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LECHNIQUES E b6V1101E
b6Vi0TEeDE C D TVCC
La collection
Techniques et pratiques declasse propose
aux enseignants de
langue et aux etudiants en fomation e Tagiian,
ante
de langue
LA CLASSE DE LANGUE
Cette nouvelle edition conserve les objectifs et les caractéristiques
de louvrage anterieur: etre un outil d'autoformation pOur
repondre aux questions que pose l'enseignement des langues.
Une premiere partie théorique est consacrée à la réflexion
SUI
la langue enseignée,
-
DANGER
d'apprentisage, PHOTOCOPLLAGE
- la dlasse et son deroulement decrit dans le cadre TUE LE LVRE Nouvelle édition
d'une etude evolutive des approches didactiques,
Une deuxieme partie propose des fidhes pratiques ISBN978-2-09-033068-7
illustrant une typologie d'activités de dayse concenant
la civilisation, loral, F'ect, la literature, la grammaire,
le visuel et l'audiovisuel
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Première partie Chapitre 3 Lélève/lapprenant: les lieux d'apprentissage, les contraintes
nécessairement habitué à professionnelle ou sociale. La maîtrise d'une ou plusieurs langues est vécue
toujours familière, le système scolaire ne l'ayant pas comme un impératif.
on lui demande mainte-
se prendre en charge. S'il a l'habitude de travailler seul,
nant de travailler en tandem ou en petit groupe et de développer un esprit ll s'agit d'une demande très ciblée, à laquelle les centres de langues répon-
grande, soit de laisser l'autre ou les autres dent en organisant des cours « sur objectifs spécifiques ».
d'équipe. La tentation est souvent
contraire de diriger les activités de façon à en
faire le travail à sa place, soit au Ces publics non captifs relèvent d'une validation simple, rapide et surtout
de néanmoins important, il peut
être le seul bénéficiaire. Le rôle « leader » est
disponible à n'importe quel moment de leurs compétences.
être positif s'il facilite le travail du groupe.
à se connaître, à
On lui demande d'être autonome. Il lui faut apprendre
auto-estimer ses compétences et ses lacunes, à reconnaître ce qu'il appris,
a ce LA CLASSE: LESDIFFÉRENTESAPPROCHES DIDACTIQUES?
mieux ses compétences
Il lui faut savoir utiliser au
qui lui apprendre.
reste à
L'enseignant, pour pouvoir se forger au fur et à mesure de son apprentissage
reconnues et maîtriser des outils méthodologiques d'apprentissage. On lui
l'existence. du métier sa propre méthodologie, doit pouvoir connaître et s'appuyer sur les
demande en sorte d'exploiter un potentiel dont il ignorait
quelque
et difficile.
Cet apprentissage est gratifiant, mais lent
2. COSTE, D., Le renouvellement méthodologique de l'enseignement du français langue étrangère,
des différentes matiè-
ll n'a jamais eu de droit de regard sur les programmes in Lefrançais dans le monde, 1972.
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Première partie
Chapitre 3-'éiève / l'apprenant: les lieux d'apprentissage. les contraintes
approches didactiques qui ont précedé celle(s) actuellerment en vigueur. La palette Elle est caractérisée par:
des idées divergentes, des pratiqves contradictoires et des certitudes révolues -
la présentation, dans un dialogue, d'une structure grammaticale,
que l'évolution de la didactique des langues met à sa portée, et qui ot souvent -
la répétition et la mémorisation,
engendré des diktats, est pour lui une source inépuisable de réflexion. - l'introduction des exercices structuraux.
Les tableaUx des pages suivantes peuvent donner à penser que l'on
na pu La critique de la linguistique structurale par Noam Chomsky (1959) a
passer de l'une à l'autre des différentes approches qu'en faisant table rase de la commencé à se diffuser quelques années plus tard aux Etats-Unis, sonnant le
précedente. Certes, les directives pédagogiques données aux professeurs ont glas de la méthode audio-orale.
parfois explicitement interdit ou autorisé certaines démarches (C'est le cas de Les critiques mettant plusieurs années à traverser l'océan Atlantique, c'est
C'interdiction, puis de la tolérance et enfin de la recormmandation du recours à
la langue naternelle pour donner des explications). Dans l'ensemble, le libre- à cette époque que se sont développées en France les méthodologies dites
arbitre de l'enseignant, ses préférences et ses constations de « ce qui marche » structuro-globales audiovisuelles (sGAV) fondées sur la toute-puissance du
structuralisme ainsi que sur une totale confiance dans les théories behavio-
et a ce qui n'a pas marché » ont heureusement prévalu.
ristes de l'apprentissage des langues et dans les bienfaits des techniques permet-
On commencera, dans un repide tour d'horizon, par s'intéresser aux appro-
tant de fixer des mécanismes.
ches pré-audiovisuelles
C'est en réaction contre ces excès que furent conçues dans les années 1970
La méthode traditionnelle grammaire-traduction
« » des approches « communicatives » qui visaient à donner l'apprenant l'occasion
de s dire et de faire »' dans des situations courantes de communication orale et
Cest celle qui a eu la plus longue durée de vie, car, caractéristique du yvr siècke écrite Le tableau ci-après (p. 52-53) résume l'évolution chronologique de ces
elle s'impose encore de nos jours, dans les exercices traditionnels de thème et
méthodes et approches.
de verslon, voire même dans les activités de traduction de phrases isolées.
(API). (lexique. grammaire, phonétique) et des éléments non linguistiques tels que le
rythme, lintonation, les gestes et les miniques;
En réaction à la méthodologie précédente, la traduction est bannie de la classe
de langue. Les explications lexicales, du plus concret au plus abstrait, se font en l'audiovisuel: il faut présenter simultanément l'audio, donc le son, en l'as-
sociant au visuel, donc à une
langue cible, voire à l'aide de gestes et de mimiques. De fait, l'acquisition du inage afin de faciliter la compréhension des messa-
lexique s'avère assez pauvre et difficilement mobilisable pour la communication, ges. L'image sera donc codée en fonction du message présenté.
car s'il est aisé de décrire ou de montrer un objet, il est moins facile de mimer
Exermple, dans Voix et images de France: chaque partie de l'énoncé est repré-
un concept. La grammaire n'est pas explicite, sa découverte par les élèves est senté à l'image, de gauche à droite, ce qui est le sens de la
implicite et inductive, selon les documents proposés. Les exercices de réemploi lecture, dans l'ordre
où il est prononcé. u Paul » est à
sont nombreux.
gauche de l'image; a viens voir », le geste est
au centre; «à la
fenêtre » se trouve à droite.
La méthode audio-orale 3.AUSTIN. J-L Quand dire c'est faire, Seuil, Coll. Points Essais, 1991. Un
bouleversé la linguistique en introduisant la notion « d'actes de ouvrage essentiel, qui a
Elle se base sur les apports de la linguistique structurale et donne la priorité parole, d'actes de langage. d'actes
de discours ». En
effet, certains enonces sont
à l'apprentissage de l'oral
en eux-mêmes des actes. C'est la cas du « Je vous
marie» du maire, qui marie effectivement en
énonçant cette formule rituelle.
Première partie Chapitre 3 Lélève/lapprenant: les lieux d'apprentissage, les contraintes
Méthode Méthode
traditionnelle Méthode directe Méthode audio-orale Approche APproche
structuro-globale communicative fonctionnelle Approche
actionnelle
(grammaire-traduction) audiovisuelle (SGAV)) notionnelle
Période Dès la fin du XVI* siècle, De la fin du XIX* siècle 1950/1965 Début des années 1950. Début des années 1970. Début des années 1980. 2001 parution du Cadre
jusqu'au XXi° siècle. jusqu'à nos jours. aux Etats-Unis.
européen commun.
En France, 1965 à 1975.
Objectif général Faciliter Il'accès aux Apprendre à parler Dans l'ordre suivant: |Apprendre à parler Apprendre à parler APprendre à faire
textes,le plus souvent par une méthode active comprendre, parler, lire et à communiquer
dans les situations
et à communiquer et à communiquer
dans les situations dans les situations
littéraires. « Former» et globale. et écrire (les 4 aptitudes).
de la vie courante. de la vie courante. de la vie courante.
T'esprit des étudiants.
Public visé Débutants adolescents Débutants adolescents Débutants adolescents Débutants adolescents Débutants adolescents Débutants adolescents Tous publics.
et adultes, scolaire et adultes, scolaire et adultes, scolaire et adultes, scolaire et adultes, scolaire et adultes, scolaire
ou général ou général Ou général ou général. ou général. Ou général
Théories sous-jacentes Pas de théorie précise, Empirisme Linguistique structurale, De la « langue»
plutôt une idéologie. et associationisme: behaviorisme: saussurienne
Linguistique Linguistique Canale et Swain,
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