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FRANÇAIS

Initiation à la stylistique
Fiche d’accompagnement de la RAN2
Cette fiche se présente comme un support du cours d’introduction à la stylistique proposé
dans la RAN n° 2.
Après une introduction sur la notion de stylistique, vous y trouverez les exercices proposés
dans la vidéo avec des propositions de corrections rédigées. Enfin, l’essentiel du document
se compose d’un index des figures de style et procédés qui pourront vous servir pour
répondre aux questions du CRPE en lien avec la stylistique.
Il ne s’agit surtout pas de connaître tous ces termes. Nous en avons proposé une liste assez
large qui puisse vous servir de répertoire à consulter en cas de besoin, d’où le choix d’une
présentation par ordre alphabétique. Les termes qui nous semblent les plus importants ont
été soulignés dans la table des matières ci-dessous. Pour le reste, vous distinguerez
naturellement ce qu’il vous faut retenir en suivant la vidéo de cours et surtout en vous
entraînant avec les annales corrigées.

2
TABLE DES MATIERES

Table des matières ............................................................................................................................ 3


Introduction : des procédés et des effets ......................................................................................... 5
Du sens propre au sens figuré ................................................................................................ 5
Les compétences attendues au CRPE : des procédés aux effets ........................................... 5
Exercices proposés dans la vidéo ...................................................................................................... 6
Exercice n° 1 ........................................................................................................................... 6
Exercice n° 2 (tiré des annales du CRPE) ................................................................................ 7
Exercices corrigés .............................................................................................................................. 8
Exercice n° 1 ........................................................................................................................... 8
Exercice n° 2 (tiré des annales du CRPE) .............................................................................. 10
Les figures de style .......................................................................................................................... 12
L’allégorie ............................................................................................................................. 12
L’allitération ......................................................................................................................... 12
L’anaphore............................................................................................................................ 13
L’antithèse ............................................................................................................................ 13
L’antiphrase .......................................................................................................................... 13
L’antonomase ....................................................................................................................... 14
L’apostrophe......................................................................................................................... 14
L’assonance .......................................................................................................................... 14
Le chiasme ............................................................................................................................ 15
La comparaison .................................................................................................................... 15
L’énumération ...................................................................................................................... 16
L’euphémisme ...................................................................................................................... 16
La gradation .......................................................................................................................... 17
L’hypallage ............................................................................................................................ 17
L’hyperbole ........................................................................................................................... 17
L’ironie .................................................................................................................................. 18
La litote ................................................................................................................................. 18
La métaphore ....................................................................................................................... 19
La métonymie ....................................................................................................................... 20
L’oxymore ............................................................................................................................. 21

3
Le paradoxe .......................................................................................................................... 21
Le parallélisme...................................................................................................................... 21
La paronomase ..................................................................................................................... 21
La périphrase ........................................................................................................................ 22
La personnification ............................................................................................................... 22
Le pléonasme ....................................................................................................................... 22
La prétérition ........................................................................................................................ 23
La synecdoque ...................................................................................................................... 23
Le zeugme............................................................................................................................. 23

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Introduction : des procédés et des effets

Du sens propre au sens figuré


Pour aborder la très vaste question du style, on peut avoir recours aux travaux du
grammairien Jakobson qui distingue diverses « fonctions du langage » : le langage sert à
établir le contact, à désigner les êtres et les choses du monde qui nous entourent etc. Parmi
ces fonctions se distingue la fonction poétique du langage, qui transcende toutes les autres
et intervient à chaque fois que celui qui parle (ou qui écrit) travaille son langage en utilisant :
- les analogies entre les choses et les êtres, qui permettent parfois de mieux en parler,
- la disposition des mots et groupes de mots,
- la musicalité des mots.
Il s’agit ici de divers procédés qui permettent de dépasser les limites des mots et de la
syntaxe et de préciser sa pensée ou sa perception des choses et du monde. Aristote déjà,
quatre siècles avant Jésus-Christ, parlait de la métaphore comme d’un décalage nécessaire
face à l’incapacité du langage à épouser la complexité de la pensée humaine. Cette
incapacité impose de s’éloigner parfois du sens propre des mots pour aller vers un sens
figuré, c’est-à-dire imagé, parfois plus complexe, mais aussi plus révélateur d’un rapport de
l’énonciateur à ce qu’il veut désigner, et donc du rapport de l’homme au monde.

Les compétences attendues au CRPE : des procédés aux effets


Dans cette perspective, ce n’est plus tant ce qui est dit que la manière de le dire qui nous
intéresse. Le travail du stylisticien - c’est-à-dire vous face aux textes du CRPE lorsque les
questions vous y invitent - consiste à identifier les procédés utilisés par les auteurs pour
préciser, brouiller, organiser, désorganiser, agrémenter etc. leur énoncé, pour en
commenter les effets, c’est à dire la couleur particulière que ces procédés donnent à un
passage de texte. Dans la plupart des cas, les questions vous invitent directement à suivre
cette démarche, vous n’avez qu’à les suivre !
Pour ce faire, il est utile de connaître un peu de vocabulaire technique. Il ne s’agit en aucun
cas d’impressionner le jury avec des mots compliqués, mais de gagner en temps et en
précision : il est infiniment plus rapide de parler d’une métaphore* ou d’une métonymie*
que d’expliquer avec vos mots ce dont il s’agit. Cela étant dit, si vous identifiez un procédé
particulier que vous n’êtes pas capable de nommer, n’hésitez pas à en proposer une
description, le jury y sera sensible !

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Exercices proposés dans la vidéo

Exercice n° 1
Identifier les procédés stylistiques dans les extraits suivants

Extrait n° 1 : Corneille, Le Cid (1 minute)

« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles


Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles »

Extrait n° 2 : Léopold Sédar Senghor, Femme noire (5 minutes)

« Femme nue, femme obscure,


Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche.
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses du vent d’Est,
Tam tam sculpté, tam tam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur. »

Extrait n° 3 : Baudelaire, La Beauté (10 minutes)

« (…)

Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,


Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet, ainsi que la matière.

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;


J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

(…) »

6
Exercice n° 2 (tiré des annales du CRPE)
A - Vous relèverez les différentes désignations des villageois dans ce passage.

« Alors apparut jaillissant de chaque rue la marée des femmes, des enfants, des vieillards, se
rendant au lieu de rassemblement, suivant un plan concerté. Ils se hâtaient sans hâte,
ruisselant littéralement sur les S.S., les paralysant « en toute bonne foi ». Le maçon fut laissé
pour mort. Furieuse, la patrouille se fraya un chemin à travers la foule et porta ses pas plus
loin. Avec une prudence infinie, maintenant des yeux anxieux et bons regardaient dans ma
direction, passaient comme un jet de lampe sur ma fenêtre. Je me découvris à moitié et un
sourire se détacha de ma pâleur. Je tenais à ces êtres par mille fils confiants dont pas un ne
devait se rompre.
J'ai aimé farouchement mes semblables cette journée-là, bien au-delà du sacrifice. »

René Char, Fureur et Mystère, « Feuillets d’Hypnos »

B - Que nous apprennent ces différentes désignations quant au regard que porte le
narrateur sur ces villageois ?

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Exercices corrigés

Exercice n° 1
Identifier les procédés stylistiques dans les extraits suivants

Extrait n° 1 : Corneille, Le Cid

« Cette obscure clarté (1) qui tombe des étoiles


Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles (2) »

(1) Il s’agit d’un des exemples les plus célèbres d’oxymore dans la littérature française :
l’adjectif obscure accolé au nom clarté apparaît comme une contradiction qui joue sur un
contraste entre ombre et lumière (si évident qu’on le retrouve dans le terme clair-obscur,
courant dans l’analyse picturale).

(2) Il s’agit ici d’une métonymie1 : la partie, la voile, désigne en fait le tout, le navire.

Note sur les extraits n° 2 et n° 3 : les deux extraits qui suivent ne doivent pas vous inquiéter :
vous constaterez en faisant les exercices d’annales qu’ils sont en général plus faciles que ce
qui est proposé ci-dessous. Votre observation est en général limitée à des extraits assez
courts, et l’on vous demande d’identifier un nombre réduit de procédés. Les extraits 2 et 3 de
l’exercice 1 ont pour objectif de vous montrer le possible foisonnement de figures de style,
notamment dans la poésie (mais pas seulement), et vous inviter à entrer dans l’interprétation
de formules parfois complexes. Qui peut le plus peut le moins !

Extrait n° 2 : Léopold Sédar Senghor, Chants d’ombre, « Femme noire »

« Femme nue, femme obscure,


Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche.
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses du vent d’Est,
Tam tam sculpté, tam tam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur. »

Proposition de corrigé :

La figure principale de cet extrait est la métaphore* : le poème se compose d’un ensemble
d’apostrophes* qui sont autant de métaphores, c’est-à-dire d’images, qui appellent et

1
On parle, pour être plus précis, de synecdoque, mais cette précision n’est pas attendue pour le CRPE.

8
désignent cette femme noire à qui le poète rend hommage. Elle devient ainsi tour à tour un
Fruit mûr à la chair ferme, avec un effet de sensualité et une évocation du désir suscité, ou
encore une savane aux horizons purs, ce qui tend à la confondre avec la terre d’Afrique
qu’elle symbolise.
On distingue également une métonymie* : la femme toute entière est désignée à travers
une partie de son visage, la bouche. La répétition du nom bouche, introduit par les pronoms
possessifs de première et deuxième personne, est d’ailleurs éloquent : elle peut évoquer le
baiser amoureux et participer ainsi à l’érotisation de la femme mise en place tout au long du
poème.
Enfin, dans ce poème très lyrique qui se compose comme une ode, un chant d’amour et
d’hommage, les mots se font eux-mêmes musique à travers des allitérations. Le vent d’Est
n’est pas seulement nommé par le poème mais se fait directement entendre à travers les f, v
et s du vers - savane qui frémis aux caresses du vent d’Est - qui reproduisent le bruit du vent.
De la même manière on entend directement, grâce à la multiplication des t et des d qui
scandent le dernier vers de notre extrait, le bruit des tam-tams évoqués par le poète.

Extrait n° 3 : Baudelaire, Les Fleurs du mal, « La Beauté » (10 minutes)

« (…)

Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,


Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet, ainsi que la matière.

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;


J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

(…) »

Le poème tout entier, dont nous voyons les deux premières strophes, est construit sur une
allégorie* : la beauté, concept abstrait, y prend les traits d’une femme mystérieuse pour
s’adresser aux mortels. Après l’apostrophe* – ô mortels - qui permet de donner d’emblée un
ton solennel à son discours, elle se présente à travers une première image sous la forme
d’une comparaison : comme un rêve de pierre. Cette image est mystérieuse et associe le
rêve qui est du côté du fugace, du fugitif, de l’esprit, à la pierre qui se situe, elle, du côté de
l’immuable, du pesant, de la matière. On peut donc parler d’oxymore. L’association du sein,
symbole de féminité, de fécondité, de nutrition, de douceur, avec la blessure, qui apparaît à
travers le verbe meurtrir, constitue une antithèse qui approfondit le mystère du personnage.
La beauté se révèle à la fois attirante et froide, désirable et cruelle.
La deuxième strophe montre une comparaison - comme un sphinx incompris - qui va
également dans le sens du mystère et du danger puisque le sphinx est la créature qui
soumet au passant une énigme à résoudre au péril de sa vie. Notre extrait se termine, enfin

9
(même si l’on pourrait en dire encore beaucoup de choses) sur une nouvelle antithèse
construite sous forme d’un parallélisme : Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris. Dans son
rejet total de toute émotion, de tristesse comme de joie, la beauté révèle ainsi son
inhumanité : elle semble appartenir à un autre ordre.

Exercice n° 2 (tiré des annales du CRPE)

A - Vous relèverez les différentes désignations des villageois dans ce passage.

« Alors apparut jaillissant de chaque rue la marée des femmes, des enfants, des vieillards,
se rendant au lieu de rassemblement, suivant un plan concerté. Ils se hâtaient sans hâte,
ruisselant littéralement sur les S.S., les paralysant « en toute bonne foi ». Le maçon fut laissé
pour mort. Furieuse, la patrouille se fraya un chemin à travers la foule et porta ses pas plus
loin. Avec une prudence infinie, maintenant des yeux anxieux et bons regardaient dans ma
direction, passaient comme un jet de lampe sur ma fenêtre. Je me découvris à moitié et un
sourire se détacha de ma pâleur. Je tenais à ces êtres par mille fils confiants dont pas un ne
devait se rompre.
J'ai aimé farouchement mes semblables cette journée-là, bien au-delà du sacrifice. »

B - Que nous apprennent ces différentes désignations quant au regard que porte le
narrateur sur ces villageois ?
- « la marée des femmes, des enfants, des vieillards » : il s’agit ici d’une métaphore*, qui
compare implicitement les villageois à une vague qui monte. Elle ouvre une métaphore
filée qui se poursuit avec « ruisselant » et exprime l’invasion de la scène par les villageois.
- « Ils »
- « la foule » : nom collectif, qui englobe l’ensemble des villageois.
- « Des yeux anxieux et bons » - il s’agit d’une synecdoque*, la partie – les yeux –
désignent le tout – les villageois. Ce sont en fait ces villageois qui regardent le narrateur.
Les deux adjectifs qualificatifs caractérisent de manière de manière positive ces personnes
en révélant l’empathie du narrateur.
- « ces êtres » - le retour au pluriel et le choix de ce substantif rend leur individualité aux
villageois.
- « mes semblables » - enfin, ils sont intimement associés au narrateur par l’usage de
l’adjectif substantivé (devenu un nom) « semblables » introduit par le déterminant
possessif.
Les commentaires associés au relevé ci-dessus ne vous sont pas demandés par la consigne. Ils
visent à montrer le travail préparatoire que vous pouvez réaliser en vue de la synthèse
proposée après le relevé.
Les désignations utilisées par le narrateur expriment l’empathie et l’attachement croissants
ressentis par le narrateur pour les villageois à mesure que l’action progresse, attachement
emprunt d’une reconnaissance qui culmine en amour. L’image de la « marée » ouvre une
métaphore filée* qui associe l’ensemble des villageois à l’eau et à son pouvoir d’invasion : ils

10
semblent submerger la scène. C’est donc d’abord sur l’impression de mouvement et de
nombre qu’insiste le narrateur, ce qui est confirmé par l’usage du nom collectif « la foule ».
Mais bientôt, ces désignations cèdent le pas à d’autres qui individualisent de plus en plus ces
villageois. Ainsi, la synecdoque* « des yeux anxieux et bons » ou encore « ces êtres » divise
la foule du début en autant d’individus caractérisés de manière positive par le narrateur.
Enfin, le nom « mes semblables » introduit par le déterminant possessif opère une
association intime entre le narrateur et chacun de ces villageois.
Cette synthèse peut vous sembler un peu longue et pointue pour le temps dont vous disposez
lors de l’épreuve. Souligner plus brièvement, après un relevé exhaustif des désignations,
l’effet de nombre du début et la dimension affective qui se met en place vous permettrait
probablement d’obtenir tous les points.

11
Les figures de style

La liste des figures de style est longue et pourrait encore s’étendre. Le but n’est pas de toutes
les apprendre mais de disposer d’un répertoire auquel se référer pendant votre travail. Les
étudiants sont souvent demandeurs d’une liste des figures à connaître. On pourrait répondre
que la métaphore, la métonymie, l’allégorie, l’hyperbole, l’euphémisme, l’oxymore et
l’antithèse constituent un bon socle de départ. Le mieux est toutefois de s’entraîner sur
l’ensemble des exercices d’annales pour en saisir l’esprit et d’apprendre au fur et à mesure à
reconnaître les figures de style qui y apparaissent. Se distingueront alors naturellement les
procédés et figures prisés par les concepteurs de sujet et qui, à ce titre, apparaissent
régulièrement.

L’allégorie
➢ L’allégorie consiste à tenir un discours sur des sujets abstraits (intellectuels, moraux,
psychologiques, sentimentaux, théoriques), en les représentant par des termes qui
désignent des réalités physiques ou animées (animaux ou humains).

(1) « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.


Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule. […] »

Victor Hugo, Les Contemplations, « Mors », 1856

(2) « Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,


Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet, ainsi que la matière. »

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « La Beauté », 1857

Victor Hugo (1) a recours à une allégorie très courante, notamment dans la peinture : la
mort est représentée sous les traits d’une faucheuse.

Dans le poème de Baudelaire (2), le concept abstrait de beauté apparaît sous les traits d’une
femme mystérieuse.

L’allitération
➢ L’allitération est la répétition remarquable d’une consonne ou de phonèmes 2
consonantiques voisins.

2
Le phonème est le plus petit élément sonore distinctif.

12
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »

Racine, Andromaque, 1667

L’effet de l’allitération est d’abord musical. Dans quelques cas bien particuliers, elle peut
avoir un effet mimétique. Dans le vers de Racine, la répétition des sifflantes laisse entendre
les serpents dont parle Oreste, en proie à des visions délirantes.

L’anaphore
➢ L’anaphore consiste en la répétition d’un mot ou groupe de mots en tête de phrases, de
membres de phrases ou de vers successifs.

« Rome, l’unique objet de mon ressentiment,


Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant,
Rome qui t’a vu naître et que ton cœur adore
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore. »

Corneille, Horace, 1640

L’antithèse
➢ Figure qui consiste à rapprocher deux mots, expressions où idées opposées, de
manière à tirer un effet de leur contraste.

Le sonnet XXXIV de Du Bellay (Les Regrets) est construit sur une succession d'antithèses :

« J'aime la liberté, et languis en service,


Je n'aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n'aime la feintise, et me faut déguiser,
J'aime simplicité, et n'apprends que malice »

L’antiphrase
➢ L’antiphrase est une expression dont l’esprit s’oppose à la lettre, une formulation qui
transmet une information à l’opposé de l’expression littérale.

Mme de Lursay reproche au jeune Meilcour de lui préférer une femme âgée et
dénaturée :

« … Vous avez assurément fait un beau choix […] vous ne pouviez pas débuter mieux ;
cela est respectable et doit vous faire honneur »

13
Crébillon fils, Les Egarements du cœur et de l’esprit, 1736

L’antiphrase est un procédé très fréquent, jusque dans le langage quotidien : « C’est du
propre ! » ou encore (peut-être un peu vieilli) « La belle affaire ! »

L’antonomase
➢ L’antonomase consiste à substituer un nom propre à un nom commun, et inversement.

Cet homme est un harpagon → Cet homme est avare (d’après le personnage de
Molière).

C’est un Gargantua → Il mange et boit énormément (d’après le personnage de


Rabelais).

L’apostrophe
➢ L’apostrophe est une figure de rhétorique par laquelle un orateur interpelle tout à coup
une personne ou une chose personnifiée.

« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !


Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! »

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, « Le Lac », 1820

Dans ce poème élégiaque3, Alphonse de Lamartine interpelle le temps, puis les « heures
propices » avec des apostrophes pour déplorer leur fuite incontrôlable. La première
apostrophe est renforcée par une interjection – « Ô (…) » - qui exprime la plainte, ce qui est
un procédé courant. La deuxième apostrophe est un pronom personnel de deuxième
personne explicité par une apposition. L’apostrophe est souvent un moyen, comme ici, de
personnifier* une chose ou un concept abstrait.

L’assonance
➢ L’assonance est la répétition remarquable d’une voyelle ou de phonèmes vocaliques
proches.

« Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumières,


Qu’un Ange très savant a sans doute aimantés »

3
Une élégie est un poème lyrique exprimant une plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques.

14
Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Le Flambeau vivant », 1857

L’effet de l’allitération est d’abord musical et il est souvent difficile (et risqué) d’en proposer
une interprétation concrète. Il est toutefois possible de commenter le degré d’ouverture4
des voyelles en question qui donne une couleur particulière au syntagme ou à la phrase.

Le chiasme
➢ Le chiasme consiste en une juxtaposition de deux syntagmes5 composés d’au moins
deux éléments, disposés en ordre inverse.

(1) « Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger »

Molière, L’Avare, 1668

(2) « Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus. »

Corneille, Le Cid, 1637

(3) « Rachitisme ! Travail dont le souffle étouffant,


Défait ce qu’a fait Dieu, qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée »

Victor Hugo, Les Contemplations, « Melancholia », 1855

On parle souvent du chiasme comme d’une construction sur le schéma « ABBA ». Il permet
en général d’exprimer l’intrication de deux éléments.

La comparaison

➢ La comparaison est un rapprochement de termes ou de notions au moyen de liens


explicites.

« Si vous voulez voir la nature belle et vierge comme une fiancée, allez là par un jour de
printemps ; […] »

Balzac, Le Lys dans la Vallée

4
L’ouverture des voyelles dépend de la position de la langue par rapport au palais lors de leur prononciation.
Ainsi, [a] est la voyelle la plus ouverte, [u] la plus fermée.
5
Pour rappel, un syntagme est un groupe de mots avec un sens donné.

15
Elle établit une analogie entre un comparé - la nature - et un comparant – une fiancée - à
l’aide d’un outil de comparaison - comme.

L’énumération
➢ L’énumération consiste à détailler successivement les différentes parties d’un tout que
l’on veut décrire. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une figure de style mais plutôt
d’un procédé commun d’écriture, procédé que vous devez savoir nommer.

« Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente,
l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues. Il
revint. »

Flaubert, L’Education sentimentale, 1869

Dans l’extrait de Flaubert, le verbe est suivi de quatre compléments d’objets directs qui
développent les voyages de Frédéric évoqués dans la phrase précédente.

L’euphémisme
➢ L’euphémisme fait partie des figures d’atténuation. Il consiste à adoucir l’expression
d’une réalité brutale, grossière ou susceptible de provoquer des sentiments de crainte
ou de gêne.

(1) « Pleurez doux alcyons, ô vous oiseaux sacrés,


Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez
Elle a vécu Myrto, la jeune Tarantine. »

André Chénier, « La jeune Tarantine »

(2) Avec impudeur, ces commères


Lorgnaient un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M’a défendu d’nommer ici.

Georges Brassens, « Le Gorille »

Dans l’exemple (1), Chénier utilise l’euphémisme pour évoquer la mort : « elle a vécu ». Le
passé composé exprime l’aspect6 accompli : Myrto ne vit donc plus, elle est morte. Chénier
évoque ainsi la mort sans la nommer, ce qui permet d’en atténuer la violence.

6
L’aspect verbal indique à quel point de son déroulement en est l’action dénotée par le verbe.

16
L’exemple (2) montre un usage détourné possible de l’euphémisme : le chanteur se sert ici
d’un pseudo-euphémisme pour attirer paradoxalement l’attention sur l’objet décrit.

La gradation
➢ La gradation juxtapose divers éléments avec une force croissante ou décroissante.

(1) « Va, cours, vole, et nous venge. »

Corneille, Le Cid, 1637

(2) « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré ».

Molière, L’Avare, 1668

La gradation de Corneille (1) exprime la tension dramatique croissante : Rodrigue doit aller
tuer le père de son amante pour venger son père.
L’effet est tout autre dans la réplique de Molière (2): la gradation y a une visée comique.

L’hypallage
➢ Figure de construction, l’hypallage attribue à un autre mot ce qui conviendrait à un
autre mot de la phrase.

(1) « J’allais pensif sur le sentier solitaire »

Alphonse de Lamartine, Nouvelles Méditations poétiques, « Sapho », 1823

(2) « Ce marchand accoudé sur son comptoir avide ».

Victor Hugo, Nouvelles Méditations poétiques, « Le chant du crépuscule VIII »

Dans le vers le Lamartine (1), c’est bien le « je », et non le sentier qui est solitaire.
L’hypallage permet de renforcer cette solitude en l’élargissant à l’environnement du
marcheur.
De même, dans le vers de Hugo (2), la cupidité du marchand semble, grâce à l’hypallage,
contaminer son environnement immédiat.

L’hyperbole
➢ L’hyperbole désigne l’ensemble des procédés d’exagération de l’expression. Il s’agit
d’augmenter ou de diminuer excessivement la réalité que l’on veut exprimer de manière
à produire plus d’impression.

17
« Mon amie, je suis joué, trahi, perdu ; je suis au désespoir : Madame de Tourvel est
partie. Elle est partie et je ne l’ai pas su ! Et je n’étais pas là pour m’opposer à son
départ, pour lui reprocher son indigne trahison ! […] ; je dormais, et la foudre est
tombée sur moi. Non, je ne conçois rien à ce départ : il faut renoncer à connaître les
femmes. »

Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782

Dans cet extrait des Liaisons dangereuses, le Vicomte de Valmont exagère l’effet produit par
le départ de madame de Tourvel. Il a notamment recours à une métaphore – « la foudre est
tombé sur moi » - qui nous donne un bon exemple de la superposition fréquente des figures
de style.

L’ironie
➢ L’ironie provient d’une forme de pensée, la raillerie, et conduit à une forme
d’expression le plus souvent antiphrastique, hyperbolique ou emphatique. Elle joue sur
une prise de distance entre l’énonciateur et son énoncé.

(1) « Il est vrai que comme Amine [une prostituée] avait des principes, il en coûtait plus
aux étrangers qu’à ses compatriotes. »

Crébillon fils, Le Sopha, 1740

(2) « Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les
sages du pays n’avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir la ruine totale
que de donner au peuple un bel autodafé. »

Voltaire, Candide, 1759

Dans l’exemple (1), le narrateur joue la résonnance particulière que prend le terme
« principe » dans la bouche d’une prostituée (personne qui - dans l’imaginaire commun du
moins – ne règle pas sa vie sur des principes moraux !). C’est dans l’effet de décalage qui en
résulte que se niche l’ironie, qui permet au narrateur de railler, de se moquer de son sujet.

Dans l’exemple (2), c’est l’antiphrase qui est utilisée par Voltaire pour dénoncer la réaction
des « sages » après le tremblement de terre.

La litote
➢ La litote consiste à atténuer la vigueur d’un énoncé afin de lui donner, paradoxalement,
plus de force.

« Chimène
Va, je ne te hais point ! »

18
Corneille, Le Cid, 1637

La réplique de Chimène à Rodrigue suggère bien plus qu’elle ne dit : derrière la négation de
la haine, c’est évidemment l’amour qui se dessine. Les auteurs de la période « classique »,
XVIIème et XVIIIème siècle, font un usage très large de ces figures d’atténuation pour
exprimer les passions dans une langue tout en retenue et en subtilité.

La métaphore
➢ Du grec metaphora, « transfert », la métaphore est une figure qui opère un transfert de
sens entre mots ou groupes de mots, fondé sur un rapport d’analogie plus ou moins
explicite. Contrairement à la comparaison, la métaphore établit une analogie sans recours
à un outil de comparaison.

« (1) Tout l’automne à la fin n’est plus qu’une tisane froide. »

Francis Ponge, Le Parti pris des choses, 1942

« (2) Dès que l’homme se fut déclaré incapable d’honorer ses dettes, la curée
commença. »

Emile Zola, L’Argent, 1891

On relève dans l’exemple (1) un comparé, – tout l’automne – un comparant, – une tisane
froide – mais pas d’outil de comparaison. Il s’agit donc d’un cas simple : le comparé et le
comparant apparaissent, ce qui n’est pas toujours le cas.
Dans l’exemple (2), en effet, le comparé est implicite. On le déduit de la présence du
comparant - la curée – image qui évoque les déboires de l’homme dépouillé par ses
débiteurs. On parle alors de métaphore in absentia7, c’est-à-dire où soit le comparant, soit
le comparé est implicite. L’effet est très saisissant : la métaphore évoque la violence du
monde financier. Sans même être nommés, les débiteurs sont comparés à des chiens qui se
battent sur les restes d’un animal mort.
Enfin, lorsque la métaphore s’étend à l’échelle d’une phrase ou d’un ensemble plus long en
utilisant plusieurs signifiants reliés en un réseau sémantiquement cohérent, on parle de
métaphore filée.

(3) Dans les batailles meurtrières de la finance, la Méchain était le corbeau qui suivait
les armées en marche. Pas une compagnie, pas une grande maison de crédit ne se
fondait, sans qu’elle apparût, avec son sac, sans qu’elle flairât l’air, attendant les
cadavres, même aux heures prospères des émissions triomphantes : car elle savait

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Nul besoin de retenir ce terme pour le concours (mais pourquoi pas pour le plaisir !) : il sert ici à
l’explication de la possible complexité de la métaphore.

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bien que la déroute était fatale, que le jour du massacre viendrait, où il y aurait des
titres à ramasser pour rien dans la boue et dans le sang.

Emile Zola, L’Argent, 1891

Ici, la comparaison entre le monde de la finance et la guerre est filée : les divers acteurs de la
finance trouvent leurs équivalents sur le champ de bataille et les évènements financiers
deviennent, sous la plume de l’auteur, des évènements guerriers. L’effet est évidemment la
mise en valeur de la violence de ce monde de la finance qui progresse au XIXe siècle.

La métonymie
➢ La métonymie est une substitution d’un terme à un autre en raison d’un rapport de
contiguïté, de coexistence ou de dépendance.

(1) Ses bontés le ruineront.

(2) Nous avons bu une bouteille.

(3) La salle a applaudi à tout rompre.

(4) Le vigneron cherche des bras pour la vendange.

La « traduction » de ces phrases vers un sens propre permet de cerner le mode de décalage
du sens.

(1) Les dons qu’il prodigue (parce qu’il est bon) le ruineront. → Jeu sur le rapport concret-
abstrait.

Note : en français, la mise au pluriel de mots désignant des concepts abstraits – la bonté,
la générosité, la beauté etc. – a un effet concrétisant.

(2) Nous avons vu un bon vin (contenu dans une bouteille). → Jeu sur le rapport contenu-
contenant.

(3) Les spectateurs (présents dans la salle) ont applaudi à tout rompre → idem.

(4) Le vigneron cherche des personnes qui travailleront à la vendange (avec leurs bras). →
Jeu sur le rapport entre la partie et le tout.

Note : vous pourrez entendre parler, pour ce type particulier de métonymie jouant sur le
rapport entre tout et partie, de synecdoque. Nous vous déconseillons toutefois de vous
encombrer de cette distinction pour le concours, les experts eux-mêmes n’étant pas
toujours d’accord sur sa teneur précise. On ne vous reprochera donc jamais de parler de
métonymie dans l’ensemble des cas.

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L’oxymore
➢ L’oxymore est une figure qui consiste à accoler des termes apparemment contradictoires
dans un même syntagme.

« (1) Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire,


Et dérober au jour une flamme si noire. »

Racine, Phèdre, 1667

(2) Par ma foi, voilà un beau jeune vieillard pour quatre-vingt-dix ans.

Molière, Le Médecin malgré lui, 1666

Ici encore, avec une même figure, les effets divergent largement : le premier exemple
permet de mettre en valeur la dimension très sombre de l’amour incestueux de Phèdre,
alors que le deuxième a une visée comique.

Le paradoxe
➢ Le paradoxe consiste en l’énonciation d’une idée qui va à l’encontre des croyances
courantes ou de la logique la plus apparente. Elle surprend et invite ainsi à réfléchir.

Face à une situation d’une telle urgence, il convenait de prendre son temps.

Le parallélisme
➢ Le parallélisme désigne une juxtaposition de syntagmes dont la construction est proche
ou identique.

« Contre vous, contre moi, vainement je m’éprouve :


Présente je vous fuis, absente je vous trouve. »

Racine, Phèdre, 1677

Les deux parallélismes dans ces vers de Racine mettent en valeur la tension qui résulte de
l’amour impossible de Phèdre.

La paronomase
➢ La paronomase est une figure qui joue sur la ressemblance phonétique de mots proches
l’un de l’autre dans un énoncé.

« En vivant et en voyant les hommes, il faut que le cœur se brise ou se bronze ».

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Chamfort, Maximes, pensées, caractères et anecdotes

Par l’utilisation de la paronymie (la proximité phonétique) entre brise et bronze, le moraliste8
rend sa maxime plus percutante et donc plus efficace.

La périphrase
➢ La périphrase est un détour : elle désigne par un groupe de mots une chose, une
personne, un concept qui auraient pu l’être par un seul mot.

La pucelle d’Orléans, pour Jeanne d’Arc.


Le petit père des peuples, pour Staline.
Le peuple coassant, pour les grenouilles (chez la Fontaine).

La personnification
➢ La personnification confère artificiellement le statut d’être humain à une chose
inanimée, une entité abstraite ou un animal.

(1) « Le crépuscule ami s’endort dans la vallée »

Alfred de Vigny, Les destinées, « La Maison du berger », 1863

(2) « Lune, quel esprit sombre


Promène au bout d’un fil,
Dans l’ombre,
Ta face et ton profil ? »

Musset, Contes d’Espagne et d’Italie, « Ballade à la lune », 1829

Dans l’exemple (1), le substantif « ami » utilisé comme adjectif pour qualifier l’inanimé9
crépuscule lui confère un caractère humain.

Dans le second exemple, c’est l’utilisation des termes « face » et « profil », reliés par le
déterminant possessif à la lune (inanimé), qui en font une figure humaine.

Le pléonasme
➢ Le pléonasme est un terme ou un syntagme qui ne fait que répéter ce qui vient d’être
énoncé

8
Un moraliste est un auteur de réflexions sur les mœurs, la nature et la condition humaine. Les plus connus
sont La Rochefoucauld, la Bruyère, ou encore La Fontaine.
9
Les substantifs se répartissent entre « animés » qui désignent des figures vivantes, et « inanimés » qui
désignent des objets ou des concepts.

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Cet usage a été complètement aboli.

Le terme aboli implique déjà une idée de fin accomplie, idée que l’adverbe
« complètement » ne fait que répéter et donc renforcer.

La prétérition
➢ Il s’agit d’une figure de pensée qui feint de passer sous silence une idée qui, par là
même, est en fait énoncée.

Et je ne vous parlerai pas de sa tendance à lever le coude10 plus souvent qu’à son tour…

La synecdoque
➢ La synecdoque est un cas particulier de la métonymie. Elle désigne la partie par le tout,
où inversement.

Les huissiers s’obstinaient depuis des années à lui ôter le pain de la bouche. (=la
nourriture)

C’est un homme sans toit. (=sans maison)

Note : Pour le CRPE, vous pouvez ne retenir que le terme de métonymie.

Le zeugme
➢ Le zeugme, ou zeugma, est une figure de construction qui consiste à donner deux
compléments à un même mot, mais pris pour chaque complément dans deux sens
différents.

Vêtu de probité candide et de lin blanc

Victor Hugo, La Légende des siècles, « Booz endormi », 1859

Ici, le participe vêtu est pris au sens propre avec le complément lin blanc, puis dans un sens
figuré avec le complément probité candide.

10
Vous aurez remarqué ici une expression familière fondée sur une métonymie : le geste « lever le coude »,
moyen, mis pour sa fin : porter le verre à la bouche pour boire de l’alcool.

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