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Dessins de l’auteur
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ISBN : 978-2-7256-2739-7
© Éditions Retz, 2008.
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Sommaire

Préface ………………………………………………………… 5

I. LES VERBES ………………………………………………… 7


Le verbe ………………………………………………………… 9
Le radical / Les trois groupes ……………………………… 10
Avoir et être …………………………………………………… 12
Avoir et être : gare aux confusions ! ………………… 14
À quoi sert la conjugaison ? ……………………………… 16
Le sujet du verbe et la conjugaison …………………… 18
Les pronoms personnels …………………………………… 20
Les formes ……………………………………………………… 22

II. L’IMPÉRATIF ……………………………………………… 23

III. LES TEMPS DE L’INDICATIF ………………………… 27


Le présent ……………………………………………………… 28
Le futur simple ………………………………………………… 31
L’imparfait ……………………………………………………… 33
Le passé composé …………………………………………… 35
Le passé simple ……………………………………………… 37

IV. LES TEMPS COMPOSÉS DE L’INDICATIF ……… 41


Présentation …………………………………………………… 42
Exercices/familiarisation …………………………………… 44

V. LES TEMPS DU CONDITIONNEL


ET DU SUBJONCTIF ………………………………………… 47
Le présent du conditionnel ……………………………… 48
Remarques sur le conditionnel …………………………… 50
Les temps composés du conditionnel ………………… 52
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Eut ou eût ? Fut ou fût ? ………………………………… 54


Le présent du subjonctif …………………………………… 56
Temps passés du subjonctif ……………………………… 59
Verbe spécial : s’en aller …………………………………… 64
Il faut …………………………………………………………… 66
Passage de l’infinitif au participe passé,
à l’adjectif, et à la voix passive …………………………… 68

VI. LES JEUX D’AGRAMMATICALITÉ ……………… 71


Règle fondamentale ………………………………………… 72
Les jeux sur les verbes ……………………………………… 73
Les jeux qui s’en prennent aux verbes ………………… 78
Les jeux qui affectent les terminaisons conjuguées 81
Les jeux de décalages et de détournements ………… 84

VII. RÉVISIONS/JEUX ……………………………………… 87


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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Preface

Chapitre fleuri de Grammaire impertinente, réactualisée, restructurée (et dessins


refaits vingt ans après), la Conjugaison méritait un traitement à part. Mes livres chez Retz
(Jeux de langage et d’écriture, Pratique des jeux littéraires en classe, etc.) abordent les
disciplines du français simultanément, en soulignant l’accent qui privilégie l’une ou
l’autre. Pas de grammaire sans langage, pas de langage sans mise en évidence de jeux
dans les rouages, pas de travail sur le mot en oubliant la parole, pas de travail sur le sens
en négligeant les mots, les lettres qui les situent ou les déclinent, pas de souci de syn-
taxe sans réflexion sur les segmentations rythmiques, pas de lecture sans travail de l’œil,
de l’oreille, de l’oralité. Vingt ans, déjà. Le temps de constater que ces livres (et mes jeux
d’écriture pour enfants à l’École des Loisirs1) ouvrent hors des cloisonnements un vaste
champ de manœuvres.
La conjugaison est le volcan de l’action. Plus de 6 500 verbes pour dire ce que
l’homme fait, ses relations au monde, le comment, le pourquoi, les effets sur qui ou sur
quoi, et autour des verbes : qui fait quoi ? Dans quelles circonstances ? Le verbe dyna-
mise, distribue l’énergie dans le temps : hier, aujourd’hui, demain, riche de complexités
potentielles aptes à jeter des ponts dans toutes les friches qu’on voudra. Un monde !
Et de même que la grammaire n’a de sens qu’au cœur d’un langage vivant, dérangé
au-delà du mode d’emploi, la conjugaison émoustille les écarts de vie, matérialise les
libertés entre conditionnements reçus et restitués, entre l’écrit, la parole et le sens. Elle
stimule et relance, elle invente de nouvelles actions, en empruntant partout. On
« speede », on « sprinte », on « maile »... Des développements se profilent…
Dans Conjugaison impertinente, Sa Majesté Verbe trône, avec sa Cour de groupes,
d’auxiliaires, de temps, de modes, de formes… et d’agrammaticalités (« botter le train
au langage ! » – Queneau) dans le but d’enrichir. D’explorer. D’irriguer les logiques sans
assécher l’esprit. Partir de la mise en commun des connaissances ou des manques, c’est,
sur la base de l’intuition, ouvrir des brèches dans les murailles, offrir des éventails d’ana-
lyses pour des synthèses actives. Notre travail pédagogique, notre pouvoir, est d’apporter
une véritable culture afin d’aider l’enfance à se débarrasser des scories d’idées pétrifiées.
La conjugaison n’est pas l’intendance. Porteuse de pulsion, elle enregistre l’accord ou le
désaccord avec le monde, entre négociation et conviction. On ne peut l’invoquer sans
référence aux autres disciplines, sans va-et-vient du sens à l’éclatement, sans irruption

1. Voir aussi l’histoire « Aurore et les treize princes », parue dans le cahier Des jeux visuels pour
devenir un bon lecteur, 8-10 ans, Retz, 2007.
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PRÉFACE

du foisonnement dans l’ordre et de la rigueur dans le foisonnement. Tout doit conduire


à des pensées nouvelles, incendiées par la pratique du langage, vers cette fluidité dont
nous rêvons.
La langue est le premier territoire où s’exerce l’intelligence de l’enfant. Il y éprouve le
monde, s’y cherche une place – ce qu’il y fera, dans la forêt des verbes. Conjuguer, c’est
parler, s’exprimer et communiquer, pour matérialiser les rêves. Jouons avec les difficultés,
quitte à chambouler l’édifice en le rebâtissant fonctionnel, avec portes et fenêtres partout
pour circuler. « Toute chose appartient à qui la rend meilleure. » (B. Brecht)
Comme dans Grammaire (tome 1), j’ai systématisé dans Conjugaison (tome 2) le
recours aux exercices entre oral et écrit, avec des jeux susceptibles d’élargir le sens et de
surprendre, des sondes lancées vers l’extérieur. De la lettre au texte à travers mots, la règle
reste, soutenue par l’intuition. Et comme dans les deux tomes à suivre (Jeux de langage
et d’écriture : « Pour l’œil et pour l’oreille », tome 3 / « Enchaînements et constructions »,
tome 4), plus les antennes explorent large et loin, mieux leur point d’ancrage se précise.
Aux enseignants de jouer/créer à leur tour, car les ellipses varient. Ancien « hussard
de la République », j’ai rencontré suffisamment de collègues du primaire ou du secon-
daire, pour témoigner qu’en dépit des menaces obscurantistes, la flamme reste vive.

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I. LES VERBES
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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Le verbe
Monsieur Martin se repose. Que fait M. Martin ? Rien.

RÈGLE

Le verbe dit ce que fait la personne, l’animal ou la chose.


Sans le verbe, la phrase n’a ni queue ni tête.

EXERCICES

1. Dans cette histoire connue, les verbes sont classés


par ordre alphabétique à raison d’un par lettre – sauf K, W, X.
Trouve-les.
La cigale appela doucement :
– Dame fourmi ? Hou-hou ?
Chez elle, la fourmi bougonna. La cigale chantonna, dehors :
– Bonjour dame fourmi !
– Que désirez-vous ?
– Écoutez-moi, Dame Fourmi ! Hou-hou ! La-la-i-tou ! fredonna la cigale.
Mais elle grelottait dans la neige. Sans se hâter, la tête de la fourmi s’insinua
dans l’ouverture de la porte. La cigale jasait et se lamentait :
– Hou-hou ! Je n’ai pas mangé depuis huit jours.
– Ça me navre, observa la fourmi avec indifférence.
– Prêtez-moi du grain ? quémanda la cigale. Je vous le rendrai.
La fourmi secoua la tête :
– Que trafiquiez-vous, cet été ?
– Je m’usais les ailes au soleil ! Je vadrouillais en musique !
Je yodlais ! Hou-hou ! La-la-i-tout !
– Hé bien, zozotez maintenant !

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Les temps sont durs pour les verbivores !
(La vache qui rit)

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LE RADICAL / LES TROIS GROUPES

Le radical
Les trois groupes
Il faut de Thou pour faire un monde. (Cinq-mars)

RÈGLE

Le verbe est constitué d’un radical et d’une terminaison.


La terminaison vient après le radical.
Il y a en outre 3 groupes de verbes :
• Le 1er groupe comprend les verbes en ER sauf ALLER.
Exemple : L’homme a inventé le vélosilex à l’époque
de la pierre taillée.
• Le 2e groupe comprend les verbes en IR, qui font ISSONS avec nous.
Exemple : À l’époque suivante, les hommes ont poli la selle. ➝
• Le 3e groupe comprend les autres verbes.
Exemple : C’est à l’âge de bronze
qu’on a découvert le vélo tout-airain.
Attention ! Être et avoir ne se mêlent
pas aux autres groupes.

EXERCICES

1. Donne l’infinitif des verbes soulignés.


• Le marin prend la rame chaque matin pour aller au travail. (____)
• Le bébé poisson ne boit jamais car il alevin triste. (____)
• On a volé le manteau du préfet de pelisse. (____)
• Ce train chante juste
car sa voie fait ré. (____)

2. Retrouve le vrai verbe derrière le jeu de mot.


• N’ayant plus d’appartement, j’horlogerai chez la voisine. (______)
• Demain dès l’aube, je menhirai, déclara le dolmen. (____)
• « Mais mon petit, s’écria le papa tapir en colère, tapircé ton pantalon ! » (____)
• En Russie, ce gars-là, isba comme un chiffonnier ! (____)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

3. On pourrait ne pas conjuguer les verbes. Mais alors personne ne ferait plus
de fautes, et les professeurs seraient au chômage. Dans cette lettre que nous
recevons des impôts, les verbes sont restés à l’infinitif. Conjugue-les.
« Monsieur,
Vous pas payer vos impôts. Vous devoir beaucoup d’euros
à l’administration. Vous pouvoir envoyer l’argent par la poste.
Si vous pas envoyer les sous, vous avoir des ennuis.

4. Les verbes étant conjugués à des temps variés, retrouve leur infinitif.
• Le fakir s’endormit sur un passage clouté. (______)
• Le gratte-papier se plaignait de démangeaisons. (_ ______)
• Les vignerons restèrent coincés dans un embouteillage. (____) (____)

5. Forme interrogative. Retrouve les infinitifs des verbes conjugués.


Sépare radical/terminaison.
• Le terroriste vendra-t-il la mèche ? (____/__)
• Le matelot se laissera-t-il mener en bateau par un roman-fleuve ? (____/__)
• Le chevalier a-t-il trouvé une armure à son pied pour disputer une partie de
bras de fer ? (____/__)
• Pourquoi le musicien chinois ne consent-il à jouer que du trombone à coolie ?
(____/__)

6. Citations d’auteurs connus. Choisis entre deux verbes.


• « Il y a des moments ou tout réussit. Il ne faut pas …, ça passe ! » (J. Renard)
(s’étonner ? s’effrayer ?)
• « On ne fait pas … ses lunettes avec du cirage noir. » (E. Ionesco) (recoller ? briller ?)
• « On commence par tuer sa mère, et on finit par … la cathédrale de Chartres ! »
(A. Chavée) (visiter ? voler ?)

7. Autre solution ? Dans l’histoire qui suit, imagine les verbes.


Le robinet de la baignoire schtroumphait. J’ai schtroumphé dessous
un panier à salade. Puis je suis allé dans la cuisine schtroumper
le dîner. Quand je suis schtroumphé dans la salle de bain, le robinet
schtroumphait toujours, mais le panier à salade ne schtroumphait
pas d’eau. À coup sûr, quelqu’un l’a schtroumphée pendant mon
absence. Je vais schtroumpher plainte au commissariat.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Henri IV ! Schtroumphe-moi la moutarde ! (Sully)
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AVOIR ET ÊTRE

Avoir et etre
Les éternuements du tromboniste en action sont plus ravageurs pour
l’orchestre que ceux du pianiste.

RÈGLE

Avoir et être sont appelés auxiliaires parce qu’ils servent à conjuguer les
autres verbes. Mais ils se conjuguent aussi tout seuls :
Exemples : • Cet ivrogne généreux a liqueur sur la main.
• Ce vélo d’Albi est une albicyclette.

EXERCICES

1. Complète au présent : A ou ONT ?


• L’argent n’___ pas d’honneur.
• Ma sœur ___ des mains fines, ce sont les mains de minceur.
• Le coiffeur se fait des cheveux car il ___ l’âme en peigne.
• Les chiens à pattes courtes ___ le droit d’entrer car ils ___ un laisser-basset.
• Les dégustateurs d’emmenthal ___ une drôle d’emmenthalité.
• Cet élève n’___ pas quincaillier, il en ___ plusieurs.

2. Complète au présent : EST ou SONT ?


• Cette affaire ___ si importante que j’ampleur.
• Sympathie n’___ pas un saint de premier plan
puisqu’il ne figure pas au calendrier.
• Ce savant ___ une tête, il ___ membre de l’Institut.
• Les marchands ambulants ne ___ pas des vendeurs
qui se déplacent en soufflant des bulles.

3. Souligne les verbes. Dis s’il s’agit d’avoir ou être.


• Quand on n’est qu’à demi copains c’est qu’on n’est copains qu’amitié. (____)
• Les rougeoiements du feu vert sont exceptionnels. (____)
• J’ai grand besoin d’un donneur de sang. (Dracula) (____)
• Les appareils contre l’absurdité ont de plus en plus de mal à se vendre. (____)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

4. Un emploi particulier du verbe être : complète avec


c’est… qui ou c’est… que, ce sont… qui ou ce sont… que.
• C____ quand on est vieux qu’on est âgé.
• C____ les musiciennes distraites qui se sont pris
les pieds dans une corde lâche de la harpe.
• C____ les nombres rentiers qui rapportent le plus,
à en croire la Banque de France.
• C____ l’Anglais Sam Gratt qui a traversé le Sahara
sur une trottinette, mais c_____ la Française Babette Rave
qui a franchi la banquise avec des talons aiguilles.
• C____ parce qu’il avait les clés que Louis XVI
n’a pas jugé bon de participer à la prise de la Bastille.
• C____ des enfants qui avaient emmené leurs parents
au printemps en forêt pour les perdre.
C____ des explorateurs en quête de champignons
à l’automne qui les ont retrouvés par hasard,
fourbus et affamés. C____ les pompiers qui leur
ont confié une boussole pour rentrer chez eux.
• C____ les verres à pied qui signalent l’homme de goût,
mais c____ les pieds dans le plat qui signalent celui qui
en manque.
• C____ l’acteur Gaspar Hadra qui jouait le rôle du chef
de la bande Velpo.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


C’est pas moi c’est Louis ! (Madame du Barry)

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AVOIR ET ÊTRE , GARE AUX CONFUSIONS !

Avoir et etre :
gare aux confusions !
L’asprophysicien a mal à la tête.

RÈGLE

Il y a des petits mots qui s’entendent comme A, ONT, EST,


SONT.
Pour ne pas se tromper : on peut remplacer A par AVAIT,
ONT par AVAIENT, EST par ÉTAIT, SONT par ÉTAIENT.
Exemple : La chèvre de M. Seguin est une vieille bique.
(ÉTAIT) Et ta sœur ?

EXERCICES

1. ET ou EST ?
Énigme de la porte ouverte ET fermée.
Le commissaire … perplexe. Le voleur … entré dans la pièce. Il a volé le tableau
… il … reparti avec. Or la porte … fermée de l’intérieur. On ne peut pas l’ouvrir !
– « C’… bizarre ! » grommelle Sherlock Holmes.Il ressort …
contourne la villa. Il entre par derrière, dans la cuisine …
soudain, une petite porte s’ouvre, parfaitement invisible
jusqu’ici, dans la grande porte fermée ! Le commissaire
sursaute à la vue de Sherlock Holmes.
– « C’… simple ! explique ce dernier. Il y a une petite porte
à l’envers dans la grande ! Comme ça, la porte … toujours
ouverte … fermée ! »Ce Sherlock Holmes ! Quel as !

2. Remplace c’était, c’étaient, s’était, s’étaient, par :


c’est, ce sont, s’est, se sont.
• En 1789, le plus vieux prisonnier de La Bastille, qui avait 107 ans, s’était écrié
en sortant : « À bas Louis XIV » !
• Cléopâtre reconnaissait facilement ses partisans car c’étaient des cléopâtriotes.
• Autrefois, les romans étaient très longs : c’étaient des gigantextes. (Ou des
gromans.)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Le meilleur tireur belge s’était rendu Ostende de tir.


• Ce poisson datait du Ve siècle : c’était un mérouvingien.
• Les lettres urgentes pour les pompiers s’étaient entassées
dans la boîte alerte.
• Le vainqueur de la course en sac Marseille-Alger
s’était un peu mouillé.

3. SON ou SONT ?
• Le roi et ____ domestique ____ au travail :
le roi regarde ____ domestique faire.
• Les grenouilles angoras … plus élégantes
que les grenouilles à plumes.
• Quand les bateaux … en cale sèche, les marins
ne … pas nécessairement en caleçon.
• La cantatrice Blandine Ozorre et … impresario
Léo Eléba … à Venise pour une série de concerts.
• L’actrice Emma Kacélépié a tourné … dernier film
en Argentine. S… partenaire était l’acteur allemand
Wolfgang Sterr, habitué des films policiers.

4. A ou À ? ON ou ONT ?
• Les mœurs des lépidptères n’… rien à voir avec les mœurs des hélicoptères !
• La police … éliminé le milieu parce qu’il empêchait les banques
de joindre les deux bouts.
• Un téléphone qui a des dents contre les bavards est un téléfauve.
• Pour les endormir … chante des perceuses aux bébés des bricoleurs.
• Cette vache se prenait pour un cheval … force de sauter les barrières. Elle …
fini par se tromper de porte et elle est entrée … la boucherie chevaline. Le boucher
l’… débitée en tranches. « C’est sa faute, …-t-il déclaré …
la gendarmerie. Elle n’avait qu’… pas hennir ! »
• Bermudagobert ! Le seul bermuda qu’… peut enfiler
devant derrière !
• Ceux qui jouent avec les mots n’… pas besoin d’aller
au magasin de phrases et attrapes.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


On pend les mêmes et on recommence ! (Le bourreau)

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À QUOI SERT LA CONJUGAISON ?

A quoi sert la conjugaison ?


« À ne pas parler la langue de bois. » (Honoré de Balsa)

RÈGLE

On pourrait se passer de la conjugaison,


en se passant de verbes :
Exemple : Lui miam-miam les asticots. Lui toc-toc.
Nous pas amis de lui.

EXERCICES

1. On pourrait user de la même terminaison à toutes les personnes, et deviner


le sens grâce au sujet. Conjugue.
Quand nous travaille en classe, nous pense pas au football. Si vous pense au foot-
ball ou si vous rêvasse aux vacances, vous travaille pas bien. Vous compte les
mouches. Et quand la cloche sonne, vous joue pas en récréation, vous va au coin.

2. On pourrait écrire au petit bonheur la chance ! Rétablis.


J’allons quelquefois à la ferme des cousins. Je voient les vaches, les moutons, les
cochons. Je caressez le petit veau. J’attrapes les poussins. J’aiment aller à la
ferme car mes cousins est très gentils. Nous courez ensemble dans les champs.

3. On pourrait laisser le verbe en blanc et que le lecteur se débrouille ! Essaie de


retrouver le verbe.
• L’hiver, les nudistes (_____) des manteaux de fourrure.
• Est-ce que ce train (_____) bien de Brest à New York ?
• C’est à sa main que le maître-nageur (_____) le baigneur
trop petit pour la profondeur de la piscine.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

RÈGLE

En fait, la conjugaison nous apprend qui fait quoi, HIER, AUJOURD’HUI ou


DEMAIN. Elle est utile car il faut l’apprendre. Elle serait inutile si on ne s’en
servait pas.
Exemples :
• Tu éviteras de prendre les imbéciles pour des gens.
Si l’action est faite par moi, je le sais, je dis JE.
• Pour me promener en forêt, JE monte sur un cheval de bois.
La conjugaison me renseigne sur le temps :
• Fabre d’Églantine inventa (passé) le pneu dans sa célèbre
chanson : « Il pneu, il pneu bergère. »

EXERCICES

1. Je-tu-il/elle-nous-vous-ils/elles ?
• (L’explo-rateur) manque son affaire.
• (Ces escrocs) n’ont pas l’inconscience tranquille.
• Quand (vous et moi) sortons sous la pluie, (vous et moi) rentrons aussi sec !

2. Hier ? Aujourd’hui ? Demain ?


• Les groélands mangent trop. Leur champagne préféré
est le « Mouette et Chandon ». (____)
• À force de grignoter des frites, ce sculpteur finira par
travailler la pâtate à modeler. (____)
• Faute d’orchestre, on a joué l’hymne national à l’harmonica. (____)
• Cette dame est tellement bavarde qu’elle continuera de parler
au téléphone quand la batterie sera à plat. (____)
• Le taxicomane s’était drogué
au volant de son automobile. (____)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Si tu as quelque chose à me dire,
dis-mœlleux ! (La brioche)

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LE SUJET DU VERBE ET LA CONJUGAISON

Le sujet du verbe
et la conjugaison
– Qui est-ce qui m’a accroché un poisson d’avril dans le dos ?
– Personne, Monsieur.
Il faut toujours savoir qui agit. Ici, on est renseigné : c’est personne.

RÈGLE

Le sujet met le verbe en route ; c’est lui qui décide de la conjugaison à


suivre.
Exemple : La cuisinière ne fait jamais de popote en papier.
On ne comprendrait pas une conjugaison différente, comme :
La cuisinière ne faisons jamais de popote en papier !

EXERCICES

1. Accorde au temps qui te plaira !


• Si la statue en terre (parler), elle (dire) qu’elle (être) Anglaise.
• Les Huns d’Aix (montrer) du doigt aux autres où il (falloir) aller.
• Attention, les coureurs ! La dernière ligne droite (être) en courbe !
• Le chevalier Paillard (festoyer) dans son château
en compagnie de dames débraillées.
Le verbe peut avoir plusieurs sujets.
On accorde alors au pluriel :
• Le poisson rouge et le chat s’ébattent
dans le bocal.

2. Souligne le sujet du verbe entre parenthèses.


• Le chef des Sioux et le chef des Cheyennes (fument) le calumet
de la paix. « Si tu ne sens pas bien le tabac, dit l’un, tu n’as calumet ! »
• Le cheval et le tambour major de la Garde Républicaine
(ont) de grandes dents.
• M. Petipapa et Mme Petipapa (sont) heureux de vous
annoncer la naissance de leur fils Noël.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

3. Sujets de différentes personnes. La deuxième l’emporte


sur la troisième, et la première sur les deux autres. Accorde.
• Paul et toi vous (batt___) souvent.
• Géraldine et moi nous (batt___) souvent.
• Ludovic, Antoinette et lui se (batt___)
souvent. Quelle famille !

4. « QUI », sujet, impose la personne


de l’antécédent. Barre la mauvaise écriture.
a avalé
• C’est le roi QUI la fève.
ont avalé
a ramassé
• C’est toi QUI la couronne.
as ramassé
suis allé
• C’est lui QUI à l’hôpital en observation.
est allé
a rapporté
• C’est la télévision QUI l’incident en parlant de complot terroriste.
as rapporté

Quand le sujet est un nom singulier qui représente plusieurs personnes, le


verbe se met au singulier ou au pluriel selon l’accent mis sur le mot. Difficile !

5. Le mot important étant en caractère gras, accorde le verbe.


• Une foule de promeneurs encombrai____ les toilettes.
• Un grand nombre de spectateurs demandai____
si la chute du funambule depuis le toit du cirque
était bien prévue au programme.
• Une multitude de pygmées réclamai____ des tarifs
réduits à Eurodisney.
• Une majorité de députés votai____ en faveur
d’une taxe sur les gens qui ne sont pas députés.
• Une ribambelle de gamins aboyai____ aux abords du chenil.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Maman les petits badauds qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ?
(Gambetta)

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LES PRONOMS PERSONNELS

Les pronoms personnels


Quand j’ai faim, je mange mon cale-pain. (Un journaliste)

RÈGLE

Le pronom personnel désigne la personne qui agit.


Il ne faut pas se tromper de personne.
Exemple : Tu poses un seau d’eau en équilibre sur une porte
entrouverte. Mon père pousse la porte. Il est trempé.
Je suis privé de dessert. On voit nettement que « JE »
est victime d’une injustice.
Par ailleurs, les pronoms personnels sont d’une grande précision.
Si c’est un monsieur qui parle, il dit « JE ». Si c’est une dame, elle dit « JE »
aussi. On ne peut pas se tromper.

EXERCICES

1. Trouve le pronom personnel convenable.


• … mangeons des huîtres quand … allons voir mon parrain
car il connaît bien Marennes.
• … ne sais pas si le charcutier a des pieds de cochon car …
porte des bottes.
• Un conseil : pour avoir de l’argent devant …, mettez-en de côté.
• En 1515, François 1er épousa Marie Gnan. … était si niaise
que les courtisans la surnommèrent Marie Gnangnan.

2. Dialogues. Même exercice.


• – Mon premier a la rougeole. Mon second
a la rougeole. Mon 3e a …
– Dites ? C’est une charade que … … proposez ?
– Non ! Je … parle de mes enfants !
• – Ta grand-mère regarde-t-… la télévision ?
– Oui, … la regarde.
– Allume-t-… toujours le téléviseur avant de regarder ?
– Pas nécessairement . … le prend pour le radiateur
et … dort devant.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

RÈGLE

Les pronoms personnels sont : je-tu-il/elle-nous-vous-ils/elles,


mais aussi : moi-toi-lui-eux.
Des petits mots sont complémentaires du verbe.
Ce sont : le-la-les-moi-toi-lui-elle-nous-vous-eux-en-y.
Exemple : Le balayeur appuyé sur son balai pense-t-il à son travail ?
– Il y pense tellement qu’il n’a pas le temps de le faire,
et quand il oublie, c’est le balai qui le lui rappelle.

EXERCICES

1. Trouve ce qui manque.


• – Savez-vous jouer du tambour ?
– Non, … ne sais pas … jouer. Mais …’… joue quand même,
car ceux qui …’écoutent ne … savent pas.
• – La fermière tord-elle le cou de ses poules
avant de … plumer ?
– Elle … … tord avant. Au début, elle …
… tordait après, mais c’était tellement
difficile d’arracher les plumes qu’elle a
renoncé très vite à … … ôter vivantes !

2. Même exercice.
• Comme un invité mettait les pieds
dans le plat, le maître d’hôtel les a arrosés
de ketchup, et … … a fait manger.
• Ma petite sœur n’étant pas dans son assiette, je l’… ai mise.
• Si je mens, dites-… …, et que le ciel vous tombe sur la tête !
• Sachant que Tom et Paul ont déposé leurs glaces à la vanille sur le radiateur
avant d’aller jouer, et ne les … retrouvent plus, qui donc … … a confisquées ?

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Peins-la moi en vert ! (Eiffel)

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LES FORMES

Les formes
En Bigorre, les convives ne supportent pas d’être 13 à Tarbes.

RÈGLE

Les verbes se conjuguent, ce qui ne les met pas à l’abri des constructions
de la phrase. Pour mémoire, des exemples :
• déclarative positive : Le jardinier arrose ses plantes de pieds.
• déclarative négative : Le bégaiement des Japonais ne se remarque pas
en France.
• exclamative : C’est pas de la soupe, c’est du prorata ! (Le boursicoteur)
• interrogative : a) Les Iraniens poussent-ils des cris persans ?
b) Est-ce qu’on nettoie la cuisine provensale ?
• interro-négative : Ne nous protégerions-nous pas mieux des moustiques
en les bombardant de boules puantes ?

EXERCICES

1. De quelle forme s’agit-il ? (d.p.) (d.n.) (e.) (i.) (i.-n.)


• Est-ce que l’organiste monolorgue lorsqu’il parle tout seul ? (____)
• Est-ce que vous avez acheté un cadenas pour enfermer
le cadenasson ? (____)
• Attention ! Le domestique prend laquais des champs ! (____)
• L’Hébreu Tell n’était même pas Suisse. (____)
• Ce dentiste était un ex-croc. (____)
• Pourquoi les cardiaques n’achètent-ils pas des antiquités ? (____)
– Parce qu’il devraient s’adresser à des anticœurs. (____)
• La mère Michel regarde le cuisinier de travers parce que
le civet de lapin a des griffes réctractiles. (____)
• Ce bonomme belliqueux aurait-il enterré l’H de guerre ? (____)
• Les géants sont prodigues de propos en l’air. (____)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Tu seras un gnome, mon fils ! (Blanche-Neige)

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II. L’IMPÉRATIF
Il ne faut pas confondre l’impératif avec l’impéritif
qui permet de trinquer entre amis.
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L’IMPÉRATIF

L’ imperatif
Gratémoilà ! (Comme disait le Guatémaltèque
qui souffrait de démangeaisons.)

RÈGLE

L’impératif exprime un ordre, c’est le chou-chou des militaires.


Exemple :
« Rompez l’errant » ! (Pour dire aux soldats de taper sur un vagabond.)
Dans le film Sissi impératif, on voit que l’héroïne qui donne des ordres a
mauvais caractère. Mais là, c’est le présent de l’impératrice.
Attention !
L’impératif se conjugue à 3 personnes seulement, car on n’a jamais vu
quelqu’un se donner des ordres à voix haute.
Voici les 3 personnes auxquelles se conjugue l’impératif :
• 2e personne du singulier : « Mets l’acné sous la porte ! » (Comme disait le
médecin au malade boutonneux.)
• 1re personne du pluriel : « Errons, errons, petit Patapon ! » (Comme disait
la bergère perdue à son chat.)
• 2e personne du pluriel : « Abbés, cédez ! » (Comme disait l’inventeur de
l’alphabet à des ecclésiastiques.)

L’impératif s’emploie également à la forme négative :


« Ne fais pacha ! » (Comme disait l’émir auvergnat à son fils.)

EXERCICES

1. Écris à la 1re personne de l’impératif.


– (Avancer) Hercule ! (Il faudrait savoir.)
– (Ramer) Adam ! (Pour les musulmans en bateau.)
– (Dîner) d’un don ! (Comme font les cloches.)
– (Perdre) Noël ! (Le 25 décembre.)
– (Vider) Angers ! (Pour nettoyer cette ville de l’ouest.)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

– (Aider) Redon ! (Pour que cette ville de Bretagne assoupie dorme confortablement.)
– (Mettre) ton béret, Nice ! (Comme disait Racine.)
– (Saccager) quelque chose ! (Comme disait celui qui croyait qu’on ne lui disait
pas toute la vérité.)

2. Écris à la forme négative.


• Chasse le chat que tu as dans la gorge en mâchant du chiendent !
• Mets tes 2 pieds dans la même poche de ton pantalon si tu veux te casser
la figure.
• Si tu reçois une lettre parfumée, lilas !
• Lèche tomber ! (Comme aboyait le chien léchant.)
• Mettez vocubalaire ! (Picasso à Braque.)

3. Écris à la personne de l’impératif demandée.


2e du pluriel : (Narguer) les amarres !
1re du pluriel : (Alunir) à l’unisson !
1re du singulier : (Venir) Éva !
2e du pluriel : (Aimer) l’escalade de fruits ! (En montagne.)
1re du pluriel : (Polir) les cuivres, polissons !

4. Un jeu connu des enfants consiste à user de l’impératif avec un prénom qui rime.
– Lange, Solange !
Trouve un verbe à l’impératif devant chaque prénom :
– _________, Nicole !
– _________, Elvire !
– _________, Gaétan !
– _________, Blandine !
(On peut aussi composer des mots-valises, parfois peu sortables,
comme « Rote…erdam ! » (et il y a pire).

5. Complète cette fausse publicité.


« Laiss… vos épaves dans le désert pour les décorer !
Particip… au rallye Paris-Dakar ! »

6. L’impératif et le jeu de « comme disait ». Conjugue.


• Comme disait le psychiatre à ses patients aliénés : « ________ – vous
de vos mentaux ! » (se débarrasser).
• Comme disait le parfumeur à la vendeuse mécontente :
(cesser) « _________ de houpetter ! »

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L’IMPÉRATIF

• Comme disait la mère écolo à son fils :


(rêver) « ______ Herbert ! »
• Comme disait un gangster à son complice
qui avait vidé le clocher de Notre-Dame de Paris :
(rançonner) « _________ les cloches ! »
• Comme disait au grand peintre sa femme
qui avait lu Ali Baba :
(ouvrir) « Cézanne, _________-moi ! »
• Comme disait Jules César à son ancien ami :
(pomper) « Cher Pompée, _________ ! »

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Lâche-moi les baskets ! (Berthe aux grands pieds)

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III. LES TEMPS


DE L’INDICATIF
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LE PRÉSENT DE L’INDICATIF

Le present
La cornemuse que si l’on s’en sert.

RÈGLE

L’action se fait au moment où l’on parle. Au


présent, les verbes en ER se terminent par
E, ES, E aux 3 premières personnes. Les
autres verbes se terminent par S, S, T ou D.
Exemple : Le sculpteur cherche une fille
bonne pâte à modeler.

EXERCICES

1. Repère les verbes au présent.


Monsieur ! Je ne vous connais pas et je n’ai
rien à vous dire. Mais comme je suis sincère,
je n’y vais pas par quatre chemins pour vous
le déclarer. Je vous adresse mes salutations distinguées.

2. Écris les verbes au présent.


• Attention ! Un train de vie (pouvoir) en cacher un autre !
• Les jardiniers (creuser) une tonnelle sous la Manche.
• Cet homme (être) tellement laid qu’il (acheter) deux billets
lorsqu’il (visiter) le zoo : un pour entrer, un pour sortir.
• Sandra (dormir) sans drap ni oreiller.
• Comme on (dire) en Égypte : « Le Caire a ses raisons
que la raison ne (connaître) pas. »
• L’électeur (aller) souvent aux urnes pour des purnes.

3. Écris au présent (fable expresse).


L’Arabe était malade, il toussait, quel malheur !
Il se mit au lit car il avait mal au cœur.
Moralité ?

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

4. Complète cette lettre au présent.


« Monsieur,
Je (être) nain. Je (mesurer) un mètre.
J’(habiter) le quinzième étage d’un immeuble.
Quand je (rentrer) chez moi, même dressé
sur la pointe des pieds dans l’ascenseur, je
n’(atteindre) que le bouton du huitième étage.
Je (monter) donc sept étages à pied.
Ne (penser)-vous pas, au lieu de m’obliger
à transporter en permanence trois dictionnaires
dans un sac, qu’il serait plus humain, SOIT de caser
le quinzième étage entre le premier et le huitième,
SOIT de placer l’immeuble entier au-dessous
du huitième étage ?
Je vous (prier) de croire, Monsieur, en mon parfait respect. »

5. Accorde.
Tous les policiers (savoir) ça ! Un indic actif (renseigner) utilement
la police, alors qu’un indic hâtif ne (vérifier) pas ses informations.
(En classe, les élèves (apprendre) le présent de l’éducatif.)

6. Écris au présent avec « JE ».


Moi Tarzan. Moi sauter d’arbre en arbre. Moi me suspendre
aux lianes. Moi me balancer. Moi être aussi souple que les singes.
Moi comprendre leurs cris. Moi faire les mêmes grimaces qu’eux.

7. Les verbes du 2e groupe font « ISSONS », pas ceux du 3e. Corrige.


Quand nous mentissons, notre nez s’allonge. D’abord, nous le sentissons grossir.
Nous le tenissons à deux mains et nous rougissons. Nous nous découvrissons
dans le miroir avec effroi. Nous devenissons une espèce de rhinocéros. Nous
n’appartenissons plus à l’espèce humaine !

8. Attention aux mots homophone (de même son). Choisis le bon.


• Je ne (cour/cours/courre/court) pas en classe.
• Je (rond/romps) le pain, je ne le coupe pas avec des ciseaux.
• Je ne (mort/mors/mords) pas le doigt de la voisine.
• Je ne (tends/tant/temps/taon) pas ma serviette entre deux chaises pour faire
tomber la cantinière.

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LE PRÉSENT DE L’INDICATIF

• J’espère que tu ne (tien/tient/tiens) pas trop à ta collection de sucres


car nous avons eu une inondation.
• Je (voie/voix/voit/vois) le cheval au bord
de la rivière, mais je ne (voie/voix/voit/vois)
plus le cavalier.

9. Présent de l’indicatif normal, interrogatif


ou impératif ?
• Te souviens-tu du gaz de Soissons ?
(Clovis, après avoir mangé des haricots
dans cette ville.) (____)
• Donne-moi la passoire sans trous, j’en ai assez de perdre l’eau. (____)
• Comment trouvez-vous mon immeuble ? – Avec une boussole. (____)
• Obligeons les pompiers à contrôler le matériel chaque veille d’incendie. (____)
• Les anges dorment-ils à plat ventre pour ne pas froisser leurs ailes ? (____)
• Cet idiot de chien se mord-il chaque fois qu’il aboie après le facteur ? (____)
• Ma montre Kézaco s’arrête à 27 heures, 75 minutes et 113 secondes. (____)
• Que dit le merle au sansonnet qui lui rend visite ? (____)
– Entrez sansonnet ! (____)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


T’as de beau œil, tu sais !
(Ulysse au Cyclope)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Le futur simple
Quand les poules auront des dents,
elles se méfieront des sucreries.

RÈGLE

On appelle le futur « simple » pour ne pas


le confondre avec le futur compliqué.
Au futur simple, les verbes se terminent
par AI, AS, A, ONS, EZ, ONT, précédés de la lettre R.
Les verbes des deux premiers groupes conservent entièrement
l’infinitif. (Pas ceux du 3e, ni les auxiliaires !)
Exemple : Je te prêterai ma guitare quand elle n’aura plus de cordes.

EXERCICES

1. Écris au futur simple.


• Quand le croque-mort (trouver) du cirage multicolore, il (égayer) ses pompes funèbres.
• Mon grand-père (avoir) 145 ans dans 67 ans.
• À la quatrième taupe, il (être) l’heure de rentrer dans la taupinière.

2. Même exercice. Écris au futur.


• Le chirurgien au patient qu’il s’apprête à opérer :
N’ayez pas peur. Si j’oublie ma montre dans votre estomac, je vous (réveiller)
pour vous demander l’heure.
• Le gendarme à l’automobiliste :
Si vous roulez trop vite, je vous (arrêter) et vous (demander)
de me payer l’amende en quatrième vitesse.
• La marchande de crayons à son fils :
Tu (devenir) ingénieur des mines, mon fils !
• Le guide aux touristes :
À Venise, quand il n’y (avoir) plus d’eau, les gondoles
(avoir) des roulettes.
• La bibliothécaire au lecteur :
Plus tu (lire), plus tu (développer) tes muscles.

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LE FUTUR SIMPLE

3. Fable-express, au futur.
Un homme étant vêtu d’une robe de bure,
Disait à un monsieur vêtu de queue de pie :
« Vous (avoir) beau, Monsieur, me faire la courbure,
Vous ne (être) jamais un moine et c’est tant pis ! »
Moralité : la pie ne fait pas le moine !

4. L’article sportif est au présent. Trois verbes sont


au futur. Souligne-les.
Le match du siècle !
Cet homme en tenue de footballeur au point de penalty n’est pas un sportif ordinaire !
Et le goal, face à lui, est tout aussi remarquable ! Car tous deux sont aveuglés par
un bandeau ! Oui, Mesdames et Messieurs ! Au coup de sifflet de l’arbitre, le tireur
s’efforcera de shooter le ballon que le goal essaiera de bloquer ! Voyez ! Le tireur
s’élance et shoote ! Manqué ! Il tombe sur le postérieur ! Il se relève encouragé par
les supporters ! Il cherche le ballon ! Il shoote dans tous les sens ! Il donne un coup
de pied à l’arbitre ! (Aïe !) De son côté, le goal a plongé. Il se relève ! Il replonge
et se flanque la figure dans le poteau ! Il est assommé ! Les supporters soufflent
dans des trompettes pour le ranimer ! Il se redresse ! Et le tireur poursuit son effort
en jurant ! Il shoote une motte de terre ! Il s’est cassé la cheville et saute sur un
pied ! Il danse ! Le goal plonge dans les jambes de l’arbitre ! Le tireur de son côté
roule sur le ballon par hasard et s’effondre ! La balle part doucement vers les
tribunes et le goal s’empêtre dans le filet !
Le tireur attrape l’arbitre par
le maillot. Il crie : « Est-ce que
j’ai marqué le but ? »
Non, hélas. Mais quels
magnifiques exemples
sportifs que ces deux
forcenés ! À force
de persévérance
ils réussiront dans
leur entreprise !

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Ah ça ira, ça ira, ça ira !
(Christian Lacroix essayant une robe taille 36 à une cliente taille 63)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

L’ imparfait
L’ice-cream était presque parfait.

RÈGLE

Comme son nom l’indique, l’imparfait n’est pas au point. Il faut faire avec.
À l’imparfait, les verbes se terminent par AIS, AIS, AIT, IONS, IEZ, AIENT.
Exemple : Ce commentateur sportif était tellement bavard qu’il parlait plus
vite que le micro.

EXERCICES

1. Écris à l’imparfait.
• La pomme de Guillaume Tell (abriter) un asticot que la flèche du tireur a
manqué. Ce qui prouve que M. Tell n’(être) pas si bon archer qu’on le (prétendre).
• Quand l’Égypte (être) trop peuplée, on (entasser)
les pyramides de manière à en faire un cube qui
(prendre) moins de place.
[On (charger) les oto-rhino-laryngologistes du travail
car c’(être) une entreprise pyramyGdale !]
• Il n’y a pas longtemps, on (chasser) encore
à courre en Meute et Moselle.
• Les assiégés (jeter) l’huile bouillante sur les assiégeants.
Ils (penser) tristement qu’il n’y aurait plus
de frites au menu du château pendant
des semaines.
• C’(être) l’automne. Pendant que les arbres
(se dépouiller) de leurs feuilles, les élèves
(noircir) de nouveau les leurs en classe.

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L’IMPARFAIT DE L’INDICATIF

2. Écris à l’imparfait.
La cuisine préhistorique.
À cette époque (vivre) plein de
grosses bêtes bizarres. Les végétariens
(faire) la grimace. Vous (manger),
par exemple, des tranches de stégosaure salé ;
certains (préférer) le stégopoivre.
Les rieurs (consommer) des hilaransaurs.
Ceux qui se (plaindre) (adresser) leurs réclamations
à l’allô-saure. Le ptéro-dactylo les (taper)
à la machine pour faire un diplodocument.

3. Écris à l’imparfait.
Un grand humoriste d’autrefois.
Cet homme-là (être) amusant. Il (raconter) des blagues et nous (crouler) de rire.
Par exemple, il (dire) celle-ci, nous n’(arriver) plus à reprendre
notre souffle quand nous l’(entendre). Voilà : il s’(agir)
d’un type qui (demander) à un autre : « Comment
vas-tu Yau-de-Pipe » ? Et l’autre (répondre) : « Ça va,
Taupied. » Ah ! Ah ! Ah ! Nous nous (tordre) de rire.
Nous (pleurer). Cet homme-là (connaître) des tas
d’autres histoires. Et quand nous (croire) qu’il
(tomber) en panne, il en (inventer) ! Qu’est-ce qu’on
s’(amuser) avec lui !

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Quand j’étais petit je n’étais pas grand.
(du Guesclin)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Le passe compose
J’ai mis mon piké dans la cage, disait le directeur de l’asile de fous en
récitant le poème de Prévert, et je suis sorti avec l’ouzo sur la tête.

RÈGLE

Le passé composé est formé :


– du présent de l’auxiliaire avoir (ou être) ;
– du participe passé du verbe.
Le passé décomposé lui ressemble, il est récité
par les cancres.

EXERCICES

1. Souligne le passé composé.


• Nous avons installé des postes
à péage au fond de la mer parce que
les scaphandriers passaient les frontières
sans acquitter les taxes.
• Les chercheurs ont retrouvé des lettres
de Mme de Soussigné.
• Un industriel a déposé un brevet de siège éjectable pour virer les visiteurs qui
s’incrustent.
• Les responsables de courses hippiques ont suggéré d’organiser des épreuves
de trot attelé AVEC obstacles, pour dérider les parieurs.
• Gloire à vous, les frères Égyptiens Séti Toâ et
Séti Patoâ, qui avez imaginé la première « danse
des canards ».

2. Accorde le passé composé.


• Un restaurateur (découvrir) la hotte-dogue qui mord les voleurs affamés.
• Un boucher chevalin, qui manquait de clientèle, (suggérer) à la société des
courses de remplacer les chevaux par des vaches pour courir le tiercé. Comme
ça (expliquer)-t-il, les parieurs s’intéresseront davantage aux vaches et on recom-
mencera à manger du cheval.

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LE PASSÉ COMPOSÉ

• Un génial inventeur, monsieur Putiphar Felu (inventer) les chaussures anti-


crottes de chien qui font bip-bip dès qu’elles s’approchent d’une déjection
canine. De nombreux Parisiens (acheter) déjà ces chaussures, et de nombreux
concerts avertisseurs se font entendre partout dans la capitale.

3. Imparfait ou passé composé ?


« Monsieur,
Ma femme et moi (voir, au passé composé)
un extra-terrestre. Il (sortir, au passé composé)
d’une espèce de choucroute violente.
Il (ressembler, à l’imparfait) à une grande
saucisse. Nous (s’approcher, au passé composé)
sans bruit. Nous l’(capturer, au passé composé)
à la fourchette, et nous l’ (jeter, au passé
composé) dans un pot de moutarde.
Comme personne ne l’ (réclamer, au passé
composé), nous l’ (manger, au passé composé). Il (être, à l’imparfait) délicieux.
La choucroute violente (repartir, au passé composé) dans les spasmes. »

4. Passé composé avec AVOIR ou ÊTRE ?


• Le porte-drapeau a peiné ( ) à ôter la hampe
du drapeau car c’est un empoté.
• Louis XIV est né ( ) à Saint-Germain-en-Laye.
(On a appelé ( ) longtemps le village
Saint-Germain-en-Layette.)
• À force de se pencher sur le mystère, les savants
ont compris ( ) pourquoi les Savoyards
chaussent les skis plutôt l’hiver que l’été.
C’est parce qu’ils leur tiennent chaud aux pieds.
• Le défunt s’est acheté ( ) un posthume
de velours.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


J’ai eu du pot. (Henri IV)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Le passe simple
La voiture folle enfonça la devanture du magasin de fromages, mais il y
eut heureusement plus de beurre que de mal.

RÈGLE

Comme son intitulé ne l’indique pas, le passé simple est compliqué.


On dit qu’il est simple pour ne pas décourager les bonnes volontés.
Exemple :
– « Quand sonnâtes-vous à ma porte, Beethoven ?
– Je « Sonate au Clair de Lune ».
Les verbes en ER se terminent par AI, AS, A, ÂMES,
ÂTES, ÈRENT.
Les verbes du 2e groupe par IS, IS, IT, ÎMES, ÎTES, IRENT.
Ceux du 3e par : INS, INS, INT, ÎNMES, ÎNTES, INRENT,
ou US, US, UT, ÛMES, ÛTES, URENT, ou encore IS, IS, IT, ÎMES, ÎTES, IRENT !
J’en passe ! Ce temps, heureusement, n’est plus employé par personne.
Imaginez un peu le dialogue :
« Alors, chère amie, jouîtes-vous d’un temps ensoleillé ce week-end ?
– Hélas, chère amie, il plut à verse ! Nous restâmes 3 jours à l’hôtel ! »

EXERCICES

1. Accorde au passé simple.


Les plus gros seins du monde (appartenir) à une brave
Bretonne de l’île de Sein, appelée Salomé O’Patt.
On la (voir) pendant des années donner la tétée
aux bébés que les gens lui (confier) en nourrice.
Hélas, elle (mourir) d’une angine de poitrine.
On lui (faire) des funérailles officielles et les écoliers
(avoir) droit à une journée de congé en son honneur.

2. Accorde au passé simple ces deux fables-express.


Alors qu’il s’apprêtait à jouer sa musique,
Le tzigane (apercevoir), juchée sur son violon,
Une fourmi hardie et forte en gymnastique,

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LE PASSÉ SIMPLE

Qu’il (écraser) par terre à grands coups de talon.


(Moralité : le tzigane hait la fourmi.)

Après les avoir fait briller,


Le bonze (enfiler) ses souliers.
Moralité :
Le bonze est chaussé.

3. Certains passés simples sont tordus. Constate !


• Nous (scier) du bois au Siam.
• Nous (uriner) au Surinam.
• Vous (guérir) le soldat qui avait pris froid dans sa guérite.
• Nous (rire) en entendant les rimes du mauvais poète.
• Vous (lire) un livre de musique de luth.
• Les corsaires (écorcer) des oranges.
• « Madame la baronne,
Quand vous m’éconduisîtes (verbe ____), vous me mortifiâtes
(verbe ____). Vous prononçâtes (verbe ____) des paroles
blessantes, qui m’émurent (verbe ____).
Oui Madame. Vous vous complûtes (verbe ____)
à m’insulter, vous me pourfendîtes (verbe ____)
avec zèle, et même, vous soutîntes (verbe ____)
des allégations tellement mensongères qu’elles me
convainquirent (verbe ____) de rester coi.
Je mis (verbe ____) donc les bouts sans mot dire.
J’ai l’honneur, Madame, de vous déclarer aujourd’hui
par écrit que je m’en contrefous. »
Marquis d’Ymieux.

4. Se tromper de groupe est amusant. Corrige.


• La marquise sorta de chez elle.
• Le chien croquit son os.
• Le professeur permetta à l’élève de mastiquer son chewing gum.
• La Normande recevit un bouquet d’Honfleur pour sa fête.
• Vous savâtes parfaitement vos leçons, hier !

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Attention !
Échange les terminaisons des verbes du
1er groupe avec celles du 2e (il « achetit »),
échange celles du 3e avec celles du 1er
(il « venda »), et comme les verbes
du 2e groupe font ISSONS au présent,
écris le passé simple de la même manière
(il « finissa »).

Le premier à avoir pratiqué ce jeu était un poète du XVIe siècle, Clément Marot.
Mais il écrivit sans règle :
« Collin s’en allit au Lendit
Où n’achetit ni ne vendit,
Mais seulement à ce qu’on dit,
Dérobit une jument noire.
La raison qu’on ne le penda,
Fut que soudain il réponda
Que jamais autre il n’entenda
Sinon que de la mener boire. »
On voit qu’il n’a pas systématisé l’erreur. Pour s’amuser et amuser les autres, il
faut la systématiser. Il faut écrire faux sans « erreur » !

5. Un autre exercice agrammatical. Corrige.


La tortue sorta de chez elle. Elle rencontrit le lièvre qui se moquit d’elle :
– Alors ? Toujours aussi lente ?
– Moi je veux bien faire la course ! réponda la tortue.
Le lièvre éclatit de rire.
– D’accord ! disa-t-il. Je te laisse de l’avance,
je te rattraperai !
La tortue se metta en marche. Elle ne s’arrêtit nulle part
si bien qu’elle approchit bientôt de l’arrivée.
Le lièvre, qui croquait des carottes, relevit la tête.
Il poussit un cri :
– Nom d’une pipe !
Il bondissa sur le chemin. Il coura de toutes
ses forces, mais il arrivit trop tard.

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LE PASSÉ SIMPLE

– Alors ? lui demandit la tortue goguenarde. Qui a gagné la course ?


Le lièvre faisa la grimace et demi-tour. Il rentrit chez lui la queue basse. La
Fontaine, qui passait par là, racontit l’aventure avec une morale : rien ne sert de
courir, il faut partir à point. Ça fait réfléchir.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Ce qui fut fut et ce qui sera sera. (Nostradamus)

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III. LES TEMPS COMPOSÉS


DE L’INDICATIF
CHÉRI, QUAND TON TORTICOLIS
SERA PASSÉ, POURRAS-TU
GRIMPER SUR LE TOIT RÉPARER
LA GIROUETTE QUI GRINCE ?
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PRÉSENTATION

Presentation
Quand j’aurai fait un somme, j’essaierai de faire une addition.

RÈGLE

• Le plus-que-parfait marque une action passée ayant eu lieu avant une


autre exprimée à l’imparfait : quand j’avais fini de chauffer la salle, je brûlais
les planches. (L’acteur)
• Le passé antérieur marque une action passée ayant eu lieu avant une
autre exprimée au passé simple : quand j’eus appris le passé antérieur, je me
documentai sur le passé postérieur.
• Le futur antérieur marque une action qui
aura lieu avant une autre exprimée au futur :
quand j’aurai assimilé le futur intérieur
je me renseignerai sur le futur extérieur.
Ces trois temps sont composés à l’aide
d’un auxiliaire et du participe passé
du verbe : j’avais/fini.

EXERCICES

1. Souligne dans chaque phrase le verbe au plus-que-parfait.


• À la cour d’Autriche, lorsque le soleil avait réussi à percer les nuages, on parlait
d’éclairSissi.
• Les aveugles changeaient de cannes quand ils avaient bavardé à bâtons rompus.
• Quand les glagladiateurs avaient fini leur travail, ils se réchauffaient autour
d’un brasero.

2. Souligne dans chaque phrase le verbe au passé antérieur.


• Quand le bonze fut payé, il se montra amical parce que
les bons comptes font le bonze ami.
• Lorsque la vache fut entrée dans la vigne, le
vigneron ordonna « chasselas ! » à son employé.
• Quand le chat-luthier eut équipé ses
violons en cordes de boyaux de chats,
il les mit en vente sur un chalutier.
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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Lorsque les religieux eurent trouvé la paille dans l’œil du voisin, ils ne cher-
chèrent plus l’apôtre dans le leur.

3. Souligne le verbe au futur antérieur.


• Quand ils auront augmenté la production, les marchands
de nounours feront de peluche en peluche de bénéfices.
• J’étrennerai la patte quand j’aurai acheté une
nouvelle jambe de bois.
• Quand le fantôme aura renoncé à ses habitudes
suspectres, je ne m’étonnerai plus de le voir traverser
les murs.

4. Signale les plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur (P-q-P), (P.A), (F.A).
• Je terminerai cette phrase quand j’aurai remis ( ) de l’encr dan
m sty .
• Lorsque l’entomologiste eut capturé ( ) des « bêtes à bon dieu », il les
épingla dans une boîte à sectes.
• Le bédouin se demandait s’il avait bien fait ( ) de priver de désert son fils
désobéissant.

5. Même exercice dans ce courrier.


« Monsieur le Directeur,
Quand j’eus enfoncé ( ) le bidule dans le machin, je retirai le truc de votre
appareil, suivant le mode d‘emploi. Il faut que je vous signale une erreur.
Quand j’eus poussé ( ) le bidule, je n’aurais pas dû ôter le truc, mais
dégoupiller le bitonio du bastringue. Informez vos clients : lorsqu’ils auront
abattu ( ) la bidouillette, qu’ils lâchent le micmac tout de suite.
Excusez mon écriture maladroite, mais j’ai encore le bras dans le plâtre.
Veuillez agréer… »

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Moi je déteste les temps
anti-rieurs ! (L’humoriste)

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EXERCICES / FAMILIARISATION

Exercices/familiarisation
EXERCICES

1. Ces verbes sont-ils composés avec AVOIR ou ÊTRE ?


• Quand le crémier eut emménagé dans sa nouvelle demeure,
il pendit la crémière. (____)
• Quand nous serons élus, nous piquerons l’argent dans
la caisse. (Les Pieds Nickelés) (____)
• Quand vous serez arrivés à la bibliosteak, vous vous
en paierez une bonne tranche. (____)
• Quand il aura vidé la mer Rouge,
Moïse jettera l’eau dans le trou de la Sécu.
(____)
• Quand tu auras acheté des skis en forme
de pieds nus, tu amuseras la population
de Courchevel. (____)

2. Écris l’infinitif de ces verbes.


« J’avais inventé (____) une brosse à dents/brosse à souliers : un côté pour les
quenottes, l’autre pour les croquenots. On pouvait (____) brosser tout en même
temps. Mais quand j’eus déposé (____) le brevet à la Société des Inventeurs, je
m’aperçus (____) que je n’avais pas précisé (____) quel côté était réservé (____)
aux dents. Il a fallu (____) imprimer un mode d’emploi car les gens distraits se
trompaient (____). Je travaille (____) actuellement à une brosse à pan-
talon/brosse à parquet. Quand j’aurai terminé (____), je vous avertirai (____). »
P.S. J’avais inventé (____), il y a quelques années, une usine à décapsuler les
sodas. Elle a fait (____) faillite.

3. À quel groupe appartiennent ces verbes ?


« J’avais découvert (___) le moyen de ranger les petits pois dans les boîtes de
conserve, et j’avais fabriqué (___) une boîte modèle avec des cloisons. Mais
quand j’eus montré (___) mon œuvre au directeur des conserveries, il me rit au
nez.
Quand j’aurai récupéré (___) ma boîte, je vous la montrerai. Mais ne vous impa-
tientez (___) pas ! Aux dernières nouvelles, ce monsieur l’aurait accrochée (___)
au-dessus de son bureau pour distraire ses visiteurs. »

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

4. À quel temps sont ces verbes ? Plus-que-parfait ? Passé antérieur ?


Futur antérieur ?
Après que vous eutes inventé (____) le sucre insoluble, qui peut ainsi resservir,
vous fîtes la découverte que tous les non-voyants attendaient. Je veux parler du
cinéma sous-titré en braille. Grâce à vous, bientôt, dès que le film sera projeté
(____) dans une salle obscure, les aveugles s’approcheront de l’écran. Et quand
ils auront palpé (____) les caractères en relief sous l’image, ils crieront les sous-
titres aux sourds-muets. Monsieur, vous êtes un bienfaiteur de l’humanité !

5. Remplace les sujets soulignés par des pronoms personnels.


Après que le maire de Paris (____) eut annoncé sa volonté de faire repeindre la
tour Eiffel en bleu-blanc-rouge, les querelles (____) commencèrent. Certains
conseillers municipaux (____) espéraient la voir barbouillée verticalement, le bleu
à gauche, mais leurs adversaires remarquèrent (____) que si on la (____) regardait
de l’autre côté, elle serait alors rouge-blanc-bleu. Les esprits (____) s’apaisèrent.
Mais après qu’un ministre (____) eut proposé de la peindre par tranches horizon-
tales à partir du bas, la controverse (____) rebondit. Les uns (____) exigeaient le
bleu en bas, les autres (____) préféraient le rouge. On (____) envisagerait aux
dernières informations, de la peindre en blanc avec des pois bleus ou rouges.

6. Complète au passé composé et au plus-que-parfait.


• Le sous-marin (torpiller, au passé composé) un pédalo qui (vadrouiller, à l’impar-
fait) sans pavillon sur le bassin des Suisses à Versailles. Les sauveteurs (hélitreuiller,
au passé composé) les survivants.

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EXERCICES / FAMILIARISATION

• Le taxidermiste (empailler, au plus-que-parfait)


son associé. Aux policiers venus l’arrêter,
il (bredouiller, au passé composé) que c’était
pour le dépouiller de ses économies. Les policiers
ont répliqué qu’il ne fallait pas les prendre pour
dépouillons.

7. Complète à tous les temps demandés.


« Monsieur,
J’(avoir, à l’imparfait) des rhumatismes.
Ils (être, à l’imparfait) douloureux et sensibles
aux variations de température. Grâce à eux, je (prédire, à l’imparfait) le temps du
lendemain à la Météorologie nationale. Hélas, un médecin m’(soigner, au passé
composé), et il m’(guérir, au passé composé). Finies les douleurs ! J’(perdre, au
passé composé) mon emploi. J’(supplier, au passé composé) le médecin de me
rendre mes rhumatismes, mais il (refuser, au passé composé). J’(déposer, au passé
composé) plainte auprès du procureur de la République, mais il ne l’(recevoir, au
passé composé) pas. Quand il l’(recevoir, au futur antérieur), il (aviser, au futur
simple).

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Quand j’aurai soulevé le poids
de cent kilos, tu passeras
un coup de balai dessous. (Douillet)

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V. LES TEMPS
DU CONDITIONNEL
ET DU SUBJONCTIF
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LE PRÉSENT DU CONDITIONNEL

Le present du conditionnel
Si cette cantatriste chantait, elle ferait pleurer l’auditoire.

RÈGLE

Au présent du conditionnel, tous les verbes se terminent


par RAIS, RAIS, RAIT, RIONS, RIEZ, RAIENT.
Exemple : Si l’épreuve du lancer de pots de géranium existait
aux Jeux Olympiques, ma voisine gagnerait la médaille d’or.

EXERCICES

1. Souligne le présent du conditionnel.


• Si les hommes-grenouilles vivaient dans
des mares, ils coasseraient au crépuscule.
• Si l’otarie achetait un billet de l’otarie
nationale, elle toucherait le gros lot !

2. Dialogue. Conjugue au présent du conditionnel.


Voyageur : Bonjour, madame la caissière.
Je (vouloir) un billet d’avion.
Caissière : Un billet pour où ?
Voyageur : Pour 50 euros. Je n’ai que cette somme.
Caissière : Voulez-vous dire que vous (souhaiter) prendre l’avion pour un vol qui
ne (coûter) que 50 euros ?
Voyageur : Je n’ai que cette somme.
Caissière : Il n’y a aucune destination pour 50 euros. Le voyage le moins cher
coûte 200 euros. Sans les taxes.
Voyageur : Est-ce qu’on ne (pouvoir) pas s’arranger ? Par exemple, le pilote me
(laisser) en route à 50 euros au compteur ?
Caissière : Impossible. Voyez. Dans la direction de Marseille, par exemple, 50
euros vous (mener) à peu près au-dessus de Yadupin-sur-Laplanche. On ne peut
pas vous déposer là.
Voyageur : Pourquoi ? C’est si laid ?

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Caissière : Il n’y a pas d’aéroport, monsieur.


Voyageur : Mais s’il y en avait un ?
Caissière : S’il y en avait un, il y en (avoir).
Voyageur : Je (pouvoir) sauter en parachute ?
Comment font les passagers en cas de panne
en l’air ?
Caissière : Nos avions n’ont pas de panne,
monsieur.
Voyageur : Mais s’ils en avaient ?
Caissière : S’ils en avaient, les passagers (tomber) avec, monsieur.
Voyageur : Je ne peux donc aller nulle part en avion pour 50 euros ? Si je pre-
nais le train, on m’(emmener) au moins jusqu’à Lyon !
Caissière : Prenez donc un train !
Voyageur : Mais moi je veux voler ! J’(aimer) tellement prendre l’avion et sortir
du pays pour voir si c’est aussi bien que chez nous de l’autre côté des frontières !
Caissière : Vous avez un passeport ?
Voyageur : Non. C’est cher ?
Caissière : 100 euros.
Voyageur : Il n’y a pas de réduction ? Si on la demandait, peut-être qu’on
l’(obtenir) ?
Caissière : Peut-être. Vous avez une carte ?
Voyageur : Une carte ? Non. Pourquoi ? Vos pilotes ne savent-ils pas où ils
vont ?
Caissière : Je parle d’une carte de réduction, monsieur. Les pilotes n’en ont pas
besoin. S’ils en avaient besoin, nous la (demander) pour eux au ministère.
Voyageur : Ils n’en ont pas besoin ? Ils ne paient pas ? Alors que ce sont eux
qui voyagent le plus ! Mais c’est incroyable ! Si quelqu’un d’autre que vous me
racontait un truc pareil, je ne le (croire) pas !
Caissière : Au revoir monsieur ! Au suivant !

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Si tu étais venu hier, tu aurais mangé de l’andouille.
(Napoléon à Grouchy, arrivé en retard à Waterloo)

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REMARQUES SUR LE CONDITIONNEL

Remarques
sur le conditionnel
Si t’as le nez qui coule, jette lui une bouée.

RÈGLE

Le conditionnel peut signaler :


– des souhaits : « Quand je dis que je voudrais un mikado,
je ne demande pas la moitié d’un cadeau » !
– un futur du passé : « La mère parlait à son fils du monde
écologique qu’il connaîtrait plus tard » ;
– des faits soumis à condition : « Je te tutoierais bien
si je vous connaissais » ;
– des faits irréels, imaginaires : « Je rêve d’un château
que j’habiterais, je me contenterais modestement d’une
pièce que j’arrangerais, par exemple la salle du trône. »
Attention : Si tous les verbes prennent les mêmes
terminaisons, en revanche, ceux du 1er et du 2e groupes
conservent l’infinitif, ou radical. (Ceux du 3e sont plus
compliqués.)
Exemple : Si tu remportais le championnat des cracheurs
de noyaux, je t’ACHÈTERais des prunes.

EXERCICES

1. Accorde au conditionnel.
• Cette dame est si maniaque qu’elle (remorquer) son caniche sur une planche
à roulettes si elle en avait une, de peur de l’user.
• Si ce joueur de golf ne confondait pas si souvent sa balle avec des œufs de
poules, il (tacher) moins son pantalon !
• Si vous ne vous serviez pas d’un marteau pour tuer les mouches sur vos vitres,
vous en (casser) un peu moins.
• Si le chauffeur arrêtait de tourner la manivelle du cric à temps, il ne (retourner)
pas l’automobile comme une crêpe.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

2. Conditionnel ou futur ?
• Plus vous courrez longtemps en ligne droite, plus vous irez loin.
• Si les petits suisses volaient, les enfants de la cantine baisseraient
la tête. Ceux qui la garderaient en l’air comprendraient vite leur erreur.

3. L’infinitif est-il préservé comme radical dans ces verbes


au conditionnel ? OUI/NON.
• Si je touchais le plafond en restant assis dans le fauteuil, je me passerais (____)
de chasse-mouche.
• Si j’illuminais le sapin du jardin dès le mois de juillet, le père Noël ne m’oublierait
(____) pas en décembre.
• Si, utilisant le portable, vous laissiez un temps de parole à vos interlocuteurs, vous
vous rendriez (____) compte que la batterie est morte et qu’il ne fonctionne pas.
• Si vous consultiez un plan du métro, vous ne vous
perdriez (____) plus entre l’Hôtel-de-Ville et le Châtelet.
• Si tu te méfiais de la télévision, tu n’aurais (____)
peut-être pas les pieds qui palment et la bouche
en bec de Donald.
• Si je mangeais de la soupe de tortue, j’écaillerais (____)
d’abord la carapace de peur de lourdeurs d’estomac.
• Si tu te lavais dans la salle de bain au lieu de marcher de long en large,
le chien ne te suivrait (____) pas à la trace dans l’appartement.

4. De quel groupe sont les verbes soulignés ?


• Si le W cédille et le K tréma existaient, les petits Français
adoreraient l’orthographe. (____)
• S’il y avait des prisons spéciales pour les innocents,
on ne se plaindrait plus d’erreurs judiciaires. (____)

5. Agrammaticalités. Corrige s’il y a lieu.


Le loup enrage. Il s’introduirerait bien dans la maisonnette
des petits cochons si la porte était ouverte. Il détruirerait la
construction en soufflant dessus si elle n’était pas en briques. …
Continue.
(Attention ! Les verbes du 3e groupe ne gardent pas l’infinitif au conditionnel. Le
jeu consiste à le leur faire garder comme s’ils étaient des deux premiers groupes.)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


J’irais bien voir ailleurs si j’y suis. (Marco Polo)
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LES TEMPS COMPOSÉS DU CONDITIONNEL

Les temps composes


du conditionnel
J’eusse peint la Joconde en pied si j’eusse eu
suffisamment de peinture. (Léonard de Vinci)

RÈGLE

Les temps composés du conditionnel sont des temps


à ne pas mettre un écolier dehors.
• Le conditionnel passé première forme se compose :
du présent du conditionnel de être ou avoir
+ le participe passé du verbe conjugué.
Exemple : Jamais je n’aurais chanté « L’arthrite » de Schubert si je n’avais pas
souffert de rhumatismes !
• Le conditionnel passé deuxième forme se fait en « eusse » / «fusse ».
Exemples : J’eusse schtroumphé, je fusse, etc.
– En français littéraire :
Je n’eusse pas confondu la charité avec une charretée de riz si j’eusse eu la
seconde pour faire la première.
– Aujourd’hui, on dirait plutôt :
Je n’eusse pas confondu la charité avec une charretée de riz
si j’avais eu la seconde pour faire la première.
N. B. : La subordonnée de condition est introduite par si :
la subordonnée peut être au plus-que-parfait de l’indicatif.

EXERCICES

1. Retrouve l’infinitif des verbes soulignés.


Comme je ne croyais pas au père Noël, je ne lui avais rien demandé. (Sinon, je
lui eusse demandé des tas de choses !) (____) Or, quelle ne fut pas ma surprise
d’entendre un vacarme dans la cheminée le 25 décembre. Je me levai en sursaut.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Si j’eusse été debout (____), je ne me fusse pas levé (____). / Si j’avais été debout…
(____). Quelqu’un était tombé du toit dans l’étroit conduit du chauffage. Je l’ai
aidé à sortir. C’était un vieux bonhomme vêtu de rouge, avec une barbe blanche
et une hotte en osier. Il a fait celui qui passait par hasard. Il m’a adressé un petit
salut crispé, alors qu’il eût pu (____)
me faire une grimace. Il s’est dirigé vers la porte.
Mais il était tellement gêné qu’à la vue de mes
charentaises percées, il a déposé dedans
un rouleau de scotch. « Je fais ce que
je peux », m’a-t-il dit, et il est sorti
piteusement. J’ai rafistolé mes
charentaises avec le scotch. Pas terrible.
S’il ne m’eût rien donné (____), je n’en
eusse pas fait (____) une jaunisse. /
(S’il ne m’avait rien donné…).

2. Avec quel auxiliaire ces conditionnels sont-ils composés ? ÊTRE/AVOIR ?


• Quelle soirée ! Ravioli ! Macaroni ! Cannelloni ! Gnocchi ! Si j’y fusse allé !
(____), je n’eusse pas regretté ! (____) Toutes les nouilles y étaient. Alors pourquoi
pas moi ? / (Si j’y étais allé…, je… )
• Si vous eussiez attaché (____) un coussin sur votre
nuque, vous vous fussiez mis (____) à l’abri des
avancées brutales du trombone à coulisse assis
derrière vous ! / (Si vous aviez attaché…)
• Si nous eussions essayé (____) de vendre autre chose
que des vélos à Venise, nous nous fussions peut-être
enrichis ! (____) / (Si nous avions essayé…)
• J’eusse tremblé (____) de peur à la vue de l’assassin, si je ne me fusse rappelé
(____) que c’était moi le coupable ! / (Si je ne m’étais rappelé…)
• J’eusse trempé (____) mon nez dans le breuvage qu’on m’offrait, si mon nez
ne m’eût empêché d’approcher. (Cyrano) / (Si mon nez ne m’avait empêché…)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


N’eussent été les boulets de canon,
la guerre m’eût plu. (Turenne)

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EUT OU EÛT ? FUT OU FÛT ?

Eut ou eut ? Fut ou fut ?


S’il eut aimé l’eau, le chat de Jarry l’Ubu.

RÈGLE

Pour ne pas confondre la 3e personne du singulier du passé antérieur (sans


accent) et la 3e personne du conditionnel passé 2e forme (avec accent circon-
flexe), il suffit de garder ce livre ouvert à la bonne page dans sa poche.
Seul le conditionnel prend l’accent circonflexe :
Il se fût trompé s’il eût commis une erreur !
Autre exemple, célèbre, par Pascal :
« Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face
du monde en eût été changée. » La face de Cléopâtre aussi.

EXERCICES

1. Conditionnel ou pas ? Place l’accent circonflexe si c’est nécessaire : FUT ou FÛT ?


• Quand le cheval fut ferré, il ne flotta plus lors de la traversée de la rivière.
• Le berger landais se fut acheté une paire d’échasses s’il n’eût été unijambiste.
• Ludovic ne se fut pas fourré le doigt dans l’œil s’il se fut
rappelé qu’il était déjà borgne.
• Célestin se fut volontiers attardé à lire sous la douche
si sa BD eût été en matière plastique.
• Quand le fou se fut administré une douzaine de gifles
devant son miroir, il lui déclara que c’était bien fait pour lui.
• S’il fut resté chez lui, Magellan n’eût pas fait le tour
du monde.
• S’il se fut vêtu d’autre chose que de guenilles,
le révolutionnaire de 1792 eût chanté une autre chanson
publicitaire que « haillons enfants de la patrie ! »

2. Conditionnel ou pas ? Place l’accent circonflexe si c’est nécessaire : EUT ou EÛT ?


• Le steak que j’ai lancé, s’il eut été moins cuit, n’eut pas assommé le cuisinier.
• Si le fiston eut décroché son baccalauréat au premier coup il y a quinze ans,
nous eussions débouché le champagne.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Quand il eut peint son fils en bleu


et sa femme en rouge, le supporter
de l’équipe de France se peignit en blanc
pour se faire photographier entre eux.
• Quand le père Ubu eut bu, il ne put plus
se lever. S’il n’eut pas bu, il eut pu.
• S’il n’eut pas égaré son pantalon au
supermarché, le client n’eut pas perdu
son mouchoir.
• S’il n’eut pas traversé la route devant un rouleau compresseur, le hérisson fût
parvenu de l’autre côté.
• S’il n’eut pas prématurément plié ses gaules devant Jules César, Vercingétorix
eut pu continuer de pêcher.
• Quand il eut pris goût à l’art, l’esthète acheta des dessins, des toiles, des sculp-
tures, esthétéra.
• S’il eut continué de vivre à 4 pattes,
l’ancêtre préhistorique de l’homme
eut couru le tiercé aujourd’hui.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Si je me fusse enrhuBé, je me fusse
peut-être mis au Bozart.
(Wolfgang Amadeus)

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LE PRÉSENT DU SUBJONCTIF

Le present du subjonctif
Il faut QUE la mère Noëlle m’aide
car j’ai trop de travail. (Père Noël)

RÈGLE

Le subjonctif exprime une


action voulue. Au présent du
subjonctif, les verbes prennent
les terminaisons E, ES, E, IONS,
IEZ, ENT (sauf être et avoir).
Après « IL FAUT QUE », si l’on
n’utilise pas l’infinitif, on doit
user du subjonctif.
Exemple : Il phoque je m’en aille,
décida l’otarie.

EXERCICES

1. Choisis. Présent de l’indicatif ou du subjonctif ?


Souligne le bon.
• Est-ce qu’on dit « je suis zouave » ou « j’ai zouave » ?
j’apprends
Il faut que le français.
j’apprenne
m’expliquez
• Il faut que vous pourquoi les chasseurs pratiquent encore
m’expliquiez
la chasse à courre d’arguments.
pouvez
• Afin que vous manger les œufs à la coque par les deux bouts,
puissiez
nous venons d’inventer le coquetier biface.
vainc réussit
• Pour qu’une équipe de football l’autre, il faut qu’elle
vainque réussisse
à marquer plus de buts qu’elle.
bat, a
• Pour qu’elle la il suffit qu’il y un vainqueur.
batte, ait

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Sachant que j’ai lancé un dé 8 fois avant de faire un UN, 6 fois avant de faire
un DEUX, 5 fois avant de faire un TROIS, 5 fois avant de faire un QUATRE, 6 fois
avant de faire un CINQ et 10 fois avant de faire un SIX, combien de temps faut-il
poursuis fait
que je la partie avant que le dé me un SEPT ?
poursuive fasse

2. Dis si les verbes sont au présent de l’indicatif (I) ou du subjonctif (S).


• Les plus célèbres harpons sont (___) les harpons d’Avignon.
• J’essuie (___) les revers avec une éponge.
• Il vaut mieux que vous ramassiez (___) l’écuyer
tombé de cheval à la petite écuyère.
• Je chouchoute (___) dans le ballon, disait le
footballeur bègue.
• Je souhaite (___) que vous vous intéressiez (___)
à mon invention. Il s’agit (___) de pièces de monnaie
jetables, en papier. On s’en débarrasse (___) quand
on n’en a (___) plus besoin. Il est temps que l’humanité
s’adapte (___) à de nouvelles règles de commerce. (Il faut que vous sachiez
(___) que j’ai aussi inventé les billets lavables, en tissu.)

3. Fable express. (À lire)


Nous avions des amis pour mon anniversaire.
Et nous chantions en chœur des chansons un peu vertes,
Un gendarme est venu nous dire de nous taire.
Philibert l’a jeté par la fenêtre ouverte.
Moralité ?

4. Le présent du subjonctif. Conjugue.


• Pour qu’un individu (pouvoir : ______) lire,
il est préférable qu’il (avoir : ______) un livre.
• Chère amie, je ne crois pas nécessaire que vous (mugir : _____) au cinéma
chaque fois qu’un cow-boy attrape une vache sur l’écran.
• Le syndicat des pourvoyeurs de drogue souhaite que les pouvoirs publics (inter-
venir : ______) pour soutenir la corporation en créant une taxe sur ceux qui ne
se droguent pas.
• Pour finir ce travail, il faut que tu (commencer : ______).
• Il faut que nous (prendre : ______) le train ! (Les Dalton)
• Je souhaite que vous (joindre : ______) les deux bouts, déclara le chef des tra-
vaux à l’ouverture du tunnel sous la Manche.

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LE PRÉSENT DU SUBJONCTIF

• Je doute que vous (être : _____) à la hauteur.


(Gargantua)
• Si tu te sers de mon vélo, je veux que
tu (mettre : _____) une housse sur la selle
pour ne pas l’user.
• Ne vaudrait-il pas mieux que les voisins
qui font de la chimie dans la cave de
l’immeuble avec des bidons d’essence
et de la dynamite (aller : _____) un peu
plus loin pour leurs expériences ?
• Je doute que ces 2 boxeurs sur
le ring (parvenir : ______) à un accord
à l’amiable.
• Il est préférable que les humanistes
(avoir : _____) le cœur sur l’humain.
• Il vaudrait peut-être mieux que
je garde mon ombre auprès de moi,
disait l’invité du comte Dracula.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Il faut que j’élimine ! (Al Capone)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Temps passes
du subjonctif
Le subjonctif n’a rien de subjectif !

RÈGLE

Il y a 3 temps passés du subjonctif : • Le passé (que j’aie mangé…)


• L’imparfait (que je mangeasse…)
• Le plus-que-parfait (que j’eusse mangé…)
on ne les emploie plus beaucoup. Il faut les apprendre quand même, on ne
revient pas sur les acquis.
Exemple :
– Chère amie, j’eusse aimé que vous n’enfonçassiez
pas vos doigts dans vos narines à cette soirée chez
la princesse. Personne n’appréciait vraiment que
vous vous récurassiez le pif avec une pareille énergie.

Concordance des temps


A1 – Proposition principale Proposition subordonnée
au au
présent/futur présent du subjonctif
(pour exprimer le présent
ou le futur)
• Il sera bon que mon guide aveugle
connaisse un peu le plan de la ville.

A2 – Proposition principale Proposition subordonnée


au au
présent/futur passé du subjonctif
(pour exprimer le passé)
• Je douterai toujours que ce traître ait agi loyalement
en retournant sa veste.

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TEMPS PASSÉS DU SUBJONCTIF

A3 – Proposition principale Proposition subordonnée


au à
présent/futur l’imparfait/plus-que-parfait
du subjonctif
(si la phrase a une expression
• Je devine que sans ce violent conditionnelle)
vent contraire le navigateur n’eût jamais franchi
le cap Horn en marche arrière.

B – Proposition principale Proposition subordonnée


au à
passé/imparfait/conditionnel l’imparfait du subjonctif
(pour exprimer le présent ou le
futur) …
• Il voulait qu’on le trouvât aussi loyal qu’avant
d’avoir changé de camp.
… au subjonctif
plus-que-parfait
(pour exprimer le passé)
• Cet homme-là n’aurait rien
compris quelque effort qu’il fît ou eût fait.

C – Après le passé composé on emploie plutôt le passé du


subjonctif que le plus-que-parfait.

• Je n’ai jamais rencontré personne qui m’ait dit franchement ce qu’il


pensait. (Néron)
(Pour lui dire bonjour, tous les courtisans lui ciraient la main.)

D – Quand le verbe de la subordonnée exprime une action qui peut se faire à


tous les temps, on emploie le présent au lieu de l’imparfait du subjonctif.
• Il mettait un ballon dans
ses pensées bien qu’il ne soit pas toujours
sur le terrain.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

L’usage actuel tend à remplacer l’imparfait du subjonctif par le présent :


• « Je voudrais bien que vous l’excusassiez. » (Molière)
• « Je voudrais bien que vous l’excusiez. » (Aujourd’hui, écrit)
• « Et d’abord, mec, on voit pas pourquoi ki ferait des escuses. » (Oral)
Pour simplifier : le présent et le passé du subjonctif correspondent aux mêmes
temps de l’indicatif. L’imparfait et le plus-que-parfait correspondent aux mêmes
temps ET au passé du conditionnel.

EXERCICES

1. Souligne les verbes au subjonctif. (N’importe quel temps.)


• Il est important que les mahométhanes fassent leur cuisine au gaz.
• Que celui qui fraude s’y fasse piquer !
• Je ne doute pas que ce type ait mal agi pour qu’il me paie
aussi cher ! (L’avocat)
• Je ne doute pas que ce garçon parvînt à avoir son bac avec
une autorisation d’user d’un portable.
• Je ne crois pas que la traversée du Grand Canal à Versailles
en patins à glace eût été possible au mois d’août.
• Si j’avais pu satisfaire tout le monde, j’eusse même contenté les autres. (Dieu)

2. Barre le temps qui ne convient pas.


il faut
• Pour atteindre Tahiti depuis Brest, vous pédalassiez plus fort.
il aurait fallu que
cueillissions
• Il était grand temps que nous les pommes tombées du pommier.
ayons cueilli
auraient dû
• Les écoliers réalisèrent qu’ils apprendre leur leçon,
avaient dû
en voyant la directrice armer une mitraillette.
fût sommée
• Ce type était bourré de tics bien avant que la télévision
soit sommée
de vanter partout sa maîtrise de soi.
me plussent.
• Je voulais épouser cinq ou six femmes qui
m’aient plu. (Barbe-Bleue)

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TEMPS PASSÉS DU SUBJONCTIF

3. Trouve l’infinitif des verbes soulignés.


• Les jockeys n’avaient pas de parapluie bien qu’il plût à verse sur l’hippodrome.
(______)
• Le joueur de tuba n’appréciait pas que vous lançassiez
vos mégots dans le pavillon de son instrument pendant
le concert. (______)
• « Au secours ! Je suis seul sur une île déserte. Je ne
m’y ennuie pas, mais comme j’en suis à ma 3795e noix
de coco, j’aimerais bien que vous m’expédiassiez autre
chose à manger. » (______)
• « Madame la Comtesse,
Pour ne pas tomber de cheval, il eût fallu que vous
l’enfourchassiez dans le sens de la marche. » (______)

4. À quel temps sont ces verbes ? (Dis simplement : présent/passé.)


• Il faut que je me coiffe. (Michel de Monpaigne) (______)
• Il est nécessaire que vous alliez à la gare si vous
souhaitez prendre un train. Il n’y a pas de quais à la
poste. (______)
• Il vaut mieux que vous rejetiez ce godillot à la
rivière car il n’a pas la dimension autorisée par
le garde-pêche. (______)
• Le journaliste n’écrivait rien qu’il n’eût vidé de sens,
de peur de se tromper. (______)
• Avant qu’il n’y descendît, le roi n’avait jamais mis les pieds dans le métro.
(______)
• Pour être aussi laid que moi, il aurait fallu que vous fussiez déjà laid de naissance
(______), et que de surcroît vous fissiez une affreuse grimace (______).
(Quasimodo)

5. Le temps est indiqué. Écris le verbe.


• Il est préférable que vous ne (bégayer, subjonctif présent :
______) pas pour donner le départ de la course.
• Il n’est pas nécessaire que vous (aboyer, subjonctif présent :
______) quand je passe pour me faire croire que vous avez
un chien !
• Monsieur, je ne tolère pas que vous (chatouiller, subjonctif
présent : ______) mon épouse lorsqu’elle porte le plateau
de victuailles !
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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Le président ne fréquentait pas de petites gens de crainte qu’ils ne le (faire


baisser, imparfait du subjonctif : ______) dans les sondages.
• « Cher collègue,
Je n’ai pas protesté lors de notre réunion de la semaine dernière, mais j’apprécie-
rais désormais que vous vous (s’occuper, imparfait du subjonctif : ______) de vos
oignons. »
• Quoique nos desserts (poivrer, présent du subjonctif : ______) et nos notes
salées, nous trouvons toujours le moyen de nous sucrer sur le dos de la clientèle.

6. « Que vouliez-vous qu’il fît contre trois » ?


À cette question, Corneille répondit (choisis !) :
– Qu’il s’enfuît !
– Qu’il mourût !
– Qu’il appelât sa mère !
(Bonne réponse : n° 2)

En fait, pour comprendre, et surtout pour


pratiquer ce langage, il eût été préférable
que vous naquissiez et que vous vécussiez
aux XVIIe et XVIIIe siècles chez un grammairien.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Il eût été plus sage que je restasse à Domrémy. (Jeanne d’Arc)

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VERBE SPÉCIAL : S’EN ALLER

Verbe special : s’en aller


– Alors bébé ? Tu t’en vas faire du vélo en forêt ?
– Voui, ze m’en VTT. (Je m’en vais téter.)

RÈGLE

Ce verbe, très utilisé, est du 3e groupe.

EXERCICES

1. Complète au futur simple.


• Ce type-là s’___ ___ un jour ! affirmait
le chef de l’IRA.
• « Ah Sahara ! Sahara ! Ça ____ ! »
chantaient les enfants des révolutionnaires
dans le bac à sable.
Complète à l’imparfait.
• Le jeune député naïf ____ et venait dans l’hémicycle
sur son vélo à une roue.
• Sur le coup de zingueur, tous les jours, les plombiers _____
prendre l’apéritif.
Complète au passé simple.
• Comme il voulait se mettre au parfum, le pape _____ arôme.
• Vous ______ en Espagne pratiquer les sports d’Ibères.
• Comme nous avions du vague à l’âme, nous nous ___ ______.

2. Complète au passé composé.


• Le xylophoniste s’___ ___ ____ loin de son pays.
Maintenant, c’est un exilophoniste.
• Les squelettes ___ _____ à un enterrement
sur des bicysquelettes.
• Dalila et son ami Samson s’___ ___ _____
couper les cheveux en quatre au temple.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

3. Complète au plus-que-parfait.
• L’année où nous _____ _____ au
Lichtenstein, nous avions croisé plus de
Lichtensteiniens que les années où nous
n’y étions pas passés.
• L’apprenti chirurgien s’en ____ ____ à l’abattoir
s’entraîner au maniement de la tronçonneuse.
Complète au passé antérieur.
• Quand ils ____ ____ à la crèche pour la première fois, les bébés comprirent que
la vie peinarde était terminée.
• Quand ce voyageur ___ _____ aux Antilles pour guérir son rhume, il se soigna
au rhum à titre préventif.
Complète au futur antérieur.
• Quand nous ____ ____ au restaurant, nous n’aurons
plus faim et nous pourrons jouer aux jeux de satiété.
• Quand je ____ ____ au pôle Sud, je vous
enverrai une carte postale. (Amundsen)

4. Complète en vrac. (Conditionnel et subjonctif)


• Pour ne pas être faits prisonniers, il eût fallu
que nous nous en _______ avant l’arrivée de l’ennemi.
• Mirabeau déclara qu’il s’___ ______ de la Salle du Jeu de Paume s’il fallait
continuer de payer si cher la location. « Nous sommes ici par la volonté du
peuple, s’écria-t-il, et nous n’y resterons que par la force d’un bail honnête ! »
• Si les Hébreux d’Houille avaient croisé du gibier, ils ne ______ pas ______ à la
chasse pour rien.
• Si les clarinettes nous laissaient passer, nous _____ hautbois.

5. Complète au participe présent.


• Les bateliers de la Volga halaient l’embarcation en s’en _____ .
• En _____ à Nice, l’été, on est sûr d’y être halé.

6. Complète à l’impératif.
– ____-t’en ! (« Fous le camp ! » est plus imagé, mais pas apprécié par l’Académie.)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Mardi gras, t’en vas pas, fais des crêpes ! (Le Doge de Venise)

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IL FAUT

Il faut
Il faut que l’enfant apprenne à lire pour grandir.

RÈGLE

D’une façon générale, il faut toujours écrire


quelque chose après « il faut ». Celui qui écrirait
« il faut » sans rien après ne serait pas bien compris.
« Il faut » entraîne l’infinitif ou le subjonctif.

EXERCICES

1. Remplace l’infinitif par le subjonctif.


• « Il faut remonter la pendule » ne signifie
pas que tu doives la déménager au grenier.
« Il faut que tu remontes la pendule » ne signifie
pas que tu doives la déménager au grenier.
• « Il faut boire sans bruit » ne signifie pas
que tu sois obligé de le faire en cachette.
Il faut que tu…
• Si vous tenez à être élégant, il faut enfiler
les chaussettes AVANT les baskets.
Il faut que vous…
• Il ne faut pas manger ses lentilles avec des baguettes
si vous êtes pressés.
Il ne faut pas que vous…
• Pourquoi faut-il payer le chirurgien avec des billets
plutôt qu’avec des pièces de monnaie ?
(Parce qu’il aime les grosses coupures.)
Pourquoi faut-il que vous… ?

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

RÈGLE

J’ATTENDS QUE, BIEN QUE, JUSQU’À CE QUE, POUR QUE, AFIN QUE, SANS
QUE entraînent l’emploi du subjonctif !

2. Accorde.
• La terre tourne. J’attends que mon immeuble (passer) devant moi pour y entrer.
• Comme j’ai enfilé mon ciré et mes bottes, j’attends qu’il (pleuvoir) à verse pour
sortir.
• Bien que cet homme (être) collectionneur de papillons, il attrape aussi les mouches.
• Bien que cette enfant (être) intelligente, je doute de ses
capacités à la voir compter 10 + 10 sur les doigts de
ses mains et de ses pieds.
• La ballerine a proposé au metteur en scène de
faire des pointes jusqu’à ce qu’il lui (répondre)
« des clous ».
• Saint Quentin a été jeune jusqu’à ce qu’il (atteindre) la cinquantaine.
• Le pôle Nord a fondu cette nuit sans qu’on s’en (apercevoir).
• Le flûtiste transforme parfois sa flûte en sarbacane
sans que ses victimes le (soupçonner).
• Sans qu’il (s’agir) d’un secret d’État, nous sommes en mesure
de révéler que le fils du père de Louis XIV s’appelait Louis XIV.
• Bien que ce pêcheur (amorcer) avec des
noyaux de pêche, le poisson ne mord pas.
• Bien qu’elle (être) la plus grande star
latine, l’actrice italienne n’est pas
contagieuse.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


J’ai lavé ma cocarde tricolore
au trichlore jusqu’à ce qu’elle
devienne blanche. (La Fayette)

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PASSAGE DE L’INFINITIF AU PARTICIPE PASSÉ , À L’ADJECTIF ET À LA VOIX PASSIVE

Passage de l’infinitif
au participe passe,
a l’adjectif et a la voix
passive
– L’explorateur assoiffé peut-il boire cette bibine ?
– Oui, elle peut être BUE en fermant les yeux
par l’explorateur assoiffé.

EXERCICES

1. Écris les participes passés.


• Ma petite sœur peut-elle lire ce livre ?
Oui, il peut être ____ par ta petite sœur à condition
de le tenir à l’endroit.
• Gauguin aurait-il pu peindre un crocodile en rouge ?
Oui, le crocodile aurait pu être ____ en rouge par Gauguin
en commençant par la queue.
• L’avocat peut-il défendre ce criminel ?
Oui, il peut être ______ par cet avocat, s’ils parlent d’autre chose.
• La couturière pourrait-elle coudre à l’envers la fermeture-éclair d’une braguette ?
Oui, la fermeture-éclair pourrait être _____
à l’envers par la couturière si le client n’a pas
l’intention d’aller aux toilettes.
• Le maître peut-il battre son chien ?
Oui, le chien peut être _____ par son maître
si celui-ci n’a pas remarqué que c’était un pitbull.

2. Écris les participes passés. (Corrige les erreurs.)


• – Peut-on prendre son parapluie par beau temps ?
– Oui, il peut être prit (_____), c’est une affaire de quotient intellectuel.
• – Puis-je vendre le vélo de mon frère ?
– Oui, il peut être vendi (_____) à condition de ne rien dire à ton frère.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Pourrions-nous descendre cet escalier sur les fesses ?


Oui, cet escalier pourrait être descendé (______) de cette manière, mais ce n’est
pas la plus confortable.

3. On peut répondre à l’aide d’un adjectif. Trouve-le.


• L’explorateur peut-il boire cette bibine ?
Oui, elle est BUVABLE par l’explorateur… (Elle est même hippopotable !)
• Peut-on manger ces champignons ?
Certes, ils sont ________ à condition que
ce ne soit pas moi qui m’y colle.
• Peut-on réparer la pendule comtoise ?
Oui, elle est ______, mais pas par n’importe qui.
• Peut-on élire ce candidat à la présidence
de la Banque ?
Oui, il est _______ à la présidence de la
Banque, à condition que les actionnaires
n’en soient pas informés.

4. Voix passive : le sujet subit l’action.


Trouve le participe passé convenable.
• (mordre) Le chien a été (______) par le facteur.
• (boucher) Le cor de chasse de tonton a été (______) par une balle de tennis de
mon cousin.
• (cueillir) La pomme fut (______) par Adam. Elle lui est restée dans le gosier, la
pomme d’Adam, bien qu’elle ait été (croquer) (______) par Ève.

5. Sens propre et sens figuré. Le verbe a deux sujets. Accorde à la voix passive.
• (prendre) La canne et la porte ont été (______) par le consommateur mécon-
tent.
• (attraper) Le chien et des puces ont été (______) par le gardien.
• (battre) Le chien et les bois ont été (______) par un chasseur qui s’était perdu.
• (ouvrir) La porte et l’abdomen du patient furent (______) par le chirurgien.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Ce gros mot peut être traduit en chinois par un interprète,
mais à condition qu’il ne le dise pas en Chine. (Mao Tse Toung)

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PASSAGE DE L’INFINITIF AU PARTICIPE PASSÉ , À L’ADJECTIF ET À LA VOIX PASSIVE

Soit une phrase célèbre au présent :


« La raison du plus fort est toujours la meilleure. »
Si nous changeons le temps, le sens varie :
« La raison du plus fort sera toujours la meilleure. » (Fataliste)

Trouve à quel temps est le verbe.


1. Futur ? Imparfait ? Passé composé ? Passé simple ?
• La raison du plus fort a toujours été la meilleure jusqu’ici. (___________)
• La raison du plus fort était toujours la meilleure chez les hommes préhisto-
riques. (___________)

2. Plus-que-parfait ? Passé antérieur ? Futur antérieur ?


• À certaines époques, lorsque la raison du plus fort avait été la meilleure, les autres
raisons avaient du mal à survivre. (___________)
• Quand la raison du plus fort aura été une fois encore la meilleure, les plus faibles
feront semblant de s’incliner. (___________)

3. Impératif ou participe présent ?


• La raison du plus fort ayant toujours été la meilleure, mieux vaut devenir plus
fort que raisonner. (___________)

4. Subjonctif (présent ? passé ? imparfait ? plus-que-parfait ?) ou conditionnel


(présent ? passé 1re ou 2e forme ?)
• Bien que la raison du plus fort ait toujours été la meilleure, nous ne la garan-
tissons pas. (___________)
• La raison du plus fort aurait encore été la meilleure en 1789, sans la guillotine.
(___________)
• C’est vrai que la raison du plus fort eût toujours été la meilleure
dans l’histoire si les « pithécanthropes » n’avaient pas
« changé de mythes ». (___________)
• D’ailleurs, bien que la raison du plus fort eût été
toujours la meilleure, force est de constater qu’elle a
toujours fini par trouver son maître. (___________)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


La raison du plus fort HAIT toujours la meilleure.
(Sartre)
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VI. LES JEUX


D’AGRAMMATICALITÉ
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RÈGLE FONDAMENTALE

Regle fondamentale
Le verbe étant le mot le plus actif de la phrase, la plupart des jeux portent sur
lui. Comme ils prennent des distances (mesurées) et des libertés (structurées)
avec la conjugaison ou la grammaire, on les a appelés jeux d’agrammaticalités.
Ils sont le plus souvent basés sur l’exploitation systématisée d’erreurs. On peut
les classer comme ceci :
I – Jeux sur les verbes, auxquels on ne touche pas (conjugaison, grammaire,
vocabulaire verbal, etc.)
II – Jeux qui s’en prennent aux verbes. (Mais la langue elle-même ne se prive
pas de le faire : néologismes, préfixes, suffixes, mots composés, etc.)
III – Jeux qui affectent les terminaisons des verbes conjugués, avec règles.
IV – Jeux de détournements, où la règle flotte entre oraux coutumiers (lan-
gages – voir l’accent du Cousin Pons chez Balzac) et écrit.

RÈGLE FONDAMENTALE , COMMUNE À TOUTES CES PRATIQUES

Pour S’AMUSER À (BIEN) ÉCRIRE JUSTE ou FAUX, IL EST NÉCESSAIRE


D’APPRENDRE.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Les jeux sur les verbes


Le tas de concombres est enconcombrant même si j’aime les cucurbites assez.

RÈGLE

Les verbes disent ce qu’on fait. Comme on fait beaucoup


de choses, ils sont nombreux. À peu près 6 500.
Le plus grand nombre commence par D et E, puis par
R, C, P. Le plus petit nombre a pour initiales J, N, O, Q,
V, Z, U, K, Y. Il n’y a pas de verbes commençant par X.

EXERCICES

1. Histoire alphabétique. Quelles lettres de l’alphabet


ne sont pas représentées par un verbe ?
« Dès que j’ARRIVE à l’école, je me BATS avec
Lionel dans la cour. On se CALME à 8 heures 30.
On se DÉPÊCHE d’ENTRER en classe. Je la FERME.
Je GAGNE ma place en vitesse. Le professeur
me HOUSPILLE. Je m’INSTALLE à côté de Lionel. Je ne JOUE plus. Je LIS.
Je MULTIPLIE. Je NOIRCIS du papier. Je m’OCCUPE, quoi. Je PENSE. Quand le
professeur me QUESTIONNE, je RÉPONDS. Et quand la cloche SONNE, je TROTTE
aux toilettes et j’URINE. Après, je VOLE dans les plumes de Lionel, mais je ne le
ZIGOUILLE pas.

2. Collectivement. Inventez des actions en ordre alphabétique.


« Si tu veux des ennuis au collège, attaque tes copains ! Bouscule un professeur !
Casse ta chaise ! (On peut jouer à la forme négative !)

3. Logoryphe. On prend un ou deux mots dont on donne les lettres en vrac.


Avec, on cherche à écrire des verbes.
Exemple : travail, robe
t r i voler, avaler, ôter, valoir,
o r b e laver, baver, tirer, lire, boire, etc.
a a v l

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LES JEUX SUR LES VERBES

4. On peut enchaîner des verbes en les croisant.


c
o
assaisonner
s
t
r
u a
i l
travailler
e e
prendre…

5. On cherche un sujet (n’importe lequel !) de même initiale qu’un verbe proposé.


Le Dentiste Drague une patiente.

6. On peut associer au verbe un adverbe de même initiale.


Le général Attaque Allègrement l’armée ennemie.
Les Allemands se Brossent Brutalement les dents avec du dentifritz.

7. Cherche des verbes : une lettre de plus ou de moins.


o s e r d i r e
n o t e r f a i r e
mo u d r e mo n t e r
d é f i l e r r a v a g e r
a t t r a p e r d é c h i r e r
c o mma n d e r r e s t a u r e r
é p a r p i l l e r r a p p r o c h e r
a c c o mp a g n e r e n s e i g n e r
t r a n q u i l l i s e r b a s c u l e r
a p p r o v i s i o nn e r r i c a n e r
p e r q u i s i t i on n e r p i q u e r
s a l i r
ê t r e

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

8. Cherche des verbes conjugués composés du même nombre de lettres.


Le chasseur capture un papillon dans le jardin.
éborgne
fatigue
appelle
secourt
insulte
épluche
déguste… etc.

9. On écrit une phrase : En arrivant, la cliente a salué l’épicier.


Puis on cherche des verbes (au même temps)
avec une lettre de plus.
En arrivant, la cliente a salué l’épicier.
a sifflé
a caressé
a embrassé
a interrogé
a chatouillé
a complimenté
a décontenancé…
On aurait pu chercher des verbes avec une lettre de moins !
En arrivant, la cliente a salué l’épicier.
a tapé
a hué
a vu

10. Verbes enchaînés à l’infinitif par la dernière et la première lettre.


abattrE EcouteR RapporteR RendrE EffaceR RirE ExpliqueR…
(Il faut essayer d’éviter le R terminal !)
On peut jouer, pour l’éviter, à présenter le verbe
conjugué à telle ou telle personne de son choix :
AbaT TricotE ÉcouteS SuivonS SautenT TirE…
On peut enchaîner des verbes conjugués :
chantaiT TomberA AttraponS SortiT…

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LES JEUX SUR LES VERBES

11. On écrit une phrase. Le clown dansait sur la corde raide.


Puis on cherche des verbes de même initiale.
Le clown dansait sur la corde raide.
déambulait
dégoisait
déjeunait
délirait
déraisonnait
dessinait
digérait
dormait…
À partir de la même phrase, on aurait
pu chercher des verbes de même initiale
à la forme pronominale.
Le clown se dandinait sur la corde raide.
se déshabillait
se désolait
se douchait…

12. Enchaîne des verbes à la lettre (ou à 2 lettres) près.


DÉFENDRE : DéTendre – Retendre – étendre – tendre – tondre – tordre – mordre
– border – borner – orner…

13. Carambolage de verbes, avec des « qui » en cascade !


Antoine Arrête Béatrice qui Bat Charles qui Caresse Delphine qui Dorlote Émile
qui… (jusqu’à Z).
On peut remplacer les prénoms par des métiers en ordre alphabétique.
(Attention ! Il y a toujours un complément d’objet direct !)

14. Dans un même genre d’actions, on peut marquer


une progression.
Exemple :
Il marche, il presse le pas, il trottine, il trotte, il court.
Mais il faut être précis. Chantonner n’est pas
chanter, fredonner non plus.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

15. À partir d’un verbe, on peut rechercher des expressions.


Verbe : mettre.
Expressions :
mettre les voiles, mettre les bouts,
s’en mettre plein la lampe,
s’en mettre plein derrière la cravate,
mettre le nez dans les affaires des autres,
mettre les pieds dans le plat,
mettre de l’eau dans son vin,
se mettre à table… (Continue.)

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Cours toujours ! (Miltiade à la bataille de Marathon)

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LES JEUX QUI S’EN PRENNENT AUX VERBES

Les jeux qui


s’en prennent aux verbes
Quand je vous demande de m’écoucouter,
je ne vous invite pas à jouer à cache-cache.

EXERCICES

1. Des verbes expriment des contraires : avancer/reculer.


Cherche et trouve les contraires de :
monter – parler – donner – aimer – allumer – éteindre – tirer –
attaquer – s’endormir – accepter – arriver – diviser – grossir –
commencer – se coucher – condamner – sortir – sécher – fermer
Fais une phrase de sens contraire au verbe.
Exemple : La dame grelottait pendant la canicule.
Faux contraires. Lequel est le bon verbe ?
• Un chasseur sachant chasser sans son chien doit savoir chiensser sans son chat.
• Au lieu de naviguer en chantant, le marin en pleurs navitristait.
• Ceux qui fréquentent les esquimaux prétendent qu’il est difficile de les chaudquenter.
• Les faucheurs qui fauchaient du faux maïs ont été tenus en échec par des
vraicheurs qui vraichaient du vrai.
• Plutôt que de vendanger dangereusement, il vaut mieux vensansdanger !
• Quand l’entraîneur dit à son élève qu’il faut parvenir, il ne lui interdit pas de
revenir.

2. Faux gros mots escamotés. Retrouve les verbes.


• Le sottrôleur sottrôlait tout dans l’entreprise.
• Un idioducteur idioduisait sa voiture en marche
arrière sur l’autoroute.
• Ce garçon qui a lu plein de livres s’est beaucoup
postérieurtivé.
• Le directeur a urinetonné son neveu pour un emploi.
• Pour crétinjuguer les verbes, il suffit d’apprendre
les crétinjugaisons.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

3. Des syllabes ont été doublées. Retrouve les verbes.


• Le vainqueur stupide a gagagné la course.
• Mon papy qui avait perdu la tête pépérigrinait
dans la campagne.
• Ma sœur miminaude devant son miroir.
• Mon oncle a tontondu la pelouse. Ma tante se plaint
que sa tondeuse pétatarade.
• Ce type qui dansait tout seul dans le magasin
se ridicuculisait.
• Quand mon père se repose, il paparesse.
• Le joueur de tambour se planplanquait derrière sa grosse caisse.

4. Verbes à une faute d’orthographe près : quel est le bon verbe ?


• Le ramoneur a ramené la cheminée. (L’avait-il emportée ?)
• Mets en marche la machine à lever la vaisselle ! (Est-elle si lourde ?)
• Je vais tendre la pelouse avec la tendeuse à gazon.
• L’archer a décroché une flèche. S’il avait tremblé, il aurait roté la cible.
• Pour tromper le corbeau de la fable, il suffit de le flotter.
• L’arbitre va gifler le penalty.
• Avant d’entreprendre quelque chose, il faut poser
le pour et le contre.
• Ces acrobaties sont à louper le souffle !
• Bêlez-vous de vos affaires !
• Viens me voir, on pourra disputer.
• Pourrais-tu miner les vaches à l’abreuvoir ?
• Pas la peine de te tacher derrière le canapé, je t’ai vu !
• Dépêche-toi de manger ton bureau !
• Pour voyager, l’ogre a l’habitude de chauffer ses bottes de sept lieues.
• Les hardis marins gravaient la tempête,
et pourtant ils étaient trompés jusqu’aux os !
• La cuisinière va prier les lentilles.
• Ma sœur fait des mots croisés pour puer le temps.
• Je me sens mal, allez vite guérir un médecin !
• Les fiancés vont se parier.
• Un faux ami, ça trempe énormément !
• Allons éplorer l’Amérique !
(Christophe Colomb)

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LES JEUX QUI S’EN PRENNENT AUX VERBES

5. On peut « schtroumpher ». Retrouve les verbes.


« Là-dessus, M. Seguin schtroumpha la chèvre dans une
étable toute noire, dont il schtroumpha la porte à
double tour. Malheureusement, il avait schtroumphé
la fenêtre, et à peine eut-il le dos schtroumphé,
que la petite s’en schtroumpha » ! (Alphonse Daudet)
On peut inventer. Mais si je dis que…
… je frakabrase Lionel, que je lui extorbille les mandibules,
on n’a pas idée vraiment du traitement.
On peut transformer le nom en verbe à la manière
de W. C. Fields : « My little canary… » à quoi sa
femme réplique : « Don’t “canary” me ! »

6. Comme la langue française se sert de verbes pour


faire des noms composés, pourquoi ne pas jouer avec ?
• La garde-barrière empêche la barrière de s’en aller.
• Le garde-fou surveille les déments.
On peut inventer : vrai ou faux ?
• La tire-lyre sert à extraire la lyre de sa housse.
• L’étire-bouchon ne fonctionne qu’avec un bouchon élastique.
• Les enfants sales jouent à tache-tache, ou à crache-crache.
• Les bagarreurs jouent à catch-catch.
• Certains avions jouent à crash-crash.
• La porte-manteau s’endosse avant de sortir au froid.
• Avec un passe-partout, on entre où on veut.
Avec l’impasse-partout on n’entre nulle part.
• Essayer d’enfiler des mouches dans les trous
d’une passoire est un drôle de passe-taon.
• Le lance-tortille lance les torpilles de travers.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


On va encore manger avec un lance-pierre !
(Saint Vincent de Paul pendant la Fronde)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

Les jeux qui affectent les


terminaisons conjuguees
Le peintre Tablo Picasso peigna beaucoup de pableaux.

RÈGLE

Les jeux d’agrammaticalité s’appuient sur des erreurs systématisées. Nous avons
parlé du présent et du passé simple. Mais on peut travailler d’autres temps.

EXERCICES

1. Futur simple. On connaît une chanson de Renaud :


« Dès que le vent soufflera, je repartira,
Dès que les vents tourneront, nous nous en allerons. »
Rétablis le bon futur dans ce texte.
L’été prochain, la cigale s’en allera
par les champs. Elle ne se souvenira
pas de ses malheurs de l’hiver.
Elle se mettrera à jouer de la musique
en frottant ses ailes l’une contre l’autre. Et les gens des villages qui l’entendreront
l’applaudisseront. (La fourmi, pendant ce temps, remplissera son grenier pour
l’hiver.)

2. Le conditionnel présent obéit aux mêmes règles que le futur simple.


On ne touche pas au 1er groupe. On garde le radical des verbes du 3e. Et comme
ceux du 2e font ISSONS au présent, on garde ISS. Voici un exemple, par le poète
Boris Vian :
« Je n’ai plus très envie
D’écrire des pohésies.
Si c’était comme avant,
J’en fairais plus souvent. »

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LES JEUX QUI AFFECTENT LES TERMINAISONS CONJUGUÉES

Rétablis le bon conditionnel présent.


Si j’étais le Prince Charmant, je franchisserais la forêt
magique. Je découvrirerais le château de la Belle au
Bois Dormant. Je m’introduirerais dans ses
appartements. J’entendrerais ronfler les serviteurs
un peu partout mais je bondisserais jusqu’à la
chambre de la Belle. Je déposerais un baiser sur
son front. Ah ! Ça me plairerait bien !

3. Après SI, il faut un temps passé pour déclencher


le conditionnel passé. Mais pas n’importe quoi ! Voici
une faute classique, tirée de La Guerre des boutons :
« Si j’aurais su j’aurais pas venu ! »
• Si j’aurais visé juste, j’aurais atteint les boîtes du « chamboule-tout » plutôt que
le chapeau du forain.
• S’il aurait capturé le voleur au lieu de la victime,
le gendarme aurait été complimenté par son chef.
• Si tu t’aurais aperçue que je t’offrais un bouquet d’orties,
tu n’aurais pas de cloques sur le nez.
• Si quelqu’un aurait appelé le pianiste pendant le concert,
il aurait sûrement répondu car il y avait un téléphone posé
sur le piano.

4. Les enfants jouent spontanément avec le participe présent. Exemples :


• Caramba ! s’écria la princesse espagnole en déposant sa chique sur le coin du
piano !
• Quinze pour moi ! barbutia le barbu en expédiant le ballon de rugby dans la
corbeille à papier.
Autre jeu, l’accumulation :
« J’ai mis en grognant mon képi dans la cage,
Et je suis sorti en chantant avec l’oiseau sur la tête »…
(Prévert ; un participe présent par verbe.)
Dans un texte réalisé collectivement, on jouera à placer
un participe présent par phrase.
Le petit Chaperon Rouge partit en sautillant. En chantant,
elle atteignit la forêt. Le loup la regarda en se léchant les babines. Il salivait en
pensant au déjeuner qu’il s’apprêtait à faire. Il s’approcha en se dandinant et salua :
– Bonjour ! dit-il en s’inclinant. Où vas-tu comme ça ? Continue.

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

5. Tous les temps se prêtent à ces jeux d’investigation.


Nous ne les livrerons pas tous. Une forme cependant
s’illustre, c’est la forme pronominale.
• « Tu te nuis papa, en te donnant des coups de
serpette sur la tête ! » (Un shiite)
• « Je me noie dans un verre d’eau ! » (Verdi)
On s’amusera du sens autant que du double sens.
• Le chevalier s’offre une armure d’été avec lucarnes
d’aération.
• « Moi, je m’en balance ! » déclara la demoiselle
désinvolte sur l’escarpolette.
• « Je me casse, vieille branche ! » annonça un arbre
centenaire à son voisin de forêt.
• Quand l’amant séduit puis quitte un membre féminin du personnel de maison,
celle-ci reçoit un certificat de bonne éconduite.
• « Je me porte bien mais j’ai du mal à porter le reste ! »
• Ce crétin prétentieux se vouvoie.
• Je me téléphone quand je suis absent.
• Mon cousin s’embrasse la main pour se dire bonjour.
• Ce soldat se bat contre son ombre.
• Le chien se court après sur la pelouse.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


Je m’accoude au balcon pour prendre l’air.
(Le manchot)

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LES JEUX DE DÉCALAGES ET DE DÉTOURNEMENTS

Les jeux de decalages


et de detournements

RÈGLE

Ils consistent à user de « langages » convenus déformés, attribués aux


autres globalement :
Exemple : (Balzac)
– « … comment va notre cher malade ?
– « Bas pien, répondit l’Allemand. Bons hâ paddi
(battu) la gambagne bendant didde la nuitte. »
Comme disait Isabeau de Bavière :
« Le vranzais, z’est pien, zauf les ferbes » !

EXERCICES

1. N’insistons pas. Signalons des jeux de langue pédagogiquement plus riches :


Jeu du télégramme.
« Disque Mozart endommagé stop trop lancé jeux olympiques. »
Phrases sans articles (à lire ensuite sans hésitation) :
« Métro sans pilote s’est égaré dans catacombes. »
Tarzan :
« Moi élève, toi Maîtresse. »
Verlan, à lire également ensuite sans hésitation :
« Le nierdijar plante des niagobé dans le dinjar. »
Verbe en fin de phrase :
« Barbe trop dure était. Avec tondeuse à gazon
me suis rasé. »
Incrustations : un mot de franglais par phrase,
ou une pépite latine, ou un mot d’argot, etc.
(Consulter Jeux de langage et d’écriture, Retz.)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

2. Au plan des conjugaisons, il existe un jeu venu du


XVIIesiècle et qui consiste à parler « paysan » en n’utilisant
pratiquement que la 1re et la 3e personnes du pluriel.
J’avions trouvé un cheval devant l’auberge et
je l’avions emmené. Il aviont seulement 3 pattes
et c’étiont pas un cheval de course. Quand la
Marie l’avont vu, elle avont franchement rigolé
et… »

3. Inversement, le subjonctif et le conditionnel


passés symbolisent « la haute » et prêtent à rire
par désuétude.
Attention : il n’y a rien à corriger dans ce texte.
Je souhaitais que nous prolongeassions notre
voyage, et que nous allassions en Russie,
que nous voyageassions même jusqu’en Chine
et que nous nous promenassions dans la Cité
Interdite, mais nous n’avions plus le sou…
Comment joue-t-on, alors ?
Le jeu d’agrammaticalité consiste à employer ces temps comme s’il s’agissait
d’imparfait de l’indicatif « prétentieux » (ou de passé simple…)
Rétablis les bons verbes.
À la cour du Roi, nous dansassions à la lueur des
flambeaux tous les soirs. Nous virevoltassions en
cadence. Nous gigotassions et tricotassions des
gambettes au son des violons. Nous pirouettassions
en nous tenant par le petit doigt, et nous nous
inclinassions lorsque nous passassions devant
Sa Majesté.

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LES JEUX DE DÉCALAGES ET DE DÉTOURNEMENTS

Dialogue à corriger.
JARDINIER : Ben moué, pour que j’y fussions été à cette
garden party chez la baronne, il eût fallu qu’on me
payassions le voyage, vingt dieux !
BARONNE : De toute façon, il ne fut jamais question
que j’invitassions ce péquenot !
Mieux vaut guérir que tristepleurer ! Comme disait
à peu près Rabelais, à qui nous emprunterons un petit
jeu intéressant sur l’infinitif et le participe présent.
« Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient
sans mourir. Les uns mouraient
en parlant, les autres
parlaient en mourant. »

On choisit deux verbes et un thème.


(Football) : Les uns poursuivaient le ballon
sans crier, les autres criaient sans ____________
le ballon. Les uns poursuivaient le ballon
en _____________, les autres ____________
en _____________ le ballon.
(Métro) : Les uns voyageaient sans se fatiguer,
les autres se ____________ sans ____________.
Les uns voyageaient en se ____________,
les autres se ______________ en ______________.
Continue.
(Manège) : se cramponner / ouvrir les yeux.

MOT CÉLÈBRE DOUTEUX


J’eusse été contrarié que vous m’imputassiez cette connerie.
(L’Académicien à sa concierge)

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VII. RÉVISIONS / JEUX


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RÉVISIONS / JEUX

EXERCICES

1. Fable-express. Complète.
Alors qu’à mon bureau je faisais des cocottes,
Tranquille, attendant l’heure, assis sur ma bouillotte,
Voilà qu’en protestant s’introduit un intrus
Suivi d’une cohue qui lui faisait chorus !
Moralité : Un râleur n’arriv_ jamais seul. (arriver, présent)

2. Fable-express. Complète.
• Le papa, la maman, avec leurs 5 enfants,
S’ennuyaient à cent sous de l’heure
À voir à la télé, bombarder violemment
Des gens n’importe où, mais ailleurs.
Moralité :
Une bombe ailleurs en f___ bâiller sept. (faire, présent)

• Le clochard ____ sans illusions : (être, présent)


« Avant la précarité, c’____ la pré-carité. (être, l’imparfait)
Après, ce ____ l’après-carité. (être, futur)
Et quand on ____ dans une situation un peu précaire, (être, présent)
c’____ l’à-peu-près-carité ! » (être, présent)

• « Ce qui se conçoit bien s’énonc___ clairement, (énoncer, présent)


Et les mots pour le dire arriv___ zézaiement. » (arriver, présent)
(d’après Boileau)

• Cet avion vol__ tellement bas qu’il (voler, présent)


franch__ le mur du maçon ! (franchir, présent)

• La gamme compt__ toujours 7 notes de musique, (compter, futur)


auxquelles s’ajouter__ bon nombre de canards. (ajouter, futur)

•Avis ! Les bébés de la crèche qu’on prendr__ à fumer (prendre, futur)


le cigare au dortoir, s___ privés de whisky dans le (être, futur)
biberon !

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• « Tant qu’on m’attaqu__, je contre-attaqu__ ! » (attaquer, futur)


disait un garçon hargneux qui avait revêtu (contre-attaquer, futur)
une armure. Nous ne le contredir__ pas. Non. (contredire, futur)
Mais quand vous le v___ entouré (voir, futur)
d’agresseurs qui le frapp___ à grands (frapper, futur)
coups de gourdins et le transform__ en (transformer, futur)
statue de César, nous continu__ de penser (continuer, futur)
que son imprudence est contre-indiquée !

• On mett__ « m » devant un « b ». Mais on éviter__ (mettre, futur)


de doubler le « m » devant « bébé », m et mm rester__ (éviter, futur)
toujours des unités de mesures différentes. (rester, futur)

• Les enfants qui conn___ le code de la route, (connaître, l’imparfait)


tourn___ autour des jupes de leur mère dans le (tourner, l’imparfait)
sens giratoire.
(glandouiller, l’imparfait)
• Les rois fainéants gland___. Quand ils mâch__ du (mâchouiller, l’imparfait)
chewing-gum, c’ét__ le domestique qui tir__ le (être, l’imparfait)
chewing-gum pour le faire claquer. (tirer, l’imparfait)

• Pendant les croisades, on jet__ (jeter, l’imparfait)


beaucoup de croisées par les fenêtres.

• Autrefois, à l’école, quand on ___ (être, l’imparfait)


en punition au coin, on n’___ pas le droit d’aller (avoir, l’imparfait)
au petit coin.

• L’uniforme du général Hoche suscit__ des commen- (susciter, l’imparfait)


taires. À force de parler de l’habit d’Hoche, les gens (finir, l’imparfait)
finiss__ par croire que le général mang__ trop. (manger, l’imparfait)

• La coiffeuse a _______ ses cheveux à la peigne (condamner, passé composé)


de mort. Elle les ______ elle-même. (couper, passé composé)

• – « Garçon ! J’_____ des limaces dans (trouver, passé composé)


ma salade !
– Madame fait bien de le signaler. Nous
_______ de les compter dans l’addition ! » (oublier, passé composé)

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RÉVISIONS / JEUX

• C’est un pilote de chasse à courre qui ____ passer (faire, passé composé)
son baptême de l’air à Labiche.

• « Cher ami, a _____ la marquise à son (déclarer, passé composé)


arrivée à Versailles, j’_______ tout le long (roupiller, passé composé)
du chemin depuis Paris dans ma chaise
à torpeur.

• Le consommateur a _____ sous le comptoir (rouler, passé composé)


du bar sans permis de conduire. La maréchaussée
a ___________. (verbaliser, passé composé)

• Dans l’ensemble, les Français n’___ jamais _____ plus (parler, passé composé)
mal le français que la plupart des étrangers.

• À Waterloo, le dernier carré de la garde impériale (trouver, passé composé)


_____ moyen de se faire encercler !

• « Hors de ma vue » ! s’écri__ l’aveugle en colère, et (s’écrier, passé simple)


le cul-de-jatte pr__ ses jambes à son cou dans la salle (prendre, passé simple)
des pas perdus.

• Au lieu de se fatiguer debout à acquérir des diplômes


en France, les diplomates ___ à l’étranger gagner leur (aller, passé simple)
diplomatie.

• « C’est parce que j’avais mal aux


pieds dans mes souliers neufs que
j’écr__ Les Fourberies d’escarpin, (écrire, passé simple)
avou__ Molière à la presse. (avouer, passé simple)

• Interrogé par la police, le cardeur


adm___ qu’il avait passé un mauvais cardeur. (admettre, passé simple)

• La statuette en terre s’ass__ car elle en avait assez (s’asseoir, passé simple)
d’être de boue.

• « Cher acteur, vous cabotin__ du début à la fin de la (cabotiner, passé simple)


pièce. Vous vous carapat__ lorsque des spectateurs (carapater, passé simple)
lanc___ des patates sur scène. (lancer, passé simple)
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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• On disqual__ le joueur de (disqualifier, passé simple)


football qui avait trois jambes.

• J’ai chopé mon abcès


en l___ un abcédaire. (lire, participe présent)

• Beethoven composa L’Ode à l’anchois en _____ (déguster, participe présent)


des poissons. Il composa La Savate au clair de lune en
____ le chat qui en avait volé une dizaine. (poursuivre, participe présent)

• En m_____, Jésus parlait à ses dix slips. (marcher, participe présent)

• « Sacoche quelque chose ! » s’alarma le voleur en __


de la fumée s’échapper de son butin. (voir, participe présent)

• C’est en l______ que le fier patriote (larmoyer, participe présent)


entonna « aux larmes citoyens ! »

• À la maternelle, on stimule
l’instinct barbouilleur des bambins
en m____ des pots de couleurs molles (mettre, participe présent)
à leur disposition.

• Le chanteur survolté __ _____ les plombs (péter, plus-que-parfait)


à cause d’un scorpion dans sa chemise.

• La diseuse de bonne aventure __ _____ (prévoir, plus-que-parfait)


que Noël tomber__ cette année le 25 décembre. tomber, présent du conditionnel)

• Pendant des années, la sculpture __ _____ (permettre, plus-que-parfait)


au sculpteur de ne pas rester inactif.

• Quand tu __ ______ qu’il vaut (comprendre, futur antérieur)


mieux donner une poignée de
main que recevoir une poignée (amuser, futur)
de sottises, tu t’amus___ de
la poignée de main du fermier.

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RÉVISIONS / JEUX

• L’ambrassadeur __ ____ des baisers à tout le monde. (distribuer, plus-que-parfait)

• Quand nous nous en ____ ____ (aller, passé antérieur)


ils s’en _______ une en cachette. (fumer, passé simple)

• Maman, quand j’_______ le petit (empaqueter, futur antérieur)


frère, p_____-tu m’apporter du scotch (pouvoir, futur)
pour fermer le colis ?

3. Citations fausses. Retrouve l’infinitif du verbe INFINITIF


DU VERBE
GROUPE
et son groupe. SOULIGNÉ

• Cessez de tripoter ma couronne ! (Louis XI à


Charles le Téméraire.)
• Une lettre de rupture, ça peut servir plusieurs fois.
(Henry VIII)
• Nous n’avons plus de verbe aveur. (Le magasin
de farces)
• La garde-Lyon a toujours accueilli beaucoup
de voyageurs. (Le contrôleur)
• Mon Panthéon est décousu ! (Victor Hugo)
• Le gorille n’a poilu ce roman !
(G. Brassens)
• J’ai fait un sacré dîner ! (Socrate)
• Les godillots sont lourds dans le sac. (Napoléon III)
• Plus les avocats sont bons, plus les causes sont
indéfendables. (Ma grand-mère)
• J’apprécie qu’on mélèze tranquille. (Le pin)
• Si ça t’empête, dis-le moi franchement ! (Surcouf)
• Arrête de m’embobiner ! (Thésée recevant le fil
d’Ariane)
• Si tes refrains sont trop longs,
couplet ! (Henri Salvador)
• La raie berbère se portait teinte.
(Abd-el-Kader)
• J’ai été sauvé de la naïade !
(Ulysse)

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

4. Dis si le verbe souligné est à l’indicatif (IND), au participe présent (PP),


au conditionnel (COND), au subjonctif (SUB), à l’impératif (IMP).

• Il faut que vous soyez patient. Le passe-lacet sert en


effet à enfiler les lacets de souliers, mais ça ne va pas
vite. Il ne faut passe-lacet !
• Les instruments à corde ne jouent pas de la musique
de chanvre.
• Comme il se parfumait, on surnomma Bayard
« chevalier senteur et sans reproche ».
• Embarrassez-moi sur les deux joues !
• Selon des sources bien informées, le dompteur
Jivago aurait travaillé dans un cirque.
• Pour ne pas confondre les mots en « ill » et en « y »,
il aurait suffi de les connaître.
• Quand le docteur Frankenstein lui eut donné une
cervelle d’oiseau, sa créature s’envola.
• Pour jouer avec ma corne,
regrettait le rhinocéros,
il faudrait que j’aie un bilboquet.
• Ecchymoses et chocolats
glacés se dégustent au cinéma
en regardant le film.
• Tiens, murmura Ponce Pilate à la vue de Jésus sur
sa croix, je ne l’aurais pas cru si fixé !
• En frappant avant d’entrer, le boxeur surentraîné
a pété la porte.
• Permettez que je vous épile !
(Le barbier de Charlemagne)
• Pénélope tricota et détricota
quotidiennement un pull
pendant dix ans. Je m’interroge : comment de la laine
normale eût-elle pu résister à pareil traitement ?

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RÉVISIONS / JEUX

5. Choisis le temps du verbe souligné.


• Quand elle eut compté les corbeaux en nombre passé antérieur / plus-que-parfait
croissant, ceux-ci s’envolèrent en nombre décroassant.
• Ce qui paraît moins épouvantable que l’épouvantable, présent / subjonc. présent
c’est l’épouvanchaise.
• Pour que l’abusique adoucisse les mœurs, il faudrait subjonc. présent / imparfait
l’entendre avec des boules Quiès.
• Comment les Haut-Landais pourraient-ils vivre aux futur / condi. présent
Pays-Bas ?
• L’araignée prétentieuse présent / impératif
prétend que l’art est niais.
• Il fallait qu’il eût de bonnes subjonc. imparfait / passé simple
oreilles pour surprendre
l’aboiement du chiendent.
• Tant qu’on parquera les avions sur un porte-avions, futur antérieur / futur simple
on ne construira pas de porte-bateau.
• Il fallait que vous fissiez sacrément confiance à ce subjonc. imparfait / subjonc. passé
bonimenteur pour lui acheter un parapluie à trous
d’aération !
• Quand j’écris « l’oiseau pleurnichait », ça ne signifie imparfait / plus-que-parfait
pas qu’il verse des larmes dans son nid !
• Si le chirurgien opère le patient, le recoud et le subjonc. présent / passé composé
réopère, c’est qu’il a oublié quelque chose dedans,
ou qu’on a omis de changer de patient sur la table
d’opération sans l’en avertir.
• Il fallait que cette dame ne se méfiât pas subj. présent / subj. imparfait
de son amie pour se contenter de ses
compliments.
• On prétend que ce coureur aurait eu condi. présent / condi. passé
de bonnes jambes autrefois, alors qu’il
manquait de jarret ?
– Il courait tout le temps, sans jarrêt !

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CONJUGAISON IMPERTINENTE

• Si le dompteur eût fini d’écrire ses mémoires, condi. passé / subj. plus-que-parf.
il eût touché des droits dompteur.
fait
• Il fallait que je fusse fauché pour que j’acceptasse subj. imparfait / passé antérieur
de faire la plonge dans un restaurant ! grommela
l’homme-grenouille.
• Si la reine d’Angleterre fût née dans une famille subj. présent / subj. plus-que-parf.
africaine, elle eût peut-être trouvé un emploi de caissière
à Sainsbury.
• Si vous aviez abaissé la selle à notre taille, futur antérieur / condi. passé
nos pieds auraient touché les pédales, et vous
nous auriez convaincus de faire de la bicyclette.
• Dans les tranchées, les poilus futur simple / condi. passé
ple auraient aimé se reposer quelquefois.
• Il fallait que j’aimasse cette Cendrillon pour faire subj. plus-que-parf./subj. imparfait
essayer une charentaise à toutes les filles du pays !
(Prince Charmant)
• Après que le vagabond très âgé se fut livré passé antérieur / condi. passé
passé au vagabond’âge, il s’acheta un bateau et devint
navigâteux.
• Je m’achèterais bien futur simple / condi. présent
un megjmäsdbrûck si
je savais ce que c’est.
posé

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C’est fini.

Édition : Anne Marty


Corrections : Florence Richard
Conception de la maquette et mise en page : Christine Paquereau

N° de projet : 10146616 – dépôt légal : avril 2008


Achevé d’imprimer en mai 2008 sur les presses de l’imprimerie Laballery

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