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Nous entendons souvent parler de déontologie en journalisme, en médecine, au sein de l’armée et

aussi en éducation. C’est qu’en fait l’exercice de tout métier nécessite l’adoption d’un
comportement donné. L’enseignant, qu’il soit du public ou du privé, exerce une fonction
exceptionnelle au sein de la société à cause de la tâche d’éducation qui lui est dévolue. Il est encore
plus interpellé dans la mesure où il agit sur des âmes dont l’avenir dépend essentiellement de lui.
Nous essayerons d’énumérer et d’analyser les qualités qu’il doit avoir pour réussir sa mission qui
est en réalité un sacerdoce, une mission très délicate certes, mais à la fois très noble. C’est alors de
l’éthique professionnelle de l’enseignant qu’il s’agit dans ce travail.

Développement

Déontologie : sens, enjeux et utilité

Du grec deôn-ontos qui signifie « ce qu’il faut faire » et logos, « connaissance ou pensée », la
déontologie est la science de la conscience professionnelle, et traite des devoirs à remplir dans
l’exercice d’un métier.

Selon le Dictionnaire Encyclopédique de l’Education et de la Formation (Champy et Etévé, 2005, p.


243), la déontologie est l’ensemble des règles qui régissent la conduite des membres d’une
profession. Elle se limite aujourd’hui à un ensemble de règles et devoirs qu’impose l’exercice d’un
métier aux professionnels. La déontologie de l’enseignement veut définir ce qu’est l’enseignement,
où il commence, où il s’arrête et repérer l’ambigüité ou l’illégitimité de certaines pratiques. Elle vise
la transmission explicite du savoir, à tous ses niveaux et dans toutes ses formes.
Elle exclut tout rapprochement avec les doctrines de partis, les statuts de syndicats, les textes
fondamentaux de groupes confessionnels ou les règlements des administrations.

Ainsi, la déontologie demeure le code de conduite d’un individu exerçant une profession. C’est donc
l’ensemble de ses devoirs au sens strict du mot, c’est-à-dire ses obligations morales. En termes
clairs, elle est l’ensemble des lois ou règles morales devant guider un travailleur dans son secteur
d’activité avec pour but essentiel de l’aider à réussir dans sa fonction et de lui permettre d’avoir un
rayonnement social. Le Petit Larousse (2015) précise qu’elle est « l’ensemble des règles et des
devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci
et leurs clients ou le public ».
La déontologie exige alors la probité, l’impartialité et la neutralité dans les domaines de
transmission des connaissances, les modes d’exercice de l’enseignement, la communication avec les
élèves et le contact permanent avec eux.
Dans sa fonction de conduire l’apprenant au développement, à la promotion de la totalité de sa
personnalité comme à la découverte de la science, l’enseignant ne peut oublier de l’emmener à
accroître la confiance en soi et l’estime de soi dans la relation éducative (Monbourquette, 2003). Il
nous faut admettre qu’à l’école, le travail scolaire constitue une occasion de reconnaissance
mutuelle entre l’enseignant et l’apprenant. L’enseignant demeure de manière constante à l’écoute de
ceux qui lui sont confiés.

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Au même moment, il veille à ses propres réactions émotives surtout négatives. Son respect envers
ses apprenants et sa capacité à les faire tous participer aux activités de la classe, stimuleront leur
présence active en classe. Tous s’y sentiront pleinement accueillis et en confiance. Cela motive plus
et promeut la confiance qui est un meilleur gage de la réussite scolaire. Eduquer alors consiste à
promouvoir chez les élèves le sens de leur propre dignité et les raisons de cette dignité. Car, éduquer
les enfants, c’est former les futurs cadres responsables, consciencieux et compétents de l’avenir, et,
par conséquent, le citoyen ou la citoyenne, la mère ou le père de demain. C’est pourquoi nous
proposons ici quelques exemples de Codes de déontologie de l’enseignement :

1. Dès que l’enseignant(e) prend en charge des élèves, il s’engage à les faire progresser, s’il y a
lieu avec l’aide de tiers compétents.
2. L’enseignant s’efforce d’élaborer ses enseignements avec soin et en y consacrant le temps
nécessaire…
3. L’enseignant s’abstient de porter un jugement définitif sur un élève. Il souligne plutôt les
points susceptibles d’ouvrir des perspectives.
4. L’enseignant tâche de traiter tous les élèves avec la même conscience, dans un souci
d’égalité et de justice, quels que soient les sentiments que chacun lui inspire en particulier.
5. L’enseignant a le devoir de perfectionner ses connaissances, sa didactique, les pratiques
pédagogiques et tout autre procédé d’élaboration ou de transmission du savoir.
6. L’enseignant ne doit pas présenter le savoir comme un obstacle infranchissable ou
l’ignorance comme un état irrémédiable. Il fondera la transmission du savoir sur l’activité
effective et la démonstration tangible pour ne pas risquer d’exclure ses apprenants par une
théorisation injustifiée.

Dans ce rapport au savoir avec l’apprenant, il s’avère également indispensable pour l’enseignant de
cultiver le sens de l’éthique.

Ethique et l’agir de l’enseignant

Le concept d’Ethique vient des mots grecs éthos et èthos. L’emploi de ces deux termes est antérieur
au substantif latin mos (pluriel mores) d’où dérive le mot "morale". Chez les Grecs, le mot "éthique"
a une saveur philosophique dans l’emploi de chacun des deux mots éthos et èthos.

Le premier concept veut dire la demeure, le lieu où l’on séjourne habituellement. Ici, nous relevons
qu’en signifiant le séjour, le lieu où l’on réside chaque jour, le mot éthos veut dire aussi la place
habituelle et introduit l’idée du juste milieu. Ce qui montre que l’agir de l’homme ne doit pas créer
de déséquilibre ou de dysharmonie dans son rapport à soi, aux autres et à l’environnement.

Et c’est le but spécifique de l’éducation : la formation harmonieuse, responsable, libre et intégrale


de la personne humaine ou son développement plénier (Houédénou, 2017).

L’éthique désigne à la fois la vertu au sens de juste mesure, d’ordre et d’harmonie dans les
conduites humaines et la science d’une telle attitude de vie. Quand un sujet avance aux pas de
l’Ethique, il garde et garantit « la juste place de toute chose » en ce monde (Bernard, 1990, pp :
3031) et progresse sur le chemin de la perfection. Un tel individu atteint son idéal humain et devient
ainsi un exemple pour tous dans la pratique des vertus. De ce fait, l’éthique représente ainsi la base
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de l’agir humain. Elle est le principe, ce qui fonde et enracine l’existence. Alors, l’éthique comporte
les principes de la morale et désigne l’ensemble des règles de conduite, des critères d’évaluation de
la conduite humaine, des mœurs et par extension, l’étude de tels principes. Du coup, elle constitue la
base de l’agir humain.
Par ailleurs, Bernard (1990, pp. 30-31) affirme que lorsqu’un individu avance aux pas de l’éthique,
il garde et garantit « la juste place de toute chose » en ce monde et progresse sur le chemin de la
perfection, de la justice, de la paix, de l’équité sociale, du développement et du bonheur. L’éthique
est la recherche du bonheur par le choix d’une existence prenant en compte les relations
interhumaines (Canivez, 1988). Cela signifie que dans les lieux d’éducation ou de formation
professionnelle, les acteurs ont l’obligation d’éduquer et de former les apprenants à la connaissance
de soi et à la découverte de l’autre en tant qu’une personne humaine, qu’un collègue ou un
partenaire, un égal ou un collaborateur de travail, un anthropos et un ami de la vie et par-dessus
tout, une source de richesse culturelle. Dans le monde de l’éducation, il est important d’enseigner
aux élèves à canaliser les frustrations. Nous devons les amener à accepter les frustrations, à différer
les gratifications, à assumer des responsabilités des faits mal accomplis ou à accepter leurs propres
limites. Assumer les frustrations, signifie respecter, endurer et supporter avec patience quelques
chose que nous ne comprenons pas.

Alors, il s’avère indispensable pour l’enseignant-éducateur de vivre l’éthique car, l’éthique l’amène
à répondre à la question « comment bien vivre ? » et se présente comme la quête raisonnée du
bonheur. L’éthique pose la question : « Qu’est-ce que la vie bonne ? ». Ceci amène Lévinas (1981,
p. 281) a montré que l’éthique est la philosophie première de tout individu. Elle cerne le champ de
l’existence globale et y fait du sujet l’acteur, l’agent de la réalisation de l’existence authentique. Elle
signifie d’abord ce qui se passe dans le rapport avec un autre homme. Elle est l’ouverture du Moi à
l’altérité de l’Autre, avec une assignation immédiate à la responsabilité dans l’amour. C’est aussi
priorité donnée à l’autre sur soi, le penser à l’autre avant le penser à soi, le respect de son
irréductible altérité. L’éthique est le lieu même où la différence représentée par l’autre n’est pas
indifférence, mais appel à la responsabilité pour autrui, la reconnaissance de sa subjectivité, le
respect de son physique c’està-dire la réalité corporelle de l’homme, le respect de la personne et de
sa vie. Alors, la formation de l’individu à l’éthique, c’est-à-dire aux valeurs, reste fondamentale.
Dans cette perspective, Morin (2000) invite les enseignants à former les apprenants à la
compréhension en faisant d’elle un objectif d’apprentissage et une stratégie d’enseignement-
apprentissage car, la compréhension est la base de tout développement personnel et social. De
même, Conturie (2004) dans cette optique met un accent particulier sur la reconnaissance, le travail
de l’autre, le silence, l’intériorité, la spiritualité, le respect des différences, le droit à la communion.
Dans cette optique, le Rapport Delors (1996) rappelle que :
La découverte de l’autre passe nécessairement par la connaissance de soi, et, pour donner à
l’enfant et à l’adolescent une vision juste du monde, l’éducation, qu’elle soit faite par la famille, la
communauté ou l’école, doit d’abord lui faire découvrir qui il est. C’est alors seulement qu’il
pourra véritablement se mettre à la place des autres pour comprendre leurs réactions. Développer
cette attitude d’empathie à l’école est fécond pour les comportements sociaux tout au long de la vie.

En ce sens, pour corriger les déviances et les dérives comportementales, les acteurs du système
éducatif doivent rendre systématique l’éducation éthique dans le parcours éducatif afin d’amener
chaque apprenant et citoyen de la nation au développement d’une attitude éthique dans cette
décennie de l’Education Pour Tous (EPT). C’est pourquoi l’exercice du métier d’enseignant exige
donc des qualités.

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Quelques qualités de l’enseignant

S’il est vrai que l’enseignant aujourd’hui est un fonctionnaire d’Etat pour la plupart du temps, il
n’en demeure pas moins vrai qu’il exerce une fonction exceptionnelle à cause de la tâche
d’éducateur qui lui a été confiée. Il a des obligations particulières car, intervenant dans un domaine
du service social dont le but fondamental est de promouvoir tout l’homme. Selon Tsafak G. (1998),
« l’avenir de l’élève [l’étudiant] dépend pour une large part de l’éducation reçue à l’école
[l’université] » (p.48). Cela signifie que l’influence exercée par l’enseignant exerce sur les diverses
facultés (intelligence, sensibilité, sentiment, volonté, etc.) de l’apprenant est considérable. Cette
compréhension du métier doit-être la même pour tous les enseignants même ceux de l’enseignement
supérieur. Ainsi, toutes les catégories d’enseignants que compte l’école aujourd’hui doivent avoir
des qualités qui faciliteraient l’accomplissement de leur MISSION, car, en fait, être enseignant,
c’est devoir accomplir une mission.

Mission de l’enseignant
En réalité, à l’école, l’enseignant remplace les parents et continue l’éducation amorcée par la famille depuis
la maison. La mission de l’enseignant est alors de faire en sorte que l’enfant puisse développer ses talents et
avoir des comportements dignes de la vie au sein d’une société, tout en étant lui-même.

L’enseignant doit faire de l’enfant un citoyen à part entière, un promoteur du développement. C’est
pour cela que l’Etat et les privés essaient, tant bien que mal, de se préoccuper de l’éducation, de
récompenser le travail qu’il abat. Et, c’est justement là, le sens de la MISSION.

L’enseignant doit alors, par amour, s’acquitter de sa mission qui apparaît comme un sacerdoce
d’autant plus que pour une grande part, l’avenir des écoliers, élèves et étudiants dépendent de lui
car, l’enseignement reste une fonction qui présente un caractère éminemment respectable en raison
du dévouement qu’il exige puisque la profession d’éducateur est un sacerdoce. Elle exige dans
l’exercice de la profession, l’oubli de soi ; le goût des choses de l’esprit. De même, elle comprend la
conception de la tâche ; le sens de sa responsabilité ; le sens de sa mission. Ce qui caractérise au
contraire la vocation dans son acceptation propre, c’est le don total de soi, l’engagement de l’être
tout entier, avec toutes les ressources de son intelligence et de son cœur, toutes ses forces
spirituelles et physiques, et tout son temps, dans sa tâche professionnelle. Avoir la vocation d’un
métier, c’est, dans l’absolu, pouvoir et vouloir ne vivre que pour lui.

La destinée des hommes et des femmes qui s’engagent dans le métier d’éducateur est profondément
marquée par ce métier. C’est pourquoi, ils ne doivent pas s’y engager à la légère. L’enseignant est
comme une chandelle. Il se consume pour éclairer la route aux autres et les aider à grandir. En
plus, il a besoin de se donner le courage pour la remplir, pour persévérer et y demeurer fidèle à
mesure que les années s’accumulent et que se multiplient les obligations professionnelles. Cette
force, cette volonté de servir, ce courage et cette ardeur au travail peuvent même susciter après coup
la vocation chez ceux qui ne se sentaient pas impérieusement appelés par la carrière enseignante.
C’est pourquoi les termes employés à son propos n’appartiennent pas, comme c’est le cas
aujourd’hui, au vocabulaire des métiers (compétences, savoir-faire, techniques, etc.), mais à celui du
sacerdoce ecclésiastique : « vocation », « mission », « service », « apostolat », « disciples ». Si la
notion de déontologie évoque l’idée de devoirs spécifiques à une pratique déterminée, celle-ci est
habituellement toujours liée à celle de droits corrélatifs de ces devoirs. En République du Bénin,
selon la Loi d’orientation (2003), « L'école doit former des citoyens intellectuellement et

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moralement équilibrés, animés d'un esprit patriotique et prêts à participer au développement
économique, social et culturel de leur pays » (article
6). Par conséquent, si l’enseignant ne s’acquitte pas dignement de sa tâche et n’accomplit pas sa
mission avec conscience professionnelle, il aura fait rater à toute une génération d’apprenants la vie
et reculer la nation de plusieurs années. C’est peut-être dans ce cas que nous pouvons nous
interroger sur les durées de travail que nous observons depuis plusieurs décennies à cause des
grèves avec nos écoliers, élèves et étudiants d’aujourd’hui, bâtisseurs de demain.

L’éducateur a le devoir d’enseigner à ses apprenants que rien ne s’obtient dans la vie sans effort. On
éduque l’effort par des actions très simples : si les élèves apprennent à faire des efforts dans de
petites choses, ils seront après capables d’affronter des défis encore plus grands. Ce qui est clair,
une éducation ratée à la base ne se rattrape plus et, un penseur de l’antiquité grecque affirme à ce
sujet que : « On ne peut redresser un bois courbé et gauchi ». L’homme étant la denrée la plus
importante, la matière la plus précieuse en Afrique, il vaut mieux le travailler avec conscience. Or,
la conscience naît sans nul doute de la vocation.
La vocation professionnelle

Du latin vocatio, de vocare qui signifie appeler, la vocation concerne la destination naturelle de
quelqu’un. C’est un penchant ou une aptitude spéciale, un genre de vie ou une activité. La vocation
est une vive inclination, une aptitude spéciale pour un état de vie, une profession ou une branche
d’activité selon Le Petit Larousse, (2010). La vocation est alors cette disposition naturelle ou
acquise qui crée une pulsion ou un appel irrésistible selon la philosophie classique. Elle fait naître
un attachement farouche et donne de l’aisance à exercer un métier qu’on s’est donné librement.
Ainsi, elle est réellement un appel, un penchant naturel et peut s’identifier par un attrait qu’on a
pour tel métier sans y voir d’avance le gain ou les intérêts qu’il procure. En effet, selon Louis
Pasteur (1822-1895), « Ce n’est pas la profession qui honore l’homme mais l’homme qui honore sa
profession ». Cette manière de se sentir appelé par et pour le travail est bien ce qu’on pourrait
nommer vocation première.
L’enseignant qui est arrivé dans l’enseignement avec cet atout naturel ou cette inclination fait des
merveilles d’autant plus que le secret du bonheur est de faire ce qu’on aime et le secret de la réussite
est d’aimer ce que l’on fait.

Toutefois, on peut aussi avoir une vocation seconde. Les besoins de la cause ou les circonstances
poussent certaines personnes à devenir enseignant peut-être parce qu’il est plus facile d’entrer dans
ce corps. En principe, une fois qu’un individu s’est trouvé dans l’obligation d’exercer le métier
d’enseignant comme ce fut le cas des Jeunes Instituteurs Révolutionnaires (JIR) et Jeunes
Bacheliers Révolutionnaires (JBR) en République du Bénin vers les années 70, il devrait
commencer par apprendre à aimer son métier. Il devra se créer les conditions pour devenir
amoureux de son métier d’autant plus que sans un minimum d’attrait, la conscience professionnelle
déserte le forum.
La conscience professionnelle

Sans vouloir noircir le tableau, nous estimons qu’avec certains comportements observés çà et là
aujourd’hui, on peut déjà ouvrir un carnet nécrologique à ce qu’on appellerait si dignement
«Conscience professionnelle». Certains enseignants vaquent les cours comme ils le veulent, sans
autorisation aucune ; ils restent dans les rues ou dans leur maison et s’occupent de leurs affaires
privées. Et quand ils décident de se rendre au service, ils y vont encore en retard. La ponctualité,
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l’assiduité et la régularité ne sont plus de mise. Rares sont les enseignants qui se soucient de ces
principes élémentaires dont notre compatriote Jean Pliya (1973) a su faire bonne mention dans son
livre intitulé « La Secrétaire particulière ». Ce comportement demeure toujours actuel et a mobilisé
l’attention de Sabi Brahima H. (2018) dans sa thèse de doctorat. Selon lui, le taux d’absentéisme est
trop prononcé en République du Bénin et précisément dans le département de l’Alibori puis
constitue du coup une des causes de la mauvaise qualité de l’éducation. A travers son travail, il a
relevé la mauvaise foi dont fait preuve la plupart des enseignants surtout les jeunes, de leur manque
de conscience professionnelle et du professionnalisme. Ainsi, la conscience professionnelle a
disparu, pourrait-on dire, pour laisser place à la pagaille et au libertinage.

Certains enseignants ne préparent plus la classe. Tout est devenu exagérément commercial. Les
enseignants vendent tout ce qu'ils doivent utiliser en classe à l'école : les cahiers d'activités, la craie,
les photocopies, les notes, les fournitures (dotation), ... Les faux frais, il en existe à foison dans les
établissements primaires, secondaires et universitaires. L'école, du coup, est devenue très chère au
Bénin. L'enseignant n'a plus le temps de voler spontanément et librement au secours d'un élève. Des
travaux dirigés (TD) sont imposés par les enseignants à leurs apprenants et le même enseignant
devient répétiteur de ses propres élèves. Il traite les épreuves de devoirs à ceux qui se sont inscrits à
ses travaux dirigés (TD).

Aujourd'hui, on assiste simplement à la marchandisation de l'école. Le système de troc fonctionne à


tous les niveaux. Aucun ordre d'enseignement n'est épargné. Inutile de penser à une recherche par
des instituts spécialisés en la matière pour redresser le système. Les résultats d'une telle étude sont
connus d'avance. La corruption en milieu scolaire a atteint une proportion alarmante. Et il faut agir,
agir en changeant de mentalité. Car, en fait c'est une question de mentalité. Si chacun se décide à
changer, le système éducatif s'en portera mieux.

Or, c’est cette conscience professionnelle qui devrait aider l’enseignant à bien accomplir sa mission
d’autant plus qu’elle est la lumière qui idéalise la tâche et le moteur intérieur qui aide à la mieux
accomplir. C’est pourquoi, la loi n° 2003-17 du 11 novembre 2003 portant Orientation de
l’Education Nationale en République du Bénin rectifiée par la loi 2005-33 du 06 octobre 2005
précise : « Les enseignants doivent s’acquitter de leur mission avec conscience professionnelle et
efficacité » (article 67). Dans ses alinéas 2 et 3, elle propose des sanctions : « Les plus méritants
sont récompensés par l’Etat et élevés dans les divers ordres nationaux. Les enseignants qui se
révèlent défaillants dans l’exercice de leur fonction et ceux coupables d’actes immoraux sont
sanctionnés conformément aux textes en vigueur». Car, la conscience professionnelle prend sa
source dans le sentiment profond de la noblesse du rôle de l’éducateur averti qui doit, avec courage,
s’acquitter régulièrement des multiples tâches que commande l’exercice de sa mission qui lui exige
d’aimer les enfants comme le souhaite P. Bertrand :
« Quiconque aime les enfants c’est la véritable vocation -et possède, par surcroît, le goût de
l’action réfléchie, ne manquera de se plaire dans l’enseignement. C’est qu’en effet notre métier,
s’il est exercé, n’abaisse pas l’homme ; il l’oblige constamment au contraire à faire des efforts
pour atteindre un plus haut degré de puissance éducative, il l’épure, l’exalte. Il réussit bien plus
souvent qu’on ne le croit à faire de l’humble maître de l’école un véritable artiste en son genre,
c’est-àdire un pétrisseur d’âmes, un créateur de caractères et d’individualités » (Traité de
législation scolaire, 1983, p. 157).

En tant que vertu individuelle, la conscience professionnelle est une condition de l’estime de soi,
une forme de sincérité et de fidélité envers soi. Elle exige la régularité, l’assiduité, l’efficacité, la
justice, l’équité, le zèle et l’esprit d’initiative. Elle implique le sens du travail bien fait et la volonté
de bien le faire (Perrenoud, 2010). Olivier Reboul (2005, pp. 5-7) l’atteste en disant « qu’il n’y a

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pas d’éducation sans valeurs ». Des valeurs de plus en plus prégnantes, tant pour l’enseignant que
pour l’apprenant (Dupont, 2004, p. 81) s’avèrent indispensables pour ajuster les démarches
pédagogiques en fonction des situations vécues :
 Le sens social : se situer en tant qu’individu dans un groupe et avoir conscience de ce que
l’on vit ;
 Le respect de l’autre : prendre conscience de l’autre en tant qu’individu, tenir compte des
besoins, écouter, … ;
 L’adaptabilité : envisager les situations de classe sous l’angle de l’apprenant et sous celui de
l’enseignant, accepter de se remettre en cause et d’être remis en question.
Les travaux de Paquay (1998, 2001) s’inscrivent dans cette perspective et précisent six axes qui
convergent vers le cœur de l’identité professionnelle du maître : être avant tout un praticien réflexif
capable d’apporter des réponses inédites à des situations de classe ou de vie scolaire mouvantes :

 Acteur socia,l qui sur la base des objectifs prioritaires définis par un système éducatif, les
intègre dans sa pratique ;
 Chercheur, qui est capable de remettre en question ses pratiques et connaissances
pédagogiques en les actualisant ;
 Instruit, c'est-à-dire qui dispose de la culture générale la plus large possible tant sur les plans
humains, disciplinaires que scientifiques ;
 Personne humaine capable d’établir des relations constructives avec l’ensemble des
membres de la communauté éducative ;
 Pédagogue, qui a la capacité de diagnostiquer et d’identifier les difficultés et obstacles et de
décider des pratiques, les méthodes, les techniques et stratégies les plus adéquates pour
conduire les situations d’apprentissage ou résoudre les problèmes observés ;
 Praticien, qui dispose des savoirs accumulés lors de la formation initiale ou continue. Voici
la représentation de l’enseignant dans l’exercice de sa fonction.

Personne
humaine

Maître
Chercheur
instruit

Praticien
réflexif

Praticien Acteur
social

Pédagogue

Figure 1 : Être enseignant : Qui, que doisje être ?


Source : Réalisée à partir de la figure 1 de Paquay (1998-2001).

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Dans le domaine du savoir-être, l’enseignant est essentiellement un « être-en-relation » avec les
apprenants, les collègues, les parents, la hiérarchie, les différents milieux et organisations gravitant
dans et autour de l’école. Ces différents univers, s’ils se côtoient, se méconnaissent et ne se
comprennent sans doute pas suffisamment. Si les compétences relationnelles sous-entendent
l’instauration d’un climat favorable et propice au dialogue, elles nécessitent également des capacités
à développer :

 Avec les élèves : un échange de connaissances, un dialogue des cultures, une confrontation
d’idées ;
 Avec les collègues : des échanges professionnels constructifs, disciplinaires et
interdisciplinaires, horizontaux et verticaux, dans une perspective de travail en équipe ou de
projet ;
 Avec la hiérarchie : un engagement/partenariat
professionnel pour le travail de qualité et de réputation de l’établissement;
 Avec les autres milieux gravitant autour de l’école (dont les parents) : un dialogue
constructif favorisant l’ouverture de l’école vers la société.

En somme, il ressort que chaque enseignantéducateur doit avoir une idée claire de la nécessité de
développer les comportements éthiques et déontologiques dans l’exercice de son métier en en vue
de l’autoréalisation et par conséquent du développement durable.
Mais pour en arriver là, l’enseignant doit avoir une parfaite connaissance de ses devoirs ou
obligations morales.

Les devoirs de l’enseignant

L’enseignant doit accomplir plusieurs devoirs. Il a entre autres pour obligation de :

 préparer son cours ; ses fiches et sa classe ;


 corriger les devoirs ou exercices ;
 s’informer de l’évolution de la science ;
 manifester une curiosité intellectuelle et une ouverture au monde de la science ;
 veiller à développer constamment ses connaissances et ses compétences.

Selon Burke (1996), être professionnel, c’est avoir le savoir-faire nécessaire pour travailler. Dans sa
profession, l’enseignant doit gérer la complexité et l’incertitude. Il doit participer à la gestion, à la
conception et à l’élaboration des programmes, des méthodes d’enseignement et d’évaluation, des
manuels et autres auxiliaires d’enseignement. L’enseignant est tenu d’évaluer ses élèves avec
équité, de les orienter dans leurs choix professionnels. Il doit également respecter les normes de la
profession et collaborer avec les autorités éducatives. Ces dernières doivent élaborer des codes et
normes d’éthique et de conduite de la profession. Pour Burke (1996) également, l’enseignant doit
assurer le service, être présent à son poste de travail, assurer luimême les tâches qui lui sont confiées
et répondre devant ses supérieurs hiérarchiques de l’autorité qui lui a été conférée et de l’exécution
des ordres qu’il a reçus. Il a l’obligation de servir l’Etat avec loyauté et abnégation, respecter la
hiérarchie du fait qu’il a au-dessus de lui une autorité qui a vocation pour le commander et lui
donner des ordres. Il doit également faire preuve de discrétion professionnelle dans tout ce qui
concerne les faits et les informations dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions.
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En outre, dans le même sens, il lui est interdit de soustraire des pièces ou des documents du service,
de les communiquer ou de les reproduire pour les besoins des tiers. En raison de la fonction qu’il
exerce, l’enseignant est tenu à l’impartialité, à la sérénité de jugement. Dans le domaine de sa
profession, il doit s’abstenir de toute propagande pour ou contre un parti politique, une confession
religieuse, le port d’un insigne politique, la distribution de tracts, l’apposition d’affiches politiques,
comportements proscrits dans les locaux de service. L’enseignant ne doit pas mettre au premier
plan ses intérêts personnels. Il doit être désintéressé car, on ne devient pas enseignant pour gagner
de l’argent, mais parce que l’on pense que cette fonction vous permettra d’être plus utile à
l’ensemble de la collectivité.

D’après Médard & Vaast (1959), un des buts de l’école, et non pas des moindres, consiste à donner
à l’enfant le goût de l’étude. On concevrait mal que le maître ne possède pas en lui cette flamme
qu’il doit transmettre. S’instruire et méditer pour accéder à la culture constituent un des devoirs de
l’éducateur. La qualité de son travail est donc à ce prix.
Ainsi, alors que l’incompétence d’un salarié dans le secteur productif, privé ou public, pose des
problèmes purement techniques et/ou psychologiques, sans incidence éthique, l’incompétence d’un
enseignant du service public ou privé par rapport à certaines qualifications désormais requises
constitue aussi une défaillance éthique, c’est-à-dire une faute morale. On peut ici faire une analogie
avec le médecin, qui lui aussi est soumis à un « devoir (éthique) de compétence».

De quelles compétences s’agit-il ? En suivant toujours l’analyse de Lise Demailly, on peut noter
qu’elles sont essentiellement liées à la transformation du public scolaire ou estudiantin. Elles
concernent, d’un côté la gestion de l’hétérogénéité socioculturelle et scolaire des écoliers, élèves et
étudiants ; de l’autre, la lutte contre l’échec scolaire, dans la mesure où celui-ci apparaît de plus en
plus comme un scandale moral (injustice liée à sa corrélation avec l’origine sociale) et comme un
gaspillage, donc une dilapidation des ressources publiques. Cette «nouvelle déontologie de
l’enseignant » se trouve formulée de manière assez exhaustive et précise dans la circulaire du 29
mai 1997 en France où les exigences qu’elle développe peuvent se regrouper en trois composantes
essentielles.

En premier lieu, une composante


«relationnelle». Le professeur doit considérer ses élèves «comme des personnes capables
d’apprendre et de progresser ». On reconnaît ici une expression du «postulat d’éducabilité
cognitive» qui oblige l’enseignant à ne considérer aucun échec comme définitif ni aucun élève
comme irrémédiablement incapable d’atteindre le niveau requis. Dans l’optique de la circulaire, ce
postulat n’est plus simplement un principe général et généreux admis de tous les enseignants, mais
sans incidence sur leur comportement professionnel quotidien. Il débouche sur des obligations
concrètes : « agir avec équité envers les élèves » (ce qui peut aller contre une stricte égalité du
temps et des efforts consacrés à chacun) ; « les connaître et les accepter dans le respect de leur
diversité », « être attentif à leurs difficultés ». Il y a ainsi ce qu’on pourrait appeler une obligation
d’individualisation de l’enseignement, qui peut déboucher par exemple sur une redéfinition du
service des enseignants. Lorsque le rapport Legrand en 1982, et plus récemment le rapport Meirieu
issu d’une vaste consultation, proposent d’intégrer dans l’horaire hebdomadaire des professeurs
quelques heures de tutorat, ils suscitent une levée de boucliers et une résistance acharnée
(notamment de la plupart des syndicats et notamment du SNES). Les arguments évoqués consistent
à dire que l’enseignant n’est ni un confesseur, ni un psychothérapeute ; mais derrière ces caricatures
du tutorat, ce qui transparaît implicitement, c’est au fond l’idée qu’une pédagogie différenciée
contreviendrait à l’égalité absolue que le professeur doit maintenir entre les élèves : « Les bons
élèves seront pénalisés si on prend plus de temps pour les mauvais ». On le voit, le débat ne se situe
-9-
pas d’abord sur le terrain pédagogique, mais éthique : égalité et équité s’opposent comme deux
conceptions différentes et antagonistes de la justice en matière d’éducation.

En second lieu, une composante « organisationnelle ». A l’opposé de l’individualisme foncier de


l’enseignant traditionnel (fondé sur la mythologie du Maître enseignant, on l’a vu, par sa personne
plus que par ses pratiques et assimilant les élèves à des disciples) aujourd’hui, « le professeur
exerce son métier en liaison avec d’autres, dans le cadre d’équipes variées » (ibid., p. 1572). La
différenciation de la pédagogie et la mise en place de pratiques de remédiation supposent un travail
collectif, à la fois dans sa préparation et sa mise en œuvre. En ce sens, la concertation devient pour
l’enseignant une obligation déontologique : « il a le souci d’établir des collaborations avec ses
collègues de la même discipline et d’autres disciplines ainsi qu’avec le professeur documentaliste »
(p. 1573).

Il ne saurait davantage éluder la charge de certains apprentissages sous prétexte qu’ils ne relèvent
pas de sa discipline ou de son grade : «Quelle que soit la discipline qu’il enseigne, il a une
responsabilité dans l’acquisition de la maîtrise orale et écrite de la langue française et dans le
développement des capacités d’expression et de communication des élèves » (p. 1575).

Enfin, il faut relever une troisième composante appelée « réflexive ». Le professeur d’aujourd’hui a
l’obligation de saisir le sens social, culturel et historique de sa pratique, et non pas seulement les
contenus qu’il enseigne : «Il doit être à même de mesurer les enjeux sociaux de l’éducation et de
son action au sein du système» (p.1572). Il doit également «situer l’état actuel de sa discipline, à
travers son histoire, ses enjeux épistémologiques, ses problèmes didactiques et les débats qui la
traversent ». « Il a réfléchi à la fonction sociale et professionnelle de sa discipline » (p. 1572).
Autrement dit, il a le devoir de ne plus être simplement un spécialiste compétent dans son domaine,
mais un citoyen responsable et lucide, capable de situer celui-ci dans un contexte global. C’est
pourquoi « il sait qu’il lui revient de poursuivre sa propre formation tout au long de sa carrière » et
«actualiser ses connaissances et mener une réflexion permanente sur ses pratiques professionnelles
» en vue de l’améliorer et de se perfectionner.

Le rapport Meirieu, on le sait, proposait d’inclure dans le service des enseignants un volume annuel
d’heures de formation obligatoire. Une telle mesure n’a pas été retenue.
Elle révolutionnerait profondément la conception actuelle du métier d’enseignant. Celle-ci demeure
pour l’instant régie par un modèle « libéral ». Contrairement à l’avocat et au médecin, l’enseignant
est certes salarié, et même fonctionnaire ; il est soumis à des contraintes réglementaires que n’ont
pas les professions libérales. Mais comme celles-ci, il jouit d’une totale liberté dans sa pratique : à
l’intérieur du programme et des horaires définis par l’institution, il est totalement libre du choix de
ses méthodes et de ses démarches ; et comme elles, il est supposé se cultiver librement durant ses
heures de loisir, sans que l’institution puisse le contraindre à acquérir telles connaissances ou se
former à telles ou telles techniques. Dans l’enseignement de la philosophie notamment, la «liberté
du professeur » est érigée en dogme au nom duquel sont rejetées toutes les innovations didactiques
et pédagogiques développées durant ces vingt dernières années. Ainsi, l’enseignant doit être aussi
un homme de grande culture.

L’enseignant : un homme de culture

Un enseignant a rassemblé deux cent mille francs CFA pour s’acheter les dix volumes de la
collection pédagogie pratique pour l’Afrique et ses collègues se sont moqués de lui en disant : « toi,
-10-
tu construis ta maison en papier », une manière de lui dire qu’il n’était pas opportun de mobiliser
une si forte somme pour ses livres alors qu’il pouvait se procurer une parcelle avec ladite somme.
Cette ironie traduit le comportement qu’adoptent présentement certains enseignants qui font dos aux
portes de la culture générale et professionnelle.

C’est un véritable danger qui guette la corporation enseignante. C’est la mort de la culture et le
règne de l’inculture. Et pourtant en réalité, tout enseignant a besoin de se cultiver. Il doit se
documenter, aller dans les bibliothèques, écouter la radio, suivre la télévision au moment des débats
importants et aux heures d’informations et de présentation de documentaire. Il doit se procurer aussi
des livres de culture générale notamment en littérature, en sciences humaines et sociales d’autant
plus que, selon la loi d’orientation n°2003-17 du 11 novembre 2003 modifié par la loi n°2005-33 du
06 octobre 2005 portant orientation de l’éducation au Bénin, « l’école doit permettre à tous d’avoir
accès à la culture, à la science, au savoir, au savoir-faire et au savoir-être » (article 3).

S’agissant aussi de la culture professionnelle, il devrait s’abonner aux revues pédagogiques qui
paraissent en République du Bénin ou ailleurs. Reconnaissant la nécessité pour l’enseignant de se
cultiver, le législateur a prévu dans la loi d’orientation qu’ « il est organisé chaque année, à
l’intention des personnels enseignants et d’encadrement et selon le cas, des programmes de
formations obligatoires de perfectionnement ou de recyclage destiné à améliorer leurs prestations
pédagogiques, techniques et professionnelles » (article 66). Le même article souligne la nécessité de
mise en stage du personnel enseignant : « En fonction des besoins de l’Etat ou sur demande sociale,
il peut être organisé à l’intention de ses personnels des stages de requalification» (article 66).
Ainsi, l’enseignant, pour réussir dans sa mission, a besoin d’avoir une grande culture car :
« L'école doit offrir à tous, la possibilité d'appréhender le monde moderne et de transformer le
milieu en partant des valeurs culturelles nationales, du savoir, du savoir-faire et du savoir-être
endogènes et du patrimoine scientifique universel.

Elle doit permettre à tous les niveaux, une éducation et une formation permanentes, favoriser les
spécialisations grâce à une orientation judicieuse qui tienne compte des capacités individuelles et
des besoins de la Nation.

Elle est ouverte à toutes les innovations positives utiles et doit prendre en compte notamment
l'instruction civique, la morale, l'éducation pour la paix et les droits de la personne, l'éducation en
matière de population et à la vie familiale, l’éducation relative à l'environnement, et l'éducation
pour le développement conformément à l'article 40 de la
Constitution » (article 4).
La loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989 en France, en redéfinissant les finalités du
système éducatif, portait en germe une modification profonde du statut de l’enseignant. A côté des
finalités traditionnelles comme l’acquisition d’une culture générale, le développement de la
personnalité de l’élève ou l’éducation à la citoyenneté, qui s’accommodaient fort bien de la
conception charismatique analysée plus haut, deux finalités nouvelles apparaissent.

D’une part, le service public de l’éducation doit «contribuer à l’égalité des chances». C’est
pourquoi, « l'école doit combattre la médiocrité par la culture de l'excellence tout en sauvegardant
l'égalité des chances pour tous » (Loi d’orientation, 2003, article 5). D’autre part, il doit permettre à
l’élève de « s’insérer dans la vie sociale et professionnelle». Or, la question de l’égalité des chances
pose immédiatement le problème de la contradiction entre l’égalité formelle qui a toujours été
assurée par l’école publique (tous les élèves reçoivent le même enseignement dans les mêmes
conditions avec les mêmes moyens) et l’égalité réelle, qui suppose de compenser les inégalités
antérieures et extérieures à l’école - notamment socioculturelles - donc de « favoriser les défavorisés
», de préférer l’équité à l’égalité stricte. A cet effet, la loi d’orientation béninoise citée plus haut «
garantit l'égalité des chances, l'égalité des sexes et l'équilibre interrégional » (article 12).
-11-
L’enseignant ne peut plus être cet arbitre impartial, ce maître prestigieux qui se pose en modèle à
imiter. Il doit faire des choix, connaître les élèves auxquels il a affaire dans leur singularité, repérer
leurs difficultés d’apprentissage, en chercher les causes pour pouvoir y remédier, définir des
priorités. Les exigences déontologiques qui s’imposent à lui n’ont plus dès lors seulement trait à sa
propre personne -être suffisamment cultivé et savant pour pouvoir dispenser un enseignement de
qualité, avoir un comportement irréprochable, une parfaite maîtrise de soi, etc. Elles concernent
aussi et surtout sa relation avec les apprenants, à leurs préoccupations, à leur milieu familial et
social, aux urgences entre lesquelles il est appelé à trancher. Il ne lui suffit plus d’être
intellectuellement compétent et moralement respectable, ni d’avoir une personnalité lui conférant
une « autorité naturelle » et un «rayonnement exemplaire :». Il a également l’obligation de posséder
des capacités et compétences relationnelles, disposer de techniques de gestion et de résolution des
conflits, et surtout vouloir l’égalité non comme un principe abstrait, mais comme un combat
quotidien nécessitant des outils et des méthodes. Il en va de même pour l’insertion sociale et
professionnelle de l’apprenant. Dans la mesure où il ne s’agit plus seulement d’une simple
socialisation (apprentissage des règles de base de la vie en société) couronnée par une éducation
morale et civique, mais d’un accès à l’autonomie dans toutes ses composantes - intellectuelle, mais
aussi économique, juridique, politique, sociale, etc. Elle suppose que l’enseignement ne se réduise
pas à la juxtaposition de disciplines ou de matières définies comme les éléments d’une «culture
générale ». La société moderne étant en évolution constante, elle implique pour l’enseignant
l’obligation de se tenir au courant de ses évolutions, de ne pas les rejeter dans un hautain mépris, de
ne pas distinguer entre des apprentissages «nobles» qui seraient de son ressort et d’autres
«subalternes» qu’on abandonnerait aux familles ou aux circonstances.

De même, les mots sacrifice, effort, travail…sont des vocables désagréables dans la culture actuelle.
Les apprenants sont immergés dans cette culture. L’effort indispensable pour grandir cède le pas à
la commodité, au désir facile et nous oublions qu’il est nécessaire pour murir.

Pour y parvenir, l’enseignant a besoin d’avoir


une égalité d’humeur.
L’enseignant : homme de la maîtrise de soi

L’enseignant a besoin d’une grande égalité d’humeur. Pour ce faire, il doit se maîtriser entièrement
et éviter d’agir sous l’effet de la colère car, « la colère est un aveu d’impuissance : on ne règne sur
les âmes que par le calme » (Traité de législation scolaire, 1983, p. 158). La patience, la prudence et
la douceur sont alors des qualités indispensables pour lui. Il essaie de créer dans la classe ou dans
l’amphithéâtre, un climat de confiance qui favorise l’accès à l’acquisition des connaissances et le
développement des compétences par tous.

La première exigence de l’éducateur est la maîtrise de soi car, « on ne règne sur les âmes que par le
calme » (§.15). L’enseignant doit «s’imposer à lui-même les disciplines dont il doit être le défenseur
» (§.5) : ponctualité, patience, sens de l’effort et du travail bien fait, goût de l’ordre et de l’épargne,
sont ainsi des nécessités déontologiques, parce qu’on ne peut enseigner aux autres des vertus que
l’on ne pratiquerait pas soi-même. Dans cette ligne, sa charge d’éducation des apprenants l’oblige à
éviter tout harcèlement sexuel grâce à sa maîtrise de soi. L’enseignant est d’abord un «modèle» en
étant exemple de valeurs qu’il veut que les élèves apprennent. A ce titre, il enseigne moins par ce
qu’il dit que par ce qu’il fait, et en dernier ressort par ce qu’il est car, il est impossible de distinguer,
dans le cas de l’enseignant, ce qui renverrait à une déontologie professionnelle et ce qui relève de la

-12-
morale tout court. Car, l’enseignement est peut-être le seul «métier» où l’activité publique et vie
privée, existence professionnelle et personnelle se confondent et se dissocient très difficilement.

Activé de recherche

Démontrer l’utilité de l’éthique de l’enseignement et proposer un sujet d’étude de cas


La vie sociale de l’enseignant

L’enseignant est un homme public. Il doit être courtois, correct et respectable. Il a l’obligation alors
de s’habiller correctement, d’avoir une conduite irréprochable dans son milieu. En République du
Bénin, le problème est si préoccupant que le ministre des enseignements secondaire, technique et de
la formation professionnelle a été obligé de prendre une note de service en interdisant aux
enseignants de porter des tenues peu recommandables pour professer.

Avec cette note, espérons qu’on s’arrête simplement à la notion qui explique toute extravagance et
toute malpropreté. La morale professionnelle recommande une tenue propre et correcte. Mais de
-13-
grâce, une tenue correcte ne signifie pas forcément une tenue française. Audelà de ce quiproquo,
cette lettre vient à point nommé d’autant plus que certains enseignants s’habillent très mal et très
souvent.

A titre indicatif et à toutes fins utiles, voici quelques tenues interdites par la législation scolaire :

 Pour les hommes :


- Tee-shirt moulant ;
- jeans serrés ;
- tenue Bomba à manche longue ;
- tenue Bomba sans le Gobi ;
- verres fumés non médicaux ;
- casquette (sauf les professeurs de sport) ;
- pantalon et chemise sans enfoncement de la chemise dans le pantalon ;
- tenue sale (surtout le col des habits déjà portés, une journée entière) ;
- souliers avec du fer aux semelles ;
- pantalon sans sous-vêtement ;
- écouteurs dans les oreilles ;
- collier de rappeurs (grand et long) ;

 Pour les femmes :


- Mini-jupe (en dessus des genoux) ;
- collant ;
- faux cils ;
- faux ongles ;
- jeans moulants ;
- chaussures hauts talons ;
- soutien-gorge remontant ;
- habit à grande fente ;
- boucle d’oreille dans les narines ;
- foulard; - habit transparent ;
- sous-vêtement trop osé.

Il doit éviter par exemple de se soûler et d’être un débiteur insolvable. Il ne doit pas donner dans le
jeu des ambitions démesurées. Sa vie de famille doit être un modèle (pas un troupeau de femmes
querelleuses, d’enfants mal nourris et mal vêtus), s’il faisait le contraire, il porte atteinte à sa propre
honorabilité. Il est donc un exemple vivant pour les écoliers, élèves ou étudiants et le milieu.

Comme tout métier, l’enseignement comporte certains principes et obligations. L’enfant ne valant
que ce que vaut son maître, ce dernier est contraint de respecter fidèlement les règles techniques.
L’enseignant se retrouve tous les jours face à une marmaille d’enfants ou de jeunes venant
d’horizons divers et ayant reçu chacun une éducation différente de celle des autres, il doit cependant
être un modèle à suivre, un exemple pour tous, d’où ses exigences.

-14-
En effet, Macaire F. (1985) note que l’enseignant doit être à la hauteur de toutes les questions que
pourront lui poser ses élèves qui le placent sur un piédestal, qui ont une très haute idée de lui. Sa
responsabilité devant les élèves l’amène à se garder de poser des actes qui soient en contradiction
avec sa mission. Il doit vivre ce qu’il professe, c’est-à-dire qu’il doit être un exemple, voire un
modèle pour ses apprenants. Rien n’est sans importance pour lui, même pas sa tenue comme
mentionné précédemment. A ce sujet, Vaast (1985, p. 40) s’adresse aux éducateurs en ses termes : «
Vous n’êtes pas un fonctionnaire très riche, hélas. Mais cela ne doit pas vous empêcher d’être
correctement et proprement vêtu ». Par ailleurs, il souligne que : «[…] pas d’attitudes
nonchalantes, pas de cigarettes aux lèvres, pas de mains dans les poches, pas de coiffures sur la
tête » (Vaast, 1985, p. 41).

L’enseignant demeure également responsable devant les parents, la patrie et devant l’humanité toute
entière. C’est sur lui que comptent tous les parents pour la formation de la personnalité totale de
leurs enfants. L’enseignant ne doit pas, par conséquent, abuser de leur confiance. L’Etat pour sa
part, a le droit de demander des comptes à l’enseignant de l’éducation des futurs citoyens. Son
devoir est d’écarter tous ceux qui ne se comportent pas selon les normes. Dans la même perspective,
Hubert (1965) s’exprime en ces termes :

« Pas plus qu’il ne se tient à l’écart des familles, l’éducateur n’a intérêt à se tenir isolé
de la vie elle-même. L’ouvrier sorti de son atelier, l’employé libéré de son bureau,
l’industriel ou le commerçant évadé des soucis de leur profession se retrouve dans la
foule anonyme. L’éducateur même dans les grandes villes mais surtout dans les petites
communes, reste éducateur » (p. 36).

Il ne peut y avoir de scission entre sa vie privée et sa vie professionnelle, entre les vertus qu’il
enseigne et ce qu’on observe dans ses pratiques de tous les jours, dans le comportement qu’il adopte
au quotidien. Sa tenue, son langage, sa conduite doivent à chaque instant manifester ce qu’il prêche
par l’exemple. Toujours pour
Hubert (p. 217), il faut que « l’enfant sente que l’éducation s’identifie exactement avec la loi
que [l’enseignant] présente ». Dans ses comportements de tous les jours, il doit refléter l’image
d’une personne admirable et respectueuse. Les actes qu’il pose au quotidien doivent être en
congruence avec ses enseignements.

L’action de l’enseignant est une éducation dans la mesure où elle suscite chez lui le respect du
devoir et de la raison auxquels il s’identifie. L’humanité a le droit d’exiger qu’on élève la jeunesse
dans un esprit et un sentiment de paix en écartant l’orgueil tribal ou racial, la méfiance, le mépris,
vis-à-vis des voisins fussent-ils d’anciens ennemis. Ici, la responsabilité de l’enseignant tient à
l’influence qu’il peut exercer sur la jeunesse, soit pour le rapprochement, soit pour l’opposition des
peuples. En clair, l’éducateur a une grande part de responsabilité dans l’évolution de l’humanité
vers la paix, les progrès sociaux et la compréhension mondiale.

Vaast (p.41) abonde dans le même sens quand il dit : « En classe, vous êtes surveillé par vos élèves.
Mais, même dans votre vie privée vous restez surveillé cette fois par la population qui a toujours le
pouvoir de vous attirer des ennuis professionnels si votre vie privée la choque ». Tsafak (1998, p.
27) déclare toujours au sujet des exigences de la profession enseignante que : « La profession
enseignante est de celles qui prennent tout l’homme. Elle fait étroitement corps avec la condition
humaine, puisque les plus hautes vertus humaines constamment s’y épanouissent ; et c’est là sa
noblesse. Il n’y a pratiquement pas de conflit de conscience, de contradiction possible entre les
exigences de la profession enseignante et la morale ». C’est dans l’enseignement que les plus
grandes vertus de l’être humain trouvent leur terrain fertile. Cela est d’autant plus vrai qu’une des
-15-
finalités de l’action éducative est de promouvoir ces vertus, d’éviter tout mal et de chercher sans
relâche le bien.
L’enseignement fait appel à la fois à la technique de l’art et à l’éthique professionnelle. C’est dans le
métier d’enseignant que ces deux éléments fusionnent. Il y a pourtant dans le monde des professions
où l’on peut réussir sans ces grandes vertus humaines et sans moralité. Il peut arriver à un soldat en
guerre de tuer, mais ce sera par devoir, dans le seul et unique but de défendre la patrie. Un policier
met hors d’état de nuire un élément dangereux. Les deux font bien leur travail tout en posant des
actes qui peuvent ne pas être en harmonie avec leur conscience. Toujours pour Tsafak (1998),
l’enseignant ne peut se soustraire aux exigences de sa profession contrairement à une autre catégorie
de travailleurs.

Les facteurs d’attrait au métier d’enseignant

En général, le métier d’enseignant selon les chercheurs en sciences sociales fait recours
nécessairement à une disposition naturelle ou acquise qui crée une pulsion ou un appel irrésistible,
un attachement farouche et donne de la facilité à exercer le métier librement choisi. Dans cette
ligne, Gado (2013) identifie chez la plupart des enseignants, certains facteurs qui suscitent l’attrait
pour le métier d’enseignant. Il retient entre autres : les salaires réguliers, les vacances, une certaine
sécurité d’emploi, les collègues de travail.

Mais au-delà de tout, l’amour des enfants doit être primordial. A cet effet, Macaire (1979) estime
que « quiconque aime les enfants et possède, par surcroît, le goût de l’action réfléchie, ne
manquera pas de se plaire dans l’enseignement » (p.45). C’est dire aussi que l’enseignant reste
responsable visà-vis des enfants. D’ailleurs, Meirieu (2007) souligne que la responsabilité
personnelle est primordiale dans l’éthique. Pour lui, « l’éthique c’est, en effet, ce qui renvoie à ma
responsabilité propre, à la manière dont je suis capable d’offrir à l’autre la possibilité d’une
rencontre, le bonheur de comprendre et la joie de savoir ». En d’autres termes, l’éducateur a le
devoir de susciter le désir d’apprendre, le goût de l’effort et la disponibilité à apprendre. En un mot,
la réussite de son métier dépend de l’engagement, de sa capacité d’accueil des apprenants, de sa
compétence d’animation et de l’application de l’éthique ainsi que de son grand sens de
responsabilité.

Enseignant : Un homme responsable

La responsabilité de l’éducateur découle de sa mission même et n’a d’égal que la grandeur de celle-
ci. En tant que bâtisseur de l’humanité pour la part qui lui revient dans ce domaine, la mission de
l’éducateur le place devant une responsabilité qui n’a de limite ni dans le temps ni dans l’espace
d’autant plus qu’elle fait partie intégrante de son choix : « le maître doit être conscient des
responsabilités qu’il assume en embrassant la carrière d’enseignant » (Macaire F. 1979, p.46). La
responsabilité dans son sens moral suppose une attitude qui fait qu’on est conscient de tous les actes
qu’on pose, sachant qu’on devrait en rendre compte en cas de nécessité et même en assumer les
conséquences positives ou négatives. Cette lourde responsabilité revêt un caractère
pluridimensionnel et présente, de ce fait, les exigences, les difficultés et la délicatesse d’un métier
où aucune erreur n’est permise.

-16-
Enseignant : Un homme digne

L’enseignant est un éducateur, c’est-à-dire un homme qui a pour souci premier la formation
complète et harmonieuse des êtres humains qu’il a à sa charge. C’est un être qui se distingue par sa
générosité, son dynamisme, sa façon de faire et d’agir. Il est donc l’exemple vivant de la dignité
elle-même, et ceci, en tous lieux et en toutes circonstances. Il doit être capable d’un jugement sûr
qui fasse de lui un exemple positif.

De ce fait, l’enseignant mettra tout en œuvre pour ne pas trahir cette confiance placée en lui. Ainsi,
aux yeux de l’apprenant, il apparaît comme le devoir incarné et personnalisé. Il est tenu de servir
partout où besoin se fait sentir, quelles que soient les difficultés qu’il rencontre et l’idée que les
autres se font de lui. Un employé peut se permettre de ne pas aller au travail, sans que cela ait un
effet sur son entourage, sans que l’attention du public ne soit attirée. Lorsqu’un enseignant est
absent, c’est tout l’établissement et même toute la localité qui est au courant. Les élèves
abandonnés, bavardent et attirent l’attention des classes voisines ; une fois de retour à la maison, ils
rendent fidèlement compte du scandale qu’ils auront vécu à leurs parents et à toute la communauté
(Tsafak, 1998). L’enseignant demeure très surveillé par tous.

Pour Desamais et Gineste (1963), personne n’est obligé de se faire éducateur. Mais celui qui choisit
de le devenir doit envisager avec gravité toute l’étendue de ses devoirs, toutes les difficultés de sa
charge et en accepter, sans arrière-pensées, toutes les conditions. On ne saurait parler de bons
enseignants sans vocation, sans une foi qui soutient et qui élève, sans une volonté absolue de se
consacrer entièrement à l’éducation.

Par ailleurs, l’enseignant(e) se garde de toute forme de discrimination en rapport avec la nationalité,
l’appartenance ethnique, le niveau social, la religion, les opinions politiques, l’infirmité, la maladie,
etc. Il manifeste le même degré de considération à tous les apprenants. Il soutient les parents dans
leur tâche éducative en restant à leur écoute et en s’efforçant de maintenir le dialogue. Il expose
concrètement ses objectifs pédagogiques et sait au besoin les adapter aux situations particulières des
apprenants. Enfin, il n’abuse pas du pouvoir que lui confère sa profession à l’endroit de l’apprenant,
ni des parents, etc.

CONCLUSION

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En définitive, l'enseignant n'est pas un homme extraordinaire ; il n'est pas non plus un homme
ordinaire. Nous avons eu l'occasion de le comprendre. Il est du service public, agit sur les âmes,
éduque et forme des générations entières. Il reste un bâtisseur de la nation, un socle du
développement. Il doit alors s'occuper de son travail, accomplir sa mission avec amour, zèle et
sagacité. Il mérite une honorabilité qu'il doit défendre chaque jour. Aimer son travail et les
apprenants comme soimême, tel doit être son leitmotiv. Ensemble, redorons alors nos blasons pour
faire reconnaître l'image de l'enseignant d'hier : « l'homme correct, consciencieux, laborieux,
studieux, dévoué et cultivé». Car, il devient de plus en plus un coach. Pour ce faire, il importe que
l'enseignant agisse en professionnel tout en suivant les normes éthiques dans l'exercice de ses
fonctions.
En somme, la formation à l'éthique constitue un réel atout dans la réalisation de la personne
humaine d'autant plus que l'éthique joue un rôle primordial dans la structuration de la
personnalité, de l'épanouissement de l'homme et de la qualité de ses relations humaines dans la
société.

-18-
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TABLE DES MATIERES

Avant-propos………………………………………3
Introduction………………………………………..5
Déontologie : sens, enjeux et utilité….…...…….. 6
Ethique…………………………………………….11
Quelques qualités de l’enseignant.......................17
Mission de l’enseignant………………………….18
La vocation professionnelle……………………..22
La conscience professionnelle…………………..24
Les devoirs de l’enseignant……………………..34
L’enseignant : un homme de culture…………...44
La maîtrise de soi…………………………………51
La vie sociale de l’enseignant…………………...53
Les facteurs d’attrait au métier d’enseignant….63
Enseignant : Un homme responsable ……….....65 Enseignant : Un homme digne……………….... 66
Conclusion………………………………………...69
Références bibliographiques…………………… 71
Table des matières………………………………..79

Dépôt légal : N° 10469 du 06 /07/2018


Bibliothèque Nationale du Bénin 3èmetrimestre

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