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2ème année
COURS THEORICO-PRATIQUE / TD de
« ANATOMIE FONCTIONNELLE »
Version 2019
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Support de cours Anatomie Fonctionnelle - Psychomotricité - Agnès Servant - Sorbonne Université version 2019
Agnès SERVANT-LAVAL
ENSEIGNEMENT de COURS THEORICO-PRATIQUE / TD
PSYCHOMOTRICITE 2ème année « ANATOMIE FONCTIONNELLE »
Sorbonne Université - Site Pitié-Salpêtrière Septembre 2019
SOMMAIRE :
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Support de cours Anatomie Fonctionnelle - Psychomotricité - Agnès Servant - Sorbonne Université version 2019
5 S’ORGANISER : LES CHAINES MUSCULAIRES ..................................... 34
5.1 PRINCIPE DE CHAINES DE GODELIEVE STRUYF-DENYS (GDS) ................................ 34
5.1.1 Chaînes verticales ................................................................................................................ 35
5.1.2 Chaînes horizontales ............................................................................................................ 36
5.2 PRINCIPE DE CHAINES DE LEOPOLD BUSQUET ........................................................... 37
5.2.1 Chaînes de Flexion - Extension ........................................................................................... 37
5.2.2 Chaînes d’Ouverture – Fermeture ........................................................................................ 38
5.3 CONCLUSION ...................................................................................................................... 39
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Avertissement
Ce contenu de cours d’Anatomie Fonctionnelle, adressé aux étudiants de 2ème année de
Psychomotricité, ne prend tout son sens qu’en lien avec les développements théoriques et les
applications pratiques qui lui sont associés en TD. Ces connaissances doivent s’appuyer avant tout
sur l’expérience.
La lecture de ce support de cours, outre son apport des connaissances correspondant au programme, est
donc prévue pour introduire et faciliter l’expérimentation pratique développée en atelier. Il convient donc
qu’une première lecture, pour chaque chapitre, précède le cours concerné (permettant en outre d’étayer les
développements théoriques directement sur les questions soulevées).
Les brefs paragraphes concernant « les structures alliées du système locomoteur », « l’embryologie » et le
« principe du mouvement spiralé » constituent des compléments d’information ajoutés au programme pour la
seule cohérence du propos et pour la curiosité du lecteur…
Les « rappels » d’anatomie descriptive inclus dans ce cours permettent moins de se « rafraîchir la mémoire »
que d’envisager un autre éclairage des connaissances, d’autres modalités d’approche. Ces rappels ne sont
donc que partiels ; à charge pour l’étudiant de vérifier ses connaissances…..
Ce support de cours manque encore d’illustrations ; pour aider le lecteur dans ses représentations, des
renvois sont proposés vers la page 84 « Références extérieures » indiquant des supports visuels (schémas
ou vidéos) à consulter.
Ces renvois sont signalés dans le texte par ce petit personnage
assorti du chiffre correspondant à la référence proposée ⓿
Un grand merci
à Geneviève Ponton pour sa relecture attentive de ce document et pour la pertinence de ses remarques ;
à Agnès Boucris pour sa collaboration à l’évolution du contenu comme de la forme vers la « version 2013 » ;
à Bernard Bibes pour son aide technique dans la mise en forme du texte ;
à Leila Brusseaux pour ses investigations et ses suggestions de renvois à des supports visuels en « version 2017 ».
1 INTRODUCTION – GENERALITES
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En termes de semestres, les compétences attendues seront :
Premier semestre :
- capacité à faire les liens nécessaires entre la physiologie articulaire, le fonctionnement musculaire et
les données posturales et toniques.
- compréhension de la mobilité dans ses grandes organisations fonctionnelles et dans sa globalité.
Deuxième semestre :
- aptitude à observer une posture ou un mouvement en référence aux lois physiologiques de base
des différentes parties de l’appareil locomoteur.
- capacité à analyser la globalité corporelle selon l’organisation spécifique des tensions musculaires,
zones de fermeture ou pertes de mobilité.
Au sein du cours, une place est laissée aux différentes « articulations » en question avec d’autres champs
d’investigation (développement psychomoteur, tonus et affectivité, expressivité etc…).
Pratique
repérage morpho-anatomique.
mise en application et repérage, sur soi, des principes de mouvement considérés, dans leurs
aspects analytiques aussi bien que globaux.
observation et analyse (par deux ou en sous-groupes) :
- des caractéristiques globales « interpersonnelles » de la région étudiée,
- des postures ou situations propres à mettre en évidence la physiologie de ces structures,
- des différentes mobilités et de leurs amplitudes (tests d’extensibilité / tonicité),
- des multiples organisations « personnelles » repérables (analyse posturale).
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complexe de la ceinture scapulaire
coordinations de base du membre supérieur
gestuelle et « préhensions »
↷ Thorax et Fonction respiratoire
morphologies et mobilités thoraciques
physiologie et dynamiques respiratoires
respiration et liens avec tonus, posture et mouvement
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2 ETRE :
ORGANISATION STRUCTURELLE DU CORPS
Cette forme du corps n’est pas « insensée » et porte en elle le sens de notre
dynamique. Ce sens (orientation aussi bien que signification…), est donné
par l’état, la « matière-même » des éléments corporels, autant que par leur
spatialité et leur géographie.
L’étude de cette constitution du système locomoteur suppose donc un repérage des structures en
présence, des références spatiales précises ainsi qu’un vocabulaire spécifique.
Les références spatiales correspondent à notre espace tridimensionnel ; il est convenu de décrire
les positions relatives des différentes parties du corps selon deux critères :
En revanche, pour chacune des articulations, le mouvement d’un segment par rapport à l’autre
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est toujours un mouvement simple de type rotatoire. Le déplacement dans l’espace de l’extrémité
de l’élément mobilisé s’y fait selon un arc de cercle dont le centre est l’articulation elle-même et
peut être assimilé à celui d’une roue autour de son moyeu. Ces « roues » tournent dans les plans
et selon les axes évoqués plus haut ; en fonction de ces références-là, par convention, les
mouvements de base sont nommés :
flexion / extension : dans le plan sagittal et autour d’un axe transversal, la flexion portant le
segment mobilisé vers l’avant, l’extension vers l’arrière ;
abduction / adduction : dans le plan frontal et autour d’un axe antéro-postérieur avec
éloignement ou rapprochement du segment de l’axe corporel. Les mouvements de l’axe lui-même
dans ce plan sont nommés inclinaisons (droite ou gauche)
rotation latérale (externe) / médiale (interne) : dans le plan transversal et autour d’un axe
vertical (en fait, le plus souvent autour de l’axe long du segment). Les mouvements
de l’axe lui-même dans ce plan sont nommés rotations droite ou gauche. ❶
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dedans/dehors (sensorialités regard et contact, fonction digestive).
Le squelette est constitué de l’ensemble des os, déterminant les segments corporels, ainsi que
des articulations, points « flexibles » entre ces segments.
Les os
La matière de l’os, tout comme celle des dents, est la plus densifiée et la plus minéralisée du
corps ; tous les autres tissus sont de matière organique seule. L’ossature représente une sorte de
« socle minéral » dont la composition même nous relie à une étape ancienne de la matière,
d’avant le vivant, et nous enracine dans une longue chaîne d’évolution.
C’est cette composition de l’os partiellement minérale qui lui confère sa
solidité. Mais si le squelette assure la résistance corporelle, il n’en a pas
moins une certaine « plasticité » minimale, dépendant de la proportion
d’eau dans le tissu osseux. L’os vivant s’apparenterait davantage à du
« bois vert » qu’à du bois mort.
Cette plasticité osseuse, importante chez le nouveau-né, est amoindrie
ensuite par la déperdition progressive d’eau liée à l’âge. L’os supporte
alors moins bien les différentes contraintes et ce phénomène, entre
autres raisons, fait que les fractures sont plus fréquentes chez la Os long spiralé
Dessin de D. Ayoun
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Cette sculpture de l’os se fait donc progressivement au cours de la croissance grâce aux jeux de
pressions et si l’enfant n’accède pas à la verticalisation et à la marche, les renforts des travées du
fémur n’apparaissent pas.
Les articulations
Dans le squelette, les os sont en relation entre eux par l’intermédiaire des articulations, systèmes
de jonctions mobiles. Elles sont « centre de mouvement » pour les segments déplacés ; ce
déplacement se fait en trajectoires courbes. Leur conformation conditionne le type de mobilité des
os en présence, en degrés de liberté de l’articulation (nombre de paramètres de mouvement). Ce
jeu de formes et de trajectoires est complété par les directions d’action des muscles eux-mêmes,
selon les orientations de leurs fibres.
Dans l’analyse du mouvement, l’intérêt est donc porté non pas tant sur les segments de membres
eux-mêmes que sur ces jonctions. Les articulations participent de la dynamique comme de la
posture et l’enjeu, pour elles, est à la fois la liberté de mouvement et la stabilité.
Ce paradoxe d’avoir à concilier des rôles si différents rend le fonctionnement des articulations
plus complexe et donc un peu plus « sensible ». D’autre part, constituant une jonction entre deux
segments, elles doivent répondre et s’ajuster aux sollicitations venant des articulations voisines et
deviennent souvent des lieux d’influences contradictoires et de conflits. Et c’est bien à ce niveau-
là des articulations que s’expriment la plupart des dysfonctionnements ostéoarticulaires, qu’ils
soient d’ordre structurel ou fonctionnel. Les articulations sont par ailleurs très riches en capteurs
proprioceptifs et elles tiennent une grande place dans la perception du mouvement.
Les articulations sont donc les lieux de la rencontre plus ou moins ajustée des segments osseux.
Elles constituent des véritables passages, complexes et sensibles, de réels « espaces
intermédiaires » porteurs de la dimension de relation et où tout le mouvement se joue.
2.2.2 Fascias
Les fascias sont constitués de tissu conjonctif fibro-élastique, de qualité plus résistante que les
fibres musculaires, extensible et plastique mais non contractile. Ils forment les enveloppes des
différentes structures de l’organisme.
La totale continuité de ces membranes dans l’ensemble du corps, comme une toile aux multiples
prolongements, replis, dédoublements ou accolements, fait que, plus que d’enveloppes isolantes,
elles servent de maintien et surtout de lien conducteur entre les différents systèmes.
La toile fasciale est très riche en récepteurs proprioceptifs et participe aux diverses perceptions
constituant la conscience du corps.
Lien des muscles entre eux : le fascia génère une véritable conduction du tonus et du
mouvement et, par suite, une harmonisation des fonctionnements musculaires en chaînes.
Lien entre les structures ostéo-musculaires et les viscères : les viscères sont attachés au
contenant musculosquelettique et il existe entre eux et celui-ci une interdépendance et une
influence réciproque. Un dysfonctionnement de l’un (origine viscérale ou posturale) peut alors
avoir une répercussion sur la mobilité et la fonction de l’autre.
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Ces connexions fasciales prennent la forme de ligaments suspenseurs, d’épaississements ou
d’accolements de feuillets. Elles doivent laisser une mobilité possible entre les différentes
structures au cours des mouvements du corps. Or, le tissu fascial est susceptible de perdre sa
plasticité et sa souplesse, voire de se rétracter, en cas d’adhérences cicatricielles par exemple
mais également en conséquence d’un manque de sollicitation en allongement. Ces
« enraidissements » s’associent souvent aux tensions musculaires chroniques, la fixation du
muscle en position courte étant le résultat de la rétraction fasciale elle-même. Ces circonstances
génèrent de véritables restrictions de mobilité qui peuvent s’installer plus ou moins localement.
La trame fasciale prend différentes formes selon sa localisation, différents noms selon les
éléments qu’elle enveloppe :
pour les organes : plèvre, péricarde, péritoine, etc…
pour les muscles : aponévroses, dont les prolongements forment le tendon d’insertion
pour les articulations : capsules et ligaments
pour le système nerveux : méninges
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le relâchement du tonus correspond à une diminution du niveau de contraction, un retour au
repos et au tonus de base. Elle peut aller jusqu’à un relatif abaissement du tonus de fond en
dessous de son niveau habituel et accompagne le phénomène plus large de détente psychique.
l’étirement correspond à un allongement du muscle et suppose une force extérieure opposée à
son action propre ainsi qu’une relative détente du muscle lui-même. Sa qualité et son amplitude
déterminent le degré d’élasticité du muscle ou son extensibilité, en rapport inverse avec le tonus.
Elle conditionne la souplesse articulaire. Selon le degré de tonicité du muscle étiré, il peut s’agir :
- d’un « étirement passif » s’il y a détente associée, supposant une inhibition relative du
réflexe myotatique.
- d’un « étirement/résistance » si le muscle conserve dans le même temps une relative
tonicité, voire une contraction.
la contraction équivaut à une augmentation de tonus, selon plusieurs modalités en fonction du
rapport tonicité / longueur :
- isotonique concentrique ou « contraction concentrique », avec raccourcissement du
muscle, constituant sa physiologie de base (exemple : soulever une charge)
- isométrique, sans changement de longueur (maintenir une charge en place).
- isotonique excentrique, avec allongement… situation paradoxale apparentée à
l’ « étirement / résistance » (redescendre lentement une charge).
Les contractions isométrique et isotonique excentrique ne peuvent pas être générées par le
muscle lui-même et nécessitent une force extérieure. Cette dernière peut prendre la forme d’une
résistance externe (inertie d’un objet imposant un effort de traction ou de poussée, partenaire,
gravité etc…) ou bien celle de l’action des antagonistes.
L’action de base, isotonique concentrique, fait qu’un muscle contracté/raccourci se trouve toujours
dans « l’angle de fermeture » (rapprochement des segments) du mouvement ou de la position.
Ces différents « états » de contraction du muscle vont donc dépendre de ses conditions de travail
et des actions voisines avec lesquelles il doit composer.
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Le muscle travaille toujours contre un minimum de résistance, laquelle peut néanmoins
devenir une véritable associée du mouvement :
le poids du segment déplacé (gravité)
la tension des antagonistes
une éventuelle force extérieure opposée (objet déplacé, etc…).
En réalité, ces différentes tonicités ainsi que les collaborations évoquées se jouent plus dans des
continuums que selon ces strictes catégories descriptives ; leurs nuances et dosages font toute la
richesse du travail musculaire pour la mobilité.
Les conditions dans lesquelles le muscle travaille sont celles de la construction du système :
↷ les « contraintes structurelles » que sont les conformations articulaires, positions des
Une classification est proposée ici selon quatre principes d’organisation en « groupes
musculaires ». Ils se recoupent entre eux et constituent davantage quatre « points de vue »
nuancés quant à la façon dont les fonctions musculaires peuvent être appréhendées. Chacun
de ces points de vue peut avoir une pertinence particulière dans la perspective d’une analyse
tonique, posturale et dynamique du corps.
musculatures « posturale / dynamique »
Cette différenciation entre musculatures posturale et dynamique tient à leurs fonctions respectives
définies dans le maintien et surtout les adaptations permanentes de la posture d’une part, dans la
mobilité de l’action d’autre part. Elles sont également caractérisées par le type de fibres qui les
composent ainsi que par leur type d’innervation. Elles peuvent en outre être distinguées d’après
certains aspects de leur localisation, forme ou orientation :
- musculature posturale :
- fibres consommant peu d’énergie, peu fatigables ; modalité d’action lente et prolongée
- muscles le plus souvent sous commande involontaire
- plutôt profonds, courts et mono articulaires ; un paramètre de mouvement préférentiel
- rôle : maintien / équilibration de la posture, appui / stabilité et « pré-mouvement »
- musculature dynamique :
- fibres consommant beaucoup d’énergie, fatigables ; action rapide mais plutôt brève
- muscles généralement sous commande volontaire
- plutôt superficiels, longs et poly-articulaires, combinant plutôt 3 paramètres
- rôle : le mouvement, dans la dynamique et l’amplitude.
Le mouvement nécessite la stabilisation des segments qui doivent servir d’appui au déplacement
d’autres segments. Cette stabilisation est assurée, avec l’équilibre, par la musculature posturale.
La musculature dynamique, quant à elle, doit rester relativement libre de tout engagement
postural afin de pouvoir porter le mouvement.
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Toutefois, les structures assurant la stabilité ne doivent pas être fixées dans l’immobilité et la
musculature posturale doit travailler en « stabilisation dynamique ». Elle assure donc une
rééquilibration permanente des structures sur lesquelles vient s’appuyer le mouvement. Les deux
types de musculatures sont dans un jeu constant d’interactions.
Il n’est pas rare de rencontrer des perturbations de la relation entre ces deux fonctions. Le plus
fréquemment la musculature posturale n’assure pas correctement la stabilité ; un recrutement
tonique s’installe alors dans la musculature dynamique. Cette dernière, qui ne peut assumer des
contractions prolongées, entre en hypertonicité plus ou moins chronique et perd la disponibilité
nécessaire pour répondre à la demande de mouvement. Nombre de personnes ne peuvent
soutenir longtemps une position déroulée de l’axe faute de soutien par la musculature profonde.
Les muscles superficiels du dos sont alors sur-sollicités et deviennent rapidement douloureux.
L’organisation autour d’un centre est une forme fondamentale universelle et se décline en formes
spiralées ou en formes rayonnées. Cette dynamique est à rapprocher des tout premiers schèmes
de mouvement en « centration/diffusion » développés par le bébé (sans doute à rapprocher aussi
des notions de «structures radiaires» et de noyau évoquées par G. Haag comme vécu/expression
de la construction corporelle).
La posture de reploiement est en relation avec l’enroulement fœtal, dont l’empreinte, ou pour le
moins une certaine dynamique, reste présente à tout âge. La posture debout reployée peut
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correspondre à une certaine tendance à « se laisser agir par la gravité », en détente, voire en
passivité. Elle peut aussi traduire des attitudes de regroupement autour du centre (recentrage) ou
Musculature abdominale
Dessin de D. Ayoun
retour à soi ; elle peut encore, dans la densification tonique, participer de réactions de
protection. Elle peut, avec l’une ou l’autre de ces tonalités, correspondre au ré-enroulement
de l’âge avancé… Les muscles concernés travaillent plutôt dans la précision.
les « Chaînes musculaires » (cf. chapitre dédié) représentent une autre organisation de la
musculature, en véritables circuits d’action servant de base aux coordinations.
Ces différentes organisations de la musculature sont d’ordre fonctionnel plus que topographique.
Une action locale ne pouvant être isolée du tout, le mouvement résulte d’un jeu subtil entre
contraction / étirement / relâchement / résistance d’un grand nombre de muscles. Ce jeu permet
toutes les nuances et la précision des coordinations et de la motricité, dans leurs dimensions
toniques autant spatiales ou rythmiques.
Chacune des structures os, fascias et muscles tient une place spécifique dans la mobilité et
chacune est porteuse de qualités et fonctions propres. Dans un fonctionnement nécessairement
global, le système locomoteur est d’évidence tributaire de tous les autres systèmes du corps,
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aussi bien de ceux assurant les fonctions physiologiques de base (végétatives) que de ceux
assurant la relation de l’organisme à son milieu.
Pour le propos qui nous intéresse ici, et en sortant un peu du cadre strict du système locomoteur,
il peut donc être opportun de souligner les liens entre ces structures dites du mouvement et
certaines autres organisations.
Les relations du système locomoteur avec le système nerveux ne sont pas seulement
d’un décideur vers un effecteur mais plutôt celles de partenaires où les câblages neuromoteurs
sont de réelles coordinations. L’apprentissage des schèmes de mouvement, simples ou
complexes, repose sur une construction des circuits neuronaux. Ceux-ci déterminent le codage
de synergies plus que la commande de muscles individualisés et restent « plastiques »,
permettant l’évolution tout au long de la vie. Ces informations sur les états et positions du corps
participent aux ajustements de l’action sur le milieu mais constituent aussi et surtout des données
déterminantes dans l’élaboration du schéma corporel. Ce dernier est essentiellement spatialisé,
dynamique et en mouvement. Il est fondé sur un sens interne des mouvements et actions
possibles à tout moment, sorte d’intelligence élaborée et mémorisée au cours de l’expérience.
D’une façon générale l’environnement est perçu en fonction du projet moteur en cours, lequel
oriente le captage des informations. A l’interface entre la sensorialité et la kinesthésie, les
« neurones-miroirs » occupent une place spécifique.
L’ensemble de la motricité constitue une base informatrice sur les qualités, les évènements et les
possibilités du contexte. Le mouvement participe donc des fonctions cognitives de choix, de
prédiction, de jugement, de mémoire, etc…
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le visuel et la motricité se relaient dans la « mesure » de l’espace : distances ou rapports
spatiaux sont évalués aussi selon les données proprioceptives du mouvement/déplacement.
La vision, l’audition, le tact, ainsi que le sens vestibulaire sont, comme évoqué ci-dessus,
complétés par l’expérience motrice elle-même dans la perception de l’environnement.
Par ailleurs, son rôle dans la vie végétative place le système viscéral « au cœur » de l’organisme,
du côté de l’intériorité et de l’intimité. La viscéralité, de par sa participation aux manifestations
émotionnelles, occupe une place importante au sein du schéma corporel et de l’image du corps,
avec des représentations à forte charge affective et imaginaire.
Le tube digestif peut être considéré comme un véritable axe organisateur du corps. Il est impliqué
dans les premières relations affectives, les sensations de tension/détente et les états de
satisfaction ou d’insatisfaction.
Cette dernière classification n’est cependant pas toujours repérable de façon rigoureuse et il y a
le plus souvent une progression menant du fonctionnel au structurel : les simples désordres de la
posture ou du mouvement sont généralement à l’origine des dysfonctions de l’appareil
ostéoarticulaire.
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3 ETRE PRESENT :
TONUS ET POSTURE
Tonus et posture sont intimement liés. Ils ont comme substrat commun les affects et les émotions
ainsi que les interactions avec l’environnement. L’engagement de la personne dans le
mouvement et les dynamiques relationnelles est fondée sur le dialogue tonico-émotionnel et fait
du tonus le carrefour entre psychique et somatique.
3.1 TONUS
Le tonus, au sens large, est l’état de contraction ou niveau de tension de la musculature. Il est
d’origine neurologique réflexe et est également lié à la teneur en fibres collagènes du tissu
musculaire. Il confère par là-même au muscle un certain degré de résistance à l’étirement, ou
« extensibilité », qui est évalué au cours du bilan tonique.
Cette tonicité concerne en fait aussi bien la musculature lisse viscérale que la musculature
squelettique et se répercute sur la qualité de l’ensemble de la toile fasciale.
L’état tonique musculaire d’un individu s’organise selon un schéma de base personnalisé dû à la
répartition non homogène du tonus dans les différentes musculatures. Ce schéma tonique est
plus ou moins facilement repérable dans la morphologie. Si la typologie en est parfois très
dessinée, ce schéma n’est cependant pas complètement figé et laisse place à des variations. Ces
fluctuations du tonus, souvent très subtiles, sont liées aux différents états, vécus et
investissements, comme autant de qualités de présence.
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subsistant même au repos, en dehors de toute activité. Il ne disparaît pas non plus pendant le
sommeil, où il y a persistance également des tensions chroniques profondes. Il participe de la
vigilance musculaire proprioceptive et donc de l’état d’éveil.
il maintient la cohésion qualitative des différentes parties du corps et soutient le sentiment
d’unité corporelle, base du schéma corporel comme du « sentiment de soi ».
Le tonus postural :
il représente l’activité tonique minimale permettant le maintien des « mises en formes
corporelles », des équilibres statiques en différentes positions dont la station debout. Il permet
également la gestion des équilibres dynamiques.
il garantit un niveau de contraction optimum pour l’action, grâce à la « conductibilité » de la
tension, l’hypotonicité ou l’hypertonicité engendrant une baisse d’efficacité.
il est sous commande réflexe mais peut aussi être contrôlé volontairement ; il est partiellement
régulé par le tronc cérébral (Formation Réticulée). Le tonus postural est alors lié à la vigilance et à
l’éveil, dans une influence réciproque, intervenant dans la régulation de l’activité perceptive :
l’endormissement ou la démotivation, par exemple, entraînent un relâchement du corps et à
l’inverse, le redressement de la posture stimule l’éveil... ; les réactions de sursaut ou d’alerte, eux,
s’accompagnent d’une augmentation de tonus par laquelle la personne se prépare à l’action, ou
pour le moins à une réponse à l’évènement déclencheur.
il représente, en lien avec le tonus de fond, le substrat de l’affectivité et des émotions, aussi
bien dans la musculature striée que dans les muscles lisses viscéraux. Le dialogue tonique
s’instaure sur la base des modifications posturales liées à la communication et le tonus postural
porte la charge expressive du mouvement.
Le tonus d’action :
il se définit par la contraction musculaire, dite phasique, permettant l’action et le mouvement,
dans un déroulement spatialisé
il peut être recruté, le plus fréquemment, pour un acte intentionnel, sous commande volontaire,
mais peut également être sollicité dans une action réflexe ou automatique.
La différenciation entre ces trois « niveaux » de tonus est généralement décrite de façon plutôt
« quantitative » mais doit être repérée plus qualitativement aussi. Ces états, plutôt que niveaux,
se modifient de l’un à l’autre de façon graduelle et sont en complète interdépendance entre eux.
Ainsi, dans cette situation, par exemple, où le fait de penser un mouvement provoque une très
légère élévation du tonus dans les muscles effecteurs de ce mouvement, il reste difficile
d’attribuer ce nouvel état tonique à l’une des catégories considérées ici.
Il existe par ailleurs de grandes variations, selon les personnes et chez chacun, entre ces
différents aspects du tonus.
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interconnections des voies corticales et sous-corticales.
L’appréciation globale du tonus chez une personne passe par l’observation de sa posture, de son
engagement spatial et rythmique et de l’ensemble de sa motricité, en tenant compte du contexte
relationnel et des réactions développées.
Son étude plus précise s’appuie sur les manœuvres spécifiques de ballant et d’extensibilité. Le
ballant (relâchement musculaire) permet d’apprécier le tonus global de fond et/ou la maturation
neurologique; l’extensibilité (allongement musculaire et ouverture articulaire) permet d’apprécier
plus spécifiquement le tonus de fond dans sa répartition selon les différentes musculatures.
Le processus de développement du tonus dans ses aspects fondamentaux est fonction avant tout
de la maturation neurologique qui évolue dans les sens céphalique-caudal et proximo-distal.
Cette évolution globale se fait à partir de la bipolarité de base d’hypertonie en flexion des
membres et d’hypotonie de l’axe vers une équilibration centre-périphérie. Celle-ci se traduit par
l’augmentation du tonus d’extension au niveau proximal avec le redressement du tronc
(globalement en place vers 6 mois) et le relâchement des fléchisseurs au niveau distal. Elle se
déroule entre autres en rapport avec l’expérience de la pesanteur.
La régulation tonique, chez l’enfant, s’accompagne d’un affinement des nuances dans les
différentes musculatures, au service de coordinations de plus en plus fines et complexes. Ces
coordinations prennent la forme de schèmes de mouvement, modèles dynamiques d’action sous
tendus à la fois par l’expérience sensible et la motivation. Ces schèmes neuromoteurs seront
étudiés au chapitre suivant « Principes du mouvement » (plus spécifiquement en 4.2.2.). Cette
évolution du tonus et du mouvement est liée aux expériences et apprentissages moteurs ainsi
qu’à la sensorialité, mais surtout au contexte relationnel et psychoaffectif.
Chez le tout petit, les réactions tonico-émotionnelles ont une importance décisive, avec diminution
ou augmentation du tonus selon les états de satisfaction ou d’insatisfaction, et représentent la
base des modalités relationnelles. Elles lient également étroitement l’affectivité à la viscéralité.
Les expériences de l’enfant vont s’imprimer et s’exprimer dans une modulation personnelle des
tonicités et suivant les différentes grandes étapes de coordination du mouvement.
Chez l’adulte, l’organisation tonique d’ensemble, véritable cartographie des disparités de tonus
des différentes musculatures, reste davantage inscrite en « tendances posturales » (cf. § 3.3.).
Ces états toniques peuvent être modifiés, voire régulés par le travail de relaxation. Si au cours de
celle-ci le niveau de vigilance peut être légèrement abaissé, la conscience, elle, peut y être
enrichie par ce « regard intérieur » porté aux sensations, perceptions et représentations du corps
propre. La personne peut y rencontrer des ressentis liés au passé et qui peuvent reprendre place
et sens dans la dynamique du schéma corporel / image du corps.
Toute la richesse des modulations toniques se trouve dans la respiration. Celle-ci, comme la
plupart des fonctions végétatives, est directement concernée par les affects et garde elle aussi
l’empreinte des dérégulations toniques. Elle tient une place privilégiée dans le mouvement
primaire d’échange et de relation dedans/dehors et constitue alors un « chemin d’accès » aux
perceptions internes. Sa mobilisation (en dehors de tout « apprentissage à respirer » qui
risquerait de l’enfermer !) peut servir de passage vers l’intériorité.
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3.2 POSTURE
La posture, (étymologie « ponere » qui signifie « poser ») est la disposition relative des différents
segments corporels et le maintien de cette organisation du corps dans l’espace. Elle est un
moment « posé » entre deux séquences de mouvement.
Selon H. Wallon, la posture est déterminée par l’organisation tonique spécifique du moment, ou
tonus postural, lui-même sous-tendu par l’émotion. Ce terme fait référence aux ajustements
positionnels ou ébauches de mouvement directement liés aux réactions tonico-affectives dans la
relation à l’environnement.
La posture est une « façon de se tenir », une « façon d’être »…. et désigne également une
situation ou une manière de se comporter, corporelle aussi bien que psychique. Cette notion de
comportement, façon de se « porter avec », ou de se « porter vers », évoque d’emblée la
dimension de mouvement en « gestation » ou déposée dans la posture. Cette dernière, même si
elle est envisagée ici par souci pédagogique dans sa dimension plus statique, ne représente, tout
comme la forme, qu’un moment suspendu du mouvement. La posture est traversée par le
mouvement en même temps qu’elle en est la trame.
Le terme de « posture », que nous allons retenir dans ce cours car appartenant plus
spécifiquement au vocabulaire de la physiologie générale, est à replacer dans le nuancier des
termes relatifs aux formes du corps. Ces différentes dimensions sont imbriquées entre elles.
La position est une organisation spatiale préétablie, repérable et commune, faisant partie du
vocabulaire postural usuel : debout, assis couché….. Elle intégre une dimension d’appuis et de
symétrie et est d’ordre plutôt statique.
La posture, elle, fait moins référence à une forme prédéterminée mais est plus adaptative et
dépend plus directement de l’activité en cours, des habitudes gestuelles ou de l’état du moment.
Elle est donc plus modulable et plus dynamique. La posture peut être définie comme « la
disposition relative des différents segments corporels dans l’espace formant une position
d‘ensemble stable ». Du fait que cette disposition constitue un « moment posé » entre deux
séquences de mouvement, il existe une infinité de formes posturales possibles.
Selon le contexte, les termes de « posture » ou « postural » peuvent évoquer des dimensions
plus psycho-affectives. Ces termes font alors référence aux ajustements positionnels ou aux
ébauches de mouvement directement liés aux réactions tonico-émotionnelles. Dans le domaine
de la physiologie du mouvement, ils évoquent la notion de position dans l’espace et, le plus
souvent et tacitement, la simple position debout.
L’attitude est plus personnalisée, sorte de traduction qualitative de la position, en fonction des
nuances du schéma individuel de répartition du tonus. L’attitude corporelle est plus expressive et
traduit un état ou une disposition d’ordre psychique. Elle est engagée dans les perceptions, les
comportements et la pensée selon des habitudes et des références internes par lesquelles la
personne se situe dans la relation. Elle plus stable et reste relativement lisible quelle que soit la
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posture adoptée. Elle se rapproche en cela de la morphologie en ce sens qu’elle donne une
certaine « forme » au corps, propre à chaque individu. La morphologie dépend de données plus
structurelles mais peut être influencée par certaines habitudes gestuelles (exemple : la succion du
pouce, chez l’enfant, influence la croissance des dents et du palais)
La « tendance posturale » résume ces différentes nuances et permet de les penser dans leur
aspect hautement évolutif (fond postural vers lequel le corps tend : notion reprise au § 3.3)
La posture va être déterminée en premier lieu par les « bases d’appui postural », points de
contact sur le support (sol ou autre…. ). En posture debout, les appuis des pieds sont relayés par
le bassin et l’axe vertébral ; s’y ajoutent des « appuis intermédiaires » pour les mouvements
concernant les extrémités. Cette base de support postural s’éprouve initialement dans le jeu des
appuis du dos contre la paroi utérine puis sur les bras du porteur. Elle s’intègre peu à peu, grâce
aux soutiens donnés au bassin et à la nuque, dans la construction tonique de l’axe vers la tenue
autonome de la colonne elle-même et vers la position debout.
L’activité posturale dépend également du tonus musculaire dont les variations vont influer sur ses
aspects qualitatifs : énergie engagée, force de stabilité, optimisation par rapport à l’objectif,
charge expressive ou communication non verbale…
Par ailleurs, sur le plan physiologique, toute l’activité posturale est organisée par rapport à cette
donnée de base, loi incontournable de la nature, qu’est l’attraction terrestre.
L’équilibre correspond à la situation dans laquelle la projection du centre de gravité se fait dans
le « polygone de sustentation », surface au sol délimitée par le contour et l’emplacement des
appuis. Il permet la stabilité de la posture.
Pour une posture demandant à être soutenue et stable, la projection du centre de gravité doit être
relativement centrée. Si elle se situe plus en périphérie de cette surface, la position est plus
dynamique et donne plus facilement accès au mouvement mais perd en stabilité ; un tel équilibre,
moins bien centré, impose davantage d’efforts pour son maintien.
Par ailleurs, plus la surface d’appui est restreinte et le centre de gravité haut placé, plus la
conservation de l’équilibre se fait grâce au mouvement lui-même et non par l’immobilisation.
La fonction posturale devient un dialogue avec cette force de gravité, dans une énergie et un
mouvement vers le haut, permettant de « décoller » du sol et de trouver la mobilité et la liberté du
mouvement (une dose de légèreté…) tout en assurant la stabilité de la position. Elle représente
une première autonomisation dans cette possibilité de distanciation au support.
La verticalité du corps humain s’organise autour d’un centre de gravité plutôt haut placé,
favorisant en réalité bien plus la mobilité que la stabilité ; chez l’enfant, la capacité à se maintenir
en équilibre stable debout s’installe plus tardivement que celle à se mobiliser. En réalité, stabilité
et mobilité évoluent de façon conjointe. La statique debout, ou verticalité équilibrée, suppose elle
aussi le mouvement : c’est grâce aux micro-oscillations quasi imperceptibles mais permanentes
que l’axe corporel est conservé au plus près de l’axe théorique d’équilibre.
L’activité posturale est gérée, sur le plan neurologique, en majeure partie par :
le système extrapyramidal qui a une affinité particulière pour les muscles extenseurs.
le réflexe myotatique, à finalité surtout posturale, concerne plutôt les muscles antigravitaires.
Ce réflexe est inhibé par la voie pyramidale et renforcé par la voie extrapyramidale.
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Cette importance du référentiel visuel est telle qu’en cas de perte d’équilibre ou de chute, la
posture est retrouvée d’abord par la tête pour rétablir rapidement le contrôle visuel. De
plus, le visuel a un rôle fondamental dans l’anticipation et donc dans la préparation et
l’ajustement du mouvement (le regard précède le geste et traduit l’intention).
Chez le tout petit, cette référence visuelle (exocentrée) est première ; la prédominance des
repères proprioceptifs (égocentrés) viendra ensuite de l’affinement des contrôles posturaux.
Ces multiples sensorialités vont participer à l’intégration d’un sens de la verticale, connecté à la
présence de l’axe vertébral, qui servira de référentiel déterminant dans l’ensemble de la mobilité.
Ces actions et réactions assurent la stabilité de la position de base en ancrage pour les forces à
développer, soit de façon éventuellement rétroactive pour récupérer un équilibre compromis, soit,
plus habituellement, de façon anticipative pour préparer le mouvement. Dans ce dernier cas, il est
question d’« ajustement postural » préparatoire ou « pré-mouvement », nécessaire même pour
des petits mouvements tels que la simple élévation d’un bras.
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Elle assure également la cohérence du déroulement du mouvement, en fonction du projet
moteur et grâce aux positionnements :
directionnels du corps :
- orientation spatiale du corps vers la réception des informations sensorielles,
- placement adéquat de l’ensemble du corps (ou des segments à mobiliser) en vue de
l’action ou de la communication. Cet aspect d’orientation du corps conditionne la mise en relation
avec l’environnement, sur les versants de la perception comme de l’action.
de stabilisation de certains segments en appuis intermédiaires lors de mouvements partiels et
tout particulièrement de la tête afin d’assurer la référence du regard et des capteurs sensoriels.
Ces ajustements posturaux sont donc le résultat non pas tant d’actions réflexes simples que
d’une réelle activité de planification du mouvement, d’anticipation, pour laquelle l’expérience et
l’apprentissage, la mémoire et la sensorialité, sont déterminants.
Dans le développement de l’enfant, il n’y aura pas de mouvement finalisé et ajusté possible sans
acquisition de la fonction posturale.
Et au-delà de l’étape de « se mettre debout », cette verticale de l’axe va évoluer, être affinée et
vitalisée dans l’étape de la marche elle-même, et bien après encore…
La posture debout comporte deux dimensions, l’une de simple soutien de la position, résultat de
l‘activité « antigravitaire », l’autre, plus qualitative, sous tendue par l’« auto grandissement ».
Fonction antigravitaire :
Globalement, elle permet d’assurer le repousser du sol à partir de points d’appuis pour maintenir
soulevées certaines parties du corps dans des positions spécifiques.
Plus typiquement, dans un repousser du sol à partir des pieds, elle participe à la verticalisation de
l’ensemble du corps et à son maintien debout.
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Fonction d’auto grandissement :
La musculature posturale dans son ensemble sera donc essentiellement constituée des :
para vertébraux : extenseurs profonds de la colonne dont l’action est complétée, pour
l’allongement de la lordose lombaire, par celle du psoas
ceinture abdomino-lombaire : transverse et obliques de l’abdomen ainsi que carrés des lombes
extenseurs des membres inférieurs, ainsi que rotateurs externes des ceintures (plus
« qualitativement »….).
L’enfant construit sa tonicité axiale, dans les six premiers mois de la vie, pour passer de
l’hypotonie primaire de l’axe avec posture préférentielle d’enroulement à une activité et un tonus
des extenseurs profonds lui permettant de dérouler son axe. A cette première étape fera suite
celle où il va se redresser sur ses jambes et assurer l’appui des pieds pour se soutenir par lui-
même dans la verticalité et se donner plus de liberté et de mobilité dans son environnement.
La qualité de cette verticalisation dépend des premiers rapports avec l’appui, de la qualité du vécu
de l’enroulement lui-même et du relâchement sur le support (ou le porteur…), de la façon dont le
portage a été donné / reçu, de la sécurité qui a pu y être trouvée pour permettre l’autonomie…
Être « debout » suppose, en plus d’être verticalisé sur ses deux pieds, d’être :
↷ stable sur ses appuis et solide dans son axe,
↷ disponible vers la mobilité,
↷ et ouvert à l’espace relationnel…
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3.3 TENDANCES POSTURALES INDIVIDUELLES
Les tendances posturales racontent l’histoire de l’individu…. et se traduisent dans et par
« l’équilibre » très personnel des tonicités des différentes musculatures, déterminant un schéma
particulier de répartition tonique et une attitude de base spécifique à chacun.
Le terme de « tendance » posturale équivaudrait ici à celui d’attitude mais en traduit davantage
l’aspect dynamique. En effet, le schéma tonique de base de chacun représente une forme
préférentielle de présence constamment négociée avec les diverses sollicitations internes ou
externes, qu’elles soient d’ordre physique - la gravité, par exemple - ou d’ordre psychique. Cette
organisation peut être l’objet, temporairement ou à plus long terme, d’une certaine
« densification » des tensions musculaires, tendant parfois à figer le corps dans des attitudes
marquées, à la limite de la rigidité. Dans l’absolu, cette organisation reste cependant toujours
modifiable.
Les tendances posturales peuvent exister déjà à l’état « psychomoteur » chez l’enfant,
c'est-à-dire non encore « inscrites » sous forme de tensions fixées dans la musculature. Elles ont
alors une influence sur le mouvement et la gestuelle plus que sur la « forme corporelle ». Elles
peuvent être présentes dès la naissance, voire avant, avec parfois déjà des pertes d’élasticité,
même si celles-ci ne s’installent généralement pas avant 6/7 ans.
Dans une posture où les raccourcissements musculaires spécifiques constituent une entrave
importante au mouvement, la détente globale peut ne pas être suffisante. Si l’état de contraction
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concerne les deux éléments du couple agoniste/antagoniste, la tension excentrique vient presque
toujours en compensation d’une tension concentrique. Un travail de renforcement des muscles
dits « faibles » (tensions excentriques) peut n’avoir pour résultat que l’obtention d’une position
corrigée au prix d’une perte de disponibilité. Il est alors plus judicieux d’envisager la détente des
muscles raccourcis, avec réouverture des zones corporelles en état de fermeture.
Dessins de D. Ayoun
(inspirés des typologies GDS)
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4 SE MOUVOIR :
PRINCIPES du MOUVEMENT et COORDINATIONS
Le mouvement est la modification du rapport des segments corporels entre eux amenant soit un
simple changement de posture, soit un déplacement de l’ensemble du corps dans l’espace. Il est
plus ou moins finalisé, plus ou moins volontaire ou réflexe, plus ou moins automatisé, plus ou
moins conscient…
La gravité est une autre condition du mouvement. Cette force extérieure est orientée et
constante. Bouger nécessite d’apprendre à dialoguer avec elle dans le jeu des appuis.
Le mouvement peut être caractérisé, côté quantitatif, par son amplitude et sa force, mais il
est également défini, côté qualitatif, par ses aspects d’aisance et de fluidité. Par essence il est
rythme, dans l’alternance tension-détente et selon des vitesses ou dynamiques variables.
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différentes qualités liées à l’espace, au temps, au poids et au flux. Il s’agit là d’une grille
d’analyse du mouvement autant que d’une pédagogie permettant de développer les potentialités
actives et expressives de la personne (Cf. l’article de A. Loureiro : « Le système Laban/Bartenieff : le
mouvement au cœur de l’expérience Humaine » indiqué en bibliographie)
Si la motricité permet de « mesurer l’espace » dans ses formes, volumes, distances, elle est
également une mesure du temps (parcourir une distance, effectuer une tâche…). Et elle
représente aussi bien une « mesure des objets » eux-mêmes, perçus selon les actions auxquelles
ils peuvent donner lieu (saisir une balle, s’asseoir sur une chaise, monter un escalier…).
Un mouvement est dit « fonctionnel » lorsqu’il est apte à assurer sa fonction non seulement
avec efficacité mais également avec aisance, économie et confort (et avec un zeste de présence,
il acquiert « la beauté du geste »…). Ceci nécessite que la base posturale soit adéquate.
Le terme de « mouvement » peut être décliné en ceux de « geste / gestuelle », évoquant les
dimensions d’intentionnalité et d’expressivité ou encore en « acte / action », sous-tendant une
finalité ou un but.
Le paradoxe du mouvement est d’avoir à concilier les deux aspects fondamentaux de stabilité
et de mobilité. La différenciation de ces rôles se retrouve au niveau de l’engagement des zones
corporelles (centre/extrémités), des rôles musculaires (postural/dynamique) ainsi que des
caractéristiques articulaires.
Le mouvement est par ailleurs constitué d’un ensemble de mobilités élémentaires. Il commence à
s’organiser au sein même de chacune des « unités fonctionnelles » que sont la colonne
vertébrale et les membres avant de devenir plus global.
En dehors de toute considération sur la qualité expressive du geste, la coordination trouve son
exécution la plus ajustée dans une trajectoire courbe, exempte de toute saccade (loi de «moindre
secousse» - A. Berthoz « Le sens du mouvement »). Cette forme de trajectoire se décline en arcs de
cercle, sinusoïdes, mouvements de boucles et de « », spirales...
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4.1.2 Principe du « mouvement spiralé »
Le mouvement « organique », respectant au mieux la physiologie,
s’inscrit donc dans un espace combinant les trois dimensions de
l’espace. Il se traduit par des mouvements de spirales. Celles-ci se
retrouvent autant sur le plan fonctionnel du mouvement que sur celui
des formes de la structure.
Torsion-déroulement
Le mouvement spiralé est lisible à plusieurs niveaux : (chaîne croisée post.)
Ces formes spirales se retrouvent au niveau d’autres structures telles que la cochlée, les fibres
musculaires du cœur, les striations de la peau du bout des doigts etc…
4.2.1 Embryologie
Ces quelques données pourraient éclairer les « premiers mouvements »
décelables chez l’individu. Ces mouvements ne sont pas de ceux générés
par un système locomoteur accompli mais plutôt de l’ordre de
changements progressifs de formes liés aux croissances tissulaires. Ces
formes évoluent à partir des premières respirations cellulaires, puis de
l’organisation autour d’un centre pour aller vers la structuration d’un axe.
Cette évolution se traduit ensuite par une mobilité (motricité) en
coordination centre/périphérie puis en mobilité axialisée.
- Proximo / distal : diffusion des premières mobilités axiales vers la périphérie, à la faveur du
processus d’équilibration de la bipolarité hypotonie / hypertonie.
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du redressement de l’axe et en complément des investissements vers l’environnement.
- Des trois plans de l’espace : en parallèle de la précédente, cette évolution est constituée de
coordinations préférentielles et suit une progression en trois grands stades :
stade « homologue » : avec des mouvements coordonnés du haut et du bas du corps.
La mobilité s’y exprime préférentiellement en enroulement/déroulement et soutient la
différenciation/connexion entre haut/bas et avant/arrière, elle est en rapport avec la construction
de l’appui sur le support.
stade « homolatéral » : avec des mouvements coordonnés du bras et de la jambe d’un même
côté. La mobilité s’y exprime préférentiellement en abduction/adduction (plan frontal) et soutient la
différenciation/connexion entre les côtés droit et gauche, en rapport avec la latéralisation.
Il prépare, entre autres, l’alternance des appuis pour la marche.
stade « controlatéral » : avec des mouvements coordonnés d’un bras avec la jambe du côté
opposé, en espace croisé. Il soutient la différenciation/connexion de tous les quadrants du corps.
La mobilité s’y exprime dans sa tridimensionnalité, avec investissement du volume complet de
l’espace de mobilité dans l’organicité des mouvements dits « spiralés ».
Ce dernier stade d’élaboration intègre et complète les précédents ; ses mobilités en rotations
soutiennent plutôt les orientations de la perception et de l’action.
Au fil de ces différentes étapes se construit la latéralité. Cette asymétrie fonctionnelle est à
entendre non comme un rapport de stricte dominance mais comme une coordination où les rôles
sont complémentaires. L’action nécessite les deux dimensions de stabilité, avec la main qui tient
l’objet ou le pied qui sert d’appui, et de mobilité, avec la main ou le pied qui déroulent le geste. La
coordination la plus efficiente est celle dans laquelle le geste est déployé par la main
controlatérale au pied d’appui, dans une relation croisée utilisant le paramètre de rotation/spirale.
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5 S’ORGANISER :
LES CHAINES MUSCULAIRES
Un muscle ne travaille jamais seul : outre son association locale avec d’autres muscles ayant un
même paramètre de mouvement, ses agonistes, ou bien avec ses antagonistes, il participe d’un
« enchaînement » en succession de muscles. Il s’agit alors d’une communauté d’action dans la
mise en place de coordinations et de grands schémas de mouvements plus globaux.
Plusieurs recherches ont été développées dans la systématisation de ces chaînes musculaires,
notamment par Godelieve Struyf Denys et Léopold Busquet. Leurs principes respectifs,
d’orientations différentes, sont présentés ici dans leurs grandes lignes (pour plus de précisions, se
référer à leurs ouvrages mentionnés en bibliographie du cours).
Ces points de vue peuvent servir de trame à l’observation des organisations corporelles
personnelles. Ce chapitre pourrait faire suite à ceux concernant les organisations de la
musculature (§ 2.2.3) et les tendances posturales individuelles (§ 3.3).
Toutefois, la pertinence de ces mises en lien entre posture et comportement ne doit pas faire
considérer cette lecture en « chaînes musculaires » comme une grille définitive d’interprétation
mais plutôt comme une orientation de l’observation et un support ouvert de compréhension.
Principe :
Cinq chaînes musculaires (« et articulaires », par voie d’influence) réparties dans l’ensemble du
corps. Elles unifient, de la tête aux mains et aux pieds, toutes les parties du corps.
Ces 5 chaînes se répartissent en :
3 chaînes fondamentales, verticales (dont une double), concernant surtout le tronc comme axe
corporel, et faisant référence à la « structure personnelle de base ».
2 chaînes complémentaires, horizontales (ou « latérales ») concernant surtout les membres et
faisant référence à l’axe relationnel et dynamique, expression de la structure.
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Chez une même personne, l’activité de ces 5 chaînes est rarement tout à fait harmonieuse et il
existe le plus souvent une « dominance » de
l’une d’entre elles (sur totalité ou partie),
caractérisée par une activité plus importante.
Antéro-Médiane (« AM »)
située sur le plan antérieur et médian du tronc
trajet : du coccyx à la mâchoire inférieure
dominance : posture d’enroulement, type « statique » : flexion des
genoux, rétroversion du bassin, appui sur talons (cf. atelier)
correspondance à une sensibilité végétative et affective, à des
caractères de stabilité, d’intériorisation, de réceptivité….
Chaîne musculaire AM
Typologie dite « Affective » dont l’excès serait l’obsession…
Postéro-Médiane (« PM »)
située sur le plan postérieur et médian du tronc
trajet : du sacrum au frontal (région orbitaire)
dominance : posture de redressement, type
« dynamique » : extension dorsolombaire, antéversion de bassin,
appui sur l’avant-pied (cf. atelier) ;
correspondance à une sensibilité intellectuelle, à des attitudes
exploratoires, actives et volontaires, d’action et de curiosité…. Chaîne musculaire PM
Typologie dite « Cérébrale » dont l’excès serait le rationalisme et un
manque d’intériorité…
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Postéro-Antérieure / Antéro-Postérieure (« PA-AP »)
située en profondeur du tronc pour sa portion principale,
avec un trajet postéro-antérieur/antéro-postérieur, faisant le
lien entre les chaînes antérieure et postérieure.
se décompose en deux groupes selon leurs fonctions :
- PA pour l’allongement vertical de la colonne :
- dominance : effacement des courbures de la
colonne, rectitude (voire rigidité…)
- correspondance : sensibilité intuitive, Chaîne musculaire PA
disponibilité…
Typologie dite de « Réceptivité »,
dont l’excès serait l’intransigeance… Chaîne musculaire AP
Antéro-Latérale (« AL »)
située en partie antérieure et latérale des membres
constituée de muscles surtout adducteurs et/ou rotateurs internes
dominance : fermeture au niveau des ceintures en rotation médiale Chaîne musculaire AL
Postéro-Latérale (« PL »)
située en partie postérieure et latérale des membres
constituée de muscles surtout abducteurs et/ou rotateurs externes
dominance : ouverture au niveau des ceintures en rotation latérale
correspondance : attitude d’ «aller vers», de sociabilité,
« d’extraversion », dont l’excès serait l’impulsivité. Chaîne musculaire PL
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La « dominance » de chaîne ne donne jamais une typologie
« pure » ; ces dominances, dans leurs rapports entre axe vertical et
axe horizontal et dans la façon dont elles occupent les différentes
zones du corps, peuvent se renforcer mutuellement mais peuvent
aussi se « compenser » et s’équilibrer. Ces associations donnent
toutes les nuances et variétés d’organisations toniques, de
morphologies, de postures et de typologies de mouvement, autant
qu’il peut y avoir d’orientations psychiques susceptibles de
déterminer ces dominances.
Exemples de typologies combinées :
AL / AM et AL / PM
Principe :
Le fonctionnement corporel doit pouvoir répondre aux trois lois de base d’équilibre, d’économie et
de confort. Tout désordre, même et surtout d’origine viscérale, engendrera des compensations au
niveau musculaire afin de permettre au mieux le rétablissement de ces trois conditions.
Ces chaînes, dites « de mouvement », envisagées ici au niveau tronc et membres inférieurs, sont
au nombre de quatre (une droite et une gauche pour chaque) et se répartissent en :
2 chaînes « de flexion » et 2 « d’extension », à trajets sinusoïdes entre avant et arrière du
corps, pour les enroulements-flexions ou déroulements-extensions.
2 chaînes « d’ouverture » et 2 « de fermeture », à trajets croisés et spiralés, pour les
mouvements globaux de torsions du tronc et rotations interne/externe des membres.
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Chaînes d’Extension :
trajet :
- tronc : trajet postérieur, vertical et médian :
- membre inférieur : trajet sinusoïde postéro-antéro-postérieur
rôles :
déroulement (extension globale de la CV) et extension globale du
membre inférieur (à chacun des étages articulaires : coxo-fémorale,
genou, cheville, orteils et voûte plantaire)
Chaînes d’Ouverture :
trajet :
- tronc : trajet postérieur et oblique, de l’iliaque à l’épaule
opposée ; nommée « croisée postérieure droite » ou
« croisée postérieure gauche » selon qu’elle part de l’os
coxal droit ou gauche.
- membre inférieur : trajet spiralé externe-interne de la
hanche au pied.
rôles :
Chaîne d’Ouverture (trajet tronc
torsion postérieure du tronc (rapprochement de l’épaule et et membres inférieurs)
Chaînes de Fermeture :
trajet :
- tronc : trajet antérieur et oblique, de l’iliaque à l’épaule opposée ;
nommée « croisée antérieure droite » ou « croisée antérieure
gauche » selon qu’elle part de l’os coxal droit ou gauche…
exemple ci-contre de la «croisée antérieure gauche »
- membre inférieur : trajet spiralé interne-externe de la hanche
au pied.
rôles :
torsion antérieure du tronc (rapprochement de l’épaule et de la Chaînes d’Ouverture
et de Fermeture
hanche opposée vers l’ombilic) et rotation interne de l’ensemble du
membre inférieur (avec valgus du genou et pronation du pied).
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Si les chaînes croisées travaillent en bilatéral, elles
donnent des mouvements/postures d’ouverture ou de
fermeture globale du corps.
Les muscles relais du tronc vers la tête, le membre
supérieur et le membre inférieur sont presque les
mêmes pour les différentes chaînes et représentent
Action des 2 chaînes d’ouverture
des muscles importants dans la physiologie globale
du mouvement (sterno-cléido-mastoïdien, trapèze, grand dorsal,
pectoraux, psoas-iliaque et grand fessier) Action des 2 chaînes de Fermeture
5.3 CONCLUSION
Les différences entre ces deux principes de base
des chaînes musculaires GDS et Busquet a pour
intérêt de mettre en relief des aspects nuancés
d’une même réalité. En dehors de la grande
similitude entre les chaînes « droites » de L.
Busquet et les chaînes « médianes » de G. Struyf-
Denys, toutes les chaînes musculaires sont ici
décrites comme reliées au diaphragme, qui
devient carrefour essentiel, par la rythmique Profil
respiratoire, de la posture et du mouvement. Face
Cette approche de la notion de Chaînes musculaires doit donc rester très ouverte afin de ne pas
entraîner ni catégorisation restrictive dans l’observation, ni interprétation simpliste des histoires
individuelles. Elle a pour mérite, tout à fait essentiel, de tracer les grandes lignes des principales
organisations corporelles et de donner un support d’observation et une trame de compréhension
de la structure individuelle. Elle relève plus d’une démarche de « questionnement balisé » que
d’une lecture définitive. Il convient de rappeler qu’une « tendance posturale », qu’elle soit ou non
observée selon la grille des chaînes musculaires, reste toujours plastique et modifiable et qu’il ne
s’agit que d’un moment donné dans l’évolutivité d’une personne.
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6 SE REDRESSER :
AXE VERTEBRAL ET VERTICALITE
L’axe vertébral est l’axe principal d’orientation du corps, axe de soutien en verticalisation, et il
porte le plan de symétrie droite/gauche. Il est constitué de la colonne vertébrale.
Il s’agit d’un mât articulé en un enchaînement de vertèbres mobiles et ses haubans la relient non
seulement aux autres éléments du tronc (bassin, thorax) mais également aux membres.
Les corps vertébraux des vertèbres cervicales sont nettement moins massifs.
L’étage supérieur, sous occipital, est constitué des deux premières vertèbres
La présence des courbures vertébrales dans le plan sagittal, en cyphose thoracique, lordoses
lombaire et cervicale, constitue un système d’amortissement et de résistance aux forces de
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pression. Ces courbures sont induites par l’inclinaison, caractéristique de la station bipède, du
plateau sacré qui est orienté vers le haut et l’avant, à 40° environ par rapport à l’horizontale.
le positionnement des étages vertébraux dans le volume du tronc est central dans le plan
frontal mais varie, dans le plan sagittal, selon les étages et en fonction des courbures :
- niveau lombaire : la CV occupe la moitié postérieure de l’épaisseur de l’abdomen.
- niveau dorsal : la CV occupe le quart postérieur de l’épaisseur du thorax.
- niveau cervical : la CV occupe le tiers postérieur du volume du cou.
le repérage des différents étages vertébraux peut se faire grâce à leur rapport de
positionnement avec les autres structures corporelles :
- la charnière lombo-sacrée se situe 2 à 3 cm au-dessus de la ligne des EIPS et donc à peu
près en regard des EIAS ; la 3ème lombaire est globalement en face du nombril
- la charnière dorso-lombaire se situe un peu en dessous du niveau de l’appendice xiphoïde ;
T8 se situe au niveau de la pointe des omoplates
- la charnière cervico-dorsale, à la base du cou, est repérée par l’épineuse proéminente de T1 ;
C1 se situe sur la ligne qui relie les espaces entre angle de la mandibule et mastoïde.
6.1.2 Musculature
D’un point de vue descriptif, il est plus facile de distinguer les groupes postérieurs et antérieurs ;
cependant la classification en musculatures profonde et superficielle correspond davantage à la
physiologie et s’appuie sur leurs rôles préférentiels de musculatures posturale ou dynamique.
Musculature profonde
postérieure : avec les « para vertébraux » qui sont des muscles toniques, de posture, tout
autant stabilisateurs (équilibrant la tendance à la flexion liée à la gravité) qu’extenseurs :
- muscles courts, fibres reliant chaque vertèbre à ses voisines proches (transversaire-
épineux, interépineux), pour chaque étage et sur toute la hauteur de la colonne vertébrale.
- muscles longs, reliant les vertèbres entre elles ou aux côtes (épi-épineux, long dorsal,
sacro-lombaire), des lombaires aux cervicales basses en passant par les thoraciques.
- muscles cervicaux, muscles spécifiques de la nuque, reliant l’occiput aux cervicales ou
les cervicales entre elles.
antérieure, avec des muscles insérés directement sur la colonne au niveau des segments
cervical et lombaire seulement (long du cou et psoas).
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Musculature superficielle
postérieure : des vertèbres vers les structures osseuses plus périphériques (ceintures
scapulaire et pelvienne) tels que grand dorsal, trapèze, rhomboïde, angulaire de la scapula.
antérieure, sans insertion directe sur les vertèbres mais en partie antérieure du tronc
(abdominaux superficiels, muscles antérieurs de l’épaule). Leur action sur bassin, thorax et
ceintures leur confère une influence de mouvement indirecte mais importante sur la colonne.
Inclinaisons
Appelées encore « flexions latérales », droites ou gauches, elles sont un peu plus
amples aux niveaux thoracique et cervical qu’aux lombaires.
Rotations
Elles ont lieu dans le plan horizontal et le terme de « torsion »
devrait être réservé aux rotations associées à une flexion ou à une extension.
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Particularités des cervicales et de la zone lombo-pelvienne
Les conformations, les places et les fonctions de ces deux zones leurs confèrent des modalités
de mouvement caractérisées. Pour ce qui concerne la portion moyenne de la colonne, les
influences de la zone thoracique seront évoquées dans les chapitres thorax et respiration.
les vertèbres cervicales, de par leur constitution, présentent des mobilités légèrement
différentes de celles des autres segments et déterminent, pour l’ensemble cervical lui-même,
deux étages fonctionnels différenciés.
A l’étage supérieur, sous occipital, la relation occiput/atlas (C0-C1) se traduit essentiellement par
des petits mouvements de flexion-extension. La relation atlas/axis (C1-C2), elle, se traduit par des
mouvements préférentiels de rotation. Cet étage cervical supérieur constitue une zone/pivot pour
les mouvements du crâne au service de l’équilibre et de la vision.
A l’étage inférieur apparaît un mouvement préférentiel mixte de rotation/inclinaison homolatérales,
plus facilement associées à une extension, coordination confirmée par l’orientation et l’action de
la plupart des muscles cervicaux.
L’équilibre de la tête sur le cou, repéré par l’horizontalité du regard et du plan masticateur, est
assuré grâce à la tonicité plus importante des muscles postérieurs dont l’action compense le léger
déport antérieur du centre de gravité de la tête (l’expression « piquer du nez » vient de ce que la
tête bascule vers l’avant quand les muscles de la nuque se relâchent).
D’un point de vue postural, le contrôle de la zone cervicale commence dès les premières
semaines chez le tout petit. Cette intégration demande à être accompagnée par le soutien de la
nuque au cours du portage et des soins ainsi que par l’attention à la relation d’appui par le regard.
la zone lombo-pelvienne est caractérisée par l’influence prépondérante du bassin sur la
mobilité de l’axe et par son rôle de lien dans la stabilisation de cet axe par rapport aux appuis.
La ceinture pelvienne occupe une place originale en participant aussi bien du tronc que du
membre inférieur et elle sera étudiée plus complètement avec ce
dernier (Chap 7). Cependant il convient d’introduire ici quelques
observations sur sa mobilité.
Les relations entre les lombaires et le bassin passent par la
charnière lombo-sacrée (L5-S1). Le « guidage » du mouvement
donné par le bassin se fait dans tous les paramètres de mouvement.
Cette mobilité participe de ce qui sera appelé plus loin la
« physiologie externe » du bassin et qui concerne sa relation aux
Rétroversion de bassin
segments voisins, membres inférieurs et surtout colonne. Cette et flexion des lombaires
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ventral valorise la lordose lombaire là où le couché dorsal la minimise, si toutefois la détente
musculaire est possible dans cette région. En position assise, surtout en fauteuil, la tendance à la
rétroversion du bassin induit une flexion lombaire, augmentant de ce fait la compression des
disques intervertébraux. La position assise « redressée » demande un appui plus antérieur sur les
ischions pour antéverser le bassin et respecter l’équilibre lombaire en légère lordose.
L’intégration de cette zone lombo-pelvienne, sur les plans tonique et de coordination, représente
la dernière étape du contrôle minimum de l’axe vertébral et prépare l’acquisition des postures
assise puis redressée en debout. Les étapes ultérieures de développement (propreté,
sexualité…) viendront compléter cette l’intégration de cette région.
Cet axe soutient les trois « sphères » que sont le bassin, le thorax et le crâne.
Chacune de ces sphères joue un rôle protecteur pour les organes qu’elle contient.
Par ailleurs, chacune d’elles présente :
une pièce osseuse médiane, sacrum, sternum et occiput, faisant la connexion entre droite et
gauche et appartenant à l’axe, en repères pour la verticalité
un « appendice » mobile qui lui est relié : membre inférieur, membre supérieur et mandibule
un diaphragme : plancher pelvien, diaphragme thoracique et plancher buccal ; structures
musculaires qui dynamisent ces carrefours spécifiques entre dimensions verticale et horizontale.
Chacune de ces sphères est également porteuse, au-delà du fonctionnel, d’une polarité
propre, une dimension psycho-motrice qui donne un « sens » à l’ensemble de l’axe et du corps.
le bassin est à vocation plutôt posturale et le membre inférieur lui est relié pour la locomotion.
Sa dynamique ne peut être pensée sans prendre en compte la musculature du périnée. Cette
forte nappe musculaire forme le plancher du petit bassin entre ischions, pubis et coccyx. Support
des organes génitaux, sa qualité tonique conditionne le soutient des organes sus-jacents.
Elle comprend les sphincters pour les fonctions d’excrétion ; le comportement de rétention
s’accompagne de la contraction des muscles du périnée ainsi que de la rétroversion du bassin. Le
pelvis est par ailleurs le lieu de la sexualité génitale (ainsi que de l’accouchement chez la femme)
et est à ce titre investi des charges psycho-affectives associées. Le bassin est plutôt relié, avec le
ventre, au domaine des instincts, des émotions et des affects de type pulsionnel.
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le thorax sert d’appui au membre supérieur orienté vers l’action et l’expression. Cette vocation
plus « gestuelle » est renforcée par son rôle dans la respiration et la phonation, via le diaphragme
et en interdépendance avec les activités cardio-pulmonaires. Il est considéré comme le lieu du
sentiment et de l’âme ainsi que de la personnalité sociale ou relationnelle. En position
intermédiaire entre bassin et crâne, il « rythme » (au sens respiratoire) leurs échanges.
la tête, pôle cérébral, est constituée de la boîte crânienne, contenant le cerveau, et de la face.
La vocation de la tête se situe plutôt du côté « neurosensoriel ». Elle abrite en effet les organes
des sens, y compris le vestibulaire, et assure leur orientation pour le captage des informations. Ce
sont les mouvements de rotation qui sont le plus intimement liés à l’orientation du regard.
La tête et le cou sont également directement impliqués dans la mastication et la déglutition ainsi
que dans l’expression par la phonation, la mimique et les moindres orientations du visage.
Le segment du cou constitue une zone particulièrement sensible sur le plan tonique. Une véritable
« perte de lien » avec l’ensemble de l’axe se manifeste, chez la plupart des personnes, par une
« surcharge tonique » des musculatures du cou et des épaules. Celle-ci est en lien avec une tout
aussi grande « surcharge symbolique » du pôle céphalique dans sa place relative au reste du
corps. Ces tensions se manifestent le plus souvent au niveau d’un « anneau » musculaire situé à
la base du crâne. Cet ensemble intègre les musculatures de la mâchoire inférieure, de la zone
orale et de la région du larynx et constitue la dernière « porte » de l’expression (ou de la
répression…) des émotions.
Les courbures de cet axe peuvent alors être
envisagées comme étant de deux sortes :
les courbures « primaires », de stabilité, pour
l’occiput, les thoraciques et le sacrum, sont dans le
sens de la cyphose et subsistent de la grande
courbe fœtale en flexion. Elles participent à la
constitution des sphères et à la protection des
organes qui y sont contenus.
Elles sont très peu mobiles pour occiput et sacrum ;
Les thoraciques conservent une vraie mobilité
même si partiellement limitée par la forme de leurs
épineuses ainsi que par la présence des côtes.
Elles ont donc plutôt un rôle de stabilité.
les courbures « secondaires », de mobilité, pour
les lombaires et les cervicales, sont dans le sens de
la lordose, et se forment secondairement, par le
mouvement lui-même, à l’occasion de certaines
étapes du développement moteur :
- pour les cervicales, ce mouvement d’extension est exercé principalement lors des
redressements de la tête guidé par les sensorialités et le sens vestibulaire ; une 1ère
« impression » notable de ce mouvement a lieu néanmoins déjà lors de la naissance.
- pour les lombaires, ce mouvement d’extension est guidé puis installé par l’antéversion
du bassin qui accompagne la station debout et la marche.
Les courbures secondaires sont plus mobiles et servent de liaison dynamique entre les sphères.
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Courbures primaires et secondaires se coordonnent et s’organisent pour le déploiement de la
verticalité.
La notion « d’axe vertébral » vient enrichir celle, plus anatomique, de colonne vertébrale (dite
mobile) en y associant les segments sacrum/coccyx et occiput.
L’intégration du sacrum à l’axe redonne toute leur importance aux articulations sacro-iliaques.
Celles-ci ont une place essentielle dans l’ajustement des forces de gravité et de redressement.
De la même façon, l’association de l’occiput à l’axe vertébral rend compte de l’unité fonctionnelle
du trio C0-C1-C2. La disponibilité de cet étage conditionne la mobilité de la tête dans ce lien
privilégié entre l’activité musculaire des yeux et celle du cou (réflexe oculocéphalogyre).
Protection de la moelle épinière, dans le canal médullaire, ainsi que des racines nerveuses. La
sortie de ces dernières, au niveau du canal rachidien, peut être le lieu de conflits comme, par
exemple, dans certaines sciatalgies ou dans les névralgies cervico-brachiales.
Fonction d’amortisseur où la présence des courbures permet d’absorber les chocs et les
pressions (et multiplie par dix la résistance à ces contraintes par rapport à une colonne qui serait
rectiligne…). De plus, les disques intervertébraux assurent un rôle « d’amortisseurs » grâce à leur
teneur en eau qui les rend relativement élastiques et compressibles. C‘est ainsi que dans l’activité
quotidienne l’effet de la pesanteur provoque une perte de l’hydratation avec léger aplatissement
discal et peut entraîner jusqu’à 2cm de perte de taille globale au cours de la journée.
Les pressions auxquelles sont soumis les disques ne sont pas dues à la seule pesanteur ; elles
persistent également en position allongée de par la tonicité musculaire elle-même. Elles sont
multipliées par deux en posture debout, par six en position assise. Elles sont majorées quand la
colonne est en flexion et, afin de soulager cette contrainte dans la position assise, il est judicieux
de veiller à redresser la position du bassin vers l’antéversion pour décyphoser les lombaires.
Liaison fonctionnelle entre bas et haut du corps : nécessité d’ajustements constants entre :
les influences montantes des prises d’appui au sol, par la position des pieds et des membres
inférieurs, qui se répercutent sur le bassin et demandent à la colonne de s’ajuster
les influences descendantes des mobilités de la tête et des membres supérieurs impliquent
également une adaptation de toute la colonne.
Au centre de ce lien se trouve le diaphragme, carrefour entre l’axe vertébral et les axes
horizontaux des ceintures, ainsi que la charnière T12/L1 (avec imbrication des insertions des
psoas et des piliers du diaphragme).
Référentiel spatial : l’axe vertébral organise les espaces du corps. L’axe vertébral étaye la
perception/construction et l’investissement des trois dimensions de l’espace.
l’organisation en « un avant » et « un arrière » constitue un premier « sens » du corps. Vers
l’avant, une direction pour la marche, une orientation préférentielle pour les sens et l’ouverture à
l’environnement, un espace privilégié de préhension et d’action. L’avant du corps est porté vers
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l’actualisation de la relation, de la présentation à l’autre (et de l’éventuelle protection nécessaire).
La partie arrière, quant à elle, se dessine plutôt comme support postural et zone d’appui (voire de
« prise en charge »). Le dos intègre la dimension de portage autant que d’appui interne et de
sécurité (ou d’insécurité si manque de cet « arrière-plan »). Cet appui-dos, dont l’élaboration
commence dès la vie intra-utérine, peut d’ailleurs être rappelé par les contacts offerts au sacrum
et à l’occiput comme « contenants », à eux seuls, de tout l’axe vertébral et même de tout le corps.
Fonction « statique » ou posturale, avec cette « colonne » d’architecture comme pilier central
de la posture, structure d’appui des mouvements plus périphériques.
Ce mât central est stabilisé par la musculature et sa verticalisation optimale est référée à une
ligne virtuelle de gravité passant, en plan frontal (observation de profil), par le conduit auditif
externe, la coxo-fémorale, le centre du genou et un peu en avant de la talo-crurale.
Cette fonction statique est conditionnée par la régulation des différentes courbures mais concerne
préférentiellement les courbures primaires ; occiput, sternum et sacrum représentent alors des
« zones d’appui » de la posture.
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L’autonomie de soutien de l’axe vertébral dans la verticalité nécessite un processus de
construction par la maturation autant que par l’expérimentation/apprentissage. Le développement
tonique des extenseurs, en association à l’activité des fléchisseurs, permet l’installation d’un
équilibre dynamique antéro-postérieur coordonné à l’influence de la gravité.
Cet équilibre résulte du dialogue, qui prend parfois des allures de compromis, entre courbures
primaires de stabilité et courbures secondaires de mobilité. Selon leurs amplitudes respectives,
cet équilibre se manifeste dans les postures préférentielles de l’axe vertébral. Ces formes sont
étroitement liées tant à la qualité de l’auto-grandissement qu’aux possibilités de mouvement.
Dans ce rôle postural, la colonne ne peut rester fixe et doit assurer l’adaptation à tout changement
de position des éléments périphériques, grâce aux micromouvements, en disponibilité articulaire.
Dans leur équilibre relatif, les deux forces opposées de la gravité et des
processus ou stratégies personnelles de redressement/déroulement ne
s’expriment pas avec la même qualité à chacun des étages de l’axe. Il
existe alors une très grande variété d’organisation des différentes
courbures, variété dans laquelle il est possible de situer deux tendances
types (« morphologies » acquises et liées à l’attitude). Le repérage de
ces tendances a pour intérêt de servir de base et d’orienter une
observation plus fine et plus complète. Selon Delmas, les morphotypes
dits « dynamiques » présentent des courbures vertébrales globalement
accentuées et dans les morphotypes dits « statiques », ces mêmes Types rachidiens de Delmas
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chez le tout petit. Dans les premières postures assises, la colonne reste en cyphose globale.
L’acquisition du redressement des courbures et de l’auto-grandissement suppose le contrôle de la
mobilité du bassin, son antéversion permettant le dés-enroulement de l’axe. Ce mouvement
correspond à un repousser de l’appui qui est le plus souvent conduit, dans le même temps, par un
« aller vers » du haut du corps, dirigé vers la perception ou l’action. Le déroulement s’appuie sur
l’orientation du corps, avec les retournements et les rotations. La simple exploration pratique au
quotidien met en évidence l’économie et le confort de la solution « en spirale » pour se relever
(passage sur le côté). Celle-ci est à privilégier dans les aides des personnes dépendantes.
Même s’il est acquis, ce rapport à la verticalité et à la gravité reste relativement malléable et
évolutif. La dynamique rachidienne est partie prenante des expériences quotidiennes et des
étapes de vie. Il suffit de constater la simple variabilité des postures personnelles, en fonction du
dynamisme interne ou de l’état psycho-affectif du moment.
Mais tout au long de la vie la dynamique axiale est en permanence sollicitée entre tassement et
redressement, reploiement et déploiement. Elle est sollicitée dans des variations toniques, plus ou
moins locales, qui débordent parfois (souvent !…) du côté de la pathologie, que celle-ci soit
fonctionnelle ou structurelle.
Les différentes fonctions évoquées ci-dessus supposent une intégrité minimale du rachis.
L’alternance des courbures y sont fondamentales et les déséquilibres de leurs relations sont à
l’origine de la plupart des problématiques rachidiennes. Les dysfonctionnements toniques sont
presque toujours responsables, à minima, de pertes de mobilité et de liberté entraînant une
diminution d’efficience de la colonne dans l’une ou l’autre de ses différentes fonctions.
Ces dysfonctionnements peuvent se traduire par des modifications des courbures physiologiques,
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accessibles à la simple observation. La description des plus fréquentes a donc toute sa place
dans cette étude. Les autres types de pathologies seront ensuite plus rapidement évoqués.
Anomalies de courbure
Elles se traduisent par une augmentation ou une diminution du rayon de courbure des cyphoses
ou des lordoses ou encore par la présence de courbures en plan frontal (scoliose).
La première conséquence des modifications des cyphoses et lordoses est toujours une
hyperpression soit au niveau des disques intervertébraux, soit au niveau des apophyses
articulaires. Leur cause peut être à rechercher à distance, même si elles sont toujours
entretenues par des tensions chroniques installées localement :
au niveau lombaire :
- hyperlordose (accentuation de la lordose), par tension des paravertébraux et/ou des
quadriceps/psoas ; elle est associée plutôt à un bassin en antéversion.
- délordose (perte ou diminution de la courbure en lordose), par tension des abdominaux,
des ischio-jambiers et/ou des muscles du périnée. Elle entraîne un tassement des disques
intervertébraux ; elle est associée plutôt à un bassin en rétroversion.
au niveau thoracique :
- hypercyphose, souvent associée à l’hypertonicité des pectoraux et/ou du fascia profond ;
sa « réouverture » se ferait par l’action des muscles postérieurs à condition que les
tensions antérieures aient été relâchées.
- décyphose ou hyper-redressement par excès d’activité des extenseurs.
au niveau cervical :
- hyperlordose, par tension du trapèze supérieur ou malposition des dorsales.
- rectitude cervicale ou perte de la lordose physiologique, souvent après un traumatisme
ou par contraction des muscles antérieurs du cou. S’y associent une hypertonicité des
sous-occipitaux entraînant une perte de mobilité de la charnière C0-C1.
Ces différentes anomalies de courbures se manifestent sur un segment préférentiel mais l’unité
physiologique de la colonne fait que leur incidence se répercute sur l’ensemble de l’axe.
pour la globalité :
Dans le plan sagittal, il peut donc s’installer diverses associations de modifications de courbures,
y compris une « inversion de courbures » se présentant plutôt comme une réduction importante
des courbures physiologiques.
Dans le plan frontal, les modifications de courbure donnent des déviations en
inclinaisons droites et gauches, appelée scolioses. A cette déviation frontale
peut être associée, si la scoliose est importante, une rotation controlatérale
des vertèbres entraînant les côtes. Celle-ci est éventuellement visible sous la
forme d’une gibbosité unilatérale lorsque la colonne est en flexion.
Les scolioses existent sous forme légère chez une grande majorité de
personnes, non perçues ou non décelées et sans conséquences majeures.
Elles peuvent aussi prendre des formes plus sévères, voire invalidantes, par
limitation, surtout, de la capacité respiratoire.
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Plus localement, il est fréquent de trouver une vertèbre qui, au lieu de se coordonner avec les
autres, bouge à « contre-courant » en privilégiant nettement une orientation de mobilité. Ce
conflit, non systématiquement douloureux, est souvent appelé « déplacement de vertèbre » dans
le langage courant ; il s’agit en fait d’une restriction de mobilité localisée.
Les atteintes lésionnelles de la colonne vertébrale évoquées ci-dessus font souvent suite à des
déséquilibres d’ordre fonctionnel. Les anomalies de courbures entraînent en effet des variations
de pression sur les jonctions articulaires (dont le disque) pouvant aller jusqu’au phénomène de
pincement discal et d’usure arthrosique.
Les anomalies de courbures étant l’effet de déséquilibres des tonus musculaires, la régulation de
ces derniers permet de limiter cette évolution vers une pathologie structurelle.
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7 MARCHER :
MEMBRE INFERIEUR - APPUIS
Les membres inférieurs, ou « membres pelviens », sont des membres porteurs et ont pour
fonction essentielle la locomotion, inscrite au niveau le plus archaïque de l’individu.
Au cours de l’évolution des vertébrés, la locomotion a d’abord été assurée par les mouvements
axiaux chez les animaux aquatiques. Ces ondulations de la colonne sont restées très actives
chez les reptiles et amphibiens ensuite, en complément de la propulsion par les pattes qui
soulèvent le corps du sol. Les modifications de structure du membre pelvien chez les mammifères
permettent ensuite l’allongement du pas ainsi que des modulations plus importantes du
déplacement. Chez les primates, la locomotion requiert encore l’appui antérieur ; la préhension
apparaît au niveau du membre supérieur mais reste également possible avec le pied.
Selon la paléontologie actuelle cette « chaîne d’évolution » de la bipédie reste à considérer avec
nuance ; les premiers hominidés auraient pu être bipèdes tout autant qu’arboricoles…
Sur le plan phylogénétique toujours, la verticalisation et la bipédie, pour autant qu’elles sont
source de plus grandes libertés (tant sur le plan psycho-relationnel que fonctionnel), nécessitent
des remaniements structurels afin de pallier aux fragilités apparues dans le rapport à la gravité et
à l’équilibre. La forme du bassin s’élargit, en même temps que les os coxaux augmentent leur
torsion intrinsèque ; le sacrum s’horizontalise avec bascule globale du bassin vers l’antéversion et
les courbures vertébrales apparaissent. Ces nouvelles conditions mécaniques ostéoarticulaires
sont directement liées aux réajustements des dynamiques musculaires. L’ouverture en
verticalisation a en effet nécessité le développement de la puissance des extenseurs,
particulièrement celle des muscles fessiers.
Cette locomotion bipède reporte sur les deux jambes le déroulement du pas qui était assuré sur
quatre pattes et la verticalisation contraint les membres inférieurs à assurer seuls la posture. Ces
derniers, comme beaucoup d’autres parties du corps, doivent donc assurer des fonctions
différentes, voire apparemment contradictoires :
Un rôle antigravitaire pour « soulever » le corps du sol, ainsi qu’un rôle d’appui (comme deux
racines) pour la stabilité et la solidité de la posture ;
Une tâche plus subtile, intermédiaire entre posturale et dynamique, dans le redressement et
le déroulement vertical. Le repoussé actif des pieds au sol induit, par le réflexe tonique postural,
un allongement de la colonne vertébrale et soutient celle-ci dans son auto grandissement ;
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La mission dynamique de la locomotion, de la mobilité dans l’espace : marcher, courir, sauter,
tourner et… danser...... (la danse naît de ces mêmes actions lorsque celles-ci ne sont plus
dirigées vers un but concret mais portées par une dimension symbolique).
De nouveau ici, afin de faciliter la description, les différents segments ou points articulaires y sont
abordés séparément avant d’être ensuite, dans le souci de toujours reconstruire une vision
dynamique et globalisante du corps, considérés dans leur unité fonctionnelle.
7.1.1 Pied
Le pied garantit le contact au sol, sert de base de construction et de mobilisation du corps.
Il assure la prise d’appui au sol, fonction à considérer comme beaucoup plus active que passive
et nécessitant une grande adaptabilité de la forme du pied. Cette activité est liée à la qualité
proprioceptive et la « prise d’appui » peut alors devenir « rencontre » du sol et non agrippement.
Ce support est assuré avec une plus ou moins grande stabilité. Ce caractère de sécurité est
repérable chez les nourrissons qu’un simple contact sur la plante des pieds peut apaiser.
La proprioception joue un rôle majeur et les fonctions sensitives autant qu’actives sont
essentielles à la plasticité du pied, pour la posture aussi bien que pour le déplacement. Elles
permettent l’adaptation des appuis aux caractéristiques du sol (inclinaison, aspérités…), en vue
de l’équilibration globale et des ajustements fins de la posture. La qualité proprioceptive est alors
garante de la disponibilité et de la liberté de mouvement du pied dans son rôle de propulseur.
Cette fonction d’ajustement du contact du pied au sol est en lien étroit avec cet autre pôle
relationnel de contact au monde qu’est le regard.
Rappels anatomiques :
plan osseux :
tarse, métatarse, phalanges…
Le tarse postérieur est formé du calcanéus et du talus (astragale) en position superposée
(dimension verticale) ; le tarse antérieur s’ordonne horizontalement pour se prolonger ensuite
dans le « rayonnement » des métatarsiens puis des phalanges. Une telle disposition sert de
passage du plan horizontal à la verticale du corps.
Cette organisation en arrière-pied et avant-pied est complétée par une autre bipartition entre pied
interne et pied externe examinée plus loin à propos des arches.
❹
niveau articulaire :
Le pied comprend une trentaine d’articulations, dont certaines vont servir d’axe ou de pivot aux
mouvements principaux :
- articulation subtalaire, entre talus et calcanéus (sous-astragalienne).
- articulation transverse du tarse (médio-tarsienne), entre tarse post. et ant.
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plan musculaire :
Les nombreux muscles intrinsèques du pied assurent les mobilités fines et ne répondent souvent
à la commande volontaire qu’avec un peu d’entraînement. Les muscles extrinsèques, venant de
la jambe, guident de façon plus contrôlée les mouvements de base du pied.
Ces arches, dont les structures ligamentaires complètent l’organisation osseuse, sont comme des
lames de ressort et font un véritable travail d’ajustement des forces musculaires.
Cette fonction de ressort concerne les trois arches mais l’arche interne y est plus active. Ce
pied interne, plus souple et adaptatif, assure les ajustements de la forme du pied au terrain et
permet d’amortir les impacts du poids du corps sur le sol lors de la marche, de la course ou des
réceptions de sauts. L’arche interne s’allonge alors légèrement et
le système ligamentaire élastique est stimulé.
Lors de la phase propulsive du pas dans la marche, les arches se
creusent légèrement et la torsion du pied s’accentue.
Chacune des deux parties du pied joue son rôle propre selon les
deux phases du pas. Elles fonctionnent évidemment en
complémentarité mais dans leurs spécificités respectives le pied
interne est plutôt « pied de propulsion », à caractère dynamique
et le pied externe, plus « compact », est plutôt « pied de
réception », à dominance statique. Pied externe et pied interne
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La chaîne cinétique principale du pied concerne les articulations cheville et intermédiaires du
tarse, ainsi que l’arche interne et représente l’axe de plus grande mobilité du pied. Elle constitue
un axe de rencontre des mouvements entre pieds interne/externe et avant-pied/arrière-pied.
l’inversion associe la flexion plantaire, l’adduction et la rotation latérale. Elle est parfois
nommée «supination» mais au sens strict ce terme désigne
le seul paramètre de rotation latérale. Arche interne creuse
Dessin de D. Ayoun
Elle donne une arche médiale haute (creuse). L’inversion
confère au pied une qualité de dynamisme nécessaire à la
transmission des forces de propulsion. Son excès, ou
« pied creux », est un pied plutôt tonique, fixé en inversion
avec perte ou restriction du mouvement d’éversion.
Le pied doit donc composer entre une souplesse indispensable à l’adaptation au terrain et à la
réception/amorti et une solidité/puissance nécessaire à la stabilité et à la propulsion. Ces rôles
sont assurés dans une constante alternance et donc dans une véritable rythmique. Celle-ci doit
tenir compte des contraintes du chaussage. Le pied devrait effectivement pouvoir « respirer »
dans la chaussure, non seulement au sens habituel de ce terme ( !...) mais bien selon cette
nécessité qu’il a de poursuivre ses mouvements alternés de spirale en toute liberté et confort. La
chaussure représente en effet une contrainte quasi permanente sur la mobilité du pied et les
55
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modes vestimentaires, subordonnées à l’esthétique, sont rarement soucieuses d’une telle
adaptation. De même, chez le tout petit, la maturation proprioceptive en cours nécessite que le
pied reste mobilisable en toute liberté le plus longtemps possible. L’exercice de la flexion des
orteils et particulièrement du gros orteil (essentiel dans la propulsion) doit être préservé afin que
l’enfant puisse construire un mouvement de propulsion efficace. La chaussure, qui n’a pas à
maintenir le pied mais seulement à tenir au pied, ne devrait être portée qu’au moment de la
marche en extérieur.
le pied plat, dans lequel l’arche médiale est affaissée, et la cheville en « valgus ». Il est
fréquent chez le jeune enfant et se corrige seul au cours d’une activité spontanée ou favorisée du
pied nu, et d’autant mieux si la voûte est restée souple. Chez l’adulte le « vrai » pied plat, avec
voûte affaissée même en décharge, est le plus souvent dû à un manque de tonicité de la
musculature plantaire. Le « faux pied plat », avec arche affaissée en charge seulement, est dû à
une mauvaise gestion de la gravité sur l’appui avec activité posturale plutôt adynamique.
le pied creux est plus rare et est souvent la conséquence d’une trop grande tonicité des
tendeurs de l’arche, le rendant plus rigide que le pied plat et moins efficient dans l’amorti. Sa
tendance à réduire la surface de contact du pied avec le sol provoque des surpressions sur les
points d’appui qui peuvent devenir douloureux.
Une autre affection fréquente du pied est représentée par l’hallux valgus dans lequel le gros orteil
subit de façon progressive une déviation vers l’axe du pied. La jonction tête du 1er métatarsien /
base de la 1ère phalange devient peu à peu proéminente et est souvent douloureuse. Cette
affection est nettement plus fréquente chez la femme et l’un des facteurs favorisants en serait la
forme inadaptée de la chaussure, avec extrémité resserrée et talon haut.
7.1.2 Cheville
Elle établit le carrefour entre l’axe vertical du corps et l’axe horizontal du pied. Elle assure la
répartition du poids du corps vers les appuis antérieur et postérieur du pied.
Cette conformation articulaire fait qu’il est classiquement considéré un seul paramètre de
mouvement en plan sagittal. Les autres paramètres, dus à une très légère « élasticité » de la
pince malléolaire, sont tout à fait minimes en amplitude mais vont permettre l’association
de la cheville à la mobilité globale du pied.
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l’extension, ou « flexion plantaire », éloigne le dos du pied de la face antérieure de la jambe et
suit un axe orienté légèrement vers le dedans.
D’un point de vue musculaire, les fléchisseurs plantaires et extenseurs de cheville sont en plus
grand nombre que leurs antagonistes. Cette différence est due à la nécessité de déployer
davantage de force dans la phase de propulsion de la marche (avec extension de la cheville. La
tonicité des extenseurs de cheville permet également la compensation du léger déséquilibre
antérieur du corps en position debout. Elle assure par ailleurs
une stabilisation active de la cheville elle-même, avec
resserrage de la pince malléolaire (relation moins serrée et
donc plus instable en extension).
7.2 GENOU
Cette articulation intermédiaire du membre inférieur assure les variations de la distance entre le
corps et le pied, ou le support / sol (s’asseoir, s’accroupir)…
Les forces de gravité, pressions transmises depuis l’axe vertébral vers les pieds via le bassin et
les membres inférieurs, impliquent que le genou travaille essentiellement en compression. Ces
contraintes ainsi que les forces musculaires d’extension, plus puissantes que celles de flexion,
doivent respecter les axes architecturaux afin que cette articulation ne soit pas amenée à
travailler en « porte à faux ». Or le genou est particulièrement soumis à des contraintes rotatoires.
Les alignements du fémur et du tibia sont témoins de la bonne transmission des contraintes
s’exerçant sur le genou. L’équilibre de ce dernier et sa bonne dynamique sont donc liés aux axes
de référence du membre inférieur, lesquels sont à observer selon deux plans.
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en plan frontal ou observation de face, plusieurs axes peuvent être repérés :
- l’alignement coxo-fémorale / cheville est vertical si les pieds sont un peu écartés,
il est légèrement oblique en bas et dedans si les pieds sont joints.
- les lignes du corps fémoral et du tibia forment, elles, un léger angle de par l’obliquité
en bas/dedans du fémur. Il s’agit du « valgus physiologique » normal, qui permet, entre
autres, de réduire le déport latéral du centre de gravité au
cours de la marche. Ce positionnement peut subir des
modifications dans le sens :
- de l’augmentation et du passage en excès,
constituant un « genuvalgum » où les genoux sont
portés « en dedans » et peuvent se toucher même
si les pieds sont écartés (jambes « en X »).
- de la diminution, voire de l’inversion de cet angle,
formant un « genuvarum » (attitude du cow-boy ou
du footballeur…) avec contrainte plutôt sur le
compartiment et le ménisque internes.
La stabilité du genou, à l’emboîtement osseux faible, est assurée par la capsule et les ligaments
(collatéraux et croisés) ainsi que par la musculature, en actif.
Le « verrouillage » de genou en extension complète, par action du quadriceps et mise en tension
ligamentaire, évite toute instabilité mais limite la capacité d’adaptation des appuis en dynamique.
Les mouvements du genou sont les flexion / extension pour le paramètre principal, de petites
rotations pour le paramètre secondaire :
flexion / extension se font dans par roulement / glissement des condyles sur les plateaux
tibiaux, avec une amplitude de mouvement légèrement plus importante en compartiment latéral,
induisant une légère rotation entre fémur et tibia.
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rotations : elles sont inexistantes en grande amplitude ou en position d’extension, cependant
des petites rotations du tibia sous le fémur sont possibles :
- en position de flexion seulement, pour une mobilisation volontaire,
- en accompagnement, de façon automatique, des flexion/extension, grâce à la conformation
articulaire ainsi qu’aux jeux musculaires (rotation médiale liée à la flexion ; rotation latérale
associée à l’extension).
De par sa position intermédiaire, le genou doit en fait absorber et équilibrer des forces
descendantes venant de la hanche et des forces montantes venant du pied. Il peut être souvent
excessivement contraint par cette rencontre si ces influences sont trop contradictoires.
Les pathologies du genou sont celles des articulations en général : arthrite et arthrose. Elles
peuvent également concerner plus précisément les différentes structures articulaires telles que la
rotule (arthrose, malpositions…), les ménisques (lésion entraînant le blocage de l’articulation…),
les ligaments (croisés ou collatéraux, avec distension ou rupture dans les entorses…).
Mais les douleurs de genou peuvent être le signe d’une atteinte fonctionnelle seule, quand
l’articulation est obligée de trouver les compromis de fonctionnement évoqués plus haut, entre
hanche et pied, et susceptibles d’entraîner les malpositions décrites. L’hyperextension en est une
manifestation fréquente et le genou n’est parfois plus à même d’ajuster la distance avec le sol,
d’assumer cette connexion au support, à la terre et donc à l’enracinement.
7.3 HANCHE
La hanche représente, tout comme l’épaule pour le bras, un complexe fonctionnel à la racine du
membre, constitué ici, au sens le plus large, des lombaires, du bassin et du fémur. La hanche
désigne souvent, de façon plus raccourcie, l’articulation coxo-fémorale, lien entre l’os coxal et le
fémur, qui se trouve située en profondeur d’une musculature développée. Son angle antérieur de
flexion s’est peu à peu ouvert au cours de l’évolution dans le redressement vertical de l’homme.
Comme la plupart des articulations, elle doit concilier les qualités de stabilité et celles de mobilité.
Les lignes de forces de la gravité suivent ce chemin de la connexion entre les membres
inférieurs et le tronc au travers de renforcements osseux en
travées. Elles dessinent des arcs-boutants, en forme d’ogive,
depuis la charnière L5/S1 vers les coxo-fémorales, en passant par
les sacro-iliaques et prolongés ensuite au niveau des cols
fémoraux. Une partie de ces forces s’oriente vers l’arc des lignes
innominées pour une équilibration horizontale par un appui
antérieur sur la symphyse. La transmission de ces forces se fait
donc en passant de la ligne de gravité centrale de l’axe à deux
lignes de gravité au niveau des membres inférieurs. La répartition
de charges est cependant rarement symétrique dans les appuis
usuels.
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L’équilibre des coxo-fémorales est garant de la position du bassin et donc de l’harmonisation des
courbures de la colonne vertébrale, de son axialité et de son auto-grandissement.
Sur le plan musculaire, les muscles de la hanche sont nombreux et puissants, les plus courts
reliant fémur et os coxal ou sacrum, les plus longs faisant la connexion avec lombaires ou tibia.
Fonctionnellement, la « ligne de mouvement » est assurée essentiellement par le psoas, muscle
reliant directement le membre inférieur à la colonne lombaire et connecté au diaphragme par
imbrication avec les piliers de ce dernier.
Les pelvi-trochantériens occupent également une place particulière. Parmi eux, les obturateurs
assurent l’ajustement en « suspension » du bassin sur les fémurs. Ils lui évitent une inclinaison
trop prononcée au cours de la marche ou en appui unipodal et donc la surpression sur la tête
fémorale. Les autres pelvi-trochantériens, rotateurs latéraux, associés aux extenseurs, travaillent
puissamment à compenser la tendance fréquente à la rotation médiale (et flexion) et à assurer le
redressement de la hanche vers la posture debout.
Quant aux adducteurs, leur action tend le plus souvent à ramener le membre vers l’axe de gravité
et ont un rôle de réalignement des appuis sur la ligne médiane.
L’aisance de mouvement dans la marche et dans le déplacement quel qu’il soit est conditionnée
par la liberté de cette articulation, avec élasticité musculaire, en marge de la puissance .
Les mouvements de la coxo-fémorale se déploient dans les trois plans avec flexion/extension,
abduction/adduction et rotations médiales et latérales (flexion de loin le plus ample). Les différents
mouvements sont classiquement envisagés dans la mobilisation du fémur sur le bassin mais la
motricité usuelle requiert autant la mobilisation du bassin sur le fémur (inversion du point d’appui).
Dans la mobilité usuelle, la « fixité » du bassin reste donc tout à fait théorique et doit être
entendue plutôt comme « stabilité en mouvement ». Les mouvements de hanche font partie de
chaînes cinétiques (coordinations plus globales) associant la mobilité du bassin et des lombaires :
la flexion du fémur sur le bassin entraîne, à certaine amplitude, une rétroversion de bassin
avec délordose lombaire ; elle est alors aussi plus ample si le genou est lui-même en flexion.
A partir de debout, la flexion du bassin sur le fémur, elle, amène l’ensemble du tronc vers l’avant
si la relation thorax/bassin ne change pas ; elle réalise l’antéversion de bassin quand le buste
n’accompagne pas le déplacement et est accompagnée d’une augmentation de lordose lombaire.
l’extension du fémur sur le bassin entraîne assez rapidement une antéversion de bassin et une
hyper lordose lombaire ; elle est plus ample si le genou est lui-même en extension.
L’extension du bassin sur le fémur déporte le tronc vers l’arrière ou constitue une rétroversion de
bassin, avec flexion des lombaires, si le buste n’accompagne pas le mouvement.
L’extension, au service de la propulsion dans la marche, est plus puissante que la flexion mais se
trouve souvent un peu limitée en amplitude-aisance de par les tensions du plan antérieur.
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les abductions/adductions éloignent ou rapprochent le fémur
de l’axe du corps dans le plan frontal. Si ce sont les fémurs qui
servent de point d’appui, le bassin est alors engagé dans une
inclinaison latérale (avec abduction de la coxo-fémorale
homolatérale à l’inclinaison et adduction de la coxo-fémorale
controlatérale).
les rotations médiale et latérale orientent la face antérieure de la cuisse vers ou à l’opposé de
l’axe du corps dans le plan transversal. Si ce sont les fémurs qui servent de point d’appui au
mouvement, le bassin est engagé dans une rotation, avec rotation médiale de la coxo-fémorale
homolatérale et rotation latérale de la coxo-fémorale controlatérale.
______________❼
7.4 BASSIN
Cet anneau osseux, sorte de « coupe » (bassine), ouvert vers le haut et l'avant, est formé des
deux os coxaux latéralement et du sacrum en arrière et au centre. Il constitue un véritable centre
de mouvement, un carrefour de toute la dynamique corporelle.
Dans la forme générale du bassin, les lignes innominées des iliaques rejoignent le promontoire
sacré (partie antérieure du plateau sacré) et forment avec lui le détroit supérieur. Ce dernier
délimite les deux espaces du grand bassin, en haut (entre les ailes iliaques) et du petit bassin, en
bas (entre les ischions latéralement, le sacrum et le pubis d’arrière en avant). Les lignes
innominées relient donc l’articulation pubienne aux sacro-iliaques. Elles constituent les axes des
mouvements des iliaques et des lignes de force de transmission et équilibration des appuis.
La ceinture pelvienne fait le lien entre le haut et le bas ainsi qu’entre les deux côtés du corps
(chaîne ostéoarticulaire verticale passant par les lombaires, le sacrum, l’os coxal et le fémur ;
chaîne ostéoarticulaire horizontale reliant le sacrum aux os coxaux puis aux fémurs latéralement).
Cette ceinture règle l’équilibre, la balance droite / gauche des appuis. Le sacrum et les
articulations sacro-iliaques se trouvent à la croisée de ces deux axes de mobilité :
des iliaques et du sacrum entre eux, selon la chaîne horizontale, dont les mouvements
sont décrits ici sous le terme de « physiologie interne » ;
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7.4.1 Physiologie « externe » du bassin
Elle désigne donc les mouvements de l’ensemble du bassin par rapport à ses éléments adjacents
Par rapport à la colonne et aux membres inférieurs, supposés points stables, les mouvements du
bassin sont réalisés selon les trois paramètres de base.
Une première particularité tient au fait que le mouvement en L5/S1 reste minime en amplitude (10
à 15 degrés) et qu’une mobilité plus ample du bassin nécessite la coopération des lombaires. Il
s’agit là du principe de « chaîne cinétique », au service d’un même mouvement, et la participation
des lombaires est alors considérée comme faisant partie du mouvement du bassin.
Ces mouvements représentent une coordination spécifique des mobilités des coxo-fémorales
et des lombaires et sont décrits ici à partir de debout, sans
déplacement du buste dans l’espace :
antéversion (version du bassin vers l’avant…) : elle
correspond, en position debout, à une flexion de hanche et une
extension lombaire ; elle est générée par l’action du psoas
iliaque, du droit fémoral et/ou des para vertébraux,.
rétroversion (version du bassin vers l’arrière…) : elle
correspond, en position debout, à une extension de hanche et
une délordose lombaire ; elle est générée par l’action des
ischio-jambiers, fessiers et/ou abdominaux.
Antéversion
Rétroversion
Au cours du mouvement ou dans des positions autres que la posture debout, ces
associations de paramètres peuvent ne pas être aussi systématiques ; c’est alors la relation
bassin-lombaires qui détermine la situation d’antéversion ou rétroversion.
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7.4.2 Physiologie « interne » du bassin
Elle concerne donc les mouvements entre iliaques et sacrum.
Ces mouvements impliquent les trois jonctions mobiles (et non soudées…) des :
symphyse pubienne en avant, articulation des deux pubis par un joint fibro-cartilagineux. Des
micromouvements ou une certaine élasticité y sont possibles dans les différents plans ;
sacro-iliaques droite et gauche, en arrière, entre chacun des iliaques et le sacrum, articulations
« vraies » (avec cartilage, espace articulaire, capsule, etc…) où sont possibles des mouvements
de faible amplitude, mais essentiels…
Cette mobilité, même minime, est associée à tous les grands mouvements de bassin et de
hanche, pour en permettre les ajustements subtils et la fluidité.
Sacrum en extension
Les facteurs de mobilité des sacro-iliaques Iliaque en rotation postérieure
Dans l’articulation sacro-iliaque, le sacrum peut donc être mobilisé par rapport à l’iliaque, supposé
point stable ou, à l’inverse, l’iliaque peut être mobilisé par rapport au sacrum supposé stable. La
plupart du temps les deux os bougent en même temps en subissant, en fait, des influences et
tractions d’orientations opposées qui induisent ce mouvement relatif entre eux.
Les seuls muscles moteurs directs des mobilités sacro-iliaques, insérés sur l’iliaque et le sacrum,
sont les muscles du périnée, dont les fonctions premières concernent plutôt le soutien des
organes pelviens et le contrôle sphinctérien. Leur contraction a pour effet de rapprocher
légèrement les ischions entre eux ainsi que le coccyx du pubis. Ils n’influencent donc la relation
iliaques/sacrum que dans la seule direction de la fermeture du petit bassin.
En dehors de cet effet-là, iliaque et sacrum sont mobilisés l’un par rapport à l’autre de façon
indirecte. L’iliaque est influencé par les muscles du membre inférieur, le sacrum par ceux de l’axe.
Dans ces mobilisations de la sacro-iliaque (et pour une amplitude minime), si le sacrum est
entraîné en flexion, l’iliaque le sera, relativement, dans le sens de sa « rotation antérieure ».
L’extension du sacrum, elle, est alors associée à une « rotation postérieure » d’iliaque.
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En considérant maintenant les deux sacro-iliaques ensemble, deux situations sont possibles :
les deux iliaques sont mobilisés en symétrie, dans le même sens ; il en résulte un mouvement
global appelé « nutation/contre-nutation » par lequel les espaces du bassin sont modifiés :
- la contre-nutation associe l’ouverture du grand bassin et la fermeture du petit bassin,
avec une rotation antérieure d’iliaque associée à une flexion du sacrum. Elle est favorisée
par l’hypertonicité du plancher pelvien.
- la nutation associe fermeture du grand bassin et ouverture du petit bassin : rotation post.
d’iliaque associée à extension sacrée.
Outre leur participation constante aux diverses mobilités usuelles de la région, ces
mouvements ont un rôle primordial pour l’adaptation du bassin dans l’accouchement et les
quelques millimètres donnés par les sacro-
iliaques peuvent être déterminants.
La contre-nutation accueille l’engagement du
fœtus au niveau du détroit supérieur, la nutation
facilite son passage du détroit inférieur dans
l’expulsion.
________________❾
Une antéversion peut, par exemple, être guidée par les quadriceps, avec influence directe des
iliaques en rotation antérieure et initiant donc au tout début du mouvement une contre-nutation
poursuivie par l’antéversion elle-même. Cette même antéversion peut être guidée par les para
vertébraux, avec influence cette fois sur le sacrum en extension, initiant alors plutôt une nutation.
En réalité il s’avère impossible d’isoler une action articulaire et la description analytique reste
artificielle. Toute mobilité est « relative » et prise dans une trame d’autres mobilités.
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Le bassin sert donc de relais entre le haut et le bas du corps, avec la convergence
Le « passage » (mobilité sacro-iliaques) doit être libre pour les interactions constantes entre haut
et bas du corps. Ceci demande également à ce que les lombaires elle mêmes ne soient ni en
hyperlordose ni en délordose. Le bassin est un véritable centre de stabilité comme de mobilité (cf.
aussi la musculature centrale déjà évoquée).
.
De par la vocation de support du membre inférieur les pieds sont le plus souvent en appui mais
la marche, entre autres, entretient une fonction globale fréquemment en asymétrie.
L’alternance est une caractéristique du mouvement de la marche de même que son déroulement
en succession de cycles, les pas. Le pas lui-même se décompose en phase portante et phase
oscillante. Dans la première, le membre réalise une coordination en « triple extension »
(extension hanche, genou, cheville) et dans la deuxième, une « triple flexion ». Ces mouvements
ne se font pas en plan sagittal pur mais associent des rotations des segments, constituant alors
des schémas de mouvements spiralés. La flexion coxo-fémorale s’accompagne plutôt d’une
rotation latérale du fémur et lors du passage de la jambe vers l’avant le pied est plus
naturellement orienté latéralement. A l’inverse, dans l’extension de propulsion, l’appui final sera
amené vers le gros orteil propulseur, avec rotation médiale globale.
Le pied lui-même au cours du déroulement du pas et par la succession des points d’appui va
développer un mouvement spiralé dans l’alternance inversion/éversion.
Cette spirale de la marche se transmet au bassin avec alternances d’inclinaisons (« déhanché »),
de rotations et d’antéversions/rétroversions (comme un bateau, il tangue, roule et vire). A ces
mouvements s’ajoutent de légères translations vers le membre porteur.
Cette mobilité de la ceinture pelvienne va, à son tour, être transmise à la colonne en mobilités
compensatoires pour la conservation de l’équilibre et l’économie du mouvement. Le paramètre le
plus évident en est la rotation, transmise à la ceinture scapulaire puis aux bras en balancement.
Evidemment, la tête représente aussi un autre aboutissement de cette « onde de mouvement ».
L’ensemble de ces coordinations spirales vise à rapprocher le déplacement du centre de gravité
d’un trajet linéaire plus économique, ainsi qu’à transformer le mouvement alternatif discontinu en
mouvement continu circulaire et fluide, moins heurté ou saccadé. La marche est le plus bel
exemple de l’unité corporelle en mouvement et de cette dynamique de spirale qui le sous-tend…
Outre l’évidente alternance droite/gauche de la marche (préparée chez le tout petit par
le jeu de transfert de poids d’un pied sur l’autre), une autre alternance existe, pour
chaque pas, entre les deux phases de propulsion et de réception. La propulsion
correspond au temps particulièrement actif où le pied arrière repousse le sol pour
engager l’ensemble du corps dans le déplacement vers l’avant. Elle s’accompagne de
l’extension de tout le membre inférieur aux différents niveaux articulaires. La réception
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correspond au temps où le poids du corps va être accueilli sur l’appui antérieur, avec flexion des
articulations pour amortir (adoucir) cette arrivée au sol. Entre ces deux temps, un bref moment de
déséquilibre, de suspension, comme une oscillation ou bien le temps d’une hésitation… « Bien
avant les destinations, bien avant les errances aussi, n’y aurait-il pas dans l’acte de marcher cette
parfaite concomitance de deux désirs égaux et impérieux : celui de fuir la terre et celui de s’y
ancrer ? Celui de s’élever ailleurs et celui de rester là ?..... La marche est là qui réfléchit l’ambiguïté
des hommes, et fait vibrer le fil qui lie ce qu’ils sont à ce qu’ils aspirent à devenir ». (Antoine Choplin
dans « Cairns » - Ed° La Dragonne, 2007).
La marche, bien qu’inscrite comme une nécessité dans le développement, ne s’acquiert que par
la maturation neuromotrice et l’apprentissage. Chez le tout petit, les pieds n’ont pas encore le
mouvement de déroulement qui permettrait une véritable propulsion. La marche est alors
typiquement une succession de déséquilibres, rendant les arrêts et les changements de direction
un peu plus aléatoires. Il y a alors nécessité d’un écartement des pieds plus important ainsi que
de l’utilisation des bras comme d’un balancier équilibrateur. La marche adulte n’est maîtrisée que
vers 6/7 ans environ. Avant cela, les positionnements articulaires ne sont pas encore stabilisés ;
la cheville et le genou se positionnent en valgus (en dedans) et le pied est plutôt plat.
Chez la personne âgée en revanche, c’est la diminution de la souplesse articulaire qui rend la
marche moins fluide. La délordose lombaire limite la connexion entre le haut et le bas du corps et
restreint les possibilités de cohérence du mouvement. La perte de plasticité et de réactivité des
différentes articulations du membre inférieur compromet les capacités d’adaptation. La diminution
du déroulement du pied est une conséquence de ces « enraidissements ». Elle constitue aussi
cependant fréquemment un réflexe de protection face à la peur de chuter : le pied quitte le moins
possible le sol et le poids du corps est conservé plutôt en arrière. Une autre stratégie de
stabilisation consiste à écarter un peu plus les pieds (majorant alors le phénomène de transfert
latéral) et à fléchir les genoux.
En dehors de ces aspects liés aux étapes de l’âge, la multiplicité des mouvements entrant en jeu
dans la coordination de la marche fait qu’à chacun de ces niveaux pourront s’exprimer des
particularités individuelles. Celles-ci porteront soit sur l’aspect d’amplitude de participation de telle
ou telle zone, soit sur l’aspect plus qualitatif des réalisations (énergie plus propulsive ou
réceptrice, caractère du contact du pied avec le sol, orientation des dynamiques partielles.. etc…).
La marche devient une des signatures de la façon personnelle de bouger, s’exprime en
« démarche » personnelle…
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8 AGIR :
CEINTURE SCAPULAIRE – MEMBRE SUPERIEUR
8.1 EPAULE
La ceinture scapulaire, composée de la scapula et de la clavicule, participe du grand complexe
de l’épaule (thoraco-scapulo-huméral) et établit la relation entre le tronc et le membre supérieur.
Elle est plus spécifiquement au service de l’orientation globale du membre dans l’espace.
C’est grâce à l’évolution phylogénétique vers la bipédie que, chez l’homme, l’épaule a été libérée
de ses fonctions d’appui et de suspension pour devenir une articulation destinée à servir la
préhension. Son axe de positionnement s’est modifié, lui conférant un espace de capture
tridimensionnel et bien plus large, là où les autres espèces ont une mobilité dans un à deux plans
de mouvement seulement avec un rôle spécifiquement d’appui ou de suspension.
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Une relation en glissements de la scapula sur les côtes :
En position neutre, la scapula épouse la courbure du thorax et s’oriente dans un plan légèrement
oblique vers l’avant et le dehors.
La mobilité de la scapula est rendue possible grâce aux glissements des plans musculaires du
sous-scapulaire et du grand dentelé situés entre elle et les côtes. En l’absence de rapport osseux
direct avec les côtes, aucune conformation articulaire ne détermine, comme dans les autres
articulations, de « rails de mouvements » spécifiques. La scapula peut donc bouger dans presque
toutes les directions de l’espace, ce qui permet l’orientation libre de la glène et une augmentation
des amplitudes de mouvement de l’humérus. Cette mobilité, référée déjà à la clavicule, suit
néanmoins certains axes préférentiels le long de la courbure du thorax. Ces axes ne
correspondent pas tout à fait aux plans anatomiques habituels mais sont déterminés par les
orientations des fibres musculaires qui guident la scapula en :
élévation et abaissement : jeu complémentaire entre trapèze supérieur et élévateur de la
scapula pour l’élévation, grand dorsal et trapèze inférieur pour l’abaissement
adduction et abduction (rapprochement/éloignement de la colonne) : jeu complémentaire entre
rhomboïde et trapèze moyen (adduction) et grand dentelé (abduction)
sonnettes médiale et latérale, grâce à des fibres musculaires obliques : l’angle inférieur glisse
vers le dedans (sonnette médiale) ou le dehors (sonnette latérale), avec bascule de l’omoplate
sur son propre plan, le plus souvent associé aux mobilités de l’ensemble du bras.
Ces différents paramètres, de par les muscles mis en jeu, sont plus ou moins associés entre eux
selon deux grands axes préférentiels :
- abduction, sonnette latérale et plutôt élévation (mouvement global d’avancée-montée) ;
- adduction, sonnette médiale et plutôt abaissement (axe global de recul-descente).
Les mouvements de la ceinture scapulaire par rapport au thorax combinent donc ceux de la
clavicule, minimes, et ceux plus déterminants de la scapula.
La mobilité de l’épaule confère au membre supérieur une grande liberté d’orientations. Cependant
l’autre rôle de la scapula est celui de point d’appui intermédiaire sur le tronc et la colonne.
La stabilité de la scapulo-thoracique est essentiellement active, avec la chaîne croisée
rhomboïde/grand dentelé, assistée du trapèze.
Les muscles adducteurs sont plus nombreux que les abducteurs afin d’assurer la stabilisation de
la scapula surtout vers l’arrière. L’engagement des bras dans l’action, ou la simple tendance à
« l’enroulement » des épaules, ont lieu en effet le plus souvent vers l’avant.
De ce fait, la perte d’équilibre se fait souvent dans le sens de l’élévation/avancée de l’épaule,
avec surcroît de tension dans les trapèzes supérieurs. Ces tensions sont souvent perçues, entre
gêne et douleur, comme un poids limitant la liberté et la légèreté des bras. Ces tensions ont pour
effet des pertes fréquentes de souplesse ou de mobilité de la région cervicale, souvent sollicitée
en excès dans les mouvements de l’épaule.
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8.1.2 Scapulo-humérale
C’est l’articulation de la tête humérale avec la glène de la scapula, assez peu stable du fait de son
« emboîtement » peu important. Elle représente le centre de mobilité du bras par rapport à la
ceinture scapulaire qui lui sert de point stable.
Les mouvements du bras par rapport au tronc, de par la conformation sphérique de cette
articulation, se font selon les trois paramètres de base :
flexion (nommée aussi antépulsion), de grande amplitude, et extension (souvent nommée
rétropulsion), nettement moins ample que la flexion ;
abduction, ample, et adduction (doit être précédée d’une légère flexion ou extension) ;
rotation latérale et rotation médiale, d’amplitudes équivalentes à partir du neutre physiologique.
En position neutre (physiologique plutôt qu’anatomique), la glène est orientée légèrement vers
l’avant. Cette position a pour conséquence que les mouvements du bras ne se font pas dans des
plans d’espace purs. Ainsi, la flexion usuelle amène spontanément le bras plutôt vers l’axe du
corps (inverse pour l’extension) et l’abduction le porte plutôt vers l’avant.
En grandes amplitudes, ces mouvements sont complétés par ceux de la ceinture scapulaire puis,
à leur maximum, ceux des thoraciques supérieures et enfin de l’ensemble du tronc. Cette
participation se fait le plus souvent sous forme de pré-mouvement accompagnant le bras si le
projet gestuel a été correctement anticipé. Ces mouvement sont évidemment également
coordonnés à ceux du coude et de la main (voir 8-4 : mobilité globale).
Parmi les problèmes qui peuvent affecter les épaules, les traumatismes sous forme de
fractures ou luxations sont relativement fréquents de par la position exposée des épaules.
Sur le plan rhumatologique les arthroses sont assez rares, en revanche les périarthrites sont plus
fréquentes et parfois relativement invalidantes. Les tendinites, plus localisées, peuvent limiter plus
ou moins massivement certains mouvements.
Ces dysfonctionnements sont presque toujours la conséquence de postures non équilibrées de la
ceinture scapulaire avec surmenage de certains éléments de l’articulation. Il s’agit le plus souvent
d’une malposition haute et en avant des épaules et rotation interne de l’humérus, avec excès de
tensions des pectoraux, du trapèze supérieur et/ou du grand dorsal. En dehors de l’aspect
postural, ces tensions installent une dépendance mécanique entre le bras et la ceinture
scapulaire à l’origine de pertes en mobilité et en ajustement des coordinations.
8.2 COUDE
C’est l’articulation intermédiaire du membre supérieur. Sa mission est d’adapter la distance de la
main au corps et de participer à l’orientation de celle-ci dans l’espace. Le coude assure ainsi le
juste rapport de la main à l’objet.
L’articulation se fait entre l’humérus, l’ulna et le radius, selon deux composantes fonctionnelles
donnant deux degrés de liberté.
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Articulation huméro-cubitale, en charnière, pour :
flexion, qui, usuellement, fait le rapprochement entre la main et le tronc ;
extension, qui éloigne la main du corps.
La forme en « poulie spiralée » de la trochlée a pour effet que ces mouvements ne se déploient
pas dans le plan sagittal strict mais associent des micro-rotations, en mouvements spiralés.
Ces mouvements se coordonnent avec ceux de l’épaule dans une préférence pour la flexion du
coude quand l’épaule passe en extension, l’extension quand l’épaule passe en flexion.
Articulations radio-cubitales et huméro-radiale, pour :
rotation latérale ou supination : oriente la paume de main latéralement ;
rotation médiale ou pronation : oriente la paume de main médialement.
En position neutre (et supination) le radius et le cubitus sont côte à côte, parallèles ; en pronation,
le radius, de forme incurvée, vient croiser antérieurement le cubitus en pivotant autour de lui.
Les coordinations préférentielles du coude avec les articulations voisines ne sont pas
excessivement déterminées et dépendent du geste effectué. Pour un mouvement de poussée
avec force, par exemple, l’extension du coude est plutôt associée à une pronation alors que la
traction associe une supination. De nouveau ces associations confirment la forme spirale du
mouvement sous-tendue ici par les formes osseuses et les trajets musculaires.
La position de fonction du coude est celle de la flexion moyenne et d’une très légère pronation de
l’avant-bras sur le bras. Articulation intermédiaire, le coude se coordonne avec épaule et poignet.
Le coude ne représente pas en soi un lieu privilégié de tensions et sa mobilité est plutôt rendue
problématique par des contraintes à distance ou réduite par des pertes d’élasticité musculaires.
La tonicité des fléchisseurs du membre supérieur est d’ailleurs habituellement légèrement plus
élevée que celle des extenseurs.
8.3.1 Poignet
Le poignet, en relai de l’épaule et du coude, participe à l’orientation et aux diverses mobilités de la
main. Il a également pour rôle de stabiliser la main en vue d’une action fine.
Il est formé du rapport articulaire entre radius / ulna (cubitus) et les huit os du carpe.
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8.3.2 Main
Comme toute partie du corps, mais avec peut-être plus d’évidence ici, la main assure les rôles
fonctionnels d’ordre moteur aussi bien que d’ordre sensoriel. Elle est également porteuse d’une
forte qualité symbolique.
Sa place d’outil agissant lui confère une dimension d’efficacité sur l’environnement, voire de
pouvoir comme en attestent nombre d’expressions («avoir la mainmise», « faire main-basse » ou
« porter la main sur »…). Sa fonction n’est cependant pas seulement du côté de l’action.
Main sensitive : la main joue également un rôle sensoriel essentiel, qu’il soit réceptif
uniquement ou plus actif/réceptif dans la recherche de l’information (toucher, palper, manipuler…)
ainsi que dans la rencontre de l’objet, avec la mise en jeu des sensibilités :
extéroceptives : sensibilités tactile, thermique, douloureuse ;
proprioceptives : perception des volumes, formes, poids.
Main expressive : la main est aussi impliquée dans l’expression, dans une gestuelle quasi
indissociable de la mimique. Cette gestuelle accompagne la communication verbale et soutient
l’intensité du discours. Elle permet au locuteur de rester connecté à ses perceptions corporelles et
à son état affectif, et ce, même s’il n’est pas sous le regard de l’interlocuteur. La gestuelle de la
main et des bras prend toute sa place également dans la communication non verbale. Elle peut
remplacer le discours ou être une traduction directe de l’intention, de façon plus ou moins codifiée
ou symbolique et selon les influences d’ordre culturel.
Main active : pour les fonctions de préhension et manipulation, les habiletés de la main
dépendent de la complexité et de la finesse de ses jeux moteurs ; elle possède justement une très
grande liberté de mouvement.
La main est constituée, sur le plan osseux, du carpe (du grec « karpo » : porter des fruits et
« carpere » : cueillir), du métacarpe et des phalanges. Son organisation globale présente une
concavité antérieure, orientée vers la prise de l’objet et vers une adaptation immédiate à sa
forme. Sa position de fonction associe une légère flexion globale (paume et doigts) ainsi que
l’opposition du pouce à l’index, avec une dominance de tonicité des fléchisseurs.
Ces mouvements sont engagés par la musculature extrinsèque, située au niveau de l’avant-bras,
ainsi que par la musculature intrinsèque.
La préhension combine les mouvements de flexion plus ou moins associés à celui d’opposition du
pouce. Ceux-ci rendent la main capable d’une très grande adaptabilité aux formes des objets et
d’une grande diversité de modes de prises. D’un point de vue ontogénétique, le développement
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de sa fonctionnalité passe par différentes étapes. D’abord la main du nouveau-né où tous les
doigts agissent comme une sorte d’unité, puis l’évolution des différentes prises manuelles en
passant par la dissociation du pouce (à moins que le nourrisson n’ait déjà trouvé son pouce à
sucer in utéro…), l’opposition-même du pouce aux autres doigts, le pointage de l’index. La saisie
peut se faire à poing fermé ou en palmaire. Si le bord cubital est valorisé dans ces prises plutôt
puissantes, les prises en pince viennent ensuite mettre en jeu plutôt les oppositions pouce-index
ou pouce-majeur, au service de la finesse et de la précision. Ces deux qualités, de force ou de
précision, restent présentes dans la gestuelle manuelle en orientant des applications spécifiques
pour la partie ulnaire (porter un coup avec le « tranchant de la main » ou saisir avec force) et la
partie radiale (saisir délicatement).
Cette action de préhension valorise le travail de la main en flexion ; le lâcher de l’objet requiert
une capacité à laisser se faire l’extension de la main. Cette capacité est liée au développement
tonique et est quasi inexistante chez le nouveau-né de par la présence du réflexe d’agrippement.
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Complémentarité de travail des deux mains : la latéralité est une différenciation de rôle pour
chaque main. La main dite dominante s’attache aux gestes de précision pendant que l’autre
assure l’appui et le support de l’objet. Cette différenciation d’action est bien plus marquée aux
membres supérieurs qu’aux membres inférieurs qui agissent d’avantage en symétrie/alternance.
Comme évoqué régulièrement, la mobilité du bras se fait donc en lien avec le « centre ». Il existe
en effet une relation « directe » de la main au sternum, activée par une chaîne musculo-fasciale
qui, si elle reste disponible, permet d’avoir « le cœur sur la main »…
Les fréquentes tensions de l’ensemble de l’épaule, dans le sens plus habituel d’élévation et
antériorité de la ceinture scapulaire, déterminent une attitude de reploiement « horizontale » de la
partie haute du thorax. Celle-ci peut-être plus ou moins associée à un reploiement « vertical » par
augmentation de la cyphose thoracique, donnant l’aspect d’un dos « large » et voûté. Cette
posture dorsale entraîne une compensation des cervicales en extension pour le maintien du
regard à l’horizontale.
Cette posture de l’ensemble de l’épaule et des thoraciques hautes est à l’origine de limitations du
mouvement du membre supérieur dans son axe d’« ouverture ». Il y a en effet perte d’amplitude
en élévation/abduction du membre et réduction de la liberté d’action vers l’espace extérieur. Chez
le tout petit, le développement des saisies et manipulations d’objets peut parfois être freiné par
une prégnance trop importante de l’attitude d’enroulement. Le déploiement du membre s’en
trouve limité, entraînant un rétrécissement de l’espace de préhension. Toujours chez le tout petit,
l’attitude inverse d’ouverture prononcée de cet axe horizontal des épaules, souvent sous-tendue
par une extension dorsale, tendra à limiter l’aisance du mouvement de « ramener vers soi ».
L’exploration tactile et sensitive pourra en être restreinte, autant dans la manipulation elle-même
que dans l’exploration tactile buccale où l’objet doit être amené à la bouche.
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9 RESPIRER - ETRE EN RELATION :
THORAX et PHYSIOLOGIE de la RESPIRATION
Etymologiquement, le mot respiration vient du latin « spirare » qui signifie souffler et qui a donné
aussi le terme « spiritus » ou esprit. Il est proche de celui de spirale (« spira » : enroulement),
véritable respiration du mouvement. De même, le mot diaphragme a pour racine le terme grec
« phrénos » signifiant intelligence au sens de l’âme ou de l’esprit, et est à relier au latin
« animus » signifiant lui aussi âme et qui perdure dans « animer » ou « réanimer », soit redonner
vie ou souffle. C’est par la première inspire de la naissance que l’âme est censée s’incarner et par
la dernière expire de la mort que la vie se retire. L’on sait bien sûr que la respiration est une
fonction vitale mais elle est porteuse, dans l’imaginaire collectif et la symbolique, d’une dimension
autre que celle du fonctionnel pur. « Aspirer à » signifie « porter son désir vers ».
De fait, la respiration, tout comme le tonus ou les émotions, est au carrefour de fonctions
physiologiques et psychiques.
Elle représente également une interface entre dedans et dehors. En effet, son mouvement se
déploie en profondeur mais reste visible de l’extérieur, à la différence d’autres fonctions
végétatives ; l’air échangé circule entre un espace interne et l’espace extérieur ; son alternance
déploiement/reploiement soutient une dynamique d’échange. Elle est également interface entre
locomoteur et viscéral en se trouvant en interaction permanente avec les postures et mobilités du
corps et en assurant dans le même temps une physiologie d’ordre cellulaire. Elle est interface
encore entre action musculaire et relâchement, entre tonicité et détente. Dans sa dynamique, elle
fait le lien entre le haut et le bas du corps en impliquant les espaces abdominal aussi bien que
thoracique.
Elle est directement concernée par toute manifestation d’ordre émotionnel / affectif et en gardera
souvent les empreintes. Elle sert par ailleurs de support, dans la phonation, à l’un des modes
essentiels de la relation : la parole.
L’ensemble du cycle respiratoire est décrit ici selon ses phases essentielles. Ce cheminement ne
tient pas compte de la multitude des variations et adaptations des différents paramètres (volumes,
pressions, états musculaires…), et ne représente en aucune manière une « bonne façon de
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respirer » ; il ne peut servir que d’axe de référence global. De très nombreux facteurs, voire des
contraintes, vont interférer avec l’acte respiratoire, qu’il s’agisse de l’action globale du moment ou
de la posture, de l’environnement aérien ou de l’attitude psychique, de l’état affectif ou de
l’organisation tonique chronique.
La vraie liberté d’adaptation serait basée sur une disponibilité tonique et articulaire et sur la
finesse des coordinations musculaires. Grâce à ces premières conditions, elle serait surtout
basée sur la capacité à mettre en œuvre et développer chacune des séquences évoquées dans
cette description et de les laisser s’accorder en fonction des besoins du moment.
D’un point de vue mécanique, le mouvement se développe en mettant en jeu aussi bien des
actions musculaires que des différentiels de pression, des contraintes intra-osseuses ou encore
l’élasticité des poumons. Celle-ci est tout à fait importante et les poumons ont une tendance forte,
s’ils ne sont soumis à aucune force externe, à se rétracter (réaction très nette en cas de
pneumothorax où la désolidarisation des plèvres laisse le poumon se « ratatiner » vers son hile).
9.1.1 Inspiration
Ouverture thoracique, entrée de l’air dans les poumons….
Elle est essentiellement active sur le plan musculaire mais le facteur d’élasticité des côtes peut
représenter une dynamique d’ouverture non négligeable s’ajoutant à l’action musculaire. En effet,
lors de l’expiration, et en particulier à la suite d’une expire profonde, les côtes emmagasinent une
certaine énergie de torsion (en rotation externe selon leur axe long) qui va être restituée au
déclenchement de l’inspire.
L’inspiration est classiquement décrite selon ses deux pôles dynamiques : l’un dit « de repos »
correspondant à une respiration « quotidienne » ou ordinaire, l’autre dit « amplifié » et
correspondant à des volumes d’échange plus importants.
Dynamique « de repos »
L’amplitude y est modérée, avec action essentielle du diaphragme. Elle se déroule en deux temps
liés dans une continuité :
phase « abdominale »
La contraction des fibres musculaires (rayonnantes…) du diaphragme se traduit par un
abaissement de son centre phrénique, avec aplatissement de la coupole. Ce mouvement vers le
bas (et légèrement vers l’avant) entraîne le tissu pulmonaire en étirement, créant ainsi une
dépression au niveau thoracique et l’appel d’air dans les poumons.
Ce mouvement du diaphragme a pour deuxième effet la poussée des viscères abdominaux vers
le bas (et légèrement vers l’avant). Si la ceinture abdominale est normalement souple, il provoque
l’expansion abdominale. Cette phase de descente du centre phrénique réalise une première
ouverture thoracique par le fond du thorax, vers le bas.
phase « thoracique »
Dans la suite de l’étape précédente, le centre phrénique devient point fixe de mouvement. Il va
être stabilisé afin que les fibres musculaires, poursuivant leur contraction, engagent l’élévation
des côtes basses sur lesquelles elles sont insérées. Cette phase permet l’ouverture en largeur de
la partie inférieure du thorax. Le relais est ensuite pris par les intercostaux externes et les
élévateurs des côtes (surcostaux) pour poursuivre l’ouverture thoracique avec l’élévation, en
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finale, des côtes supérieures. Le centre phrénique ne peut devenir « point stable » qu’en prenant
appui sur la masse viscérale, elle-même contenue par la sangle abdominale. Celle-ci doit être
tonique pour offrir cette résistance nécessaire à ce deuxième temps d’action du diaphragme.
Le diaphragme fonctionne donc en « opposition / synergie » avec la sangle abdominale et
principalement le transverse. Ce dernier doit alors être tonique et « élastique », offrant aussi bien
la résistance que le relâchement nécessaire, selon les étapes.
- si les abdominaux sont trop contractés, ils empêchent la descente du centre phrénique
et l’ouverture abdominale ; la respiration reste costale essentiellement.
- si les abdominaux sont trop relâchés, le centre phrénique ne trouve pas d’appui pour
déclencher l’ouverture costale ; la respiration reste principalement abdominale.
Dans l’une ou l’autre de ces deux situations, l’efficacité du diaphragme est incomplète et
l’ouverture respiratoire reste limitée. L’efficacité du diaphragme peut également être réduite par sa
propre hypertonicité ou bien être la conséquence d’un raccourcissement du fascia profond (cf. §
sur les fascias) qui le « retient » et restreint sa mobilité vers le bas.
Par son action et grâce à sa mobilité, le diaphragme assure la fonction vitale de la respiration.
Son activité a des effets sur les fonctions statiques ou de mouvement ainsi que sur les fonctions
d’excrétion, de retour veineux, de « massage » des viscères et d’aide au transit.
Il joue également un rôle dans des évènements tels que la toux, le rire, les pleurs, mais surtout,
il participe de façon essentielle à la phonation. Il y est alors sollicité de façon plus « contrôlée », la
fonction automatique de la ventilation restant toutefois prioritaire.
Dynamique « amplifiée »
Dans le but d’augmenter la ventilation, avec des volumes d’échange plus importants, l’action du
diaphragme est relayée et complétée par celle des inspirateurs accessoires :
amplification des ouvertures costales moyenne et basse, latéralement surtout, par les grand
pectoral, grand dentelé et grand dorsal :.
amplification de l’ouverture du thorax dans sa partie haute surtout, en antéropostérieur, par les
petit pectoral, scalènes, dentelé postérosupérieur, sterno-cléido-mastoïdien
Cette action des inspirateurs accessoires doit donc s’appuyer sur celle du diaphragme. Or les
inspirateurs accessoires sont très fréquemment utilisés de façon permanente et non plus
secondaire seulement afin de compenser une perte d’efficacité du diaphragme. L’ouverture
thoracique d’inspire reste alors essentiellement haute et des tensions s’installent dans cette
musculature, recrutée de façon excessive. Cette dernière ne peut alors rester suffisamment
disponible pour assurer sa fonction « locomotrice » et les régions cervicale et ceintures
scapulaires, du fait de ces tensions, perdent de leur mobilité. La morphologie thoracique est ici
plutôt celle de l’état d’inspire, en ouverture plus ou moins rigidifiée, avec une position haute des
épaules et des tensions supplémentaires souvent importantes dans les trapèzes supérieurs.
9.1.2 Expiration
Elle est constituée par le reploiement de l’espace thoracique, l’air ressortant des poumons qui se
« vident »… L’expiration peut se faire en deux phases, selon l’amplitude et surtout selon les
modalités de détente ou d’action…
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Expiration détente
Elle correspond à une expire « de repos » (dite aussi passive), avec volume d’air expulsé modéré.
En fait, tous les muscles inspirateurs, qui s’étaient contractés pour faire l’ouverture thoracique, se
relâchent. Les côtes s’abaissent et le thorax se replie alors « passivement ». Cette dynamique est
entraînée par les effets importants de l’élasticité pulmonaire en retour de son « étirement », de
l’élasticité costale en détorsion osseuse et cartilagineuse (retour de la rotation interne), ainsi que
de la gravité. Le diaphragme, bien sûr, se relâche également et reprend sa forme plus concave
avec la remontée du centre phrénique. Dans la réalité « clinique », les tensions sont souvent
telles que ce mouvement de relâchement du diaphragme devient insuffisant.
Cette seconde étape d’expire se fait de façon progressive, en deux temps principaux tout à fait
liés en une continuité d’actions et non réellement successifs :
reploiement actif du thorax :
par la contraction des expirateurs costaux (intercostaux intimes, transverse du thorax, dentelés
postéro-inférieurs, obliques externes et carrés des lombes) qui accentuent le rapprochement et
l’abaissement des côtes basses, dans les trois directions de l’espace.
resserrage de la sangle abdominale :
l’action des obliques se situe en phase intermédiaire et appartient aussi bien à l’étape thoracique
qu’à l’étape abdominale de reploiement. Cette contraction est accompagnée et soutenue par
celle, essentielle, du transverse. Ces actions conjuguées repoussent alors la masse viscérale
vers le haut et font remonter davantage le diaphragme dans l’espace thoracique, augmentant
ainsi la pression intrathoracique pour compléter l’expulsion d’air des poumons. Cette contraction
du transverse doit être soutenue plus particulièrement au niveau de sa partie inférieure, entre
nombril et pubis, afin d’orienter plus précisément le mouvement de « remontée » de la masse
abdominale et d’éviter une pression descendante trop importante vers le petit bassin et le
plancher pelvien.
En ce qui concerne d’ailleurs la tonicité abdominale, dont le renforcement reste une
préoccupation fréquente, il est utile de rappeler que, d’une façon générale, tout travail de
« musculation » devrait être fait en respectant la physiologie du muscle concerné, c'est-à-dire en
l’exerçant dans ses paramètres d’action et selon sa fonction. Le renforcement musculaire des
abdominaux devrait alors se faire essentiellement dans et par l’activation de la phase d’expiration
profonde et non pas seulement « en même temps que l’expire » dans des mouvements annexes.
Un bon fou-rire représente alors également un excellent moyen de tonifier la sangle abdominale !
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La synchronisation de ces deux moments entre eux (temps actif thoracique puis abdominal) et
avec la phase « passive » doit pouvoir être modulée en fonction des conditions ou des objectifs.
Par exemple, le soutient de l’émission du souffle dans la voix exige parfois une expiration active
en même temps que le « freinage » ou le contrôle de la détente des inspirateurs, ou encore, la
solidarisation du tronc comme appui pour le développement d’un effort important combine
descente du diaphragme et « resserrage » de la sangle abdominale. Ce temps d’expiration
profonde peut mettre en place des actions musculaires intenses, au cours desquelles le tissu
pulmonaire ainsi que les structures osseuses du gril costal sont amenés dans des compressions
relativement importantes. Le seul relâchement de cette action musculaire, en libérant ce
« ressort » côtes/poumon, peut devenir déclencheur de l’inspiration suivante, de qualité alors
plutôt « passive » pour ce bref instant d’initiation de l’ouverture.
Toutes ces musculatures ont une action sur l’ensemble du « contenant respiratoire » et peuvent
donc faire varier les volumes thoracique et abdominal. Leur possibilité d’orienter, favoriser ou
freiner la mobilité costale fait que le travail de la respiration ne peut faire l’économie de leur
régulation tonique, au service de la liberté du souffle.
La cage thoracique est formée du sternum et des côtes reliées aux vertèbres thoraciques. Elle
sert de contenant/protecteur aux organes poumons et cœur, ainsi qu’à certains organes
abdominaux en sa partie inférieure. Ce contenant, constitué de nombreux os et de portions
cartilagineuses, reste relativement souple et déformable. Il n’est pas dissociable de son contenu,
formant avec lui un caisson pneumatique pour la mobilité duquel les variations de pression interne
constituent un facteur à part entière. Cette souplesse du gril costal permet d’accompagner les
divers mouvements de la colonne vertébrale elle-même en son segment thoracique, et d’assurer,
de façon spécifique, une fonction dynamique au service de la mobilité respiratoire.
Les côtes
Ce sont des os longs, aplatis et courbés en forme d’arc, placés obliquement en bas et en avant.
Elles sont légèrement « tordues » sur elles-mêmes (rotation médiale vers l’extrémité antérieure).
Ces courbures leur donnent une certaine élasticité intervenant dans la dynamique respiratoire.
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Elles sont au nombre de 12 de chaque côté et rejoignent les thoraciques en arrière et le sternum
en avant, selon des connexions articulaires spécifiques :
extrémité postérieure :
la tête de côte s'articule avec 2 corps vertébraux ; le tubercule costal avec la transverse de la
vertèbre sous-jacente.
extrémité antérieure :
sauf pour K11 et K12, dites « côtes flottantes », car non reliées au sternum, l’extrémité antérieure
des côtes se prolonge par un cartilage qui établit la jonction avec le sternum :
- de K1 à K6, chaque côte possède son cartilage individuel ;
- de K7 à K10 : les cartilages des différentes côtes se réunissent sur le 7ème avant de
rejoindre le sternum ; K7 à K10 sont, de ce fait, appelées « fausses côtes ».
Le sternum
C’est un os plat, long, organisé en 3 parties :
le manubrium, au tiers supérieur, en rapport avec la clavicule et K1 / K2 ;
la lame, aux 2/3 inférieurs, avec des échancrures latérales pour les côtes K2 à K7 ;
l’appendice xiphoïde, formant l’extrémité inférieure.
Il existe une jonction « souple » entre la lame et le manubrium, en regard de K2, permettant une
certaine « élasticité » du sternum dans la mobilité du thorax.
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même, dans le sens de la torsion surtout, et ainsi une plus grande élasticité de l’ensemble. Ceci
autorise des variations dans le jeu de l’accordéon costal et dans les orientations des volumes
respiratoires. La partie basse du thorax est plus déformable et plus mobile que la partie haute.
Cette mobilité des côtes est partiellement liée à celle de la colonne thoracique, l’ouverture
thoracique favorisant l’extension dorsale, la fermeture entraînant la flexion. Inversement, la
position ou le mouvement des thoraciques peuvent favoriser, gêner ou encore orienter la mobilité
du gril costal. Cette connexion préférentielle, comme toute coordination, doit néanmoins pouvoir
être nuancée et laisser place à d’autres jeux et associations de mouvement (une expire qui
accompagne et soutient le déroulement vertébral ; une inspire qui ouvre le dos…).
Muscles inspirateurs
Les muscles inspirateurs sont décrits ici selon leur importance et leur spécificité, constituant en
fait deux catégories plus fonctionnelles que formelles, selon leur mode d’intervention :
inspirateur principal, le diaphragme :
Le diaphragme est le muscle essentiel de la respiration.
C’est un grand muscle en forme de coupole concave vers
le bas, situé à la jonction entre les espaces thoracique et
abdominal et constituant entre ces deux espaces un lien
dynamique autant qu’une limite.
Il est constitué :
- du centre phrénique, aponévrotique, formant le haut de
la coupole, situé à peu près à la hauteur de K4/K5, selon la
phase respiratoire ; Diaphragme en expire,
(en dépit de la posture
d’extension axiale…)
- des fibres musculaires, relativement verticalisées en
phase d’expire, rayonnant autour de ce centre vers leurs
insertions sur l’appendice xiphoïde, les côtes et cartilages
de K7 à K12, les corps vertébraux des lombaires, par les
« piliers » du diaphragme, de L1 à L3/L4.
Ses insertions postérieures étant plus basses que les
antérieures, la coupole diaphragmatique est légèrement basculée vers l’arrière et sa concavité
s’oriente vers le bas et l’avant. Le diaphragme laisse le passage à l’aorte, entre ses piliers et
contre la colonne lombaire, à la veine cave au niveau du centre phrénique, et à l’œsophage entre
ses fibres musculaires en partie postérieure.
Outre ces points spécifiques de passage, divers accolements de fascias ou ligaments rendent les
organes alentour tout à fait solidaires du diaphragme, soit qu’ils sont posés dessus tel le cœur et
les poumons, soit qu’ils y sont suspendus comme l’estomac, le foie, le colon transverse.
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Les mouvements du diaphragme vont donc avoir une incidence directe de mobilisation des
viscères, avec effet sur leur physiologie. Cette action va s’adresser spécifiquement aux poumons,
dont la base est accolée à la face supérieure du diaphragme par l’intermédiaire de la plèvre
pariétale, et qui vont être entraînés en expansion ou compression selon la phase respiratoire.
inspirateurs accessoires :
Ils relient les côtes aux diverses structures voisines et regroupent les muscles : intercostaux
latéraux (bien que situés entre les côtes, ils les font s’écarter entre elles), dentelés postéro-
supérieurs, scalènes et sterno-cleïdo-occipito-mastoïdiens (SCOM).
Les inspirateurs accessoires sont donc tous élévateurs des côtes, avec appui sur l’ensemble
vertèbres thoraciques et cervicales, crâne et ceinture scapulaire. Ils permettent ainsi une inspire
ample avec ouverture du thorax par le haut, à la différence du diaphragme qui l’ouvre par le bas.
Muscles expirateurs
Ils sont classés en deux catégories, selon leur localisation et leur rôle. Leurs actions sont
rappelées ici dans leurs effets de mobilisation des différents éléments du tronc :
muscles thoraciques, avec action directe d’abaissement des côtes : intercostaux intimes
(internes), transverse du thorax (entre côtes et sternum) et dentelés postéro-inférieurs, muscles
obliques internes et externes de l’abdomen, appartenant à la sangle abdominale décrite ci-
dessous mais ayant une action directe de fermeture des côtes basses.
muscles abdominaux, auxquels sont associés les carrés des lombes :
- les abdominaux, formant la paroi abdominale, en trois plans :
- le transverse de l’abdomen, en profondeur (fibres globalement horizontales) : il sert
de base à l’action des autres abdominaux pour la flexion entre thorax et bassin ; son
cation principale est de réduire le diamètre de la taille.
- les obliques externe et interne, en plan moyen (trajets obliques) : synergiques, ils
entraînent la torsion ou l’inclinaison entre thorax et bassin (selon les associations
homo ou controlatérales) et l’abaissement des côtes basses.
- les droits de l’abdomen, superficiels et verticaux : flexion du tronc sur le bassin.
- le carré des lombes, en plan profond et postérieur :
ferme l’espace postérieur entre le thorax, le bassin et les lombaires et est formé de 3 plans
de fibres, verticales, obliques en bas/dedans et en bas/dehors. Il rapproche thorax et
bassin en arrière (extension lombaire) et participe à l’abaissement des côtes basses.
L’ensemble des abdominaux, travaillant en synergie sur la base de l’action du transverse, permet
un mouvement global de « centration abdominale » selon les différents paramètres de :
- abaissement des côtes (et resserrage transversal du bas du thorax) pouvant aller
jusqu’à la flexion du thorax vers le bassin avec participation de la colonne ;
- resserrage du grand diamètre de l’abdomen, en horizontal, ainsi que de sa partie
basse sous ombilicale, en vertical, pouvant entraîner une rétroversion de bassin.
Les abdominaux sont en relation d’action avec le diaphragme, par leurs influences respectives sur
la mobilisation de la masse abdominale. Ils sont également reliés à la musculature du plancher
pelvien par leurs influences mutuelles sur la physiologie interne du bassin (nutation et contre-
nutation) ainsi que dans les jeux de pressions du caisson abdominal.
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9.2.4 Morphologies thoraciques
Les multiples morphologies du thorax peuvent être décrites selon deux grandes tendances :
Ces formes thoraciques déterminent aussi, en retour, des « espaces respiratoires » spécifiques,
caractérisés par des zones où seront valorisées soit l’ouverture, soit la fermeture, et ne laissant
souvent que certaines seulement des disponibilités physiologiques de la respiration.
Les problèmes et pathologies de la zone thoracique peuvent être induites par les affections
cardio-pulmonaires mais sont essentiellement liées aux déséquilibres toniques et posturaux
évoqués ci-dessus. A cet étage, l’incidence de la scoliose peut être telle qu’elle vienne justement
affecter la fonction respiratoire. La cyphose est également en bonne place dans les problèmes
orthopédiques des dorsales et se manifeste de façon plus que fréquente dans le processus du
vieillissement. Enfin, les traumatismes au niveau du thorax ne sont pas rares, tels que fractures
ou entorses de côte.
Les muscles inspirateurs ou expirateurs trouvent leurs appuis sur la structure de l’axe pour
mobiliser les côtes et, à cet égard, les lombaires jouent un rôle prépondérant. Les effets
lordosants du diaphragme et de la masse abdominale sur les lombaires demandent à être
équilibrés par la stabilisation de ce lien thorax/bassin. C’est dans ce sens que les abdominaux ont
un rôle majeur dans la relation entre le mouvement respiratoire et la fonction posturale de soutien
de la verticalité. Les liens observés, dans les cabinets d’ostéopathie ou de kinésithérapie, entre
respiration, posture et symptomatologies rachidiennes sont depuis longtemps bien admis.
Aux muscles « thoraciques » décrits plus haut, il faut donc ajouter ceux de l’axe vertébral lui-
même ainsi que ceux de la ceinture scapulaire. Ils sont en effet mobilisateurs de la colonne ou de
l’épaule et, plus ou moins directement, du gril costal. De nouveau, ceci met en évidence
l’interdépendance des zones fonctionnelles thorax, ceinture scapulaire, colonne et bassin dans la
motricité générale.
Au cours des cycles respiratoires décrits plus haut, les temps d’inspire/expire ne se succèdent
pas de façon régulière (et encore moins métronomique) ; l’expiration y est habituellement d’une
durée plus longue que l’inspiration mais cet équilibre est très dépendant, comme évoqué déjà, de
nombreux « facteurs-contexte ». Chacune des phases inspire et expire est en outre suivie d’un
temps d’apnée plus ou moins long. Ces apnées d’inspire et d’expire constituent des
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suspensions dans le temps du mouvement, comme sur une portée musicale, et sont au cœur du
rythme d’ensemble de la respiration. Et la respiration est effectivement essentiellement rythme.
L’observation des différents moments de la respiration, quelles qu’en soient les variations et
combinaisons, et de leurs liens avec la posture met en évidence une nécessaire « complicité »
entre le diaphragme et la sangle abdominale. Le muscle transverse particulièrement, outre sa
fonction de contention abdominale et son rôle dans l’activité posturale, a une action puissante
d’expirateur mais permet aussi de moduler, en fonction de ses tonicités, la mobilité du
diaphragme, dans une véritable « synergie ».
Par ailleurs, dans le déroulement du mouvement respiratoire sont présentes toutes les qualités
toniques possibles, toutes les nuances de la dynamique corporelle globale telles que action,
détente, élan, résistance, tension…
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Références extérieures consultables
Pour une visualisation des données indiquées, possibilité de se référer :
- à l’ouvrage de Blandine Calais-Germain « Anatomie pour le mouvement » (Tome 1 – Edit° 2013)
noté ici « livre BCG », avec N° de page
- aux vidéos « Anatomie 3D Lyon » (en accès libre sur Youtube) :
Ce site web est hébergé par la plateforme pédagogique Spiral de l'Université Claude Bernard Lyon 1
accessible depuis l'adresse suivante : ht http://spiralconnect.univ-lyon1.fr tp://spiralconnect.univ-
lyon1.fr Directeur de la publication : Patrice Thiriet (cf onglet: "Auteurs, collaborations, responsable du site")
Editeur : Institut des Sciences et Techniques de la Réadaptation (8, avenue Rockefeller 69373 Lyon)
Hébergeur : Université Claude Bernard - Lyon1 (43 Bd du 11 Novembre 18- 69622 Villeurbanne)
noté ici « vidéo A3DL », avec titre de la séquence
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Hormis les dessins d’auteurs de G. Struyf-Denys et L. Busquet dans le chapitre traitant des chaînes musculaires (reproduits
ici avec leur autorisation) et un certain nombre d’images non « signées », les illustrations de ce cours sont des dessins
originaux de David Ayoun.
David AYOUN est étudiant plasticien et danseur. Il développe son travail autour d'une attention particulière au mouvement et
à l'imaginaire. Ses dessins tentent de relier connaissances physiologiques, savoir-faire pictural et expériences de danses.
La plupart des dessins classiques d'anatomie proposent des représentations figées du corps, peu adaptées à traduire cette
notion de mouvement qui fait l'objet de notre cours. Notre démarche fut d'intervenir à ce niveau et de nous proposer
d'introduire du vivant et du mouvement dans l'imagerie de l'anatomie en s’appuyant sur l’aspect dynamique du dessin. Cette
série d’illustrations représente un premier pas dans cette recherche. Si la précision anatomique n'est pas parfaite ou
complète, c'est que l'auteur n'est pas un spécialiste. Pour les détails anatomiques précis, il est conseillé de se référer aux
ouvrages spécialisés
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