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La comparaison montre le point commun entre une réalité (le comparé) et une image
suggérée (le comparant) par l'intermédiaire d'un outil grammatical (→ comme, ainsi que, pareil
à, semblable à, tel un, sembler, ressembler, paraître…).
ex : " Ses yeux étaient bleus comme le ciel "
comparé + pt commun + outil gram. + comparant
La métaphore est une comparaison elliptique, car manquent l'outil et le point commun.
ex : " l'azur de son regard "
le comparant + le comparé → on n'a plus la couleur "bleue", ni "comme".
On appelle métaphore filée une métaphore (image) développée et poursuivie sur plusieurs
mots, voire plusieurs phrases.
La personnification : représente une chose ou une idée sous les traits d'une personne, ou
d'un être animé.
ex : "accroupis sous les dents d'une machine sombre", (V. Hugo, "Melancholia")
L'allégorie : représente une réalité abstraite, une idée, sous une forme concrète.
ex : un squelette avec une faux pour la mort ; une colombe pour la paix.
La métonymie : remplace un mot par un autre, qui entretient avec le premier des rapports de
proximité, de contiguïté (= un rapport logique existe entre les 2 mots)
On peut - employer le contenant pour le contenu : ex : "boire un verre"
- employer un lieu pour une personne ou une activité : "L'Élysée a déclaré…"
- employer un instrument pour l'utilisateur : "il a combattu une fine lame"
- employer un lieu d'origine ou un fabricant, un nom de marque, pour désigner un objet :
ex : "manger un camembert ; boire un bordeaux ; conduire une Renault…"
- employer un mot abstrait pour un mot concret : "persécuter l'innocence"
La synecdoque : est une métonymie qui remplace la partie par le tout, ou le tout par la partie
rapport d'inclusion entre les 2.
ex : "une voile" → un bateau ; "il saisit sa lame" → son épée.
Une antithèse : c'est l'opposition entre deux groupes syntaxiquement indépendants. Elle
fonctionne parfois avec un parallélisme = la reprise d'une même tournure syntaxique.
ex : "j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre." (Montesquieu)
Un oxymore : alliance, dans un même groupe syntaxique, de deux termes qui
s'opposent.
ex : "cette obscure clarté", (Corneille) – "Elle se hâte avec lenteur" (La Fontaine)
Le chiasme : c'est une structure "en X", ou "croisée", dans laquelle quatre éléments
opposés deux à deux sont en construction inversée a, b, b', a'
Le chiasme peut être sémantique ou grammatical
ex : "La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée" (Hugo, "Melancholia")
abstrait / corps // corps / abstrait
ex : « Les douteuses clartés d’un jour mystérieux » (Lamartine)
adjectif / nom // nom / adjectif
L'antiphrase (voir aussi "ironie") : consiste à faire passer une idée en exprimant son
contraire. ex : dire "Quel courage !" pour souligner la lâcheté de quelqu’un
Le paradoxe énonce une idée contraire au bon sens, à l'opinion commune, de façon à
choquer, et à faire réfléchir.
ex : "Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire" (Boileau)
La prétérition consiste à dire qu’on ne parlera pas d’un sujet qu’on développe
cependant jusqu’à en faire un « tableau » descriptif saisissant.
ex : « Coelio est le meilleur de mes amis ; si je voulais vous faire envie, je vous
dirais qu’il est beau comme le jour, jeune, noble, et je mentirais pas ; mais je ne veux que vous
faire pitié. » (Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne)
La répétition consiste à reprendre le même mot plusieurs fois dans le même passage.
ex : " Je l'ai vu, vous dis-je, vu de mes yeux, ce qui s'appelle vu ". (Molière)
Une anaphore : c'est la répétition, en tête de phrase, ou en début de vers, du même
mot ou du même groupe.
ex : Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire…" (Corneille, Le Cid)
La gradation est une accumulation ou une énumération, mais ordonnée, selon une
progression logique ascendante (→ vers le sens le + fort)
ou descendante (→ le + faible).
ex : "Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge" (Corneille)
" Vous ne donnez qu'un jour, qu'une heure, qu'un moment." (Racine)
Une hyperbole exagération manifeste, emphase.
ex : "être mort de honte"
Tous ces procédés soulignent, dramatisent, renforcent, amplifient le propos, parfois
de façon parodique. Voici maintenant ce qui atténue, affaiblit le propos :
Un euphémisme désigne par des termes plus doux une réalité désagréable. C'est une
atténuation. ex : "il nous a quittés" pour dire il est mort)
La litote en dit peu, mais suggère beaucoup plus. ex : "Va, je ne te hais point" dit
Chimène à Rodrigue, pour lui faire comprendre qu'elle l'aime. (Corneille, Le Cid)