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Dans ce chapitre, nous allons parler du cadre théorique qui est constitué des théories sociologiques, de

la revue de littérature, de la définition des concepts et du cadre méthodologique constitué du choix du


site, de l’échantillon et de celui des outils et techniques de collecte des données.

Section I : Cadre théorique

Paragraphe I : Les théories sociologiques

Notre souci dans ce paragraphe est d’identifier la ou les théories sociologiques qui pourraient
interpréter ces bons résultats des EVHV et cette motivation des parents d’accompagner ces enfants.

Ainsi, la théorie l’écologie du développement humain de Bronfenbrenner et celle sur la stigmatisation


de Goffman.

A. la théorie l’écologie du développement humain de Bronfenbrenner

Bronfenbrenner a développé sa théorie à partir de la théorie du développement social de


Vygotsky. Selon Vygotsky les interactions sociales sont essentielles pour le développement de
l’intelligence : il s’agit de la théorie du développement social. Cette théorie met l’accent sur le rôle de
la culture, des interactions sociales et du langage dans le développement cognitif de l’enfant. La
théorie de Vygotsky est soutenue par deux idées : le « MKO » (More Knowlegeable Other) et la Zone
Proximale de Développement. Le MKO est une personne qui possède une connaissance, une maîtrise
plus élevée que celle de l’apprenant. La zone proximale de développement représente la différence
entre ce qu’un enfant peut accomplir seul et ce qu’un enfant peut accomplir accompagné et encouragé
par un MKO. Bronfenbrenner reprendra ses idées à propos des rôles prépondérants de la culture (le
relativisme du développement de l’enfant), des interactions sociales et de l’accompagnement. De Kurt
Lewin (1890-1947) est un des pères fondateurs de la psychologie sociale, Bronfenbrenner retient
l’idée que le comportement est fonction des interactions entre les personnes et leur environnement. La
pensée de Bronfenbrenner s’inscrit aussi dans les courants de pensées socio-constructiviste et
systémique. Enfin, Urie Bronfenbrenner se démarque par son choix d’une observation naturaliste face
aux méthodes expérimentales. Pour lui, l’observation naturaliste l’emporte, car elle appréhende
l’enfant dans un contexte réel où le chercheur ne peut manipuler les variables.

La théorie de Bronfenbrenner repose ainsi sur l’environnement, au sens large, influence le


développement de l’enfant. « L’écologie du développement humain implique l’étude scientifique de
l’accommodation progressive et mutuelle entre un être humain qui grandit et les changements des
propriétés des milieux dans lesquels la personne vit ; étant donné que ce processus est influencé par les
relations entre ces milieux et les contextes qui les englobent ». Pour mieux appréhender cette étude,
Bronfenbrenner développe ‘’une taxonomie des environnements emboités’’. L’environnement de
l’enfant à l’image d’une ‘’poupée russe’’, est représenté comme une série de milieux emboîtés les uns
dans les autres. Le développement de l’enfant se produit dans l’interaction de quatre types
d’environnements : le microsystème, le mésosystème, l’exosystème et le macrosystème.

Le microsystème se réfère à l'environnement immédiat dans lequel l'individu évolue. On note par
exemple le degré de participation de l’enfant et du parent, selon que l’enfant ou le parent y sont
directement acteurs et impliqués. Un microsystème est composé de trois éléments qui permettent
d’observer le développement de l’enfant : les patterns d’activités exprimés par le langage verbal et
non-verbal, les détails dans les activités et les interactions dans lesquelles l’enfant s’engage. « Un
microsystème est un pattern d’activités, de rôles et de relations interpersonnelles vécu par la personne
en développement dans un contexte qui possède des caractéristiques physiques et matérielles
particulières ». Dans le contexte du suivi parental des élèves avec un handicap visuel, cela peut inclure
la relation entre les parents et l'enfant, les interactions avec les enseignants, les pairs et les autres
membres de la famille. Les parents jouent un rôle clé dans ce microsystème en fournissant un soutien
émotionnel, en encourageant la participation scolaire, en adaptant l'environnement à l'enfant et en
cherchant des ressources pour favoriser son apprentissage.

Un mésosystème est un groupe de microsystèmes en interrelation par le truchement d’échanges et de


communications. Il peut s’agir d’interactions face à face, mais aussi d’échanges de courriers, de
communications téléphoniques, … Le mésosystème se concentre sur les relations et les interactions
entre les différents microsystèmes auxquels l'individu est exposé. Dans le contexte du suivi parental
des élèves vivant avec un handicap visuel, le mésosystème peut inclure la communication entre les
parents et les enseignants, les rencontres scolaires, les collaborations entre les professionnels de la
santé et de l'éducation. Une communication fluide et une coordination entre ces différents
microsystèmes sont essentielles pour assurer un soutien cohérent et adapté à l'enfant.

Un exosystème réfère aux milieux qui ont une influence sur le développement de l’enfant, mais où les
acteurs des microsystèmes ne sont pas directement influents. Par exemple, l’organisation du travail du
père, les règlements internes du conseil de classe, … Ces exosystèmes influencent le développement
de l’enfant par la définition de règles (alimentation de l’enfant), de normes (obligation scolaire) ou par
leurs effets sur la qualité de vie de la famille (stress du travail). L’influence des exosystèmes peut
augmenter le potentiel de développement de l’enfant s’il existe des liens favorisant la participation des
acteurs du microsystème dans l’exosystème afin, par exemple, d’influencer les prises de décisions en
faveur d’un fonctionnement optimal du microsystème. Autrement dit l'exosystème fait référence aux
influences indirectes qui ont un impact sur le développement de l'individu. Dans le contexte du suivi
parental des élèves avec un handicap visuel, cela peut inclure les politiques éducatives, les ressources
communautaires disponibles, les services de santé, les associations de parents d'élèves, etc. Les parents
peuvent être amenés à naviguer dans cet exosystème pour accéder à des ressources, des services
spécialisés et des soutiens qui peuvent contribuer au rendement scolaire de leur enfant.
Enfin, un macrosystème englobe l’ensemble des autres systèmes. Il s’agit des « patterns » qui
définissent les formes de la vie en société. Par exemple, il existe un macrosystème politique (la social-
démocratie), économique (le libéralisme), moral (judéo-chrétien), … On peut l’assimiler à la culture
définie comme une grammaire du social, c'est-à-dire un ensemble de règles, parfois tacites, qui
prédisposent l’utilisation du langage. Il s’agit de « tout ce qui va de soi » qui donne une forme globale
à l’ensemble des systèmes, mais qui va être actualisé et réinterprété par chaque système. Il se réfère
donc aux valeurs culturelles, aux croyances et aux systèmes plus larges qui influencent le
développement de l'individu. Dans le contexte du suivi parental des élèves vivant avec un handicap
visuel, cela peut inclure les attitudes de la société envers le handicap, les politiques d'inclusion
scolaire, l'accès aux technologies adaptées, etc. Les parents peuvent être confrontés à des défis liés à
ces facteurs macrosystémiques et peuvent également jouer un rôle dans la sensibilisation et l'advocacy
pour créer un environnement inclusif et favorable à la réussite scolaire des enfants handicapés visuels.

En appliquant la théorie de l'écologie du développement humain de Bronfenbrenner, nous pouvons


considérer les différentes dimensions environnementales qui influencent le suivi parental des élèves
vivant avec un handicap visuel et leur rendement scolaire. Cela permet de mieux comprendre les
interactions complexes entre les différents systèmes et de développer des interventions et des
politiques holistiques qui favorisent leur développement et leur réussite scolaire

B- la théorie de la stigmatisation de Erving Goffman

Erving Goffman (1922-1982) a basé ses recherches sur les interactions que les individus exercent entre
eux au sein de la société. Dans son ouvrage « Stigmates. Les usages sociaux des handicaps », Il étudie
tout particulièrement le phénomène de la stigmatisation. La théorie de la stigmatisation de Goffman
souligne ainsi les conséquences psychologiques et émotionnelles que les individus stigmatisés peuvent
ressentir en raison de leur différence. Dans le contexte du suivi parental des élèves avec un handicap
visuel, les parents peuvent également faire face à la stigmatisation de la part de la société et même de
l'école. Cela peut avoir un impact sur leur confiance en eux, leur estime de soi et leur capacité à agir
comme des acteurs pleinement engagés dans le soutien à la réussite scolaire de leurs enfants. En plus,
les enfants vivant avec un handicap visuel peuvent également faire l'expérience de la stigmatisation de
la part de leurs pairs et des enseignants, ce qui peut influencer leur rendement scolaire. La
stigmatisation peut conduire à une baisse de l'estime de soi, à un sentiment d'infériorité, à la peur du
rejet et à des difficultés d'adaptation sociale. Les parents peuvent jouer un rôle essentiel dans la gestion
de ces effets en fournissant un soutien émotionnel, des ressources et des stratégies d'adaptation.

Considérant la théorie de la stigmatisation de Goffman au suivi parental des élèves vivant avec un
handicap visuel et leur rendement scolaire, il est possible de mieux comprendre les défis auxquels les
parents et les enfants sont confrontés en raison de la stigmatisation et de développer des interventions
et des politiques adaptées pour soutenir leur bien-être et leur réussite scolaire.

Paragraphe II : Définition des concepts et revue de la littérature

A. Définition des concepts

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