurs pas les caractéristiques naturelles de l’animalité (sauvage) car ils
sont produits de sélections humaines.
Les animaux sont assimilables à des machines, pense Descartes. Comment en vient-il à cette
thèse ?
Dans la mesure où l’animal, qui n’est pas estimé posséder la substance pensante (actualisée
dans le cogito), il est ramené à l’autre substance, celle de la matière.
En quoi la dévalorisation de la nature et des êtres naturels peut elle contribuer à construire des
principes de morale largement approuvés de nos jours ?
L’humaniste affirme qu’il y a une coupure entre hommes et animaux. Quels sont ses
arguments ?
L’homme aurait pour lui le libre-arbitre, c’est-à-dire qu’il ne serait pas totalement déterminé
par ses instincts naturels.
En quoi le langage peut-il être aussi ce par quoi une coupure entre l’homme et l’animal peut
être légitime ?
Ce sont les cas où des individus appartenant à une espèce n’ont pourtant pas les qualités par
lesquelles ont caractérise cette espèce (par exemple un handicapé mental profond, ou un
vieillard grabataire, ou un comateux, qui est dit humain sans pourtant avoir la conscience, la
raison, le langage, etc.)
« L’animal est nature, l’homme est histoire ». Expliquez cette affirmation. Quelle
conséquence cela peut-il avoir sur la différence de sort qu’on peut réserver aux hommes et
aux animaux ?
C’est qu’on ne doit pas hiérarchiser les satisfactions des individus par des critères moraux
généraux, mais seulement au degré de satisfaction qu’elles apportent à chacun.
Elle consiste à faire la somme des satisfactions de chacun qui résultent d’un acte.
Car les droits de l’homme confèrent aux individus des droits absolus qui peuvent aller à
l’encontre de l’intérêt du plus grand nombre.
Sur quoi peut-on fonder l’idée que « toute vie est sacrée » ?
Sur l’idée religieuse que la vie est une création divine. Ou avec une conception mystique du
vivant.
En quoi consiste « l’argument du cinéma » des utilitaristes pour contrer l’idée selon laquelle
un individu a une valeur absolue échappant à tout calcul ?
C’est pour montrer que dans tous nos choix, même celui d’aller au cinéma alors qu’on risque
de mourir en route, nous ne faisons que calculer des sommes des bien-être résultant de nos
choix.
La conscience
Descartes, cherchant des certitudes absolues pour fonder les sciences sur des bases solides,
doute de tout ce qui est dubitable et tombe sur la seule certitude absolue qu’il a : qu’il doute,
donc qu’il pense, donc qu’il existe, et que son existence consister à penser.
La conscience provient des chatiments reçus qui avaient pour fonction de nous donner une
mémoire, et donc l’identité d’un sujet moral.
La conscience provient également du besoin que l’homme (néoténie) est tel qu’il a besoin de
son semblable, donc de communiquer avec lui, donc de prendre conscience de ses pensées
pour pouvoir les communiquer.
La conscience est la mesure du degré de liberté, de choix que nous mettons dans nos actions.
Quand il n’y a plus de choix, c’est que nous agissons avec automatisme, c’est-à-dire sans en
prendre conscience.
Expliquez en quoi la conscience est, pour Marx, le reflet des déterminismes sociaux
« Ce n’est pas la conscience qui détermine nos conditions de vie, mais nos conditions de vie
qui conditionnent notre conscience ». Les représentations qui nous viennent à l’esprit sont le
reflet de notre condition réelle (matérielle, sociale).
L’inconscient
C’est une doctrine épistémologique fondée par Auguste Comte et qui dit que l’esprit humain
parvenu à maturité sait que, pour énoncer des connaissances certaines, il doit se contenter
d’énoncer les lois qui président aux phénomènes sans chercher à spéculer sur leur nature
Que notre psychique ne se réduit pas à notre conscience, mais à des pensées inconscientes
qui l’habitent. Que ces pensées inconscientes proviennent de refoulements de nos pulsions
sexuelles. Que cette vie sexuelle déterminante pour notre identité commence dès l’enfance.
Le Désir
Les besoins sont naturels et nécessaires. Les désirs sont construits et non-nécessaires
Les désirs nous viennent, alors que nos volontés sont décidées et maintenues par un effort de
constance
Les envies portent sur des choses consommables, alors que les désirs visent des
représentations mentales, des fantasmes.
Du latin desiderare, ils signifient que nous visons une étoile (un idéal) dont nous savons que
nous sommes définitivement séparés.
Car les désirs (passions) nous envahissent et nous réduisent en esclavage. Ceci s’oppose à la
maîtrise rationnelle de soi.
6/Pourquoi le désir a-t-il à voir avec le fait que nous sommes des êtres parlants ?
Car les mots se substituent aux choses sensibles consommables, et permettent l’élaboration
des scénarios, des fantasmes.
Le pervers démystifie les symboles et les ramène à la réalité concrète qui les figure. Ainsi, il
réduit le désir à n’être qu’une envie.
Car si nos satisfactions consistent dans la jouissance des choses sensibles, par nature
périssables, nous sommes condamnés à toujours renouveler cette jouissance
Car l’autorité est elle-aussi symbolique. Le pouvoir en tant que puissance est réel, concret.
Ainsi, si on n’a plus la faculté de désirer, de symboliser, on n’a plus la crainte de l’autorité,
et on ne se soumet plus qu’à la puissance réelle.
Le « on » est le rapport premier à autrui qui est celui de l’anonymat, de l’indifférentiation des
personnes.
Autrui est une menace en tant qu’il est un sujet qui a un regard objectivant sur moi, qui me
réduit à cette chose, et me juge.
Afin de lutter contre l’objectivation faite par autrui, à mon tour je l’objective, en niant qu’il
soit un sujet au même titre que moi.
Pourquoi la connaissance de mon identité ne précède-t-elle pas celle que j’ai des autres ?
Car se définir tel qu’on est passe par l’identification aux jugements d’autrui. Par moi-même,
subjectivement, je peux être tout et son contraire.
Une discussion est une confrontation d’avis divergents sur un objet donné. Dans le dialogue,
l’objet n’est pas l’essentiel. Ce qui compte, c’est l’indistinction des interlocuteurs, qui, en
échangeant, parlent d’une même voix.
La culture
C’est le fait que, par des modifications génétiques, l’humain reste phénotypiquement au stade
juvénile du développement normal des primates.
Le naturel est inné, et reçu par hérédité. Le culturel est acquis, reçu par transmission,
éducation, héritage
Le relativisme culturel considère que les valeurs sont relatives à chaque culture qui les
établissent souverainement, et qu’il n’y a pas de point de vue supérieure qui permette de les
juger et les hiérarchiser.
C’est le fait de juger les autres cultures avec les critères qu’on utilise pour juger des progrès
de la nôtre
Elle peut être une illusion ethnocentriste. Elle est due à la violence avec laquelle elle a pu
supplanter les autres, et non à une supériorité culturelle propre. Elle repose sur l’ingratitude
de ses emprunts. Le hasard peut avoir joué un rôle dans cette domination (thèses de Levi-
Straus dans Race et Histoire)
La technique
La conscience est le degré de liberté que nous mettons dans nos actions
4/Exposez les deux sens respectifs des mots Raison et Mesure
Prométhée vole le feu au dieux pour en doter les hommes. Ainsi, les hommes se retrouvent en
possession d’une puissance (technique) surnaturelle, alors qu’ils n’ont pas la sagesse pour en
contenir le déploiement.
Plus on accumule les facteurs de production, et moins l’ajout d’une nouvelle unité de
production n’augmente proportionnellement notre bénéfice.
C’est le fait qu’une tâche est divisée séquences simples et successives, et que ces séquences
sont distribuées à des travailleurs différents.
Les vices l’augmentation des coûts secondaires non productifs (gestion de personnel
nombreux, commercialisation, communication, transports, etc.)
Une hétéronomie, c’est le fait de passer par un autre pour être soi. Une technique est une
hétéronomie car elle est un moyen utilisé pour une fin. La fin est la satisfaction,
l’accomplissement de soi.
12En quoi consiste la « contreproductivité » dont parle JP Dupuy dans son texte ?
C’est quand l’hétéronomie, le moyen, finit par nuire à l’obtention de la fin. Soit qu’il
devienne de plus en plus coûteux, soit qu’il devienne à lui-même sa propre fin.
13/Qu’est-ce que le « matérialisme historique » ?
C’est la conception marxiste de l’histoire qui dit que les facteurs matériels déterminent
toujours les créations spirituelles.
14/Qu’est-ce qui permet de dire que nous sommes davantage « homo faber » que « homo
sapiens » ?
Parce que ce sont nos inventions techniques qui déterminent nos manières de pensée, et qui
marquent au final les étapes du progrès historique.
15/Qu’est-ce qui nous permet de douter que l’homme est le maître des techniques ?
Le fait que les découvertes scientifiques se font en suivant une logique technique autonome
Le travail
Car le travail produit, à l’image du Dieu qui a créé le monde. Et qu’il nous détache, par la
discipline qu’il impose, des tentations du monde terrestre
3/Pourquoi le travail a-t-il pris une place prépondérante dans nos sociétés modernes ?
A l’époque moderne, avec Adam Smith, le travail est valorisé car il est le moyen de la
production de masse qui doit sortir les pays de la misère, le moyen de libérer les individus des
carcans sociaux par l’apparition du salaire individuel, le moyen d’intégrer socialement les
individus en leur donnant une place par la Division Internationale du Travail, qui est une
forme organique de solidarité (Durkheim)
C’est la considération que l’homme est avant tout un individu, et que la société est à l’image
d’un marché où les individus se rencontrent pour coopérer librement sous la forme de
contrats, d’échanges.
6/Que nous apprend la dialectique du maitre et de l’esclave de Hegel sur la valeur du travail ?
L’esclave est plus humain que le maître, car en travaillant pour lui, il fait l’effort de
surmonter ses propres désirs naturels, apprend la privation et à différer ses satisfactions. Il
aquiert également des compétences techniques alors que le maître reste un jouisseur.
7/Expliquez la phrase de Kojeve : « étant un acte auto-négateur, le Travail est un acte auto-
créateur »
Le travail me force à aller contre mes penchants naturels, et me permet de me construire moi-
même.
Car le travail devient une marchandise qu’utilise le propriétaire du capital pour faire
fructifier ce capital. Le travail n’est donc plus qu’un moyen, pour le propriétaire de faire du
profit, et pour le travailleur de gagner un salaire.
Plus la logique capitaliste s’accroit, plus c’est le profit commercial qui est visé, donc la
considération de toute chose selon sa valeur d’échange (son prix). Ce qui fait que le travail
est alors lui-même une marchandise comme les autres, qu’on vend, qu’on achète…
Dans la mesure où il n’y a plus de travail pour tout le monde, valoriser moralement le travail
revient à dévaloriser ceux qui ne travaillent pas, alors que de toute façon, tout le monde ne
peut pas travailler.
Le carriérisme est l’attention porté au poste qu’on occupe dans la hiérarchie de la division
générale du travail, le marché du travail, alors que le professionnalisme est l’amour du
travail bien fait.
L'Art
Pour Platon, les artistes sont des trompeurs, car ils nous rivent au sensible – alors que le
sensible, contrairement à l’intelligible, est le lieu des impressions et non du savoir.
Pour Marx, les artistes ne font qu’exprimer les modes de penser de la classe dominante qui
les emploie. Comme toute idéologie, les représentations artistiques d’une époque sont celles
de sa classe dominante. Ils concourent ainsi à renforcer sa domination, sur le plan de la
culture.
3/ Que nous apprend l’expérience de Bourdieu avec les « Mains de vieille femme » ?
Les membres des classes sociales inférieures ne voient pas l’esthétique de l’œuvre, mais la
réalité du modèle. Dans les classes supérieures, on interprète ce qui est vu, on en fait un
symbole, voire une pure image, et ainsi, on n’a plus à répondre de l’objet réel que montre
l’œuvre, puisque ça n’est « qu’une image ».
En général, il y a des conditions formelles de la beauté, qui sont les règles de l’harmonie, des
proportions, de la symétrie, etc.
L’agréable plait aux sens réalisants. Il consiste en sensations. Le Beau plait aux sens
imageants, il consiste en représentations.
La conscience imageante consiste à ne pas saisir l’objet comme réel (c’est-à-dire inséré dans
le cadre de mon existence corporelle, concrète, dans le temps et l’espace communs), mais
comme image, c’est-à-dire précisément décontextualisé de ce cadre.
Nous percevons ordinairement les objets selon l’ange de nos besoins, de l’usage que nous
pouvons en avoir. Mais le percevoir comme beau, c’est le percevoir tel qu’il nous apparait en
faisant abstraction de l’intérêt qu’il peut représenter pour nous à titre personnel.
8/ « La Nature copie l’art » dit Oscar Wilde. Que veut-il dire par là ?
Comme avec les impressionistes et le brouillard, nous ne percevons les choses du monde que
si nous en avons déjà rencontré des représentations au moment de la contemplation
désintéressée des images artistiques. Notre culture influe notre manière de voir. Or, comme
c’est notre manière de voir qui constitue la réalité des phénomènes, on peut dire que la nature
copie la culture, l’art par exemple.
L’art exprime une vision désintéressée du monde, donc pas celle que la plupart des hommes
ont couramment.
L’art a une fonction éducatrice, formatrice, civilisatrice. L’art essentiel consiste à masquer et
embellir la laideur de la vie naturelle (habillage, maquillage, danse, décoration…) et à
discipliner nos actions (politesse et bonnes manières, discipline de son propre corps dans la
fabrication). Les œuvre d’art ne sont que l’aspect secondaire, final (le « dessert ») de cet art
essentiel.
La Religion
Expliquer un phénomène, c’est le relier à des causes, saisir les lois qui le déterminent
La conscience nous sépare du monde. Car quand nous pensons quelque chose, nous ne le
sommes plus. La religion lutte contre cet effet de séparation du monde créé par la conscience,
elle nous empêche de penser pour garder l’immanence
La religion énonce des vérités épistémologiques et morales, mais elle le fait de manière
allégorique par des récits et des images, non par des idées et des théories. C’est parce que le
peuple, peu éduqué, ne peut comprendre ces dernières, trop abstraites, et qu’il faut donc les
lui apprendre sous la forme d’images.
Le fanatisme permet aux hommes qui ont peu de volonté d’avoir des commandements simples
à exécuter, et ainsi leur permettre d’exercer leur volonté à le faire et sortir de leur indécision.
Peu à peu dans l’histoire, la religion disparait de la vie concrète, sociale, économique,
scientifique… devient de plus en plus « éthérée », spirituelle, intérieure. Elle a donc de moins
en moins d’effets sur la vie pratique.
Par devoir de mémoire – pour retirer les expériences du passé – pour relativiser notre
présent – pour se nourrir de modèles humains -
Pour Rousseau : que l’histoire ne dépeint que les mauvais côté de l’homme
Oui, l’histoire au début n’était que chroniqueuse. Elle a aussi été édifiante et hagiographique
à des fins idéologiques. L’histoire comme science du passé ne date que du 19ème siècle
Qu’il doit noter ce qui, dans son présent, aura dans le futur un intérêt historique, alors qu’il
ne connait pas encore ce futur.
Parce que les faits historiques déterminants ne sont pas forcément des événements ponctuels,
donc ils ne se constatent pas. L’historien doit donc, comme tout scientifique, avancer des
hypothèses et les vérifier en voyant si les événements passés concordent avec son hypothèse
explicative
6/ Pourquoi, selon Schopenhauer, l'histoire ne peut pas être considérée comme une science?
Parce qu’elle n’a pas de lois générales qui subordonnent les événements particuliers,
contrairement aux sciences exactes.
Expliquer le présent. Ou connaître le passé tel qu’il était vécu, ce qui est très différent.
Ce serait le fait que l’histoire humaine se dirige vers des idéaux, vers un idéal même, que tout
y convergerait plus ou moins secrètement.
La Vérité
Cela veut dire « à chacun ses croyances », mais c’est contradictoire avec l’idée de la
correspondance avec la réalité, qui elle, est bien unique.
Ce qui peut être vrai ou faux, ce n’est pas la réalité, mais ce qu’on en dit
Pour voir si mon énoncé est vrai, je dois le comparer à la réalité, mais puisque de la réalité,
je ne peux en avoir que des représentations, je ne fais que comparer une représentation avec
une autre représentation.
L’argument ci-dessus. Au bout du compte, ce qui fait qu’on dit « vrai » un énoncé, c’est qu’il
est cohérent autant que possible avec tous ceux qu’on tient déjà pour vrais.
Cf l’énoncé « La phrase est hexagonale »… elle est plus ou moins vraie en fonction des
intentions de son énonciation
Qui est l’énonciateur, qui est le destinataire, quelle est la circonstance de l’acte
d’énonciation.
Que ce qu’on appelle le monde n’étant que « notre représentation », les représentations
qu’on dit vraies sont celles qui ont seulement pour elles d’être le plus communément admises.
La logique, la démonstration
3/Vocabulaire :
Nécessaire/Contingent : qui ne peut pas ne pas être / qui peut être autant que ne pas être
Expliquer/Comprendre : saisir par les causes et les lois / se mettre du point de vue de
Absolu/Relatif : qui est ce qu’il est par lui-même / qui est ce qu’il est par son rapport à autre
chose
Théorie et expérience
L’esprit humain passe par trois manières successives d’explication des phénomènes :
3/ Positif : ne plus expliquer la nature des choses, mais décrire seulement comment elles
s’agencent, selon quelles lois, quelles régularités.
2/ Qu'est-ce qui fait qu'une science est pour lui parvenue à l'âge adulte, positif?
En prenant la position 3
3/ Pourquoi ne peut-on pas dire que la science se contente de constater les faits?
Car les faits généraux ne se constatent pas, puisqu’on ne constate que des cas particuliers. Il
faut donc supposer les faits généraux (les lois) par des hypothèses qu’on vérifie ensuite
expérimentalement
Le vivant
1/Quelles sont les caractéristiques du vivant?
Le fait d’être un individu, l’unité d’un tout, ce qu’on appelle organisme, où le tout
« précède » ses parties, qui sont des membres. Dans un mécanisme au contraire, les parties,
les éléments, précèdent le tout.
Non, aucune, sinon que ses composants, de type mécanique, sont très petits.
Car il y a une « force formatrice » qui préside à l’unité de l’être (ce qui explique qu’il puisse
se réparer tout seul par exemple)
La vie, c’est la conscience qui se coule dans la matière (la nécessité) et la détourne à son
profit. La conscience est liberté et création, la matière est nécessité. La vie est leur rencontre.