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1. Définition de la psychopédagogie:
L’enseignement, pour être mis en œuvre, utilise des théories telles que le behaviorisme
le cognitivisme, le constructivisme et le socioconstructivisme. En clair, ces théories étudient
les facteurs susceptibles de favoriser la transmission et l’acquisition des savoirs dans le
processus enseignement/ apprentissage.
1. 1. Le behaviorisme
Le behaviorisme (ou comportementalisme) définit l’apprentissage comme une
modification durable du comportement résultant de la conséquence d’un entraînement
particulier. Le terme «behaviorisme» fut utilisé pour la première fois par John B. Watson en
1913 dans un article portant sur la nécessité d’observer des comportements pour pouvoir les
étudier.
Plus tard, B.F.Skinner développa le concept de conditionnement opérant, initié au
départ par Edward Thorndike en 1913, qu’il distingue du conditionnement pavlovien ou
classique (Pavlov, 1901). En effet, dans le conditionnement classique, un stimulus dit
conditionné (par exemple le bruit d’une cloche) est associé à un stimulus inconditionnel (à
l’exemple de la nourriture) pour produire une réponse conditionnelle (cas de la salivation). En
gardant le même exemple, la salivation est dès lors considérée comme une réaction
inconditionnelle lorsqu’elle est provoquée uniquement par le son. Il est important de noter
toutefois que le comportement de salivation correspond à une réaction que le sujet ne contrôle
pas et n’est pas le résultat d’un apprentissage du nouveau comportement.
Dans le conditionnement opérant de Skinner, la réponse n’est pas une réaction
automatique de l’organisme mais, celle-ci est déclenchée par le sujet.
Suite à des expériences portant sur de rats, Skinner démontre que si un comportement
produit au départ par hasard est suivi d’un stimulus de remplacement, la probabilité qu’il se
reproduise est augmentée. A l’inverse, une punition rendra moins probable le fait que le
comportement soit produit à nouveau. Par ailleurs, plus la durée entre le comportement et le
renforcement est courte, plus la probabilité que le comportement se reproduise est forte
(Skinner, 1971). Les travaux de Skinner ont par la suite été adaptés aux situations
d’apprentissage et le modèle qui en résulte est celui de l’enseignement programmé. Ce
modèle se base sur plusieurs principes :
• La matière à enseigner est découpée en une série d’éléments courts pour permettre un
renforcement le plus rapide possible.
• Le contenu part du niveau le plus simple, et, le niveau de difficulté augmente de manière
graduelle afin de favoriser un apprentissage sans erreur.
• Le contenu est présenté sous forme d’une séquence linéaire mais chacun peut le faire à son
propre rythme ce qui va dans le sens d’une individualisation de l’enseignement.
• Les renforcements positifs. (à travers des encouragements, etc.) sont favorisés et doivent être
donnés le plus rapidement possible. Des études expérimentales ont démontré que plus le délai
entre la réponse à fournir et le renforcement est bref, meilleure est la performance finale.
Les formes d’enseignements basées sur le behaviorisme partent de l’idée que
l’apprentissage se fait par le biais d’un enseignement. Cela, que ce soit par un enseignant ou
par une machine (O’Shea & Self, 1983) contrairement par exemple à la théorie
constructiviste.
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2. Le cognitivisme
Conception de l’enseignement
• Instauration d’un environnement didactique respectant les principes de base énoncés ci haut.
• Prise en compte des connaissances antérieures de l’élève.
• Didactique axée sur l’organisation des connaissances (exemple schémas sémantiques).
• Instauration de situation d’apprentissage suscitant l’exécution des taches complexes, de
résolution de problèmes, de transfert, etc.
Conception de l’évaluation
• Évaluation fréquente.
• Évaluation des connaissances, des stratégies cognitives et métacognitives.
• Evaluation souvent formative et parfois sommative.
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• La rétroaction est centrée sur l’emploi des stratégies utilisées et sur la construction des
schémas des sens que constituent les réponses.
1. 3. Le constructivisme
Le constructivisme est issu, entre autres, des travaux de Jean Piaget (1964) qui émet la
théorie qu’un individu confronté à une situation donnée va mobiliser un certain nombre de
structures cognitives, qu’il nomme schèmes opératoires.
L’apprentissage ou la «sophistication» des schèmes opératoires se fait à travers deux
processus complémentaires :
• L’assimilation qui est une incorporation des informations de l’environnement au sein de la
structure cognitive de l’individu. L’individu ne transforme pas sa structure cognitive mais y
ajoute des éléments provenant de son environnement.
• Lorsque intervient une résistance avec un objet ou une situation de son environnement, le
processus d’accommodation modifie la structure cognitive de l’individu afin d’y incorporer
les nouveaux éléments de l’expérience.
Pour que le mécanisme d’accommodation s’opère il faut dans un premier temps, qu’une
tentative d’assimilation ait lieu afin que les structures cognitives soient déjà mobilisées.
L’assimilation crée une perturbation au sein des structures cognitives que Piaget
nomme «conflit cognitif» qui est elle- même régulée afin d’arriver à une nouvelle forme
d’équilibre. On considère à ce niveau qu’il y a eu une progression au sein des stades ou des
sous - stades de développement.
1. 4. Le Socio constructivisme
Le socio constructivisme est une théorie d’apprentissage qui peut se définir comme
une approche selon laquelle la connaissance interpersonnelle peut seulement être réalisée par
sa construction sociale. Elle met l’accent sur le rôle des interactions sociales multiples dans la
construction des savoirs.
Le socioconstructivisme trouve ses origines dans le constructivisme développé par Piaget
(1964). Lev Vygotski a développé le socio constructivisme ; il a mis en évidence plusieurs
insuffisances du constructivisme au niveau notamment des apprentissages scolaires :
• Le rôle joué par les variables sociales dans le développement.
• Limites dans l’explication de la résolution de problèmes.
• Structuralisme d’ordre total.
Le socioconstructivisme qui s’ancre au constructivisme met l’accent sur le rôle des
inter- actions sociales multiples dans la construction des savoirs.
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Université Akli Mohand Oulhadj-Bouira
Faculté des lettres et des langues
Département de langue français
Niveau : Master 1. Littérature et Civilisation
Matière : Psychopédagogie
1. Education
✓ Connaissance et pratique des usages (politesse, règles de bienséance, bonnes manières
etc.) de la société.
✓ Développement harmonieux et intégré des potentialités psychomotrices, cognitives,
affectives et morales de l’être humain.
✓ L’enfant doit non seulement développer ses capacités physiques et intellectuelles,
acquérir des connaissances, mais il doit aussi se pénétrer d’un certain nombre de
valeurs morales, intérioriser des normes de comportement en vue de son intégration
harmonieuse dans la société. Eduquer un enfant, c’est développer les états physique,
intellectuel et moral que réclament en lui la société politique et le milieu social.
Selon René Hubert (1984), quatre éléments sont souvent retenus quand on cherche à
définir l’éducation :
1. L’éducation concerne l’espèce humaine ;
2. L’éducation est une action exercée par une génération ou un individu sur une autre
génération plus jeune ou un individu plus jeune ;
3. L’éducation est une action orientée vers un but ;
4. L’éducation consiste à superposer des comportements sociaux sur des aptitudes innées.
On distingue trois principales formes d’éducation:
A. Education formelle
Exercée à l’école ou dans l’institution scolaire. C’est un système éducatif
hiérarchiquement nivelé. Elle va du préscolaire à l’université, en prenant en compte une
variété de programmes spécialisés et d’institutions s’occupant à plein temps de la formation
générale, technique et professionnelle.
B. Education informelle
C’est un processus de toute la vie par lequel chaque individu acquiert attitudes,
valeurs, aptitudes et connaissances à partir des expériences quotidiennes, des influences et
ressources de l’environnement, du cercle familial, du voisinage, du milieu de travail, de la
lecture, des medias etc.
2. Formation
Le terme formation désigne
✓ Le processus destiné à produire et développer les connaissances, savoir-faire et savoir
être nécessaires à la satisfaction d’exigences professionnelles.
✓ Une action visant à faire acquérir des connaissances, des savoir-faire et des attitudes
indispensables à l’exercice d’une activité professionnelle ou préparant à suivre une
formation professionnelle. Elle a donc une visée pratique plus marquée et est associée
à l’exercice d’un métier.
Dans son Dictionnaire actuel de l’éducation ! Rénald Legendre définit la formation
comme 'l’ensemble des activités, des situations pédagogiques et des moyens didactiques ayant
pour objectif de favoriser l’acquisition ou le développement de savoirs !connaissances,
habiletés, attitudes en vue de l’exercice d’une tâche, d’un emploi. C’est l’ensemble des
connaissances théoriques !concepts et principes, des savoir-faire et des attitudes qui rendent
une personne apte à exercer une occupation, un métier ou une profession (Legendre, 1988, p.
280.)
3. Instruction
✓ Ensemble de savoirs, de savoir-faire que l’école s’efforce de faire acquérir par les
élèves. Par exemple, lire, écrire, compter. En ce sens le terme a un champ
d’application restreint.
✓ Enseignement ou formation dispensée à des élèves à l’école ou par d’autres moyens.
Cette formation prend en charge à la fois les dimensions cognitive, psychomotrice et
affective.
4. Apprentissage
✓ Phase initiale d’acquisition d’une compétence par opposition à consolidation et
perfectionnement.
✓ Processus d’acquisition d’une connaissance ou d’un savoir-faire par un élève, soit à
l’école soit dans un centre spécialisé en tant qu’action centrée sur l’apprenant et non
sur l’enseignant ou le programme.
✓ L’apprentissage !centration sur l’apprenant est défini par Jean Pierre Cuq comme un «
ensemble de décisions relatives aux actions à entreprendre dans le but d’acquérir des
savoir, savoir-faire et savoir-être ». Ces décisions peuvent être classées en cinq
catégories.
• Se donner des objectifs d’apprentissage.
• Choisir des supports et des activités d’apprentissage.
• Déterminer les modalités de réalisation des activités.
• Gérer la succession des activités choisies.
• Définir les modalités d’évaluation des résultats et évaluer les résultats atteints.
5. Enseignement
✓ Mode de transmission de connaissances en partant du point de vue de l’enseignant.
✓ Niveau de formation !enseignement primaire, enseignement moyen, secondaire ou
supérieur.
✓ Ensemble d’actes de communication, de prise de décisions mis en œuvre
intentionnellement par une personne ou un groupe de personnes qui interagit en tant
qu’agent dans une situation pédagogique !Diarra et Seck, 2009)
Roy, quant à lui, pense que l’enseignement n’est pas une simple transmission de matière.
C’est l’organisation de méthodes d’intervention qui permettent à des élèves de construire leur
savoir. De ce point de vue, l’enseignement n’est pas assimilable à l’exposé. Bien qu’il prenne
une infinité de formes, l’enseignement a une structure de base qu’on tente d’identifier. Dans
une synthèse des recherches sur l’enseignement direct, Barack Rosenshine fait ressortir 6
fonctions de l’enseignement qu’on peut placer en séquence
1. faire le rappel des connaissances antérieures signifiantes par rapport aux apprentissages
nouveaux.
2. présenter les éléments de connaissances nouveaux pour les élèves.
3. organiser des exercices supervisés
4. faire la correction des erreurs d’apprentissage
5. faire faire des exercices autonomes !
6. faire périodiquement la synthèse d’éléments déjà appris.