Vous êtes sur la page 1sur 5

Module : grammaire de la langue Niveau : L1 Groupe : 03

Unité 06 : la phrase complexe

Cours n° 01 / Qu’est-ce qu’une phrase complexe ?

« Rien de plus simple, du moins en apparence, qu’une phrase complexe. »


(Riegel, M. et al., 1994 :780)

Une phrase complexe (ou composée) comporte plusieurs propositions qui


doivent être étroitement liées les unes aux autres. Ces propositions sont :

- soit liées par le sens ;


- soit par des liens grammaticaux : conjonctions de coordination ou de
subordination.

Une phrase complexe comporte plusieurs verbes dont chacun est à la base d’une
proposition distincte. Cependant, la phrase simple ne comporte qu’un seul verbe.

Observez :

1. Tout le monde s’amusait. Les parents dansaient. Les enfants jouaient.


2. Tout le monde s’amusait, les parents dansaient et les enfants jouaient.

1. La juxtaposition, une liaison entre les phrases :


Elle consiste à aligner plusieurs propositions côte à côte séparé par un simple
signe de ponctuation ou par une conjonction de coordination.

Comme il a déjà été précisé ci-dessus, les propositions sont étroitement liées les
unes aux autres. Il existe donc, entre elles, un rapport de cause à effet ainsi
qu’une progression temporelle. En voici un exemple bien connu : Veni, vidi, vici
« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu ». Une célèbre phrase prononcée par César.
2. Les types de propositions :
Il existe trois types de propositions :

- La proposition indépendante.
- La proposition principale et la proposition subordonnée.

2.1 La proposition indépendante :


Une proposition indépendante, comme son nom l’indique, est indépendante.
Elle ne dépend d’aucune autre proposition et aucune autre ne dépend d’elle.

Enseignant : Youcef HAMMOUMI


Module : grammaire de la langue Niveau : L1 Groupe : 03

Autrement dit, elle n’offre aucune fonction grammaticale par rapport à une autre
proposition. Bref, elle se suffit à elle-même.

Il est possible de parler de « dépendance grammaticale » lorsqu’il y a un lien de


subordination entre les propositions 1.

Une proposition indépendante peut se présenter en un seul énoncé, deux et même


plus. Ainsi, les propositions indépendantes peuvent être juxtaposées ou
coordonnées.

1. Propositions indépendantes juxtaposées :


Ex : Amandine a fait des études de droit, son frère Benjamin s’adonne aux
joies du théâtre.

Vous aurez remarqué que les propositions sont reliées par un signe de
ponctuation, en l’occurrence, la virgule. Dans le cas d’autres exemples, d’autres
signes de ponctuation peuvent être utilisés : le point-virgule, le deux-points, etc.

2. Propositions indépendantes coordonnées :


Ex : Les lumières s’éteignirent et le rideau se leva.

Ici, les propositions sont reliées par la conjonction de coordination et. Toutes les
conjonctions peuvent, bien évidemment, être utilisées dans le cas d’autres
exemples : mais, ou, et, donc, or, ni, car.

Il est également possible de relier les deux propositions par un adverbe : alors,
cependant, ainsi, pourtant, néanmoins, malgré, etc.

Ex : La grotte paraissait beaucoup trop sombre cependant on arrivait quand


même à voir.

2.2 Les propositions principales et subordonnées :


C’est lorsqu’il y a un lien de subordination (une dépendance grammaticale) entre
deux propositions qu’il est possible de parler de proposition principale et de
proposition subordonnée.

1
Une partie de ce cours est réservée à cet effet dans la page suivante.

Enseignant : Youcef HAMMOUMI


Module : grammaire de la langue Niveau : L1 Groupe : 03

1. La proposition principale :

Dès qu’une proposition indépendante se trouve complétée par une autre proposition
qui revêt un statut de subordination, on dira alors qu’elle est principale.

Vous vous demandez probablement si elle a une place particulière dans la phrase :
la réponse est non. Il est possible qu’elle précède ou suive la/les subordonnées,
voire même être interrompue par elle(s).

Ex : [Quand tout va mal], [on ne peut compter que sur sa famille.]


Prop. Sub. Conjonctive c.c. de temps Prop. Principale

2. La proposition subordonnée :

La proposition subordonnée est tout simplement celle qui dépend grammaticalement


d’une autre proposition dite principale.

Sachez qu’un seul verbe est synonyme de phrase indépendante. Donc pour connaître
le nombre de propositions d’une phrase donnée, il faut compter le nombre de verbes
présents.

Remarque ( ATTENTION AUX ELLIPSES !) : « Toute proposition peut être elliptique


si d’aventure l’un ou plusieurs de ses éléments restent sous -entendus. On parle
alors d’ellipse, c’est-à-dire d’une omission volontaire du sujet ou du verbe, sans
grande conséquence car la pensée permet toujours de suppléer facilement au
sens.
Irez-vous au théâtre demain ? Sans doute (que j’irai).
Nous sortirons si le temps le permet. Et s’il pleut ? (Sortirez-vous ?) 2 »

(Porée, 2011 : 214)

Ci-dessous, quelques exemples qui mettent en relief la dépendance grammaticale


des propositions subordonnées.

a) Vous pouvez prendre le stylo qui est sur la table.


Prop. Principale Prop. Subordonnée Relative

b) J’allume le chauffage parce qu’il fait froid.


Prop. Principale Prop. Subordonnée Conjonctive c.c. de cause

2
Les éléments entre parenthèses dans ces deux exemples correspondent aux éléments sous -
entendus.

Enseignant : Youcef HAMMOUMI


Module : grammaire de la langue Niveau : L1 Groupe : 03

c) Il est obligé de nous dire pourquoi il est parti.


Prop. Principale Prop. Subordonnée interrogative

La dépendance grammaticale (ou le rapport de subordination) est très souvent marquée par
des subordonnants.
a) [Vous pouvez prendre le stylo] [qui est sur la table.]
Pronom relatif

b) [J’allume le chauffage] [parce qu’il fait froid.]


Conjonction de subordination

c) [Il est obligé de nous dire] [pourquoi il est parti].


Mot interrogatif

Il est possible de dénombrer 3 types de mots subordonnants :


• Les pronoms relatifs : qui, que, dont, où, quel (ainsi que ses différentes variantes : en
genre et en nombre)
• Les mots interrogatifs : combien, quand, où, pourquoi, etc.
• Les conjonctions de subordination (et locution conjonctives) : comme, si, que,
depuis que, si bien que, etc.

Exercice : Dites si les propositions sont juxtaposées, coordonnées ou subordonnées.

a. Elle se met à crier ; tous ses enfants accourent.


b. Vous m’avez dit que vous l’aviez vu.
c. J’ai fait mes devoirs donc je peux sortir avec mes amis.
d. Je viens de recevoir son message, je vais tout de suite le lire.
e. Je me rends à l’anniversaire de mon amie et je dois lui acheter un cadeau.
f. Julie, qui a été témoin de la terrible scène, s’en veut de ne pas avoir appelé les
secours.
g. J’ai commencé un exercice alors que je devais en faire un autre.

À retenir

- Une phrase complexe (ou composée) comporte plusieurs propositions qui


doivent être étroitement liées les unes aux autres.
- Il existe 3 types de propositions :
a) La proposition indépendante.
b) La proposition principale et la proposition subordonnée.

Enseignant : Youcef HAMMOUMI


Module : grammaire de la langue Niveau : L1 Groupe : 03

Corrigé de l’exercice

Exercice : Dites si les propositions sont juxtaposées, coordonnées ou subordonnées.

a. Juxtaposées
b. Subordonnée
c. Coordonnée
d. Juxtaposée
e. Coordonnée
f. Subordonnée
g. Subordonnée

N.B. : De nombreuses définitions, précisions ainsi que des exemples ont été
directement pris de différents ouvrages cités en bibliographie.

Bibliographie

Delaunay, B., & Laurent, N. (2012). Bescherelle La grammaire pour tous: Ouvrage
de référence sur la grammaire française. Hatier.

Porée, M. D. (2011). La grammaire française pour les nuls. First.

Riegel, M., Pellat, J. C., & Rioul, R. (1994). Grammaire méthodique du français.
Linguistique nouvelle.

Enseignant : Youcef HAMMOUMI

Vous aimerez peut-être aussi