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THEORIES ET APPROCHES 

Définition de dictionnaire  :

Théorie : Ensemble organisé de principes, de règles, de lois scientifiques visant à décrire et à expliquer un


ensemble de faits.

Selon Larousse

Définitions des spécialistes  :

Théories d’apprentissage : « Un processus systématique orienté vers l’acquisition de certains savoirs, savoir-
faire, savoir-être et savoir-devenir ».

Selon Ketele (1989)

Apprentissage : « un processus interactif dans lequel les gens apprennent les uns des autres »

Selon Bruner (1996)

 Les théories d’apprentissage sont un ensemble organisé de principes expliquant la manière dont les
individus acquièrent, conservent et se remémorent les connaissances au cours de l’expérience
d’apprentissage. 

1. Le béhaviorisme  :

-Le behaviorisme est l’une des grandes théories de l’apprentissage et d’ailleurs la première à avoir fortement
marqué les sciences de l'éducation. Cette théorie qui a dominé les recherches en psychologie durant la première
moitié du 20ème siècle, a influencé aussi les pratiques pédagogiques. La psychologie est devenue, avec le
behaviorisme, concept créé en 1913 par l'américain Watson à partir du mot « behavior » signifiant
comportement, la science du comportement.

Alors, on peut dire que c’est «  le fait de faire émerger des renforcements positifs en cas de bonnes réponses et
des renforcements négatifs pour rectifier les erreurs. L’apprentissage s’opère alors chez l’apprenant par le biais
d’essais-erreurs» (Carré & Mayen, 2019).

Selon les béhavioristes, les processus cognitifs de l’individu constituent une « boite noire » à laquelle
l’enseignant n’a pas accès. Par conséquent, pour évaluer l’apprentissage, l’enseignant doit se contenter de se
centrer sur ce qui est observable, à savoir les comportements de l’apprenant. Le comportement dont il est ici
question n’est pas une attitude ou une manière d’être de l’apprenant, mais la manifestation observable de la
maîtrise d’un savoir. C’est lui qui permettra de s’assurer que l’objectif visé est atteint. De cette façon, si l’on
privilégie l’acquisition d’automatismes et de réflexes, enseigner revient à inculquer des comportements, des
attitudes, des réactions, ou encore des gestes professionnels. Pour les enseignants, cela nécessite de formaliser
leurs objectifs pédagogiques en vue de les communiquer à leurs apprenants (Carré & Mayen, 2019). De ce fait,
formuler un objectif pédagogique observable, mesurable, quantifiable, constitue un héritage des théories
béhavioristes.
Le béhaviorisme et l’enseignement des langues.

Selon Skinner l’activité langagière constitue un comportement observable parmi tant d’autres. Ainsi il
considérait dans son ouvrage, consacré exclusivement au langage, Verbal Behavior (1957), que " la connaissance
d’une langue ne saurait être décrite qu’à partir des comportements et des productions linguistiques observables
et que son apprentissage doit avoir pour objectif, avant tout, de mettre en place de tels comportements et
productions"

(Galisson et Coste, 1976).

A travers les lois de l’apprentissage évoquées ci-dessus, le théoricien suggère l’idée de connexion entre un
stimulus et une réponse, et en plus attribue un rôle essentiel à l’environnement.

2. Le cognitivisme :

Contrairement à l’approche béhavioriste, l'approche cognitiviste de l'apprentissage met l’accent sur les facteurs
du processus internes d'acquisition de la connaissance dans le cerveau et accorde beaucoup moins d'importance
aux facteurs environnementaux que l'approche béhavioriste. Elle considère l'apprentissage comme un processus
actif de construction de la connaissance, reconnaît la présence de processus cognitifs complexes dans
l'apprentissage, la nature cumulative de l'apprentissage et le rôle des connaissances antérieures. L'approche
cognitiviste s'intéresse à la représentation et l'organisation des connaissances dans la mémoire et elle se
préoccupe de l'analyse de la tâche d'apprentissage et de la performance en termes de processus cognitifs
impliqués dans l'apprentissage. Au contraire des théories béhavioristes, les théories cognitivistes du traitement
de l'information décrivent l'apprentissage comme une série de transformations de l'information qui s'opèrent à
travers les structures du cerveau, d’où l’importance de se pencher sur son anatomie et son fonctionnement.
«  Au cours de l’apprentissage, un jeu d’échanges a donc lieu entre la mémoire à court terme, d’une part, et la
mémoire à long terme, d’autre part. La première permet l’encodage de l’information et la mise en œuvre de
stratégies de récupération, afin d’accéder aux informations stockées dans la seconde. Cette dernière, quant à
elle, contient les expériences, compétences et connaissances sur le monde.
(Atkinson & Shiffrin, 1968 »
Les apprenants selon les cognitivistes sont des participants actifs dans le processus d’apprentissage. De même, ils
utilisent diverses stratégies pour traiter et construire leur compréhension personnelle du contenu. Les élèves ne
sont plus seulement des destinataires que les enseignants remplissent de connaissances. Mais ils sont des
participants actifs à l’apprentissage.

3. Le constructivisme :

Le constructivisme se base sur l’idée que les gens construisent activement leurs propres connaissances.
Par ailleurs, la réalité se détermine par leurs expériences en tant qu’apprenant.  Les apprenants utilisent
essentiellement leurs connaissances antérieures comme base et s’en servent avec de nouvelles choses
qu’ils apprennent. Ainsi, les expériences individuelles de chacun rendent leur apprentissage unique. 

La théorie du constructivisme est importante pour les enseignants, car il influence la façon dont tous les
élèves apprennent. Les enseignants qui comprennent la théorie de l’apprentissage constructiviste
admettent que leurs élèves apportent chaque jour leurs propres expériences uniques en classe. En
d’autres termes, leurs antécédents et leurs connaissances antérieures ont un impact sur leur capacité à
apprendre.
« Dans cette perspective, ce n'est donc pas la complexification du savoir de l'élève qui prime mais plutôt
l'amenuisement de l'écart entre ce qu'il sait et le savoir à transmettre, comme le montrent les analyses
d'épisodes d'enseignement effectuées, entre autres »

Par Bauersfeld (1980) et Voigt (1985).

Il est clair que ce modèle considère qu’apprendre se fait par la construction de l’apprenant. Il s’oppose à la fois
au transmissif (modèle de l’empreinte), en y développant l’idée que les connaissances se construisent par ceux
qui apprennent, et au béhaviorisme, puisqu’il développe l’idée que les connaissances sont réappropriées par
l’apprenant. L’accommodation est quant à elle le processus inverse, c’est à dire qu’elle correspond au fait de
changer sa structure cognitive pour intégrer un nouvel objet ou un nouveau phénomène. Le but de ces processus
est alors de faire face à un déséquilibre, amenant une déconstruction, afin de pouvoir atteindre un état
d’équilibration, par le biais de l’autorégulation des structures cognitives. Autrement dit, l’apprentissage est un
processus dynamique qui survient à cause d’un déséquilibre entre l’apprenant et son environnement (Carré &
Mayen, 2019).

Tout comme les cognitivistes, Piaget a donc fortement contribué à l’ouverture de la « boîte noire » et au
déplacement de l’attention des pédagogues vers les processus cognitifs à l’œuvre chez l’apprenant. Celui qui
apprend n’est donc pas simplement en relation avec les savoirs qu’il emmagasine (modèle de l’empreinte) ou
qu’il automatise (modèle béhavioriste) : il comprend et organise son monde au fur et à mesure qu’il élabore des
connaissances, en s’adaptant. Cette capacité d’adaptation s’appuie sur deux processus d’interaction de l’individu
avec son milieu de vie : l’assimilation et l’accommodation.

 L’assimilation : consiste à interpréter les nouveaux événements à la lumière des schèmes de pensée déjà
existants.
 L’accommodation : est quant à elle le processus inverse, c’est à dire qu’elle correspond au fait de
changer sa structure cognitive pour intégrer un nouvel objet ou un nouveau phénomène.

4. Socioconstructivisme :

Initié par les travaux de Lev Vygotski, dès 1960, le socioconstructivisme reprend les idées principales du
constructivisme de Piaget, en y ajoutant la dimension sociale des apprentissages.
Cette approche met davantage l’accent sur l’importance de l’environnement social et culturel dans
l’apprentissage. Si la construction d’un savoir est personnelle, celle-ci s’effectue toujours dans un cadre social.
Effectivement, l’apprenant n’est pas seul : il est entouré d’autres personnes qui ont un impact sur lui et le
développement de ses connaissances.
Le socioconstructivisme insiste sur le caractère social des interactions du sujet avec l’objet. Même celles qui
semblent les plus individuelles Cela ne veut pas dire que la pensée et les connaissances ne sont pas
personnalisées, mais bien que cette personnalisation est toujours marquée socialement. Même l’individualisme
ou l’anarchisme sont marqués socialement, car ils découlent des interactions sociales et des valeurs d’une
société. Par contre, en même temps et jusqu’à un certain point, chacun peut être individualiste, anarchiste ou
autrement à sa manière. Le socioconstructivisme dérive du constructivisme, dont il reprend dans l’essentiel la
théorie du connaître, tout en insistant sur l’importance des interactions sociales et du marquage social. Dans le
perspectif socioconstructiviste, l’adulte construit des connaissances dans des situations et des contextes sociaux
qui influent sur ses constructions personnelles. Ces dernières participent de la nature sociale des situations et
des contextes.
LES APPROCHES

Définition de Larousse  :

Approche : action, manière d'aborder un sujet, un problème.

Définition de spécialiste  :

Approche qui consiste à organiser les ressources en les regroupant autour des caractéristiques et des besoins
communs présentés par les populations visées.

(Dictionnaire actuel de l’éducation, 2005, p. 118.)

I. La méthode traditionnelle :

La pédagogie traditionnelle est basée sur l’idée que les enseignants sont ceux qui devraient fournir des
connaissances et des informations à leurs élèves. Les élèves doivent écouter, prendre des notes et poser des
questions si nécessaire. C’est une philosophie éducative qui met l’accent sur l’importance de la discipline, de la
mémorisation par cœur, et de la répétition. Cela implique également l’utilisation de cours magistraux, de
manuels et de devoirs pour enseigner aux étudiants.

La pédagogie traditionnelle désigne une approche transmissive, normative, s’inscrivant dans une vision
d’ingurgitation, de bourrage de crâne ou la tête bien pleine, de la soumission à la parole (obéissance aveugle)
plaçant ainsi l’enseignant au centre de l’action pédagogique. D’où il suffit à l’enseignant d’exposer, d’exprimer le
savoir pour qu’il puisse s’imprimer dans la tête de l’apprenant. L’enseignant est pris pour un dépositaire du
savoir, la tache de l’apprenant est d’écouter et de reproduire ce que dit l’enseignant.

En somme, la pédagogie traditionnelle, est celle du savoir, du modèle, de l’autorité, de l’effort, de


l’individualisme et de sanction.

II. L’approche communicative :

L'Approche Communicative est un terme de la didactique des langues correspondant à une vision de
l'apprentissage basée sur le sens et le contexte de l'énoncé dans une situation de communication. Cette
approche s'oppose aux visions précédentes s'attardant d'avantage sur la forme et la structure des langues que
sur le contexte. Il est important d'étudier cette opposition au sein des théories linguistiques afin de mieux
comprendre le concept d'Approche Communicative.

L'Approche Communicative dans l'enseignement des langues voit le jour en pleine période structuraliste où les
pédagogies béhavioristes étaient en plein essor. Si les méthodes audio-orales et audio-visuelles des années 60-
70 offraient l'apport de nouvelles technologies en cours de langues, elles puisaient encore beaucoup dans des
approches structuralistes traditionnelles. Le béhaviorisme consistait à introduire des structures toutes faites qu'il
fallait répéter puis consolider grâce à un processus de stimulus du professeur et de réponse de l'apprenant. Des
exercices structuraux appelés "drills", servaient à rebaisser les éléments appris par une pratique intensive sur un
point de grammaire précis.

Dans l'approche communicative, il ne s’agit plus de s'attarder sur des structures grammaticales à apprendre par
cœur, mais avant tout sur le sens de la communication. Une question posée par le professeur ne donnera pas
lieu à une seule et unique réponse contenant une structure syntaxique précise, mais laissera la liberté à
l'apprenant de choisir parmi une quantité de réponses possibles selon le message qu'il désire faire passer. Ainsi
le cours de langues n'est plus un cours magistral où seul l'enseignant détient le savoir et la bonne réponse. Il
devient une séance interactive ou le contexte de la communication est mis en valeur. De plus, les supports
étudiés ne sont plus crées artificiellement pour la classe avec le nombre exact de structures à assimiler mais ils
sont choisis parmi une source vaste de documents authentiques (extraits littéraires, articles de journaux,
émissions de radio, clips vidéos, etc.)

III. L’approche par objectif :

L’approche Par Objectifs fait partie des méthodes co-actives dans le sens où il y a deux actions articulées dont
l’une détermine le déroulement de l’autre, celle du formateur et celle de l’élève. L’activité de l’élève est requise
mais guidée de l’extérieur. L’élève est actif mais sous un contrôle externe.

La deuxième acceptation est plus large et floue. Cet approche n’est pas incompatible avec les méthodes qui
prennent en compte les opérations mentales, les processus de raisonnement, l’influence de l’environnement
social, … pour lesquelles l’acte d’apprendre est beaucoup plus que l’association d’un stimulus et d’un
comportement observable.

La définition d’objectifs est une technique qui permet de :

 Construire des référentiels de formation ou d’évaluation avec la préoccupation de mettre en évidence


les compétences visées en référence à la situation professionnelle, sociale ou culturelle.
 De rendre explicites les buts de la formation pour tous les partenaires
 L’apprenant qui peut choisir une formation en connaissance de son but, peut évaluer sa progression
 Le commanditaire de la formation qui peut négocier précisément les résultats visés
 Le formateur qui peut contractualiser les attendus avec l’apprenant et le commanditaire.
 Evaluer de façon pertinente et explicite les résultats de la formation.
IV. L’approche par compétence :

L’approche par compétence ou APC est un mode d’enseignement fondé sur l’idée que les apprenants peuvent être
évalués sur la base de ce qu’ils font et savent, et pas seulement sur ce qu’ils savent ou font mal.

Par ailleurs, cette nouvelle approche pédagogique ne se limite pas à évaluer les étudiants et à leur donner une note.
Il s’agit de donner à chaque élève un retour personnalisé et des opportunités d’améliorer ses compétences afin de
maîtriser la matière.

En plus, l’approche par compétence est différente des méthodes d’apprentissage traditionnelles, car les
compétences sont mesurées par ce que l’apprenant fait et sait plutôt que par ce qu’il sait ou fait mal.

Les principes de cette approche :

 Tout d’abord, la maîtrise des compétences doit précéder l’intégration des connaissances, où la maîtrise peut
avoir lieu dans un cadre indépendant ou collaboratif.
 Ensuite, les élèves doivent être soutenus dans des tâches qui sont délibérées, stimulantes et engageantes — mais
pas trop difficiles — où il y a une réflexion active sur leurs progrès et leur développement tout au long de la
tâche.
 Enfin, les apprenants doivent être engagés dans des tâches qui ont du sens dans le contexte de leur vie et de leur
communauté en général, où ces tâches peuvent également conduire à des changements profonds dans la vie des
apprenants et des communautés pour le mieux-être de tous de manière égale.

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