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Les Fleurs du Mal » de Baudelaire


Activité 1 : « Parcours » à l’intérieur de l’œuvre autour de la représentation de la femme dans
le recueil.

Baudelaire à travers ses poèmes du recueil « Les fleurs du mal » fait l’éloge de la femme. En
effet le poète entretient un lien particulier vis-à-vis des femmes qu’il considère comme une source
d’inspiration. Chaque section est associée à une femme ayant marquée la vie de Baudelaire.
J’ai choisi dix poèmes, cinq dans la première section du « Spleen et Idéal  »l , deux poèmes
dans la section des « Tableaux parisiens », deux poèmes dans la section des « Fleurs du mal » et le
dernier dans la section des « Pièces condamnées » . Je vais essayer de montrer l’image que donnent
ces poèmes de la femme, et plus particulièrement la tension entre la femme idéalisée et la femme
dangereuse, même monstrueuse.

Dans la première partie intitulée Spleen et Idéal, le poète tente d'échapper au Spleen en
s'adressant aux femmes. Il veut tendre vers l'idéal où la beauté des femmes lui procure une joie et
une ardeur qui s'oppose à la réalité déprimante de sa vie habituelle.

J’ai choisi deux poèmes qui montre l’idéal du poète à travers la femme. Par exemple dans « Parfum
exotique » et « La chevelure » l’odeur de la femme aimée amène le poète vers un ailleurs
extraordinaire voire un idéal. La chevelure de la femme contient un monde privilégié et mène à
l’idéal.

(Parfum exotique p 49)

Dès le titre du poème, nous sommes amenés à penser que le poète veut nous faire voyager dans un
monde étranger. L’odeur de la femme aimée à travers son parfum suscite l’ivresse du voyage, favorise
l’évasion et ouvre au poète l’accès à un ailleurs à un monde exotique et surtout idéal. L’image de la
femme dans ce poème est une image très belle et parfaite. C’est cette image rêveuse qui permet au
poète à trouver « l’idéal » et à s’évader de la réalité, où règne le « spleen ».

(La chevelure p 50)

On retrouve dans ce poème la présence féminine sensuelle comme dans le poème « parfum exo-
tique ». Toutefois, le poème est beaucoup plus long pour permettre au poète de décrire le pouvoir
sensuel d’une chevelure féminine qui contient un monde privilégié et mène à l’Idéal.
Ici, la femme est l’inspiratrice du poète et un guide mystique. Mais il détourne le thème initial qui est
la chevelure féminine vers une rêverie exotique voire idéale. Elle devient une passerelle vers un
voyage exotique pour célébrer l’idéal du poète.

Puis, j’ai choisi trois poèmes où Baudelaire parle de la femme dans un état de spleen pour essayer de
mieux comprendre le poète pendant ses périodes noires en manque d’inspiration.

(La muse malade p 29)

Dans ce poème, la muse est l'élément central. Il s'agit d'un portrait terrifiant d'une femme que l'on
voit malade et démoniaque comme un succube. Baudelaire fait de la muse un personnage intime,
c'est une muse personnelle à laquelle il s'adresse. La muse est malade, elle ne va pas bien, les
cauchemars sont au rendez-vous tel que l'explique la propre voix du poète. On peut penser que le
poète se voit incarné dans cette muse : muse et poète sont très proches jusqu'au point de ressentir le
mal-être, non pas seulement de la muse, mais du poète.

(Tristesse de la lune p 113)

Dans ce poème la lune devient une femme triste et rêveuse. Elle pleure et le poète ramasse une de
ses larmes pour la garder près de lui car il est amoureux d'elle.

On pourrait voir la lune, une belle femme comme étant la muse du poète et la larme qu'elle laisse
échappée comme l'inspiration du poète. De plus, le poème décrit une nuit qui passe. L’histoire
débute le soir, pour finir à l'aube avec le lever du soleil. Peut-être que la nuit représente un état
dépressif du poète dans le spleen, le noir symbolisant le vide. Cette lune triste de devoir s'endormir
lâche une larme décrite comme un fragment d'opale, une pierre très lumineuse en raison de ses
reflets multicolores. Elle serait donc l'illumination du poète et donc la lumière qui l'aide à retrouver
son inspiration.

(Remords posthume p 65)

Dans ce poème, Baudelaire s’adresse directement à la femme aimée. Derrière cette déception
amoureuse se cache une réelle réflexion sur la mort. Cette femme infidèle semble condamnée au
remords éternel. Il s’appuie pour ce faire sur la complicité du tombeau. Elle qui a échoué dans sa vie
parce qu’elle n’a pas su aimer échouera
aussi dans sa mort parce qu’elle en aura des «remords», une douleur morale causée par la mauvaise
conscience. Je pense que ce poème est plus personnel sur un amour déçu comme un exutoire.

Baudelaire utilise également ses poèmes pour faire de la laideur, des êtres précieux avec « Les petites
vieilles » dans la section « Tableaux parisiens ». J’ai fait ce choix pour montrer les différentes
représentations de la femme à travers ce recueil.

(Les petites vieilles p 152)

Dans « Les petites vieilles », Baudelaire se consacre à ces êtres que plus personne ne re-
marque dans les grandes villes. Ce poème révèle la laideur, l’horreur, le mal, … qui deviennent des
objets poétiques dont on peut faire surgir la beauté puisque d’après lui : « Le Beau est toujours bi-
zarre » Les vieilles et la ville se confondent, oscillant entre horreur et beauté. Ce poème si long et
trop court à la fois car il nous permet de contempler un portrait assez pitoyable de la vieillesse, tout
en mêlant un sentiment de tendresse envers celle-ci. Pourquoi la beauté ne serait que liée à la jeu-
nesse ?

D’autre part, le titre « L’amour du mensonge » dans la même section nous fait partager un thème in-
temporel. Ce sujet rend le poème plus moderne.

(L’amour du mensonge p 168)


Dans ce poème, la beauté de la femme est décrite à travers son apparence. Baudelaire ne sait pas
trop comment prendre cette beauté, il ne sait si elle est artificielle ou réelle. En cela, il essaie de com-
prendre l'amour, comme si la comprendre empêcherai l'amour de l'écraser. L'amour est personnifiée,
comme si cela pouvait l'aider à connaitre l'amour, et s'apercevoir qu'elle ne l'écrase pas. Quand il re-
vient à la réalité, il constate que l'amour est un mensonge qui pèse sur la vie des hommes, car malgré
sa beauté, c'est un fardeau.

La femme peut aussi prendre la figure d’une femme fatale qui causera le spleen du
poète. Dans cette section « Fleurs du mal » la femme prend l’aspect d’une tentatrice
et maléfique.

(la destruction p 187)

La femme est alors une source de souffrance pour le poète. Destructrice, elle repré-
sente le Mal. Dans « La Destruction », qui ouvre la section « Fleurs du Mal », le Démon
qui tourmente le poète prend ainsi la « forme de la plus séduisante des femmes » (v. 6).
On retrouve ici l’incarnation du mal à son apogée en donnant la forme d’une femme.

Cette femme fatale se révèle dans des métamorphoses successives ou des allégories où sont liés
l’amour et la mort, le bien et le mal.

(allégorie p 195)

Ce poème parle de la femme de manière plus singulière. En effet, l'auteur parle à deux reprises
de la poitrine de cette femme, notamment à travers la métaphore animalisante « de riche en-
colure » (vers1), reprenant le terme désignant la poitrine d'un animal.

Charles Baudelaire est fasciné par cette femme, qui vend son corps en bravant toutes les
lois morales et religieuses. Ses péchés lui sont pardonnés, à cause de sa beauté éblouis-
sante.

Dans ce poème alterne entre l’Idéal, celui de la beauté, et le Spleen, celui de son caractère inacces-
sible. La quête du poète est sans issues, car la beauté ne peut être approchée.

(Les métamorphoses du vampire p 238)

Pour mon dernier poème, j’ai fait le choix de puiser dans la section des « Pièces condamnées ». Ce
poème « Les métamorphoses du vampire » définit la femme comme une figure maléfique de la tenta-
tion. Cette femme aux deux visages reflète une violente description de la femme qui fait des ravages
en amour comme un vampire. L’homme est sous le charme et l’emprise totale de la femme.
Comme nous venons de le voir, la représentation de la femme dans le recueil est très diverse.
Elle est à la fois l’idéal du poète mais également celle qui provoque son spleen. Elle est source
d’évasion, de rêve et d’éveil des sens, mais aussi de mal.
Ainsi les femmes représentent la dualité de la poésie de Baudelaire qui oscille entre le spleen et
l’idéal.
La vision du monde de ce poète est affectée par celle qu’il a de la femme donc cette étude de la
représentation de la femme m’a permis de mieux comprendre ses poèmes.

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