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Chapitre 1 

: L'héritage de la pensée grecque

Introduction :
J. de Romilly, Pourquoi la Grèce ?
En quoi l'héritage grecque est il central pour comprendre la civilisation occidentale ?
La Grèce invente des disciplines telles que :
-l'histoire → 2 grands historiens grecques : Thucydide, Hérodote.
-la philosophie est naît en Grèce au Vème siècle avant JC (age d'or de la Grèce, Grèce classique)
→ Socrate, Platon.
Grèce archaïque (IX ème au VI ème siècle).
-Médecine → Hippocrate.
-Formes littéraires comme la tragédie → Sophocle, Eschyle et Euripide.
-géométrie démonstration → Pythagore, Thalès.
-logique → Aristote.
-démocratie → Périclès avec les réformes de Solon.

Cette héritage est fondateur parce que même si nous n'avons plus les mêmes structures politiques,
nous avons des démocraties représentatives et non plus directes. Même si nous avons plus les
mêmes formes de pensées philosophiques, on conserve que les grecques avaient de la politique →
La polis = la cité → bien commun. On conserve aussi l'idée des grecques qu'ils avaient de la pensée.
C'est un héritage aussi de conflits, c'est ce que nous montre par exemple la tragédie d'Antigone de
Sophocle. Conflit par exemple entre l'individu et la cité, l'ordre et la justice ou la liberté et le destin.
Le monde grecque nous est à la fois proche et lointain, proche car c'est ce qui constitue le
fondement de la culture européenne mais lointain car ce mot nous apparaît étranger, l'idéal grecque
est un idéal de la juste mesure, de l'équilibre, de l'harmonie, l'ordre du cosmos (= l'univers). La
modernité est toujours avide de dépassement, de démesure est donc n'est pas du tout un idéal
grecque.
L'hubris = démesure pour les grecques.
Il n'y a pas de logique de dépassement de soi chez les grecques, les désirs doivent être raisonnables,
il s'agit de mettre de l'ordre dans son âme, dans la cité, mettre des règles dans les mathématiques,
dans la philosophie... On ne pourra trouver de l'ordre dans le monde que quand on aura mis de
l'ordre dans notre âme.

I) La naissance de la philosophie

1. Le miracle grec

J.P Vermant, Les origines de la pensée grecque → rationalité (rationnel) nouvelle à l'origine de
beaucoup de disciplines de sciences. Ils n'ont pas inventé la raison mais une raison, une forme de
rationalité afin de comprendre le monde qui nous entoure dans le domaine des connaissances, de la
vie morale et pratique.
Comment se traduit cette rationalité ?

-Par un passage du mythe à la raison, le monde grecque est marqué par le déclin de la pensée
mythique et par l’avènement d'un monde rationnel.
Muthos = parole, récit.
Passage du muthos au logos (= discours, raison) grâce à l'émergence de la philosophie et de la
science par opposition au mythe → nouveau type de discours qui apparaît.
Avec Platon, le terme de muthos désigne une fable, une histoire inventée (un terme plus négatif car
pas forcément vrai).
Le mythe est un récit fabuleux, d'origine populaire qui raconte les aventures et les exploits des
dieux, des héros ou qui personnifient les forces naturelles. Le mythe est aussi un récit des origines
(Mircea Eliade, Aspects du mythe → le mythe c'est le ton fabuleux des commencements).
La mythologie = l'étude des mythes.
Il y a eu toute une série de philosophes présocratiques (avant Socrate) et qui vont élaborer des
nouvelles théories. Leur propre est de se détacher de la pensée mythique pour aller vers une pensée
plus rationnelle qui va remplacer le recours au mythe. Ces penseurs se sont beaucoup intéressés aux
questions de physique.
Le logos va chercher à être beaucoup plus démonstratif que le muthos. Ce recourt aux idées
rationnelles va être commun aux philosophes, mathématiciens...
La naissance de cette pensée rationnelle se traduit par :
-le refus d'avoir recours au surnaturel.
-se fonder sur une logique pour avancer.

-La naissance d'une pensée positive (extérieur à la religion)


Ex : Hésiode (VII ème siècle avant JC), Théogonie. Dans ce texte, il relate la naissance du cosmos
qui est vu comme un tout cohérent qui s'oppose au chaos.
Hésiode, l'origine des dieux et l'histoire de l'humanité.
1er philosophe à s'intéresser à la nature (phusis = nature).
Phuein = produire, infanter
Ces philosophes vont chercher à expliquer les phénomènes par des causes matérielles en écartant le
récit mythique. Ils cherchent à expliquer les principes de l'univers en les remportant aux éléments
fondamentaux (eau, feu, air..). Ils vont chercher à réaliser une genèse du cosmos rationnel, pour
certains l'univers naît de l'eau, pour d'autres du feu. Ils pensent qu'il y a une loi ou un ordre
(=nomos).
Genesis = origine et naissance
Les penseurs naturalistes vont chercher les causes qui produisent certains effets sur les effets
naturels.
Problème de la genesis va se transformer en problème du stable.
La nature va être suivie d'une critique qui va la dépouiller de tout ce qui la rattache au mythe, elle se
vide du divin qui l'animait, la science désenchante le monde et la nature. Le divin va se concentrer
en dehors de la nature.
Anaxagore = le nous, raison qui ordonne une raison de l'extérieur.
Dans le monde, il y a un ordre, un mouvement qui est ordonné. Les explications physiques vont
remplacer les croyances aux miracles.

-La naissance de la logique


Logique qui va ordonner par la pensée l'organisation du cosmos, notre manière de raisonner.
Logos = langage raisonné
Logos vu par les grecques comme l'expression de la pensée humaine mais aussi comme le principe
sous-jacent au cosmos, à l'ordre de l'univers. La pensée humaine est capable de comprendre
l'essence des choses, que notre pensée est capable de comprendre le monde qui nous entoure. Le
principe logique de la pensée c'est le principe du tout existant.
Parménide → grand penseur pré socratique « il faut dire et penser que l'être est et que le non être
n'est pas ».
Lévy-Buihl → pensée prélogique, alogique. Le propre de la pensée du mythe admet qu'il y a
coexistante des opposés contrairement à la pensée rationnelle.
Logique = science de la pensée rationnelle, du logos. Origine de la la logique philosophique avec
Aristote.
3 grands principes fondamentaux de la logique :
-principe d'identité (A=A)
-principe de non-contradiction (A et non A ne peuvent pas être vrai en même temps et sous le même
rapport)
-principe du tiers exclu (la disjonction p ou non p est vraie)
Ontologie = science de l'être → il y a être ou non être.
logique → manière complètement nouvelle de raisonner, conquête déterminante de la rationalité sur
le mythe.
Le syllogisme = une des formes de raisonnement valide : raisonnement qui contient 3 propositions
telles que la conclusion est déduite de la majeure par intermittence de la mineure. Il part du
prémisse pour conduire à un universel (ex : Socrate est un homme or tous les hommes sont mortels
donc Socrate est mortel).
3 propositions : prémisse mineure, prémisse majeure, conclusion.
Hypothético-déductif → base du raisonnement scientifique.
Le logos ouvre la voie d'un progrès indéfini (univers potentiellement infini..)

2. Le discours philosophique

Socrate c'est le logos philosophique qui prend conscience de nous même.


-la figure de Socrate :
Piene Hadot – Éloge de Socrate
→ éloge : énumérer les qualités toutes aussi admiratives les unes que les autres de quelqu'un.
Xénophon/ Platon/ Aristote → paradoxe, cas Socrate car il apparaît comme déroutant (laideur
physique : comparé à un silène = monstre hybride).
Platon – Le banquet
Ne pas se fier à l'apparence de Socrate.
Nietzsche – Le crépuscule des idoles → « le cas Socrate » Socrate se masque lui même.
-la méthode socratique
Méthode interrogative qui réfute le dogmatisme. Pour Socrate, le but de la philosophie est de poser
des questions. Socrate prétendait ne rien savoir mais fait réfléchir ses auditeurs sur ce qu'ils savent
déjà.
Les Sophistes : maîtres qui dispensaient un enseignement aux athéniens afin de bien parler
(rhétorique = art de discourir). Ils ne détiennent qu'un apparence du savoir.
Le sophiste Ménon est l'interlocuteur principal de Platon. (texte 1)
La philosophie est une attitude critique qui nous met à distance des préjugés. Le projet de la
philosophie est de soumettre à la raison tous les principes humains.
-le dialogue platonicien
C'est par le dialogue que la vérité peut émerger. Pourquoi cette forme du dialogue ? Car il s'agit de
dépasser les opinions qui peuvent s'avérer contradictoires et les lieux communs (=banalités,
généralités). Le dialogue commence toujours par l'énoncé de la topique et par un repérage de lieu
commun (la loxa, l'opinion).
Loxa = opinion courante.
Le travail de Socrate consiste à dévoiler ce qui est contradictoire. Il va tacher de surmonter ces
contradictions pour parvenir à l'idée vraie, il affirme que la vérité est ailleurs.
Opinions contradictoires → (idée vraie = définition → essence de la chose)
Dialogues aporétique (aporie) → dialogues sans issu
On pourra se mettre en quête de la vérité seulement si les interlocuteurs sont de bonne foi, se défont
de leurs préjugés, de leurs opinions.
La théorie platonicienne de la vérité : vient en réponse à un problème, à un sophisme (raisonnement
spécieux qui est faux mais qui à l'air d'être vrai). Ce sophisme est exposé dans le Ménon, par
l'interlocuteur de Socrate. Ménon va répondre à Socrate qu'on ne peut pas chercher la vérité, que
l'idée même de recherche de la vérité est absurde : « ou bien nous avons déjà la vérité et lors ce n'est
pas la peine de la chercher ou bien nous n'avons pas la vérité et nous ne la trouverons jamais ».
Pour trouver la vérité il faut déjà la posséder.

Platon va répondre par la théorie de la réminiscence : nous avons connu la vérité avant notre
naissance, quand l’âme n'était pas encore emprisonné dans un corps, elle pouvait contempler les
idées et vivait dans le monde intelligible.
Platon fait un jeu de mot en grec soma (= le corps) et sema (=le tombeau) → le corps est le tombeau
de l'âme.
Platon – Le Phédon
Allégorie de la caverne - La République (livre 7)
L’âme s'enfonce dans le monde sensible et oublie ce qu'elle a vu dans un premier temps quand elle
n'était pas encore prisonnière de ce corps.
Pourquoi le monde sensible est un obstacle ?
Car les choses peuvent nous apparaître de manières différentes (ex : différentes formes de l'eau).
Sortir de la caverne, du monde de la perception suppose de se débarrasser d'un monde d'apparence
et de « s'abstraire de son corps ».

La remémoration : L’âme va pouvoir se souvenir de ce qu'elle a connu et n'a pas vraiment perdu
car la connaissance on la porte en soi. Elle est conçue par Platon comme un souvenir. Apprendre
c'est permettre au savoir qui est en nous de refaire surface et de se l'approprier.

La philosophie comme maïeutique, Socrate la compare à une sage femme. La maïeutique c'est l'art
de faire accoucher sa propre vérité, son propre savoir, à la faire ressurgir.
Dans Le Ménon de Platon, Socrate va entrer en dialogue avec un petit esclave pour prouver à
Ménon qu'il a tord et qu'il est possible de retrouver la vérité sans qu'on nous les apporte de
l'intérieur.
Kierkergaard – Point de vue explicatif de mon œuvre.

L'ironie socratique, il passe son temps à faire le naïf et l'enfant avec les gens. Il faut d'abord
accoucher de ses fausses opinions, de ses préjugés.
Nietjshe : reproche à Socrate de ne faire qu'accoucher des esprits qui ne sont pas les siens sans lui
même affirmer une thèse → être un philosophe réactif, il n'apporte rien.

Le précepte socratique : « connais toi toi-même ».


« Reste en place, sache qui tu es »
Platon – Apologie de Socrate
Pythie dit que Socrate est le plus sage, le plus savant des hommes « je sais que je ne sais rien »
disait-il, il a reconnu qu'il ne savait rien du savoir contrairement à l'ignorant qui croit qu'il sait.
Donc il va voir les savants, les hommes politiques, les scientifiques pour voir s'ils sont plus savants
que lui.
Signifie → souviens toi, remémore toi la vérité qui est en toi mais que tu as oublié dans une
conception beaucoup plus moderne de l'autonomie de la pensée, se reconquérir sois même.
→ marque l'histoire de la philosophie.

-la philosophie : l'étonnement


Qu'est ce qui caractérise la philosophie ?
Une certaine connaissance ou un rapport à la connaissance.
La philosophie ne s'identifie pas par le savoir mais plus sur le fait d'une réflexion sur le savoir.
Sagesse théorique et sagesse pratique.

Aristote, la métaphysique, toutes les causes premières.


On s'étonne mais on va plus loin, on cherche une explication.
Étonnement porte sur le problème qui nous entoure, sur la nature, l'univers, la genèse du cosmos...
En philosophant, on cherche à combler son ignorance par la connaissance. Pas de certitude.
Aristote distingue complètement les arts, les techniques de la science.
Descartes est le premier à mettre ces domaines en relation, la philosophie a désormais pour but de
connaître pour améliorer la vie des hommes, elle peut avoir des applications pratiques.
Métaphysique → physique
→ mécanique
→ morale
→ médecine
Discours de la méthode : morale provisoire
La métaphysique doit servir à améliorer la vie, la santé par la médecine et à améliorer le travail des
hommes.
La raison grecque est essentiellement théorique alors que la raison des modernes et une raison
technique qui définit la rationalité comme l'organisation.
La philosophie a sa propre finalité contrairement à d'autres sciences, Aristote « elle est a elle -même
sa propre fin ». C'est une science libre qui ne connaît aucune contraintes. Si la philosophie n'est pas
utile elle a tout de même un intérêt philosopher c'est chercher à devenir plus sage, acquisition de la
sagesse.
Homme libre c'est celui qui se détermine par lui-même, qui agit par sa seule volonté.

-la recherche de la vérité :


Platon – Allégorie de la caverne → Explique le chemin que va parcourir le philosophe pour sortir
de cette caverne, du monde sensible, de cette ignorance.
Russell – Problème de la philosophie : la conscience philosophique n'est pas heureuse, le
philosophe n’est jamais entièrement satisfait de ses propres idées, il n’acquiert jamais un savoir
absolu. Elle n'est pas non plus malheureuse, en proie au scepticisme, une conscience inquiète sous
une forme de vigilance à la recherche de la vérité.
Le philosophe se reconnaît plus à la lucidité qu'à l'abondance de connaissance.
Seul celui qui a conscience de ne pas connaître toute la vérité se met en quête de la vérité.
Husserl – La crise de l'humanité européenne est la philosophie.
Europe définit par la philosophie : lieu de naissance spirituel où la Grèce est le cœur de l'Europe
spirituelle avec un héritage culturel remarquable.
TEXTE 4/Platon

II) L'invention de la politique

Les grecs ont inventé le logos, raison qui agit sur les hommes.
La raison des modernes est une raison technique.
La raison grecque est aussi une raison politique → c'est dans la politique que la raison va prendre
conscience d'elle même.
Grecs ont inventé la philosophie politique, une manière de réfléchir sur la politique.
Démocratie à Athènes au V ème siècle avant JC.

1) La critique de la tyrannie

tyran → mal absolue dans la pensée politique grecque. Tyrannie vue comme l'hybris, la démesure
dans la démocratie grecque.
Tragédies : Eschyle Les perses.
Vertu pour les grecques est dans la médiété (Aristote) → le courage par exemple est une vertu car
se situe dans la juste mesure.
Eschyle : Prométhée enchaîné
Pour un peuple il n'y a rien de pire qu'un tyran, sous son régime pas de lois faites pour tous, seul un
homme gouverne et la loi est sa volonté, son caprice. Pas de lois communes qui protègent les
citoyens.
La loi va permettre l'égalité entre les citoyens, tous auront la même loi à respecter, chacun aura les
mêmes droits.
2) L'invention de la démocratie
Démocratie directe :
→ pouvoir de juger (juger)
→ assemblée des citoyens vote les lois (ecclésiale)
→ exercer fonctions politiques (magistrats)

Voir la fiche « L'instauration de la démocratie à Athènes ».

MANQUE COURS

Différence entre la liberté des Anciens et des modernes :


Démocratie grecque fondée sur la liberté mais pas au même sens que la liberté actuelle.
Benjamin Constant au XIX ème siècle a écrit un ouvrage en 1819 De la liberté des anciens à celle
des modernes → « Le but des Anciens était le partage des pouvoirs sociales entre tous les citoyens
d'une même patrie. C'était là ce qu'il nommait liberté. Le but des modernes est la sécurité dans les
jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces
jouissances. »
La liberté pour les Anciens consistent à participer à la vie collective, de la cité et à exercer une part
du pouvoir social. → liberté politique. Pour les grecs, on ne naît pas libre, on le devient.
La liberté pour les modernes est attaché à des droits de l'individu, à des jouissances privées =
intérêts privés, jouissance de choses qui sont à soi. C'est parce qu'il est homme que l'homme est
libre.
John Locke, XVII ème siècle est le premier à favoriser la liberté comme étant un droit rattaché à
l'individu.
*Les principes de la démocratie grecque
 l'égale participation de tous les citoyens à l'exercice des pouvoirs → démocratie
 le règne de la loi, la loi s'oppose au pouvoir absolu d'un roi

3) Les critiques de la démocratie

*Les limites de la démocratie grecque


 une démocratie élitiste
Exclu les femmes, les esclaves et les méthêques.
Peu de citoyens assistaient à l'assemblée.
 une dérive démagogique

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