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1. La comparaison :
C’est l’établissement d’un rapport d’analogie entre deux objets ou deux réalités, grâce à un
outil de comparaison (comme, tel, ainsi que, tel que, pareil à, semblable à, sembler,
ressembler, etc.) :
X (comparé) Y (comparant)
(analogie approximative)
- Le comparé est la « partie de la comparaison qui constitue l’objet dont on parle et auquel
s’applique le comparant » ;
- Le comparant est la « partie de la comparaison qui fait image ».
Exemples :
2. La métaphore :
« En grammaire traditionnelle, la métaphore consiste dans l’emploi d’un mot concret
pour exprimer une notion abstraite, en l’absence de tout élément introduisant
formellement une comparaison ; par extension, la métaphore est l’emploi de tout terme
auquel on en substitue un autre qui lui est assimilé après la suppression des mots
introduisant la comparaison (comme, par exemple) : à l’origine, il brûle d’amour
contenait une métaphore du premier type, et cette femme est une perle une du second.
Quand elle introduit plusieurs rapprochements successifs, la métaphore est filée ou
suivie, comme dans cette femme tend les filets de ses charmes pour chasser le gibier des
naïfs ; au contraire, elle est heurtée ou brisée quand elle rapproche des notions
incompatibles, comme dans le char de l’Etat navigue sur un volcan.
La métaphore joue un grand rôle dans la création lexicale ; beaucoup de sens figurés
ne sont que des métaphores usées. »
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Selon le Groupe Mu, la métaphore « est un trope complexe joignant, sur le mode
ou , deux synecdoques complémentaires (Sg et Sp)fonctionnant de façon inverse, et
déterminant une intersection (I) qui est soit copossession de sèmes (mode ), soit
copossession de parties (mode ) :
Exemples :
« Figure par laquelle on prend le genre pour l’espèce, ou l’espèce pour le genre, le tout
pour la partie, ou la partie pour le tout. Exemples : une voile pour un navire ; les flots
pour la mer ; l’airain pour les canons.
" La synecdoque est une espèce de métonymie par laquelle on donne une signification
particulière à un mot qui, dans le sens propre, a une signification plus générale."
"Dans la métonymie, je prends un nom pour un autre, au lieu que dans la synecdoque, je
prends le plus pour le moins, ou le moins pour le plus." (Dumarsais, Trop. II, 4) »
Selon le groupe Mu, la synecdoque est un trope simple engendré, dans la matrice
tropique profonde, par l’une des deux opérations simples permettant la production de
toute figure (adjonction ou suppression) sur le mode référentiel () ou conceptuel ().
A Sg Sp
S Sp Sg
« Figure qui opère dans un ensemble extensif en nommant l’un des termes d’un rapport
d’inclusion pour exprimer l’autre.
La synecdoque est essentiellement quantitative, la métonymie qualitative.
En termes classiques, on disait que la synecdoque exprimait le moins pour le plus ou,
inversement, le plus pour le moins ; la partie pour le tout ou le tout pour la partie ; l’espèce
pour le genre ou le genre pour l’espèce ; le singulier pour le pluriel ou le pluriel pour le
singulier. »
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Exemples :
« Sorte de synecdoque qui consiste à prendre un nom commun pour un nom propre, ou un
nom propre pour un nom commun. »
L’antonomase est une figure de style par laquelle, pour désigner une personne, on utilise
un nom commun à la place d’un nom propre, ou inversement, un nom propre à la place d’un
nom commun ; tel comploteur romanesque et tourmenté sera ainsi un Lorenzaccio (nom
propre employé à la place d’un nom commun).
L’antonomase est également un phénomène d’évolution linguistique : en français, renard
est l’ancien nom propre du « goupil » Renard.
Exemples :
5. La métonymie :
« Les Tropes par correspondance consistent dans la désignation d’un objet par le nom d’un
autre objet qui fait comme lui un tout absolument à part, mais qui lui doit ou à qui il doit lui-
même plus ou moins, ou pour son existence, ou pour sa manière d’être. On les appelle
métonymies, c’est-à-dire, changements de noms, ou noms pour d’autres noms.
On peut distinguer les métonymies : - de la Cause pour l’Effet ; - de l’Instrument pour la
Cause active ou morale ; - de l’Effet pour la Cause ; - du Contenant pour le Contenu ; - du
Lieu de la Chose pour la Chose même ; - du Signe pour la Chose signifiée ; - du Physique
pour le Moral ; - du Maître ou Patron de la Chose pour la Chose même ; - Enfin, de la Chose
pour le Maître ou le Patron. » (p. 79)
« Terme de rhétorique. Figure par laquelle on met un mot à la place d’un autre dont il fait
entendre la signification. En ce sens général la métonymie serait un nom commun à tous les
tropes ; mais on le restreint aux usages suivants : 1° la cause pour l’effet ; 2° l’effet pour la
cause ; 3° le contenant pour le contenu ; 4° le nom du lieu où une chose se fait pour la chose
elle-même ; 5° le signe pour la chose signifiée ; 6° le nom abstrait pour le concret ; 7° les
parties du corps regardées comme le siège des sentiments ou des passions, pour ces passions
et ces sentiments ; 9° l’antécédent pour le conséquent. »
« Figure par laquelle un mot, sans changer de forme ni perdre son sens premier, acquiert,
dans l’élargissement ou le rétrécissement de sa compréhension, un signifié nouveau grâce
auquel il se substitue à un terme propre »
La compréhension est la « somme des caractères suffisants à la définition de la réalité qu’il
[le mot] représente »
« Plus est sommaire la définition d’un terme, plus elle est générale, et plus elle a
d’extension : elle se rapporte alors à un grand nombre d’êtres ou de choses.
Le terme le plus général possible, l’être, a une extension infinie ; l’individu a une
extension égale à 1 »
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(D)
(I)
(A)
Exemples :
6. Paradoxisme :
« le Paradoxisme, qui revient à ce qu’on appelle communément Alliance de mots, est un
artifice de langage par lequel des idées et des mots, ordinairement opposés et contradictoires
entre eux, se trouvent rapprochés et combinés de manière que : tout en semblant se combattre
et s’exclure réciproquement, ils frappent l’intelligence par le plus étonnant accord, et
produisent le sens le plus vrai, comme le plus profond et le plus énergique […]
« [Cette figure] combine deux termes opposés et semble affirmer et nier le même prédicat
à propos d’un seul objet, contradiction qui, à l’examen, se révèle illusoire. Elle se définit par
quatre traits constitutifs :
Nous la nommerons, avec la tradition, paradoxisme. Ses quatre traits sont liés entre eux
par un lien de présupposition régressive : T4 présuppose T3 qui présuppose T2 qui
présuppose T1. »
Exemples :
7. Antithèse :
« L’Antithèse oppose deux objets l’un à l’autre, en les considérant sous un rapport
commun, ou un objet à lui-même, en le considérant sous deux rapports contraires
1. Deux objets l’un à l’autre :
2. Un objet à lui-même :
« L’antithèse est un mode d’expression consistant à opposer dans le même énoncé deux
mots, de sens opposé ; ex. : Et monté sur le faîte il aspire à descendre (Corneille, Cinna). Il y
a antithèse entre monté et descendre. »
« Une opposition de termes non structurés en contradiction est une antithèse qui se définit
par T1 [dualité de termes] et T2 [opposition de ces termes] :
8. Antilogie :
« Une contradiction qui ne peut se réduire est une antilogie, qui se définit par T1 [dualité
de termes], T2 [opposition de ces termes], T3 [structure syntaxique de contradiction] et –T4
[réductibilité sémantique de la contradiction] : Même si c’est vrai, c’est faux ! »
9. Oxymore et alliance de mots :
« Par contre, on aura intérêt à distinguer, à notre avis, et ce, malgré la confusion habituelle,
l’oxymore tel que nous venons de le définir et l’alliance de mots, qui, utilisant le même
moule syntaxique (Adj + N ou Adv + Adj), rapprochent des mots d’une manière surprenante,
mais qui n’est pas forcément l’opposition :
Tout oxymore est une alliance de mots, mais toute alliance de mots n’est pas un oxymore. »