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UNITÉ 8
Lire Antigone de Jean Anouilh (1)
Durée approximative : 9 h
Dans le cadre des QUESTIONNEMENTS COMPLÉMENTAIRES, cette unité 8 et la suivante vont te permettre de découvrir
une pièce de Jean Anouilh, Antigone, écrite en 1942, et jouée pour la première fois à Paris en 1944, pendant l’Occupation
allemande.
Cette œuvre s’inspire de la pièce de l’auteur grec Sophocle (Ve siècle av J.-C.) et s’inscrit dans ce courant du théâtre
français du XXe siècle qui a actualisé les mythes et les tragédies antiques. Malgré le contexte historique de l’Occupation, la
pièce de Jean Anouilh a rencontré un grand succès et a suscité de nombreuses interprétations.
Tu dois avoir en ta possession un exemplaire de la pièce dans son intégralité pour pouvoir la lire au fil de cette unité et de
la suivante. Procure-toi donc le texte intégral d’Antigone d’Anouilh, dans l’édition de la Table Ronde. Tu numéroteras les
lignes des extraits étudiés, au crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1 pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas :
– les lignes correspondant aux noms des personnages (« LE PROLOGUE » est une ligne que tu ne compteras pas) ;
– les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
Dans le tableau page suivante, la numérotation des lignes a été faite dans le texte d’avril 2012 (ISBN 978-2-7103-3040-0).
Tu peux utiliser un exemplaire plus ancien, mais la pagination et la numérotation des lignes pourraient varier un peu.
SÉANCE 1
Étudier le prologue 49
SÉANCE 2
Je m’évalue 65
SÉANCE 1
Étudier le prologue
Dans cette première séance, tu vas lire le prologue de la pièce. Tu étudieras le tragique moderne selon Jean Anouilh et tu
découvriras un point de langue : les périphrases verbales.
Avant de commencer ton travail, complète le « Je vérifie mes connaissances ».
e) D’après les indications données par le Prologue, identifie les différents personnages sur la photographie sui-
vante.
JE RETIENS
Le mythe d’Antigone
Antigone est la fille d’Œdipe, le roi de Thèbes, et de Jocaste. Après la mort d’Œdipe, les deux frères d’Antigone,
Étéocle et Polynice se sont entretués car Polynice voulait s’emparer du pouvoir qu’Étéocle ne voulait pas parta-
ger. Créon, l’oncle d’Antigone, a rendu à Étéocle les honneurs funèbres mais a interdit, sous peine de mort, que
l’on enterre la dépouille de Polynice. Antigone désobéit et tente d’enterrer son frère, au prix de sa vie.
ISMÈNE
À moi, Antigone, aucun propos ne m’est parvenu sur ceux qui nous sont chers
Ni d’apaisant ni de douloureux,
10 Depuis que toutes deux avons été privées de nos deux frères
Morts en un seul jour d’une main réciproque.
Et puisque l’armée des Argiens2 est partie cette nuit même, je ne sais rien de plus,
Ni qui me rende plus heureuse ni qui m’afflige davantage.
Notes :
ISMÈNE
Qu’y a-t-il ? Car, à l’évidence, tu médites quelque projet.
ANTIGONE
Créon n’a-t-il pas, de nos deux frères,
Jugé l’un digne, et l’autre indigne des honneurs de la sépulture ?
Pour Étéocle, à ce qu’on dit,
20 Il a voulu faire preuve de justice et de respect de la coutume,
Et il l’a fait ensevelir pour qu’il reçoive les honneurs du monde d’en bas.
En revanche, pour le cadavre de Polynice mort misérablement,
On dit qu’il a fait proclamer
De ne pas l’enterrer dans une tombe ni que quelqu’un le pleure, […]
25 Et il ne prend pas cette affaire à la légère : quiconque commettra l’un de ces actes
Sera condamné à mort par lapidation31de la cité.
— Sophocle, Antigone, vers 1 à 38, 441 av. J.-C., traduit du grec par É. Ballanfat © Magnard 2011.
NOTES :
JE RETIENS
Le tragique moderne dans Antigone
• La tragédie met en scène des héros marqués par le malheur, luttant contre des forces qui les dépassent.
Le destin (la fatalité) les précipite vers leur mort de manière inexorable.
• Dans Antigone, Jean Anouilh met en place un tragique moderne qui se caractérise par :
La personnification du prologue : Jean Anouilh personnifie son texte d’introduction sous la forme d’un per-
sonnage intermédiaire entre les spectateurs et les personnages de la pièce. Son discours a une fonction
informative. Il correspond à la scène d’exposition des pièces classiques.
La rupture avec l’illusion théâtrale : le Prologue s’adresse directement aux spectateurs en présentant des
comédiens qui vont jouer un rôle.
L’accent est mis, non plus sur le destin des personnages, leur mort annoncée étant connue de tous, mais sur
la manière dont le piège va se refermer sur eux.
Une rupture avec le contexte antique : la familiarité des attitudes et les anachronismes donnent une dimen-
sion contemporaine à la pièce. L’aspect religieux est évacué : les dieux de Sophocle n’apparaissent plus.
Une périphrase verbale est une forme verbale composée d’un verbe conjugué suivi d’un verbe à l’infinitif.
Le verbe conjugué est souvent un semi-auxiliaire (aller, commencer, venir de, pouvoir…) qui apporte des préci-
sions sur l’action contenue dans le verbe à l’infinitif.
On distingue :
1. Les périphrases temporelles : elles situent l’action du verbe dans le temps.
• Aller (+ inf.) et être sur le point de (+ inf.) expriment le futur proche : Antigone va mourir tout à l’heure.
• Venir de (+ inf.) exprime le passé proche : Le rideau vient de se lever.
2. Les périphrases aspectuelles : elles présentent l’action dans son déroulement.
• Commencer à (+ inf.) indique que l’action vient de débuter :
Ex : Antigone commence à désobéir.
• Etre en train de (+ inf.) indique que l’action est en cours :
Ex : Ismène est en train de bavarder.
• Continuer à (+ inf.) traduit la durée de l’action :
Ex : Le Prologue continue à parler.
3. Les périphrases modales : elles précisent le point de vue du locuteur sur ce qu’il dit.
• Pouvoir (+ inf.) exprime la possibilité, la permission ou la capacité :
Ex : Antigone ne peut échapper à son destin.
• Devoir (+ inf.) exprime l’obligation :
Ex : Antigone doit enterrer son frère.
aire (+ inf.) et laisser (+ inf.) indiquent que le sujet du verbe n’est pas celui qui fait réellement l’action du
• F
verbe à l’infinitif :
Ex : Créon a fait enterrer Étéocle. (= Il ne l’enterre pas de ses propres mains.)
Le mythe d’Œdipe
Abandonné à sa naissance par ses parents, après qu’un oracle leur a prédit qu’il tuerait son père et épouse-
rait sa mère, Œdipe est recueilli par le roi et la reine de Corinthe et reçoit une éducation de prince. Plus tard,
il les quitte et se querelle à un carrefour avec un inconnu qu’il tue. Il délivre ensuite le royaume de Thèbes du
sphinx qui terrorisait la région. Œdipe devient roi de Thèbes en épousant Jocaste dont il a quatre enfants. Mais
il découvre un jour la vérité sur ses parents. L’inconnu qu’il avait tué était son père, Laïos, et Jocaste, sa femme,
est en réalité sa mère. Jocaste se suicide et Œdipe se crève les yeux. Il est alors chassé de Thèbes par ses fils
qui s’entre-tuent pour régner.
Pour préparer la séance suivante, lis attentivement la rencontre entre Antigone et sa nourrice, qui constitue la première
scène de la pièce, aux pages 13 à 20, de la réplique de la nourrice « D’où viens-tu ? » à la didascalie « Entre Ismène ».
B. La petite Antigone
1. a) La nourrice évoque les différences entre les deux jeunes filles qu’étaient Antigone et Ismène. Associe à
chaque personnage les caractéristiques qui lui correspondaient.
Douce • • Antigone
Mauvais caractère •
• Ismène
Pas assez coquette •
Bouclettes et rubans •
Dans sa réécriture du mythe d’Antigone, Jean Anouilh introduit un nouveau personnage : la nourrice. Elle est
présentée comme une vieille servante un peu bourrue, coléreuse, mais pleine de cœur. Ce personnage, au lan-
gage légèrement familier, contraste avec la grandeur et la noblesse de l’univers tragique, tel qu’on le rencontre
dans l’Antiquité ou au XVIIe siècle.
Il présente cependant un réel intérêt : il permet d’apporter un éclairage sur l’enfance d’Antigone et nous révèle
sa fragilité.
C. Le quiproquo et l’implicite
Rappel : Un quiproquo* est un malentendu qui fait que l’on prend une personne pour une autre ou une
chose pour une autre. Il est souvent employé au théâtre.
a) Cette nuit-là, qu’est allée faire Antigone en dehors de la ville ? Appuie-toi sur les « Je retiens » de la séance 1.
1.
b) Que comprend la nourrice lorsqu’Antigone lui dit : « J’avais un rendez-vous » (l. 5, page 16) ?
c) Relève deux autres phrases de la nourrice qui montrent clairement que le quiproquo s’est installé.
a) Antigone ment-elle lorsqu’elle déclare qu’elle avait un rendez-vous et lorsqu’elle affirme qu’elle a un amou-
2.
reux ?
b) Dit-elle toute la vérité ?
c) Que pourrait ajouter Antigone à la phrase suivante : « Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin. » ?
« Je vais mourir aujourd’hui. »
« Je suis un peu malade ce matin. »
« Tu m’as élevée, tu ne dois pas être méchante avec moi. »
d) Que sous-entend Antigone quand elle emploie l’expression « le pauvre » pour qualifier son amoureux ?
e) Pourquoi cette discussion avec la nourrice renforce-t-elle un peu plus encore la solitude d’Antigone ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé, puis recopie et apprends le « Je retiens… » qui
suit.
JE RETIENS
La notion d’implicite
On appelle énoncé implicite un énoncé incomplet : certaines informations ne sont pas exprimées, mais seule-
ment suggérées. Le destinataire de l’énoncé doit donc les retrouver.
L’implicite peut prendre deux formes : le présupposé et le sous-entendu.
• Un présupposé est une information supposée vraie et connue, contenue dans la phrase sans y être expri-
mée clairement :
« Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite. » (l. 43-44, p. 18) (présupposé :
la nourrice battait Antigone quand elle était petite.)
• Un sous-entendu n’est pas contenu dans la phrase, le destinataire doit le deviner :
« Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. » (l. 92, p. 20) (sous-entendu : ce matin, je dois être forte et
courageuse pour accomplir mon destin.)
C’est parfois le lien logique entre deux propositions qui n’est pas exprimé et est donc implicite :
« Garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. » (l. 88-90, p. 20)
On peut remplacer le point-virgule par « car » ou « parce que » exprimant un lien logique de cause.
(Garde tes larmes car tu en auras peut-être besoin encore, nounou.)
JE RETIENS
Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
• Il existe une forme simple du conditionnel, et une forme composée : j’aimerais (conditionnel présent) –
j’aurais aimé (conditionnel passé)
• On forme le conditionnel présent à partir du radical du futur auquel on ajoute les terminaisons de l’impar-
fait : je voudrai (futur) -> je voudrais (conditionnel présent)
1. Le conditionnel à valeur temporelle
Le conditionnel est parfois employé comme un temps appelé « futur dans le passé » :
La nourrice avait dit à Jocaste qu’elle s’occuperait bien d’Antigone.
Cet emploi est fréquent dans le discours indirect. L’action de s’occuper d’Antigone se situe dans le futur
par rapport au moment où la nourrice a dit à Jocaste qu’elle le ferait.
2. Le conditionnel à valeur modale
Le conditionnel présent est parfois employé comme un mode. Il permet d’exprimer :
• Un ordre, un conseil, ou une demande polie : Tu ne devrais pas trop crier.
• Un souhait : Antigone aimerait enterrer son frère.
• Une possibilité ou une hypothèse : Elle pourrait se faire surprendre.
Dans un système hypothétique (composé d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée de
condition introduite par la conjonction si), il est employé avec l’imparfait pour exprimer :
• Le potentiel (évènement présenté comme étant possible dans le présent) :
Si Antigone disait la vérité, la nourrice se fâcherait sans doute.
• L’irréel du présent (hypothèse qui ne peut pas se réaliser dans le présent) :
Si Créon était vraiment un homme juste, Antigone n’aurait pas à mourir.
2. Dans les phrases suivantes, conjugue au conditionnel présent le verbe entre parenthèses puis précise sa
valeur : futur dans le passé / ordre ou demande / souhait / potentiel / irréel du présent.
a) Si Jocaste était là, elle (approuver) ........................... Antigone.
Valeur : ...........................
b) Je t’avais dit que j’ (arriver) ........................... en retard au spectacle.
Valeur : ...........................
E. Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
À la ligne 76 (p. 20), la nourrice déclare : « Si tu m’aimais tu m’aurais dit la vérité. » Imagine le dialogue qu’auraient
pu avoir les deux personnages si Antigone avait dit la vérité, en écrivant une petite scène d’une vingtaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
• Imaginer les paroles d’Antigone
• Rapporter les différentes réactions de la nourrice
• Respecter le caractère des deux personnages
• Adopter la présentation d’un texte théâtral
• Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton et l’attitude des personnages)
• Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en complétant le
tableau ci-dessous.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé un
exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la séance suivante, lis la scène qui réunit Antigone et sa sœur Ismène, aux pages 21 à 31.
SÉANCE 3
Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène
Ismène Antigone
« Moi je suis plus pondérée. Je réfléchis. »
(l. 16-17, p. 24)
« Je comprends un peu notre oncle. » (l. 21, p. 24)
« Il est le roi, il faut qu’il donne l’exemple. » (l. 23)
« J’ai raison plus souvent que toi. » (l. 32-33, p. 25)
b) À quelle forme (positive / négative) sont les phrases prononcées par Ismène ? À quelle forme sont les phrases
que tu as recopiées ?
c) Quel trait de caractère cela traduit-il chez Antigone ?
d) Relis la réplique d’Antigone, page 25, aux lignes 24 à 29 de « Moi, je ne suis pas le roi. » à « Elle n’avait qu’à
ne pas désobéir ! ». Relève les expressions par lesquelles l’héroïne se désigne elle-même. Laquelle de ces
expressions te semble correspondre le mieux à la jeune fille ?
e) Quel verbe est répété sept fois dans la réplique d’Antigone, lignes 36 (« Comprendre… ») à 52 (pp. 25-26) ?
Quel est l’effet produit par cette répétition ?
3. Concentre-toi sur les didascalies* présentes dans cette scène.
a) Relève les didascalies du début de l’extrait (p. 23) jusqu’à la ligne 94 « Ma petite sœur…. » (p. 28). À qui se
rapportent principalement ces didascalies ?
b) Que traduisent ces didascalies* concernant ce personnage ?
c) Dans la suite de l’extrait, quelle didascalie* montre un changement radical dans l’attitude de ce personnage ?
Comment s’explique ce changement ?
d) Observe, dans la dernière partie de l’extrait de la page 28 à « Hémon sera tout à l’heure une affaire réglée. »
(p. 30), les didascalies* concernant Ismène. Que montrent-elles de ses sentiments ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé.
B. L’argumentation d’Ismène
1. Quel sentiment empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur frère Polynice ? Relève une phrase
qui t’a permis de répondre.
2. a) Pour tenter de convaincre Antigone, Ismène emploie plusieurs arguments : repère ceux qui font appel à la
raison et ceux qui font appel aux sentiments.
Créon nous ferait mourir •
Je suis l’aînée • • La raison
Créon est le roi, il faut qu’il donne
l’exemple • • Les sentiments
Créon est plus fort que nous •
Ton bonheur est là devant toi •
JE RETIENS
Antigone et Ismène : deux caractères opposés
Au-delà des différences physiques, les deux sœurs s’opposent aussi par leur caractère.
• Ismène se montre raisonnable : il faut obéir aux lois de la cité, mais son argumentation est motivée par la
peur de la mort.
• Antigone n’obéit qu’à sa conscience : elle transgresse l’ordre de Créon par devoir fraternel. Mais ses propos
sur son enfance montrent aussi qu’elle a toujours été rebelle à toute forme d’autorité.
D. Étude de l’image
Voici la photographie d’une mise en scène d’Antigone correspondant à la confrontation entre Ismène et Antigone. Observe-
la attentivement puis réponds aux questions.
— Antigone, mise en scène de Nicole Anouilh, Théâtre des Mathurins, Paris, 1975
1. Identifie les deux personnages en écrivant leur nom à l’endroit qui convient.
2. Comment l’opposition entre les deux sœurs est-elle traduite dans leur apparence physique ?
3. De quelle manière l’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestent-ils dans son attitude ?
Pour préparer la séance suivante, lis la scène des adieux entre Antigone et Hémon, aux pages 37 à 44, de « Pardon,
Hémon, pour notre dispute » à « C’est fini pour Hémon, Antigone ».
Durée approximative : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire et analyser une scène d’adieu. Tu travailleras également sur le conditionnel passé ainsi que
sur les mots de la situation d’énonciation. Ismène est sortie de la scène, la nourrice est venue apporter du café à Anti-
gone. C’est à ce moment-là qu’Hémon fait son apparition.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Numérote les lignes du texte, des pages 38 à 44, de « Ne ris pas ce matin. Sois grave » à « C’est fini pour Hémon,
Antigone ». Ensuite relis cet extrait.
As-tu bien compris cette scène ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.
b) « C’est fini pour Hémon, Antigone. » (l. 116-117, p. 44). Dans cette phrase, à qui s’adresse Antigone ?
c) Quel est l’effet produit ?
3. Comment la tension se manifeste-t-elle dans la dernière réplique, à la fois dans les paroles et dans les didasca-
lies* de la ligne 85 (« Oui. Et tu as ri … ») à la ligne 117, pages 43-44 ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis poursuis ton travail.
• Le conditionnel passé est un temps composé. En effet, on forme le conditionnel passé à l’aide de l’auxi-
liaire être ou avoir, conjugué au conditionnel présent, suivi du participe passé du verbe :
→ Tu aurais posé
Aux. P. passé
• Le conditionnel passé peut avoir une valeur temporelle.
Il marque l’antériorité par rapport au conditionnel simple :
Antigone savait qu’elle se sentirait mieux quand elle aurait tout dit à Hémon.
L’action de tout dire a lieu avant le fait de se sentir mieux.
Il peut aussi montrer une action comme accomplie dans l’avenir par rapport à un temps du passé :
En enterrant Polynice, Antigone savait qu’elle aurait perdu la vie avant le soir.
• Le conditionnel passé a une valeur modale : il est employé comme mode. Il permet d’exprimer :
Le regret : Antigone aurait aimé avoir un enfant.
Le doute : Antigone aurait décidé de désobéir à Créon ?
• Dans un système hypothétique, le conditionnel passé est employé avec le plus-que-parfait pour exprimer
l’irréel du passé, c’est-à-dire une hypothèse qui ne s’est jamais réalisée :
Si Antigone n’avait pas voulu enterrer son frère, elle aurait pu épouser Hémon.
Phrase 1 Phrase 2
Pronoms personnels
Déterminants démonstratifs X
Indicateurs de lieu
Temps des verbes
b) Laquelle de ces deux phrases ne peut se comprendre que si on connaît la situation d’énonciation* ?
Vérifie maintenant tes réponses avant de lire et de mémoriser le « Je retiens… » qui suit.
1. Certains énoncés ne peuvent être compris que si l’on connaît la situation d’énonciation. On dit qu’ils sont
rattachés à la situation d’énonciation :
Hier, je suis venu te voir, ici même.
Pour comprendre les mots surlignés, on a besoin de savoir qui parle à qui, quand et à quel endroit.
Les indices de ce type d’énoncé sont appelés des embrayeurs, ce sont les :
• Pronoms personnels des 1re et 2e personnes : je, tu, toi, nous, vous…
• Déterminants et pronoms démonstratifs : ce, cette, celui-ci, celle-ci… et déterminants et pronoms posses-
sifs des 1re et 2e personnes : mon, ton, le mien…
• Adverbes de temps et de lieu : hier, aujourd’hui, demain, maintenant, ici, là-bas…
• Terminaisons verbales du présent, passé composé et futur.
Les énoncés rattachés à la situation d’énonciation se trouvent à l’oral, et dans les lettres, ou dans les dialo-
gues à l’écrit.
2. Certains énoncés sont détachés de la situation d’énonciation : on les trouve essentiellement dans les récits
au passé et à la 3e personne.
2. Encadre , dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation*.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !
Tu peux maintenant vérifier tes réponses ; la séance touche à sa fin.
A. Le décor de la pièce
Voici un dessin du décor qu’André Barsacq avait réalisé pour la création d’Antigone, en 1944. Tu as pu observer dans la
séance 1 une photographie de ce décor avec les personnages.
Document A
— Décor d’André Barsacq pour la création d’Antigone au théâtre de l’Atelier, février 1944
1. Dans la didascalie* initiale de la pièce, on peut lire : « un décor neutre ».
a) À quoi correspond selon toi l’expression « un décor neutre » ?
b) Quels sont les différents éléments qui composent le décor sur ce dessin ?
c) Que permet de mettre en valeur un tel décor ?
2 a) Si les anachronismes du texte donnent à la pièce une dimension moderne, est-ce le cas de ce décor ?
b) Dans ce décor, sur quoi sont assis les personnages du fond ?
c) Si les personnages sur la scène sont bien les acteurs de la pièce, dans quelle attitude sont-ils également,
assis de cette manière ?
d) En quoi cet élément du décor peut-il rappeler le contexte antique de la pièce ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
Document C
— Antigone par la compagnie Les Treize au Théâtre de poche, mars 2009 © Marc Robitaille
SÉANCE 6
Je m’évalue
Poursuis ta lecture au moins jusqu’à la didascalie de la page 65 : « Un silence. Ils se regardent. »
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