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CLAIRE GUILLOU
© IDEO 2022, un département de City Éditions
Couverture : Shutterstock/Studio City
ISBN : 9782824636504
Code Hachette : 49 3376 9
Collection dirigée par Christian English & Frédéric Thibaud
Catalogues et manuscrits : city-editions.com/IDEO
Conformément au Code de la Propriété Intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent
ouvrage, et ce, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation préalable de l’éditeur.
Dépôt légal : Août 2022
Tout est déjà dans les livres. Y compris l’art
d’aimer.
Régine Detambel, Les livres prennent soin de
nous
Comme Kafka le disait, « un livre doit être la hache qui brise la mer
gelée en nous. »
Tout a commencé…
Mais reprenons depuis le début. Durant la Première Guerre
mondiale, Sadie Peterson Delaney, une infirmière américaine dans
un hôpital de l’Alabama, s’appuie sur les livres pour tenter de
soulager les maux et les traumatismes des militaires américains qui
reviennent du conflit. Ensuite, elle travaille auprès des handicapés
mentaux, physiques et des aveugles avec la même conviction :
ouvrir la culture et la créativité à tous les publics. Convaincue du
pouvoir thérapeutique des mots sur les maux,
Sadie Peterson Delaney est considérée aujourd’hui comme une
pionnière : celle qui a été la première à avoir pratiqué la
bibliothérapie. Mais il faut attendre 1961 pour en découvrir la
définition suivante dans le Webster International : « La bibliothérapie
est l’utilisation d’un ensemble de lectures sélectionnées en tant
qu’outils thérapeutiques en médecine et en psychiatrie, et un moyen
de résoudre des problèmes personnels par l’intermédiaire d’une
lecture dirigée », cite Régine Detambel dans son livre Les livres
prennent soin de nous. Dans les pays anglo-saxons, la bibliothérapie
connaît alors un fort développement, dopé par l’essor des livres
autour du développement personnel. Les bibliothérapeutes
recommandant ainsi un livre afin d’aider à la résolution d’un
problème.
Nous sommes tous des êtres créateurs. Malgré tout, nous nous
laissons polluer, bloquer, enfermer par la société, notre éducation,
nos croyances, nos vies quotidiennes qui, une fois que nous
sommes devenus adultes, font de nous des automates. Nous
perdons alors la conscience d’être, tout simplement. D’être nous-
mêmes. « Notre corps a été construit par la nature pour fonctionner
parfaitement et se régénérer constamment. L’éducation et les
contraintes sociales nous apprennent à vivre contre nature, à faire
violence à notre corps, à obéir aux idées reçues et à ne plus
respecter les conseils que nous prodiguent notre instinct et notre
intuition. Nous vivons d’une façon qui engendre des troubles de la
santé et des maladies. Pour nous délivrer des habitudes qui
empoisonnent notre vie, prenons en main notre éducation et
retrouvons progressivement l’harmonie avec nous-mêmes, avec la
nature, sans laquelle la santé ne saurait exister », résume ainsi
Shakti Gawain.
« La lecture à haute voix est des plus rares plaisirs qui soient »,
écrit en 1999 le poète et essayiste français Georges Jean dans son
livre La Lecture à haute voix.
Une communion qui nous fait du bien, qui nous ramène à la lecture
quand on s’en éloigne durant des années d’errance, mais pas
seulement. Régine Detambel, kinésithérapeute, bibliothérapeute et
autrice, prône la lecture à voix haute comme un véritable outil dans
son essai Les livres prennent soin de nous : « La lecture à voix
haute est tout particulièrement réparatrice, d’où son intérêt dans
l’activité du bibliothérapeute, car elle peut même devenir une art-
thérapie. L’art-thérapie met les patients en situation d’être créateurs
malgré tout. Elle accompagne les personnes en difficulté à travers
leurs productions artistiques, généralement des œuvres plastiques,
sonores, théâtrales, littéraires, corporelles ou encore dansées. Ce
travail subtil permet au sujet de se recréer lui-même, se créer de
nouveau, dans un parcours symbolique, de création en création. Or
il me semble urgent d’ajouter la lecture à voix haute à cette liste
d’actions réputées artistiques. La lecture à haute voix est aussi un
pur acte de création. […] C’est la mise en œuvre de la voix, c’est-à-
dire l’acte même de lire. […] Le lecteur mêle à sa lecture tout le côté
organique de sa propre voix, de son souffle, de ses abdominaux, de
son diaphragme… C’est à ce prix qu’il va retrouver l’élan vital dans
le désir de créer la colonne d’air qui portera ce texte. Comme dans
toute art-thérapie, ce qui compte, c’est le dynamisme que la création
met en œuvre, c’est-à-dire le traitement par la personne elle-même
de ses troubles. »
Casser la voix !
Dans son ouvrage Le Pouvoir de la voix, paru en 2016 chez Allary
Éditions, Jean Abitbol, ancien chef de clinique à la faculté de
médecine de Paris, chirurgien-ORL et phoniatre, parle de la voix
comme d’un « trésor inestimable. » Il écrit : « Elle relie les hommes
de notre planète. Elle relie notre passé et notre futur. […] Elle ne
permet pas seulement de communiquer, mais de créer, de penser et
“d’émotionner”. […] Résultant de l’alchimie du corps et de la pensée,
la voix est l’instrument de la persuasion, de la séduction, du charme,
elle est le reflet de la personnalité et de la vérité de chacun. » La
pratique de la lecture à voix haute permet alors de (re)faire entendre
sa voix et sa vérité. Le chirurgien poursuit : « Elle est la marque de
notre histoire. Elle est le lien essentiel entre les émotions,
l’imaginaire et la raison. Elle nous permet à la fois d’interagir avec le
monde et d’y évoluer. […] La voix est la plume de notre pensée et le
trait d’union impalpable entre la conscience et l’inconscient. La voix
est à la fois le vaisseau amiral et le pilote de notre imaginaire. Sa
puissance est surprenante, elle nous conduit parfois là où l’on ne
pensait pas aller. » Dans ce livre, Jean Abitbol redonne à la voix
toute son importance, une place centrale dans nos corps, dans nos
vies que nous avons tendance à oublier, alors qu’elle nous est
constamment nécessaire.
Exercices pratiques
En marche, la voix !
Choisissez un livre ou un extrait de livre qui vous touche (roman,
poésie, littérature jeunesse…). Debout, posez une main sur votre
ventre. Fermez les yeux. Inspirez doucement par le nez sur 5 temps,
puis expirez également sur 5 temps par le nez. Essayez de faire le
vide, de laisser passer toutes les pensées qui vous encombrent.
Donner de la voix
Choisissez d’abord un court texte qui vous touche (roman, poésie,
littérature jeunesse…). Debout, posez une main sur votre ventre.
Fermez les yeux. Inspirez doucement par le nez sur 5 temps, puis
expirez également sur 5 temps par le nez. Essayez de faire le vide,
de laisser passer toutes les pensées qui vous encombrent.
Prenez une grande inspiration par le nez, puis expirez très fort par
le nez. Prenez un temps pour examiner les émotions ressenties par
le corps et l’esprit.
Interview
Clémentine Beauvais est autrice et traductrice de livres
jeunesse, ainsi qu’enseignante-chercheuse à l’université de York,
au Royaume-Uni.
Tout dépend à qui l’on s’adresse. Pour les bons lecteurs, c’est un
apprentissage qu’il ne faut pas rater. Personnellement, j’adore lire à
voix haute, mais écouter un texte qui est lu, c’est un apprentissage
que je n’ai pas fait. J’ai une espèce d’impatience, d’attention
flottante. Pour les personnes qui ne lisent jamais, l’expérience de la
lecture à voix haute permet de gagner quelque chose. Les mots
peuvent créer des visualisations dans la tête. Pour beaucoup d’ados,
la lecture est un tel effort qu’elle empêche de visualiser et
d’imaginer. Pour les personnes qui sont intermédiaires, dirons-nous,
c’est-à-dire qui lisent de temps en temps, l’avantage, c’est de varier
les plaisirs de lecture, de proposer d’autres choses, des esthétiques
différentes. Enfin, pour les personnes qui lisent à voix haute aux
autres, à leurs grands-parents, par exemple, il y a une espèce
d’intimité immédiate qui se crée et qui est très gratifiante. Il n’y a pas
besoin d’être un performer, et cela donne une espèce de confiance
très forte.
L’estime de soi est alors l’un des nœuds de notre bien-être. Arriver
à le dénouer, c’est entrevoir tout ce qui est possible quand nous
pensons que nous méritons. Marie Robert, philosophe, autrice et
directrice d’écoles Montessori, à l’origine également du compte
Instagram @philosophyissexy, a ainsi publié ce texte en mars 2022 :
« Nos journées s’articulent autour de barrières créées uniquement
par notre cerveau. Ce sont des dialogues internes que l’on nomme
“croyances limitantes” et dont l’impact sur nos vies mérite que l’on
s’y arrête. Car à force de mettre des remparts, on étouffe, on se
cogne à nos murs, et nos bleus sont plus douloureux qu’un possible
échec. C’est à cause de ces plafonds que nos vies ne sont pas les
nôtres, que les frustrations surgissent et que les aigreurs naissent
dans notre ventre. Décortiquer nos croyances, c’est conférer à nos
existences la valeur qu’elles méritent. Que nous méritons
absolument tous. […] Je vous souhaite de repousser les murs et de
vous rappeler que vous êtes un trésor inestimable. »
C’est ainsi que le jeune et non moins célèbre compositeur et
pianiste Sofiane Pamart, qui a grandi dans un quartier populaire de
Lille, d’un grand-père mineur, d’une mère professeure de lettres, a
réussi son pari de connaître le succès avec le piano. Dans une
interview sur France Inter, datée du 16 décembre 2021, on apprend
que « depuis que je suis petit, je sais que je vais tout péter », que le
nom de son compte sur Instagram est @pianoking, et qu’il se répète
chaque jour « je veux être le numéro 1 du piano ». Et pourtant, il ne
s’agit pas d’arrogance. Sofiane Pamart explique en effet dans cette
interview : « Je pense que c’est important de se mettre soi-même
dans une espèce de transe qui fait qu’on arrive à accomplir des
choses qui, normalement, ne sont pas faciles à accomplir. Le fait de
me répéter tout ça, tous les jours, depuis que je suis tout petit, me
permet de me surpasser. » Quand l’estime de soi favorise le bien-
être, pousse à la vitalité et développe l’énergie.
« Le jardin et la bibliothèque »
Après le constat du psychiatre et psychothérapeute
Christophe André, l’acte de semer aurait ainsi une portée
symbolique puissante. Semer suppose de planter, puis de cultiver
avant de récolter. Semer suppose également qu’à partir de simples
petites graines, on peut obtenir un jardin inestimable. Un jardin
intime qu’il faudra alors entretenir avec la même rigueur et le même
amour. Ici, avec un peu de matériel simple, on pourra semer de
l’amour, de la confiance en soi, des affirmations positives, de la
poésie, de la tendresse, de la douceur… Tout ce dont on désire !
Objectif : se faire du bien et cultiver son bien-être comme on
prendrait soin de fleurs ou de plantes.
Selon cet article, l’amour de soi passe également par les valeurs.
Définir vos valeurs permet de savoir qui vous êtes au plus profond
de vous. Il est important, pour être en accord avec vous-même et
pour vous aimer, de déterminer si vos actions, vos réactions et vos
besoins sont en phase avec vos valeurs, et de tout faire pour que
cela soit le cas. S’autoriser à dire « non » et adopter une bonne
alimentation sont également des outils pour vous apprendre à
prendre soin de vous et à vous aimer.
Semer permet ainsi de cultiver son jardin intime pour savoir qui l’on
est véritablement et s’aimer avec sincérité. Mais cela permet de
développer également la créativité, que ce soit en semant des
plantes ou des mots. En personnalisant des pots, des étiquettes, des
sachets, des outils de jardinage, en plantant de la poésie, des
affirmations positives, des mots d’amour, on développe des idées,
une créativité, on « fait », et la confiance s’ouvre, comme une plante
qui pousse.
Exercices pratiques
Je sème, je m’aime
Prenez des Post-its ou des bouts de papier, et écrivez sur chacun
des petits mots d’amour à vous-même : « Je m’aime », « J’ai
confiance en moi », « Je passe une belle journée », « Je suis
amour », « Je ne me juge pas », « Je suis la lumière de mon
âme »… Écrivez des phrases positives au présent et tournées vers
vous-même, comme une affirmation forte et puissante.
Les boîtes
Le but est de trier, de ranger ce que vous ne voulez plus, mais
également ce qui vous fait du bien. Pour cela, récoltez plusieurs
boîtes, de tailles et de couleurs différentes si vous le souhaitez. Vous
pouvez également prendre des cartons et les personnaliser comme
vous le désirez avec des crayons, feutres, peintures, collages… Le
but est de se faire plaisir et d’être créatif !
Vous pouvez ainsi prévoir une boîte que vous appelleriez par
exemple « Déchets » et dans laquelle vous mettriez tout ce que vous
ne voulez plus : de mauvais souvenirs, des choses qui
correspondent à de mauvaises habitudes, des photos qui vous font
du mal… Vous pouvez également écrire sur du papier tout ce que
vous ne souhaitez plus et les placer dans cette boîte. Ne vous jugez
pas. Ce qui est fait est fait, ce qui a été dit a été dit, ce qui était n’est
plus. Acceptez. Regardez l’intérieur de cette boîte et dites au revoir.
Fermez la boîte, rangez-la dans un endroit où vous allez l’oublier, et
prenez le temps d’intégrer et, surtout, de vous féliciter.
Prévoyez ensuite une autre boîte que vous pouvez nommer
« Petits bonheurs » et mettez-y tout ce qui vous fait du bien : des
livres, des phrases, des photos de moments de joie, de jolis
souvenirs, un doudou… Tout ce qui peut vous réconforter et vous
faire du bien ! Cette boîte pourra alors vous servir de « trousse de
secours » dans les moments plus difficiles. Vous pouvez l’ouvrir à
tout moment en cas de besoin ! Regardez l’intérieur de cette boîte.
Ensuite, fermez-la, rangez-la dans un endroit accessible, prenez le
temps d’intégrer et, surtout, de vous féliciter.
Vous pouvez tout à fait avoir des boîtes pour tout : pour vous
donner confiance en vous, pour vous souvenir de voyages, pour
stimuler votre créativité… Tout est possible à partir du moment où
cela a un sens pour vous !
Clamez un kasàlà !
Le kasàlà est un poème venu d’Afrique qu’on déclame oralement
en public pour célébrer l’autre, lors d’une cérémonie. Dans un article
de Psychologie Magazine, « Kasàlà, faites-vous des louanges ! »,
daté de décembre 2020, Jean Kabuta, professeur de littérature
originaire du Congo et auteur d’une thèse sur le kasàlà, rappelle
qu’« en Afrique, on composait traditionnellement un kasàlà avant ou
après la guerre, pour accueillir un hôte, pour introniser un chef, au
cours d’une cérémonie de mariage ou de funérailles. Dans tous les
cas, il s’agit de célébrer la vie en louant la beauté intrinsèque d’un
être humain à travers l’énumération de ses singularités et de ses
qualités. »
Jean Kabuta a même ouvert des ateliers de kasàlà. « Créer et
réciter un kasàlà renforce l’estime de soi, affûte la sensibilité et rend
réceptif à la beauté de la vie », peut-on lire dans cet article de
Psychologie Magazine. Cette pratique, « qui est une parole prenant
soin de l’âme et du lien, nous permet de dépasser les modes
relationnels basés sur la compétition et la comparaison, pour faire
l’expérience de la complémentarité et ainsi naître à la coopération ».
Graines d’amour
Il s’agit là de préparer de petits sachets de graines de plantes ou
de fleurs, mais en renommant ces fleurs par ce que vous désirez
planter en vous.
Sur ces nouveaux sachets, renommez les fleurs ou les plantes par
ce que vous désirez semer en vous : « Confiance en moi »,
« Bienveillance », « Résilience », « Amour »… Puis personnalisez
ces petits sachets comme vous le souhaitez à l’aide de crayons,
feutres, peintures, collages… Il s’agit, là encore, de se faire plaisir et
d’être créatif !
Interview
Nathalie Palayret est bibliothérapeute à Saint-Nazaire depuis
2016 après avoir été bibliothécaire pendant 25 ans.
Le yoga…
Le mot yoga signifie union en sanskrit. Le yoga est une pratique
ancestrale venue d’Inde et qui allie le corps et l’esprit. Un article de
Santé Magazine du 17 juin 2020 l’assure : « Selon la médecine
traditionnelle indienne, un corps sain et une bonne hygiène de vie
sont nécessaires pour une bonne évolution de l’âme et de l’esprit.
Les exercices de yoga mêlent méditation, gymnastique douce,
postures et respiration. Objectif : permettre de libérer les tensions
psychophysiques accumulées dans les chakras. Les chakras sont
des centres d’énergie spirituelle situés dans le corps, en
correspondance avec certaines fonctions vitales, mentales et
spirituelles. On en compte généralement sept, de l’extrémité basse
de la colonne vertébrale jusqu’au sommet du crâne. La libération
des chakras permettrait une meilleure union du corps et de l’esprit,
et une meilleure santé pour le pratiquant. »
La méditation…
La méditation est l’un des outils du yoga. Cette pratique spirituelle
orientale permet de lâcher prise, de s’ancrer dans un moment précis,
de procéder à une introspection de ses sensations et donc
d’améliorer son bien-être en diminuant le stress et en se libérant. La
méditation permet aussi de développer la concentration, de soulager
certaines douleurs et certains troubles du comportement alimentaire.
Elle régule les humeurs, améliore la confiance, l’empathie et les
relations avec les autres. Enfin, elle augmente également la
concentration.
Exercices pratiques
Après chacun de ces exercices, écrivez tout ce qui vous passe par
la tête, vos émotions et vos sensations.
La météo intérieure
La météo intérieure est un exercice simple qui vise à observer
notre humeur, nos sensations et nos émotions. Il ne s’agit surtout
pas de juger, mais de faire un état des lieux de ce que nous
ressentons dans le corps, le cœur et l’esprit, et d’accepter cet état.
« Quand on a appris à les repérer, on arrive mieux à s’adapter et à
comprendre ce qui est important pour nous », d’après Jeanne Siaud-
Facchin, autrice de Tout est juste là, publié aux Éditions Odile Jacob
en 2014, et citée dans le rapport universitaire d’Annick Giraud
évoqué précédemment.
Méditez
C’est l’exercice le plus simple qu’il soit ! Vous pouvez méditer
partout : en marchant, assis(e) chez vous en silence, en vous levant
le matin, en vous couchant le soir, en écoutant de la musique… La
méditation peut se pratiquer facilement. Cherchez simplement la
manière qui vous correspond le plus et accordez-vous quelques
minutes de méditation dès que vous en avez l’occasion.
Le ciel
Cet exercice est tiré du livre Mon journal créatif d’Anne-
Marie Jobin. « Pendant 10 à 15 minutes de méditation, observez vos
pensées comme si elles étaient des nuages qui passent : accueillez
chaque pensée, “touchez-la” légèrement avec votre attention, puis
laissez-la aller. Concentrez-vous ensuite sur le ciel derrière les
nuages. Savourez le calme de cet espace. Maintenant, dans votre
journal, écrivez un portrait chinois qui commence par “Je suis la
vaste étendue du ciel et je me sens…” »
Interview
Lili Barbery-Coulon est professeure de méditation et de yoga.
Je pense que, comme chaque être humain, oui. On est des êtres
créateurs. C’est ce qui nous constitue. Mais souvent, nous faisons
de la créativité un temple qui nous paraît un peu intimidant. C’est-à-
dire que sous ce mot, on place peut-être des attentes de réussite, de
trophée, on associe peut-être l’idée de la créativité à une vibration
artistique. Or, pour moi, lorsqu’on est en train de cuisiner, par
exemple, on peut déjà faire preuve de beaucoup de créativité. Autre
exemple : si l’on est expert-comptable, imaginer un tableau est une
forme de créativité. Donc la créativité s’exprime sous toute sorte de
formes différentes, selon les individus. Personnellement, j’ai
vraiment besoin de laisser libre cours à cette créativité. Dès que j’ai
une idée, j’ai besoin de l’expérimenter, de la voir se manifester.
L’écriture de fiction
Pas besoin de prétendre au Goncourt pour écrire ! Même si la
littérature possède un côté un tant soit peu élitiste, particulièrement
en France, chacun peut tout à fait écrire, avoir envie (ou besoin ?)
de partager des histoires, des émotions à travers un simple récit,
voire de transmettre quelque chose. Écrire est un acte pour lequel il
faut affronter la page blanche, choisir ses mots, faire vivre des
personnages et naître des décors, prendre le temps de se relire
plusieurs fois.
L’écriture de poésie
« Si l’on prend la poésie comme une alliée de vie, comme une
source, ça change tout », a déclaré Pascale Senk, journaliste et
autrice de livres autour du haïku, sur France Inter, dans l’émission
Grand bien vous fasse ! du 13 décembre 2019, à propos des
« vertus thérapeutiques de la poésie ».
L’écriture expressive
Développée dans les années 1980 par un psychologue américain,
James Pennebaker, l’écriture expressive a pour but d’écrire ce que
l’on ressent. Elle est même aujourd’hui un véritable outil
thérapeutique. Dans un article disponible sur le site de
France Culture daté de mars 2021, Sylvie Gendreau, professeure
d’écriture créative à Montréal, explique : « C’est vraiment quelque
chose qui nous fait du bien, parce que ça nous permet de faire une
synthèse sur ce qui nous arrive, sur ce que l’on ressent. »
Cet outil installe en effet une distance entre nous, nos émotions et
les événements de notre vie. Ces derniers prennent un nouveau
sens et nous pouvons alors plus facilement « passer à autre
chose ». L’écriture expressive nous permet de mettre des mots sur
nos maux, de parler de nos sentiments, de nos émotions, mais
également de nos schémas et de nos croyances, et enfin, d’analyser
les événements de nos vies. « En la réécrivant, on ne revit pas la
situation. On la recrée. La recréation d’un souvenir, le fait de revenir
dans le moment présent pour analyser un événement du passé va
permettre de relativiser, de donner de la cohérence et de retrouver
un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement,
même s’il a été traumatique », explique Sylvie Gendreau.
Exercices pratiques
Ces quelques exercices pratiques sont des outils de l’écriture
expressive. Ils permettent de procurer un certain bien-être à celui qui
écrit ses pensées, ses émotions. Mais l’écriture de fiction comme
l’écriture de poésie, moins « directement thérapeutiques », peuvent
tout autant prodiguer de réelles vertus sur notre bien-être,
notamment en développant notre imagination et notre créativité.
Le journal intime
Un article de Psychologie paru le 4 décembre 2020 nous apprend
que « ce sont bien souvent les soucis, les ruminations, les idées
noires qui nous tiennent éveillés, parfois tard dans la nuit. Une
nouvelle étude du Journal of Experimental Psychology aux États-
Unis vient de montrer que tenir un journal et y écrire 5 minutes
chaque soir avant d’aller se coucher permet de s’endormir plus
facilement. » Tel est l’un des bienfaits du journal intime. Car ce
cahier, ce carnet ou ce bloc-notes est un véritable vide-poches dans
lequel nous pouvons déposer toutes nos pensées, nos humeurs, nos
émotions. Il nous permet donc de prendre du recul sur les
événements quotidiens, mais également de laisser nos mille et une
pensées de côté.
L’écriture automatique/spontanée
C’est l’un des outils les plus puissants en matière d’écriture.
L’écriture automatique, appelée également écriture spontanée ou
rapide.
Le dialogue
Cet exercice est issu du livre Mon journal créatif d’Anne-
Marie Jobin. Il s’agit d’imaginer une conversation entre soi et un
objet, une autre partie de soi-même, une personne, votre corps,
votre cœur, un rêve… Entre vous et ce que vous souhaitez. Ce
dialogue écrit vous permet d’être confronté(e) à un autre point de
vue, d’ouvrir le champ des possibles.
La lettre
Cet exercice est aussi issu du livre Mon journal créatif d’Anne-
Marie Jobin. La lettre fictive peut s’adresser à une personne réelle,
mais également à une personne fictive ou à une partie de vous-
même. Elle permet de vider ce que vous avez sur le cœur. Vous
pouvez décider d’écrire une lettre d’amour ou d’appréciation, une
lettre de guérison, de pardon, une lettre imaginaire, une lettre à une
partie de vous-même.
Les listes
La magie des listes est qu’il est possible d’en dresser pour
absolument tout : les choses que vous aimez, les petits plaisirs de la
vie, ce que vous détestez, vos émotions, ce que vous ressentez, ce
qui vous plaît ou vous dérange dans votre travail, ce que vous
aimeriez faire dans votre vie, vos peurs, la raison pour laquelle vous
avez envie de changement ou vous n’osez pas… Tout est possible
pour chaque thème.
La positive attitude
C’est ce qu’on appelle la loi de l’attraction (voir le chapitre 5, sur la
visualisation créatrice) : penser positivement pour que des choses
positives arrivent. Écrire des affirmations positives permet d’attirer
des situations heureuses, mais aussi de se mettre dans « un état
favorable à l’épanouissement et au bien-être », explique Anne-
Marie Jobin dans son livre Mon journal créatif.
Interview
Mathilde Pucheu est animatrice d’ateliers d’écriture et directrice
de Rémanence des mots, à Paris et en Île-de-France.
Mon premier truc, c’est d’abord la lecture. J’ai très vite été une
grande lectrice, j’ai suivi des études de lettres et choisi l’option
théâtre, où il y avait un travail d’écriture, et c’est comme ça que j’ai
participé à mes premiers ateliers d’écriture, sans en avoir
conscience, car on a monté un spectacle collectivement. J’ai
toujours un peu écrit, mais pas plus que ça. C’est plutôt quand j’ai
fait mes études de cinéma, spécialisées en réalisation documentaire.
L’un de mes professeurs m’a incitée à écrire mes propres voix off.
C’est finalement resté. Et je suis revenue à l’écriture plus tard, en
écrivant d’abord pour les autres, en tant qu’écrivain public ou
rédactrice. Et je me disais chaque fois : « Mais c’est incroyable, ces
gens savent écrire. Je les entends à l’oral, ils s’expriment bien, ils
ont du vocabulaire, un argumentaire… » Je préférais alors donner
des outils d’autonomie aux gens plutôt que de faire à leur place.
5
VISUALISATION CRÉATRICE
Une fois que nous avons exprimé avec précision ce que nous
souhaitons, le corps va alors « émettre un signal magnétique, la
vibration, en utilisant l’émotion. En ressentant intensément votre
désir comme déjà réalisé au présent, votre corps se modifie
chimiquement. Il vibre alors à la fréquence de votre futur désiré »,
explique l’article du magazine FémininBio cité précédemment. Mais
il ne s’agit pas de magie : ne « demandez » rien, ne pensez pas que
vous allez gagner au Loto si vous ne jouez même pas… Il s’agit
plutôt d’une reprogrammation de votre cerveau, d’une remise en
question profonde de votre mode de pensées et de votre attitude. Il
s’agit d’imaginer concrètement, jusque dans les moindres détails, de
mettre en situation ce que vous souhaitez, dans toutes les sphères
de votre vie, d’utiliser l’imagination en stimulant vos cinq sens,
comme si l’objet de vos désirs était déjà réalisé. Il ne suffit pas de
« simplement penser » pour prétendre pratiquer la visualisation
créative et en attendre des résultats. « Cette technique aspire à aller
plus loin, notamment vers l’exploration de soi, la découverte et la
modification de nos attitudes envers la vie. Apprendre à pratiquer la
visualisation créatrice, aussi simple que cela soit, peut déboucher
sur un processus de croissance profonde et significative », explique
Shakti Gawain. Une véritable dimension spirituelle qui s’ouvre alors.
Technique de base
Installez-vous confortablement dans un endroit calme et qui vous
est agréable. Essayez de faire le vide dans votre esprit. Respirez
lentement et profondément. Accueillez les pensées qui arrivent et
laissez-les passer. Détendez chaque partie de votre corps, de la
pointe des pieds à celle de vos cheveux.
Affirmer
Selon Shakti Gawain, « les affirmations sont un des éléments les
plus importants en visualisation créatrice ». Mais qu’est-ce qu’une
affirmation ? C’est une déclaration positive « ferme », une phrase au
présent qui va assurer une vérité, ce qui est déjà. Alors que notre
esprit discute en continu, et sans que nous nous en rendions
compte, et qu’il fonctionne sur de vieux programmes, parfois
négatifs, bien ancrés en nous, la pratique des affirmations positives
va permettre aux pensées positives de se faire une place dans notre
nouveau schéma.
Visualisez ensuite des racines qui partent de votre corps pour aller
se greffer directement au cœur de la Terre. Ces racines passent à
travers le sol, se frayent un chemin dans la roche pour aller puiser
l’énergie nécessaire jusqu’au centre de la Terre. Visualisez
également des antennes au-dessus de votre tête. Elles montent vers
le ciel, grimpent au-delà de l’univers. Enfin, visualisez une lumière
dans votre cœur. C’est ici que se rejoignent vos racines et vos
antennes. Cette lumière est brillante, scintillante, chaude. Elle se
diffuse dans tout votre corps, elle fait de vous un être étincelant,
rayonnant. Cette lumière est votre énergie. Répétez-vous alors des
affirmations positives comme « La lumière qui m’habite accomplit
des miracles dans ma vie, ici et maintenant » ou « Je suis un être de
lumière, je suis le sujet et le créateur de ma vie ».
La bulle rose
Asseyez-vous sur le rebord d’une chaise, le dos bien droit, en
tailleur à même le sol ou allongez-vous. Installez-vous comme bon
vous semble, mais le plus confortablement possible. Détendez-vous.
Visualisez chaque partie de votre corps et relaxez-les, du bout des
orteils à la pointe des cheveux, en remontant le long de votre corps.
Respirez tranquillement et profondément. Inspirez. Expirez.
Interview
Christelle Tuffery est psychoénergéticienne dans le Gard et
l’Hérault. Elle anime notamment des ateliers de visualisation
créatrice.
Il est ainsi très utile dans des périodes de doutes, quand on ne sait
plus quels sont nos objectifs. Chaque image, chaque dessin, chaque
mot, chaque forme, chaque couleur peuvent vous permettre de
révéler ce que vous avez de plus enfoui en vous : vie personnelle,
vie professionnelle, attentes, voyages, envies pour une nouvelle
année, un anniversaire, en période de remise en question… Vos
rêves peuvent alors prendre forme dans le choix des images que
vous faites, et ce pour tous les thèmes de votre vie, mais également
dans leur interprétation.
C’est pour cela qu’il est important, ici, après la réalisation d’un
vision board, de prendre le temps de vous interroger sur celui que
vous aurez créé, ce qui vous plaît, ce qui vous déplaît, ce qui vous
surprend, ce que vous ressentez, ce que vous en pensez… Cette
visualisation sert ainsi de base à un questionnement profond. Ce qui
en ressortira, et qui pourra être très puissant, car il fera fi de vos
croyances, sera l’objectif que vous souhaitez atteindre.
L’interprétation que vous en ferez est tout aussi importante que le
collage en lui-même. Dans ce sens, la réflexion ne se fait donc pas
avant, mais après la création.
Motivation !
Le vision board est un atelier qui peut se mettre en place seul,
mais également en groupe. Dans ce cas, la dynamique du groupe
peut plus facilement offrir l’occasion de prendre du recul, car
« l’autre » vous interroge sur votre tableau de visualisation, vous
offrant ainsi la possibilité de mieux comprendre ce qui en ressort. Le
regard extérieur, quand il est bienveillant et construit, peut bien
souvent nous permettre d’avancer et de nous mener sur des
chemins que nous ne soupçonnions pas jusqu’alors. Si vous êtes
plusieurs durant cet atelier, profitez-en !
Dans tous les cas, après la création, placez le vision board dans
un endroit où vous pourrez facilement le regarder et prenez le temps
de l’observer régulièrement et de vous interroger à ce sujet. Il
deviendra alors votre leitmotiv, il vous rappellera votre motivation et
votre plan pour atteindre votre objectif lorsque vous l’aurez
déterminé.
Exercices pratiques
Ces exercices sont tous issus du Visualization Guide de
Zeva Bellel, disponible gratuitement sur son site Internet.
Le vision board
Prenez un carnet, de grande taille de préférence, afin de ne pas
vous limiter, à pages blanches, du type carnet de dessins, ou du
papier cartonné. Récupérez des magazines, des photos, des
images, des dessins, des phrases qui vous parlent et vous inspirent.
Prévoyez un tube de colle et une paire de ciseaux.
Interview
Zeva Bellel est coach certifiée en transformation professionnelle.
« Pendant ma certification, ce qui revenait souvent, c’était mon
envie de travailler avec des femmes qui se trouvaient dans des
moments de questionnement professionnel, afin de découvrir leur
voie, le sens de leur activité, l’expression de leur talent et,
surtout, de ne pas gâcher un potentiel qui est chez nous, mais qui
a du mal à émerger. »
Qui sont les femmes qui viennent te voir ? Celles qui ont un
désir de changement ?
Ce que j’entends chez les personnes, c’est « Oh, c’est fou comme
ça me correspond tellement en faisant les choses spontanément,
sans réfléchir ». Quand on met son cerveau en pause, qu’on travaille
sa spontanéité et son intuition, on est bluffé par ce qui ressort. Le
but de tout le monde est de se révéler soi-même et de comprendre
qui l’on est vraiment, de résoudre ces frustrations qui peuvent
devenir anxiogènes. Nous voyons des choses émerger dans le
vision board, nous sommes déjà dans un rôle d’acteurs/actrices,
personne ne nous a imposé ces images. On crée quelque chose de
concret, qui donne de la satisfaction, de la surprise, de la création, le
sentiment de se sentir vivant, d’être stimulé. Ce n’est pas juste le fait
de voir le message, c’est aussi se sentir bien. On se sent fort, fier, et
après, on obtient des clés de lecture. On interprète soi-même ces
images : quel est le sens derrière chaque image ? Quels sont nos
désirs cachés ou simplement révélés ? Cela peut bousculer, révéler.
On ne sait pas ce qui va émerger.
Quels sont les secrets pour un vision board efficace ?
Exercices pratiques
Ces exercices sont à réaliser en groupe, avec bienveillance, sauf
pour le quatrième et dernier exercice qui vous invite à une douce
pause.
Relax
Installez-vous le plus confortablement possible. Assis sur le rebord
d’une chaise, allongé, sur des tapis, des coussins, en tailleur…
Soignez l’ambiance, selon le matériel dont vous disposez : allumez
des bougies, installez la pénombre (un brin de lumière est tout de
même nécessaire au lecteur !).
Le relais
Installez-vous le plus confortablement possible, mais plutôt en
ronde. Assis sur le rebord d’une chaise, allongé, sur des tapis, des
coussins, en tailleur…
Ici, chaque membre du groupe aura choisi un texte. Une fois que
vous êtes tous installés, prenez cinq minutes pour respirer
tranquillement. Les yeux fermés, essayez de faire le vide, de laisser
passer vos pensées, ne les jugez pas. Inspirez. Expirez.
Ne rien faire
Comme le niksen, ce concept de slow life venu des Pays-Bas, le
prône si bien : accordez-vous un instant à ne rien faire. Mais
vraiment rien. Pas de télévision, le téléphone éteint, ou sur
silencieux, et loin de vous, même pas un livre (oh !), tout juste un
fond de musique, tout doux.
Interview
Axelle Artois est bibliothécaire dans une bibliothèque
universitaire de l’INSPÉ de Lille, formée à la bibliothérapie, et à
l’origine du compte Instagram BiblioZen.
J’y suis arrivée par petites touches. En fait, je participe aux Défis
des 100 jours de Lilou Macé, et lors d’un de ses défis, j’ai discuté
avec une jeune femme qui, parce que j’étais bibliothécaire, m’a
demandé si j’avais déjà entendu parler de la bibliothérapie. Et c’est
vrai que je ne connaissais pas, mais que le terme m’a tout de suite
parlé, que ce soit mon amour pour les livres et l’écriture à travers le
terme « Biblio » et le côté « thérapie » pour prendre soin. Je me suis
donc ensuite informée et documentée, et j’ai suivi la formation de
Régine Detambel.
Avant de travailler les siestes contées, sur les ateliers que j’ai pu
organiser, on voyait nettement l’influence de la méditation. La
respiration, les points d’appui, c’est quelque chose que j’ai observé
en sophrologie. Je ne suis pas sophrologue, mais il existe des outils
qui viennent d’ailleurs et qui permettent de créer un univers et un
moment de détente. On m’a du reste demandé d’intervenir avec la
bibliothérapie lors d’un module sur la pleine conscience.
L’intervenante qui organisait ce module voyait un lien entre
bibliothérapie et pleine conscience. Et il est évident. Quand on est
en train de lire un livre, on est obligé d’être en pleine conscience
pour le comprendre. C’est déjà un premier exercice de pleine
conscience et de bibliothérapie. On réduit le stress avec seulement
5-6 minutes de lecture par jour. Donc, pour moi, il y a des liens
évidents.
8
LE THÉÂTRE
Le théâtre est une pratique à part entière, avec ses codes, son
vocabulaire, son histoire, ses règles. Il procure également des
bienfaits puissants sur notre bien-être, à tel point que, comme la
bibliothérapie, il existe un « théâtre thérapeutique », appelé aussi
dramathérapie. Branche de l’art-thérapie, le théâtre utilise, comme la
bibliothérapie, le texte, les mots, la voix haute et parfois même,
l’écriture en plus de la mise en scène. Le tout avec de nombreux
effets positifs sur le développement de notre personne. La
dramathérapie et la bibliothérapie possèdent ainsi beaucoup de
points communs, et il apparaissait évident qu’un chapitre lui soit
consacré.
Dans son ouvrage Le corps n’oublie rien, publié chez Albin Michel
en 2018, le psychiatre américain Bessel van der Kolk écrit :
« L’imagination joue un rôle capital dans la qualité de vie. […] Elle
nous donne l’occasion d’envisager de nouvelles possibilités : c’est
un stimulant essentiel à l’accomplissement de nos désirs.
L’imagination fouette la créativité, délivre de l’ennui, soulage la
douleur, décuple le plaisir et enrichit les relations les plus intimes. »
C’est alors une expérience du corps et de l’esprit que propose le
théâtre, en prenant du plaisir, un temps pour soi, du recul sur notre
vie, et en explorant ce que nous avons enfoui en nous.
Développer sa créativité
Le théâtre mobilise la partie de notre cerveau appelée cerveau
adaptatif. Le comédien doit en effet s’adapter à ses partenaires de
jeu, à son personnage, à la situation, à l’environnement. Et pour ce
faire, quand nous « jouons », nous mobilisons certains moteurs de
créativité. C’est ce que nous explique l’article 6 bienfaits du théâtre
sur notre cerveau (disponible sur le site hautlescours.fr) : « La
désinhibition cognitive, le comédien apprend à tenir compte des
informations sensorielles, émotionnelles ou intellectuelles qui sont
habituellement filtrées, la flexibilité attentionnelle, lorsque le
comédien apprend à discerner ses différents modes de perception
(sensorielle, psychique, émotionnel), et enfin l’imagination. Le
comédien apprend alors à construire des simulations mentales que
pourrait avoir son personnage. » Ces trois outils vont permettre de
développer sa créativité, et ainsi de prendre confiance.
Avoir confiance
Le théâtre permet d’accroître sa confiance en soi grâce à de
nombreuses techniques de théâtre, en dehors des outils
précédemment cités : faire face à un public, regarder ses partenaires
dans les yeux…
Exercices pratiques
Le théâtre possède des vertus très puissantes qui sont multipliées
par « l’effet de groupe ». Ces exercices sont donc à réaliser en
groupe.
Jeux de rythme
Cet exercice permet de créer ou d’optimiser la cohérence d’un
groupe tout en poussant chacun des membres à écouter ce que les
autres font et à se concentrer sur l’harmonie.
Aie confiance !
La confiance en soi et en ses partenaires est indispensable au
théâtre. Chacun doit être capable de compter sur les autres. Pour
s’entraîner, il existe plusieurs exercices, notamment celui du guide et
de l’aveugle.
Les émotions
Choisir une chanson que vous connaissez très bien, par exemple
une comptine pour enfants. Récitez le texte une fois, en parlant et
non en le chantant, pour bien l’avoir en tête. Ensuite, choisissez une
émotion, par exemple la peur, la colère, la tristesse, la joie, le désir
ou encore l’étonnement, la confiance, le dégoût… Une fois que vous
avez trouvé votre chanson et votre émotion, prenez un moment pour
respirer et vous concentrer. Essayez petit à petit de faire vivre
l’émotion en vous, de la ressentir dans votre corps afin de la faire
sortir de vous. Respirez.
Le point de sensibilité
Le groupe s’installe en arc de cercle, assis sur des chaises,
comme des spectateurs au théâtre. Chacun à leur tour, les membres
du groupe viennent se mettre devant, comme sur une scène.
D’abord dos aux spectateurs, ils se retournent quand ils sont prêts à
leur faire face. Ils prennent ensuite le temps de regarder chacun des
autres membres du groupe dans les yeux, lentement.
Cet exercice peut se révéler très difficile pour celui ou celle qui
manque de confiance. Il peut même parfois susciter de vives
émotions. Mais il permet justement de développer la confiance en
soi, d’où l’importance de la bienveillance des autres membres du
groupe.
Interview
Kathleen Arestan est comédienne dans la compagnie Entr’act,
professeure de théâtre et de danse à Fréjus, dans le Var.
Cet art suppose ainsi une certaine technique, surtout quand il est
appliqué selon la pratique japonaise ancestrale. Tout d’abord, les
éclats sont réunis, nettoyés, puis recollés avec une laque
traditionnelle, issue du laquier, un arbre asiatique. Il faut ensuite
attendre que l’objet sèche avant de le poncer. Puis, « les fissures
sont soulignées de couches de laque successives et finalement
saupoudrées d’or, ou de tout autre métal en poudre qui, se mêlant
intimement à la laque encore humide, donne l’illusion d’une coulée
de métal ». Enfin, ces fissures ainsi recouvertes sont polies. Le
kintsugi est donc un processus lent, qui demande de la patience, de
la précision et de la bienveillance. Dans son ouvrage, Céline Santini
explique qu’« il s’agit d’un processus de réparation long et
extrêmement précis, se déroulant en de nombreuses étapes, sur
plusieurs semaines, voire plusieurs mois. On dit même qu’il faut
parfois un an pour réaliser le meilleur kintsugi. »
Les mots de Céline Santini sur cette création sont un lien tout
trouvé avec la bibliothérapie. « La voie du kintsugi peut être vue
comme une forme d’art-thérapie, vous invitant à transcender vos
épreuves et transformer votre propre plomb en or. Il vous rappelle
que vos cicatrices, qu’elles soient visibles ou invisibles, sont la
preuve que vous avez surmonté vos difficultés. En matérialisant
votre histoire, elles disent : “Tu as survécu !” Et elles vous apportent
un supplément d’âme. » Ainsi, vous pouvez tout à fait écrire après
un atelier kintsugi qui aura peut-être réveillé en vous certaines
blessures avant de les couvrir d’or. Écrivez ce que vous ressentez,
ce que l’atelier a fait ressurgir, ce qu’il a fait naître en vous, vos
émotions, vos sentiments, votre philosophie. En servant de base à
un atelier d’écriture, le kintsugi se révélera alors tout à fait efficace,
l’écriture permettant de prendre du recul sur ce qui s’est passé
durant l’atelier, mais également de garder une trace de votre
ressenti.
Étape 1 : brisez
« Un imprévu, un faux mouvement, un choc, et c’est la chute…
Reprenez vos esprits et rassemblez les éclats. Faites le choix de
donner une deuxième chance et une deuxième vie à l’objet au lieu
de le jeter. Étudiez les différentes techniques de réparation qui
existent et sélectionnez celle qui vous convient le mieux. Soyez
créatif et osez penser différemment ! Concentrez-vous et
représentez-vous mentalement l’objet réparé dans toute sa
splendeur. »
Étape 2 : assemblez
« Nettoyez les morceaux de l’objet, réunissez tous les outils et
protégez-vous avec des gants. Observez et assemblez le “puzzle”
pour préparer la réparation. La laque (urushi) utilisée comme liant
pour coller les pièces est naturelle. Elle est obtenue de la résine du
laquier. Mais elle est irritante, c’est pourquoi il faut se protéger lors
de son utilisation. Cependant, en séchant, elle va durcir et réparer
l’objet parfaitement tout en perdant sa toxicité. Préparez et appliquez
le liant des deux côtés de la cassure avec une spatule, et collez les
pièces pour reconstituer l’objet. Si une pièce manque, préparez un
liant en mélangeant de la laque avec de la poudre de roque et
recréez-la patiemment avec cette pâte. Si cela vous inspire, vous
pouvez même choisir une pièce provenant d’un autre objet pour
combler le manque de façon originale (technique du yobi-tsugi). »
Étape 3 : patientez
« Grattez la matière superflue avec un outil puis nettoyez en
passant de l’essence de térébenthine. Faites tenir les pièces bien en
place avec du ruban adhésif de masque ou des élastiques. La laque
est vivante, elle doit paradoxalement respirer pour sécher et durcir.
Préparez une boîte en carton fermée, disposez au fond une serviette
et quelques baguettes pour poser l’objet au-dessus du tissu comme
sur une grille. À chaque étape, nettoyez les instruments avec de
l’essence de térébenthine ou de l’huile végétale, et rangez
soigneusement votre matériel pour la prochaine fois. Attendez
patiemment que l’objet sèche dans la boîte entre 7 et 14 jours. »
Étape 4 : réparez
« Lorsque l’objet est parfaitement sec, nettoyez les traces de liant
avec un cutter et de l’essence de térébenthine, puis poncez avec du
papier de verre pour bien lisser la surface. Il ne reste alors plus sur
l’objet qu’une cicatrice marron. Certaines irrégularités sont difficiles à
discerner à l’œil nu. Vérifiez au toucher que la surface est bien en
place, en passant votre doigt sur les lignes de faille. Déposez avec
application sur toutes les cicatrices de l’objet une première couche
de laque noire à l’aide d’un pinceau très fin. Respirez régulièrement,
concentrez-vous et ayez des gestes lents, mesurés et précis, pour
dessiner une ligne la plus fine possible. Laissez sécher dans la boîte
1 à 2 semaines environ. Polissez la surface puis appliquez de
nouveau une deuxième couche très fine de laque rouge. Les
cicatrices sont désormais recouvertes d’une belle laque rouge. Telles
des veines brillantes et bien irriguées, elles ont guéri l’objet et lui ont
donné un second souffle. Remettez dans la boîte pendant une demi-
heure. »
Étape 5 : révélez
« Placez de la poudre d’or sur un pinceau ou dans un tube
d’application et saupoudrez-la délicatement sur la laque encore
collante. À l’aide du pinceau, rassemblez la poudre d’or en excédent
pour votre prochaine création. Puis placez à nouveau l’objet dans la
boîte pour laisser sécher et durcir pendant 2 à 3 jours. Une fois la
laque sèche, passez une boule de coton de soie pour enlever
l’excédent de poudre d’or et révélez les cicatrices d’or. Passez une
fine couche de laque protectrice pour stabiliser l’or, que vous
tamponnerez délicatement 5 minutes après. Laissez sécher à
nouveau, pendant 24 heures. Adoptez l’outil qui vous convient et
vous parle le mieux pour polir l’or. Polissez l’objet avec un mélange
d’huile et de poudre, et le polissoir choisi. »
Étape 6 : sublimez
« Prenez du recul et contemplez l’objet réparé et sublimé dans
toute son unité, portant ses cicatrices d’or avec noblesse.
Remarquez comme l’objet cassé s’est réincarné en une œuvre d’art
précieuse, unique et inestimable. Rappelez-vous l’histoire que cet
objet porte… la laque a durci en séchant, sentez combien l’objet est
encore plus solide. Acceptez avec fierté l’imperfection. Il est encore
plus beau et plus précieux une fois cassé et réparé ! Présentez votre
création à votre entourage. Racontez son histoire pour inspirer les
autres et leur souffler l’idée qu’il est possible de réparer. »
Interview
Geneviève Landsmann est la fondatrice de l’Atelier Geneviève,
à Paris.
Pouvez-vous tout d’abord présenter l’Atelier Geneviève ?
C’est vrai qu’on n’était pas du tout partis là-dessus, mais le kintsugi
n’est pas non plus très éloigné de la céramique. Et au fur et à
mesure, on a vraiment fait évoluer nos ateliers par thématique : par
exemple, un atelier céramique sur la Chine, un autre sur
Harry Potter… Le kintsugi est ensuite venu naturellement, en en
parlant. Il y avait un certain attrait qui était possible. On a commencé
alors juste avant le covid et l’atelier a bien plu.
L’écriture
L’écriture serait reliée à tout ce qui est rationnel. Elle complète
donc le dessin et le collage, qui auraient plutôt tendance à révéler
notre inconscient, même si l’écriture, par certains exercices, le
permet aussi. Elle va surtout offrir la possibilité de classer, ranger,
organiser, réfléchir, conclure et apporter de la clarté, donner du
sens… L’écriture rend ainsi les choses concrètes dans notre vie.
Le dessin
Toujours selon Anne-Marie Jobin, « le dessin est un aspect
fondamental du journal créatif ». Il est relié au langage des
symboles, qui peut être très puissant, à travers les lignes, les formes
et les couleurs. « Il est davantage lié au monde intuitif et au monde
de dessous, au plus vaste. […] Le dessin tend à être plus brut, et
souvent plus juste, plus affectif, et plus profond. » Le dessin va en
effet mettre en images des choses qui peuvent être enfouies,
inconscientes.
Le collage
Le langage du collage est celui de l’image. Des papiers, des
photos, des tissus, des plumes, des images de magazines, des
papiers journaux, des tickets, des cartes, des feuilles, de petits
objets… Tout ce qui se colle peut vous servir dans votre carnet
créatif ! Le fait de coller est ainsi très enrichissant et très ludique. Le
sens du toucher est stimulé. Et il est accessible à tous. Pour Anne-
Marie Jobin, « c’est un de ses grands avantages : il aide à relâcher
le souci technique et le jugement, ce qui en fait une activité de choix
si vous avez du mal à vous laisser aller à dessiner. » Le collage est
ainsi un outil très relaxant et une première approche si vous
rencontrez des difficultés à faire tomber vos barrières.
Le journal créatif® n’a donc pas besoin d’être beau, propre, bien
rangé. Surtout pas ! Il doit être à l’image de ce que vous ressentez et
exprimez : la fureur, la joie, la tristesse, la colère, les croyances
limitantes qui vous bloquent, les doutes… Il peut être déchiré,
recollé, colorié, noirci, dessiné, gribouillé, rempli, vide… Tout est
possible ! Il est donc nécessaire d’oublier ce que la société attend
d’un ou d’une bon(ne) élève. Envoyez valser toute votre
programmation pour être vous-même. Ceci vous permettra, au fur et
à mesure, d’être vous-même en société, et non plus d’être ce qu’on
attend de vous. Le journal possède ainsi un côté très ludique. « On a
un côté jeu qu’on a moins dans le journal intime généralement. Je
peux jouer dans mon cahier, faire quelque chose de fou, je peux
aller chercher des choses qui ne vont pas ensemble, je reste avec
l’objectif de me connecter à moi, mais je mets du jeu là-dedans, de
la vie, de la vitalité, des hasards, de la liberté. »
Exercices pratiques
Ces exercices sont tous tirés du livre Mon journal créatif d’Anne-
Marie Jobin. « Les combinaisons entre les trois médiums se font de
façon spontanée. Plus vous travaillerez avec le journal créatif, plus
cette spontanéité se développera. Vous saurez quand c’est le
moment de passer de l’écriture au dessin, du collage à l’écriture, du
dessin à la poésie, etc. […] C’est un processus vivant qui ne peut se
classer complètement dans des catégories ni se transformer en
recette toute faite. Comme les combinaisons de techniques sont
infinies, vous découvrirez sans cesse du nouveau. »
Le gribouillage
Comme un échauffement avant un effort physique, le gribouillage
vous permet de vous libérer des tensions, des blocages, notamment
devant le fait de dessiner, de commencer à échauffer votre
imagination. Pour cela, prenez votre journal ou votre carnet, et des
crayons de couleur. Et surtout, ne vous jugez pas, ne réfléchissez
pas.
Le dessin spontané
Comme l’écriture spontanée ou l’écriture automatique, le dessin
spontané consiste à nous laisser aller à dessiner ce qui monte en
nous, ce que nous ressentons. Par les formes, les lignes et les
couleurs que nous choisissons, nous exprimons ce qu’il y a de plus
profond en nous. « Une simple longe peut suffire pour exprimer un
ressenti », assure Anne-Marie Jobin.
L’image-sur-mots
Sur une même page, écrivez ce que vous voulez : votre journée,
une émotion, une humeur, une envie, une réaction, un événement…
En haut de votre page, écrivez le thème ou le sujet que vous
souhaitez aborder.
La carte mentale
Ce qu’on appelle également la carte mentale est en fait un
brainstorming de son esprit. Cet outil permet d’organiser ses idées,
ses projets, ses tâches, ses envies, ses besoins d’une manière
intuitive. Il peut offrir l’occasion de prendre du recul, de révéler et de
dénouer certains blocages, de trouver des solutions.
Une fois que vous avez terminé, soufflez et prenez une pause.
Revenez ensuite à votre page. Fermez les yeux et respirez quelques
instants. Lorsque vous rouvrez les yeux, interrogez-vous sur ce qui
ressort de cette carte mentale : que voyez-vous ? Qu’aimez-vous ?
Qu’est-ce qui vous surprend ? Que détestez-vous ? Où sont les
blocages ? Qu’en concluez-vous ? Si cela peut vous aider ou si vous
souhaitez garder une trace de vos conclusions, écrivez toutes les
réponses à ces questions en faisant face à votre carte mentale. Il est
tout à fait possible de ne pas trouver immédiatement les réponses et
que des choses reviennent plus tard. N’hésitez pas à observer cette
page régulièrement et à en tirer des conclusions, sans vous juger.
Interview
Anne-Marie Jobin, fondatrice et directrice de l’École le Jet
d’Ancre, au Québec, et autrice du Journal créatif paru aux
Éditions Marabout en 2002, et réédité sous le titre Le Nouveau
Journal créatif en 2010 et en 2020.
Je teste toujours d’abord sur moi, mais aussi en atelier. Je sais que
nous ne sommes pas tous pareils : je peux aimer une technique,
mais les autres peuvent ne pas la ressentir de la même façon. Les
techniques de base, je les connais bien maintenant, je sais ce
qu’elles vont faire, comment les préparer, les utiliser. Mais dans les
ateliers, il y a beaucoup de libertés : si une technique plaît moins, on
va passer à une autre, on ne va pas regarder ce que chacun note
dans son carnet et aller dans l’exploration, il n’y a pas
d’interprétation du dessin. On est dans un cadre où je partage des
techniques, et si les participants les ont aimées, ils peuvent les
tester chez eux et s’en servir. Outiller les gens pour la vie concrète et
pour qu’ils puissent eux-mêmes trouver la solution, c’est vraiment
mon but. L’idée est que si les gens se connectent à eux, ils vont
mieux vivre, faire les meilleurs choix. Je possède donc un grand
éventail de techniques, et selon ce que je travaille, je vais aller
piocher là-dedans.
Oui, la plupart des gens sont bloqués, ils ont un voile par-dessus
leur créativité. Je pense que la créativité, c’est la vitalité : tant qu’on
est en vie, on en a. La créativité est une idée qui vient et que je veux
matérialiser, donc tout le monde en a. Mais beaucoup de gens sont
bloqués, en mode pilote automatique : ils jouent leur rôle et ne
sentent plus leur vitalité. Une personne en burn-out ou en
dépression a encore une énergie de vie, mais elle est polluée. Elle
est là, en dessous. Et je suis épatée de constater que ce n’est pas si
difficile de la débloquer. Une fois qu’il y a de la bienveillance, avec la
permission de se tromper, de l’exploration et du jeu, tout à coup, les
envies reviennent. Avec l’école, la famille, la société, on a arrêté
d’être naturel. La créativité, c’est faire ce qui vient naturellement. Il
faut retrouver le chemin.
Conclusion
Dans une société où tout va très vite, il est bien souvent difficile de
prendre le temps de s’octroyer une pause afin de regarder le chemin
parcouru et de faire un bilan sur la vie que nous menons.
Correspond-elle à celui/celle que je suis ? À mes aspirations ? À
mes valeurs ? Il a fallu attendre une pandémie et un confinement
sévère au printemps 2020 pour que des milliers de Français
décident de changer de vie, d’envisager que celle qu’ils menaient
avant d’avoir le temps d’y réfléchir ne leur convenait en fait plus…
En effet, selon une étude de l’Observatoire de la société et de la
consommation, publiée en juin 2021, la crise sanitaire a poussé les
Français à opérer de grands changements : 2,6 millions de
personnes auraient ainsi décidé de déménager ou de changer de
travail, et 1,2 million de se séparer de leur conjoint(e).
Ouvrages
Comme un roman, Daniel Pennac, Gallimard, 1992
Les livres prennent soin de nous, Régine Detambel, Actes
Sud, 2015
La Lecture à haute voix, Georges Jean, Éditions de
l’Atelier/Les Éditions de l’Ouvrière, 1999
Le Pouvoir de la voix, Jean Abitbol, Allary Éditions, 2016
Mon journal créatif, Anne-Marie Jobin, Éditions Marabout,
2010
Kintsugi – L’art de la résilience, Céline Santini, Éditions First,
2018
Techniques de visualisation créatrice, Shakti Gawain, Éditions
Soleil, 1984 (édition originale : Creative Visualization, use the
power of your imagination to create what you want in your life,
1978)
Le corps n’oublie rien, Bessel van der Kolk, Albin Michel, 2018
Articles
« Tout savoir sur le yoga : principe, bienfaits, types », Santé
Magazine, 17 juin 2020
« 5 bienfaits insoupçonnés de l’écriture », Psychologie,
4 décembre 2020
« Pourquoi l’écriture nous fait du bien », France Culture,
25 mars 2021
Publication de Christophe André dans la revue Recherche en
soins infirmiers, no 82, pages 26 à 30, mars 2005
(https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-
2005-3-page-26.htm)
« La lecture en pleine conscience », lionelcruzille.com,
10 avril 2017
« Cultiver l’amour de soi : un travail du quotidien »,
holissence.com, 5 octobre 2020
« 6 bienfaits du théâtre sur notre cerveau », Haut les Cours
(https://hautlescours.fr/post/6-bienfaits-theatre-cerveau/)
« Le Théâtre, quelle thérapie ! », Figaro Santé, mars 2016
(https://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/03/18/24759-theatre-
quelle-therapie)
« Bien-être au CDI, les siestes contées », TRAAM
Documentation, académie de Nice, juillet 2020
(https://www.pedagogie.ac-nice.fr/doc-azur/2020/07/28/traam-
documentation-bien-etre-au-cdi-les-siestes-contees/)
Émissions
« Les vertus thérapeutiques de la poésie », émission Grand
bien vous fasse, France Inter, 13 décembre 2019
Interview de Sofiane Pamart sur France Inter,
16 décembre 2021
« Au fait, le développement personnel c’est quoi ? », Europe 1,
mars 2018 (https://www.europe1.fr/developpement-
personnel/au-fait-cest-quoi-le-developpement-personnel-
3609914)
« La sieste, cette pause aux mille vertus », Le Monde,
octobre 2015
(https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/10/19/la-sieste-
ce-petit-somme-au-mille-vertus_4792578_1650684.html)
« Le Niksen ou l’art de ne rien faire, un véritable défi »,
France Info, avril 2020
(https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/art-
culture-edition/video-le-niksen-ou-l-art-de-ne-rien-faire-un-
veritable-defi_3918837.html)
« Le Kintsugi, l’art de réparer les objets en sublimant les
cassures », France Culture, le 28 juin 2021
https://www.franceculture.fr/design/le-kintsugi-lart-de-reparer-
les-objets-en-sublimant-les-cassures
« Apprendre à visualiser pour activer sa magie créatrice »,
FémininBio no 37, novembre/décembre 2021
(https://www.femininbio.com/developpement-
personnel/methodes-et-rituels/exercice-de-visualisation-
positive-pour-optimiser-sa-creation-64956)
« Kasàlà, faites-vous des louanges ! », Psychologie Magazine,
18 décembre 2020
(https://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Pratiques-
spirituelles/Articles-et-Dossiers/Kasala-faites-vous-des-
louanges)
Divers
Le site Internet de Zeva Bellel : zevabellel.com
Le Petit Larousse illustré (édition de 2020)
Le site de l’Institut Rafael : https://institut-rafael.fr/les-
soins/dramatherapie/
Remerciements
Intégrer des interviews à cet ouvrage me paraissait essentiel, afin
d’apporter un éclairage supplémentaire, d’aller plus loin, d’ouvrir
encore un peu plus le champ des possibles. Je remercie donc
chaleureusement toutes celles qui ont accepté de m’accorder un peu
de leur temps et de me proposer leur vision de la créativité. Ces
femmes (oui, sans le vouloir, il ne s’agit que de femmes…) sont
toutes différentes, et pourtant, elles ont pour point commun d’être
passionnées par ce qu’elles font et de croire en la créativité. Elles
sont la plus belle représentation du message de cet ouvrage.
Landmarks
1. Cover