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TEXTE 1 :
« Tu crois savoir tout sur ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce
que ta conscience te l’apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelle d'une chose qui est dans
ton âme, tu admets, avec un parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas. Tu as même pour tenir
« psychique pour identique à << conscient >>, c’est-à-dire connu de toi et cela bien plus de choses
qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience. Tu te comportes comme un monarque absolu qui se
contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la Cour et qui ne descend pas
vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends à te connaître,
alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.
C’est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle
nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en
nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles
et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivaut à affirmer que le
moi n'est pas maître dans sa propre maison. >>
TEXTE 2 :
« Rien de grand dans ce monde ne s’est fait ni ne saurait se faire sans passion ».
TEXTE 3
« La passion est ce qui fait vivre l’homme. Sans elle la vie serait triste. Vaudrait-elle seulement la
peine d’être vécue. Comme dit le poète « la passion est toute l’humanité ». En effet, si les hommes
ne devaient agir que sous la conduite de leur raison, ils seraient froids et calculateurs, insensibles à
leurs désirs et incapables de les satisfaire.
TEXTE 4 :
La question générale de savoir s’il faut opter ou non pour la philosophie revient à se demander si
nous devons pendre la pensée comme guide suprême de la vie ou si c’est à une autre instance que
revient ce rôle. Par pensée nous entendons, rappelons-le, le pouvoir d’examiner et de confronter
diverses représentations, doctrines, idéologies pour retenir celle que nous jugeons la plus conforme
à la réalité, c’est-à-dire, à ce qui est, peut ou doit être. La pensée ainsi compromise s’oppose à toute
adhésion spontanée et sans examen critique à une conception ou doctrine quelconque sous prétexte
qu’elle proviendrait d’un être supérieur ; Dieu, ancêtre, génie, voyant, etc. (…). Quand à nous, nous
tenons la pensée pour ce qu’il y a de plus élevé dans le monde connu. Nous constatons en effet que
de tous les êtres connus, l’homme est le seul qui pense, et pour cette raison, il l’emporte sur nous.
Nous constatons en outre que parmi les hommes, ceux qui, individus ou peuples, développent la
faculté universelle de pensée, l’emportent à la longue sur ceux qui l’étouffent ou la négligent.
Admettre que la pensée est ce qu’il y a de plus élevé dans le monde, c’est admettre aussi qu’elle ne
doit pas être dirigée et que c’est à elle plutôt que revient de droit la direction de la vie des êtres en
qui elle se manifeste.