Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Author(s): J. H. Matthews
Source: French Forum, Vol. 5, No. 1 (January 1980), pp. 48-55
Published by: University of Pennsylvania Press
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/40551040
Accessed: 10-05-2020 03:21 UTC
JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide
range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and
facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at
https://about.jstor.org/terms
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
J.H. Matthews
DU SURNATURALISME AU SURREALISME
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
J.H. MATTHEWS 49
La révolution poétique
séquence de faire appa
-je répète- "à la lettre"
à reconquérir sa destin
qui peut être développ
émane et cela par la ve
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
50 FRENCH FORUM
Baudelaire avait parlé dans Fusées de la surprise comme étant "une partie
essentielle de la caractéristique de la beauté." Et Breton avait insisté que la
surprise doit être cherchée pour elle-même, "inconditionnellement" (8).
L'idée de la contagion poétique nous ramène à celle énoncée par Éluard
dans un autre essai, "Physique de la poésie," où il assure que la principale
qualité des poèmes est "non pas d'évoquer, mais d'inspirer" (9). Par là, le
poète surréaliste rejoint Gérard de Nerval dans "un certain état de rêverie
SUPERNATURALISTE." Dans son Donner à voir Éluard cite plusieurs des
poèmes de Nerval, y compris la presque totalité des Chimères, en faisant
remarquer qu'ils sont à tel point parfaits, leur vie est si nouvelle et porte si
loin que nous nous étonnons de "la nullité," de "l'inutilité" des poèmes de
jeunesse de l'auteur à' Aurélia (p. 1 17).
Nerval crut comprendre qu'il existe entre le monde externe et le monde
interne "un lien," établi paraît-il, par l'imagination: "l'imagination n'a rien
inventé qui ne soit vrai . . . ." De son côté, Charles Baudelaire déclare que
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
J.H. MATTHEWS 51
Un article de Breton,
coton" dans les Chimè
siècle d'où il est indisp
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
52 FRENCH FORUM
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
J.H. MATTHEWS 53
Tout en suivant Baudelaire (pour qui le mot, le verbe, avait "quelque chose
de sacré"), les surréalistes réprouvent l'idée que ce sacré- tel que le définit
l'essai sur Théophile Gautier dans son Art romantique- 'nous défend d'en
faire un jeu de hasard." Loin d'aspirer à pratiquer "une espèce de sorcellerie
évocatoire" en appliquant la méthode proposée par Charles Baudelaire ("Ma-
nier savamment une langue"), les surréalistes- pour qui le hasard revêt un
aspect bienfaisant- vont porter ailleurs leur attention. Ils sont, par exemple,
plus attentifs au mauvais goût d'un Salvador Dali qu'au "Goût" d'où Baude-
laire disait que "nous tirons la puissance d'éviter le mal et de chercher le bien
en matière poétique."
Le rêveur définitif ne se détourne pas de la vie. Il l'assimile dans un amal-
game alchimique où le rêve, en passant par l'inexplicable, s'unit à l'état de
veille. Ainsi le langage, "percé de l'inconnu," représente l'émancipation de
l'expression humaine "sous toutes ses formes" dont nous entretient Breton
dans son Second Manifeste, au moment de parler du problème général que le
surréalisme s'est mis en devoir de soulever (p. 183). La pensée non dirigée
devient alors clé des champs (image qui n'étonnera aucunement ceux qui
approuvent tel vers de Benjamin Péret: "J'appelle tabac ce qui est oreille").
A partir du moment où la pensée est passée clé, l'hallucination crée-impose,
même- l'état de réception qui favorise l'opération alchimique.
Certains rapprochements auxquels nous n'avons jeté ici qu'un coup d'œil
fugitif nous permettent d'observer que les surréalistes qui, s'étant emparés de
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
54 FRENCH FORUM
Syracuse University
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
J.H. MATTHEWS 55
16. Voir La Révolution surréaliste, Nos. 9-10 (1er octobre 1927), p. 61.
17. Breton, La Clé des champs, p. 9.
18. Charles Baudelaire, "Notes nouvelles sur Edgar Poe," Nouvelles Histoires ex-
traordinaires (Paris: Conard, 1933), p. xv.
19. Éluard, Donner à voir, "L'Évidence poétique," p. 81. Sous le titre "L'Évidence
poétique," Éluard a recueilli quelques fragments d'une conférence prononcée à Londres
le 24 juin 1936. Dans sa conférence il avait emprunté au texte consacré à la poésie de
Benjamin Péret, paru dans la revue Variétés le 15 juin 1929 sous le titre "L'Arbitraire, la
contradiction, la violence, la poésie."
This content downloaded from 194.214.29.29 on Sun, 10 May 2020 03:21:03 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms