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Pour les behavioristes apprendre c’est devenir capable de produire la réponse appropriée. La
principale méthode d’apprentissage issue du behaviorisme est la répétition de l’association
stimulus-réponse. Le behaviorisme permet aussi de provoquer des renforcements positifs en cas
de bonnes réponses, et des renforcements négatifs en cas de mauvaises réponses, ce qui permet
de rectifier les erreurs.
Le Constructivisme
Le représentant le plus célèbre de ce courant est Jean Piaget. Cette perspective peut se replacer
dans le cadre plus général du cognitivisme. L’idée principale ici est que les connaissances se
construisent par ceux qui apprennent. Acquérir des connaissances suppose donc l’activité
des apprenants, activité de manipulation d’idées, de connaissances, de concepts. Cette activité
qui vient parfois bousculer, contrarier les manières de faire et de comprendre habituelles
de l’apprenant. L’individu est donc l’acteur principal du processus de connaître, et les
constructions mentales qui en résultent sont le produit de son activité.
Jean Piaget pense que l’apprenant n’est pas simplement en relation avec les connaissances mais
il organise son monde au fur et à mesure qu’il apprend, il s’adapte. L’intelligence a donc une
nature adaptative au sens de ce courant. Cette capacité d’adaptation de l’intelligence humaine
s’appuie sur deux processus d’interaction de l’individu avec son milieu de vie : l’assimilation
et l’accommodation.
On dit qu’il y a assimilation lorsqu’un individu (qui interagit avec son milieu de vie ou qui est
confronté à un problème dans une situation d’apprentissage) intègre des données qui viennent
du milieu ou de la situation problème, sans modifier ces données. Il intègre ces données en les
reliant, en les coordonnant aux informations, aux connaissances dont il dispose déjà.
Le processus d’assimilation se caractérise donc par l’intégration de nouvelles idées,
analyses, notions, ou nouvelles situations à des cadres mentaux déjà existant. C’est l’action du
sujet sur les objets qui l’environnent, action qui se fait en fonction des connaissances et des
structures cognitives déjà élaborées. L’assimilation offre la possibilité d’intégrer les données
nouvelles aux connaissances dont le sujet dispose déjà.
D’autre part, le processus d’accommodation est marqué par l’adaptation du sujet à des
situations nouvelles d’où modification de ses cadres mentaux. C’est donc une action de
l’environnement sur l’individu qui va avoir pour effet de provoquer des ajustements dans la
manière de voir, de faire, de penser du sujet, en vue de prendre en compte ces données
nouvelles quelque peu perturbantes. L’accommodation traduit l’action d’imposition du milieu
sur l’activité cognitive du sujet, en le poussant à une réorganisation de ses connaissances, à
une modification de sa manière de voir les choses, à la modification des conduites et des
structures de l’individu.
Les processus d’assimilation et d’accommodation sont à la fois complémentaires et
antagoniste. Ils caractérisent l’intelligence entendue comme adaptation, c’est à dire comme
recherche du meilleur équilibre possible entre les deux, c’est à dire aussi entre l’individu et
son milieu de vie, ou entre l’individu et la situation problème à laquelle il se trouve confronté.
C’est en ce sens que Piaget parle de cette équilibration en en terme d’autorégulation.
Le Socioconstructivisme ou le socio-cognitivisme
Ce courant semble compléter le courant précédent en donnant une place importante aux
interactions, aux échanges, au travail de verbalisation, de co-construction, de co-élaboration.
Les tenants de ce courant (Vygotski, Bruner, Perret- Clermont, Bandura) estiment donc qu’on
n’apprend pas tout seul, qu’il faut interagir pour apprendre. Ils envisagent l’apprentissage
davantage comme le produit d’activités sociocognitives liées aux échanges enseignant-
apprenant et apprenant-apprenant. Dans cette perspective, l’idée d’une construction sociale
de l’intelligence est prolongée par l’idée d’une auto-socio-construction des connaissances
par ceux qui apprennent.
Pour le socioconstructivisme, les conditions de mise en activité des apprenants sont capitales.
En effet il ne s’agit plus simplement d’acquérir des connaissances nouvelles ou de restructurer
les connaissances existantes. L’apprenant doit désormais, au-delà de cela, développer la
capacité à apprendre, à comprendre, à analyser, ainsi que la capacité à maîtriser des outils. Ce
n’est donc plus seulement par ce que l’enseignant transmet, et par les formes de mise en activité
des apprenants confrontés à des situations problèmes, que les apprenants apprennent. Mais
c’est désormais par des mises en interactivité (entre apprenants et entre enseignant et
apprenant) que les apprenants construisent leurs savoirs.
Le fonctionnalisme assume que dans la société chaque chose joue une fonction, sert un but
précis. Ainsi le fonctionnalisme voit la société comme un système autorégulé fait d’éléments
inter-reliés ayant des relations sociales structurées.
Les fonctionnalistes sont concernés par le rôle ou la fonction qu’une institution joue dans la
société en vue du maintien d’un fonctionnement adéquat, harmonieux du corps social. Dans
leur analyse sociologique, les fonctionnalistes se posent principalement les questions
suivantes :
1. Comment l’éducation contribue-t-elle au maintien du bien être de la société?
2. Quelle relation l’éducation entretien avec les autres composantes du système social?
Des tentatives de réponses à ces questions ont permis aux fonctionnalistes de distinguer trois
grandes perspectives dans les fonctions de l’école : la perspective de la société, celle du
gouvernement et celle de la famille.
Pour la société, l’éducation joue les fonctions suivantes :
1. La socialisation: l’école est une société en miniature, elle est une vision à petite échelle
de la grande société dans laquelle les gens vivent et travaillent. Elle a une hiérarchie, des
règlements et des attentes similaires à ceux de la société. Elle forme les jeunes à jouer des
rôles. L’école constitue une sorte de pont entre les valeurs particulières de la famille et
les valeurs universelles. La famille est donc le lieu de la socialisation primaire. C’est
dans la famille qu’il apprend premièrement le langage et les valeurs avant de se mouvoir
dans la communauté. Les valeurs universelles s’appliquent à tout le monde.
2. Perpétuation de la culture de la société: l’éducation représente ce mécanisme central
par lequel les normes, les valeurs et la culture de la société se passent d’une génération
à l’autre.
3. Unification de la société: Emile Durkheim écrivait il y a plus de 100 ans que la fonction
principale de l’éducation consiste à réunir les gens ensemble. En conséquence, on
assiste à une unité et une solidarité sociales, ceci par le partage des valeurs. C’est ce
que les sociologues appellent le consensus de valeurs.
4. Promotion du changement: Datta (1986) soutien que l’éducation encourage le
changement social. Elle permet aux personnes de développer de nouvelles idées, des
questionner les attitudes et de partager des points de vue différents. De telles
acquisitions permettent l’installation de nouveaux comportements qui amènent le
changement dans divers aspects de la vie individuelle et sociale.
5. La mobilité sociale: l’éducation permet que des personnes changent de statut social
pouvant passer d’un statut socio-économique bas à un statut plus élevé (moyen ou
supérieur). l’école classe les élèves en groupes de compétences et les encourage à prendre
des emplois dans les domaines qui conviennent mieux à leurs habiletés.
Pour le gouvernement, les fonctions de l’éducation sont principalement les suivantes :
1. Le maintien du contrôle social : A travers ses règlements et les interactions entre les
apprenants et les enseignants qui enseignent la ponctualité, le respect, la discipline, la
responsabilité, l’école joue la fonction cachée de contrôle social. De telles acquisitions
préparent les apprenants à leurs futurs rôles dans le gouvernement, les industries, le
commerce et autre domaines de la vie en société.
2. Promotion de l’intégration politique et sociale : les institutions éducatives contribuent
à la construction et à l’intégration de la nation en différentes manières. Elles enseignent
un langage commun (anglais, français par exemple), qui est partagé par tous les
citoyens ; elles enseignent la loyauté et le respect vis-à-vis des institutions et des
symboles nationaux tels que l’hymne national, le drapeau, l’assemblée national, le
sénat, le chef de l’Etat, la justice, les forces armées et police ; elles permettent aux
enfants de groupes ethniques différents de grandir et interagir (FENASCO) comme
citoyen d’une même nation.
3. Promotion du développement infrastructurel et économique: ceci est inscrit dans les
priorités majeures du Gouvernement. C’est le cas au Cameroun avec la vision de
l’émergence à l’horizon 2035. Le principal moyen pour atteindre ce but est l’éducation.
C’est pour cette raison que le gouvernement, la communauté internationale et les autres
partenaires au développement continuent de financer l’éducation.
Le rôle de l’éducation pour la famille consiste essentiellement à :
1. Fournir la formation : l’éducation reverse dans la société des personnes qui sont
équipées avec des compétences appropriées leur permettant de servir les besoins de la
société. Ceci assure que la personne la mieux qualifiée fini par trouver un travail qui
reconnait ses compétences, ses qualifications et ses effort individuels.
2. Sélectionner : l’éducation permet de sélectionner la bonne personne pour le bon poste.
L’éducation est donc au service de la méritocratie, qui veut que les gens soient dument
récompensés par la société pour leur travail dur et leurs efforts.
3. Soutenir la famille: les parents reconnaissent qu’ils envoient leurs enfants à l’école pour
qu’ils trouvent un bon travail et deviennent leurs cannes à marcher dans leurs vieux
jours. Ce soutien inclut la famille entière et même la famille étendue.
La théorie du conflit
Au sens de Tambo (2003) le comportement social ne devrait pas être compris en termes de
fonction tel que les fonctionnalistes le soutiennent. Au contraire il devrait être envisagé en
termes de conflit ou tension qui existe parmi les groupes compétitifs dans la société. Le père
de la théorie du conflit lui-même, Karl Marx, voyait le comportement social comme étant
généré par le conflit parmi les différentes classes sociales. Le conflit est aujourd’hui positionné
comme partie intégrante de la vie quotidienne dans toutes les sociétés.
Lorsque les sociologues du conflit étudient un fait social, ils veulent savoir qui en profite, qui
domine, qui souffre en tant que résultat de l’existence du fait à l’étude. Ainsi, ils seront
concernés par les conflits hommes-femmes, parents-enfants, urbains-ruraux, noirs-blancs… Ils
se posent généralement les questions suivantes :
1. Comment les institutions sociales (famille, gouvernement, religion, éducation,
média…) aident-elles à maintenir le privilège de certains groupes en maintenant
d’autres dans une position de dépendance?
2. Quel groupe bénéficie de l’arrangement social et quel groupe en est perdant?
Donc pour les tenants de cette théorie, quel que soit ce qu’un groupe bénéficie, un autre groupe
le perd vraisemblablement.
Cette posture conduit les sociologues du conflit à envisager l’éducation principalement en
termes négatifs contrairement aux fonctionnalistes. Ils soutiennent par exemple que les
institutions éducatives forment les apprenants au respect des valeurs et des idées des groupes
les plus puissants et celles de la classe dirigeante. Pour eux l’école prend le prétexte de
maintenir la discipline afin de décourager la créativité, les initiatives individuelles et le
changement social.
Les sociologues de cette tendance soutiennent que les employeurs élèvent la qualification
minimale requise pour un poste, pas parce qu’une qualification inférieure est inadéquate pour
le poste, mais simplement parce que ceux qui possèdent la qualification requise pour le poste
ont postulé. Par conséquent les chercheurs d’emploi ayant un faible background académique
sont souvent désavantagés dans ces conditions. Or c’est justement parce qu’ils manquent de
ressources financières pour rester plus longtemps à l’école qu’ils n’ont pas obtenu des
qualifications plus élevées.
Les partisans de la théorie du conflit s’accordent avec les fonctionnalistes que l’éducation
permet le changement de statut social. Cependant, ils pensent que l’éducation discrimine dans
la manière d’accéder aux statuts. Pour eux, le système éducatif aide surtout les enfants des
riches et ceux des classes sociales élevées à maintenir leur position privilégiée dans la société ;
de façon que ce n’est qu’une très faible proportion des enfants des pauvres et des classes
inférieures qui accèdent également des positions élevées. C’est pourquoi, ils affirment que
l’école tend à perpétuer les inégalités de classes sociales d’une génération à l’autre.
De plus, ces sociologues observant que la population estudiantine dans les institutions privées
est souvent dominée soit par les enfants d’une dénomination religieuse particulière, soit par
ceux d’une classe sociale élevée. A partir de cette observation, ils ont conclu que les écoles
privées promeuvent les divisions sociales et religieuses. Ils querellent donc contre l’existence
d’un système éducatif dualiste avec le système public pour les pauvres et le système privé pour
les riches.
L’interactionnisme symbolique
Cette perspective sociologique se fonde sur le sens symbolique que les personnes développent
et qui devient la base de leurs interactions sociales. L’origine de ce courant peut être retracée
jusqu’à Max Weber’s dans sa déclaration selon laquelle les individus agissent conformément
à l’interprétation du sens de leur monde. Cependant, le concept a été formalisé par Blumer en
1969. Il fut l’un des étudiants de Robert Herbert Mead. Il expliquait que l’interactionnisme
symbolique est la formation des significations par les individus. L’inspiration de cette théorie
est plutôt venue de Dewey (1981) qui croyait que les êtres humains sont mieux compris en
relation interactive avec leur environnement.
Ce courant analyse la société en adressant le sens subjectif que les personnes imposent, donnent
aux objets, événements et comportements. Il néglige alors le niveau macro de l’interprétation
sociale.
Relativement à l’éducation, Tambo (2003) rapporte que les interactionnistes sont concernés,
parmi tant d’autres choses, à investiguer l’effet de la perception des enseignants sur la
performance des apprenants. Ainsi, de nombreuses recherches ont abouti à la conclusion que
lorsque les enseignants perçoivent les apprenants comme forts, ils les traitent comme tel, et les
apprenants ont des performances élevées. Inversement, lorsque les enseignants perçoivent les
apprenants comme faibles, ils les traitent comme tel, et les apprenants performent faiblement.
C’est la prophétie de l’auto-accomplissement.
La perception que l’enseignant (l’idée que l’enseignant se fait de) a de l’apprenant peut affecter
le processus d’apprentissage. Quand l’enseignant se représente tel apprenant est brillant, il a
tendance à passer plus de temps avec lui, il l’interroge en classe, lui fait des éloges quand il
donne une bonne réponse. Un tel apprenant apprendra plus à cause du comportement de
l’enseignant. Mais si l’enseignant se représente un apprenant comme étant moins brillant, il
aura tendance à passer peu de temps avec lui. Il va se comporter avec lui d’une façon qui ne va
l’amener à apprendre moins.