Le registre polémique

Définition
« Polémique » vient du grec « polemos » : la guerre. Il caractérise le discours argumentatif agressif
dans lequel le locuteur cherche à discréditer violemment la thèse à laquelle il s’oppose (on note donc
la présence de deux thèses). L’argumentation polémique engage un véritable combat contre
l’adversaire.

Procédés
- l’attaque et la défense : le registre polémique multiplie les procédés de valorisation ou de
dévalorisation qui mettent en cause directement l’objet du débat : le vocabulaire péjoratif ou
mélioratif, l’interpellation de l’adversaire, les termes injurieux et sarcastiques, le faux
apitoiement, la caricature, les adresses au lecteur, la louange, l’hyperbole ;
- l’indignation : le polémiste fait de l’objet du débat un sujet de scandale. Il veut faire partager
au lecteur les sentiments qu’il éprouve : apostrophes au lecteur, exclamations, fausses
questions (questions oratoires), amplification, superlatifs, hyperboles, anaphores ;
- l’ironie : le registre polémique fait appel à l’ironie, qui tourne l’adversaire en dérision.
L’ironie crée une complicité avec le lecteur en dénonçant ce qui est jugé inacceptable :
antiphrase (dire le contraire de ce que l’on veut faire comprendre : « Encore du beau temps
en perspective ! » lorsqu’il pleut.), oxymore (cf. Voltaire : « boucherie héroïque » pour
désigner et dénoncer les horreurs de la guerre dans Candide), fausse logique ;
- la provocation : le polémiste provoque afin de faire réagir et réfléchir ; il prend le contre-pied
des opinions et des valeurs communément admises. Les procédés utilisés sont le paradoxe,
l’antithèse, le jeu de mots, l’exagération, l’apostrophe.

Les acteurs de la polémique

Le registre polémique se distingue du registre satirique par la présence de deux thèses. Celles-ci
entraînent l’implication du destinateur/émetteur et du destinataire :
- l’implication du destinateur/émetteur : le polémiste s’engage dans le débat et témoigne dans
le texte de son implication : pronoms personnels (je, nous), déterminants et pronoms
possessifs (mon, le mien), vocabulaire affectif et évaluatif, modalisateurs de certitude (être
sûr/certain, croire, douter...) ;
- l’implication du destinataire : le polémiste sollicite le jugement de celui à qui il s’adresse, il le
prend à témoin en l’impliquant dans le discours : pronoms personnels (tu, vous),
déterminants et pronoms possessifs (ton, le tien), apostrophes, fausses questions.

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