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Méthodes et pratiques
des manuels de langue
Henri BESSE
MDidier Crédif
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«La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part que les
«copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation
collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemples et d'illustra-
tion, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur
ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinéa 1er de l'article 40).
«Cette représentation et reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contre-
façon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal.»
© CRÉDIF, Paris, 1985 ISBN 2 - 278 - 03584 - 3 ISSN - 0293 - 8308 Imprimé en France
AVANT-PROPOS
Henri BESSE
septembre 1984
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TABLE DES MATIERES
REMARQUES LIMINAIRES
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2Déroulements d'une leçon audiovisuel 4...0
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4.4. S’appuyer sur des contextes et situations analogues .............
4.5. Faire varier la morphologie et la syntaxe
5. Mémorisation et correction phonétique
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6.1. L'exploitation dans les éditions de 1958 et 1961
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e L'exploitation sur images
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6.2. L'exploitation dans l’édition de 1971 PROMO ET ATOM TLC CIO MODO De Ci 0
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REMARQUES LIMIN AIRES
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
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REMARQUES LIMINAIRES
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
La distinction entre ces trois niveaux n’est pas que d’ordre métho-
dologique. Ils permettent d'expliquer, constat courant, qu’en usant du
même manuel, et donc en principe de la même méthode, certains obtien-
nent d’excellents résultats et d’autres de médiocres, que tel enseignant est
plus efficace avec un manuel «dépassé» qu’avec un manuel «à jour» du
point de vue de la didactique des langues, que tel autre qui, à l’opposé,
suit un manuel réputé ne satisfait pas ses étudiants. On en conclut, souvent
un peu vite, que tous les manuels et méthodes se valent et que seuls comp-
tent le «don» des étudiants et «l’art» de l'enseignant, c’est-à-dire des apti-
tudes sur lesquelles on ne pourrait rien. Il serait plus exact d'observer que
la différence dans les résultats n’est pas imputable au seul manuel, à la seule
méthode, au seul enseignant ou aux seuls enseignés, mais bien à la plus ou
moins grande convenance qui pré-<xiste, ou qui s’instaure peu à peu, entre
les préconceptions du manuel, de la méthode et les préconceptions de ceux
qui en font usage. C’est de leur assentiment, spontané ou réfléchi, aux
options du projet didactique qui leur est proposé à travers le manuel que
dépend le «bon usage» qu’ils sauront en faire pour eux-mêmes, en l’adap-
tant, le ré-orientant, le modifiant au besoin, en fonction de ce qu’ils sont et
du contexte qui est le leur. De ce point de vue, la distinction qu’on fait
parfois entre des manuels ou méthodes prétendument «universalistes» et
d’autres qui seraient «contextualisés», adaptés «fonctionnellement» aux
publics à qui ils s'adressent, apparaît comme superficielle ou publicitaire :
aucune méthode, aucun manuel n’est vraiment adapté (n’est réellement
«fonctionnel» par rapport) à la classe qui est la mienne ce matin. La réussi-
te ou l’échec d’une classe de langue est donc lié à la manière dont ensei-
gnant et enseignés intègrent ou n’intègrent pas les trois niveaux que nous
avons distingués : ce qu'ils sont dans leur classe, ce que propose le manuel
et les options que celui-ci présuppose.
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REMARQUES LIMINAIRES
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
Cette méthode, qui est née en France et qui s’est imposée dans de
nombreux pays, est connue sous le nom de méthode Structuro-Globale-
Audio-Visuelle (ou en sigle : méthode S.G.A.V.). Elle est souvent présen-
tée comme un simple courant de ce qu’on appelle la méfhode audio-visuelle,
bien qu’elle soit, en fait, à son origine, et que ce qui la définit comme
méthode soit beaucoup moins son aspect audio-visuel (l’usage d’enregistre-
ments coordonnés à des images projetées) que son aspect structuro-global,
sur lequel nous reviendrons. Les trois manuels (qui sont plutôt trois ensem-
bles pédagogiques comprenant livre du maître, livre de l’élève, bandes
enregistrées, films fixes ou diapositives) s'adressent à des publics débutants
(adolescents ou adultes) en français langue étrangère, et ont été élaborés au
Centre de Recherche et d'Etude pourla Diffusion du Français (C.R.E.D.LEF.)
de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. Le premier, Voix et Images
de France (V.LF.), fut ébauché vers 1955, publié en 1958 et republié en
1961 et en 1971. Le second, De vive voix (D.V.V.), a connu une première
version dans les années 1964-1965, avant d’être diffusé dans sa version
définitive en 1972. Le troisième, Archipel, dont les premiers essais remon-
tent à la fin des années soixante dix, est paru en 1982 et 1983.
Ces trois ensembles pédagogiques, bien que portant tous sur le fran-
çais et bien qu'ayant été élaborés au sein du même organisme, nous parais-
sent caractériser assez bien l’évolution de la méthode S.G.A.V. et les
deux ou trois générations (selon les langues) de manuels qui s’en inspirent,
moins dans leurs éléments constitutifs que dans les pratiques de classe qui
en ont été progressivement dégagées. Ces pratiques, nous l’avons souligné,
règlent et rythment ce qui se passe effectivement dans la classe, et donc
l’enseignement et l’apprentissage de la langue. La plupart d’entre elles nous
paraissent transférables à d’autres manuels, qu’ils soient d'inspiration
S.G.A.V. ou non ; et certaines nous semblent pouvoir être utilisées sans
manuel. D'où leur intérêt méthodologique pour tout professeur et pour
la formation des futurs professeurs de langue.
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REMARQUES LIMINAIRES
ficités. Les trois autres chapitres porteront sur les pratiques de classe recom-
mandées par chacun des trois manuels, pratiques dont nous essaierons de
montrer la diversité, la continuité et le renouvellement, avant d’en tirer
quelques conclusions d’ordre didactique. Soulignons que notre propos
n'est pas de décrire, d’analyser ou de critiquer les éléments constitutifs
de ces trois manuels (ils sont bien connus de nombreux professeurs SHOT
s'ils ne le sont pas, en particulier pour le troisième, on voudra bien se
reporter aux manuels), mais de tenter d’extraire de l’expérience pédago-
gique et didactique qui s’est progressivement accumulée autour d’eux des
pratiques qui soient relativement généralisables.
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CHAPITRE 1
LES MÉTHODES
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saisissent seulement que tel signe de leur Li s’étiquette par tel signifiant
de la L2, sans pouvoir restituer à ce signifiant le signifié qui est le sien
à l’intérieur de la L2, puisque celui-ci est délimité et constitué essentielle-
ment par des oppositions et des relations dont ils n’ont pas encore l’expé-
rience : le signifiant étranger fourni par le maître les renvoie donc à un
sens familier et à leur LI.
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justifiée par notre point de vue méthodologique, par le fait qu’à toutes
les époques, il y a eu débat et concurrence entre plusieurs méthodes, et par
le constat que des hypothèses et des procédés étrangement voisins peuvent
se retrouver à des époques très différentes, même si les termes pour en
parler ont changé.
2. LA MÉTHODE NATURELLE
C’est sans doute la plus ancienne et celle qui est encore la plus
pratiquée en dehors des salles de classe. Elle vise à reproduire, aussi natu-
rellement que possible, certaines des conditions par lesquelles on acquiert,
enfant ou adulte, une langue au contact de ceux qui la parlent : pas de
traduction, pas d'explications grammaticales, un «authentique bain linguis-
tique» et pas de progression. La méthode naturelle n’est une méthode que
quand elle s'inscrit dans une relation d’enseignement, c’est-à-dire entre
un «professionnel», généralement natif de L2, et un ou plusieurs étudiants
ayant le désir ou l’obligation d'apprendre cette langue.
La méthode naturelle a été utilisée pendant des siècles par des es-
claves, des domestiques, des nurses, des précepteurs, placés auprès des en-
fants de l’aristocratie européenne (latine, anglaise, allemande, française),
et qui, souvent, n'avaient d’autre compétence que d’être des natifs de L2.
C’est cette méthode qu’on s’est efforcé de mettre en œuvre, il y a quel-
ques années, dans les écoles maternelles françaises et dans les jardins d’en-
fants allemands, par l’échange d’institutrices francophones et de «jardi-
nières» germanophones : il s'agissait simplement d’amener les enfants à
jouer, à chanter, à échanger, à vivre un peu dans la langue du maître.
C’est elle qui justifie les séjours linguistiques dans le pays où la L2 est
pratiquée, qu'utilise spontanément le formateur qui a en charge un appren-
ti immigré, ou le professeur d’une école de langue rétribué pour passer la
journée en compagnie d’un seul étudiant, avec pour seule consigne d’em-
ployer constamment la L2.
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3. LA MÉTHODE GRAMMAIRE-TRADUCTION
25.
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L1. Elle suppose donc un savoir sur L2 (en être natif ne suffit plus), savoir
appris dans des livres spécialisés (en particulier, des livres de grammaire),
et un certain bilinguisme L1/L2, même si celui-ci n’est pas toujours équi-
libré. Ainsi, avec la méthode grammaire-traduction apparaissent les premiers
vrais professionnels de l’enseignement des langues qui, à l’instar des spécia-
listes des autres disciplines, enseignent un savoir constitué et reconnu sus-
ceptible d’aider à acquérir la L2.
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4. LA MÉTHODE LECTURE-TRADUCTION
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*“
Les objections qui ont été faites à cette méthode portent, d’ailleurs,
sur ce point : on s’y prive d’un enseignement méthodique de la morpho-
syntaxe de L2, jugé primordial par tous les adeptes de la méthode grammaire-
traduction. Plus rares sont les objections portant sur la traduction intra-
linéaire ou le procédé des «transparences». Il y a pourtant là deux démar-
ches qui incitent les étudiants à percevoir la L2 essentiellement comme
un stock d'étiquettes qu’on substitue aux signifiants de la L1, puisqu'on fait
comme si le passage d’une langue à l’autre ne modifiait pas les concepts
dénotés. Autrement dit, les étudiants continuent à «penser» dans leur LI,
d’autant plus que le domaine traité relève de leur compétence profession-
nelle, et ils apprennent la L2 comme une sorte de surcodage de leur LI :
ils développent une simple habileté à repérer dans les textes étrangers ce
qu'ils connaissent déjà. Il est vrai que cette méthode est souvent discrète
sur le passage à l’expression, parce que sa démarche ne peut manquer d’y
multiplier les calques, les interférences et les erreurs. Il reste que cette
méthode peut étre motivante, en ce qu’elle donne aux étudiants l’impres-
sion qu'ils peuvent affronter des textes en L2 de difficulté comparable à
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LES MÉTHODES POUR ENSEIGNER/APPRENDRE LES LANGUES
ceux qu’ils sont accoutumés à pratiquer en Li, et que, par son dispositif
même (non centré sur un contenu lexico-grammatical fixé a priori), elle
permet de moduler le contenu du cours en fonction des publics : il suffit
de changer le choix des textes de départ.
5. LA MÉTHODE DIRECTE
Elle peut être interprétée comme une réaction contre les deux
méthodes précédentes, et plus particulièrement contre la traduction magis-
trale que l’une et l’autre préconisent.
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6. LA MÉTHODE AUDIO-ORALE
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L!
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cèrent à être connues (la critique du modèle skinnérien par Chomsky date
de 1959 et celle de Carroll du début des années soixante). Ce qui est
singulier, c'est que la méthode audio-orale n’ait pas évolué, peut-être en
raison de sa forte cohérence et d’une «théorisation» plus poussée qu’elle
ne l'avait été pour les autres méthodes : une méthode justifiée par des
fondements scientifiques relevant de disciplines extérieures à elle-même
ne peut manquer d’être invalidée quand ces fondements le sont. Mais elle
reSte la première tentative réellement interdisciplinaire d'approche de
l’enseignement/apprentissage des langues, et en tant que telle elle a joué
un rôle important dans la redéfinition conceptuelle de ce champ.
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à
La méthode S.G.A.V. a été contestée, dès son origine, par les te-
nants des autres méthodes. Ceux de la méthode grammaire-traduction,
centrée sur l'écrit, ont été parfois scandalisés par la priorité donnée à
un français quotidien parlé non encore reconnu par les grammairiens
et les lexicographes (préférer enseigner en premier les interrogatives avec
est-ce que, plutôt que celles avec inversion, c'était préférer un «sous-
français» à «la langue de Voltaire»). Ils n’admettaient pas, non plus, qu’on
refusât méthodiquement le recours aux facilités de la traduction et au sa-
voir impliqué par les explications grammaticales, et voulaient n’y voir
qu’une méthode pour analphabèêtes ou étudiants peu intelligents. Les te-
nants de la méthode audio-orale lui ont reproché de ne pas être assez
systématique dans la visualisation du sens des mots étrangers (l’image étant
conçue par eux non comme une mise en situation mais simplement comme
une sorte de «traduction» visuelle), et surtout dans l’enseignement des
régularités grammaticales ou patterns. Certains manuels, dans cette pers-
pective, tenteront une synthèse de la méthode S.G.A.V. et de la méthode
audio-orale, en partant de dialogues dont chaque réplique est illustrée
aussi précisément que possible et en centrant l'exploitation sur des exerci-
ces structuraux : Le français et la vie et La France en direct en sont des
exemples. Les mêmes ont critiqué une progression fondée sur des enquêtes
statistiques relatives à la seule L2, en prétendant qu’il s’agissait là d’une
démarche universaliste, c’est-à-dire d’une démarche qui contraint tous les
publics à apprendre les éléments de la L2 dans le même ordre, à laquelle
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tiques» que possible (en ayant recours aux documents dits authentiques) ;
et de là l’idée de les inciter, dès que possible, à faire usage de la L2 dans
des interactions où ils s'engagent personnellement, où ils ne peuvent se
contenter de rejouer ce qu’ils ont appris (d’où l’épithète d’interactionnel).
Ainsi, pense-t-on, les pratiques que les étudiants auront de la L2, dans la
classe, seront doublement authentiques, par rapport à celles que les natifs
utilisent quand ils sont entre eux, et par rapport à eux-mêmes (à leur
personnalité, leur vécu).
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à]
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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L.
e Nombre d'ouvrages et d’articles ont été publiés sur chacune des métho-
des. Nous nous bornons à en citer quelques uns.
— Méthode grammaire-traduction :
J.R. LADMIRAL : «La traduction dans l'institution pédagogique», dans
Langages n° 28, 1972, pp. 8-39. Repris dans : Traduire : théorèmes
pour la traduction ; Paris : Payot, 1979.
C.J. DODSON : Language Teaching and the Bilingual Method ; London :
Pitman, 1967.
— Méthode lecture-traduction :
— Méthode directe :
— Méthode audio-orale :
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— Suggestopédie, F. SAFÉRIS :
Une révolution dans l'art d'apprendre ; Paris : Laffont, 1978.
— Expression spontanée, W. URBAIN :
L'expression spontanée et son application à l'apprentissage des
langues vivantes ; Paris : CESDEL, 1972.
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CHAPITRE 2
LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
DANS VOIX ET IMAGES DE FRANCE (V.LF.)
C’est à la suite de ces essais que fut publiée une première version
de V.LF. en 1958. Chacune des 32 leçons comprend alors trois dialogues
portant sur un même centre d'intérêt. Le premier, dit sketch introduit,
en contexte dialogué, les mots et expressions. Le second, appelé méca-
nisme(s) (il comporte souvent plusieurs sous-dialogues), porte plutôt sur la
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
grammaire : «Cet exercice a pour but d’entraîner les étudiants au jeu des
mécanismes’ grammaticaux de base, à travers des situations présentées en
images. C’est une grammaire essentiellement ‘fonctionnelle'» (Avant-propos,
p. 5). Il est dommage que ces «mécanismes» et cette grammaire «fonction-
nelle» ne soient pas définis avec plus de précision : l'originalité réelle de la
méthode, en particulier par rapport à la méthode audio-orale, se trouve là
et dans l’emploi méthodique des images qui doivent permettre de «faire
étudier le français sans recourir à un excès d'analyse! (...) et en évitant la
traduction littérale! (..)». Le troisième dialogue, qui reprend ce qui a été
vu dans les deux précédents, insiste surtout sur la phonétique. On recom-
mande de travailler de manière intensive (au moins deux séances de 2 heures
chacune par semaine), avec au maximum une vingtaine d’étudiants, et
d'utiliser, en dehors de ces séances, le magnétophone ou le laboratoire de
langues pour un travail plus individualisé. Notons que ne sont condamnés
que l'excès d’analyse grammaticale et la seule traduction lifférale.
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
3. PRÉSENTATION
Dans les deux déroulements les plus pratiqués, elle vient en premier.
Nous l'avons déjà succinctement décrite, nous nous bornerons ici à en
souligner certains aspects.
Les trois éditions indiquent que le film est présenté aux étudiants
dans la totalité de ses images, en synchronisant soigneusement chacune
d’entre elles avec le groupe sonore qui lui correspond et qui est enregistré
sur la bande magnétique. Cette présentation synchrone des images et du
dialogue est faite deux à trois fois selon la première édition, deux fois
selon les suivantes jusqu’à la leçon 20, une fois après cette leçon. Elle se
justifie par le fait que ces dialogues sont «étroitement associés aux dessins»
(préface de l'édition de 1961), c’est-à-dire que le sens communicatif de
leurs répliques n'est pas dissociable des interactions et de la situation
visualisées ; ce sont des dialogues dits de situation par opposition aux
dialogues qui peuvent se tenir dans n’importe quel lieu, à n’importe quelle
heure : appeler le garçon à la terrasse d’un café, lui commander quelque
chose, le remercier, etc. relève d’un dialogue de situation ;parler, à la méme
terrasse, de ses prochaines ou de ses dernières vacances avec un ami n’en
relève plus (nous y reviendrons au chap. 3, $ 4). L'objectif de cette double
présentation est de permettre à l’étudiant d'appréhender le sens global
de ce qui se passe entre les personnages, de reconnaître ce qu'il a déjà
appris et de commencer à discerner ce qu’il doit apprendre de nouveau.
Les enregistrements présentent souvent deux versions, l’une avec pauses
qui autorise un défilement plus lent, l’autre sans pauses plus proche d’un
dialogue naturel : certains utilisateurs ne font usage que de la première
ou que de la seconde.
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4. EXPLICATION
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1. L’astérisque à gauche d’une phrase signifie qu’elle n’est pas grammaticalement accep-
table.
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x
emprunte aux réalités auxquelles celui-ci renvoie, mais il est circonscrit par
les oppositions que ce signe entretient avec d’autres signes de la même
langue (le signifié de fleuve contient le trait «aboutit à la mer», parce qu'il
s'oppose à rivière «qui se jette dans un fleuve»), et par le système morpho-
syntaxique dans lequel s'inscrit le signe (stream et river sont neutres, fleuve
est masculin, rivière féminin ; un Anglais ira against the stream, quand un
Français ira à contre-courant, etc.). On comprend la suspicion dans laquelle
est tenue la traduction littérale (mot-à-mot) en didactique des langues,
qu’elle soit le fait de l’enseignant ou des enseignés qui l’opèrent silencieuse-
ment : elle induit à percevoir la L2 comme une simple collection d’éti-
quettes, de signifiants qu’on s’entraîne à pratiquer sur des signifiés relevant
de la L1, c’est-à-dire obéissant à un autre système sémantique et morpho-
syntaxique. C’est pourquoi, en méthode S.G.A.V., on recommande autant
que possible de ne pas trop s’attarder sur ces mises en rapport sons étran-
gers — dessins, et que, après V.L.F., on cherchera à éliminer les ballons pour
affiner le dessin de la seule situation, comme dans D.V.V. ou Archipel
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— Tu es bête ma pauvre Catherine ! — Je suis peut-être bête, | mais toi, tu n'es pas gentil !
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traduction, qui est rarement littérale, joue un rôle important dans l’appren-
tissage de toute langue (L1 ou L2). Et c’est elle qui est à la base des dic-
tionnaires unilingues et des grammaires (les descriptions grammaticales
«retraduisent» en termes plus analytiques certaines données des phrases).
Dès qu’on a dépassé les premières leçons, on peut utiliser ce type de traduc-
tion pour «expliquer» aux étudiants ce qu’on leur présente de nouveau :il
suffit de «traduire» les signes non encore connus au moyen de signes déjà
connus d’eux.
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L.
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LES PHASES DE LA LECON AUDIO-VISUELLE
(dans les années soixante le congé hebdomadaire des élèves était le jeudi
et non le mercredi comme aujourd’hui). On pourrait reformuler cet énoncé
par : — Ju oublies que c'est jeudi, ou : — Mais c'est jeudi, je ne vais pas à
l’école. Ces reformulations risquent d’être trop complexes pour les étu-
diants, qui ne les comprendront pas nécessairement (en raison de la complé-
tive, du sens d'oublier). On peut proposer, par exemple : — En Egypte
(le pays des étudiants) les élèves ne vont pas à l’école le vendredi. Aïcha,
tu es petite, ton pere te demande : Tu ne vas pas à l'école ? Qu'est-ce que
tu réponds ?, et si Aïcha a compris, elle répondra : — C'est vendredi, papa !
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*
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
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%
Nous serons brefs sur les procédés de correction utilisés, bien qu'ils
soient une des originalités de la méthode S.G.A.V. :ils ont été décrits, sous
le nom de système verbo-tonal, par P. Guberina et R. Renard (voir indi-
cations bibliographiques). Ils consistent, non pas à corriger directement
les productions des étudiants, mais à diriger leur audition par certaines
modifications apportées à l’énoncé modèle afin d’en faciliter l’assimilation
et la restructuration, et donc afin d'améliorer la phonation. L'hypothèse
initiale est que l’étudiant répête mal, non en raison de difficultés d’articu-
lation ou de phonation, mais parce qu’il entend mal la L2, qu’il est d’une
certaine manière «sourd» à ses oppositions phonologiques, à ses rythmes et
ses intonations : c’est en atténuant cette surdité relative qu’on peut espérer
rendre meilleures les productions.
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
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LT
6. L'EXPLOITATION
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
Ces trois étapes sont faciles à saisir, nous nous bornerons à quel-
ques remarques inspirées par la préface de 1961.
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
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x
Elle est donc l’occasion, pour le professeur, de faire une sorte d’enquête
et d’analyse des erreurs de ses étudiants en particulier grammaticales, afin
de tenter d’y remédier dansl’étape suivante.
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
On a ainsi fait réemployer le, la, les en phrase affirmative dans les
situations du manuel (devant consonne et voyelle). On peut alors proposer
des situations qui lui sont extérieures :
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MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
dans des usages non plus guidés par le professeur, mais autonomes. La L2
n’y est plus, en principe, objet d'étude ou de manipulations diverses, mais
un moyen de communication qu’on utilise, à la manière de sa LI, pour
réguler ses propres échanges avec les autres étudiants de la classe.
91
“
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
93
L
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LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
Mais, même si trente ans plus tard elles peuvent paraître lourdes et parfois
malhabiles, elles demeurent, nous semble-t-il, un acquis de la réflexion
méthodologique sur l’enseignement des langues et, en tant que telles,
un bagage nécessaire à tout professeur s’engageant dans cet enseignement.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
95
»
À ces manuels pour débutants, il faut ajouter les manuels pour étudiants
avancés, moins spécifiques méthodologiquement, comme Voix et Jinages
de France (deuxième degré) par J. BOUDOT, (Paris, Didier, 1968), qui
sera bientôt doublé par Voix et Jmages de France (deuxième partie).
Leçons de transition (Paris, Didier, 1970) réalisé par M.-T. MOGET, M.
ARGAUD , F. LAPEYRE, E. PAPO, S. RAILLARD , N. RIOTTOT (Paris, Didier,
1970).
96
LES PHASES DE LA LEÇON AUDIO-VISUELLE
97
CHAPITRE 3
98
PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
qui situaient, plus précisément que les seules images, le caractère des person-
nages, la situation des dialogues, le déroulement de l'intrigue. Car, contrai-
rement à ce qui se passe dans V.LF., les mêmes personnages réapparaissaient
de leçon en lecon, comme dans une «histoire suivie » ou une sorte de feuille-
ton, et développaient des relations d’agressivité ou de séduction, de dialogue
en dialogue, lesquels étaient beaucoup plus proches des sketches de V.ILF.
que des mécanismes.
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x
100
PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
102
PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
103
à)
Toutes ces phrases (et il est évident qu’on peut en imaginer d’autres)
peuvent être considérées comme des paraphrases les unes des autres, comme
des manières différentes de dire sensiblement la même chose, de reformuler,
avec des modalisations diverses, la même intention de communiquer. Mais il
est clair que ces phrases ne peuvent être considérées comme des paraphrases
les unes des autres que dans la situation d’interlocution où elles s’inscrivent
(celle grossièrement simulée par les deux images). Si, par exemple, dans le
même décor, on repère que A et B entretiennent des relations relativement
protocolaires (s’ils ne se connaissent pas, ou si A est le subordonné de B),
le fu sera exclu et remplacé par vous, les phrases 1, 3, 4, 5,6, 7, 11 ne pour-
ront pas apparaître, simplement parce qu’elles risquent alors de produire
sur B un effet contraire à celui que A cherche à obtenir (que B ferme la
fenétre) ; elles seront ressenties comme grossières, agressives et déplacées, et
il est probable que B y répondra autrement qu’en fermant la fenêtre. Si,
autre exemple, À et B se trouvent non plus dans une pièce à la fenétre ou-
verte mais dans une piscine dont l’eau est un peu froide, il est évident que si
A dit à B : — J'ai froid moi, ici, — On grelotte, ici, — Quelle chaleur !, ces
phrases exprimeront une autre intention de communiquer que Ferme la
fenêtre : elles pourront, entre autres, manifester l’intention de sortir de la
piscine et deviendront des paraphrases de : — Je sors, — Elle trop froide,
je vais me rhabiller, etc.
104
PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
ci, mêmes moments et lieu....), peuvent étre substituées les unes aux autres
sans que, pour des locuteurs-auditeurs compétents dans la langue/culture
concernée, l'intention de communiquer qu’elles expriment ou l'effet
qu’elles peuvent produire en soit sensiblement modifié, c’est-à-dire sans
qu’elles expriment ou produisent une intention ou un effet clairement
distinct ou autre.
Nous avons souligné sensiblement, parce qu’il est évident que si les
paraphrases disent «la même chose », elles le disent autrement, et que donc
elles modifient peu ou prou cette même chose. Laisser entendre qu’on
souhaiterait que la fenêtre soit fermée, par une phrase ironique (— On
étouffe, ici), où par une proposition hypothétique ( — Si tu fermais cette
fenêtre), diffère sensiblement du comminatoire (— Tu vas me fermer cette
fenêtre |) ou de l’impératif (— La fenêtre !), même si les unes et les autres
conduiront B à fermer cette fenétre. D’où ces remarques du Guide pédago-
gique de D.V.V. : «La paraphrase, telle que nous la préconisons, ne consiste
pas seulement (..) à «dire autrement» ce que dit le personnage. (..) La
paraphrase est l’occasion d’opposer des constructions qui manifestent des
différences au niveau de la langue mais que l’on saisit plus aisément d’abord
dans les réalisations du discours. (.….) Et c’est par la paraphrase aussi que
peuvent être introduites et comprises les procédures de modalisation. »
(p. 16), c’est-à-dire tout ce qui dans une phrase atteste de l’attitude de
l’énonciateur par rapport à son énoncé, ou de l’attitude qu'il cherche à
susciter chez son partenaire. Comme l’écrivait Pascal : «Un même sens
change selon les paroles qui l’expriment. Les sens reçoivent des paroles leur
dignité, au lieu de la leur donner.». Se retrouve ici le vieux débat sur la
synonymie : deux mots différents ne sont synonymes que dans un contexte
donné, deux phrases différentes ne sont des paraphrases que dans une situa-
tion d’interlocution donnée qui occulte communicativement leurs diffé-
rences.
105
x
(le chat mange la souris peut être considérée comme la paraphrase linguis-
tique de la souris est mangée par le chat, c'est le chat qui mange la souris,
la souris, elle est mangée.par le chat, etc.) ; une partie seulement de ces
paraphrases linguistiques peuvent fonctionner comme des paraphrases
communicatives, puisqu'on sait qu’elles ne peuvent pas toutes être utilisées
dans la même situation interlocutive (le passif, par exemple, suppose d’au-
tres contextes que l’actif). Ce n’est pas, non plus, ce qu’on peut appeler des
paraphrases référentielles, c’est-à-dire des phrases différentes lexicalement
et morpho-syntaxiquement mais renvoyant à la même réalité ou au même
ensemble de réalités (ainsi l'ancien amant de Joséphine, le vainqueur d'Aus-
terlitz, le vaincu de Waterloo, Napoléon peuvent, dans un livre d’histoire, se
référer au même homme) ; bien que les paraphrases communicatives englo-
bent souvent des paraphrases référentielles. C’est plus proche de ce qu’on
nomme les paraphrases pragmatiques, c’est-à-dire des phrases qui peuvent
utiliser ou non le même lexique et la même morpho-syntaxe, qui peuvent
se référer explicitement ou non à la même réalité, et qui, cependant, peu-
vent transmettre pragmatiquement le même message, c’est-à-dire, réaliser,
selon la terminologie de J.-L. Austin (1970), le même acte de langage, parce
que, dans la situation interlocutive où elles sont échangées, elles ont sensi-
blement la même force illocutoire (pour A) et généralement même effet
perlocutoire (pour B), que la proposition locutoire sur laquelle elles portent
(ici : «fermer la fenêtre ») soit explicitée (acte direct) ou implicitée (acte
indirect). On trouvera une bonne synthèse de la problématique de la para-
phrase dans €. Fuchs (1982).
106
PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
dialogue enregistré. Les productions des étudiants sont présentées ici corri-
gées de la plupart de leurs erreurs.
Image 1
Présentation de la situation
107
*
C’est pourquoi les 16 premières phrases portent sur les deux autres
personnages :les phrases 1, puis 8 à 15, concernent ce que fait ou peut faire
le directeur ; les phrases 2 à 7 et la phrase 16, ce que l’autre secrétaire fait,
ou peut être en train de faire ; seules les phrases 17 et 18 mettent en jeu
Mireille.
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Image 2
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Lie
x
adressées par le directeur à Mireille pour qu’elle aide sa collègue, ainsi que
d’un commentaire (phrase 42 : Je crois qu'il veut changer de secrétaire). Ces
paraphrases reformulent linguistiquement la phrase du manuel (30, 31, 37,
38, 44) ou pragmatiquement, de manière indirecte, en particulier dans
les phrases 39 et 40 (Mettez vos lunettes ! Je suis pressé !).
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115
*
4. Etc.
(d’après le Guide pédagogique, p. 284)
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1. Voir aussi l'introduction à De vive voix, exercices de réemploi par M.-T. Moget,
Paris, Didier, 1972.
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PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
tiroir, d’un sac, avec des effets de surprise» (p. 46), prestidigitateur qu’on
retrouve dessiné dans la première partie du Livre de l'étudiant (1975),
afin que les étudiants puissent lui prêter les premières paroles qu’ils vien-
nent d’apprendre en L2 : Attention, Regardez, Voilà un(e) … Ce livre, on
l’a signalé multiplie les images de transposition qui proposent aux étudiants
des situations simulées, quotidiennes ou cocasses : «Avec les séries des
nouvelles images, ce sont des exercices de transposition que nous proposons
aux étudiants» (Livret du professeur, 1975, p. 8).
Professeur : — Oui
Eric : — Ce n'est pas *mon faute.
121
L)
P. : — Voilà,je suis gardien seulement, hein, on dira pas :je suis un gardien.
P. : — Très bien.
José (ainsi sollicité se met à la place du peintre) : — J'ai besoin d'un crochet
et d’un marteau pour remettre … pour mettre le tableau sur le mur. (para-
phrase dans laquelle il reprend les acquis de la leçon 7).
P. : — Bien.
José : — 1! me faut quelque chose pour remettre mon tableau sur le …
P. : — Pourquoi préparer ?
José : — Préparer.
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PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
Pines Un-cloun
José : — Un clou.
Irène : — /l me faut
Isla : — de crochet.
P. : — D'un crochet … ou bien Irène ?
Irène : — /l me faut …
Tous : — Oui.
P. : — Bon, continuez.
123
ù
Nous avons vu, à propos de V.LF. (chap. 2, $ 6.1 et 6.2), que dans
l'exploitation sur images on cherchait à faire prendre une certaine distance
aux étudiants par rapport aux images de la leçon (en leur demandant de les
décrire ou de les commenter), et par rapport aux dialogues (en les incitant
à les raconter, à les rapporter à la troisième personne) au moyen d’abord
du style direct, puis progressivement du style indirect. C’est cette même
technique qui est développée et affinée dans D.V.V. sous le nom de dis-
cours rapporté.
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PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
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x
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PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
desquelles il l’a interprété, le plus souvent moins pour le répéter tel quel
que pour en reformuler ce qu’il en a compris, et finir par le communiquer
en tenant compte des conditions concrètes et mentales nécessairement
différentes dans lesquelles il le rapporte. Discours doit donc être compris
ici non pas comme une simple suite de phrases mais comme un ensemble
de phrases restructuré en fonction des conditions dans lesquelles il est
entendu ef des conditions dans lesquelles il est rapporté :en ce sens précis,
on peut dire que le discours rapporté est un discours de A dans le discours
de B, ou un discours de B sur le discours de A, le discours rapporteur
englobant le discours rapporté et lui conférant un sens plus ou moins
fidèle au sens primitivement communiqué, d’où les avatars des «qu’en
dira-t-on».… Il est clair que la tradition grammaticale n’a que très partielle-
ment rendu compte de ce phénomène langagier en le caractérisant par
trois «styles» morpho-syntaxiques. Il s’agit, de fait, d’un phénomène qui
met en jeu non seulement la totalité de la langue, mais aussi les règles
et normes d’usage de cette langue, qui mêle constamment le linguistique
au communicatif tout comme les paraphrases communicatives, et qui,
tout comme ces dernières, sous-tend les pratiques quotidiennes, tant
orales qu'écrites, des langues naturelles. Ce n’est que durant ces dernières
années que linguistes et grammairiens ont tenter d’en cerner la complexité,
même s’il est vrai qu’un M. Bakhtine ou d’autres en ont souligné auparavant
l'importance. Pour des analyses en français s’inscrivant dans la direction que
nous venons de signaler, on pourra se reporter aux études de H. Gauvenet
et al. (1976), de J. Authier et A. Meunier (1977), de J. Authier (1978), de
D. Maingueneau (1978) et de J. Peytard (1982), dont on trouvera une
brève caractérisation dans les indications bibliographiques de ce chapitre.
Mais remarquons que là aussi (comme pour les paraphrases), pédagogues
et didacticiens se sont intéressés au discours rapporté et l’ont mis en prati-
que dans les classes de langue en partie avant que grammairiens et linguistes
cherchent à l’analyser. Il ne s’agit donc pas, une nouvelle fois, d’un savoir
linguistique appliqué à la classe, mais bien de pratiques de classe qui ont été
progressivement clarifiées et développées grâce aux analyses linguistiques.
127
x
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Telle celle développée par A.G. Sciarone et L.L. Van Maris (1973) :
ayant comparé statistiquement les occurrences des formes (en particulier
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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PARAPHRASES ET DISCOURS RAPPORTÉ
D'un point de vue linguistique (le discours rapporté dans les théo-
ries et pratiques linguistiques), on trouvera une synthèse dans Approche
de l'énonciation en linguistique française, par D. MAINGUENEAU, Paris,
Hachette, 1981 (troisième partie). On pourra voir aussi «Exercices sur les
verbes de communication» dans Pratiques n° 9, 1976 par M. CHAROLLES ;
«Exercices de grammaire et discours rapporté» par J. AUTHIER et A.
MEUNIER dans Langue française n° 33, 1977 ; «Les formes du discours
rapporté», par J. AUTHIER dans D.R.L.A.V. (Université de Paris VIII),
n° 17, sept. 1978 :et Littérature et classe de langue, par J. PEYTARD ef al,
Paris, Hatier-Crédif, 1982 (en particulier, pp. 127-137).
e Sur les images dans D.V.V., voir «Signes iconiques, signes linguis-
tiques», par H. BESSE dans Langue française, n° 24, 1974.
133
CHAPITRE 4
LES PRATIQUES INTERACTIVES
DANS ARCHIPEL
1. UN MANUEL MODULABLE
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
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x
Ce qui est nouveau dans Archipel, c’est moins les principes métho-
dologiques que leur mise en œuvre didactique et pédagogique, que les
procédures d’enseignement.et d'apprentissage que ce manuel permet de
promouvoir dans les classes. Il suffit d’entrer dans une classe utilisant
Archipel, et l’utilisant dans l’orientation voulue par ses auteurs, pour être
frappé par la différence avec les classes s’appuyant sur V.I.F. ou même
sur D.V.V. : les échanges entre étudiants (en L2 et parfois en LI) y sont
infiniment plus nombreux, plus riches, plus affectifs, plus intenses que ceux
entre les étudiants et le professeur. Le groupe-classe y apparaît souvent
comme dispersé, éclaté en sous-groupes, en multiples apartés, décentré par
rapport au maître. Tout se passe comme si l’enseignement/apprentissage
était d’abord le fait des étudiants entre eux et non le résultat d’une relation
dissymétrique entre celui qui sait et qui enseigne, et ceux qui ne savent pas
et qui apprennent.
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mais aussi, et de plus en plus au fur et à mesure qu’on avance dans le cours,
étudiants entre eux, et, évidemment, entre le groupe-classe et la situation
présentée par le manuel. Cette pratique est plutôt de type dissymétrique
ou complémentaire puisque l’un des interlocuteurs (le professeur ou cer-
tains étudiants) «explique» à l’autre ce que celui-ci n’a pas compris, et
lui transmet donc un savoir qui lui assure une «supériorité» communi-
cative momentanée.
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
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ES : — Non c'est après, quand on est malade, on est soigné, et après ça, on
est guéri.
E.6 : — Non, j ai dit quand vous êtes malade, vous doit être soigné, soigne...
par un médecin, un infirmier.
E.5 : — Ce n'est pas la même chose : guéri, c'est être bien d'une maladie.
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%
Ce sont ces deux processus qu’on retrouve dans les activités recom-
mandées pour la deuxième grande phase de la leçon d’Archipel (équiva-
lente de la phase d'exploitation de V.LEF.) : certaines, plus communicatives,
y favorisent plutôt l’acquisition (jeux, jeux de rôles et simulations diverses) ;
d’autres, plus cognitives, y développent plutôt l’apprentissage (exercices
grammaticaux et, plus particulièrement les exercices de conceptualisation).
Ces activités ne sont pas menées en classe nécessairement dans cet ordre
(elles doivent être utilisées selon les besoins des apprenants et les oppor-
tunités), mais nous commencerons néanmoins par traiter ici des premières.
192
LES PRATIQUES INTERACTIVES
(voir en particulier J.L. Moreno, 1975). Le jeu de rôles s’est d’abord répan-
du au sein des méthodes dites «humanistiques» (sous une forme plus
dramaturgique dans la Suggestopédie et surtout l’Expression spontanée :
plus psychothérapeutique dans le Counseling - Learning de Curran, entre
autres), puis a été progressivement introduit dans les méthodes convention-
nelles, en particulier en méthode S.G.A.V. et en méthode communicative-
cognitive parce que, selon le principe de ces dernières, il ne dissocie pas la
pratique linguistique de ses conditions d'emploi ordinaires. Dans la diversité
des jeux de rôles (voir A.A. Schützenberger, 1981), on peut distinguer
trois types dominant en didactique des langues.
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
Lui — Bon, ma chérie, bon, bon (rires des autres). Garçon s'il vous plaît !
10. Le garçon — Oui, Messieurs dames (ce qui est correct, mais non appro-
prié à ce couple).
Elle — Non.
Le garçon — Alors, qu'est-ce que vous mangez ?
(Commentaires des spectateurs : Alors !, rires.)
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Lui — Je suis d'accord avec elle .…, parce que c'est ma femme (rires)
Elle — Pardon ?
Lui — Comme dessert ?
Elle — Je ne sais pas, après le diner (?), s'il vous plaît.
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
sait qu'être d'accord avec elle), et leur caractère répétif, quasiment mé-
canique. C’est d’ailleurs ce caractère attendu des répliques qui provoque
les rires, comme le veut Bergson, en présupposant une sorte de connivence
entre tous les participants. Nombre de répliques ne s’adressent pas aux
partenaires du jeu mais aux spectateurs : les regards, les sourires l’attestent.
Les étudiants ont conscience de jouer pour les autres, de faire un exercice
et non de vivre un psychodrame : la réplique 23 (Nous sommes d'accord,
oui), par ex., par laquelle le supposé mari conclut un échange entre les
trois personnages, s’adresse à la partenaire, au garçon (par solidarité mascu-
line, ils sont d’accord pour ne pas dire non à une femme) et à la canto-
nade : elle suggère que tout le monde doit être d’accord pour que Lui joue
le rôle stéréotypé qu'il a choisi. Le jeu de rôles sur canevas s'inscrit donc
dans un réseau d'interactions jouées et d’interactions vécues dans la classe,
celles-ci supportant, comme on le dit pour un match, celles-là. Il est plus
facile de devenir autre dans des relations jouées que dans des relations
vécues.
159
x
Nous serons plus bref sur les jeux et simulations que propose
Archipel, bien qu'ils soient, avec les jeux de rôles sur canevas, des activités
essentielles à la phase de production et qu’ils distinguent ce manuel de
V.LF. et de D.V.V. où ce type d’activités n’apparaît pas ou peu (bien que
les transpositions de D.V.V.en prévoient de nombreux).
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simulations plutôt projectives (partir sur une île déserte avec quelqu'un,
à l’unité 2), mais ces dernières y sont plus nombreuses que les premières.
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pour assurer, conforter cognitivement, leurs acquis (sur tous ces points,
on pourra se reporter à H. Besse et R. Porquier, 1984, en particulier au
chap. 5). L'exercice de conceptualisation est donc une sorte de «tâche»
que le groupe-classe doit effectuer seul : certes le professeur est présent
et sert de «pierre de touche» pour décider des phrases qui sont gramma-
ticales en L2, mais ce n’est pas à lui, même subrepticement, de fournir
la solution ou même une solution, c’est au groupe à l’élaborer lui-même,
parce que c’est ce travail d’élaboration et non la solution choisie qui, le
plus souvent, est bénéfique pour l'apprentissage.
170
LES PRATIQUES INTERACTIVES
dans cet archipel d’activités : le manuel doit être utilisé différemment selon
qu’on a affaire à de vrais débutants, à des débutants avancés ou à des
étudiants avancés ; il n’y a pas de parcours obligé, en ce sens qu’une activité
prévue à telle unité peut être pratiquée à une autre ou être évitée, et que
la phase de production peut être axée soit sur l’oral (à travers jeux de
rôles, simulations, exercices oraux), soit sur l’écrit (à travers la pratique des
documents authentiques, des textes littéraires, des tâches et des exercices
écrits). Seules deux activités paraissent inévitables (les situations de départ
et les jeux de rôles sur canevas), encore qu'il soit loisible de les pratiquer
dans un ordre différent de celui du manuel. Archipel peut être considéré
comme un ensemble de textes, d’enregistrements, de photos, de dessins,
de documents, de propositions d’activités très diverses mis à la disposition
du professeur pour qu'il y puise selon les besoins du groupe d’étudiants
qui est le sien ; ce qui, en principe, lui permet d’organiser son enseignement
plus en fonction de la ou des progression(s) réelle(s) d'apprentissage de ses
étudiants qu’en fonction de la progression d’enseignement prévue par le
manuel. Il s’agit de faire en sorte que le professeur ait la possibilité de
recentrer constamment son enseignement sur les capacités d’appropriation
propres à chaque étudiant et à chaque groupe-classe, telles qu’elles se
manifestent au cours de l’apprentissage : «Nous n’avons donc pas voulu,
écrivent les auteurs, faire les choix à la place de l’apprenant. En considérant
qu’il est adulte et responsable de son apprentissage, nous avons tenté de
fournir les différents moyens pédagogiques qui permettent à des tempéra-
ments psychologiques et cognitifs différents de construire leur compé-
tence.» (Livre du professeur 1, p. 13) Le caractère modulable d’Archipel
permet donc au professeur de mieux inciter les étudiants à prendre mu-
tuellement en charge leur apprentissage, ce qui suppose qu'ils en négocient,
entre eux, une partie des conditions à travers de multiples interactions.
Une observation un peu attentive des discours tenus par les étu-
diants dans les classes d’Archipel montre que ceux-ci utilisent spontané-
ment, dans les interactions «naturelles à la classe» ou simulées, les diffé-
rents types de paraphrases et de discours rapportés que nous avons distin-
gués (chap. 3, 8 2 et 8 6), bien que les activités qui sont les leurs ne soient
pas, contrairement à celles de D.V.V., centrées sur ces pratiques discursives.
L'étude des dialogues les conduit naturellement, dans leurs échanges avec
leurs pairs ou le professeur, à utiliser de nombreuses paraphrases expli-
catives pour expliquer ce qu’ils ont compris ou pour vérifier s'ils ont bien
compris, mais aussi quelques paraphrases linguistiques et pragmatiques,
171
MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
bien qu’en moins grand nombre. Les jeux de rôles sur canevas, au contraire,
multiplient ces dernières, puisque les répliques des différents dialogues
inventés par les groupes sont censées réaliser sensiblement la même séquen-
ce d’actes de parole. Les discours rapportés peuvent émerger à tout mo-
ment dans les discussions ou explications sur ce qui a été entendu ou dit
par quelqu'un d’autre, mais ils sont particulièrement nombreux dans ce
qu’on appelle «Apprendre à analyser les situations» (voir livre de l’étudiant
1, p. 88) : on y apprend qu’on peut «rapporter les actions exprimées par
les phrases des dialogues à l’aide de verbes» comme offrir/proposer, cher-
cher/trouver, commander, ordonner, demander de ou si, et on s'exerce
à rapporter à l’aide de ces verbes des répliques,ou comment on peut carac-
tériser l’attitude des personnages à l’aide de qualificatifs comme sympa-
thique, familier, distrait, .…., impatiente, capricieuse, hautaine, …., avant
d'écrire quelques lignes qui décrivent et rapportent la situation. Comme
dans D.V.V., le vocabulaire et les constructions qui apparaissent comme
nécessaires au développement d’un discours rapporté naturel sont intro-
duits par le maître, à la demande ou selon les besoins, en tenant compte
de l’interprétation, toujours plus ou moins individuelle, que chacun fait
des situations. Là aussi, il n’y a donc pas rupture avec les pratiques anté-
rieures, mais elles sont insérées dans un jeu interactif étudiant-étudiant
et étudiant-enseignant plus intense.
172
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
J.-L.-M. TRIM ef al. : Systèmes d'apprentissage des langues vivantes par les
adultes, Strasbourg, Conseil de l’Europe, 1973.
173
A)
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LES PRATIQUES INTERACTIVES
@ Sur la grammaire :
175
CONNAISSANCES, SAVOIRS ET PÉDAGOGIE
176
CONNAISSANCES, SAVOIRS ET PÉDAGOGIE
10707
L]
entre autres, que le professeur ait une bonne compétence en L2, proche
de celle d’un natif ; que la classe ne soit pas trop nombreuse : au-delà de
vingt étudiants, il devient difficile de faire participer tous les étudiants
à un jeu de rôles ou à la production de paraphrases ; que le nombre d’heu-
res de cours par semaine soit relativement important (au moins cinq à six) ;
que, pour certaines de ces pratiques, en particulier les exercices de concep-
tualisation, les étudiants aient été scolarisés et «grammaticalisés» dans leur
L1, c’est-à-dire qu’ils en aient appris une description grammaticale ; que la
distance culturelle entre l’univers de la LI et celui de la L2 ne soit pas trop
importante afin que les étudiants puissent «lire» de manière pertinente les
images ou comprendre les jeux de rôles qu’on leur propose ; que l’institu-
tion dans laquelle s’inscrit le cours permette que ces conditions soient
réalisées et que l’évaluation admise par cette institution tienne compte du
fait que sont d’abord développées la compréhension et l’expression orales ;
que l'enseignant ait été formé à ces pratiques, qu'il adhère aux options
qui les sous-tendent tout en se sentant libre de les interpréter selon son
tempérament ; que les enseignés, enfin, acceptent ces pratiques, spontané-
ment ou après discussion et négociation. Certes des expériences intéressan-
tes, novatrices et efficientes ont été menées dans des contextes où ces
conditions étaient loin d’être toutes réunies, ce qui impliquait des change-
ments dans les procédures suivies, mais il est clair que les normes d’utilisa-
tion présentées ici sont d’autant plus rentables que l’ensemble de ces pré-
requis est réalisé.
Nous avons aussi signalé à plusieurs reprises que, dans l’état de nos
connaissances actuelles, on ne sait pas, de manière explicite et expérimen-
talement vérifiée, comment on acquiert une Li, et encore moins une L2,
bien que non seulement les didacticiens, mais aussi les linguistes, les psy-
chologues, les neuro-physiologues et, depuis peu, les biochimistes ne puis-
sent travailler sur ce domaine sans élaborer quelque hypothèse sur la
nature des processus mis en jeu par l’acquisition naturelle ou guidée des
langues. Sur ce point, la méthode S.G.A.V., comme toutes les autres
méthodes d'enseignement des langues, n’est qu’une tentative visant à
intégrer, de manière cohérente, certaines hypothèses, d’ordre surtout
psycho-linguistique, à des pratiques d’enseignement/apprentissage, les
unes et les autres étant encore sommairement théorisées. Elle constitue
bien une «théorie», si on entend par là, comme le spécifie la première
acception du dictionnaire Lexis : «un ensemble d'opinions portant sur un
domaine d'action», même si certaines de ces opinions sont argumentées
178
CONNAISSANCES, SAVOIRS ET PÉDAGOGIE
et s'appuient sur des savoirs établis ; elle n’en constitue pas une, pas plus
que les autres méthodes, si on entend par «théorie» : «un ensemble de
concepts qui donne une explication d'ensemble à un domaine de la connais-
sance» (seconde acception admise par le Lexis). D’où la nécessité de pro-
mouvoir, au-delà de la méthodologie mais intégrant une part de ses com-
posantes (du moins si on ne veut pas en rester à des abstractions sans prise
sur le réel de la classe), une ou plusieurs théories, au second sens distingué
ci-dessus, de ce que peut être, et non de ce que doit être, l’enseignement/
apprentissage des langues. Il y a là un seuil épistémologique comparable
à celui qui a fait passer l’étude des langues, de la grammaire normative
à la linguistique.
179
MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
des langues mais qui sont concernées par certains de ses aspects : c'est
patent pour la ré-interprétation piagétienne qui a été faite, à l'intérieur
du S.G.A.V. d’une «structure» originellement gestaltiste, ou pour la
manière dont les notions d'acte de communication et d'intention ont été
reformulées en termes de la théorie des actes de langage.
180
CONNAISSANCES, SAVOIRS ET PÉDAGOGIE
181
MÉTHODES ET PRATIQUES DES MANUELS DE LANGUE
182
Composition : GRAPHI-DACTYL à Louviers
Impression : E.NS. de Saint-Cloud - CRÉDIF
Dépôt légal : Février 1985
Imprimé en France
183
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LA COLLECTION « ESSAIS » a pour but d'enrichir la réflexion sur
les pratiques enseignantes dans le domaine du français, langue
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