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Les essentiels en
didactique sur
l’enseignement de la
phonologie en
maternelle
Didactique du français
« Pour pouvoir lire et écrire, les enfants devront réaliser deux grandes acquisitions :
- identifier les unités sonores que l’on emploie lorsqu’on parle français (conscience
phonologique)
Cet enseignement permet de mobiliser simultanément (comme il est préconisé dans le programme)
les 2 composantes de ce domaine : l’oral et l’écrit.
- Repérer les régularités de la langue à l’oral en français (éventuellement dans une autre langue).
- Discriminer les sons dans des mots ou des syllabes (syllabes, sons-voyelles, quelques consonnes
hors les consonnes occlusives).
- Connaître les correspondances entre les trois manières d’écrire les lettres (cursive, script, capitale
d’imprimerie) et commencer à faire le lien avec le son qu’elles codent.
- Ecrire seul un mot en utilisant des lettres ou groupes de lettres empruntés aux mots connus
2. COMMENT DEVELOPPER LA
CONSCIENCE PHONOLOGIQUE EN
MATERNELLE ?
Quelle mise en œuvre en maternelle ?
Quelques principes didactiques
« Pour pouvoir s’intéresser aux syllabes et aux phonèmes, il faut que les enfants se détachent du
sens des mots. » Programme de l’école maternelle, B.O du 24 /06/2021
Le professeur invite les élèves à envisager la langue comme un matériau pour qu’ils puissent se
détacher de la fonction communicative du langage. Le sens ne doit pas parasiter l’objectif poursuivi.
Il est nécessaire de repérer les enfants qui discriminent les sons de manière peu efficace et qui
manipulent avec difficulté les syllabes et leur proposer des activités ciblées qui peuvent améliorer
significativement leurs performances et augmenter leurs chances d’apprendre à lire correctement, ceci
dans une perspective de prévention de l’illettrisme.
L’enseignant peut prévoir un travail plus intensif et plus fréquent avec ces quelques élèves.
Planifier l’enseignement
Dès la petite section les situations pédagogiques à visée poétique (plaisir d’écouter et de jouer avec
les mots de la langue française, l’utilisation et l’apprentissage des comptines) qui entrainent à porter
attention à des éléments sonores offrent des situations diversifiées.
Mais, à partir de la moyenne section, des activités régulières (l’apprentissage dépend de cette
régularité) plus spécialisées ont également leur place, dès lors qu’elles sont inscrites dans un scénario
pédagogique susceptible de recueillir l’adhésion et de susciter la mobilisation des jeunes élèves. De
nombreux exercices et jeux phoniques peuvent être proposés lors de séances courtes, presque
quotidiennes, et programmées en vue d’un entrainement efficace, surtout en grande section.
Il commencera par proposer des sons-voyelles « plus aisés à percevoir que les sons-consonnes et qui
constituent parfois des syllabes ; c’est par eux qu’il convient de commencer sans vouloir faire identifier
tous ceux qui existent en français et sans exclure de faire percevoir quelques sons-consonnes parmi
les plus accessibles. »
La progressivité ne porte pas seulement sur le matériau de voyelles et consonnes, supports des
apprentissages, mais sur les activités, celles portant sur la rime, par exemple, étant plus faciles par
exemple que celles qui affectent le début du mot.
L’enseignant peut s’appuyer sur des imagiers qui présentent plusieurs avantages : mobilisation
immédiate des mots sans sollicitation du stock lexical – disparate – des enfants, nombreux jeux de
classements des éléments ayant le même nombre de syllabes ou des syllabes ou phonèmes
communs, exclusion des intrus dans une série, etc.
Les images renvoient à des éléments simples, connus de tous les enfants – il faut s’en assurer - et
appartenant à des catégories évidentes pour eux comme les animaux, les fruits, les légumes, les
jouets, les objets du quotidien, les vêtements… :
pour travailler le son [a], autant prendre le rat ou la vache plutôt que le koala méconnu de quelques-
uns
(une activité de vocabulaire ne doit pas parasiter l’objectif phonologique).
Parmi les différentes formes de travail, l’atelier pédagogique (atelier dirigé) organisé pour quelques
élèves sous la direction de l’enseignant doit être encouragé ; il facilite la phase de découverte d’une
nouvelle situation nécessitant un accompagnement de l’enseignant.
Dans un second temps, lorsque les compétences sollicitées commencent à être maîtrisées par les
élèves, la mise en place d’un atelier fonctionnant en « autonomie » permet le renforcement de la
compétence dans des situations diversifiées.
Ces jeux phoniques peuvent aussi être pratiqués en grand groupe mais chaque enfant
intervient individuellement et « l’enseignant privilégie l’organisation en petits groupes pour des enfants
qui participent peu ou avec difficulté en grand groupe. »
- vivre corporellement des comptines en faisant correspondre les gestes aux mots énoncés : « saute,
saute, saute » ; « frotte, frotte, frotte », etc. ; souligner les répétitions de mots
- compléter par le bon mot une phrase dite par le professeur (« une poule sur un…, qui picotait du
pain… ») ;
Au-delà du plaisir d’écouter une comptine, de la dire, de la mimer, de jouer avec ses doigts, ses
mains, l’élève découvre les premiers rapports entre lettre et son.
Le professeur guide l’observation en balayant du doigt le texte et en lui associant le contenu vocal.
Les mots sont progressivement pointés au fur et à mesure de leur récitation.
La connaissance du nom des lettres permet de constituer les premiers liens entre l’oral et l’écrit. Un
certain nombre de travaux scientifiques montre que les jeunes élèves dès 4-5 ans sont capables de
faire le lien entre les lettres qu’ils connaissent et peuvent déjà nommer ce qu’elles peuvent
représenter. Ex : essai d’écriture du mot « vélo » l’élève va écrire « VLO »
Dimension visuelle
- les lettres des signes visuels conventionnels, utilisés dans son environnement écrit proche ;
- les lettres utilisées en français de celles utilisées dans une autre langue selon un alphabet différent
(par exemple : arabe, cyrillique), pour les élèves d’un milieu biculturel.
Dimension motrice
Les recherches montrent qu’une activité de traçage de lettres (surlignage, copie, etc.) permet à l’élève
de mieux les mémoriser, contrairement au fait de les taper sur un clavier.
L’ABÉCÉDAIRE
Supports culturels, les abécédaires en classe concourent à faire connaître les lettres de l’alphabet : ils
permettent d’approcher la notion d’initiale d’un mot et le sens de lecture.
Les activités proposées doivent être courtes, structurées, régulières, variées, adaptées aux capacités
des élèves pour stabiliser les apprentissages.
Dès la petite section, le prénom des élèves est utilisé quotidiennement dans les activités de la classe.
Le professeur amène l’élève à identifier son prénom écrit en capitales d’imprimerie en prenant des
repères visuels (forme de la majuscule, longueur du mot, nombre de lettres, point sur un I, accent,
graphie particulière comme le X ou le H, dernière lettre, trait d’union).
Ces repères sont repris pour l’identification d’autres prénoms.
Les lettres récurrentes qui composent le prénom des élèves sont tout d’abord identifiées. Les élèves
sont progressivement en capacité de les reconnaître toutes. Il ne s’agit pas de viser l’exhaustivité au
départ.
- Il prononce devant elle le son de chaque lettre en les pointant au fur et à mesure.
- Le professeur peut y associer simultanément le nom des lettres : « S, /s/, A, /a/, R, /r/, A, /a/ et la
lettre H qui ne s’entend pas ».
- Le professeur « étire » le son /s/ ce qui permet à l’élève de mieux appréhender le son de cette
consonne.
- Sarah dit le son des lettres « /s/ /a/ /r/ /a/ et la lettre qui ne s’entend pas H».
Pour l’élève de petite section, le premier mot travaillé est le prénom mais d’autres mots sont
également support de phonémisation lorsque l’orthographe du prénom est complexe et qu’elle met
l’élève en difficulté.
- « le jeu de l’ophtalmologiste » : faire jouer le rôle du patient dont l’ophtalmologiste teste la vue en
demandant de nommer les lettres et/ou de les bruiter au fur et à mesure que l’ophtalmologiste les
pointe sur l’alphabet (lettres de tailles et typographies différentes) ;
- « le jeu de l’oie des lettres » : se déplacer sur la piste à l’aide d’un dé. Nommer et bruiter la lettre
représentée dans la case sur laquelle arrive le pion. Rester dans cette case lorsque la réponse est
correcte. Reculer d’une case dans le cas contraire ;
- « la commande de lettres » : commander des lettres auprès d’un autre élève en indiquant leur nom
et en produisant leur son.
Par exemple :
- classement des prénoms après le repérage de l’initiale de chacun
Ces activités contribuent à susciter chez les élèves une attention fine portée aux lettres d’un mot.
Comme le préconise le programme de l’école maternelle, les jeunes élèves apprennent aussi à écrire
sur le clavier.
La copie se réalise en binôme : un élève dicte les lettres, le second écrit. Cette activité débute en moyenne
section et nécessite de travailler par étapes. Les élèves s’entraînent préalablement à l’épellation de mots :
épeler son prénom, repérer les régularités dans certains prénoms de la classe, repérer des mots choisis en
fonction de projets menés en classe et qui fassent sens auprès des élèves.
4. DECOUVRIR LE PRINCIPE
ALPHABETIQUE
L’activité est plus fréquente en grande section. L’enseignant ne laisse pas croire aux enfants que
leurs productions sont correctes et il ne cherche pas non plus un résultat orthographique normé : il
valorise les essais et termine par son écriture adulte sous l’essai de l’élève.
Accueillir et Valoriser les essais des élèves (quelles que soient leurs formes)
Interpréter : il s’agit d’accéder aux procédures utilisées par l’élève. C’est une étape difficile pour les
élèves qui demande un fort étayage de la part de l’adulte. Cependant, cette étape est capitale car elle
renseigne sur la compréhension des élèves du principe alphabétique. L’oralisation de la production
écrite permet un feed-back immédiat qui sert de point d’appui pour réguler l’activité de l’élève (relation
forte entre encodage et décodage)
Poser l’écart : l’enseignant explicite la manière dont il procède pour écrire et propose à l’élève
l’écriture normée. L’enseignant verbalise à haute voix les stratégies à mettre en œuvre. Il rend visible
le processus intellectuel que l’élève devra activer seul quand il sera en situation d’écriture
2- Ensuite introduction de mots de trois syllabes et plus : domino, canari, caméra, malade,
salade, tomate, pirate, lavabo, cocorico…
3- Des mots avec des difficultés orthographiques (lettre muette); lit, dos, tapis, sirop, radis, fée….
L’écriture autonome
Ecriture autonome : exemple d’une production d’un élève de GS
Texte élaboré avec l’aide des outils d’écriture de la classe : affichages, boîtes à mots, répertoires…
- Utiliser des cartes auto-correctives sur lesquelles figurent toutes les lettres utiles pour écrire le mot
choisi. (auto évaluation)
Différenciation :
- Varier les types d’écriture : capitales d’imprimerie / écrire en « attaché »/ lettres mobiles
HTTPS://WWW.EDUCATION.GOUV.FR/PID285/BULLETI N_OFFICIEL.HTML?PID_BO=40404
HTTPS://CACHE.MEDIA.EDUSCOL.EDUC ATION.FR/FILE/LANGAGE/59/8/RESS_C1_SECTION_2_PARTIE
_2_ACTIVITES_PHONOLOG IQUES_5695 98.PDF
HTTPS://CACHE.MEDIA.EDUSCOL.EDUCATION.FR/FILE/LANGAGE/39/8/RESS_C1_LANGAGE_ECRIT_P
RINCIPE_45 6398.PDF
HTTPS://CACHE.MEDIA.EDUSCOL.EDUCATION.FR/FILE/LANGAGE/18/7/RESS_C1_LANGAGE_ORALEC
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