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NAISSANCE DU FEMINISME AU XVIIIe SIECLE

Emilie du Châtelet et Olympe de Gouges sont deux personnages emblématiques du XVIIIe


siècle. Elles ont contribué à l’essor du féminisme. Ce mouvement préconise l’amélioration et
l’extension du rôle et des droits des femmes dans les sociétés où la tradition établit des
inégalités fondées sur le sexe. Le féminisme est une lutte menée afin d’abolir l’oppression
dont les femmes sont victimes au quotidien.

I ] STATUT ET RÔLE DES FEMMES AU XVIIIe SIECLE

 Avant tout, il est essentiel de rappeler que la société occidentale du XVIIIe siècle
est chrétienne. Les mentalités sont forgées de croyances anciennes, sur les femmes
notamment. Ainsi la femme aurait été créé non en même temps que l’homme mais à
partir de celui-ci. Sur ce mythe repose l’essentiel du comportement des hommes à
l’égard des femmes : elle doit tout à l’homme, elle lui est soumise …
Sans oublier que la femme est le symbole du malheur du genre humain : en effet c’est
Eve qui, dans la mythologie judéo-chrétienne, incita Adam à manger le fruit interdit.
Les femmes n’étaient pas considérées comme de vrais individus par les hommes. Elles
se contentaient d’une activité domestique.
La raison rend illégitime l’inégalité, mais la « nature » (femmes faibles, fragiles,
douces, sensibles) veut que la sphère privée soit le domaine des femmes et la sphère
publique appartienne aux hommes. Les femmes sont ainsi destinées aux soins des
enfants et du mari. Rousseau à dit : « Toute l’éducation des femmes doit être relative
aux hommes. Leur plaire, leur être utile, se faire aimer et honorer d’eux, les élever
jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et
douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu’on doit leur
apprendre dans leur enfance. »
Les femmes sont donc en infériorité intellectuelle et physiologique.

 Le mouvement des Lumières se développe au XVIIIe siècle. Ce mouvement se


base sur le rationalisme, la science, le combat pour la tolérance et le respect des
libertés civiles. Les féministes participent donc à l’expansion de celui-ci.
Les femmes participent à la Révolution française de 1789. Elles sont emportées
par le tourbillon révolutionnaire, manifestant, pétitionnant, se battant pour ou
contre le nouveau régime. Il s’agit désormais pour celles-ci de construire un
nouveau monde dans lequel elles auront une « vraie » place dans la société. Les
hommes des Lumières commencent à s’interroger sur leur besoin d’instruction. La
femme cesse d’être plus au moins diabolisée pour devenir un individu pouvant être
doué de raison. Au cours de la Révolution, les femmes font leur apprentissage
politique, émettent leurs opinions, concourent aux évènements, interviennent dans
les conflits … Participant, parfois en armes, aux émeutes et aux insurrections
révolutionnaires, soit spontanées, soit dirigées, elles marquent leur présence sur la
scène politique, dans les sociétés populaires (groupes de citoyens débatant sur des
thèmes de sociétés) et dans les clubs. Le nombre de femmes arrêtées ou
emprisonnées en tant que « suspects » montre l’importance de leur engagement.
Grâce aux Lumières et à la Révolution, les femmes commencent à changer les mœurs.
II ] PERSONALITEES FEMININE DU XVIIIe SIECLE

 MARIE OLYMPE DE GOUGES

Cette femme, féministe, a publié en 1791 la


déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne. Elle y proclame notamment le
droit des femmes à devenir des citoyennes
égales aux hommes en matière civile et
politique.
Elle est morte, à 45 ans, guillotiné pour avoir
revendiqué le droit des femmes à monter à la
tribune puisqu’elles avaient le droit de
monter à l’échafaud.

 EMILIE DU CHÂTELET

Grande mathématicienne et physicienne, elle


est considérée de son vivant comme un des
savants les plus célèbres d’Europe. Elle reçoit,
grâce à son père, baron de Breteuil, la même
éducation que ses frères, elle ne fréquente pas
les couvents, l’accès à la bibliothèque de son
père est libre et le questionnement est autorisé.
Elle étudie le latin, le grec, l’allemand,
l’anglais, l’italien, le clavecin, les
mathématiques, la métaphysique, la
philosophie anglaise…etc.
Poussée par Voltaire, qu’elle rencontre en
1734, elle est la première et seule traductrice
de Newton ( Principia mathématica ) dont
elle a analysé, explicité et développé de
nombreux éléments. Aujourd’hui son œuvre sert, encore, de référence sur Newton.
Voltaire l’encourage également à approfondir ses connaissances. Il considère
Emilie comme son égale. A la mort de celle-ci Voltaire dira d’elle « j’ai perdu un
ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n’avait de défaut que d’être une
femme ». Certains lui reprochent de s’aventurer sur un terrain réservé aux hommes
tels que les sciences ou la philosophie. Elle meurt en 1749 à la suite d’un
accouchement.

Sources :
http://www.zideesdemars.com/spip.php?article322&var_recherche=emilie%20du%20chatelet
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89milie_du_Ch%C3%A2telet
Alexandra BICHON & Marina CIRASARO

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