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Analyse linéaire de « Les métamorphoses du vampire », Les fleurs du mal de Baudelaire.

Texte

La femme cependant, de sa bouche de fraise,


La femme est désignée dès le premier vers sous le prisme d’un corps, d’un objet sexuel. D’ailleurs,
aux vers 3 et 7, il est mentionné « les seins ». La fraise évoque la sensualité et la couleur rouge.
(séduction, sang, vampire dans le titre)
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
La femme va enlacer le poète tel un serpent. D’ailleurs au vers 11, la femme transformée en serpent
étouffe le poète. Il ne faut pas oublier que le serpent dans la Bible symbolise la tentation et le pêché.
La braise est à la fois la chaleur que le poète redoute mais aussi peut évoquer la couleur rouge.
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc, busc=lame d’acier
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
Dans ces deux vers, la femme devient fatale. Le musc est un parfum oriental qui évoque le désir,
l’attraction. Nous remarquons également la présence des deux points, qui montrent que la femme va
parler au discours direct.
" Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Formule d’insistance avec « moi, je ». Le corps est une fois de plus érotisé avec « lèvre humide » et
« seins triomphants ». L’opposition « pleurs » et « rires » met en avant un caractère ambivalent chez
la femme. Le verbe savoir montre l’arrogance de la femme, le narcissisme et la vanité de celle-ci.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
La femme est associée à des astres, éléments brillants, associés à la chaleur. Comparée à des astres,
la femme est donc inaccessible.

Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,


Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
La tendresse semble peu à peu mise de côté, la violence prend le dessus avec le verbe « étouffer » et
le terme « morsures ».
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Le parallélisme de construction peut supposer que la femme joue un double jeu. A la fois amour et
domination et d’un autre côté, adoration et crainte.
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi ! "
Très clairement, la femme est ici assimilée au plaisir sexuel.

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,


On voit très bien que la femme veut aspirer le sang du poète et qu’il la craint. Cependant, un
deuxième sens peut être également évoqué : la femme qui aspire le génie créatif du poète, son
inspiration, son talent… Le poète la redoute par conséquent et cherche à la fuir.
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Alors qu’un champ lexical du rapprochement amoureux est utilisé (« languissement », »tournai »,
« baiser d’amour », le poète offre soudainement une vision opposée, glauque de la femme en
utilisant les termes péjoratifs « flancs gluants » et « pus », ce qui renvoie directement au parcours
« la boue ». Le poète met en avant cette image en utilisant la négation restrictive « ne…que »
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Le poète est effrayé. Il sombre dans un cauchemar, donnant une sensation d’hallucination, d’effroi.
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Le poète insiste donc sur la transformation « de l’or à la boue », du mannequin au squelette. La vision
du sang, l’usage du mot « débris » met en avant la mort, la fin.
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.
Le passage insiste ici sur l’aspect sonore du tremblement en tentant de faire « ressentir » cet écho
par le biais d’images au lecteurs sous formes de métaphores. Ainsi, le tremblement est assimilé à un
cri puis à un balancement. La saison « l’hiver » employée renvoie au froid et à la noirceur de la saison
(sombre).
Activités

S’entraîner à introduire le texte.

Rédiger une introduction (phrase d’accroche, présenter l’auteur, le mouvement, le recueil, présenter
le texte, donner sa problématique et ses mouvements)

Regarder attentivement la vidéo et répondez aux questions suivantes.


https://www.youtube.com/watch?v=xZQpPif3Gek

A quoi est associé le corps de la femme dans ce poème ?

A quel animal est assimilé la femme ? Relevez les termes.

Au vers 17, « sucé toute la moelle », quel sens imagé peut être donné à cette expression ?
Une gradation a lieu dans le texte par rapport à la femme, montrant que Baudelaire a peur de la
femme. Relevez celle-ci.

Qu’est ce qui montre que la femme est qualifiée de satanique par le poète ?

Relevez dans le texte les expressions ou mots qui désignent la faiblesse de l’homme ?

Qu’est ce que fait la femme vampire sur le poète ?

Que signifie le mot « métamorphose » ? Qu’elle est-elle dans ce poème ?

Ce poème avait été interdit lors du procès de recueil Les fleurs du mal. Pourquoi ?

Quel aspect biographique de Baudelaire peut expliquer le fait qu’il associe une femme à un poison ?

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