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Le Fou et la Vénus

Analyse linéaire
Lignes 1-7 : La présentation d’un décor somptueux et harmonieux
 Le poème commence par donner une vision d’ensemble du décor qui se fait à travers l’exclamation
« Quelle admirable journée ! » (l.1) renfermant un adjectif mélioratif hyperbolique. Le décor est caractérisé
de manière hyperbolique, ce qui souligne sa somptuosité.

 Les termes « fêtes » (l. 4) ; « orgie » (l. 4) ; « azur » (l. 6) ; « énergie » (l. 6) ; « parfums » (l. 7)


expriment l’idée de fête resplendissante et magnifique.

 Le second paragraphe insiste sur le silence. La comparaison « comme endormies » (l. 4) permet
d’insister sur l’atmosphère paisible, développant l’adjectif « admirable »

 Le troisième paragraphe, lui, met l’accent sur l’éclat de la lumière. Les nombreuses personnifications :
« œil brûlant du soleil » (l. 1) ; « lumière toujours croissante » (l. 5) ; « de plus en plus étinceler »
(l. 5) ; « brûlent » (l. 6) contribuent à la présentation d’un univers divin, dominé par la présence
d’Apollon.

Ligne 8 : L’annonce d’une rupture : la présence du fou


 Paragraphe central qui équilibre une répartition en 7 parties différentes autour du connecteur logique
« Cependant » (l. 8)

 L’expression « jouissance universelle » (l. 8), précédée d’un démonstratif, renvoie à toute


l’évocation des lieux (§ 1, 2 et 3). Le décor quasi-divin est opposé à l’expression « être affligé » (l. 8) qui
annonce la présence d’un personnage de condition grotesque.

 Aux « choses » (l. 3) présentées au pluriel s’oppose « un » (l. 8) être singulier.

Lignes 9-16 : Le bouffon et sa quête d’une beauté inaccessible


Les deux personnages n’apparaissent que dans la seconde partie du texte, sans être pourtant étrangers au
décor. La Vénus est présentée comme une statue gigantesque, double image de l’amour et de la beauté, alors
que le fou est illustré comme un être ridicule.

 Opposition de situation entre les deux personnages :


o La position dominante de la Vénus est illustrée par l’adjectif hyperbolique « colossale » (l. 9)
o La position infériorisée du fou est traduite par l’expression « aux pieds » (l. 9).

 Caractérisation nette des deux personnages :


o La présentation du fou insiste sur le rôle : « faire rire » (l. 10) et sur l’apparence :
« affublé » (l.10) ; « costume ridicule » (l. 10) ; « cornes » (l. 11) ; « sonnettes » (l. 11).
o Le rôle de divinité porté par la Vénus est illustré par l’expression « l’immortelle Déesse »
(l. 11).

 Le discours du fou est une autre forme de présentation, qui insiste par des superlatifs, sur la bassesse
de la condition : « dernier » (l. 13) ; « le plus solitaire » (l. 13) ; « privé » (l. 13) ; « bien inférieur »
(l.14)

 En exprimant, par l’affirmation « je suis fait, moi aussi… » (l. 14) sa sensibilité à la beauté, il met en
relief une ambivalence douloureuse, la capacité de comprendre ce qui est beau en se trouvant à
l’opposé de la beauté par sa condition matérielle et sociale.

 Opposition entre deux attitudes :


o L’attitude insistante du bouffon : prière à l’impératif « ayez pitié » (l. 14)
o L’attitude hautaine et indifférente de la Vénus : ses « yeux de marbre » (l. 15) symbolisent son
absence de vie
Synthèse : la signification
de la rencontre.
 Il s’agit dans cette
troisième partie de
la rencontre
douloureuse de
deux représentants
d’univers
différents : beauté
et pouvoir d’un
côté, faiblesse,
ridicule et
impuissance de
l’autre.
 La rencontre se fait
dans un monde
idéal, fait de
lumière, de silence,
de signification
symbolique des
choses, monde de
correspondances et
de symboles, qui
renvoie à l’idéal
baudelairien. Ce
monde quasi-divin
est celui de
l’illumination et du
beau.
 On peut lire ensuite
dans le poème la
rencontre du poète
et de la beauté. Le
fou est la
représentation
métaphorique, non
seulement de
l’homme et de sa
condition, mais de
l’artiste qui cherche
désespérément les
voies de
l’expression, du
beau, de
l’inspiration.
 L’attitude de la
divinité, déesse du
beau et déesse de
l’amour souligne le
caractère
inaccessible de la
réussite, la froideur
de celle qui incarne
à la fois l’inspiration
et l’expression du
beau.
 Le cri de désespoir
du bouffon,
persuadé de
pouvoir avoir accès
au beau, ses
supplications,
rappellent que, pour
Baudelaire, le poète
se sent capable
d’accéder à la

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