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de grammaire française
Activités
d’apprentissage
et corrigés
Suzanne-G. Chartrand
Gilles McMillan
TIRÉ À PART
Requiert la consultation de la
Grammairepédagogique
du français d’aujourd’hui
Coursautodidacte
de grammaire française
Activités
d’apprentissage
et corrigés
Suzanne-G. Chartrand
Gilles McMillan
TIRÉ À PART
Comme son nom l’indique, ce cours est autodidacte, c’est-à-dire que, grâce à
l’organisation et à la progression des activités, on peut travailler seul et à son rythme.
Publics visés
Le Cours autodidacte s’adresse aux élèves de la fin du secondaire comme aux
étudiantes et aux étudiants des collèges et des universités qui veulent développer
leurs connaissances grammaticales et améliorer leur capacité à rédiger correctement
des textes.
Il s’adresse aussi aux enseignantes et aux enseignants qui veulent se familiariser avec
la grammaire moderne, dont l’étude est maintenant prescrite par les programmes de
français du Québec, et, enfin, il servira à quiconque veut approfondir et consolider
ses connaissances en français écrit.
Plan du cours
L’ouvrage comporte trois sections :
1) les onze chapitres et leurs activités ;
2) les corrigés des activités, souvent accompagnés d’explications supplémentaires ;
3) les corpus, c’est-à-dire les ensembles de phrases et de textes qui sont soumis à
l’étude.
Les pages de la section Corpus sont détachables, ce qui facilite leur utilisation.
Cependant, il faut savoir qu’un même corpus peut être requis pour plus d’une
activité d’un chapitre et même de différents chapitres ; il est donc recommandé de
conserver ces pages.
Les parties 2 et 5 ayant une relative autonomie, on pourra les travailler au moment
désiré. Cependant, la partie 4, qui traite de la ponctuation, exige de solides connais-
sances en syntaxe ; il est donc important de maîtriser auparavant la notion de phrase
et les principales fonctions syntaxiques (sujets traités dans les parties 1 et 3). Pour
affiner ses connaissances orthographiques, on se reportera à la 1re partie, qui est un
préalable aux 3e et 4e parties.
Méthode de travail
Chaque chapitre commence par un encadré qui signale des références à la Gram-
maire pédagogique du français d’aujourd’hui. Dans la partie de gauche, on indique les
chapitres de la grammaire concernés par le sujet à l’étude ; dans la partie de droite,
on signale les passages de la grammaire qui traitent des notions nécessaires à la
compréhension du chapitre du Cours.
Voici un exemple.
C h a p i t r e 8
La coordination et la subordination
RÉFÉRENCES
CONTENUS D’APPRENTISSAGE
Les activités suivent ces encadrés. Elles sont numérotées, regroupées en parties et
chapeautées par un titre qui indique l’objectif poursuivi. Elles peuvent être précédées
par un court exposé ou suivies d’une remarque (REM.), d’une mise en garde ( ) ou
d’une invitation à consulter un dictionnaire ( ). Dans certains cas, elles sont
suivies de références à des pages de la grammaire, comme dans l’exemple qui suit.
Les activités se font à partir de textes 2 de genres variés, choisis en fonction de leur
qualité linguistique et de l’intérêt de leur sujet (questions de société : histoire, envi-
ronnement, problèmes sociaux, éducation, culture…). Il s’agit soit d’extraits soit de
textes complets : articles de journaux ou de revues, essais littéraires. Ces textes sont
exigeants et peuvent demander plusieurs lectures. Il est évidemment essentiel de les
lire avant de procéder aux activités. Rien n’empêche, d’ailleurs, de lire le corpus de
textes en entier avant d’entreprendre les activités. Les reprenant ensuite un à un, on
sera mieux en mesure de constater que la réflexion grammaticale permet d’en
approfondir la compréhension.
Il est préférable de procéder à la correction des activités après chaque partie d’un
chapitre. Les numéros d’activité sont accompagnés de la page du corrigé corres-
pondant et du numéro du corpus utilisé, s’il y a lieu.
ACTIVITÉ 1.2
1. Ajoutez les signes de ponctuation manquants dans les phrases suivantes. (Le corrigé est en caractère gras.)
b) Durant l’année scolaire, nous vivons à Québec ; l’été, nous nous installons au chalet ; en août, nous
faisons des randonnées en montagne avec nos amis espagnols.
Les virgules détachent les compléments de P placés au début de chacune des trois P, les
points-virgules marquent la juxtaposition des P liées par le sens et déjà virgulées, et le point
final simple marque la fin de la phrase déclarative.
La plupart du temps, le corrigé s’impose ; dans les cas où il pourrait y avoir plusieurs
possibilités de réponse, l’analyse retenue est argumentée.
Les auteurs
1. Suzanne-G. Chartrand, Denis Aubin, Raymond Blain, Claude Simard, Grammaire pédagogique du français
d’aujourd’hui, Boucherville, GRAFICOR, 1999, 397 p.
2. Lorsqu’il n’y a aucune indication de source, il s’agit de textes rédigés par les auteurs.
3. Des explications supplémentaires pourront être demandées au service pédagogique de la maison GRAFICOR.
AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
CHAPITRE 7 LA PHRASE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1. Distinguer une phrase graphique d’une P . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2. Analyser des phrases à l’aide du MODÈLE DE BASE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3. Reconnaître différentes structures de phrases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4. Corriger les erreurs de syntaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
CHAPITRE 9 LA PONCTUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1. Évaluer ses compétences en ponctuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2. Utiliser les points marquant la fin d’une phrase graphique ( . / ? / ! / … ) . . . . . . . 44
3. Savoir virguler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4. Utiliser le point-virgule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5. Utiliser les deux points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
6. Utiliser les parenthèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
7. Utiliser les crochets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
8. Utiliser le tiret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
9. Utiliser les guillemets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
10. Faire le bilan de ses habiletés en ponctuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
CHAPITRE 11 LA MODALISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
1. Reconnaître la modalisation comme un phénomène textuel . . . . . . . . . . . . . . . 69
2. Repérer les marques énonciatives qui révèlent la présence de l’auteur . . . . . . . . 70
3. Reconnaître les discours rapportés qui servent le point de vue de l’auteur . . . . . 70
4. Observer les différentes sortes de marques de modalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
CORRIGÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
CORPUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
1. Des références complètes seront données dans le Cours autodidacte de grammaire française.
complétive chapitre 8
Abréviations
corrélative chapitre 8
attr. attribut
relative chapitres 1, 8 et 9
aux. auxiliaire
f. féminin
Texte chapitre 10 m. masculin
Thème chapitre 10 pronom. pronominal
par. paragraphe
Transformations de phrases chapitre 7
pers. personne grammaticale
pl. pluriel
Verbe, locution verbale, valeur du verbe, sortes de prés. présent
verbes : intransitif, transitif, attributif, pronominal s. singulier
(réfléchi, réciproque), impersonnel chapitre 2 sub. compl. subordonnée complétive
10
C h a p i t r e 2
ACTIVITÉ 2 CORPUS 2 A C O R R I G É , P. 1 8
1. Mettez entre crochets [...] les expansions des verbes conjugués dans les deux derniers paragraphes du
corpus 2 A.
2. Dans le tableau 2, faites l’analyse des GV en délimitant chaque expansion. Précisez la construction et
la fonction de chaque expansion p. 179-185 , et justifiez votre analyse des compléments du verbe en
ayant recours aux manipulations pertinentes (déplacement et / ou remplacement) p. 66-70 . Écrire une
seule expansion par ligne.
TA B L E A U 2 A N A LY S E D E S G V D A N S L E C O R P U S 2 A
Dans le présent tiré à part, l’espace prévu pour les réponses des activités est parfois remplacé par un trait en pointillé.
1. Les compléments du verbe sont la plupart du temps après le verbe et ne se déplacent généralement pas à
la gauche du verbe.
Louis Jolliet relève la position des côtes.
* Louis Jolliet la position des côtes relève.
Quand ils se réalisent sous la forme de pronoms personnels conjoints (me, te, le / la / les, lui / leur, se, en, y,
nous, vous), les compléments du verbe sont obligatoirement avant le verbe et ne peuvent être déplacés.
Le Saint-Laurent est périlleux, mais les pilotes l’ont dompté.
l’ : pron. pers. conjoint, complément direct du verbe (CD) ont dompté
* Le Saint-Laurent est périlleux, mais les pilotes ont dompté le.
Aussi, le non-déplacement à la gauche du verbe d’un groupe ou d’une phrase subordonnée est un bon
indice pour identifier un complément du verbe (direct ou indirect).
2. De plus, généralement, les compléments du verbe se remplacent par un pronom personnel conjoint.
La possibilité de les pronominaliser par un pronom personnel complément du verbe (direct ou indirect)
prouve qu’il s’agit d’un complément du verbe.
Le Saint-Laurent est périlleux. Les pilotes ont dompté le fleuve.
Le Saint-Laurent est périlleux, mais les pilotes l’ont dompté.
ACTIVITÉ 1 CORPUS 6 A C O R R I G É , P. 1 9
REM. Dans le texte du corpus 6 A, l’auteur, dès la première phrase, utilise le pronom personnel de reprise
lui (l. 1), qui fait référence à Van Gogh, mais ce référent n’apparaît pas dans le texte comme tel. On
peut cependant en interpréter le sens à partir du titre, Le mystère Van Gogh.
Les pronoms de reprise reprennent un mot ou un groupe de mots, généralement placé avant dans le
texte, qui, pour cette raison, est appelé antécédent. Il arrive toutefois que le mot ou le groupe de mots
repris par un pronom soit après le pronom de reprise.
2. Dans le tableau 1, on a relevé plusieurs pronoms de reprise du corpus 6 A. Pour chacun d’eux, indiquez
la sorte et transcrivez le mot ou le groupe de mots antécédent qui permet d’en interpréter le sens.
p. 151-162
Un mot ou un groupe de mots peut servir d’antécédent à plus d’un pronom de reprise.
TA B L E A U 1 A N A LY S E D E P R O N O M S
1 ceux
3 ils
4 il
4 celle
8 lui
8 qui
12 y
18 cela
18 en
24 les
26 tous
31 où
34 dont
37 en
39 le
41 ils
47 les
50 qui
52 que
1. Choisir parmi les pronoms suivants : personnel (pers.) ; possessif (poss.) ; démonstratif (dém.) ; relatif (rel.) ; interrogatif (int.) ;
indéfini (ind.) ; numéral (num.).
4. Parmi les pronoms nominaux de ce texte, on peut faire deux groupes. Lesquels ?
5. Relisez le corpus 6 A et soulignez d’un trait les pronoms de reprise et de deux traits les pronoms
nominaux de ce texte.
• Lorsque le pronom ce est suivi de que, différentes analyses sont possibles selon son emploi.
– Ce que peut être analysé comme un pronom de forme complexe qui reprend un antécédent :
Il l’aimait, ce que tout le monde savait. Ce pronom complexe peut alors avoir différentes fonctions
syntaxiques. Dans ce cas-ci, il est complément direct du verbe savait.
– Ce que peut aussi être analysé comme un pronom de forme complexe (appelé « relatif nominal ») qui
marque la subordination d’une subordonnée complétive : Il faut ce qu’il faut. Dans ce cas, il n’a pas
d’antécédent p. 243, 2 .
– Les pronoms ce et que peuvent enfin être analysés séparément. Le pronom démonstratif neutre ce a
un sens très général et sert d’antécédent au pronom relatif que, subordonnant d’une subordonnée
relative : Je ferai ce que vous me demanderez.
• Le pronom il peut être soit pronom personnel (Il viendra ce soir.), soit pronom impersonnel dans une
phrase de forme impersonnelle (Il le faut.).
p. 97-98
La ponctuation
RÉFÉRENCES
1. Lisez le corpus 9 A.
2. Précisez à quel emploi correspond chacun des signes de ponctuation du tableau 1.1. Pour y répondre,
vous pouvez vous servir du tableau synthèse p. 287-288 .
TA B L E A U 1 . 1 E M P L O I D E S S I G N E S D E P O N C T U AT I O N
SIGNE EMPLOI
comprendre ?
C…
beauté.
face,
encore ;
amoureux,
passion,
ainsi.
donc,
manière,
amoureuse ?
3. Comparez votre travail avec le corrigé pour évaluer vos compétences en ponctuation.
ACTIVITÉ 1.2 C O R R I G É , P. 2 2
Selon l’intention du scripteur, une phrase déclarative peut se terminer par un point final simple ( . ),
un point d’interrogation ( ? ), un point d’exclamation ( ! ) ou des points de suspension ( … ).
Indiquez toutes les possibilités. N’oubliez pas que les majuscules sont des indices importants pour
la ponctuation phrastique.
2. Vérifiez la qualité de votre travail avec le corrigé. Vous êtes en mesure d’évaluer le travail à faire pour
améliorer votre maîtrise de la ponctuation. Première étape, relisez attentivement et lentement le
chapitre 28 p. 276-288 .
3 SAVOIR VIRGULER
1. Lisez le corpus 9 C.
2. Relisez-le et observez attentivement les virgules en vous demandant quel est leur emploi.
3. Remplissez le tableau 3.1 en justifiant l’emploi des virgules.
2.2.1, p. 280-282
TA B L E A U 3 . 1 EMPLOI DE LA VIRGULE
VIRGULE EMPLOI
regard,
geste,
parole,
dialogue,
en revanche,
discours,
sélectionne,
dominent,
groupe,
foule,
Dans ce chapitre, nous allons aborder la grammaire du texte, c’est-à-dire la description des
phénomènes qui relèvent de règles, de normes et de conventions plus ou moins strictes, qui ne sont
pas celles de la phrase. En effet, un texte n’est pas une simple succession de phrases sans lien les unes
avec les autres. Au contraire, c’est un agencement de phrases qui suit des règles, se conforme à des
normes et adopte, en tout ou en partie, les conventions d’un genre donné. C’est parce qu’il suit
certaines règles qu’un texte est perçu comme un tout cohérent et organisé.
p. 20-22
Un texte est un tout cohérent et organisé. Les principaux facteurs qui assurent la cohérence d’un
texte sont l’unité du sujet (section 2.1), la reprise de l’information (section 2.2), la constance du
point de vue (section 2.3), la cohérence du système verbal (section 2.4), la continuité thématique
(section 2.5). Quant à l’autre aspect de l’organisation d’un texte, la progression du texte, elle
provient de l’apport d’informations dans la partie de la phrase appelée propos (section 2.5). Ces
informations nouvelles sont souvent reliées par des marqueurs de relation et organisées en
séquences textuelles (section 2.7). Le texte est généralement découpé en paragraphes ; le sens de
l’enchaînement des paragraphes est souvent révélé par des organisateurs textuels (section 2.6).
Pour être cohérent, un texte doit présenter une unité de sujet, c’est-à-dire qu’il doit traiter d’un sujet
principal ou d’un nombre limité de sujets. S’il présente plusieurs sujets, ceux-ci doivent être
sémantiquement reliés entre eux.
Le sujet principal d’un texte peut être donné par son titre ; cela est généralement le cas dans les
genres didactiques, par exemple le titre d’un chapitre de manuel, mais ce n’est pas toujours le cas.
En effet, les titres des articles de magazines ou de journaux sont souvent imagés : leurs auteurs ont
tendance à donner des titres accrocheurs plutôt que des titres qui révèlent le sujet de l’article.
Le sujet d’un texte est surtout rendu manifeste par la présence d’un champ lexical principal et de
champs lexicaux secondaires pour le traitement d’aspects soit secondaires, soit complémentaires,
soit incidents.
p. 376-377
1. L’étude des champs lexicaux dans le texte du corpus 10 laisse apparaître quatre sujets principaux,
délimitant ainsi quatre grandes parties. Indiquez pour chaque partie les paragraphes concernés.
2. Dans la première partie, soulignez tous les mots ou groupes de mots qui constituent le champ lexical
du premier sujet de ce texte : la poésie populaire pashtoune.
3. Dans les paragraphes 1 à 7, l’auteur montre les différences entre deux sortes de poésie : la poésie
populaire et la poésie savante. Transcrivez dans le tableau 2.1 des mots ou des groupes de mots qui
forment ces couples antithétiques.
TA B L E A U 2 . 1
4. Soulignez de deux traits les mots et les groupes de mots qui caractérisent de façon générale la
condition des femmes pashtounes dans les paragraphes 9 à 11 du texte.
5. Pour illustrer la condition des femmes pashtounes, le texte décrit leurs nombreuses tâches. Mettez
entre crochets les mots et les groupes de mots qui illustrent cet aspect de l’oppression des femmes.
Le phénomène qui consiste à reprendre un élément déjà mentionné dans un texte par un mot ou
un groupe de mots différent est appelé la reprise de l’information. Il contribue grandement à
assurer l’unité du sujet, qui est un facteur important de la cohérence d’un texte.
p. 23-24 ; 37-38
1. Transcrivez dans le tableau ci-dessous tous les substituts du mot poésie (l. 6, 2e par.). Pour chacun d’eux,
indiquez quel procédé de reprise est employé et si la reprise constitue un apport au sens du texte.
ACTIVITÉ 2 CORPUS 2 A
1. Mettez entre crochets […] les expansions des verbes conjugués dans les deux derniers paragraphes du corpus 2 A.
[...]
Les colons qui débarquent [sur ses rives] [n]’ont [pas] le choix : s’ils veulent [s’implanter dans
ce nouveau monde], il faut [dompter le fleuve].
5 Ainsi, en Nouvelle-France, on forme [des pilotes], [des hydrographes], [des arpenteurs]. [Parmi eux]
se trouve Louis Jolliet, un des plus talentueux explorateurs. À lui seul, il effectue [une cinquantaine
de voyages] en canot. Lestée de plomb, sa ligne jauge [les profondeurs]. Il relève [la position des côtes].
Il amasse ainsi [toutes les informations nécessaires] pour dresser la première véritable carte
du fleuve, en 1675. Grâce à cette carte, des centaines de bateaux français peuvent désormais
10 [mouiller dans les anses naturelles sans risquer de s’échouer], et [se frayer un chemin plus sûr entre
les hauts-fonds].
[...]
Sophie Payeur, « Un grand cours d’eau, un grand cours d’histoire », Québec Science (Montréal), mai 2001, p. 36.
2. Dans le tableau 2, faites l’analyse des GV en délimitant chaque expansion. Précisez la construction et la fonction
de chaque expansion p. 179-185 , et justifiez votre analyse des compléments du verbe en ayant recours aux
manipulations pertinentes (déplacement et / ou remplacement) p. 66-70 .
TA B L E A U 2 A N A LY S E D E S G V D A N S L E C O R P U S 2 A
débarquent sur ses rives : GPrép, CI du verbe débarquent, se pronominalise par le pronom personnel y
ont le choix n’… pas : GAdv, modificateur de la locution verbale
veulent s’implanter dans ce nouveau monde : GInf, CD de veulent
On peut aussi considérer que implanter est le verbe et veulent l’auxiliaire de modalité,
le pronom personnel conjoint s’ est alors CD du verbe implanter p. 187, DE PLUS .
faut dompter le fleuve : GInf, CD de faut
On peut aussi considérer que dompter est le verbe et faut l’auxiliaire de modalité, le GN
le fleuve est alors CD du verbe dompter, qui se pronominalise par le pronom personnel
CD le p. 187, DE PLUS .
forme des pilotes : GN, CD du verbe forme, se pronominalise par le pronom personnel en
des hydrographes : GN, CD du verbe forme, se pronominalise par le pronom personnel en
des arpenteurs : GN, CD du verbe forme, se pronominalise par le pronom personnel en
se trouve Parmi eux : GPrép, CI du verbe se trouve (verbe pronominal), se pronominalise par
le pronom personnel y
effectue une cinquantaine de voyages : GN, CD du verbe effectue, se pronominalise partiellement
par le pronom personnel en : Il en effectue une cinquantaine.
jauge les profondeurs : GN, CD du verbe jauge, se pronominalise par le pronom personnel les
relève la position des côtes : GN, CD du verbe relève, se pronominalise par le pronom
personnel la
amasse toutes les informations nécessaires : GN, CD du verbe amasse, se pronominalise par
le pronom personnel les
peuvent mouiller dans les anses naturelles : GInf, CD de peuvent, ne se pronominalise pas, mais
peut être remplacé par faire cela
se frayer […] hauts-fonds : GInf, CD de peuvent, ne se pronominalise pas, mais peut être
remplacé par faire cela
On peut aussi considérer que mouiller et se frayer sont les verbes et peuvent, l’auxiliaire
de modalité ; dans les anses naturelles est alors CI du verbe mouiller, un chemin [...]
les hauts-fonds, CD du verbe frayer et se, son CI p. 187, DE PLUS .
2. Dans le tableau 1, on a relevé plusieurs pronoms de reprise du corpus 6 A. Pour chacun d’eux, indiquez la sorte
et transcrivez le mot ou le groupe de mots antécédent qui permet d’en interpréter le sens p. 151-162 .
TA B L E A U 1 A N A LY S E D E P R O N O M S
1. Choisir parmi les pronoms suivants : personnel (pers.) ; possessif (poss.) ; démonstratif (dém.) ; relatif (rel.) ;
interrogatif (int.) ; indéfini (ind.) ; numéral (num.).
4. Parmi les pronoms nominaux de ce texte, on peut faire deux groupes. Lesquels ?
Ceux qui désignent des personnes qui participent à la communication ( je, nous…) et ceux qui
peuvent s’interpréter indépendamment du contexte ou de la situation de communication (on,
ce, qui...).
5. Relisez le corpus 6 A et soulignez d’un trait les pronoms de reprise et de deux traits les pronoms nominaux de
ce texte.
Ce n’est que si je regarde ses dessins qu’il me paraît valoir la peine d’ajouter à tous ces mots. Peut-être
parce que ses dessins ressemblent à une sorte d’écriture et qu’il a souvent dessiné sur les lettres qu’ il
a écrites. L’idéal serait de dessiner le cheminement du dessinateur, de lui emprunter la main qui dessine.
À défaut, essayons les mots.
10 À Martigny, en Suisse, s’est tenue l’an dernier une exposition de quatre-vingt-dix de ses œuvres
« mineures », comprenant trois petits chefs-d’œuvre — qu’ on ne voit que rarement — et une vingtaine
de dessins stupéfiants. Cette exposition valait le déplacement parce qu’on a pu y découvrir l’artiste
presque comme s’il était un inconnu, comme pour la première fois.
Devant un de ces dessins, un paysage autour de l’abbaye de Montmajour, près d’Arles, qu’ il a exécuté
15 en juillet 1888, il m’a semblé découvrir la réponse à la question qui s’impose : pourquoi cet homme
est-il devenu le peintre le plus populaire du monde ?
Le mythe, les films, le prix de ses tableaux, ce qu’ on appelle son martyre, ses couleurs brillantes,
tout cela a joué un rôle et a considérablement accru l’attrait global de son œuvre, mais sans en être
à l’origine. On l’aime, me suis-je dit devant ce dessin d’oliviers, parce que, pour lui, l’acte de dessiner
20 ou de peindre a été une manière de découvrir et de démontrer pourquoi il aimait si intensément
ce qu’ il regardait, et parce que ce qu’ il a regardé pendant les huit années de sa vie de peintre (huit,
pas une de plus), ce sont les choses et les gens de la vie de tous les jours.
Peintre-amant
Je ne vois pas d’autre peintre européen dont l’œuvre exprime un si strict respect des choses de tous
les jours sans les magnifier d’une manière ou d’une autre, sans renvoyer à une idée de rédemption par
25 le biais d’un idéal que les choses seraient censées incarner ou servir. Chardin, de La Tour, Courbet,
Monet, Nicolas de Staël, Jasper Johns — pour n’en citer que quelques-uns — se sont tous
Des mots, des mots. Mais comment cet amour se manifeste-t-il en pratique ? Revenons au dessin. C’est
un dessin à l’encre, réalisé à la plume de roseau. Il lui est arrivé d’en faire beaucoup de semblables en
une seule journée. Parfois, comme celui-ci, d’après nature, parfois d’après un de ses propres tableaux,
qu’ il avait pendu au mur de sa chambre pour le faire sécher.
40 Plutôt que des études préparatoires, les dessins de ce genre sont des espoirs graphiques ; en un style plus
dépouillé — sans maniement compliqué de pigments —, ils indiquent où, dans le meilleur des cas, peut
mener l’acte de peindre. Ils constituent la carte de son amour.
Que voyons-nous ? Du thym, d’autres arbrisseaux, des rochers de calcaire, des oliviers sur une colline,
au loin une plaine, des oiseaux au ciel. Il trempe sa plume dans l’encre bistre, observe et trace sur le
45 papier. Les gestes viennent de la main, du poignet, du bras, de l’épaule, peut-être même des muscles
du cou, et pourtant les traits qu’ il trace sur le papier suivent des courants d’énergie qui ne sont pas
physiquement les siens et qui ne deviennent visibles que lorsqu’il les dessine. Que sont-ils ? L’énergie
d’un arbre qui croît, d’une plante à la recherche de la lumière, du besoin qu’a une branche de
s’accommoder des branches voisines, l’énergie de la racine des chardons et des arbrisseaux, du poids
50 des rochers fichés sur une pente, de la lumière du soleil, de l’attirance qu’exerce l’ombre sur tout ce qui
est vivant et souffre de la chaleur, du souffle du mistral venant du nord qui a façonné les strates
des rochers. C’est là une liste arbitraire ; mais ce qui ne l’est pas, c’est le motif que ses traits forment
sur le papier. Ce motif est pareil à une empreinte digitale. Mais de qui ?
C’est un dessin qui prise l’exactitude — chaque trait est explicite et dépourvu d’ambiguïté — et qui
55 pourtant s’oublie totalement dans son ouverture à ce qu’ il a rencontré. Et la rencontre est si étroite
qu’on ne saurait dire de quelle trace il s’agit. Une carte d’amour, vraiment. […]
John Berger, « Le mystère Van Gogh », Le Monde diplomatique (Paris), no 569, août 2001, p. 28.
CHAPITRE 9 LA PONCTUATION
2. Précisez à quel emploi correspond chacun des signes de ponctuation du tableau 1.1.
p. 287-288
TA B L E A U 1 . 1 E M P L O I D E S S I G N E S D E P O N C T U AT I O N
SIGNE EMPLOI
encore ; sépare des P coordonnées, étroitement liées par le sens et qui sont déjà virgulées
Le coordonnant mais ne doit pas toujours être précédé d’une virgule.
amoureux, 1re virgule pour détacher le complément de P devant l’objet de leur passion inséré entre
le sujet et le prédicat de la subordonnée
passion, 2e virgule pour détacher le complément de P devant l’objet de leur passion inséré entre
le sujet et le prédicat de la subordonnée
donc, 1re virgule pour détacher le complément de P à ma manière inséré dans le GV entre
le verbe et l’attribut du sujet
ACTIVITÉ 1.2
1. Ajoutez les signes de ponctuation manquants dans les phrases suivantes. (Le corrigé est en caractère gras.)
b) Durant l’année scolaire, nous vivons à Québec ; l’été, nous nous installons au chalet ; en août, nous
faisons des randonnées en montagne avec nos amis espagnols.
Les virgules détachent les compléments de P placés au début de chacune des trois P, les
points-virgules marquent la juxtaposition des P étroitement liées par le sens et déjà
virgulées, et le point final simple marque la fin de la phrase déclarative.
Certains auteurs ajoutent une virgule entre le guillemet fermant et la phrase incise, mais on peut
l’omettre par souci d’économie de signes.
e) À l’école de notre quartier, le programme d’arts comprend ces quatre disciplines-ci : théâtre, arts
plastiques, musique instrumentale et chant.
La première virgule détache le complément de P placé en début de P, les deux points
introduisent une énumération annoncée, les autres virgules séparent les GN juxtaposés,
et le point final simple marque la fin de la phrase déclarative.
g) Plusieurs études montrent que le réchauffement de la planète aura causé des problèmes écologiques
irrémédiables dans vingt ans.
i ) Depuis des années, selon les statistiques officielles, le taux de chômage ne cesse d’augmenter au
Canada et dans les pays fortement industrialisés, mais ces statistiques ne révèlent qu’une partie de
l’ampleur du phénomène : parce qu’ils ne sont plus admissibles aux prestations des programmes
gouvernementaux, bon nombre de chômeurs ne font plus partie des statistiques.
Les deux premières virgules détachent les compléments de P en début de P ; la troisième
précède le coordonnant mais ; la quatrième détache la subordonnée complément de P en
début de P ; les deux points introduisent une explication (un point-virgule serait aussi
possible) ; le point final simple marque la fin de la phrase déclarative.
TA B L E A U 3 . 1 EMPLOI DE LA VIRGULE
VIRGULE EMPLOI
1. L’étude des champs lexicaux dans le texte du corpus 10 laisse apparaître quatre sujets principaux, délimitant ainsi
quatre grandes parties. Indiquez pour chaque partie les paragraphes concernés.
2. Dans la première partie, soulignez tous les mots ou groupes de mots qui constituent le champ lexical du premier
sujet de ce texte : la poésie populaire pashtoune.
Pour le corrigé, voir les passages soulignés dans le texte au numéro 5 ci-dessous.
3. Dans les paragraphes 1 à 7, l’auteur montre les différences entre deux sortes de poésie : la poésie populaire et
la poésie savante. Transcrivez dans le tableau 2.1 des mots ou des groupes de mots qui forment ces couples
antithétiques.
Réponses possibles :
TA B L E A U 2 . 1
quelque chose de simple et d’essentiel (l. 15) jeux de mots (l. 12)
préciosité métaphorique (l. 12)
exercices rhétoriques (l. 13)
chantres sans instruction littéraire (l. 34) expressions persanes, voire arabes (l. 34)
sans semailles ordonnées, sans protection, compositions sentent l’artifice (l. 34)
sans apprêt (l. 39)
hors du champ culturel […] et […] social (l. 40)
4. Soulignez de deux traits les mots et les groupes de mots qui caractérisent de façon générale la condition des
femmes pashtounes dans les paragraphes 9 à 11 du texte.
Pour le corrigé, voir les passages surlignés dans le texte au numéro 5 ci-dessous.
5. Pour illustrer la condition des femmes pashtounes, le texte décrit leurs nombreuses tâches. Mettez entre crochets
les mots et les groupes de mots qui illustrent cet aspect de l’oppression des femmes.
Réponses possibles pour les questions :
2) souligné, 4) surligné et 5) crochets
Introduction
1. Sans modèle à imiter, sans autorités poétiques à respecter, les auteurs de la littérature orale de langue
pashtou créent loin des livres. Généralement dépourvus de viatiques scolaires ou universitaires, ils
préservent leurs compositions des influences extérieures et donnent spontanément à leurs œuvres la force
d’échos emblématiques où s’entend tout un peuple.
5 2. Pourtant, ces improvisations populaires ont su développer des formes d’une grande diversité, avec des
règles spécifiques de versification. Inséparable du chant, une telle poésie n’est pas destinée à la
déclamation. Ses rimes et ses rythmes ont, d’abord, valeur mélodique.
3. Du point de vue du contenu, elle se distingue nettement de la poésie dari (persane). Elle n’exalte pas
l’amour mystique. Aucune aspiration vers un ciel inconnu, insondable, ineffable, ne s’y découvre. Elle
10 ne s’adonne pas non plus à la louange du seigneur. Aucune représentation d’un maître absolu,
disposant de la vie et de la mort de ses sujets, n’y apparaît. L’image de l’éphèbe, objet de passion
homosexuelle, en est également bannie. Les jeux de mots, le raffinement des sentiments, la préciosité
métaphorique — exercices rhétoriques que la littérature persane pousse parfois jusqu’aux limites de
l’absurde — ne s’y expriment pas davantage.
15 4. En revanche, quelque chose de simple et d’essentiel s’affirme constamment ici : le chant d’un être
terrestre, avec ses soucis, ses inquiétudes, ses joies et ses plaisirs ; chant qui célèbre la nature, les
montagnes, les vallées, les forêts, les rivières, l’aube, le crépuscule et l’espace aimanté de la nuit ; chant
qui se nourrit aussi de guerre et d’honneur, de honte et d’amour, de beauté et de mort.
5. Cependant, la grande originalité de cette poésie populaire, c’est la présence active de la femme. Si,
20 comme partout, celle-ci est support d’inspiration des refrains masculins, elle s’impose surtout en tant
que créatrice, en tant qu’auteur et sujet de nombreux chants. Ainsi, un genre exige-t-il toujours sa
participation : le landay, qui signifie littéralement « le bref ». Il s’agit en effet d’un poème très court, de
deux vers libres en neuf et treize syllabes, sans rimes obligatoires mais avec de solides scansions
internes. Vocalisé différemment selon les régions, il ponctue souvent les discussions à la manière d’une
25 citation, d’un dicton qui étaye un sentiment ou une idée.
6. Comme un cri du cœur, comme un éclair, comme une flamme, le landay, par sa brièveté et son
rythme, capte l’attention. Ce poème anonyme entretient d’ailleurs une émulation quasi permanente.
Chaque après-midi, quand les filles du village s’en vont puiser l’eau à la source, ou quand elles dansent
et chantent pour une fête ou un mariage, de nouveaux landays s’improvisent, et les meilleurs s’ancrent
30 d’emblée dans la mémoire collective.
7. Chacun, homme ou femme, peut donc manifester une émotion, un désir, une plainte, au moyen de
ces deux vers chantés ; mais tant la forme grammaticale que l’inspiration aident à en distinguer les
différents instigateurs. Les lettrés et les clercs usent de termes savants, d’allusions coraniques,
d’expressions persanes, voire arabes : leurs compositions sentent l’artifice. À l’opposé, les chantres sans
35 instruction littéraire et religieuse témoignent d’une vigueur accrue, de peu de préciosité, même si leurs
mélodies n’atteignent que rarement la sobriété profonde et pure des landays féminins. Ceux-ci, en
effet, jaillissent de la part jalousement inculte, ou à tout le moins en friche, de la communauté. S’ils
sont simples, fragiles et beaux comme les fleurs sauvages des plaines et des montagnes alentour, c’est
qu’ils naissent sans semailles ordonnées, sans protection, sans apprêt. Ils sont, au sens strict, hors
40 champ ; hors du champ culturel exclusivement réservé aux hommes, et par là hors du champ social. Les
sentiments et les idées qu’ils véhiculent ne laissent d’ailleurs aucun doute quant au sexe de leurs
auteurs : jamais un mâle pashtoun ne pourrait évoquer certaines intrigues, fût-ce de manière parodique.
Il lui est par exemple psychologiquement impossible de mettre en scène un amant à la virilité défiée ou
à la dignité humiliée.
45 8. Ainsi, tous les landays présentés dans cette étude proviendront-ils du florilège féminin, l’authenticité
de leurs sonorités se révélant incomparable. Car c’est un visage fascinant qui émerge de ces textes où la
femme chante et parle d’elle-même, de l’homme et du monde qui l’entoure ; un visage fier, impitoyable
et révolté.
10. Physiquement, elle [ supporte la charge des tâches domestiques les plus épuisantes ]. Si les hommes
55 échangent des coups de feu de temps en temps et vont aux champs épisodiquement, la plus grande
partie de leur vie se passe à la mosquée ou sur la place du village ; là où se discutent les affaires de la
politique tribale. La femme, elle, [ travaille dès avant l’aube jusque tard dans la nuit, l’année durant ].
11. En fait, ce qui la fait le plus souffrir , c’est le côté moral de son asservissement . Elle se sent
réprimée, bafouée, tenue pour un être de second rang . Dès le berceau, elle est accueillie avec tristesse et
honte — une honte qui n’épargne d’ailleurs pas la mère qui engendre une fille. Le père qui apprend
70 cette arrivée inopportune semble en deuil, tandis qu’à la naissance d’un garçon, il donne une fête, tire
des salves de fusil. Puis la fillette devient monnaie d’échange entre les familles claniques sans jamais
être consultée . Elle passe toute son existence dans un état d’infériorité, de subordination et
d’humiliation . Même son mari ne daigne pas manger avec elle.
[...]
Sayd Bahodine Majrouh, Le suicide et le chant. Poésie populaire des femmes pashtounes, adaptation par André Velter, Paris,
© Éditions Gallimard, Collection Connaissance de l’Orient, 2001.
1. Transcrivez dans le tableau ci-dessous tous les substituts du mot poésie ( l. 6, 2e par. ). Pour chacun d’eux, indiquez
quel procédé de reprise est employé et si la reprise constitue un apport au sens du texte.
Avec ses hauts-fonds, ses récifs et ses rapides, ses courants et ses brouillards redoutables,
Les colons qui débarquent sur ses rives n’ont pas le choix : s’ils veulent s’implanter dans
5 Ainsi, en Nouvelle-France, on forme des pilotes, des hydrographes, des arpenteurs. Parmi eux
se trouve Louis Jolliet, un des plus talentueux explorateurs. À lui seul, il effectue une cinquantaine
de voyages en canot. Lestée de plomb, sa ligne jauge les profondeurs. Il relève la position des côtes.
Il amasse ainsi toutes les informations nécessaires pour dresser la première véritable carte
Sophie Payeur,« Un grand cours d’eau, un grand cours d’histoire », Québec Science (Montréal), mai 2001, p. 36.
du fleuve, en 1675. Grâce à cette carte, des centaines de bateaux français peuvent désormais
10 mouiller dans les anses naturelles sans risquer de s’échouer, et se frayer un chemin plus sûr entre
les hauts-fonds.
[…]
Le texte dont est tiré cet extrait sera publié intégralement dans un recueil spécial, « La redécouverte
du patrimoine industriel », que la Revue Québec Science compte faire paraître à l’hiver 2003-2004.
CORPUS 6 A ACTIVITÉS 1 ET 3
Est-il encore possible d’ajouter des mots à tous ceux qui ont déjà été écrits sur lui ? La réponse est
« non ». Si je regarde ses tableaux, la réponse est encore « non », mais pour une raison différente :
ils commandent le silence. J’ai été tenté de dire qu’ils plaident en sa faveur, mais j’aurais eu tort,
car aucune des images qu’il a créées ne verse dans le pathétique — même pas celle du vieillard, la tête
5 entre les mains, aux portes de l’éternité. Il a passé sa vie à haïr le chantage et le pathétique.
Ce n’est que si je regarde ses dessins qu’il me paraît valoir la peine d’ajouter à tous ces mots. Peut-être
parce que ses dessins ressemblent à une sorte d’écriture et qu’il a souvent dessiné sur les lettres qu’il
a écrites. L’idéal serait de dessiner le cheminement du dessinateur, de lui emprunter la main qui dessine.
10 À Martigny, en Suisse, s’est tenue l’an dernier une exposition de quatre-vingt-dix de ses œuvres
« mineures », comprenant trois petits chefs-d’œuvre — qu’on ne voit que rarement — et une vingtaine
John Berger, « Le mystère Van Gogh », Le Monde diplomatique (Paris), no 569, août 2001, p. 28.
de dessins stupéfiants. Cette exposition valait le déplacement parce qu’on a pu y découvrir l’artiste
Devant un de ces dessins, un paysage autour de l’abbaye de Montmajour, près d’Arles, qu’il a exécuté
15 en juillet 1888, il m’a semblé découvrir la réponse à la question qui s’impose : pourquoi cet homme
Le mythe, les films, le prix de ses tableaux, ce qu’on appelle son martyre, ses couleurs brillantes,
tout cela a joué un rôle et a considérablement accru l’attrait global de son œuvre, mais sans en être
à l’origine. On l’aime, me suis-je dit devant ce dessin d’oliviers, parce que, pour lui, l’acte de dessiner
ce qu’il regardait, et parce que ce qu’il a regardé pendant les huit années de sa vie de peintre (huit,
pas une de plus), ce sont les choses et les gens de la vie de tous les jours.
Peintre-amant
Je ne vois pas d’autre peintre européen dont l’œuvre exprime un si strict respect des choses de tous
les jours sans les magnifier d’une manière ou d’une autre, sans renvoyer à une idée de rédemption par
25 le biais d’un idéal que les choses seraient censées incarner ou servir. Chardin, de La Tour, Courbet,
Monet, Nicolas de Staël, Jasper Johns — pour n’en citer que quelques-uns — se sont tous
magistralement appuyés sur des idéologies picturales, alors que lui, dès l’instant qu’il abandonne
sa vocation première de pasteur, abandonne aussi toute idéologie. Il devient strictement existentiel,
idéologiquement nu. La chaise est la chaise, pas un trône. Les souliers ont été usés par la marche.
30 Les tournesols sont des plantes, pas des constellations. Le facteur distribue le courrier. Les iris vont
John Berger, « Le mystère Van Gogh », Le Monde diplomatique (Paris), no 569, août 2001, p. 28.
mourir. Et de cette nudité qui lui est propre, et où ses contemporains n’ont vu que naïveté ou folie,
provient sa capacité d’aimer, tout soudain et à n’importe quel moment, ce qu’il a sous les yeux.
Il prend alors son pinceau ou sa plume et s’efforce de réaliser, d’accomplir, cet amour en peintre-amant
qui affirme cette rude tendresse de tous les jours, dont à nos meilleurs moments nous rêvons tous et
Des mots, des mots. Mais comment cet amour se manifeste-t-il en pratique ? Revenons au dessin. C’est
un dessin à l’encre, réalisé à la plume de roseau. Il lui est arrivé d’en faire beaucoup de semblables en
une seule journée. Parfois, comme celui-ci, d’après nature, parfois d’après un de ses propres tableaux,
40 Plutôt que des études préparatoires, les dessins de ce genre sont des espoirs graphiques ; en un style plus
dépouillé — sans maniement compliqué de pigments —, ils indiquent où, dans le meilleur des cas, peut
Que voyons-nous ? Du thym, d’autres arbrisseaux, des rochers de calcaire, des oliviers sur une colline,
au loin une plaine, des oiseaux au ciel. Il trempe sa plume dans l’encre bistre, observe et trace sur le
45 papier. Les gestes viennent de la main, du poignet, du bras, de l’épaule, peut-être même des muscles
du cou, et pourtant les traits qu’il trace sur le papier suivent des courants d’énergie qui ne sont pas
physiquement les siens et qui ne deviennent visibles que lorsqu’il les dessine. Que sont-ils ? L’énergie
d’un arbre qui croît, d’une plante à la recherche de la lumière, du besoin qu’a une branche de
s’accommoder des branches voisines, l’énergie de la racine des chardons et des arbrisseaux, du poids
50 des rochers fichés sur une pente, de la lumière du soleil, de l’attirance qu’exerce l’ombre sur tout ce qui
est vivant et souffre de la chaleur, du souffle du mistral venant du nord qui a façonné les strates
des rochers. C’est là une liste arbitraire ; mais ce qui ne l’est pas, c’est le motif que ses traits forment
John Berger, « Le mystère Van Gogh », Le Monde diplomatique (Paris), no 569, août 2001, p. 28.
sur le papier. Ce motif est pareil à une empreinte digitale. Mais de qui ?
C’est un dessin qui prise l’exactitude — chaque trait est explicite et dépourvu d’ambiguïté — et qui
55 pourtant s’oublie totalement dans son ouverture à ce qu’il a rencontré. Et la rencontre est si étroite
qu’on ne saurait dire de quelle trace il s’agit. Une carte d’amour, vraiment.
[…]
Il y a dans un enfant très beau quelque chose que je ne puis définir et qui me rend triste. Comment me
faire comprendre ? Ta petite nièce C… est en ce moment d’une ravissante beauté. De face, ce n’est rien
encore ; mais quand elle tourne son profil d’une certaine manière et que son petit nez argenté se dessine
fièrement au-dessous de ses beaux cils, je suis saisie d’une admiration qui en quelque sorte me désole.
5 On assure que les grands amoureux, devant l’objet de leur passion, sont ainsi. Je serais donc, à ma
[…]
Jean-Claude Guédon, La planète cyber. Internet et cyberespace, Paris, © Éditions Gallimard, 1996, p. 12.
CORPUS 9 C ACTIVITÉ 3.1
[…]
Par le regard, le geste, la voix et finalement la parole, les êtres humains ont graduellement appris à faire
circuler des messages entre eux. Dans le dialogue, le partage et l’échange dominent ; en revanche, dans
le discours, une personne sélectionne, met en ordre et diffuse un ensemble de messages à tout un groupe.
Dans les cas où partage et échange dominent, disons qu’un processus de communication est à l’œuvre.
Pour les cas où un individu s’adresse à un groupe, une foule, réservons le terme d’information. […]