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Enseigner l’étude
de la langue
Aurélie Romet
Les essentiels de didactique - Enseigner l’étude de la langue
Tous droits réservés
1.1 L’EDL n’a pas toujours été « une chanson douce » ..................................................................... 3
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L’EDL reste victime de sa réputation ancestrale : une discipline souvent considérée comme
ennuyeuse, indigeste voire repoussante pour certains adultes. Elle est proche de la cuillère de l'huile
de foie de morue que l'on avale par obligation sans connaître avec certitude les bénéfices que l'on
peut en tirer. L’EDL est souvent réduite à la grammaire et on peine à sortir de l’idée que son
apprentissage sera long, difficile, proche du dressage scolaire. Longtemps, elle a été considérée
comme réservée aux élèves dits scolaires et essentiellement basée sur la mémoire. Longtemps,
également, son enseignement a été atomisé en sous-disciplines. Même si l’EDL n’a cessé d’évoluer,
son enseignement reste encore déstabilisant pour de nombreux enseignants et son apprentissage
peut s’avérer complexe. Pourquoi ?
• La langue française est complexe : certaines lettres véhiculent aussi bien des sons que du sens
(en grammaire le « S » est utilisé pour le pluriel du nom, pour les terminaisons ou pour faire le son
/S/.)
• Les procédures des élèves sont multiples. Prenons pour exemple le verbe. On peut le définir par
le sens (Le verbe exprime ce que l'on fait, ce qui se passe) ou la forme (Le verbe varie, il est le
support de marques essentielles des personnes, du nombre et du temps). Or, l'identification du
verbe par les élèves est souvent tout autre (« C’est le mot au milieu de la phrase », « c’est le mot
qui a -ent à la fin…). Ces procédure dangereuses et peu fiables, dénotent un manque de sens.
• Jusqu’9 ans l’enfant ne procède que par analogie, c’est-à-dire par similitude ou ressemblance
donc par intuition. Très jeune, dès qu’il apprend à parler, l’enfant fait de la grammaire. Lorsqu’il
affirme « J’ai prendu mon crayon », « Vous disez la vérité », «une robe bleute ». L’enfant se livre
très tôt à une activité méta-linguistique qui lui permet de construire, percevoir les régularités et les
utiliser. Cette activité est inopérante mais très judicieuse ! Comme il ne peut pas encore procéder
de la règle à l’application il procède par une méthode intuitive et analogique. Il part des régularités
entendues et se les approprie.
• Un apprentissage en lien avec les objectifs premiers des élèves : dire, lire écrire, comprendre. Tel
le code de la route qui donne les codes de la circulation, l’EDL donne les codes de la circulation
du langage. Sa finalité : mieux lire et mieux écrire, et éviter les incompréhensions. Les
programmes indiquent qu’elle sert à « résoudre des problèmes de compréhension et des
problèmes orthographiques ».
• Un outil d’analyse de la langue ayant pour finalité de décrire cette langue, de la comprendre et de
l’utiliser à bon escient. Une langue est un système que l’élève va être amené à observer, décrire,
analyser et utiliser.
• Une grammaire progressive et circulaire (GN minimal, puis expansé). On reprend dans chaque
classe les mêmes compétences, parfois les mêmes notions mais on y ajoute des exigences plus
poussées.
• Des activités riches, régulières, nombreuses s’inscrivant dans une démarche précise. Il s’agit de
construire des SAVOIR-FAIRE plus que des SAVOIRS.
• La phrase est considérée comme le cadre et l’objet central de la description grammaticale. C’est
l’unité de base de la syntaxe.
• Elle est considérée comme une sorte de puzzle ou de mobile fortement hiérarchisé où certaines
pièces sont obligatoires, essentielles et d’autres pas. Il existe des liens de dépendance à percevoir.
• La phrase est donc décrite comme un système formé d’un noyau dur essentiel et d’expansions ou
d’éléments périphériques, non essentiels qui gravitent autour.
• Elle vise à décrire et inventorier les classes de mots et à expliquer leurs variations morphologiques.
(// orthographe grammaticale)
• Il s’agit d’agir (rôle important de l’action dans les programmes) sur la langue comme si elle était
un objet d’étude scientifique. On a longtemps considéré que l’enseignement de la grammaire
consistait à faire un étiquetage (souvent trop précoce) des notions. Or, on sait désormais
l’importance d’aider les élèves à prendre conscience du fonctionnement de la langue par la
manipulation et l’investigation (Et cela bien avant d’enseigner la règle). En observant les
recommandations, on s’aperçoit que cet enseignement se rapproche de la démarche
scientifique…
• C’est d’abord prendre la langue comme objet d’étude. C’est comprendre qu’elle n’est pas
seulement un objet de communication mais qu’elle fait partie d’un système qui a ses règles, ses
régularités, ses fréquences que l’on peut les percevoir, les identifier et les maîtriser.
• C’est faire de la classe un atelier expérimental. On va observer, décrire, transformer, tester, jouer
avec les mots, les phrases. Comme en sciences, l’élève fait des hypothèses pour répondre aux
questions qu’il se pose. Il teste, compare, rapproche, écarte les mots ou phrases d’un corpus
soigneusement choisi par l’enseignant.
• C’est faire subir à la langue des opérations linguistiques pour la faire fonctionner. C’est repérer
les caractéristiques communes à certains faits de langue (Les adjectifs peuvent être supprimés,
déplacés...). C’est utiliser des activités tels les tris, les classements, les comparaisons pour
dégager des éléments communs.
• C’est faire des hypothèses, les confronter, les éprouver dans des situations nouvelles et donc
rendre l’élève actif. Il ne reçoit pas un savoir mais construit des savoir-faire.
• Enfin, c’est développer la curiosité sur la langue et la notion de plaisir des mots.
• La comparaison :
Analyse de la vidéo « Le pluriel des GN au CP ». L’enseignant a choisi un support d’analyse tiré d’une
lecture d’album. Quels sont les gestes professionnels ?
- Elle invite les élèves à repérer les différences et les ressemblances dans ces GN. Les enfants
sont mis en situation de recherche individuelle et vont ensuite confronter leurs hypothèses. Les
questions posées par l’enseignante sont des questions ouvertes « Qu’est-ce que vous en
pensez ? », « Pourquoi ? ». Elle invite ainsi les élèves à justifier leurs hypothèses. Elle reformule
les réponses correctes. Les élèves construisent ainsi un savoir (Le «-S » code le pluriel du nom)
- Elle introduit un code permettant de construire un savoir-faire collectif (Les bulles). Cependant,
elle n’a pas demandé aux élèves de lire à voix haute les phrases. Les enfants n’ont pu entendre
les différences sonores. Or, on sait qu’il est primordial de percevoir et repérer très vite les
marques sonores et les marques inaudibles dans les chaines d'accords.
Cela permet d’identifier les unités linguistiques. Le GN peut être remplacé par un pronom alors que
le verbe ne peut être remplacé que par un verbe. L’enfant saura ainsi délimiter les groupes de sens.
(sujet/verbe)
Le vieil homme s’endort.
Il s’endort
Cela permet aussi de vérifier une hypothèse dans le classement des mots.
Les enfants vont avoir tendance à identifier porte comme appartenant à la classe des noms. Pourquoi ?
Le mot « porte » dans le répertoire mental des élèves est classé de façon dominante parmi les noms
car il est plus souvent rencontré comme tel. On est face ici à une des principales difficultés des élèves.
La question de l’homonymie, très fréquente pour les verbes du 1er groupe au présent. C’est un obstacle
à la maîtrise de l’orthographe grammaticale. (cuisine/claque/danse/rêve…). Pour lever cet obstacle, la
technique du remplacement est un outil linguistique très puissant. Si le mot « porte » peut être remplacé
par un mot dont on est sûr que c’est un verbe, alors ce mot fait partie de la classe des verbes.
Cette opération permet de vérifier la mobilité de certains éléments et d’identifier les différents types de
compléments (différencier un complément essentiel du verbe, d’un complément facultatif de phrase).
• L’effacement et l’adjonction : c’est le fait d’enlever ou d’ajouter des élèments dans une phrase
L’effacement permet de mettre en avant le caractère facultatif d’un groupe syntaxique ou d’un mot.
L’impossibilité de supprimer montre le caractère obligatoire d’un élément.
• L’encadrement
Cela permet d’identifier certains éléments de la phrase, en particulier le verbe conjugué. Il peut être
encadré par la locution « ne…pas ».
➢ La confusion notionnelle nom/verbe dans les accords qui perdurent très longtemps.
Les élèves « travailles » au lieu de « travaillent ».
Face à la difficulté de hiérarchiser les notions, les programmes posent des priorités. Ils invitent à réfléchir
à la fréquence d’utilisation des faits de langue. Il faut donc éviter de rentrer dans une logique
juxtapositive. Il s'agit de penser la grammaire en termes de rentabilité sémantique (pour mieux
comprendre) et orthographique (mieux écrire). De quoi l’élève a-t-il rapidement besoin pour lire et
écrire ? Identifier rapidement le sujet permet d'écrire le verbe correctement. Il convient donc de proposer
le plus tôt possible l’étude de la relation sujet/verbe.
Les programmes recommandent ainsi d’organiser l’enseignement selon une programmation qui tient
compte des régularités de la langue et des règles de fréquence. Pourquoi insister comme on le voit
souvent, sur les exceptions ? Prenons l’exemple du pluriel des noms en « - OU ». On voit les 7
exceptions prendre plus de place dans les leçons que la marque régulière qu’est le -S. Cela amène
inévitablement une grande majorité d’élève à placer un -X à la fin des mots comme clou ou bisou.
Pourquoi enseigner sur le même plan tous les verbes ? Il convient de focaliser l’enseignement sur les
verbes les plus usuels (ceux dont l’oral, quoique irrégulier, est maitrisé : aller, faire, dire, avoir être…).
Autre exemple, pour outiller les élèves, dans l’étude du passé simple, il convient de se concentrer sur
les personnes les plus fréquemment utilisées en lecture/écriture (en particulier la 3eme personne du
singulier et pluriel). Lorsque vous construirez votre leçon, ces recommandations sont à prendre en
compte.
La marque du féminin = - e
• La marque
Maîtriser les désinences verbales en s’appuyant sur les régularités
du féminin =
Tu -s
-e - ons
Nous
Vous - ez
Ils/elles - nt
Les programmes insistent sur le rôle de l’étude de la langue : elle est au service du lire/écrire.
Ils insistent également sur la progressivité des apprentissages et l’enseignement circulaire. Les
compétences évoluent peu du CP au CM2, c’est la façon d’appréhender l’apprentissage qui évolue. Les
élèves de CE1 et du CE2 découvrent, comprennent le fonctionnement de la langue par son observation
et sa manipulation si possible en jouant et en produisant de l’écrit. Puis en CM, ils deviennent
davantage capables d’abstraction. Il est possible de formaliser les règles et de les appliquer en situation
de lecture/écriture.
• Le cycle 2 offre une première structuration des connaissances sur la langue. On part des
connaissances intuitives des élèves et de leur capacité à faire des analogies. Ils vont être
amenés à utiliser fortement l’oral pour repérer les marques audibles dans les accords, percevoir
les désinences verbales (Ils parlent mieux qu’ils ne conjuguent). Ils vont être invités à observer,
décrire, comparer. Ils vont trier, classer, transformer. Ils collectent des mots ou des phrases
pour en faire des outils de référence. Ils vont être amenés à raisonner sur tous les faits de
langue rencontrés puis à s’exercer. La place du jeu est importante.
• Au cycle 3, l’EDL est plus explicite. A partir du CM1, les élèves sont capables de plus
d’abstraction. La formalisation des règles devient possible. Les manipulations perdurent mais
l’EDL est mise au service de façon beaucoup plus forte au service de la lecture et de l’écriture.
Compétences : Cycle 2 Compétences : Cycle 3
orthographique. Au cycle 3, l’élève connait les principales règles de formation des mots et
leur dérivation. Il sait les utiliser en situation de dictée, de production d’écrits…
- Acquérir/Maîtriser/l’orthographe grammaticale : Au cycle 2, l’élève prend conscience des
règles de fonctionnement de la langue à partir de l’observation des régularités et de la
manipulation des faits de langue. (Le rôle des échanges entre pairs y est fondamental :
justifier/argumenter sur les divergences). Au cycle 3, la manipulation perdur e mais la
verbalisation de la règle est désormais incontournable.
- Se repérer/identifier les constituants de la phrase simple : des opérations linguistiques
sont opérées dès le cycle 2 pour identifier les principaux composants de la phrase simple.
Au cycle 3, ce travail se poursuit mais s’ouvre sur la phrase complexe.
• S’appuyer sur les savoirs des élèves à l’oral (Ils se trompent rarement dans les pluriels ou la
conjugaison lorsqu’ils parlent)
• Proposer des séances d’observation de la langue et de manipulation régulières et fréquentes
(des rituels quotidiens de transformations de phrases, des activités ludiques).
• Permettre aux élèves de raisonner pour mémoriser. Les placer face à des situations
problèmes à leur portée.
• Proposer des corpus et des situations contextualisées (s’appuyer sur les écrits des élèves ou
sur les lectures effectuées pour constituer les corpus)
• Favoriser la co-construction des savoirs.
• Outiller les élèves par l’enseignement des régularités et des règles de fréquence.
• Travailler sur les procédures et leur verbalisation avant de poser la règle. Insister sur les savoir-
faire avant d’enseigner les savoirs.
• Mettre en lien l’EDL avec la lecture et l’écriture. Toute séance d’EDL devrait avoir un
prolongement en écriture. Lorsqu’on travaille sur les adjectifs, on peut imaginer de proposer
aux élèves d’écrire des petites annonces pour venter la beauté d’une maison. (Nécessité de lire
ce type d’écrit en amont). Lorsqu’on travaille sur l’infinitif, il est intéressant de faire lire et écrire
des recettes. Lorsqu’on travaille sur le futur, on peut proposer de faire écrire un projet d’avenir.
Si on aborde le passé composé il est important de proposer un compte-rendu collectif de sortie
scolaire…
Les chantiers d’écriture sont des dispositifs permettant de faire fonctionner les notions de grammaire
étudiées.
Apprendre à repérer les points d’appui ou les zones de vigilance d’un manuel permet de vous familiariser
avec les attendus institutionnels et vous place dans une posture professionnelle. Cela vous permet
également de répondre aux questions classiques comme « Comment choisir un manuel pour l’EDL ?
« Quels seraient vos critères de sélection ? …
- Le titre de la leçon : S’il est sous forme d’une question comme « Comment reconnaitre un
verbe ? », il apporte donc un savoir-faire. S’il est sous forme de GN comme « Le verbe », il apporte
une savoir. L’apport risque de n’être que notionnel.
- La situation de découverte : Y a-t-il une situation de recherche ? Sous quelle forme ? Est-elle
une situation-problème ?
- La place de la leçon : Attention aux manuels qui proposent une leçon au début de la page. L’élève
ne peut raisonner, construire des hypothèses et donc manipuler la notion. Il s’y réfère et applique
ce qu’il voit sans raisonner. Il est difficile de cerner s’il met du sens.
- La démarche : La leçon part-elle d’exemples pour aller vers la généralité ? Permet-elle de
construire des régularités à partir de corpus ou de situations contextualisées ?
- Le nombre, la progressivité des exercices de systématisation : Un nombre important d’exerices
est nécessaire. Ils doivent être progressifs et réalisables à l’aide des apports de la situation de
découverte.
- La cohérence des exercices : Les exercices ont-ils tous un lien avec la notion étudiée, sont-il en
adéquation avec les compétences travaillées ?
- Les liens avec l’écriture : Il faut toujours observer s’il existe des activités en lien avec l’écriture et
leur place dans la leçon.
Pour l’élève
Pour l’enseignant
Exemple de corpus : début CE2 (fin de période 1) Objectif : classer les groupes prépositionnels pour
pouvoir choisir le bon homophone : a/à. Il s’agit dans un premier temps, de constituer des listes
analogiques qui seront évolutives et affichées en classe. On est dans l’analogie, l’intuitif, la
ressemblance. Les élèves pourront se référer à ces listes. Dans un second temps seulement,
l’apprentissage du verbe avoir au présent, permettra de proposer la fameuse stratégie du remplacement
(a =« avait »).
Il se rend à son travail. Envoie tes vœux à mamie. La cloche sonne à midi. Le cahier est à Amina.
J’offre ce bouquet à la
Il va à la piscine. Je m’adresse à lui. Je rentre à la tombée de la nuit.
maîtresse.
• Répondre à un problème sur la langue, répondre à une question que la classe se pose.
• Utiliser dans la mesure du possible des éléments linguistiques rencontrés (écrits des élèves ou
issus des lectures)
• Ne pas poser aucun problème de compréhension
• Rendre compte de la variété des possibles
• Permettre le classement (respecter l’équilibre entre équivalences/distinctions)
• Prévoir un espace « salle d’attente » ou un espace « Je ne sais pas » pour les intrus ou les
doutes des élèves.
La trace écrite ou leçon se construira en 2eme ou 3eme séance en dictée à l’adulte. Chaque exemple
est un exemple personnel permettant la production de courts écrits intermédiaires. De nombreux
exercices d’application viendront automatiser la notion. Un affichage collectif des étapes
de la procédure est nécessaire (sur le mur de la classe) ou en individuel (scotché à la table
des élèves en difficulté).
La place du jeu est essentielle. Le jeu développe la curiosité des élèves face à la langue, leur permet
d’éprouver du plaisir et donne envie de chercher. (Formules de grammaire, jeu du baccalauréat de
grammaire, pronom perdu…).
CONSTAT
La question du lexique est devenue centrale. Le lexique c’est l’ensemble des mots d’une langue. Le
vocabulaire c’est le lexique intégré et maîtrisé par chaque individu.
Les compétences attendues sont claires : Il s’agit d’abord de construire le lexique au cycle 2 puis de
l’enrichir au cycle 3. Cet enseignement est dans la totale continuité de celui effectué en maternelle. Le
cycle 1 a été le temps de « l’explosion lexicale ». L’enfant est parti à la conquête des mots pendant 3
ans. L’enseignant a eu pour objectif de faire passer l’élève d’un vocabulaire passif à un vocabulaire
actif. Il a proposé des dispositifs permettant à l’élève d’être exposé le plus souvent aux mots et
d’effectuer des opérations de catégorisation. (Cf cours sur le langage en maternelle). Dans les cycles
suivants, la démarche quoique plus complexe, est dans la lignée de celle de la maternelle.
• Le lexique s’enseigne « au fil du texte » ou des rencontres informelles (« mot du jour »). NON :
Une simple exposition aux mots ne suffit pas. Les mots doivent être vus, entendus, réemployés
plusieurs fois.
• Le lexique, c’est enseigner une liste de mots (On peut les consigner dans des « carnets de
mots »). NON : Dans les carnets de mots, ces derniers sont consignés de manière funéraire,
« comme dans un tombeau ». Un mot ne s’enseigne jamais seul. Une liste de mots sans relation
entre eux est difficile à mémoriser. Enrichir le lexique c’est construire des ponts. Enrichir le lexique
n’est pas un empilement.
• Enseigner le vocabulaire c’est enseigner en priorité des noms. NON : Le verbe devrait être une
référence pour trier, classer organiser les mots.
• Enseigner le lexique c’est donner des définitions. NON : C’est avant tout mettre ce mot une
relation avec d’autres par observation des relations morphologiques entre eux.
Pour rappel, on retient ce que l’on catégorise, ce que l’on met en lien, ce que l’on comprend, répète
consolide solide et entraine.
« Le lexique doit ainsi être envisagé comme un ensemble structuré et organisé, constitué de
réseaux auxquels chacun, apprenti-lecteur comme lecteur, peut faire référence pour comprendre
un mot nouveau et le mémoriser en le mettant en relation avec les mots déjà connus. Aucun mot
n’est isolé dans la langue. Chaque mot entre dans un réseau, plus ou moins complexe, qu’il faut
mettre en évidence pour les élèves et qu’il faut leur apprendre, au fur et à mesure des cycles, à
reconstituer eux-mêmes ». Eduscol
• Travailler sur les mots les plus fréquents : comme en maternelle, il s’agit d’outiller les élèves à partir
de mots fréquemment rencontrés. (Liste de mots donnée par
Eduscol) https://cache.media.eduscol.education.fr/file/ecole/20/6/liste-mots-par-
frequence_115206.pdf
• Travailler les mots en contexte : la plupart des mots ne prennent leur vétritable sens qu’en contexte
(polysémie, nuances…). D’où l’importance de permettre une première rencontre authentique (
littérature, articles documentaires, affiches…).
• Lier vocabulaire et syntaxe : ils sont liés et s’étudient conjointement. Les mots ne servent pas à
étiqueter mais sont l’esssence même des phrases.
• Mettre en place des activités réflexives : L’enseignat doit proposer des activités où l’élève est actif.
Il observe, manipule les mots en les regroupant, les triant, les classant, les mettant en liens. Ces
activités qui place la langue comme un objet d’étude sont la garantie d’une mémorisation efficace.
• Privilégier l’enseignment explicite : ne pas se contenter d’enseigner de façon incidente les mots (au
grè des rencontres) mais de se fixer des objectifs précis et de les dévoiler aux élèves.
• Créer des outils récapitulatifs : ils sont structurants et soutiennent la mémoire des enfants. Les
boites à mots, les murs des mots, les cartes mentales, les guirlandes ou fleurs de mots sont des
outils pour permettre la récapitulation des apprentissages mais ils sont aussi la mémoire de celui-
ci. Ils permettent une meilleure récupération des mots étudiés. Le carnet de mot peut être envisagé
s’il est un outil dans lequel les mots sont mis en relation…
• Permettre le réemploi de ces mots (situation d’oral, d’écriture, dans d’autres disciplines…)
• Utiliser le jeu : devinettes, mots croisés… Exemples : « Le duel de mots » : 2 équipes face à face.
L’enseignant donne le thème d’un corpus étudié (« La peur »). Chaque élève de tête de file doit
donner un mot du corpus puis retourne à la queue. Si un mot est erroné, déjà dit ou si l’enfant sèche,
un point est donné à l’aquipe adverse… « La marche associative » est un jeu où chaque élève a
une étiquette-mot dont il existe une étiquette synonyme dans les mains d’un camarade. Les enfants
se déplacent dans une salle en chuchotant leur mot. Au signal, les pairs se retrouvent.
• Rencontrer : Les mots s’apprennent en contexte. Il convient d’éveiller la curiosité sur les mots
nouveaux dans des textes littéraires/documentaires et rechercher des mots fréquents ou
nécessaires. (= outiller l’élève)
• Structurer : C’est construire des réseaux de mots par synonymie, antonymie, famille de mots,
polysémie, nuance. Les mots sont alors sortis de leur contexte pour être réunis et structurés
suivant une logique linguistique. Cette décontextualisation les fait passer, provisoirement, du
domaine du discours (dans l’environnement d’une phrase) à celui de la langue (comme objet
d’étude), avant de repasser dans le discours, dans la phase suivante.
• Réutiliser : Les réemployer à l’oral et en situation d’écriture en piochant dans les banques de
mots construites. Ils sont recontextualisés !
Penser à évaluer… (grilles co-construites avec les élèves en situation d’écriture pour vérifier le
réemploi des mots appris)
• Les relations morphologiques : Exemple du dispositif « Allo la famille ?» dans lequel un enfant
fait semblant d’appeler les membres d’une famille d’un mot pour connaitre son sens ou son
orthographe. Cela construit des automatismes qui perdureront jusqu’au cycle 4. Au cycle 3 : la
construction d’arbres à mots est recommandée. On peut y faire apparaitre les racines
étymologiques.
• Les relations de synonymie : de nombreux outils sont préconisés pour garder la mémoire et
aider à la récupération. Ils sont des référents utilisés en situation d’écriture. Les guirlandes ou
fleurs de mots, les échelles linéaires, les boites à mots, les bocaux de mots, le mur des mots…
Pour conclure, l’étude de la langue c’est jouer à « l’apprenti-sorcier des mots » pour devenir le petit
virtuose de la langue ! Alors les Magnolias…faites vos gammes !
• Les vidéos « Les fondamentaux » de CANOPE sont des outils à destination des classes.
L’enseignant peut les exploiter en appui ou en prolongement de ses séances. Il est
intéressant de montrer au jury que vous connaissez leur existence. Voici quelques exemples :