Vous êtes sur la page 1sur 7

INSTITUT DE PHILOSOPHIE SAINT FRANÇOIS DE SALES (IΦSFS)

CENTRE SALÉSIEN D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR (CESADES)

PHILOSOPHIE DE L’ÉDUCATION

Réaliser une synthèse sur la nature, l'identité et le statut épistémologie de la philosophie de


l'éducation. Dans quelle mesure la philosophie de l'éducation peut se présenter comme une
discipline scientifique en revendiquant son droit d'être citée parmi les disciplines engagées
dans la recherche scientifique en affichant une certaine autonomie du point de vue de son
objet d'étude, de son cadre méthodologique, de son champ d'investigation, de son cadre
théorique et conceptuel (langage) et de ses fonctions ?

Préparé par : Wiselet LOUIS

Sous la direction de : Jean Loubens ROSEAU

Port-au-Prince, octobre 2023


RÉALISER UNE SYNTHÈSE SUR LA NATURE, L'IDENTITÉ ET LE STATUT
ÉPISTÉMOLOGIE DE LA PHILOSOPHIE DE L'ÉDUCATION. DANS QUELLE
MESURE LA PHILOSOPHIE DE L'ÉDUCATION PEUT SE PRÉSENTER COMME
UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE EN RÉVENDIQUANT SON DROIT D’ȆTRE
CITÉE PARMI LES DISCIPLINES ENGAGÉES DANS LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE EN AFFICHANT UNE CERTAINE AUTONOMIE DU POINT DE VUE
DE SON OBJET D'ÉTUDE, DE SON CADRE MÉTHODOLOGIQUE, DE SON CHAMP
D'INVESTIGATION, DE SON CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL (LANGAGE)
ET DE SES FONCTIONS ?
INTRODUCTION:
DÉVELOPPEMENT :

--- L’éducation et la philosophie ont d’une certaine manière des liens depuis l’Antiquité gréco-
latine. C’est une unité qui a rencontré une triple rupture. La première se trouve dans la séparation
de la philosophie avec ses divisions régionales (philosophie des sciences, philosophie du droit,
philosophie politique et morale, philosophie de l’histoire), la deuxième, au moment où
l’éducation devient un objet de réflexion en soi-même (avec Emile de Rousseau) et la troisième
et dernière, c’est quand la philosophie, « saisie par l’Etat » se joint, avec Victor Cousin, ajoutée
à l’institution scolaire.

L’identité et le statut épistémologique : Pour qu’on arrive à avoir la philosophie de l’éducation comme
discipline scientifique autonome, il fallait avoir tout un ensemble d’élément qui réfléchissent sur le fait
éducatif. En outre, il faudrait que la philosophie de l’éducation arrive à se tailler une place comme
discipline académique dans les curricula ou les programmes d’études. Ceci dit, son statut
épistémologique doit être clarifié.

On assigne toujours à la philosophie de l’éducation de réfléchir sur les fins et les valeurs de
donner sur ces questions un avis fondé en raison, de s’exprimer de jure là où les sciences de
l’éducation ne peuvent intervenir que de facto. Il est malaisé de faire un partage entre sciences
empiriques er philosophie. Surtout quand elle redouble d’opposition entre théorie et pratique et
reconnaitre toutes les difficultés que cette opposition soulève.

Pour la « philosophie de l’éducation » en tant que domaine autonome et nouveau, les choses ont
pris de l’expansion pour la deuxième fois au XIXème siècle avec la fondation institutionnelle et
politique de l’école républicaine. L’enseignement qu’avait développé la troisième république a
développé un enseignement qui a affirmé l’importance de la philosophie comme lieux essentiels
d’élaboration de la pensée pédagogique, spécialement en direction des maitres de l’école
primaire. C’est ici que trouve sa légitimité.

En effet, il faut dire que la philosophie de l’éducation fut confondue avec la « pédagogie
générale » au XIXème siècle avec les livres. Si nous partons de « De la pédagogie » de Herbart,
c’était un livre de philosophie de l’éducation, ou encore, l’ « Essaie de pédagogie générale » de
Roehrich fut encore de la philosophie de l’éducation. Plus loin encore, une intervention a fait
savoir que c’est à Sorbonne pour la première fois que les sciences de l’éducation ont pris
naissance. Cette soi-disant confusion a permis une identité. Laquelle ? Pour les philosophes de
l’école publique, philosophies et science peuvent coïncider dans une seule volonté, celle de
fonder la pédagogie comme discipline scientifique. 1

Nous avons trouvé, aux XIXème siècles des œuvres comme le livre « De la Pédagogie »
d’Herbart et « essai de pédagogie générale », sont tous des livres de philosophie de l’éducation.
Mais pour les fondateurs de l’école publique, les deux termes, en l’occurrence philosophie et
science peuvent coïncider dans la seule et unique volonté : fonder la pédagogie comme discipline
scientifique. Au fait, aux dires de Nanine Charbonnel, « la science de l’éducation » pouvait être
perçue comme « l’apogée de la philosophie de l’éducation »2.

Objet d'étude : L’objet essentiel de la philosophie de l’éducation est celui des fins, de savoir
pourquoi l’on éduque vers quoi l’on élève l’enfant et vers quoi l’on élève l’enfant, selon Olivier
REBOUL. La philosophie de l’éducation comme discipline science, a pour objet de questionner
le fait éducatif. Elle s’interroge, notamment, sur les fondements, les raisons, les finalités de
l’éducation. La philosophie de l’éducation, par rapport aux sciences de l’éducation, elle l’est par
le type de questions qu’elle se pose. Par rapport aux autres branches de la philosophie, elle l’est
par son objet, l’éducation. 3

Cadre méthodologique : il n’y a pas de méthodologie scientifique propre des sciences de


l’éducation, qui en fait regroupent des travaux de sociologie, d’histoire, de psychologie,
d’économie ou d’histoire de l’éducation et de la formation. Les méthodes de recherches, dans le
domaine de l’éducation relèvent donc des disciplines scientifiques, historiquement constituées. 4
En philosophie, l’histoire nous rapporte qu’il n’y a pas une méthode, mais plusieurs.5
La philosophie de l’éducation n’a pas de méthodes propres. Puisque que la philosophie de
l’éducation est avant tout philosophie, elle utilise les méthodes de la philosophie. Olivier
RÉBOUL nous en présente cinq :

1
Cf. Traité des sciences P. 491.
2
Nicolas Charbonnel, pour une critique de la raison éducative, …
3
Document du cours p. 15.
4
Traité des sciences et des pratiques, P. 531.
5
Olivier REBOUL, P. 85.
- La méthode historique : nous fait dire que l’histoire de la philosophie n’est utile qu’à
deux conditions : respecter la pensée des auteurs dont on parle, et ne pas s’en remettre à
elle pour penser à notre place. L’intérêt de la méthode historique est donc de nous
montrer que tel choix implique ou exclut tel autre choix.

- La méthode réflexive : cette méthode party débute à partit des problèmes « résolus » par
les techniques et les sciences de l’éducation, et à se demander à quelles limites ils le sont.
C’est une méthode interdisciplinaire. Elle exige aux philosophes d’être informée de tout
ce qui se passe dans les sciences et les techniques.

- Méthode de l’analyse logique : il existe précisément une méthode qui consiste à s'interroger
sur le langage, où pour mieux dire, sur le discours de l'éducation, à définir ses termes, à analyser

ses formules, à tester ses raisonnements, quitte à mettre au jour les ambiguïtés où les
contradictions internes de ce discours. L’analyse logique va plus loin que la simple analyse
linguistique. Elle cherche non seulement ce qu’on veut dire mais ce qu’on peut dire. Elle a
donc une utilité avant tout négative. Elle nous permet de ’déconstruire’’ bien des concepts
ambigus.

- Méthode à contrario : cette méthode s’inspire de la première mais sans être liée à une
langue particulière. Cette méthode est bien révélatrice de valeur. Mais la limite de cette
méthode est qu’elle s’appuie sur un consensus qui est celui d’une société où d’une
culture.

- Méthode dialectique : cette méthode est la plus utilisée part philosophes, part des
oppositions d’idées où de théories et montre que chaque concept, du fait même de ses
insuffisantes, nous renvoie à son contraire, et que leur opposition ne peut être surmontée
que par une synthèse qualitativement différente.

Champ d'investigation : 497 à 499


Trois considérations sont à faire pour parler pour de bon du champ d’investigation de la
philosophie de l’éducation. La première, la philosophie est vue comme activité humaine qui
implique la formation d’un modèle d’homme et la configuration des valeurs. De ce fait, derrière
toute théorie, il y a une philosophie de l’éducation. La deuxième : la philosophie de l’éducation
est une chose incontournable. Le savoir philosophique de l’éducation est un savoir
problématique qui a besoin de préciser ses concepts, de déterminer ses méthodes, ses contenus.
La troisième : la philosophie entretient des rapports avec toutes les autres branches de la
philosophie. D’où la tendance à considérer la philosophie de l’éducation comme une philosophie
appliquée.
On peut trouver un terrain d’entente pour dire que la philosophie de l’éducation relève de la
philosophie.

Cadre théorique et conceptuel (langage) : La philosophie de l'éducation a une fonction critique à


jouer en analysant les réalisations concrètes de l'éducation (structures, contenus, méthodes,
évaluation...), afin de déterminer dans quelle mesure elles présentent une cohérence suffisante aussi
bien entre elles qu'avec les finalités définies.

Les fonctions de la Philosophie de l’éducation :


Nous relevons trois fonctions de la philosophie de l’éducation. Ce sont : les fonctions
épistémologique, élucidatrice et éthique. G. Avanzini articule la fonction épistémologique autour
du statut et de la transmission des savoirs, la fonction élucidatrice portait principalement sur le
sens de l’éducation, la question éthique était pensée dans sa relation avec les politiques
éducatives. Pour ce qui regarde la fonction d’liquidatrice, la philosophie de l’éducation interroge
les réalités pour faire apparaitre leurs sens philosophique et leurs valeurs qu’elles attestent.
Dans sa fonction épistémologique, enfin, la philosophie de l’éducation a pour tâche de
questionner les objets et de construire à leur propos une sorte de méta-connaissance plurielle

Vous aimerez peut-être aussi