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QUESTIONNEMENTS COMPLÉMENTAIRES

Questionnement libre

UNITÉ 8
Lire Antigone de Jean Anouilh (1)
Durée approximative : 9 h
Dans le cadre des QUESTIONNEMENTS COMPLÉMENTAIRES, cette unité 8 et la suivante vont te permettre de découvrir
une pièce de Jean Anouilh, Antigone, écrite en 1942, et jouée pour la première fois à Paris en 1944, pendant l’Occupation
allemande.
Cette œuvre s’inspire de la pièce de l’auteur grec Sophocle (Ve siècle av J.-C.) et s’inscrit dans ce courant du théâtre
français du XXe siècle qui a actualisé les mythes et les tragédies antiques. Malgré le contexte historique de l’Occupation, la
pièce de Jean Anouilh a rencontré un grand succès et a suscité de nombreuses interprétations.
Tu dois avoir en ta possession un exemplaire de la pièce dans son intégralité pour pouvoir la lire au fil de cette unité et de
la suivante. Procure-toi donc le texte intégral d’Antigone d’Anouilh, dans l’édition de la Table Ronde. Tu numéroteras les
lignes des extraits étudiés, au crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1 pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas :
– les lignes correspondant aux noms des personnages (« LE PROLOGUE » est une ligne que tu ne compteras pas) ;
– les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
Dans le tableau page suivante, la numérotation des lignes a été faite dans le texte d’avril 2012 (ISBN 978-2-7103-3040-0).
Tu peux utiliser un exemplaire plus ancien, mais la pagination et la numérotation des lignes pourraient varier un peu.

SÉANCE 1

Étudier le prologue 49
SÉANCE 2

Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice 54


SÉANCE 3

Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène 57


SÉANCE 4

Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon 60


SÉANCE 5

Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène 63


SÉANCE 6

Je m’évalue 65

48 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8


e
Je peux lire aussi… Dans le cadre de cette unité, tu peux lire aussi en lecture cursive les
œuvres suivantes :
• Sophocle : Antigone
• Jean Anouilh : Œdipe ou le Roi boiteux
• Jean Cocteau : La Machine infernale
• Jean Giraudoux : La Guerre de Troie n’aura pas lieu
• M.-T. Davidson : Rebelle Antigone (collection Histoires noires de la mytho-
logie, éditions Nathan)

Extraits étudiés Pages Début Fin Notes


« Prologue » : début, introduction
dans un ouvrage littéraire ; ici,
personnage chargé d’introduire les
« […] impitoya-
La didascalie personnages et l’intrigue.
« Un décor blement puni de
initiale et le pp. 9 à 13 — « noiraude » : au teint mat.
neutre. » (l. 1) mort. »
Prologue — « un office sordide » : une fonc-
(l. 118)
tion ignoble et répugnante.
— « frustes » : grossiers.
— « sépulture » : tombe.
— 
« t’attifer » :
« Et il ne faut
« D’où viens-tu, t’habiller de manière ridicule.
Antigone et sa pas que je
pp. 16 à 20 mauvaise ? » — 
« des laits de poule » : boissons à
nourrice sois petite ce
(l. 1) base de lait, de crème, de sucre
matin ». (l. 92)
et de jaune d’œuf.
« […] Hémon
« J’ai bien
sera tout à
Antigone et pensé toute
pp. 23 à 30 l’heure une « pondérée » : calme, réfléchie.
Ismène la nuit. Tu es
affaire réglée ».
folle ». (l. 1)
(l. 121)
« […] C’est fini
« Ne ris pas
Antigone et pour Hémon,
pp. 38 à 44 ce matin. Sois
Hémon Antigone ».
grave ». (l. 1)
(l. 118)

SÉANCE 1
Étudier le prologue

Dans cette première séance, tu vas lire le prologue de la pièce. Tu étudieras le tragique moderne selon Jean Anouilh et tu
découvriras un point de langue : les périphrases verbales.
Avant de commencer ton travail, complète le « Je vérifie mes connaissances ».

JE VÉRIFIE MES CONNAISSANCES


• Traditionnellement une pièce de théâtre classique est divisée en A _ _ _ _ (notés I, II, III…), eux-mêmes divisés en
S _ _ _ _ _ (notées 1, 2, 3…). La pièce Antigone, de Jean Anouilh, ne présente pas ces divisions, mais on pourrait
les retrouver en s’appuyant sur l’E_ _ _ _ _ et la S _ _ _ _ _ des personnages.
• Les indications de mise en scène, toujours écrites en italique, se nomment des D _ _ _ _ _ _ _ _ _ _.
Vérifie tes réponses en consultant le livret de corrigé puis réponds aux questions qui suivent.

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 1  49


A. Découvrir les personnages
1. a) Par qui apprenons-nous les informations essentielles à la compréhension de la pièce ?
b) Le discours du Prologue permet-il d’entretenir le suspense sur la fin de la pièce ? Justifie ta réponse.
c) Est-ce un début habituel pour une pièce de théâtre ?
2. a) Qui sont les différents personnages présentés par le Prologue ?
b) Selon toi, pourquoi les personnages sont-ils présentés dans cet ordre ?
c) En t’appuyant sur les informations données par le Prologue, complète l’arbre généalogique d’Antigone.

d) Rends à chacun des personnages du tableau suivant ses caractéristiques.


blonde – noiraude – robuste – renfermée – belle – fatigué – heureuse – aux cheveux blancs – petite maigre

Antigone Ismène Créon


- - -
- - -
- - -

e) D’après les indications données par le Prologue, identifie les différents personnages sur la photographie sui-
vante.

— Antigone, mise en scène d’André Barsacq, théâtre de l’Atelier, février 1944.

50 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 1


e
f) Deux personnages mentionnés dans le dernier paragraphe du prologue (l.99 à 118) ne peuvent être présents
sur la scène : lesquels ? Quelle est la raison de leur absence ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens… » qui suit.

JE RETIENS
Le mythe d’Antigone

Antigone est la fille d’Œdipe, le roi de Thèbes, et de Jocaste. Après la mort d’Œdipe, les deux frères d’Antigone,
Étéocle et Polynice se sont entretués car Polynice voulait s’emparer du pouvoir qu’Étéocle ne voulait pas parta-
ger. Créon, l’oncle d’Antigone, a rendu à Étéocle les honneurs funèbres mais a interdit, sous peine de mort, que
l’on enterre la dépouille de Polynice. Antigone désobéit et tente d’enterrer son frère, au prix de sa vie.

B. La mise en place du tragique moderne


1. a) À qui s’adresse le personnage du Prologue par l’emploi du pronom « vous » ?
b) Dans le passage « de nous qui n’avons pas à mourir ce soir » (l. 24-25), qui le pronom « nous » désigne-t-il ?
c) Selon toi, le personnage du Prologue fait-il partie des personnages de la pièce ou des spectateurs ? Justifie ta
réponse.
d) Relève dans les lignes 6 à 25 (de « Voilà. Ces personnages vont vous jouer » à « de nous qui n’avons pas à
mourir ce soir. ») les mots ou expressions appartenant au champ lexical du théâtre.
e) Le spectateur peut-il oublier qu’il assiste à une représentation théâtrale ? Justifie ta réponse.
2. a) Quel adjectif qualificatif, employé deux fois à la ligne 14, « se dresser seule en face du
monde, seule en face de Créon » met en valeur la solitude d’Antigone ?
b) Quel verbe, employé aux lignes 8 et 12, annonce le destin d’Antigone ?
c) Quels sont les deux autres personnages qui subiront le même sort ? Souligne dans le discours du Prologue
les expressions qui l’annoncent.
d) D’après toi, Antigone peut-elle échapper à son destin ? Relève une phrase du prologue qui le montre.
e) Puisque le spectateur connaît déjà la fin tragique d’Antigone, quel est l’intérêt de cette pièce ?
3. a) On appelle « anachronisme » le fait de placer à une époque un élément qui appartient à une autre époque.
Relève un anachronisme* dans la didascalie* initiale (l. 1 à 5).
b) Repère un autre exemple d’anachronisme dans le discours du Prologue.
c) Que veut montrer l’auteur en introduisant ces anachronismes ?
d) Dans la didascalie* initiale, on apprend que les personnages « bavardent, tricotent, jouent aux cartes ». Ces
attitudes te semblent-elles nobles ou familières ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
4. Voici le prologue de la pièce de Sophocle, constitué des premières répliques. Lis-le attentivement puis réponds aux
questions qui suivent.
ANTIGONE
1 Ô tête d’Ismène, issue de la même famille et d’un sang fraternel,
Des maux légués par Œdipe,
En connais-tu que Zeus1 ne nous épargne pas, à nous qui vivons encore ? […]
Et maintenant, quelle est, dit-on, cette nouvelle proclamation
5 Que le chef a imposée récemment à l’ensemble de la cité ?
En sais-tu quelque chose et l’as-tu entendue ? Ou bien t’échappe-t-il
Que les maux portés par nos ennemis vont atteindre ceux que nous aimons ?

ISMÈNE
À moi, Antigone, aucun propos ne m’est parvenu sur ceux qui nous sont chers
Ni d’apaisant ni de douloureux,
10 Depuis que toutes deux avons été privées de nos deux frères
Morts en un seul jour d’une main réciproque.
Et puisque l’armée des Argiens2 est partie cette nuit même, je ne sais rien de plus,
Ni qui me rende plus heureuse ni qui m’afflige davantage.
Notes :

1.  « Zeus » : roi des dieux dans la mythologie grecque.


2.  « l’armée des Argiens » : les sept princes grecs venus aider Polynice à prendre le trône de Thèbes.

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 1  51


ANTIGONE
Je le savais bien, et c’est pourquoi je t’ai entraînée hors des portes du palais,
15 Afin que tu sois seule à m’entendre.

ISMÈNE
Qu’y a-t-il ? Car, à l’évidence, tu médites quelque projet.

ANTIGONE
Créon n’a-t-il pas, de nos deux frères,
Jugé l’un digne, et l’autre indigne des honneurs de la sépulture ?
Pour Étéocle, à ce qu’on dit,
20 Il a voulu faire preuve de justice et de respect de la coutume,
Et il l’a fait ensevelir pour qu’il reçoive les honneurs du monde d’en bas.
En revanche, pour le cadavre de Polynice mort misérablement,
On dit qu’il a fait proclamer
De ne pas l’enterrer dans une tombe ni que quelqu’un le pleure, […]
25 Et il ne prend pas cette affaire à la légère : quiconque commettra l’un de ces actes
Sera condamné à mort par lapidation31de la cité.
— Sophocle, Antigone, vers 1 à 38, 441 av. J.-C., traduit du grec par É. Ballanfat © Magnard 2011.
NOTES :

3.  « par lapidation » : à coups de pierres.


a) Par qui apprenons-nous les informations sur l’histoire de la pièce dans le prologue de Sophocle ?
b) À quel paragraphe du prologue de Jean Anouilh ces informations correspondent-elles ?
c) Dans la tragédie de Sophocle, qui impose le destin aux hommes ? Souligne, dans la première réplique d’Anti-
gone, l’expression qui t’a permis de répondre.
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés, puis recopie et apprends le « Je retiens… » qui suit.

JE RETIENS
Le tragique moderne dans Antigone

• La tragédie met en scène des héros marqués par le malheur, luttant contre des forces qui les dépassent.
Le destin (la fatalité) les précipite vers leur mort de manière inexorable.
• Dans Antigone, Jean Anouilh met en place un tragique moderne qui se caractérise par :
 La personnification du prologue : Jean Anouilh personnifie son texte d’introduction sous la forme d’un per-
sonnage intermédiaire entre les spectateurs et les personnages de la pièce. Son discours a une fonction
informative. Il correspond à la scène d’exposition des pièces classiques.
 La rupture avec l’illusion théâtrale : le Prologue s’adresse directement aux spectateurs en présentant des
comédiens qui vont jouer un rôle.
 L’accent est mis, non plus sur le destin des personnages, leur mort annoncée étant connue de tous, mais sur
la manière dont le piège va se refermer sur eux.
 Une rupture avec le contexte antique : la familiarité des attitudes et les anachronismes donnent une dimen-
sion contemporaine à la pièce. L’aspect religieux est évacué : les dieux de Sophocle n’apparaissent plus.

C. Les périphrases verbales


1. « Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. »
« elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude […] »
« il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… »
a) De quels éléments sont composés les groupes de mots soulignés dans ces trois extraits ?
b) Par quelle formule peut être remplacée l’expression « elle va surgir » ?
 elle surgira.
 elle a surgi.
 elle veut surgir.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens… » qui suit.

52 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 1


e
JE RETIENS
Les périphrases verbales

Une périphrase verbale est une forme verbale composée d’un verbe conjugué suivi d’un verbe à l’infinitif.
Le verbe conjugué est souvent un semi-auxiliaire (aller, commencer, venir de, pouvoir…) qui apporte des préci-
sions sur l’action contenue dans le verbe à l’infinitif.
On distingue :
1. Les périphrases temporelles : elles situent l’action du verbe dans le temps.
• Aller (+ inf.) et être sur le point de (+ inf.) expriment le futur proche : Antigone va mourir tout à l’heure.
• Venir de (+ inf.) exprime le passé proche : Le rideau vient de se lever.
2. Les périphrases aspectuelles : elles présentent l’action dans son déroulement.
• Commencer à (+ inf.) indique que l’action vient de débuter :
Ex : Antigone commence à désobéir.
• Etre en train de (+ inf.) indique que l’action est en cours :
Ex : Ismène est en train de bavarder.
• Continuer à (+ inf.) traduit la durée de l’action :
Ex : Le Prologue continue à parler.
3. Les périphrases modales : elles précisent le point de vue du locuteur sur ce qu’il dit.
• Pouvoir (+ inf.) exprime la possibilité, la permission ou la capacité :
Ex : Antigone ne peut échapper à son destin.
• Devoir (+ inf.) exprime l’obligation :
Ex : Antigone doit enterrer son frère.
 aire (+ inf.) et laisser (+ inf.) indiquent que le sujet du verbe n’est pas celui qui fait réellement l’action du
• F
verbe à l’infinitif :
Ex : Créon a fait enterrer Étéocle. (= Il ne l’enterre pas de ses propres mains.)

Entraîne-toi en effectuant le petit exercice qui suit.


2. Dans chacune des phrases suivantes, encadre la périphrase verbale et précise à la fin si cette périphrase est
temporelle (T), aspectuelle (A) ou modale (M).
a) Le Prologue nous fait comprendre qu’Hémon mourra. ___
b) Créon vient d’accéder au trône de Thèbes. ___
c) Les trois gardes sont en train de jouer aux cartes. ___
d) La belle Ismène continue de rire avec Hémon. ___
e) Le Prologue va sortir. ___
f) Jamais Antigone ne laissera passer l’occasion de rendre hommage à son frère. ___

Le coin des curieux

Le mythe d’Œdipe

Abandonné à sa naissance par ses parents, après qu’un oracle leur a prédit qu’il tuerait son père et épouse-
rait sa mère, Œdipe est recueilli par le roi et la reine de Corinthe et reçoit une éducation de prince. Plus tard,
il les quitte et se querelle à un carrefour avec un inconnu qu’il tue. Il délivre ensuite le royaume de Thèbes du
sphinx qui terrorisait la région. Œdipe devient roi de Thèbes en épousant Jocaste dont il a quatre enfants. Mais
il découvre un jour la vérité sur ses parents. L’inconnu qu’il avait tué était son père, Laïos, et Jocaste, sa femme,
est en réalité sa mère. Jocaste se suicide et Œdipe se crève les yeux. Il est alors chassé de Thèbes par ses fils
qui s’entre-tuent pour régner.

Pour préparer la séance suivante, lis attentivement la rencontre entre Antigone et sa nourrice, qui constitue la première
scène de la pièce, aux pages 13 à 20, de la réplique de la nourrice « D’où viens-tu ? » à la didascalie « Entre Ismène ».

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 1  53


SÉANCE 2
Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice

Durée approximative : 2 heures


Dans cette deuxième séance, tu vas étudier la rencontre entre Antigone et sa nourrice. Cela constitue la première scène
de la pièce. Le personnage de la nourrice n’apparaît pas dans la pièce de Sophocle, c’est donc un nouveau personnage
que Jean Anouilh met en scène. Tu découvriras la notion d’implicite et tu travailleras sur le conditionnel. Après le discours
du Prologue, les personnages sont sortis, et l’éclairage s’est modifié. La scène se déroule à l’aube. Antigone rentre au
palais, ses souliers à la main, lorsque la nourrice surgit.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Numérote le texte, pages 16 à 20, de « D’où viens-tu, mauvaise ? » (qui sera la ligne 1) jusqu’à « Et il ne faut pas que je
sois petite ce matin. » Ensuite, relis cet extrait.
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.

A. Un nouveau personnage : la nourrice


1. a) Quelles sont les deux apostrophes* employées par la nourrice entre les lignes 1 et 26
(jusqu’à « fanfaronne », p. 17), pour s’adresser à Antigone ? Sont-elles mélioratives ou
péjoratives ?
b) De quoi accuse-t-elle Antigone ?
c) Quel est le niveau de langage employé par la nourrice ? Souligne deux exemples dans ses répliques.
2. a) Relis la réplique de la nourrice, page 17, de « Ah ! C’est du joli ! » (l. 9) à « Réponds donc, fanfaronne ! » (l. 26).
Quel forme de phrase domine ?
b) Quel sentiment exprime cette forme de phrase ?
c) Quelle menace formule la nourrice aux lignes 33 à 34 (p. 18) « mais ton oncle, ton oncle Créon saura. Je te le
promets ! »
3. a) De qui la nourrice rapporte-t-elle les propos dans les lignes 50 à 59, de « Vieille bête » à « le lit est froid ! »
(p.  19)
b) Dans la longue réplique de la ligne 9 (« Ah ! C’est du joli ! ») à 26 « Réponds donc, fanfaronne ! » (p. 17), quelle
période de la vie d’Antigone évoque-t-elle ?
c) Que permet donc l’invention de ce personnage de la nourrice selon toi ?
Vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigé puis poursuis ton travail.

B. La petite Antigone
1. a) La nourrice évoque les différences entre les deux jeunes filles qu’étaient Antigone et Ismène. Associe à
chaque personnage les caractéristiques qui lui correspondaient.

Douce • • Antigone
Mauvais caractère •
• Ismène
Pas assez coquette •
Bouclettes et rubans •

b) Laquelle des deux sœurs la nourrice préférait-elle ? Pour quelle raison ?


2. Relis attentivement la dernière réplique de l’extrait, page 20, de « Ne pleure plus […] » (l. 79) à « […] que je sois
petite ce matin. » (l. 92).
a) Relève les expressions employées par Antigone pour s’adresser à sa nourrice.
b) Quel sentiment traduisent ces expressions ?
c) Souligne maintenant la didascalie* qui le confirme.
d) Pourquoi les larmes de la nourrice perturbent-elles tant Antigone ?
e) Cette scène met-elle en valeur la force ou la fragilité du personnage d’Antigone selon toi ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles du corrigé. Ensuite, recopie et apprends le « Je retiens… » qui suit.

54 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 2


e
JE RETIENS
La nourrice : l’invention d’un personnage

Dans sa réécriture du mythe d’Antigone, Jean Anouilh introduit un nouveau personnage : la nourrice. Elle est
présentée comme une vieille servante un peu bourrue, coléreuse, mais pleine de cœur. Ce personnage, au lan-
gage légèrement familier, contraste avec la grandeur et la noblesse de l’univers tragique, tel qu’on le rencontre
dans l’Antiquité ou au XVIIe siècle.
Il présente cependant un réel intérêt : il permet d’apporter un éclairage sur l’enfance d’Antigone et nous révèle
sa fragilité.

C. Le quiproquo et l’implicite

Rappel : Un quiproquo* est un malentendu qui fait que l’on prend une personne pour une autre ou une
chose pour une autre. Il est souvent employé au théâtre.

a) Cette nuit-là, qu’est allée faire Antigone en dehors de la ville ? Appuie-toi sur les « Je retiens » de la séance 1.
1.
b) Que comprend la nourrice lorsqu’Antigone lui dit : « J’avais un rendez-vous » (l. 5, page 16) ?
c) Relève deux autres phrases de la nourrice qui montrent clairement que le quiproquo s’est installé.
a) Antigone ment-elle lorsqu’elle déclare qu’elle avait un rendez-vous et lorsqu’elle affirme qu’elle a un amou-
2.
reux ?
b) Dit-elle toute la vérité ?
c) Que pourrait ajouter Antigone à la phrase suivante : « Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin. » ?
 « Je vais mourir aujourd’hui. »
 « Je suis un peu malade ce matin. »
 « Tu m’as élevée, tu ne dois pas être méchante avec moi. »
d) Que sous-entend Antigone quand elle emploie l’expression « le pauvre » pour qualifier son amoureux ?
e) Pourquoi cette discussion avec la nourrice renforce-t-elle un peu plus encore la solitude d’Antigone ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé, puis recopie et apprends le « Je retiens… » qui
suit.

JE RETIENS
La notion d’implicite

On appelle énoncé implicite un énoncé incomplet : certaines informations ne sont pas exprimées, mais seule-
ment suggérées. Le destinataire de l’énoncé doit donc les retrouver.
L’implicite peut prendre deux formes : le présupposé et le sous-entendu.
• Un présupposé est une information supposée vraie et connue, contenue dans la phrase sans y être expri-
mée clairement :
« Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite. » (l. 43-44, p. 18) (présupposé :
la nourrice battait Antigone quand elle était petite.)
• Un sous-entendu n’est pas contenu dans la phrase, le destinataire doit le deviner :
« Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. » (l. 92, p. 20) (sous-entendu : ce matin, je dois être forte et
courageuse pour accomplir mon destin.)
C’est parfois le lien logique entre deux propositions qui n’est pas exprimé et est donc implicite :
« Garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. » (l. 88-90, p. 20)
On peut remplacer le point-virgule par « car » ou « parce que » exprimant un lien logique de cause.
(Garde tes larmes car tu en auras peut-être besoin encore, nounou.)

Effectue les deux exercices qui suivent pour t’entraîner.


3. Retrouve et formule le présupposé des mots soulignés dans les phrases suivantes.
a) Antigone tentera à nouveau d’enterrer son frère.
b) Contrairement à sa sœur, Antigone n’accepte pas la décision de Créon.
c) La nourrice est le seul personnage de la pièce inventé par Jean Anouilh.

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 2  55


4. Réécris les phrases suivantes en formulant le lien logique implicite qui lie les deux propositions juxtaposées.
a) Antigone doit mourir ; elle aime la vie.
b) Hémon est désespéré : Antigone vient de lui annoncer qu’elle ne l’épousera pas.
c) La nourrice est en colère ; Antigone n’était pas dans son lit.
Tu peux vérifier tes réponses et poursuivre ton travail.

D. Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel présent


1. Lis attentivement les phrases suivantes.
Phrase 1 : « J’ai promis à sa mère que j’en ferais une honnête fille. »
Phrase 2 : « Tu ne devrais pas trop crier. »
Phrase 3 : « Qu’est-ce qu’elle me dirait si elle était là ? »
a) Recopie les verbes soulignés et sépare le radical de la terminaison par un trait vertical. À quel temps te font
penser les terminaisons que tu as isolées ?
b) « ferais » : à quel temps cette forme verbale ressemble-t-elle ?
c) Dans quelle phrase le verbe souligné désigne-t-il une action soumise à une condition ?
d) Dans quelle phrase le verbe souligné exprime-t-il un futur dans le passé ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés puis mémorise le « Je retiens… » qui suit.

JE RETIENS
Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple

• Il existe une forme simple du conditionnel, et une forme composée : j’aimerais (conditionnel présent) –
j’aurais aimé (conditionnel passé)
• On forme le conditionnel présent à partir du radical du futur auquel on ajoute les terminaisons de l’impar-
fait : je voudrai (futur) -> je voudrais (conditionnel présent)
1. Le conditionnel à valeur temporelle
Le conditionnel est parfois employé comme un temps appelé « futur dans le passé » :
 La nourrice avait dit à Jocaste qu’elle s’occuperait bien d’Antigone.
Cet emploi est fréquent dans le discours indirect. L’action de s’occuper d’Antigone se situe dans le futur
par rapport au moment où la nourrice a dit à Jocaste qu’elle le ferait.
2. Le conditionnel à valeur modale
Le conditionnel présent est parfois employé comme un mode. Il permet d’exprimer :
• Un ordre, un conseil, ou une demande polie : Tu ne devrais pas trop crier.
• Un souhait : Antigone aimerait enterrer son frère.
• Une possibilité ou une hypothèse : Elle pourrait se faire surprendre.
 Dans un système hypothétique (composé d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée de
condition introduite par la conjonction si), il est employé avec l’imparfait pour exprimer :
• Le potentiel (évènement présenté comme étant possible dans le présent) :
Si Antigone disait la vérité, la nourrice se fâcherait sans doute.
• L’irréel du présent (hypothèse qui ne peut pas se réaliser dans le présent) :
Si Créon était vraiment un homme juste, Antigone n’aurait pas à mourir.

Entraîne-toi en effectuant l’exercice suivant.

2. Dans les phrases suivantes, conjugue au conditionnel présent le verbe entre parenthèses puis précise sa
valeur : futur dans le passé / ordre ou demande / souhait / potentiel / irréel du présent.
a) Si Jocaste était là, elle (approuver) ........................... Antigone.
Valeur : ...........................
b) Je t’avais dit que j’ (arriver) ........................... en retard au spectacle.
Valeur : ...........................

56 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 2


e
c) Hémon (être) ........................... déçu s’il apprenait le projet d’Antigone.
Valeur : ...........................
d) La nourrice (aimer) ........................... qu’Antigone se recouche.
Valeur : ...........................

E. Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
À la ligne 76 (p. 20), la nourrice déclare : « Si tu m’aimais tu m’aurais dit la vérité. » Imagine le dialogue qu’auraient
pu avoir les deux personnages si Antigone avait dit la vérité, en écrivant une petite scène d’une vingtaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
• Imaginer les paroles d’Antigone
• Rapporter les différentes réactions de la nourrice
• Respecter le caractère des deux personnages
• Adopter la présentation d’un texte théâtral
• Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton et l’attitude des personnages)
• Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en complétant le
tableau ci-dessous.

Je vérifie que … Fait


j’ai imaginé les paroles d’Antigone.
j’ai rapporté les différentes réactions de la nourrice.
j’ai respecté le caractère des deux personnages.
j’ai adopté la présentation du texte théâtral.
j’ai proposé quelques didascalies que j’ai soulignées (portant sur le ton et
l’attitude des personnages).
j’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.

Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé un
exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la séance suivante, lis la scène qui réunit Antigone et sa sœur Ismène, aux pages 21 à 31.

SÉANCE 3
Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène

Durée approximative : 1h 30


Dans cette séance, tu vas faire connaissance avec Ismène, la sœur d’Antigone, et tu pourras mesurer ce qui les oppose.
Tu travailleras également sur une image.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Ismène vient d’entrer sur scène ; la nourrice se retire et va préparer un peu de café pour Antigone. Numérote les lignes
de 5 en 5 de la réplique d’Ismène : « J’ai bien pensé toute la nuit, tu es folle » (p. 23) à celle d’Antigone : « […] Hémon sera
tout à l’heure une affaire réglée » (p. 30). Ensuite relis cet extrait.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.

A. L’opposition de deux caractères


1. Relis attentivement les lignes 1 à 11.
a) Laquelle de ses qualités Ismène met-elle en avant ? Relève une expression qui t’a permis de répondre.
b) Souligne le verbe, répété trois fois par Ismène, qui illustre cette qualité.
c) Selon Ismène, Antigone possède-t-elle ce trait de caractère ? Pour répondre, appuie-toi sur une citation du
texte.

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 3  57


2. a) L’opposition entre les deux sœurs se traduit dans l’enchaînement des répliques.
Complète le tableau suivant en recopiant les réponses d’Antigone aux répliques d’Ismène.

Ismène Antigone
« Moi je suis plus pondérée. Je réfléchis. »
(l. 16-17, p. 24)
« Je comprends un peu notre oncle. » (l. 21, p. 24)
« Il est le roi, il faut qu’il donne l’exemple. » (l. 23)
« J’ai raison plus souvent que toi. » (l. 32-33, p. 25)

b) À quelle forme (positive / négative) sont les phrases prononcées par Ismène ? À quelle forme sont les phrases
que tu as recopiées ?
c) Quel trait de caractère cela traduit-il chez Antigone ?
d) Relis la réplique d’Antigone, page 25, aux lignes 24 à 29 de « Moi, je ne suis pas le roi. » à « Elle n’avait qu’à
ne pas désobéir ! ». Relève les expressions par lesquelles l’héroïne se désigne elle-même. Laquelle de ces
expressions te semble correspondre le mieux à la jeune fille ?
e) Quel verbe est répété sept fois dans la réplique d’Antigone, lignes 36 (« Comprendre… ») à 52 (pp. 25-26) ?
Quel est l’effet produit par cette répétition ?
3. Concentre-toi sur les didascalies* présentes dans cette scène.
a) Relève les didascalies du début de l’extrait (p. 23) jusqu’à la ligne 94 « Ma petite sœur…. » (p. 28). À qui se
rapportent principalement ces didascalies ?
b) Que traduisent ces didascalies* concernant ce personnage ?
c) Dans la suite de l’extrait, quelle didascalie* montre un changement radical dans l’attitude de ce personnage ?
Comment s’explique ce changement ?
d) Observe, dans la dernière partie de l’extrait de la page 28 à « Hémon sera tout à l’heure une affaire réglée. »
(p. 30), les didascalies* concernant Ismène. Que montrent-elles de ses sentiments ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé.

B. L’argumentation d’Ismène
1. Quel sentiment empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur frère Polynice ? Relève une phrase
qui t’a permis de répondre.
2. a) Pour tenter de convaincre Antigone, Ismène emploie plusieurs arguments : repère ceux qui font appel à la
raison et ceux qui font appel aux sentiments.
Créon nous ferait mourir •
Je suis l’aînée • • La raison
Créon est le roi, il faut qu’il donne
l’exemple • • Les sentiments
Créon est plus fort que nous •
Ton bonheur est là devant toi •

b) À qui Ismène fait-elle allusion lorsqu’elle parle du bonheur d’Antigone ?


c) Selon toi, Ismène a-t-elle réussi à convaincre sa sœur ? Justifie ta réponse.
Vérifie maintenant tes réponses dans le corrigé.

C. L’expression du tragique chez Antigone


1. a) Quelle période de sa vie Antigone évoque-t-elle dans ses répliques des lignes 36 à 52, p. 28 (« Com-
prendre …. […] Pas maintenant. ») et des lignes 84 à 93 (« Pas envie de vivre … […] qu’on ne pouvait pas tous
les prendre ? ») ?
b) En quoi l’évocation de cette période est-elle touchante ?
c) Dans les lignes 36 à 52 (pp. 25-26), contre quoi s’élève la jeune femme ?
d) Quel désir affirme Antigone en employant l’expression « juste quand on en a envie » ?
2. Relis les lignes 6 à 10 (p. 24).
« Bien sûr. À chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. C’est
comme cela que ç’a été distribué. Qu’est-ce que tu veux que nous y fassions ? »

58 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 3


e
a) Encadre les termes appartenant au champ lexical du théâtre.
b) En quoi cette réplique te rappelle-t-elle le texte du Prologue ?
c) « Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. »
Que traduit l’emploi du verbe « devoir » ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis recopie et apprends le « Je retiens… » ci-dessous.

JE RETIENS
Antigone et Ismène : deux caractères opposés

Au-delà des différences physiques, les deux sœurs s’opposent aussi par leur caractère.
• Ismène se montre raisonnable : il faut obéir aux lois de la cité, mais son argumentation est motivée par la
peur de la mort.
• Antigone n’obéit qu’à sa conscience : elle transgresse l’ordre de Créon par devoir fraternel. Mais ses propos
sur son enfance montrent aussi qu’elle a toujours été rebelle à toute forme d’autorité.

D. Étude de l’image
Voici la photographie d’une mise en scène d’Antigone correspondant à la confrontation entre Ismène et Antigone. Observe-
la attentivement puis réponds aux questions.

— Antigone, mise en scène de Nicole Anouilh, Théâtre des Mathurins, Paris, 1975

1. Identifie les deux personnages en écrivant leur nom à l’endroit qui convient.
2. Comment l’opposition entre les deux sœurs est-elle traduite dans leur apparence physique ?
3. De quelle manière l’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestent-ils dans son attitude ?
Pour préparer la séance suivante, lis la scène des adieux entre Antigone et Hémon, aux pages 37 à 44, de « Pardon,
Hémon, pour notre dispute » à « C’est fini pour Hémon, Antigone ».

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 3  59


SÉANCE 4
Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon

Durée approximative : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire et analyser une scène d’adieu. Tu travailleras également sur le conditionnel passé ainsi que
sur les mots de la situation d’énonciation. Ismène est sortie de la scène, la nourrice est venue apporter du café à Anti-
gone. C’est à ce moment-là qu’Hémon fait son apparition.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Numérote les lignes du texte, des pages 38 à 44, de « Ne ris pas ce matin. Sois grave » à « C’est fini pour Hémon,
Antigone ». Ensuite relis cet extrait.
As-tu bien compris cette scène ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.

A. Antigone : une femme amoureuse


1. a) Comment se traduit l’amour que les personnages éprouvent l’un pour l’autre, à la fois dans les gestes et dans
les paroles ?
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de la serrer dans ses bras ?
2. a) Quel aspect du personnage d’Antigone l’évocation du petit garçon met-elle en valeur ?
b) Lors de sa visite à Hémon, la veille, Antigone avait sur elle trois éléments liés à la féminité. Retrouve-les dans
le texte et souligne-les.
c) Pour quelle raison les portait-elle ? Justifie ta réponse par un élément du texte.

B. L’affirmation de l’héroïne tragique


1. a) Observe la longueur des répliques : qui mène le dialogue ? Justifie ta réponse.
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de ne pas la questionner et de sortir sans rien dire ?
c) Quels sont les deux projets importants auxquels Antigone renonce en faisant ses adieux à Hémon ?
2. a) Antigone est déchirée entre sa fragilité de jeune femme et le rôle de l’héroïne tragique qu’elle doit jouer.
Observe les didascalies* qui suivent et classe-les dans le tableau.
« Elle s’est détachée de lui, elle a pris un autre ton. » (l. 61-62)
« […] avec son pauvre visage bouleversé. » (l. 72)
« […] se détournant, dure. » (l. 95)
« […] avec un tel désespoir … » (l.110).

La jeune femme fragile L’héroïne tragique


• •
• •

b) « C’est fini pour Hémon, Antigone. » (l. 116-117, p. 44). Dans cette phrase, à qui s’adresse Antigone ?
c) Quel est l’effet produit ?
3. Comment la tension se manifeste-t-elle dans la dernière réplique, à la fois dans les paroles et dans les didasca-
lies* de la ligne 85 (« Oui. Et tu as ri … ») à la ligne 117, pages 43-44 ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis poursuis ton travail.

C. Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel passé


1. « Je l’aurais serré si fort qu’il n’aurait jamais eu peur. » (l. 17-18)
« J’aurais été très fière d’être ta femme, ta vraie femme, sur qui tu aurais posé ta main. » (l. 58-59)
a) Dans les phrases que tu viens de lire, de quels éléments sont composées les formes verbales soulignées ?
b) Selon toi, les actions exprimées pourront-elles se réaliser un jour ?
c) Quel sentiment ces formes verbales traduisent-elles ?
 l’envie
 le regret
 la colère
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et apprends le « Je retiens… » suivant.

60 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 4


e
JE RETIENS
Le conditionnel (2) : le conditionnel passé

• Le conditionnel passé est un temps composé. En effet, on forme le conditionnel passé à l’aide de l’auxi-
liaire être ou avoir, conjugué au conditionnel présent, suivi du participe passé du verbe :
→ Tu aurais posé
Aux. P. passé
• Le conditionnel passé peut avoir une valeur temporelle.
 Il marque l’antériorité par rapport au conditionnel simple :
Antigone savait qu’elle se sentirait mieux quand elle aurait tout dit à Hémon.
L’action de tout dire a lieu avant le fait de se sentir mieux.
 Il peut aussi montrer une action comme accomplie dans l’avenir par rapport à un temps du passé :
En enterrant Polynice, Antigone savait qu’elle aurait perdu la vie avant le soir.
• Le conditionnel passé a une valeur modale : il est employé comme mode. Il permet d’exprimer :
 Le regret : Antigone aurait aimé avoir un enfant.
 Le doute : Antigone aurait décidé de désobéir à Créon ?
• Dans un système hypothétique, le conditionnel passé est employé avec le plus-que-parfait pour exprimer
l’irréel du passé, c’est-à-dire une hypothèse qui ne s’est jamais réalisée :
Si Antigone n’avait pas voulu enterrer son frère, elle aurait pu épouser Hémon.

Effectue le petit exercice suivant pour t’entraîner.


2. Complète les phrases qui suivent en conjuguant le verbe entre parenthèses au conditionnel passé.
a) Antigone (être) ............................ fière d’être la femme d’Hémon.
b) Si Ismène avait réussi à convaincre sa sœur, Antigone (échapper) ............................ à la mort.
c) Hémon (aimer) ............................ avoir un enfant avec Antigone.
d) Avec un peu de chance, vous (arriver) ............................ à temps pour le début de la représentation.
e) Si j’avais lu la pièce attentivement, j’ (comprendre) ............................ qu’Antigone allait mourir.
Vérifie tes réponses puis poursuis le travail.

D. Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation


Rappel : On appelle situation d’énonciation*, la situation dans laquelle est produit un énoncé (oral ou écrit).
Définir la situation d’énonciation, c’est répondre aux questions suivantes : qui (locuteur) s’adresse à qui (desti-
nataire), où et quand ?

1. a) Complète le tableau suivant en relevant les mots dans les phrases 1 et 2.


1. « Si tu parles, si tu fais un seul pas vers moi, je me jette par cette fenêtre. »
2. Antigone menaça Hémon de se jeter par la fenêtre de la salle, s’il parlait ou faisait un pas vers elle.

Phrase 1 Phrase 2
Pronoms personnels
Déterminants démonstratifs X
Indicateurs de lieu
Temps des verbes

b) Laquelle de ces deux phrases ne peut se comprendre que si on connaît la situation d’énonciation* ?
Vérifie maintenant tes réponses avant de lire et de mémoriser le « Je retiens… » qui suit.

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 4  61


JE RETIENS
Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation

1. Certains énoncés ne peuvent être compris que si l’on connaît la situation d’énonciation. On dit qu’ils sont
rattachés à la situation d’énonciation :
 Hier, je suis venu te voir, ici même.
Pour comprendre les mots surlignés, on a besoin de savoir qui parle à qui, quand et à quel endroit.
Les indices de ce type d’énoncé sont appelés des embrayeurs, ce sont les :
• Pronoms personnels des 1re et 2e personnes : je, tu, toi, nous, vous…
• Déterminants et pronoms démonstratifs : ce, cette, celui-ci, celle-ci… et déterminants et pronoms posses-
sifs des 1re et 2e personnes : mon, ton, le mien…
• Adverbes de temps et de lieu : hier, aujourd’hui, demain, maintenant, ici, là-bas…
• Terminaisons verbales du présent, passé composé et futur.
Les énoncés rattachés à la situation d’énonciation se trouvent à l’oral, et dans les lettres, ou dans les dialo-
gues à l’écrit.
2. Certains énoncés sont détachés de la situation d’énonciation : on les trouve essentiellement dans les récits
au passé et à la 3e personne.

2. Encadre , dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation*.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !
Tu peux maintenant vérifier tes réponses ; la séance touche à sa fin.

62 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 4


e
SÉANCE 5
Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène

Durée approximative : 1 heure


Pour terminer cette première unité sur la pièce de Jean Anouilh, tu vas travailler sur différentes mises en scène d’Anti-
gone.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Observe bien les documents qui suivent puis réponds aux questions.

A. Le décor de la pièce
Voici un dessin du décor qu’André Barsacq avait réalisé pour la création d’Antigone, en 1944. Tu as pu observer dans la
séance 1 une photographie de ce décor avec les personnages.

Document A

— Décor d’André Barsacq pour la création d’Antigone au théâtre de l’Atelier, février 1944
1. Dans la didascalie* initiale de la pièce, on peut lire : « un décor neutre ».
a) À quoi correspond selon toi l’expression « un décor neutre » ?
b) Quels sont les différents éléments qui composent le décor sur ce dessin ?
c) Que permet de mettre en valeur un tel décor ?
2 a) Si les anachronismes du texte donnent à la pièce une dimension moderne, est-ce le cas de ce décor ?
b) Dans ce décor, sur quoi sont assis les personnages du fond ?
c) Si les personnages sur la scène sont bien les acteurs de la pièce, dans quelle attitude sont-ils également,
assis de cette manière ?
d) En quoi cet élément du décor peut-il rappeler le contexte antique de la pièce ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.

B. Comparer deux mises en scène


Observe maintenant les documents B et C puis réponds aux questions. La statue que tu aperçois à l’arrière-plan, sur le
document B, est la reproduction d’une statue grecque antique : la Victoire de Samothrace (tu peux l’admirer à Paris, au
musée du Louvre).

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 5  63


Document B

— Mise en scène moderne d’Antigone


1. a) Quels éléments de la mise en scène renvoient à l’époque moderne ?
b) Quels éléments font référence au contexte antique de la pièce ?
2. a) À quel jeu te fait penser le dallage (le sol) de la scène où se tiennent les personnages ?
b) De quoi peut-il être le symbole ?

Document C

— Antigone par la compagnie Les Treize au Théâtre de poche, mars 2009 © Marc Robitaille

64 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 5


e
1. a) Peux-tu repérer ici des références à l’Antiquité comme dans le document B ?
b) Comment est vêtu le personnage de Créon (assis au premier plan) ?
c) Comment est vêtue Antigone (à gauche) ?
d) Le metteur en scène, Jean-François Hamel, a déclaré : « Il ne s’agit pas de dicter aux spectateurs quoi
penser, mais de leur suggérer les choses. Ils ne seront pas transportés vers Thèbes l’antique ; ils vont être
confrontés aux réalités politique et économique de notre époque. »
Quels sont les éléments qui projettent la pièce de Jean Anouilh en 2009 ?
e) Quelle dimension une mise en scène aussi moderne donne-t-elle au mythe d’Antigone ?
2. Dans un petit paragraphe argumenté, explique quelle mise en scène tu préfères et pour quelles raisons.

SÉANCE 6
Je m’évalue

Durée approximative : 1 heure


Comme à la fin de chaque unité, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de faire le point sur ce que
tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien
sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il
est très important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.

Je connais Je suis capable de


 Identifier les différents personnages et les rapports
entre eux.
 Antigone est la fille d’...................... et de
 Les différents personnages de la pièce ...................... . Elle est fiancée à ......................, fils
de ......................, roi de Thèbes. Sa sœur se nomme
...................... et ses deux frères .................... et
................... sont morts.
 Le prologue de la pièce
Il est pris en charge par un personnage chargé de  Citer les trois personnages qui vont mourir à la fin
nous apporter les de cette pièce :
i _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ nécessaires à la compréhen- — ............................................
sion de l’intrigue. Mais il brise le — ............................................
s _ _ _ _ _ _ _ en nous annonçant la — ............................................
m _ _ _ de trois personnages.
 Souligner les périphrases verbales dans les
phrases suivantes :
 Les périphrases verbales qui sont de 3 types : • Antigone vient de rentrer au palais.
• T _ _ _ _ _ _ _ _ _ S • Ismène va tenter de dissuader sa sœur d’enterrer
• A _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ S Polynice.
• M _ _ _ _ _ S • Antigone commence à expliquer à Hémon qu’elle ne
l’épousera pas.
• Hémon laisse parler Antigone sans l’interrompre.
• Antigone fait pleurer sa nourrice.
 Formuler le sous-entendu contenu dans les mots
soulignés :
 La notion d’implicite qui peut prendre deux formes — Étéocle, contrairement à son frère, a eu droit à des
dans les énoncés : funérailles religieuses.
— le .......................................... et ......................................................................................
......................................
— le ..........................................  Retrouver le lien logique implicite dans une phrase
 Le lien logique qui peut être implicite entre deux complexe :
p_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ — Antigone doit être forte ce matin ; elle va affronter
la colère de Créon.
Lien = ..........................................

CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 6  65


Je connais Je suis capable de
 Les formes et les valeurs du conditionnel  Conjuguer correctement des verbes au conditionnel
 Le conditionnel présent peut avoir une valeur présent et passé :
...................... ou ...................... . — Devoir (cond. présent, 1re pers. pl.) :
— Il peut exprimer : ..........................................
— Le f _ _ _ _ dans le p _ _ _ _ — Pouvoir (cond. passé, 3e pers. sg.) :
— un o _ _ _ _ ..........................................
— un s _ _ _ _ _ _ — Savoir (cond. présent, 2e pers. sg.) :
— une p _ _ _ _ _ _ _ _ _é ..........................................
 Le conditionnel passé exprime le plus souvent le — être (cond. passé, 1re pers. sg.) :
r _ _ _ _ _. ..........................................
 Encadrer dans une phrase les mots renvoyant à la
 Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation.
situation d’énonciation que l’on appelle aussi des — Je te donne rendez-vous ici même, demain.
e _ _ _ _ _ _ _ _ s. — Nous préférons cette robe-ci à celle-là.
— Apporte-moi ça tout de suite !

Poursuis ta lecture au moins jusqu’à la didascalie de la page 65 : « Un silence. Ils se regardent. »

66 CNED – Collège 3   FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 6


e
Notes :

..................................................................................................................................................

..................................................................................................................................................

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CNED – Collège 3e  FRANÇAIS – Unité 8 – Séance 6  67

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