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un multimillionnaire téméraire et sans scrupule. A la tête d’une société boursière, il aurait tout
pour être heureux : sa fortune lui permet d’obtenir tout ce qu’il désire : pouvoir, drogues et
femme. Allant ainsi de plaisirs en plaisirs, il est persuadé qu’il va droit au bonheur. Mais
lorsque ses plaisirs démesurés le conduisent en prison, peut-être réalise-t-il que satisfaire
tous ses désirs ne rend pas à proprement parler, heureux.
Étymologiquement, le bonheur est l’aboutissement d’une activité. C’est un état de
satisfaction complète et durable, auquel tout être humain aspire. On l’oppose au simple
contentement et à la joie, qui sont par nature éphémères. Pour autant, le bonheur est une
notion floue et indéterminée, chaque homme n’aspire pas au même bonheur.
Le désir est, quant à lui, caractérisé par la conscience d’un manque qu’il nous faudrait
combler. Contrairement à l’animal, chez qui désirs et besoins semblent se confondre, il existe
chez l’homme des désirs qui ne sont que des désirs fabriqués, artificiels. Nos désirs peuvent
donc être trompeurs, et dans ce cas, chercher à les satisfaire est une erreur.
Notre société, à travers la publicité par exemple, nous encourage à satisfaire nos désirs : une
nouvelle voiture, une nouvelle machine à café, un nouveau téléphone… seraient nécessaires
pour atteindre la plénitude, la satisfaction et donc, le bonheur. Le désir de consommer nous
est présenté ici comme un tropisme naturel de l’homme, à avoir plutôt qu’à être.
Le bonheur est présenté comme une réalisation de tous les désirs et une disparition des
troubles qui leur sont inhérents, alors que le désir est dit insatiable car en permanence
dévalorisé, au profit d’une jouissance plus élevée.
Être heureux semble donc être un état particulièrement difficile à atteindre.
Le bonheur semble au premier abord consister en la satisfaction de tous nos désirs.
Néanmoins, satisfaire certains désirs peut provoquer le malheur. Sachant qu’ils sont source
d’insatisfaction, restreindre ses désirs peut sembler une voie viable et réaliste vers le bonheur.
I – La satisfaction de nos désirs conduit au bonheur
o Pour Marc-Aurèle la condition du bonheur est l’abolition de tous les désirs vains : «
Donnes-moi l’intelligence d’accepter ce qui ne dépend pas de moi, le courage de changer ce
qui en dépend et la sagesse de distinguer le premier du second ».