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et éducation aux
valeurs
LE- FRANÇAIS SECONDAIRE- SEMESTRE 5
COURS DU PR. SOUAD REGRAGUIED
Références
• Enseigner les valeurs : conditions pour une éducation morale dans les EPLE
Jean-Christophe Torres
« Tout ce qui peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut pas parler, il
faut garder le silence » notre le philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein ( Tractatus
Logico-Philosophicus, 1922 )
Alors c’est quoi enseigner? Quel est le sens de cette activité particulière ?
Toute forme d’enseignement même celle qui fait le parie des méthodes actives est un
mode d’intervention qui est marqué par la dissymétrie entre celui qui sait et celui qui ne
sait pas encore; et envisager sous cet angle l’éthique qui apparait comme un mode de
régulation de la relation enseignant / enseigné.
Déontologie et éthique du métier de l’enseignement
Donc l’éthique est un mode de régulation de relations sociales au même type que le droit et les
usages sociaux.
Il est à montrer en plus qu’une posture éthique du professeur participe de plein droit au
développement psychologique et intellectuel de l’élève.
La professionnalisation du métier de l’enseignant qui a eu ses débuts dans les années 90 en Europe
par exemple s’est pensée sur le seul signe de la technicité. La grande querelle dans les IUFM
( Instituts Universitaires des Formations des Maîtres) à cette époque c’est comment peut-on
différencier le pédagogique du didactique et nous ne parlions point d’éthique.
.
Notion d’éthique enseignante
On peut partir d’une notion qui a fait ses entrées assez récemment dans les
programmes de l’enseignement moral et civique c’est la notion « d’estime de soi » à
ne pas réduire à une confiance en soi ou à un sentiment d’efficacité comme le font
beaucoup de psychologues.
Si l’on demande, écrit Ricoeur, à quel titre le soi est déclaré digne d’estime, il faut
répondre que c’est à celui de ses capacités. Le discours du je peux et certains
discours en je mais l’accent principale est à mettre sur le verbe, sur le pouvoir faire.
Notion d’éthique enseignante
Cela signifie que l’estime de soi est lié à nos capacités d’agir ( capacité à lire , à
écrire, à philosopher, à disserter, etc.
Donc dire que l’estime de soi est lié à nos capacités d’agir c’est dire quelque chose
d’essentiel. C’est déjà dire qu’on ne s’estime pas de manière immédiate mais c’est en
estimant les actes des actions que l’on pose que l’on apprend à s’estimer.
Dire de l’estime de soi qu’il est lié à nos capacités d’agir c’est dire aussi que
l’estime de soi est inséparable de l’estime de l ’autre. Parce que en s’estimant soi
même ( essayer de réfléchir, organiser, disserter…) ce n’est rien d’autre que notre
propre humanité.
Notion d’éthique enseignante
Selon Paul Ricoeur, l’estime de soi n’a rien avoir avec l’égoïsme qui est un sentiment
naturel immédiat ( déjà là);
Pour résumer tout ce qui a été dit précédemment, nous citerons les trois éléments
suivants:
1. Justice
2. Bienveillance
3. Tact
Notion d’éthique enseignante
Il faut donc montrer comment la justice se décline de double manière; parce qu’un
professeur peut se rapporter à un élève de double manière: il se rapporte à un
élève comme un sujet de droit ( sachant que le droit de l’enfant existe depuis bien
longtemps et le de droit de l’élève depuis 89.)
Le maître dans ce cas respecte juste les textes, les règles il n’est pas au-dessus des
droits
La justice
Il ne s’agit pas de formalisme ici; c’est l’assurance donnée que tous les élèves
seront traités de la même manière c’est-à-dire dans le respect de leurs prérogatives
même quand ils seront sanctionnés( car il arrive que les élèves fassent des bêtises).
Être juste pour un professeur c’est respecter la légalité ( respecter les textes ,
respecter ce qui est légal); et envisager sous cet angle là qu’ils ont les mêmes droits
les uns les autres ( le droit à la parole, le droit d’être accueilli, le droit au respect…)
La justice
Les élèves apparaissent très différents les uns des autres ( des sujets qui n’ont pas
les mêmes motivations, les mêmes désirs, qui n’ont pas les mêmes envies de
réussir, qui n’ont pas les mêmes chances, les mêmes étayages, les mêmes
soutiens, les mêmes aides dans famille…)
La justice
-Egalité dans les attentes , dans les visées, dans les objectifs;
- Inégalité dans les moyens, dans les soutiens, dans les appuis
= Inégalité dans l’accompagnement ( au nom des difficultés d’apprentissage,
certes contingentes mais bien réelles)
En gros, la justice ne se manifeste pas seulement dans le moment de l’évaluation ;
qu’on dit qu’elle doit être positive mais qu’elle s’inscrit plus fondamentalement
dans l’organisation même de l’acte d’enseigner.
La justice est une vertu fondamentale pour un enseignant; elle a besoin de deux
autres vertus ( la vertu de la bienveillance et le tact) pour qu’on puisse parler de
présence éthique.
Qu’est-ce que nous entendons par présence éthique?
La présence est d’abord un art d’être présent à soi, aux autres, être en résonnance
avec la classe, avec le groupe avec lequel on travaille;
La présence c’est aussi un art d’être au présent, d’être
là, ( et que nous ici, maintenant, d’être dans l’immédiat d’actualité de ce qu’il se
dépolit) être « disponible »;
La présence c’est une manière d’être, mieux dire c’est une manière
D’habiter la classe.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le grand philosophe Emmanuel
Levinas, qui dans un ouvrage emblématique » Totalité et infini »
écrit:
« Le premier enseignement d’un enseignant c’est sa présence
même d’enseignant. »
- La vertu de la bienveillance:
A ne pas confondre avec la complaisance, car il ne s’agit pas de plaire, il s’agit
de prendre soin, de comprendre que celui qui me fait face est fragile et
vulnérable. ( un regard, un sourire, un geste, um mot peuvent suffire); Le
bienveillant veille au bien être.
La bienveillance fait partie de l’équipement étique d’un professeur parce qu'elle
nous invite à apporter à l’élève en difficulté, dans la dissolution et parfois même
dans la souffrance une forme de réconfort.
Le tact
- Le tact:
- Il est à noter que la notion du tact se trouve indiscutablement dans beaucoup de
métier du soin, de la médecine et que le monde de l’enseignement ignore le tact.
On peut recopier les principes et les préceptes de la civilité pour en faire des
recueils, des traités. On a fait d’ailleurs beaucoup de recueils au 17 -ème siècle sur
la civilité.
Le tact, contrairement à la civilité, n’est pas une habilité relationnelle; c’est une
vertu éthique et morale car il se manifeste au tact la sensibilité à autrui où
s’esquissent les premiers mots peut être les premiers silences d’une éthique de la
parole.
Le tact c’est la vertu du comment: comment on fait les choses, comment on les
dit et en éducation c’est la manière dont on dit et dont on fait les choses.
Justice, bienveillance et tact, l’éthique enseignante doit nouer ces trois vertus.
- La Justice parce qu’elle est reconnaissance des droits et des mérites ( faire
attention au collectif aux équilibres);
- La bienveillance parce qu’elle prête attention à la fragilité et la vulnérabilité ( à
la personne singulière);
- Le tact parce que c’est le souci du lien ( le souci den la relation elle-même).
Donc l’ » exemplarité professorale » n’est rien d’autre que la fidélité à ces trois
grands principes éthiques.
« Une autre erreur que j’ai combattue mais qui ne sortira jamais
des petits esprits c’est d’affecter toujours la dignité magistrale et
de vouloir passer pour un homme parfait dans l’esprit de votre
disciple.
Montrer vos faiblesses à votre élève si vous voulez le guérir des
siennes qu’il voit en vous les mêmes combats qu’il éprouve et qu’il
apprenne à se vaincre à votre exemple. »
Ce qu’on peut comprendre de Rousseau c’est que l’exemplarité n’est pas à
penser du côté de la perfection, du côté d'une impossible perfection.
Il a été prouvé que la perfection n’est pas éducative et que la perfection est à chercher
dans une fidélité silencieuse en quelques grands principes éthiques:
Et c’est cette même fidélité sans emphase, fidélité obstinée à quelques principes
éthiques qui rend un professeur respectable aux des ses élèves qui rend un père ou
une mère respectable aux yeux des ses enfants.
L’exemplarité professoral est une exemplarité ordinaire , elle n’appelle personne
à être un surhomme, ou une surfemme.
L’éthique du professeur, du maître n’est pas l’éthique du héros, n’est pas celle du
saint non plus; mais il n’est pas moins pour autant souvent fragile ou tjrs
vacillante car il y a dans le métier du professeur quelque chose de sésif ( faire,
refaire, encore refaire, tjrs refaire) l’usure du même.
L’usure du même est le défit du temps ( rester fidèle); et pour
relever ce défit pour se maintenir dans une forme de constance
éthique, il faut pouvoir prendre appui sur le comportement
respectable, honorable d’une grande majorité de collègues mais il
faut aussi appui sur un cadre déontologique claire.
Trop
de normes rendraient la déontologie peu
maniable, peu opératoire. La sobriété : c’est une
question d’efficacité.
3. Principe d’abstention
Questions