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LES 70 SEMAINES DU PROPHÈTE DANIEL


Les soixante-dix semaines et la grande tribulation

Une étude des deux dernières visions de Daniel et du discours


des Oliviers du Seigneur Jésus-Christ

Philip Mauro
(1921)

mise en page par

Jean leDuc
Mars 2018

Un livre indispensable dans l'arsenal du chrétien

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https://www.preteristarchive.com/Books/1921_mauro_seventy-
weeks.html

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Daniel 9: 21-27 - Bible de Machaira 2016

21 Je parlais encore dans ma prière, quand ce puissant Vigilant,


Gabriel*, que j'avais vu en vision auparavant, vint à moi d'un vol
rapide, vers le temps de l'oblation du soir. *la force de l’ESPRIT
DES VIVANTS.

22 Et il m'instruisit, me parla et me dit: Maintenant JE SUIS venu


pour te rendre sage et intelligent.

23 Daniel! lorsque tu commençais à prier, la parole est sortie et


JE SUIS venu te l'annoncer, parce que tu es un bien-aimé; fais
donc attention à la parole, et comprends la vision.

24 Soixante-dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur


ta ville sainte, pour mettre fin à la transgression, pour enfermer
les péchés, pour expier l'iniquité, pour amener la justice éternelle,
pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des
saints.

25 Sache-le donc et comprends: depuis l'émission de la parole


ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem, jusqu'au Christ,
le Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines: les
places et les fossés seront rétablis, mais en un temps fâcheux. Né.
2. 1,8; 17,18;

26 Et après les soixante-deux semaines, le Christ sera retranché


dans la soixante-dixième semaine, et non pour lui. Et le peuple
d'un conducteur qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire*, et
sa fin sera dans ce débordement; les désolations sont déterminées
jusqu'au terme de la guerre. Lu. 19. 43,44; *destruction de
Jérusalem et du temple en l’an 70 par l’empereur Titus et les
armées romaine.

27 Le Christ confirmera l'alliance* en son sang** avec plusieurs


pendant une semaine; et à la moitié de la soixante-dixième
5
semaine, il fera cesser le sacrifice et l'offrande par le sien; et
***pour le comble de l'étendue de leurs abominations, il causera la
désolation, même jusqu'à l'anéantissement****; et ceci déterminé,
sera répandu sur les destitués. *Mt. 26. 26-28; Jn. 3. 16; Hé. 2.
9,10; 9. 22-28; **Mt. 24. 15; Mc. 13. 14; Lu. 21. 20; ***la nouvelle
alliance de la grâce dans le sang de Christ versé sur la croix dans
son sacrifice parfait pour la rédemption des élus.
****L'anéantissement totale de la nation d'Israël et des principes
ou ordonnances de la loi.

6
TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS……………………………………………………………17

Une réfutation du dispensationalisme

PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE I…………………………………………………………………59

Principes qui doit gouverner dans l'interprétation de la


prophétie

Rien ne devrait être basé sur l'impression - Les preuves doivent


être tirées de l'Écriture elle-même, qui est la seule autorité en
matière d'interprétation - mais l'histoire doit être invoquée pour
montrer l'accomplissement de la prophétie. CHRONOLOGIE
BIBLIQUE: La Bible contient sa propre chronologie.- "DANIEL LE
PROPHÈTE" - Une mesure du temps jusqu'à l'avènement et la
crucifixion du Christ - Particularités de la prophétie des soixante-
dix semaines.

UNE PROPHÉTIE D'INTÉRÊT TRANSCENDANT…………………63

"DANIEL LE PROPHÈTE" (Matthieu 24:15)……………………….64

CHAPITRE II……………………………………………………………….70

Le commandement de restaurer et de construire

7
Différences d'opinion sur le point de départ de la prophétie
découlant du mépris de la chronologie biblique - La défectuosité
de tous les systèmes basés sur le «Canon» de la chronologie de
Ptolémée - La chronologie de Martin Anstey basée sur la Bible
seule. LE DÉCRET DE CYRUS LE GRAND - Prophéties d'Ésaïe
concernant Cyrus. Les références de Joseph Flavius à propos du
décret de Cyrus par les rois de Perse - Le travail de Néhémie sur le
mur de Jérusalem.

CONCERNANT LES ÉCLIPSES…………………………………………75

LE DÉCRET DE CYRUS LE GRAND………………………………….76

CONCERNANT CYRUS…………………………………………………..80

LA VILLE JÉRUSALEM ET LE TEMPLE DE DIEU……………….83

LE TRAVAIL DE NÉHÉMIE SUR LE MUR DU TEMPLE…………87

CHAPITRE III………………………………………………………………94

Détails des soixante-dix semaines

Les six prédictions du v.24. La division de la période en trois


parties - «Terminer la transgression pour mettre fin aux péchés» -
«Faire la réconciliation pour l'iniquité» - «Apporter la justice
éternelle» - «Sceller la vision et la prophétie» - «Oindre le lieu Très
Saint».

CHAPITRE IV…………………………………………………………….106

"Jusqu'au Messie Le Prince"

8
Le point terminal des soixante-neuf semaines; Le Baptême et
l'Onction de Jésus - La Manifestation à Israël, début du ministère
du Seigneur - Preuves qui fixent le point final des 483 Ans - La
vision du Prince de la vie.

LA VISION DU PRINCE DE LA VIE…………………………………117

CHAPITRE V………………………………………………………………122

Le Messie est retranché

"Le «temps» et «l'heure» - Le ministère terrestre du Seigneur - Le


jugement: «Le prince qui viendra» - Différents avis sur le temps de
sa venue - Titus, fils de Vespasien était le prince (ou commandant)
des armées romaines qui ont détruit la ville et ont désolé la terre -
Les termes de la prophétie ont interdit son application à un futur
personnage.

LE JUGEMENT…………………………………………………………..124

QUI EST "LE PRINCE QUI VA VENIR"?................................126

CHAPITRE VI…………………………………………………………….131

La soixante-dixième semaine

L'interprétation du verset 27-Qui est la personne visée? Quelle


"alliance" est-ce? Et quels sacrifices? - "Pour une semaine" - Le
compte rendu des Septante.

"POUR UNE SEMAINE"…………………………………………………137

"MES SACRIFICES ET MON OFFRANDE DE BOISSONS"……140

9
CHAPITRE VII……………………………………………………………143

Les soixante-dix semaines sont-elles consécutives?

L'idée d'une soixante-dixième semaine détachée et «différée» est


examinée - Diverses preuves que les soixante-dix semaines sont
une mesure continue du temps - L'accomplissement passé du
verset 27 prouve que - beaucoup de liens qui serrent fermement la
soixante-dixième semaine à l'autre Soixante-neuf Pourquoi toute
la période est divisée en trois parties - La multiplication des
abominations - Le décret de Cyrus à nouveau - Le reste de la
soixante-dixième semaine - La mesure du temps prophétique de
Dieu.

POURQUOI LES SOIXANTE-DIX SEMAINES SONT DIVISÉES EN


TROIS PARTIES………………………………………………………….154

LA MULTIPLICATION DES ABOMINATIONS (Daniel 9:27)….156

LE DÉCRET DE CYRUS ENCORE…………………………………..159

LE RESTANT DE LA SEPTIÈME SEMAINE………………………161

LA MESURE PROPHÉTIQUE DU TEMPS DE DIEU…………….165

CHAPITRE VIII…………………………………………………………..171

La dernière vision de Daniel

Esquisse des visions de Daniel 7, 8 et 9 - Comment la dernière


vision est venue - L'histoire prophétique de Daniel 11 - Les
«derniers jours» - La «chose» révélée à Daniel - L'ère persique -
L'ère macédonienne - Alexandre le Grand et ses successeurs -
Ptolémée Philadelphe - Antioches le Grand - Ptolémée Épiphane -

10
Antioches Épiphane (la «Personne Vile») - Ses Persécutions des
Juifs - L'Insurrection des Macchabées et leurs «Exploits».

DANIEL XI…………………………………………………………………174

LA "CHOSE" RÉVÉLÉE À DANIEL………………………………….178

L'ÈRE PERSIQUE………………………………………………………..180

ALEXANDRE LE GRAND……………………………………………...180

LES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE……………………………….181

ANTIOCHES LE GRAND……………………………………………….182

L'ÉLÉVATEUR DES TAXES…………………………………………..183

ANTIOCHES ÉPIPHANES LA "VILE PERSONNE"……………….184

L'INSURRECTION DES MACCABÉES………………………………189

CHAPITRE IX…………………………………………………………….192

"Le roi"

Diverses tentatives pour identifier ce personnage - La théorie de la


«rupture» - La preuve que le récit prophétique est continu - «le roi
Hérode» - La dynastie des Hérode remplit la dernière étape de
l'histoire juive «Jusqu'à l'indignation» - «Selon sa volonté» S'exalter
et se magnifier - "Le Désir des Femmes" - "Le Dieu des Forces" - Le
Témoignage de Josèphe Flavius sur Hérode - Le Temps de la Fin -
Commentaire de Farquharson - Défaite d'Antoine et Cléopâtre par
Octave César - Édom, Moab et Ammon - Les trésors de l'Égypte -
Nouvelles de l'Est et du Nord - Hérode "Troublés" - Femme de
"Grande Fureur" - Son Palais et sa fin.

11
LA THÉORIE LA "RUPTURE"…………………………………………194

"LE ROI HÉRODE"………………………………………………………197

"SELON SA VOLONTÉ"…………………………………………………199

S'EXALTER ET SE MAGNIFIER……………………………………..201

LE DÉSIR DES FEMMES………………………………………………202

LE DIEU DES FORCES…………………………………………………203

LE TEMPS DE LA FIN………………………………………………….206

CAESAR AUGUSTUS…………………………………………………...208

"LA DERNIÈRE VISION DE DANIEL"………………………………209

DESCRIPTION DE PLUTARQUE DE LA GUERRE D'ACTIEN..210

"LES PAYS ET LA TERRE GLORIEUSE"………………………….212

ÉDOM, MOAB et AMMON……………………………………………..213

LES TRÉSORS DE L'ÉGYPTE………………………………………..214

LES LIBYENS ET LES ÉTHIOPIENS……………………………….216

NOUVELLES DE L'EST ET DU NORD………………………………216

SON PALAIS ET SA FIN………………………………………………..220

CHAPITRE X………………………………………………………………224

Le temps de détresses

Michael le Grand Prince - Un temps de détresse tel que jamais -


Beaucoup d'éveillés - Ceux qui sont sage - Beaucoup de gens
12
courront ça et là et pour combien de temps? - Un temps, des
temps et une partie - Le sacrifice du quotidien -La période de trois
ans et demi dans l'Écriture.

MICHAEL LE PRINCE………………………………………………….225

UN TEMPS DE DÉTRESSE TELLE QUE JAMAIS……………….228

BEAUCOUP SE RÉVEILLENT DE LA POUSSIÈRE……………..230

BEAUCOUP COURRONT ÇA ET LÀ…………………………………233

COMBIEN DE TEMPS?........................................................236

UN TEMPS, DES TEMPS ET UNE PARTIE………………………..238

LA PRISE DU SACRIFICE QUOTIDIEN……………………………239

LA PÉRIODE DE TROIS SEMAINES ET DEMI…………………..243

CHAPITRE XI…………………………………………………………….246

Le sage comprendra

Qui sont "les méchants" et "les sages" - Beaucoup seront purifiés


et blanchis puis éprouvés - Ces prophéties ont-elles une
application future?

BEAUCOUP SERONT PURIFIÉS ET BLANCHIS…………………248

CES PROPHÉTIES ONT-ELLES UNE APPLICATION


FUTURE?...........................................................................251

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DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE XII……………………………………………………………256

La prophétie du Seigneur sur le mont des Oliviers

Les références du Christ à la destruction imminente de Jérusalem


- L'importance de cet événement dans l'histoire et dans les
rapports de Dieu avec l'humanité-Prophéties concernant
Jérusalem - Colère extrême à venir - Troubles pour l'humanité.

JAMAIS IL N'Y AVAIT EU UN TEMPS COMME ÇA…………….257

L'IMPORTANCE DE LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM……260

PROPHÉTIES DE L'ANCIEN TESTAMENT CONCERNANT


JÉRUSALEM………………………………………………………………264

LA COLÈRE À L'EXTRÊME…………………………………………..265

FUTURES TROUBLES POUR L'HUMANITÉ………………………268

14
CHAPITRE XIII…………………………………………………………..271

Esquisse de la prophétie du mont des Oliviers

Les trois principaux objectifs du discours - La grande tribulation


ou les jours de vengeance - Le signe de la fuite - Les trois récits
parallèles de la prophétie des oliviers - "Quand vous verrez"
Souffrances auto-infligées - Tribulation "Telles qu'il n'a jamais eu."

LA GRANDE TRIBULATION…………………………………………..275

LES TROIS RÉCITS DE LA GRANDE PROPHÉTIE…………….277

"QUAND VOUS VERREZ"………………………………………………286

LES SOUFFRANCES AUTO-INFLIGÉES…………………………..287

TELLE QUE JAMAIS……………………………………………………288

CHAPITRE XIV…………………………………………………………..291

Le compte rendu de Marc sur la prophétie du mont des


Oliviers

La Question des Quatre Disciples - Les Pierres du Temple - Les


Avertissements Généraux - Le Signe de la "Désolation" qui
s'approche - Ces Jours seront "Raccourcis" - Faux Christs et Faux
Prophètes - Preuve que les Trois Évangélistes se réfèrent à une
seule et même Tribulation - Le siège et la dispersion prédits par
Moïse - L'abomination de la désolation était les armées romaines,
pas une idole dans le sanctuaire - Le compte de Luc: Est-ce le
même discours? - La dernière probation d'Israël - Le temps de
détresse de Jacob - La grande tribulation de l'Apocalypse.

L'ABOMINATION DE LA DÉSOLATION……………………………302

15
LE COMPTE DE LUC EST-IL LE MÊME DISCOURS?............307

LA DERNIÈRE PROBATION D'ISRAËL…………………………….308

LE TEMPS DE DÉTRESSE DE JACOB…………………………….309

LA GRANDE TRIBULATION DE L'APOCALYPSE………………..311

CHAPITRE XV……………………………………………………………314

Description de Joseph Flavius du siège de Jérusalem

Les jours d'Hérode Agrippa II et sa grande Oraison - Félix et


Festus - Les faux Prophètes Sicari - "Cet Égyptien" - Trois millions
à la Pâque - Les cruautés de Florus - L'étrange Retraite de Cestius
- Les jours de vengeance - Josèphe Flavius pris prisonnier par
Vespasien - Titus succède à Vespasien en charge des armées
romaines - La lutte interne à Jérusalem - Les cruautés des
«tyrans» - La dernière Pâque - La famine, le sang et le feu -
Souffrances indescriptibles - La prise de la ville et la dispersion
des Nation.

LA RETRAITE ÉTRANGE DE CESTIUS……………………………320

LES JOURS DE VENGEANCE………………………………………..322

VESPASIEN EST RAPPELÉ. TITUS EST EN CHARGE………..326

CHAPITRE XVI…………………………………………………………..334

Conclusion des commentaires

Edersheim sur Matthieu XXIV - Les Quatre Divisions de la


Prophétie - Le commencement des douleurs - Un Contraste Fort et

16
Lumineux - Les Deux Paraboles Illustratives: Le Figuier et
l'Homme faisant Un Voyage Lointain - Signes dans le Soleil, la
Lune et les Etoiles - Les Temps des Gentils.

LE COMMENCEMENT DES DOULEURS…………………………..337

UN CONTRASTE ILLUMINANT………………………………………339

SIGNES DANS LE SOLEIL, LA LUNE ET LES ÉTOILES………344

APPENDICES……………………………………………………………..354

17
18
AVANT-PROPOS

Une réfutation du dispensationalisme

"Les écrits et les discours sur la prophétie excitent toujours


l'intérêt, parce qu'ils font appel à l'élément de curiosité qui
prédomine dans la nature humaine, mais ces écrits et ces
discours ne sont utiles que dans la mesure où ils interprètent
correctement l'Écriture. D'un autre côté, les écrivains sur des
thèmes prophétiques sont constamment tentés de se livrer à des
conjectures et à des spéculations, et même à des envolées
d'imagination: on a beaucoup parlé d'interprétation de la
prophétie qui n'a pas été prouvée, mais ne peut être réfutée sauf,
comme dans les cas où des dates ont été fixées pour la venue du
Christ, par l'événement lui-même.

Philip Mauro a écrit ces mots juste après le tournant du siècle. À


cette époque, la populaire et dangereuse Scofield Reference Bible
(Bible Scofield) venait d'apparaître sur le marché du livre chrétien
avec sa prétention de restaurer la «vérité dispensatrice» à l'Église,
donnant naissance à la Grande Apostasie. Avec beaucoup
d'habileté et de lisibilité, le travail de Mauro répudie avec justesse
la «théorie des parenthèses» qui a été perpétuée de nos jours par
les écrivains dispensationalistes modernes sur la prophétie et
pose les bases de l'enseignement biblique concernant le destin de
la nation d'Israël.

Les livres de Philip Mauro sont nécessaires à toute la chrétienté


moderne qui s'est égarée suite aux faux enseignements de Darby
et de Scofield. Ils sont une grande bénédiction et une instruction

19
saine et compétente du sujet qui ne manqueront pas d'en éclairer
un grand nombre.

La présentation suivante de la théologie des alliances est d’un


point de vue calviniste et une réfutation du dispensationalisme
grandement nécessaire de nos jours, c’est pourquoi nous prenons
la peine de le relayer dans le contexte de cette étude.

Qu’est-ce que le dispensationalisme ?

C’est un courant d’interprétation qui divise l’histoire biblique du


salut en plusieurs périodes, qui sont nommées dispensations, ou
économies. Le dispensationalisme s’est développé progressivement
à partir du XVIIème siècle avec les précurseurs protestants, Pierre
Poiret (L’Économie divine, 1687), John Edwards (A Complete
History or Survey of All the Dispensation, 1699) et Isaac Watts
(The Harmony of All the Religions which God ever Prescribed to
Men and all its Dispensations towards them). Puis John Nelson
Darby (1800-1882) a systématisé et répandu le schéma
dispensationaliste dans les milieux évangéliques. Il établissait un
modèle de sept dispensations distinctes:

1ère Dispensation — De l’état paradisiaque au déluge; 2ème


Dispensation — Noé; 3ème Dispensation — Abraham; 4ème
Dispensation — Israël A. Sous la loi, — B. Sous le sacerdoce, — C.
Sous les rois; 5ème Dispensation — Les Gentils; 6ème
Dispensation — L’Esprit; 7ème Dispensation — Le Millénium.

Par la suite, Cyrus Scofield avec sa Bible assortie de


commentaires, ayant repris le schéma de Watts, a contribué
20
grandement à populariser la vision dispensationaliste (5), au point
qu’elle a presque supplanté l’explication théologique de l’Alliance
chez les descendants des Réveils évangéliques. Voici son modèle:

1ère Dispensation — L’homme innocent (Eden); 2ème


Dispensation — L’homme sous la Conscience (jusqu’au Déluge);
3ème Dispensation — L’homme détenteur de l’autorité sur la terre
(descendance de Noé); 4ème Dispensation — L’homme sous la
Promesse (les patriarches); 5ème Dispensation — L’homme sous la
Loi (alliance de la loi); 6ème Dispensation — L’homme sous la
Grâce (temps de l’Église, quoique Scofield ne la mentionne pas
expressément); 7ème Dispensation — L’homme sous le règne
personnel de Christ (millénium et dernière révolte).

Scofield note: «Chacune de ces dispensations peut être considérée


comme une nouvelle mise à l’épreuve de l’homme naturel, mais
chacune se termine par le jugement, manifestant l’échec complet
de l’homme naturel dans chaque dispensation. Cinq de ces
dispensations, ou périodes de temps, sont déjà achevées; nous
vivons dans la sixième, probablement vers sa fin, et nous avons
devant nous la septième et dernière, le millénium».

Une dispensation donc est estimée être une période spéciale de


temps initiée par une révélation supplémentaire de Dieu,
impliquant une responsabilité humaine supplémentaire (6)
d’obéissance et de fidélité et dont le déroulement manifeste la
faillite inexorable de l’homme envers les engagements que Dieu
aurait contractés pour lui. Il s’ensuit donc que face à cet échec –
prévu ? – le Tout-Puissant serait dans l’obligation de manifester sa
gloire en décrétant un jugement sur l’infidélité qui mettra fin à la
dispensation en cours. Mais, et on le trouve surtout dans le
21
courant darbyste, il y a toujours un Reste fidèle, un Résidu qui ne
s’est pas corrompu et à cause (ou envers) qui Dieu inaugure une
nouvelle dispensation qui sera elle aussi à son tour vouée à
l’échec, et ainsi jusqu’au jour de la fin de toutes choses ! Le
dispensationalisme dépeint donc une suite de tableaux
historiques où l’homme échoue immanquablement dans le test de
sa responsabilité, et où Dieu est seul glorifié au final. Dans cette
vision, l’Éternel en donnant une mission dont il saurait à l’avance
qu’elle ne pourrait être satisfaite, ferait passer la démonstration
évidente de sa propre gloire au-dessus de son dessein de grâce
envers sa créature déchue, ce que les dispensationalistes eux-
mêmes revendiquent: «Pour le théologien de l’alliance, bien que la
gloire de Dieu joue un grand rôle dans sa théologie, le dessein de
Dieu vise surtout le salut des hommes. En revanche, pour le
dispensationaliste le dessein de Dieu est sa propre gloire» (7).

Il semblerait bien que ceux-ci ignorent que la gloire de Dieu est


manifestée au travers de son dessein salvateur envers le peuple
qu’il s’est élu de toute éternité, comme le dit si bien la confession
de foi de Wesminster: «Avant que ne soit posé le fondement du
monde, Dieu a choisi en Christ, selon son dessein éternel et
immuable, et selon le conseil secret et le bon plaisir de sa volonté,
les êtres humains prédestinés à la vie et à la gloire éternelle. Il l’a
fait par sa seule et pure grâce, par amour, et non par une
considération préalable de leur foi, ou de leurs bonnes actions, ou
de leur persévérance, ou de quelque autre condition ou cause que
ce soit; le tout à la louange de sa grâce glorieuse. Comme Dieu a
désigné les élus pour la gloire, il en a aussi, selon le dessein
éternel et très libre de sa volonté, pré-ordonné tous les moyens
nécessaires. C’est ainsi que les élus, déchus en Adam, sont
rachetés par le Christ, et appelés efficacement à la foi en Christ
par son Esprit qui agit au temps convenable. Ils sont justifiés,
22
adoptés, sanctifiés, et gardés par son pouvoir, au moyen de la foi,
en vue du salut. Il n’est d’autres rachetés par Christ, efficacement
appelés, justifiés, adoptés, sanctifiés et sauvés, que les élus (8)».

Déjà à la fin du XVIIème siècle, les rédacteurs de la Formule du


consensus helvétique (1675) mettaient en garde au canon 25:
«Nous condamnons donc la doctrine de ceux qui croient nous
étaler trois alliances entièrement distinctes les unes des autres,
l’alliance naturelle, l’alliance légale et l’alliance de l’Évangile. Ils
s’embarrassent si fort en pensant les expliquer, et en voulant
déterminer la différence qu’il y a entre elles, qu’ils répandent une
grande obscurité sur ce qu’il y a de plus important dans les
vérités de la religion. Ils ne se font aucun scrupule de parler avec
trop de relâchement de la nécessité qu’il y avait, sous le Vieux
Testament, de connaître Jésus-Christ, de croire en lui, de se
reposer sur sa satisfaction et de mettre de la confiance en la très
sainte Trinité. La manière dont ils traitent la théologie nous paraît
fort dangereuse».

Les faux prophètes du dispensationalisme

La secte des Frères Darbyste, connue aussi sous l'ancien nom de


Piétistes, est néanmoins une présence réelle qui contribue à
l'apostasie rampante de nos jours. Ils sont surtout reconnu
comme les promoteurs de l'hérésie dangereuse du Prémill-
Dispensationalisme dont ils en sont la source. Il est généralement
admis que la première assemblée de frères s’est formée à Dublin
en 1827. Un petit groupe de croyants, quelque peu déçus de la
tiédeur de l’Église nationale (anglicane) se réunit là, dans la
maison de l’un d’eux pour lire la Bible et prier, mais aussi pour
partager la Sainte Cène. On connaît le nom de quatre d’entre eux
23
(même si l’histoire les a un peu oubliés, et les darbystes aussi): -
Deux étudiants en théologie âgés d’une trentaine d’années:
Antony Groves et John-Gifford Bellett -Edward Cronin chez qui ils
se réunissent et un dénommé Francis Hutchinson. Mais cette
réunion de Dublin n’est que la partie visible de l’iceberg: Pour
comprendre leur origine, regardons ce que le Centre de
Consultation sur les Nouvelles Religions nous dit sur eux:
«Assemblées de Frères ou Assemblées Évangéliques ou Frères de
Plymouth. Mouvement de réveil à saveur millénariste, issu de
l’Église Anglicane par son fondateur, John Nelson Darby, pasteur
anglican (1800-1882). Les fidèles récusent l'appellation de
«Darbystes» et ne veulent être que des «Frères». A l'origine, des
groupes de «Frères», se forment en 1825 au Royaume-Uni autour
d'une lecture assidue de la Bible et spécialement des prophéties,
en rupture avec les églises officielles jugées affadies. En 1828,
Darby dénonce plus fortement encore la collusion entre son église
et l’État, et devient un prédicateur ambulant des «communautés
libres» qui surgissent en Europe et en Amérique. Il annonce la
proche fin du monde et rassemble le petit troupeau des vrais
fidèles. Mais en 1848 son refus intransigeant de toute
collaboration avec les autres confessions fait éclater le mouvement
en Frères «étroits» et «larges» (ouverts au autres chrétiens).»

La question de la succession apostolique a provoqué divers


mouvements au sein de cette secte, dans la première moitié du
19" siècle. Pour Darby (1800-1882), cette succession s'est perdue
dès les temps apostoliques. Depuis le Ie siècle, il n'y a plus
d'Église visible selon lui. Dieu ne rétablissant jamais ce qui est
ruiné, toute organisation ecclésiastique est contraire à la pensée
de Dieu. Les chrétiens doivent sortir de leurs diverses églises et se
réunir, sans s'organiser, autour de la Table du Seigneur, en
attendant son retour. Une assemblée importante, à Plymouth,
adopta ses idées. Les membres s'appelaient Frères. Tous peuvent

24
prendre part au culte, qui n'est présidé par personne; mais les
femmes ne peuvent y prendre la parole.

Darby pratiquait un système d'excommunication très rigide. Les


assemblées des Frères ne reconnaissent pas de ministère pastoral
institué, l'autorité étant dévolue aux "Frères". Le culte consiste en
prières spontanées, cantiques et célébration de la cène réservée
strictement aux membres, les visiteurs devant présenter une lettre
de recommandation de leur assemblée. Le darbysme prône une
interprétation littérale de la Bible, le rigorisme moral, le refus du
contact avec d'autres églises et l'abstention d'engagement
politique. En ce qui concerne l'avenir de l'Église et
l'accomplissement des prophéties bibliques, les Frères adhèrent à
un ensemble d'enseignements connus sous le nom de
dispensationalisme. Quelques Frères, entre autres George Muller,
de Bristol, se séparèrent de lui, prenant le nom de Frères Larges.
Une faction s'assembla avec Irving (1792-1834), un complice de
Darby, pour renforcir les rangs des Irvingiens. Un des points
saillants dans la vie de Darby est qu'il produisit sa propre
traduction de la Bible dans laquelle il fit un grand nombre d'écarts
en y changeant plusieurs mots (le mot adoration ne s'y trouve
plus, ce qui fait que Jésus n'est plus adoré, et il changea aussi le
mot église sans aucune justification). Les grands Réformateurs
comme Luther, Calvin, et Bèze ont tous travaillé à produire une
traduction intégrale juste et précise des Textes Originaux. Mais
Darby ne fut pas un Réformateur, mais plutôt un «Déformateur»
apostat qui abandonna le Texte Reçu des Réformateurs pour se
prostituer à un texte falsifié qui provient des Codex Vaticanus et
Sinaiticus. Cette version se vante dans sa Préface d'avoir
abandonné le Texte Reçu des Réformateurs dès sa première
édition du Nouveau Testament, publié en 1859, et plus
complètement dans celles de 1872, 1875, 1878, ainsi que dans
25
l'édition actuelle. Elle affirme que son Nouveau Testament est
basé sur "la découverte de nombreux manuscrits, dont plusieurs
fort anciens"; et elle se moque "des personnes qui craignaient que
la foi ne fût ébranlée" par sa traîtrise, accusant même subtilement
les Réformateurs "d'incurie et de présomption". Les manuscrits les
plus anciens, dont elle parle dans sa Préface, correspondent au
Codex Vaticanus, et principalement au Codex Sinaiticus
découvert par A.F.C. Tishendorf dans les ordures du Couvent de
Sainte-Catherine au Mont Sinaï entre 1844 et 1859,
correspondant précisément à la date que les traducteurs de la
Darby ont abandonné le Texte Reçu pour se prostituer à des
manuscrits défectueux et corrompus. Les Frères Darbystes se
servent donc d'une Bible Catholique pour propager leurs hérésies,
et même là une Bible Catholique falsifiée.

L'Enlèvement Secret

La fausse doctrine de l’Enlèvement Secret fut introduite par


Edward Irving qui a fondé l’Église Catholique Apostolique en
1832. On l’a destitué de l’enseignement à la chaire de prédicateur
en 1832 et on l’a privé de la dignité de prêtre dans l’Église
d’Écosse en 1833. On l’a expulsé de l’Église d’Écosse à cause de
son traité où il a fait la conclusion que Christ possédait la nature
humaine déchue. Il a enseigné qu’une grande tribulation devait se
passer entre la résurrection des hommes justes et l’Enlèvement
des Saints et le renversement de Satan suivant par le règne
millénaire de Christ. Depuis, beaucoup de variantes du sujet de
l’enlèvement ont surgi, cependant leur base reste le même. Les
deux prédicateurs de l’enlèvement de la prétribulation, J.N. Darby
et Irving, ont eu une influence considérable. La doctrine d’Irving
de l’Enlèvement Secret se trouve être originaire de la vision spirite
de Margarette McDonald au mois de mars, 1830, quand elle a
26
parlé, étant en transe, de sa vision de l’avènement de Christ.
C’était une occasion hystérique qui a pris la forme d'une rumeur
et plus tard, elle est devenue une doctrine qui ne se base
nullement sur le texte de la Bible. Cette doctrine diabolique a
pénétré dans la Confrérie de Plymouth à l’aide de John Nelson
Darby (1800–1882) qui l’a introduit dans l’interprétation
prophétique générale. Cette théorie, donc, ne se fonde que sur le
délire hystérique d’une jeune femme qui est tombée en transe au
mois de mars, 1830, au temps où des visions occultes pareilles
étaient à la mode. On nomme Darby le père du
Dispensationalisme moderne, c’est pourquoi il est juste de
l’accuser de la propagation de ce non-sens dangereux. On l’a élevé
à une dignité de diacre à l’Église d’Angleterre en 1825, mais à
cause de la liturgie fondamentale du clergé anglican à ce temps-là,
lui et d’autres croyants désenchantés, se sont réunis et ont formé
un mouvement neuf à Dublin, tout en faisant Plymouth leur
centre, et c’est donc pourquoi ils sont devenus connus comme
Confrérie de Plymouth. C’est par ce mouvement que Darby a
propagé les doctrines d’Irving qui se fondait sur les visions
occultes de madame McDonald. (Voir: La fausse doctrine de
l'enlèvement et du retour de Jésus).

Le dispensationalisme en tant que système herméneutique fut


développé par John N. Darby et ses amis vers les années 1830 au
Royaume-Uni. John Darby fut l'un des principaux personnages du
mouvement appelé «Frères de Plymouth » (Plymouth Brethern). En
France, on les appela «Darbystes», un nom qu'ils rejettent. Les
Frères se sont éventuellement divisés en deux grands groupes:
«Frères étroits» (Darbystes) et «Frères larges» (ceux-ci ressemblent
davantage aux Baptistes). Des conférences pour les études
prophétiques étaient organisées entre 1831-33 dans le château
connu sous le nom de Powerscourt Castle, et plus tard, elles
27
étaient tenues à Dublin jusqu'en 1836. Darby avec d'autres frères
assistèrent à ces conférences où Darby joua un rôle très
important. Ce fut ici qu'on entendit parler pour la première fois de
l'enlèvement de l'Église avant la «tribulation» (Mat. 24:29). On
enseigna aussi que la 70e semaine prophétique de Daniel,
chapitre neuf, verrait son accomplissement après l'enlèvement de
l'Église. Beaucoup d'évangéliques de diverses confessions suivent
cette méthode qui fut ensuite vulgarisée par son incorporation
dans les notes de la Bible de Scofield et plus tard par la Ryrie
Study Bible. Au travers de leurs missionnaires et de leurs bibles
falsifiées, cette façon de voir fut disséminée dans des pays de
mission: l'Europe, l'Amérique latine, l'Afrique, etc. Les
dispensationalistes interprètent Dan. 9:27 en disant que "celui qui
confirmera l'alliance et fera cesser le sacrifice et l'oblation" est
l'Antichrist qui, selon eux, fera une alliance de sept ans avec
Israël. Mais en vérité, la personne d'importance dans toute cette
prophétie des 70 semaines de Daniel est le Christ et non
l'Antichrist des délires de névrosés. Le Seigneur Jésus-Christ est
celui qui a été désigné pour faire la propitiation pour l'iniquité
(Dan. 9:24), qui fit cesser la valeur du sacrifice dans le Temple par
son propre sacrifice sur la croix, et qui a établi une nouvelle
alliance en son sang (Dan. 9:27). Les dispensationalistes
s'attaquent donc au sacrifice de la croix qu'ils attribuent à Satan
par leur fausse interprétation, et se retranchent eux-mêmes de la
grâce qui nous y est accordée gratuitement.

Perversion doctrinales de C.I. Scofield

Cette perversion doctrinale des Darbystes exerça une grande


influence sur Cyrus Ingerson Scofield (1843-1921). Scofield a
même fait l’éloge de Darby comme un savant de la profondeur la
plus grande de son temps. (Dr C I Scofield's Question Box, p 93).
28
Par la production de l’ouvrage de référence de Scofield et,
particulièrement, par ses remarques concernant la prophétie, il a
contribué à la perpétuation d’une doctrine de perversion qui
renverse le Royaume de Dieu et qui fait du tort considérable. En
France, la Bible Scofield fit son apparition en 1975 lorsque la
Maison de la Bible (Genève) lança une nouvelle édition de la
version dénaturée de Louis Segond, laquelle incorporait ce
système interprétatif. Les soixante-dix semaines prophétiques,
Daniel 9:24-27, sont expliquées dans la Bible Scofield, pages 962-
963. Soixante-neuf semaines sont comptés jusqu'à la
manifestation du Messie et sa mort, lorsque la prophétie en
indique soixante-dix. Après cela, l'horloge chronologique (quant à
Israël) est interrompue et alors s'ouvre une parenthèse imaginaire
dans le temps. C'est dans cette parenthèse ou laps de temps que
Dieu appellent les membres de l'Église. Lorsque Jésus reviendra la
seconde fois, Il enlèvera son Église de la terre pour qu'elle soit
avec Lui dans le ciel.

Les notes dans la Bible Scofield sont tellement dangereuses que


nous devons inclure ici la mise en garde du pasteur Kayayan,
ancien directeur de Perspectives Réformées: "J'aimerais ouvrir une
parenthèse concernant les versions de la Bible, plus
particulièrement sur certaines versions récentes. En effet, depuis
peu, le marché est inondé de traduction, de versions, de
paraphrases, de Bibles annotées, de Bibles illustrées et d'autres
séduisants imprimés qui est à mon avis, la confusion qui règne
actuellement au sujet de la Bible... J'avoue que je m'inquiète de
cette prolifération de Bibles, qui me rappellent les valises à
double-fond des fraudeurs passant par les douanes! Je
n'insisterai pas longuement sur l'inutilité des paraphrases dites
vivantes ou modernes de la Bible. Rien de plus dangereux pour la
Parole de Dieu que celles-ci. Des versions modernes dans toutes
29
les langues, comportent des notes théologiques et dogmatiques
propres à obscurcir le sens de la Bible et à égarer le lecteur. J'en
connais une qui vient d'être traduite de l'anglais en français (la
Bible Scofield), et qui remporte un effarant succès de librairie. Je
dirai à son sujet que ses notes marginales ne sont rien moins
qu'une cinquième colonne théologique introduite dans la Bible et
capable de désintégrer tout l'Évangile... Je ne saurai mettre assez
en garde mes lecteurs contre les abus des versions truquées et
des paraphrases ingénieuses qui altèrent totalement les sens de la
Bible sous prétexte d'en rendre l'interprétation aisée et la lecture
moins rebutante''.

Les Jésuites source du Futurisme

Les études des partisans de l’enlèvement varient à propos de


l'identité de l'Antichrist. D’après celles-ci, l'Antichrist est un athée
ou un incroyant ou bien un apostat juif. Ces commentaires sont
injustes. Ces études prennent source des prophètes d’église du
moyen âge et c’est une ruse erronée pour détourner l’attention de
sa source réelle. Les arguments pour l’identification juste du Pape
comme l'Antichrist du temps de la Réformation sont devenus si
intenses que le Cinquième Conseil de Latran a pris une résolution
défendant d’écrire des ouvrages ou prêcher sur le sujet de
l'Antichrist. En prenant en considération le dommage causé à
l’Église Catholique par les Réformateurs Protestants sur le sujet
de l’identification du Pape comme l'Antichrist, une contre-
interprétation avait à paraître. Les théologiens de la Société de
Jésus (les Jésuites) ont produit cette contre-interprétation.
L’auteur de cette contre-interprétation était Francisco Ribéra
(1537-1591) de l’Espagne Salamanca qui publia un commentaire
de 500 pages tâchant de l’opposer aux études protestantes qui
présentaient le Pape comme l'Antichrist. Il devient le fondateur
30
logique de l’École Futuriste d’Interprétation (voyez aussi Encycl.
Brittannica, Edition 11, Vol.23, p.213, l’article Révélation pour
l’information détaillée de l’École Futuriste). Les doctrines de
Ribera ont été développées par Robert Bellaremine, cardinal
d’Italie, un controversiste Jésuite qui a noté qu’il n’y avait aucune
référence au pouvoir du pape en Daniel, Jean et Paul et que leurs
prophéties et leurs études se rapportaient à un Antichrist à venir,
détournant ainsi les yeux des Protestants contre la Papauté.
Joseph Zacchello, un ex-prêtre catholique dit que “les jésuites
avaient l’intention de détourner l’attention des hommes et de leur
empêcher de comprendre la réalisation des prophéties concernant
l'Antichrist à l’Église Catholique et au Pape. Le jésuite Ribera a
développé un système futuriste d’après lequel l’Antichrist est
encore à venir.” En outre, il a ajouté “Les Protestants qui
partagent le système futuriste, font le plaisir du Pape et font le jeu
de Rome” (J. Zacchello Qui est l’Anté-Christ- cité par Woodrow).

Le Futurisme et les doctrines principales de l’enlèvement étaient


une doctrine de l’église catholique, jusqu’à ce que Samuel R.
Maitland (1792-1866), le Bibliothécaire de l’Archevêque de
Catenbury, soit devenu le premier Protestant qui admis
l’interprétation futuriste du Jésuite Ribera. Puis, Edward Irving
est venu se joindre à Ribera et ce fut lui qui a développé la
doctrine de l’enlèvement Secret. Miatland était un unioniste d’une
église anglicane qui gravitait vers le catholicisme et suivait avec
mépris les dures batailles où la Réformation remportait des
victoires. Au moyen de ses 50 ouvrages, cet homme a fait un
dommage irréparable à l’Église d’Angleterre ainsi qu’aux Églises
Réformées en général, et a contribué à cette propagande anti-
biblique jusqu’à ce qu’elle captive des millions d’hommes. Comme
nous le voyons dans l’histoire, cette doctrine est une pièce de la
propagande Jésuite incitée et soutenue par des apologistes comme
31
Maitland, Irving, Darby, Scofield, Estep, ainsi que par des auteurs
contemporains comme Hal Lindsey et plusieurs autres faux
prophètes de ce calibre. Un autre Jésuite du nom de Manuel de
Lacunza (1731-1801) écrivit sous le nom Juif de Juan Josafa
(Rabbi) Ben-Ezra, un livre intitulé «La Venue du Messie dans la
Gloire et la Majesté» pour obscurcir le fait que le Pape est
l'Antichrist. Le livre de Manuel de Lacunza (1731-1801) fut traduit
en Anglais par Edwar Irving. Luis De Alcazar, un autre Jésuite,
écrivit "L'Investigation du sens caché de l'Apocalypse". Son livre
devint la base du Prétérisme (voir The Catholic Origins of Furism
and Preterism).

Le dispensationnalisme se situe dans le courant eschatologique


pré-millénariste, mais il en est une déviation assez spéciale. Ceci
est dû à un a priori: vouloir à tout prix maintenir séparés, Israël,
l'Église et les nations. Voyez les notes à la page 1222 dans la Bible
Scofield, «retour de Christ concerne à la fois l'Église, Israël et les
nations». Cette fixation (erreur exégétique) les conduit à
commettre une erreur grave concernant l'avènement du Christ, ils
s'imaginent une venue secrète et invisible du Christ pour son
Église (le corps mystique du Christ). Cette venue (parousia) sera
suivie sept années et plus tard par un autre avènement du Christ
(l'epiphaneia et l'apocalypsis), lorsque le Christ se révélera au
monde. C'est en ce moment-là que le Christ jugera le monde,
sauvera la nation d'Israël et établira son règne millénaire sur le
trône de David. Les dispensationalistes, cherchant à harmoniser
les Écritures avec leur système, veulent nous faire croire qu'il y a
une seule venue du Christ mais, en deux étapes. Ces
fondamentalistes font fausse route pour quatre raisons évidentes:

1) En insistant sur Israël, l'Église perd sa place privilégiée.

32
2) L'Église ou l'Age de grâce est une période intercalée dans le
temps prophétique.

3) Ils se trompent au sujet du Royaume de Dieu, et d'ailleurs, le


situe, pour une grande part, dans le futur, et ce qui est dommage
dans un millénium fictif.

4) Leur interprétation de Daniel et de l'Apocalypse est faussée par


un exégèse trop littérale ainsi que par leur refus d'envisager les
chiffres de l'Apocalypse (douze tribus, 144 000, 42 mois, 1 000
ans) comme chiffres figuratifs, ce qui correspond à la structure de
ce livre.

Le faux fondement du Dispensationalisme

Au sens large, le terme "millénariste" caractérise les mouvements


religieux qui attendent une rédemption imminente et collective en
ce monde; on retrouve cette notion dans d'autres grandes
religions. Les fausses notions millénaristes attendent la venue
d'un Sauveur qui règnera sur la terre pour milles ans à partir de
Jérusalem et séduisent particulièrement les déshérités. Cette
doctrine raciste qui prêche un salut Sioniste, a séparé le
millénarisme dans la doctrine de l'Église chrétienne, mais les
sectes ou les hérétiques, Baptistes, Pentecôtistes, Charismatiques,
Frères, Adventistes et autres, l'ont souvent remis à leur
programme. Les dispensationalistes abordent l'Écriture en
présupposant que Dieu a un projet terrestre pour Israël, et un
projet céleste pour l'église. En un siècle, depuis que John Nelson
Darby a lancé l'idée que Dieu a deux desseins séparés dans
l'histoire, le dispensationalisme a connu une montée qui l'a rendu
populaire au sein du mouvement des croyants bibliques, pour
finalement se retrouver au centre du fondamentalisme. Pour
mieux voir la continuité des affinités doctrinales chez les partisans
33
du dispensationalisme, et pour mieux voir le rôle central de ce
pilier dans leur système, je présente une liste chronologique de
citations reliées à la théorie des deux desseins. On doit débuter
par John Darby, car l'enseignement trouvé dans ces citations n'a
jamais été énoncé de la sorte dans l'histoire avant 1827. C'est
donc une perversion de l'histoire que d'affirmer comme le fait le Dr
Ernest Pickering: "les principes du dispensationalisme" ne sont
pas "des nouveautés théologiques". Ce qui a sûrement été fait au
cours de l'histoire de l'église, c'est de diviser l'histoire du salut en
plusieurs régimes. Mais l'idée que Dieu a des desseins "séparés"
pour Israël et l'Église (telle que définie dans ces citations) est
vraiment une nouveauté et elle ne se trouve à nulle part dans les
écrits post-apostoliques. Pourtant, c'est l'enseignement sur lequel
se tient ou s'écroule le dispensationalisme. C'est toujours la
présupposition qui guide leur interprétation biblique. S'il s'agit
d'un enseignement erroné, tout le système s'écroule:

J.N.Darby: L'Église est en relation avec le Père, tandis que les


Juifs sont en relation avec Jéhovah... La nation juive n'entrera
jamais dans l'Église... L'Église est... une sorte de régime céleste,
pendant le rejet du peuple terrestre".

E.W.Bullinger: "Il s'en suit... que si nous faisons une lecture de ce


peuple et de ces principes de manière à les insérer dans la
dispensation actuelle, nous prenons ce que Dieu a dit aux pères
(c'est-à-dire à Israël) par les prophètes et nous le lisons comme si
cela s'adressait à nous et parlait de nous, dans la dispensation
actuelle. Cette procédure ne peut qu'aboutir à la confusion".

J.H.Brookes: "Si nous oublions la distinction entre un peuple


terrestre et un peuple céleste, ou si, autrement dit, nous perdons
de vue la vérité dispensationaliste… nous serons jetés dans une
confusion inextricable en essayant de comprendre les Écritures".

34
C.I.Scofield: "Alors, en comparant ce qui est dit dans l'Écriture à
propos d'Israël et de l'Église, nous trouvons que tout est
contraste: l'origine, l'appel, la promesse, le culte, les principes de
conduite et la destinée future".

L.S.Chafer: "Le dispensationaliste croit que tout au long des


siècles, Dieu poursuit deux buts distincts: l'un se rapporte à la
terre avec un peuple terrestre et des objectifs terrestres: le
judaïsme; l'autre se rapporte au ciel avec un peuple céleste et des
objectifs célestes: le christianisme".

John Walvoord: Ce qui est d'une importance primordiale pour


l'interprétation prémillénariste de l'Écriture, c'est la distinction
qu'apporte le Nouveau Testament entre le dessein de Dieu pour
l'Église et Son dessein pour la nation d'Israël" .

J.Dwight Pentecost: "L'Église et Israël sont deux groupes


distincts".

Ernest Pickering: "Le dispensationalisme les voit comme deux


différents corps de saints ayant chacun ses promesses, ses
responsabilités, et ses attentes".

Charles Ryrie: "Un dispensationnaliste maintient une distinction


entre Israël et l'Église . . . . L'Église est un corps distinct dans l'ère
actuelle, ayant des promesses et une destinée différentes de celles
d'Israël".

Sur ce fondement erroné s'est érigé un grand édifice de


mensonges et de duplicités. Ce premier principe est central et
constitutif. D'autres traits caractéristiques, tel que l'enlèvement,
se tiennent ou s'écroulent selon l'exactitude de ce principe
directeur. Or ce principe est contraire à la Parole de Dieu qui dit:
"Eph. 2:15,16: «Ayant détruit en sa chair l'inimitié, la loi des
35
préceptes, laquelle consistait en ordonnances; afin qu'il formât en
lui-même des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la
paix; Et qu'en détruisant lui-même l'inimitié, il réconciliât avec
Dieu, par la croix, les uns et les autres en un seul corps.»; Eph.
3:5,6 «Mystère qui n'a pas été manifesté aux enfants des hommes
dans les générations passées, comme il a été révélé maintenant,
par l'Esprit, à ses saints apôtres et aux prophètes; Savoir, que les
Gentils sont cohéritiers, et qu'ils font un même corps, et qu'ils
participent à sa promesse en Christ par l'Évangile» (voir: Israël est
l'Église). Ainsi s'écroule cette fausse doctrine sur le roc de la
Parole de Dieu. Il est étrange de voir qu'après avoir durant de
longs siècles été presque mise en oubli, la doctrine de l'enlèvement
de l'Église a bénéficié d'un intérêt renouvelé vers la moitié du 19°
siècle, à l'époque de la naissance du Sionisme (voir: Histoire
cachée du Sionisme ainsi que Les Khazars et Israel).

La raison d’être du dispensationalisme

Selon C. Ryrie, le dispensationalisme répond à trois nécessités: 1)


opérer des distinctions dans la Bible; 2) établir une philosophie de
l’Histoire; 3) employer une herméneutique cohérente.

Quant à une herméneutique cohérente (principes d’interprétation),


nous sommes d’accord, et nous traiterons ce point plus en détail.
Toutefois, opérer des distinctions dans la Bible doit être la
conséquence de l’enseignement de la Bible, et non un principe
préalable, comme le suggère le titre d’un ouvrage de Cyrus
Scofield: Découpant droit la Parole de Vérité. De même la
philosophie de l’histoire ne doit pas être un principe
d’interprétation, mais découler directement du message des
Saintes-Écritures. Car il convient de ne pas lire les Écritures dans
36
l’optique d’une interprétation particulière, mais d’être
humblement soumis à leur enseignement pour en recevoir les
vérités à partir desquelles nous pourrons formuler la juste
doctrine. C’est là ma première objection, une objection sur le
principe fondamental du dispensationalisme. Car si cette vision
découlait logiquement de l’enseignement biblique, pourquoi est-
elle apparue si tard dans l’histoire de l’Église ? Ni les pères de
l’Église, ni les Réformateurs ne l’ont partagée, et encore moins
soupçonnée… D’aucuns rétorquera qu’une doctrine peut être
ancienne et fausse et qu’une autre peut avoir été formulée
récemment et être juste. En effet, le christianisme biblique ne
partage pas les critères de Lérins (9), lesquels fondent la
pertinence d’une doctrine chrétienne sur son antiquité son
unanimité et son universalité. Néanmoins, on peut légitimement
s’étonner que le dispensationalisme, aussi important soit-il dans
l’esprit des tarés qui le professent – et ô combien ils y attachent de
l’importance, jusqu’à refuser d’œuvrer avec ceux qui ne le
partagent point – le dispensationalisme, donc, n’a jamais été
entrevu pendant les seize premiers siècles de l’ère chrétienne ! Dès
lors, il convient d’examiner sérieusement les fondements bibliques
qui sont allégués par ses zélateurs.

La Bible et les dispensations

La notion de dispensation est-elle biblique ? Question essentielle


puisque les dispensationalistes disent en discerner au moins
quatre, généralement sept et parfois huit. Dieu a-t-il divisé le
cours de l’histoire du salut en quantités de tronçons, telles les
rondelles d’un saucisson ? Si c’était le cas, on devrait pouvoir le
vérifier dans les Saintes Écritures, n’est-ce pas ?

37
La Bible Darby en Français n’utilise pas le terme dispensation,
mais celui d’administration, qui lui est préférable. Car, en effet, le
mot grec utilisé par le Nouveau Testament et traduit quelquefois
par dispensation, selon les versions, a le sens de gestion d’un
bien, d’une chose: – –
κονομία, nom féminin = administration, gestion; –
nom masculin = économe, administrateur, régisseur.
Étymologiquement, le terme procède de l’accolement de deux mots
κοs (la maison) et νόμος (loi, règle). L’économie est donc
la règle à appliquer dans la gestion domestique, et l’économe celui
qui s’emploie à cet exercice.

On le rencontre principalement dans les versets suivants (version


Ostervald révisée 1904): «Jésus disait aussi à ses disciples: Un
homme riche avait un économe qui fut accusé devant lui de lui
dissiper son bien. Et l’ayant fait venir il lui dit: Qu’est-ce que
j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration; car tu
ne pourras plus désormais administrer mon bien (Luc 16,1-2)».
Là, le contexte est très clair, il s’agit de gérer un bien: «Car si je
prêche l’évangile, je n’ai pas sujet de m’en glorifier, parce que la
nécessité m’en est imposée; et malheur à moi si je ne prêche pas
l’évangile ! Que si je le fais volontairement, j’en recevrai la
récompense; mais si je le fais à regret la dispensation ne laisse
pas de m’en être commise (1 Corinthiens 9,16-17)». Cette
dispensation confiée à Paul est une tâche, un ministère,
l’apostolat envers les Gentils. «Afin que quand les temps de la
dispensation de sa grâce seraient accomplis, il réunît toutes
choses en Christ, tant ce qui est dans les cieux, que ce qui est sur
la terre» (Éphésiens 1,10). Littéralement: Dans l’économie de la
plénitude des temps. Ici le mot temps (kairos) et le mot
dispensation (oikonomia) sont séparés, car ils ne sont pas de sens
identique. La dispensation n’est pas une période de temps mais
38
un mode d’action. «Car vous avez sans doute appris quelle est la
dispensation de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée pour vous»
(Éphésiens 3,2). Paul parle de la charge qu’il a reçue de Dieu
envers les Éphésiens: «Je me réjouis maintenant dans les
souffrances que j’endure pour vous, et j’achève de souffrir en ma
chair le reste des afflictions de Christ, pour son corps qui est
l’Église, de laquelle j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu
m’a donnée, de vous annoncer pleinement la parole de Dieu;
savoir, le mystère qui avait été caché dans tous les siècles et dans
tous les temps, mais qu’il a maintenant manifesté à ses saints»
(Colossiens 1,24-26). Encore une fois, l’Apôtre évoque son
ministère d’annonce de la Parole au sein de l’Église, mystère
dorénavant pleinement révélé.

Il ressort de tous ces passages compris au sens naturel qu’une


dispensation n’est pas une période de temps et d’épreuve de la
responsabilité humaine, mais une tâche à laquelle doit s’appliquer
celui qui l’a reçue en partage. Que celle-là dure un certain laps de
temps n’implique pas que l’administration de cette tâche soit une
période de temps. Ce sont deux notions différentes. Et jamais la
dispensation n’est identifiée à une quelconque alliance conclue
par Dieu. Par conséquent, comme l’ont fait remarquer nombre de
commentateurs, le dispensationalisme utilise le concept de
dispensation dans un sens autre que celui de la Bible. C’est là ma
seconde objection, et non la moindre !

Le littéralisme du dispensationalisme

«Prendre un texte au pied de la lettre conduit à reconnaître


l’existence de distinctions; ces distinctions conduisent ensuite à
reconnaître des dispensations. L’interprétation normale entraîne
39
la reconnaissance de distinctions claires entre certains mots,
concepts, peuples et régimes. En un mot, l’interprétation littérale
systématique s’avère le fondement même du dispensationalisme».
C’est par cette affirmation que C. Ryrie entend prouver la justesse
du dispensationalisme. Pour lui, l’interprétation littérale
systématique mène tout naturellement à la compréhension
dispensationaliste. Argument aussi simpliste que le littéralisme
qu’il confond avec l’interprétation littérale des Écritures. Et aussi
cette autre affirmation: «les dispensationalistes affirment utiliser le
principe de l’interprétation littérale de façon systématique dans
leur étude de toute la Bible tandis qu’à leurs yeux, les non-
dispensationalistes ne l’appliquent pas toujours. Ils reconnaissent
que ces derniers l’appliquent dans leur interprétation d’une
grande partie des Écritures, mais ils leur reprochent de recourir à
l’allégorie et à la spiritualisation dans l’interprétation des
prophéties».

L’allégorie et la spiritualisation seraient l’apanage des non-


dispensationalistes ? Mais alors que dire de cette abondante
littérature où tout l’Ancien Testament n’est commenté qu’en vertu
des allégories et parallèles établis avec le Nouveau Testament ? La
typologie, dans les commentaires de Darby et de ses
coreligionnaires, par exemple, y est développée à l’envi, et la vie
des personnages vétéro-testamentaires n’est décrite qu’au travers
des principes moraux pleinement dévoilés dans le Nouveau
Testament. Non pas que cela soit inexact, mais comment dès lors
revendiquer que les dispensationalistes affirment utiliser le
principe de l’interprétation littérale de façon systématique dans
leur étude de toute la Bible (10) ?

40
Le chrétien n’est pas appelé à prendre au pied de la lettre chaque
parole de la Bible sans référence à son contexte ni à son genre
littéraire. Mais c’est avec une intelligence renouvelée par l’Esprit
qu’il doit méditer les Écritures. L’image verbale, la parabole ou la
forme poétique de nombreux versets bibliques n’invitent pas
automatiquement à une compréhension au pied de la lettre !
Prenons par exemple les versets 13 et 17 du Psaume messianique
22: De nombreux taureaux m’environnent; les puissants taureaux
de Basan m’entourent… Car des chiens m’ont environné… Tous
les exégètes chrétiens voient dans ce psaume la description
prophétique des souffrances du Messie sur la Croix. Mais y avait-il
littéralement des taureaux et des chiens au pied de la croix ? Non,
bien-sûr, c’est une formulation imagée, et les dispensationalistes
en conviennent aussi. D’ailleurs, quand ils envisagent les septante
semaines de la prophétie de Daniel (chapitre 9), ils ne prennent
pas le mot semaine au pied de la lettre, mais lui attribuent la
valeur symbolique de sept années. Ils ne font donc pas une lecture
littérale de ce passage, pas plus que lorsque J. N. Darby interprète
la lettre aux sept églises dans l’Apocalypse comme le panorama
prophétique des sept époques successives dévolues à l’Église
professante (11). Nous avons donc la démonstration par l’exemple
que, si la lecture littérale de la Bible mène au dispensationalisme,
les dispensationalistes n’arrivent pas à cette compréhension en
appliquant rigoureusement ce principe, comme ils le
revendiquent… C’est pourquoi l’expression philosophie de
l’histoire est tout à fait adaptée au point de vue dispensationaliste.
Car nous ne trouvons dans les Écritures aucune notion de
dispensation en rapport avec une époque déterminée de mise à
l’épreuve et de jugement. Ce genre de distinctions dans le cours de
l’histoire du salut, que les Apôtres n’ont pas davantage connues et
enseignées, ne procèdent pas d’une méthode herméneutique
déductive, mais sont introduites par des commentateurs habiles
dans l’art de couper les cheveux en quatre. Le dispensationalisme
41
ne se déduit pas de l’enseignement de la Bible, il est une vision
qui lui est surimposée. Notre troisième objection est donc celle-ci:
Le dispensationalisme n’est pas fidèle au principe d’interprétation
littérale qu’il revendique appliquer en tout point des Saintes
Écritures. Il pratique aussi la lecture symbolique et allégorique
qu’il réprouve ouvertement. Par conséquent, sa défense sur ce
point est prise en défaut par ses pratiques herméneutiques
incohérentes.

Quelques caractéristiques du dispensationalisme

«La caractéristique primordiale de chaque dispensation est


l’économie divine et la responsabilité humaine révélée par Dieu
pour chacune. Une telle responsabilité constitue en elle-même
une mise à l’épreuve. La plupart des hommes échouent, et il en
résulte un jugement. Le dispensationalisme comporte deux
perspectives: un aspect transversal (parfois mal interprété comme
étant une suite de cycles, alors qu’il s’agit en réalité d’une spirale)
et un aspect longitudinal (mettant en valeur le progrès continuel
de la révélation et la persistance de certains principes à travers
des dispensations successives)» (12).

Cette citation nous force à considérer que le dispensationalisme


altère la conception biblique linéaire du temps. Au lieu de
présenter la continuité de la Grâce divine au sein d’une alliance
ayant eu plusieurs dispositions, il se figure un cours du temps
discontinu, une succession de cycles d’unions et de ruptures
entre Dieu et son peuple, de retour massif à la fidélité et
d’apostasies collectives (13). Aussi, l’Incarnation n’est plus
comprise seulement comme l’aboutissement de la prophétie
messianique; la Croix n’est plus estimée être le centre de l’histoire;
42
et la réalité de l’Église est ramenée à la fonction de simple
parenthèse dans le temps, en attendant la restauration de l’ancien
Israël. La vision dispensationaliste ne met pas l’accent sur
l’élection d’un peuple chargé de glorifier Dieu, comme dans la
conception réformée, mais sur l’attente eschatologique d’un reste
fidèle envers l’instauration du royaume millénaire et du jugement
final qui verra le Fils victorieux remettre toutes choses entre les
mains du Père. Les dispensationalistes insistent beaucoup sur
l’imminence du Retour de Christ – ce qui n’est pas faux – et sur le
retour des Juifs sur le devant de la scène pendant la grande
Tribulation, à la place des chrétiens qui auront été enlevés
auparavant. C’est eux dont ils font les destinataires du royaume
de mille ans que le Christ gouvernera ! L’Alliance de Grâce n’est
pas estimée à sa juste mesure, tandis que l’attente de l’Avènement
du second retour de Jésus-Christ dans un contexte d’apostasie
générale est le sujet central du discours dispensationaliste. Ce
déplacement de focus de la centralité de la Croix dans le plan
rédempteur divin, vers l’accomplissement final des prophéties non
encore réalisées, est accompagné d’un piétisme désincarné et d’un
désengagement du monde (14) et de ses problèmes. C’est ma
quatrième objection.

Israël et l’Église

On trouve chez Scofield: «Les communications de l’Éternel à Israël


en tant que nation, ont trait à la terre… Israël est composé
uniquement de descendants naturels d’Abraham… La relation
d’Israël avec Dieu est dans une relation d’alliance, tandis que
l’église est une relation par naissance… autant Israël est rattaché
aux choses temporelles et terrestres, autant l’Église est rattachée
aux choses spirituelles et célestes». «Conformément à Éph. 3:5-10,
l’Église n’est jamais mentionnée dans les prophéties de l’Ancien
43
Testament (elle était alors «un mystère caché en Dieu»). La
naissance de l’Église se trouve en Actes 2, et la fin de sa carrière
terrestre en 1 Thes. 4». «Dans les prophéties, la distinction entre
Israël et l’Église est éclatante. L’Église sera enlevée de la terre,
tandis qu’Israël restauré jouira de la puissance et de la splendeur
terrestres» (15). «La prémisse fondamentale du dispensationalisme
est l’idée selon laquelle le dessein de Dieu comporte deux buts: la
formation de deux peuples qui demeurent distincts pendant toute
l’éternité» (16).

Cette citation témoigne de la rupture d’avec ce que certains


nomment la théologie de la substitution (17). Selon les
dispensationalistes, Dieu aurait deux peuples et deux promesses,
une pour chacun d’eux. Les Juifs incrédules seraient l’Israël
terrestre, avec comme héritage le royaume, que Jésus-Christ leur
aurait offert et qu’ils auraient rejeté une première fois, mais qui
leur sera accordé lors de leur conversion massive pendant la
grande Tribulation. Leur héritage serait essentiellement terrestre,
leurs bénédictions seraient surtout matérielles. Puis l’Église –
L’Assemblée pour Darby, qui a la spécificité d’enseigner la
corruption généralisée de l’Église professante – est considérée
comme l’Israël céleste, avec des promesses et des bénédictions
essentiellement spirituelles et dont la vocation est de régner avec
Christ dans les lieux célestes. Les commentateurs, comme le déjà
cité J.N. Darby, ne cessent de soulever des subtilités qu’eux seuls
entendent dans le Nouveau Testament, distinguant tel
enseignement de Jésus de tel autre en ce que l’un ne s’adresserait
qu’aux Juifs, et l’autre qu’aux chrétiens. Ce qui est jugé à
caractère terrestre leur serait échu, et ce qui revêtirait un
caractère céleste, au contraire ne serait que l’apanage des païens
convertis. Ainsi le fameux Sermon sur la montagne, s’adresserait
principalement aux Juifs ! Ce qui a fait dire à Ladd: «Un système
44
qui refuse d’appliquer directement au chrétien ce grand passage
de l’enseignement de Jésus mérite d’être examiné avec une
attention particulière» (18). C’est ce à quoi nous nous appliquons,
avec bien d’autres.

Ma cinquième objection est la suivante: Dieu n’a élu qu’un seul


peuple de toute éternité. L’Église n’était pas l’application d’un plan
B en cas de refus de l’Israël terrestre (les Juifs). Mais le dessein
préétabli de Dieu était de faire entrer en son Alliance d’abord un
peuple, qu’il a formé lui-même, accomplissant la promesse donnée
aux patriarches de l’Ancienne Alliance, puis des gens de tous les
peuples sous la Nouvelle Alliance inaugurée en Jésus-Christ, vrai
Dieu et vrai homme, venu en chair au sein du peuple de Dieu de
l’Ancien Testament.

L’Église et le Royaume

Dans cet article, il a déjà été mentionné que le dispensationalisme


dissocie le Royaume de l’Église. Comme dans plusieurs autres
vérités bibliques, pour le dispensationalisme deux mots différents
ne peuvent désigner que deux notions différentes, car il ne saisit
pas la manière d’expression hébraïque, riche en images et en
figures de style. Faut-il rappeler que même les rédacteurs du
Nouveau Testament, quoi qu’ayant écrit en Grec de la Koiné, sont
tellement pétris de leur culture d’origine, que cela se ressent
jusque dans leur manière d’écrire ? Or c’est le problème du
littéralisme, de ne pouvoir appréhender la juste signification des
tournures et richesses linguistiques bibliques, parce que partant
d’un principe d’interprétation étroit et adapté à nos langues
modernes occidentales, mais non aux langues proche-orientales.
La manière qu’ils ont de découper l’Écriture, de faire des
45
distinctions rigoristes à partir de différents mots employés
désignant pourtant une même chose, la façon qu’ils ont encore
d’adresser artificiellement tel ou tel discours du Christ à telle ou
telle catégorie de personnes ne convient pas au lecteur fidèle qui
entend méditer la Parole de Dieu en respectant son unité.

C. Ryrie déplore que "les amillénaristes et les prémillénaristes de


l’Alliance s’accordent pour nier que Jésus offrit le Royaume
davidique au cours de son ministère terrestre et pour affirmer
qu’il offrit un Royaume spirituel dont la condition d’entrée, d’après
Allis, était la repentance et la nouvelle naissance". Il cite Ladd et
Berkhof à l’appui de ses dires, avec lesquels nous sommes
d’accord: «Jésus n’offrit pas aux Juifs le Royaume terrestre, pas
plus qu’il ne se présenta à eux comme leur glorieux Roi terrestre…
Le Royaume de Dieu devait d’abord venir dans un sens spirituel,
car le Roi-Sauveur vint dans l’humilité pour souffrir et pour
mourir, afin de vaincre Satan et d’introduire dans le Royaume de
Dieu une foule de personnes rachetées du royaume de Satan et du
péché. Par la suite, le Royaume doit être manifesté en puissance
et en gloire lorsque le Roi reviendra pour juger et pour régner»
(19).

«Fait remarquable, le Nouveau Testament – qui constitue


l’accomplissement de l’Ancien – ne contient strictement aucune
indication du rétablissement par Jésus de la théocratie de l’Ancien
Testament [sic !!!]. En revanche il contient de nombreuses
indications de l’accomplissement spirituel des promesses données
à Israël » (20).

46
Ryrie, quant à lui, déclare que les dispensationalistes nient "l’idée
que l’Église, le Corps de Christ, constitue aujourd’hui le Royaume
promis à David". Pourtant l’Écriture mentionne ce royaume ouvert
aux disciples du Christ. Dans les versets ci-après, un seul et
même mot grec du Texte Reçu est traduit par règne, royaume:
βασιλεία. C’est pourquoi, les commentateurs dispensationalistes
font des distinctions avec les différents compléments du même
nom: royaume (règne) de Dieu, des cieux, éternel(21). De même
avec le mot évangile; quand ils lisent évangile éternel, ils ne
comprennent pas qu’il s’agit de l’évangile unique de Jésus-Christ,
mais y voient un autre évangile: le message de repentance qui se
fera entendre aux et par les Juifs lors de la grande Tribulation
sous le règne de l’Antéchrist. Cependant, ce n’est pas ce que nous
lisons dans le Nouveau Testament, quand nous rattachons
simplement ces passages, non à une vision pré-établie, mais à
leur contexte immédiat.

«Jésus allait par toute la Galilée, enseignant dans leurs


synagogues, prêchant l’évangile du règne de Dieu, et guérissant
toutes sortes de maladies et toutes sortes de langueurs parmi le
peuple (Matthieu 4,23)». Ici, le qualificatif de Dieu ne fait pas
partie du Texte Reçu mais a été rajouté par le traducteur pour la
compréhension (ce qu’il n’aurait pas eu besoin de faire en utilisant
le mot royaume). Tous ceux qui me disent: «Seigneur ! Seigneur !
n’entreront pas tous au royaume des cieux; mais celui-là
seulement qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux
(Matthieu 7,21)». Celui-là… le singulier indique que la promesse
est individuelle et ne se rattache donc pas à une entité nationale
comme celle des Juifs de l’époque du Christ. «Aussi je vous dis
que plusieurs viendront d’Orient et d’Occident, et seront à table
au royaume des cieux, avec Abraham, Isaac et Jacob. Et les
enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors; il y
47
aura là des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 8,11-
12)». Dans ce verset, il y a en effet une distinction entre ceux des
nations qui partageront la promesse du royaume avec les
premiers récipiendaires de cette même promesse: les patriarches,
et la postérité naturelle de ces mêmes patriarches, à savoir les
Juifs incroyants, qui n’y auront pas part. Sans le mentionner
ouvertement Jésus-Christ envisage une postérité spirituelle
internationale, et la rattache au royaume. «Alors les disciples,
s’étant approchés, lui dirent: Pourquoi leur parles-tu par des
similitudes ? Il répondit, et leur dit: Parce qu’il vous est donné de
connaître les mystères du royaume des cieux; mais cela ne leur
est point donné (Matthieu 13,10-11)». Là, il n’y a aucune
équivoque, la vérité sur le royaume s’adresse aux disciples du
Christ, et pas seulement aux Juifs convertis, mais aussi à ceux
des nations appelés au salut, comme en témoigne le verset
suivant: «C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous
sera ôté, et qu’il sera donné à une nation qui en rendra les fruits
(Matthieu 21,43)»; «En vérité, en vérité je te dis que si un homme
ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3,3)»;
«Jésus répondit: Mon règne n’est pas de ce monde. Si mon règne
était de ce monde, mes gens combattraient, afin que je ne fusse
pas livré aux Juifs; mais maintenant mon règne n’est point d’ici-
bas. Alors Pilate lui dit: Tu es donc roi ? Jésus répondit: Tu le dis:
je suis roi; je suis né pour cela, et je suis venu dans le monde
pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est pour la vérité
écoute ma voix (Jean 18,36-37)». Les deux versets précédents
mettent en évidence la nature spirituelle et céleste du royaume,
auquel seuls les régénérés sont conviés.

Même les dispensationalistes affirment que la régénération


(nouvelle-naissance) est la caractéristique des chrétiens formant
l’Église. Quant aux Juifs dont ils disent qu’ils se convertiront
48
massivement après la dispensation de la Grâce, ils ne parlent
nullement de nouvelle naissance à leur sujet, puisque c’est un
peuple terrestre censé avoir une espérance et des promesses
terrestres, et que la nouvelle-naissance est une réalité spirituelle.
Si les dispensationalistes considèrent la vérité énoncée par Jésus
dans ces passages de l’évangile de Jean, ils sont obligés
d’imaginer qu’il parle d’un autre genre de royaume. Et c’est ce
qu’ils font en distinguant un royaume céleste et un royaume
terrestre, alors que l’Écriture ne dit pas cela. «Et maintenant je
sais qu’aucun de vous tous, parmi lesquels j’ai passé en prêchant
le royaume de Dieu, ne verra plus mon visage (Actes 20,25)». Paul
n’a prêché qu’un seul évangile, celui de Jésus-Christ crucifié,
disait-il aux Corinthiens (2,2), et à Éphèse, il dit qu’il a prêché le
royaume de Dieu… N’était-ce pas à d’anciens païens désormais
convertis ? Le royaume de Dieu s’adresse donc à l’Église ! «Vous
exhortant, vous consolant, et vous conjurant de vous conduire
d’une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à
sa gloire (1 Thessaloniciens 2,12)»; «C’est pourquoi, mes frères,
étudiez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre
élection, car en faisant cela vous ne broncherez jamais; et par ce
moyen l’entrée au royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ vous sera pleinement accordée (2 Pierre 1,10-11)». Le
royaume éternel, encore là, est la part des chrétiens, lesquels ne
sont plus considérés comme Grecs, Juifs, hommes, femmes, libres
ou serviteurs, mais comme le peuple unique du Dieu unique ! «À
celui qui nous a aimés, et qui nous a lavés de nos péchés par son
sang, et qui nous a faits rois et sacrificateurs de Dieu, son Père; à
lui soient la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen !
(Apocalypse 1,6)». La Bible ne parle que d’une seule sorte de
royaume, et non de deux, car Dieu est unique et sa volonté de
salut ne s’exerce qu’au travers de la foi en son Fils. La part des
incrédules, quand bien même ils seraient Juifs, est d’être jetés en
Enfer, loin du lieu où le Roi des rois accueillera les siens, lesquels
49
il s’est élu de toute éternité, à la louange de sa Gloire
incommensurable.

La sixième objection est donc que l’Écriture Sainte, correctement


interprétée, nous montre que le royaume n’est pas la promesse
faite aux Juifs en vue de leur future restauration, mais s’adresse
pleinement aux membres de l’Église, c'est à dire aux élus ou
enfants de la promesse. Ce qui nous indique aussi que la nation
d'Israël supposément restaurée en 1948 est un faux Israël, une
contrefaçon politique du mouvement Sioniste qui a rétablis
l'ancien empire de Khazarie sous le nom d'Israël (voir: Les Khazars
et Israël).

La relation entre l’Église et la postérité d’Abraham

«La foi et la justification sont des questions personnelles et


individuelles, et l’appartenance à la postérité spirituelle
d’Abraham est également une question personnelle et individuelle
sans rapport avec sa race. La postérité spirituelle d’Abraham ne
constitue pas Israël, car Abraham est physiquement le père de la
nation d’Israël tandis qu’il est le père spirituel des croyants de
toutes les nations, y compris de la nation juive. Ainsi tous les
croyants qui composent l’Église ne constituent pas l’Israël
spirituel, mais seulement ceux physiquement descendus
d’Abraham » (22).

Cette affirmation est erronée, reposant sur une comparaison


biaisée. Tout d’abord attention de ne pas identifier directement
Israël à Abraham. Israël est le nom acquis par Jacob, petit-fils
d’Abraham, et père véritable du peuple Hébreu que l’on a appelé
50
du nouveau nom donné par l’Éternel à Jacob. De plus, Abraham
n’est pas que le père de la nation d’Israël, mais de plusieurs
nations dont Israël, l’héritier de la promesse d’un héritage en
Canaan. Les Ismaélites et les Édomites étaient aussi des
descendants physiques d’Abraham, mais non les héritiers de la
promesse comme les Hébreux. Paul établit un parallèle entre ce
fait et celui que tous les Juifs descendaient bien d’Abraham (à
l’époque apostolique, mais plus maintenant…), mais seuls ceux
qui avaient cru au Messie étaient les héritiers de la promesse du
salut par la justification au travers de la foi, à l’instar d’Abraham:
«Puis il [l’Éternel] le mena dehors et lui dit: Regarde vers le ciel, et
compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera
ta postérité. Et Abram crut à l’Éternel, qui lui imputa cela à
justice (Genèse 15,5-6)». Il est intéressant de noter que la
comparaison d’une myriade d’étoiles avec une descendance
humaine suggère que celle-ci portera les caractéristiques de
celles-là, c’est-à-dire que, comme les astres qui sont des corps
célestes, la postérité promise à Abraham aura une espérance
céleste. La mention de la justice conférée par Dieu au croyant,
vient renforcer cette idée. «Car tous ceux qui descendent d’Israël
ne sont pas pour cela d’Israël (Romains 9,6)»; «Ce sont les enfants
de la promesse qui sont réputés être la postérité d’Abraham
(Romains 9,8)»; «Quand le nombre des enfants d’Israël égalerait le
sable de la mer, il n’y en aura qu’un petit reste de sauvé (Ésaïe
10,22, cité par Romains 9,29)». Ce reste correspond à la fraction
des Juifs qui ont reconnu le Christ (23). De plus, un reste n’étant
pas la totalité, on ne peut donc point en conclure que les Juifs
contemporains du Messie, et ayant cru en lui, étaient à eux seuls
l’accomplissement de la promesse d’une descendance
innombrable. «Que dirons-nous donc ? C’est que les gentils, qui
ne cherchaient point la justice sont parvenus à la justice: je dis la
justice qui est par la foi; et qu’Israël, qui cherchait la loi de la
justice, n’est point parvenu à la loi de la justice. Pourquoi ? Parce
51
qu’ils ne l’ont point cherchée par la foi, mais par les œuvres de la
loi (Romains 9,30-32)». Ce dernier verset établit qu’Israël (ici, celui
de l’Ancien Testament) a manqué le but, qui n’était pas d’obtenir
la justice par la Loi, mais par la Foi. Et ce but, ceux des nations
qui ont cru l’ont atteint. «Car Christ est la fin de la loi, pour
justifier tous ceux qui croient (Romains 10,4)». Christ était le but
visé par la loi, à savoir le moyen de salut à saisir pour échapper à
la sentence de mort d’une Sainte Volonté que personne ne pouvait
parfaitement accomplir.

L’Ancienne Alliance, pendant la durée d’application de la loi


mosaïque, n’avait pas en vue seulement des bénédictions
terrestres, mais aussi une promesse spirituelle de pardon au
travers de la prophétie du Messie à venir. Dès lors la distinction
rigoureuse opérée par les dispensationalistes entre l’économie de
la Loi et l’économie de la Grâce apparaît comme un contraste
exagéré qui ne cadre pas exactement avec l’enseignement de la
Bible. «Ainsi, il n’y a point de distinction entre le Juif et le Grec,
parce qu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous
ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du
Seigneur sera sauvé (Romains 10,12-13)». S’il n’y a pas de
distinction entre les croyants d’origine juive (hébraïque) et ceux
d’origine grecque (païenne), c’est parce qu’ils font partie d’un seul
et même peuple, l’Israël de Dieu, l’Israël spirituel, l’Église. Et
pourquoi mentionne-t-on un Israël spirituel ? Justement pour
signifier que le peuple de Dieu désormais ne descend plus
physiquement de Jacob (Israël), mais spirituellement, c’est-à-dire
par l’action régénératrice de l’Esprit-Saint intégrant des gens
appelés de toute nation dans l’Alliance divine et leur donnant part
à la promesse de l’héritage d’un royaume incorruptible. «Béni soit
le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ… de posséder

52
l’héritage qui ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir, et qui est
réservé dans les cieux pour nous (1 Pierre 1,4)».

Notre septième objection est donc que, selon l’enseignement


biblique, la postérité spirituelle d’Abraham, en tant que père des
croyants, est aussi la postérité spirituelle de Jacob, c'est à dire les
enfants de la promesse, et donc peut porter également le nom
donné à ce dernier, à savoir: Israël. Par conséquent l’Église est
bien un seul peuple, l’Israël spirituel, comprenant et les Juifs
convertis, et les gens des nations convertis.

L’Église dans le dispensationalisme ?

"L’ecclésiologie (la doctrine de l’Église) est la pierre de touche du


dispensationalisme" (24)… Elle constitue en effet une part très
importante du discours dispensationaliste. Toutefois, il est
indispensable de remarquer que cette pierre de touche, chez eux,
est largement rognée en ses angles ! Comment en effet ne pas
considérer l’amputation qui lui est faite en niant son caractère
prophétique vétéro-testamentaire, comme l’atteste la citation
suivante ? «L’Église en tant qu’organisme vivant dans lequel les
Juifs, et les païens se trouvent sur un pied d’égalité constitue un
mystère révélé seulement à l’époque du Nouveau Testament, et
qui put devenir une réalité seulement après la mort de Christ.
Voici ce qui distingue l’Église du peuple de Dieu dans l’Ancien
Testament» (25).

Or il est flagrant que celui qui a affirmé cela ignorait le dessein


divin inscrit dans les Saintes Écritures d’ouvrir son Alliance aux
nations. Les prophéties de l’Ancien Testament annonçaient déjà ce
53
projet divin (26), mais le nationalisme des Juifs les incitaient à
refuser cette vérité, car leurs préoccupations étaient plus
politiques et temporelles que spirituelles. C’est aussi ce qui les a
poussés à rejeter le Messie, qui ne répondait pas à leurs attentes
(27). Il est vrai toutefois que ce mystère était encore voilé… mais
non dissimulé; c’est là toute la différence. L’accomplissement
messianique des prophéties était nécessaire pour que la réalité de
l’Église soit pleinement révélée en son temps.

L’Église, dans le dispensationalisme est vue comme un simple


épisode dans le feuilleton en sept actes qu’il nous livre. Or ce n’est
pas ce que la Bible nous révèle. Comment ne pas en conclure qu’il
nous présente une vision tronquée du dessein divin ?

Le salut dans le dispensationalisme

Les tenants de la Théologie de l’Alliance peuvent affirmer avec


Hodge: «Nous apprenons par l’ensemble des Écritures (du
Nouveau Testament et de l’Ancien Testament interprété en accord
avec l’autorité infaillible du Nouveau) que le plan du salut a
toujours été identique, comportant la même promesse, le même
Sauveur, la même condition et le même salut » (28).

La doctrine biblique de l’Élection est à la base de notre


sotériologie. Mais il n’en est pas de même pour le
dispensationalisme qui est souvent arminien et rejette la doctrine
de la Grâce souveraine, développée, entre autres, par Augustin,
les Réformateurs et les Puritains. Or le développement du
dispensationalisme dans les églises évangéliques a eu pour
conséquence le retour en force des thèses d’Arminius et la
54
proclamation d’un évangile édulcoré, laissant croire que le salut
des individus serait suspendu à leur bon vouloir ! Je vous laisse
deviner les suites désastreuses résultant de ce déficit de simple
connaissance biblique…

Récapitulation

Par cet article, je n’ai fait, j’en conviens, qu’effleurer le sujet.


D’autres thèmes auraient pu être développés, et des réfutions
bibliques supplémentaires auraient pu être ajoutées. Toutefois,
comme il convenait de se limiter aux aspects essentiels du
problème, j’espère que cet exposé vous aura suffisamment éclairé
sur la nature et l’erreur du dispensationalisme. Voici donc, pour
résumer, les sept objections que j’ai formulées:

Une bonne herméneutique ne pose pas comme principes


préalables, la nécessité d’une philosophie de l’histoire ni de faire
des distinctions (ou découpages) dans la Bible. Si ceux-ci étaient
justifiés, ils devraient ressortir d’une lecture sans grille
d’interprétation pré-établie. Mais ce n’est pas le cas, et le
dispensationalisme est donc obligé de les postuler. La notion de
dispensation (ou économie), dans la compréhension du
dispensationalisme, n’est pas celle de la Bible, qui y attache un
sens de gestion et non de période de temps déterminée en rapport
avec une alliance. L’interprétation dispensationaliste est
inconsistante avec les principes herméneutiques dont ce système
revendique l’usage en tout point des Écritures. Dans le
dispensationalisme, la centralité de la Croix dans l’histoire du
salut est reléguée à l’arrière-plan au profit d’une focalisation sur
l’imminence du retour de Jésus-Christ et l’accomplissement des
desseins attribués à Dieu envers les Juifs. Dieu n’a pas deux
peuples distincts, mais un seul, l’Église, pour laquelle Christ s’est

55
sacrifié, à savoir l’ensemble des élus de tous les temps et de tous
les lieux. La promesse du royaume appartient au peuple de Dieu,
l’Église qu’il s’est acquise au travers de l’œuvre rédemptrice de son
Fils à la Croix de Golgotha. L’Église, selon les Écritures, est la
postérité spirituelle d’Abraham et de Jacob; elle est
l’accomplissement final de la promesse d’un peuple innombrable
issu d’un seul homme. L’Église est donc l’Israël spirituel, le nouvel
Israël de la Nouvelle Alliance !

Notes de l’article

Lire en ligne: Le dispensationalisme – hier et aujourd’hui, Charles


C. Ryrie, 1965, 1995; 1997 pour l’édition française: Le Messager
Chrétien, Gatineau, Québec). Louis Berkhof, Systematic Theology
, Grand Rapids, Eerdmans, 1941, p. 291. Oswald T. Allis, Modern
Dispensationalism and the Law of God, Evangelical Quarterly 8,
15 juillet 1936, p. 272. Citation de l’ouvrage de C. Ryrie. Ces
renseignement proviennent de l’ouvrage cité précédemment. Pour
le modèle et la citation suivante, ils sont extraits de Découpant
droit la Parole de vérité, Cyrus Scofield. Rien que le titre est tout
un programme… Une connaissance nouvelle, apportée par une
nouvelle révélation divine, entraînerait une responsabilité accrue
par rapport à l’ancienne dispensation. Selon C. Ryrie; et aussi
cette citation qu’il rapporte: "Tous les événements qui se déroulent
dans le monde créé par Dieu ont pour but de manifester la gloire
de Dieu. L’erreur des théologiens de l’alliance est de fondre toutes
les nombreuses facettes du dessein de Dieu dans l’unique but
d’accomplir l’alliance de la grâce. Sur le plan de la logique, ils
commettent l’erreur de désigner un seul aspect d’un tout comme
le facteur déterminant". (John F. Walvoord, The Millennial
Kingdom, Finlay, Ohio: Durham, 1959, p. 92).

56
Confession de foi de Wesminster, ch. 3 (Le décret de Dieu), § 5 et
6. références bibliques: Ep 1.4,9,11; Rm 8.30; 2 Tm 1.9; 1 Th 5.9;
Rm 9.11,13,16; Ep 1.4,9; Ep 1.6,12; 1 P 1.2; Ep 1.4,5; 2.10; 2 Th
2.13; 1 Th 5.9,10; Tt 2.14; Rm 8.30; Ep 1.5; 2 Th 2.13; 1 P 1.5; Jn
17.9; Rm 8.28-39; Jn 6.64,65; 10.26; 8.47; 1 Jn 2.19. En usage
dans la tradition papale romaine. En savoir plus sur le
Commonitorium de Vincent de Lérins. Dans Notes sur les cinq
livres de Moïse de C.H. Mackintosh (Éditions Bibles et traités
chrétiens, Vevey, 1983 pour la onzième édition), l’auteur
n’interprète pas les six jours de la Création de manière littérale,
mais «spiritualise» le déroulement des débuts du monde et de
l’humanité, faisant moult renvois aux vérités du Nouveau
Testament. Il ne commente pas le fait même de la Création, mais
s’en sert comme si c’était une parabole destinée à nous parler de
la relation du chrétien au Christ et à son Assemblée. Le livre de
W. Kelly, Notes sur le livre de la Genèse, va plus loin et introduit
les ères géologiques dans les six jours de la Genèse ! Lire à ce
sujet Méditations sur les épîtres prophétiques aux sept églises, de
J.N. Darby, Londres 1852. Citation de l’ouvrage de C. Ryrie. Bien
que C. Ryrie parle plutôt de spirale, vision du temps propre à la
théosophie soit-dit en passant, il y a effectivement une succession
de cycles où se répètent toujours le même schéma à chaque
nouvelle dispensation: révélation, responsabilité, faillite humaine,
jugement et préservation d’un reste fidèle. En ajoutant le progrès
de la Révélation comme une troisième dimension, la succession de
cycles s’étire en une forme de spirale, comme une frise de papier
coupée en cercles concentriques et que l’on déplie.

En invoquant la condamnation du système mondain sous la


domination satanique, cette forme de piétisme se fait un devoir
spirituel de s’en détacher absolument, au point de ne s’engager
dans le témoignage pour les humains meurtris par le péché que
57
de manière distante et sans considération de ce que la pensée
réformée a appelé le mandat créationnel. C’est une des raisons
pour laquelle le protestantisme évangélique a perdu rapidement
son influence sur la société au début du XXème siècle, lui étant
reproché de ne s’occuper que des fins dernières et de la félicité
future et non des solutions concrètes à apporter aux problèmes
concrets des hommes et des femmes de la terre. Ce désintérêt
pour le monde, dont chaque croyant tout de même est issu, a
laissé le champ libre aux philosophies matérialistes et idéologies
anti-chrétiennes qui désormais règnent en maître sur les sphères
intellectuelles et politiques de notre société occidentale. Toutefois,
pour être juste, rappelons quand-même que le courant
dispensationaliste a, à l’époque, grandement œuvré sur le terrain
des missions, et qu’on ne peut lui reprocher un manque de zèle
dans l’évangélisation des peuples.

Découpant droit la Parole, Cyrus Scofield, version numérique, Ch.


2. Fuller, The Hermeneutics of Dispensationalism, p. 25. La
théologie des églises traditionnelles romaines, orthodoxes et des
églises protestantes luthériennes et calvinistes converge sur le fait
que l’Église est le nouvel Israël, et que les juifs ont été mis à part
du plan du salut, conformément à l’enseignement apostolique.
George E. Ladd, Crucial Questions About the Kingdom of God,
Grand Rapids, 1952, Eerdmans, p. 104. ibid, p. 114. Berkhof,
Systematic Theology, p. 713. Mots grecs de la même racine
utilisés: βασιλεία = règne, royaume; βασιλεύς = roi, empereur;
βασιλεύω = régner, être roi. La précision de Dieu, des cieux,
éternel, n’avait que le seul but de spécifier que le Christ ne parlait
pas d’un royaume humain, comme les Juifs de son temps
l’espéraient. Citation de C. Ryrie, La prophétie d’Ésaïe envisageait
le tri qui allait s’opérer avec la fin du royaume d’Israël et du
royaume de Juda et les deux exils dont les premiers ne
58
reviendront jamais et les seconds en nombre bien amoindri. Mais
sa citation en Romains implique également que cette prophétie
était en train de connaître un nouvel accomplissement avec la
mise à l’écart du judaïsme au profit d’un peuple inter-ethnique
composé uniquement de croyants au Messie, Grecs et Juifs
confondus. Citation de C. Ryrie dans l’ouvrage déjà cité. idem.
Deutéronome 18,18; Ésaïe 8,23; 11,10; 42,1; 49,6; 55,5; 66,18;
Osée 1,10 (Cf Romains 9,25-29); Amos 9,12; Zacharie 2,11; Luc
24,21; Jean 11,47-50; Charles Hodge, Systematic Theology,
Londres, 1872, vol. 2, p. 368.

Il est à remarquer que de nombreux théologiens s’opposent


également au dispensationalisme. Les amillénaristes calvinistes et
pneumilénaristes hyper-calvinistes reconnaissent le
dispensationalisme comme obligatoirement prémillénariste et une
hérésie subtile et extrêmement dangereuse. Arthur Pink accuse
avec raison les dispensationalistes d’imposer «à leurs pauvres
dupes des interprétations rudimentaires et fantaisistes,
présentées comme une merveilleuse découverte permettant de
«dispenser droitement la parole de la vérité». Le caractère
terriblement superficiel et erroné de leurs découvertes se voit dans
la "Bible Scofield", dont le prétendu renom est en réalité trop
grand pour qu’elle puisse posséder une grande valeur, voir Luc
16:15 !». Plus récemment, John Gerstner affirma que le
dispensationalisme est «une secte et non une branche de l’Église»,
et assimila les dispensationalistes à des «faux docteurs» et à des
«hérétiques», ce qu'ils sont vraiment et pire encore. Sans aucun
doute le prémillénarisme dispensationaliste détient à ses origines
des affinités avec l'occultisme des mouvances spirites, et doit être
rejeté comme une innovation récente au niveau historique et un
poison subtil qu'il faut éviter à tout prix. Le dispensationalisme
est la doctrine de l'Antichrist qui attribue le sacrifice de la croix à
59
Satan par son interprétation de Daniel 9:27 et qui est maintenue
par les réprouvés ou pseudo-chrétiens.

Jean leDuc

Mars 2018

________________________________________

60
CHAPITRE I

PRINCIPES QUI DOIT GOUVERNER

DANS INTERPRÉTATION DE LA PROPHÉTIE

Notre objet dans la présente série d'articles est de présenter à nos


lecteurs quelques résultats d'études récentes sur la prophétie des
Soixante-dix Semaines (Daniel 9) et du discours du Seigneur sur
le mont des Oliviers (Matthieu 24, Marc 13, Luc 21), dans lequel Il
a appliqué et développé une partie de cette prophétie.

Les écrits et les discours sur la prophétie excitent toujours


l'intérêt, parce qu'ils font appel à l'élément de curiosité qui
prédomine dans la nature humaine. Mais ces écrits et ces
adresses ne sont utiles que dans la mesure où ils interprètent
correctement l'Écriture. Dans le cas d'une prophétie non
accomplie, c'est souvent une question de difficulté; tandis que
d'un autre côté, les écrivains sur des thèmes prophétiques sont
constamment tentés de se livrer à des conjectures et à des
spéculations, et même à des envols d'imaginations fertiles.
Beaucoup a été avancé comme interprétation de la prophétie qui
n'a pas été prouvée, mais qui ne peut être réfutée que par
l'événement même, comme dans les cas où des dates ont été fixées
pour la venue du Christ.

Un autre fait qui nous a été imposé à cet égard est qu'il n'y a eu
aucun progrès dans l'interprétation de la prophétie non accomplie
pendant de nombreuses années. Aux "conférences prophétiques",
et dans les livres et les magazines, les mêmes choses se répètent
aujourd'hui, avec peu de variation, cela a été dit il y a deux
décennies. Il semblerait que, pour une raison ou une autre, le
Seigneur n'ait pas récemment éclairci cette partie de sa précieuse
Parole. Notre propre pensée à ce sujet est que les écrivains sur la
prophétie sont allés si loin en avançant toutes sortes de balivernes
61
puériles, et le peuple de Dieu en acceptant de simples conjectures,
des théories avec des semblants de preuves, ou au mieux de
simples probabilités, comme interprétations des Écritures
prophétiques, qu' on doit abandonner les idées spéculatives et
faire le retour de certains de nos pas (qui ont divergé de la vérité),
avant qu'il y ait un progrès réel dans la compréhension de cette
partie de la Parole de Dieu.

Ayant ces choses à l'esprit, nous avons l'intention, en entrant


dans la présente ligne d'études, d'être gouvernés par certains
principes qui, croyons-nous, devraient contrôler à tout moment
ceux qui supposent exposer la Parole de Dieu à leurs semblables.

Le premier de ces principes directeurs n'est ni d'accepter ni de


donner comme une interprétation arrêtée de tout ce qui repose
sur la supposition ou la simple probabilité; mais seulement ce qui
est soutenu soit par une preuve directe de l'Écriture, soit par une
déduction raisonnable de là. Nous soutenons qu'il est de loin
préférable de n'avoir aucune explication sur un passage difficile
que d'en accepter une qui pourrait s'avérer erronée. Car il n'est
pas facile d'abandonner une idée quand on s'y est engagé.

En fait, ce qui s'oppose principalement à l'acceptation de la


lumière nouvelle et de la vérité des Écritures, c'est la forte (parfois
presque invincible) réticence de l'esprit humain à abandonner ou
même à examiner la base des opinions qui à l'origine, ne furent
acceptés que sur l'autorité humaine, et sans aucune enquête sur
le soutien que l'on peut trouver pour eux dans la Parole de Dieu.

Un autre principe directeur est que la preuve produite à l'appui de


toute interprétation devrait être tirée de l'Écriture elle-même.
Notre conviction est que, quelle que soit l'information essentielle
pour l'interprétation de n'importe quel passage de l'Écriture, elle
se trouve quelque part dans la Bible même. S'il n'en était pas

62
ainsi, les Saintes Écritures ne pourraient pas rendre l'homme de
Dieu parfait, c'est-à-dire complet et entièrement équipé pour toute
bonne œuvre (2 Tim 3:16,17). Nous devons, bien sûr, faire appel à
l'histoire pour montrer l'accomplissement de la prophétie; car il ne
peut être montré autrement. Mais l'interprétation de l'Écriture est
une autre affaire.

En outre, partout où nous offrons au lecteur une déclaration ou


une opinion pour son acceptation, nous nous sentons obligés de
donner avec lui les preuves par lesquelles nous estimons qu'elle
est établi. Cela devrait être exigé de chaque écrivain. Mais,
malheureusement, il y a maintenant beaucoup de livres traitant
de sujets bibliques, dont les auteurs se considèrent comme des
«autorités» si élevées qu'ils font habituellement des affirmations de
la sorte des plus radicales sans citer aucune preuve à l'appui.
Nous mettons instamment nos lecteurs à se méfier de tout cela.
Ce n'est pas selon l'Esprit de Dieu que son peuple devrait reposer
sur des «autorités» humaines quelconques. Sa propre Parole est la
seule autorité.

Ces documents sont préparés pour le bénéfice des «gens


ordinaires». Ce que nous entreprenons par la grâce de Dieu est de
rendre si évident chaque affirmation et conclusion, et de la
soutenir par une preuve si claire des Écritures seules, que le
lecteur ordinaire pourra à la fois voir le sens du passage, et aussi
de comprendre parfaitement la preuve scripturaire par laquelle ce
sens est établi. Ainsi, il sera entièrement indépendant de toute
«autorité» humaine.

C'est un point extrêmement important. Car, en l'état actuel des


choses, il serait difficile ou impossible de trouver quelqu'un dont
la vision de la prophétie des Soixante-dix Semaines ne repose pas,
comme sur une ou plusieurs de ses caractéristiques essentielles,
sur une simple autorité humaine. Dans notre propre cas, lorsque
63
nous avons commencé ces études (vers mai 1921), notre opinion
(en ce qui concerne particulièrement la Chronologie de la période
prophétique) n'avait pas de meilleure base que celle de certains
auteurs éminents sur des sujets bibliques; et c'était très
insatisfaisant, parce que nous savions qu'il y avait d'autres
étudiants éminents de la Bible qui avaient une opinion totalement
différente. Mais maintenant nous ne sommes pas dans
l'incertitude. Nous avons du terrain solide sous nos pieds; car
chaque conclusion repose sur le rocher inébranlable du propre
témoignage de Dieu. C'est comme ça devrait être.

Nous voulons particulièrement faire comprendre à nos lecteurs


que les preuves fournies par les Écritures pour notre
compréhension de cette grande et merveilleuse prophétie ne sont
pas difficiles à comprendre ou à appliquer. Au contraire, elles sont
assez simples. Sur un moment de réflexion, on verra qu'il ne
pourrait en être autrement. Car les Écritures ont été écrites, non
pour les érudits, mais pour les simples d'esprit. Notre Seigneur a
dit, en parlant de cette prophétie: "Que celui qui lit, qu'il
comprenne" (Matthieu 24:15); et il ne devrait pas nous surprendre
de constater que tous les matériaux nécessaires pour notre
compréhension de la matière sont contenus dans la Bible elle-
même.

Concernant la Chronologie de la Bible. Avant la publication du


grand ouvrage de Martin Anstey en 1913, tous les systèmes de
Chronologie biblique existants dépendaient, pour la période de
temps comprise par les Soixante-dix Semaines, de sources
d'information extérieures à la Bible et non seulement non
soutenues. par la preuve, mais sont en conflit avec les Écritures.
Le système d'Anstey a le mérite unique d'être basé uniquement
sur la Bible. Par conséquent, il est capable d'être vérifié par tous
les lecteurs de la Bible. Mais pour la prophétie des Soixante-dix
Semaines, il n'est pas nécessaire de recourir à un quelconque
64
système de chronologie, étant donné que la prophétie contient sa
propre chronologie. En fait, les difficultés et la confusion qui ont
surgi à propos de cette prophétie sont dues en grande partie à la
tentative de la rendre conforme à une chronologie incorrecte. (1)

UNE PROPHÉTIE D'INTÉRÊT TRANSCENDANT

L'Écriture que nous sommes sur le point d'étudier est l'une des
plus merveilleuses et des plus transcendantes de la Parole de
Dieu. Ce qui y est d'un intérêt suprême est la mesure du temps
divinement révélée, à partir du retour des Israélites de l'événement
historique de la captivité babylonienne en second lieu
d'importance seulement à l'Exode d'Égypte - jusqu'à l'événement
culminant de toute prophétie et de toute l'histoire même "au
Messie" et à Son être "retranché et n'ayant rien".

La nature même des choses révélées ici est une garantie que, dans
les Écritures elles-mêmes, on trouvera tout ce qui est nécessaire
pour une juste et claire compréhension de celles-ci; et en outre
que tout le problème est dans la compréhension des saints
ordinaires. Tout ce que nous demandons à nos lecteurs est leur
attention perspicace aux Écritures auxquelles nous nous référons.
A cette seule condition, nous pouvons leur promettre en toute
confiance qu'ils seront capables de comprendre tout ce qui est
avancé et de voir par eux-mêmes s'il est soutenu par la Parole de
Dieu ou non.

Enfin, nous désirons dire que les conclusions auxquelles nous


sommes parvenus n'impliquent rien (sauf en ce qui concerne
quelques détails mineurs) qui n'a pas été souligné par d'autres
exposants bibliques d'autres jours. Ceci, cependant, nous étions
(dans quelques détails importants) ignorants jusqu'à ce que nos
études aient été accomplies; car pendant qu'ils étaient en cours,
65
nous n'avons consulté aucune autorité humaine, à l'exception de
la Chronologie biblique d'Anstey, mentionnée plus haut.

Si l'un de nos lecteurs se trouve en désaccord sur l'une des


questions énoncées ici, nous demandons seulement un examen
patient des preuves avancées, ainsi que cette mesure de tolérance
bienveillante qui doit être prévu dans de tels cas parmi ceux qui
sont, avec la même sincérité, cherchant à connaître la pensée de
Dieu.

"DANIEL LE PROPHÈTE" (Matthieu 24:15)

Le livre de Daniel diffère dans les détails marqués de tous les


autres. L'élément miraculeux y abonde; et à cause de cela il a été
au cours des dernières années un objet d'attaque venimeuse par
les ennemis de la vérité, particulièrement de ceux qui
maintiennent les positions dites prémillénaire et
dispensationaliste. De plus, les communications qui y sont
trouvées ne sont pas, comme les autres prophéties, de la nature
des exhortations et des avertissements aux gens de l'époque; car
Daniel n'était pas (comme les autres prophètes), le messager de
Dieu pour le peuple de Daniel. Ils sont, au contraire, dans la
nature des révélations divines, données à Daniel, soit sous la
forme de visions, soit de messages directement du ciel. Il ne
semble pas qu'ils aient été communiqués aux gens de ce jour.
Ainsi, le livre est considéré comme n'étant pas pour les gens du
temps de Daniel, mais pour ceux d'une période ou d'un temps
ultérieur. Voici une différence très marquée entre les prophéties
de Daniel et toutes les autres.

De plus, le livre de Daniel doit s'accommoder d'une manière très


spéciale avec Christ, puisque le Messie en est le point central; et à
cette caractéristique que nous appellerions une attention
66
particulière. Christ lui-même est distinctement vu en lui, une fois
sur la terre au milieu de la fournaise ardente, livrant les hommes
qui avaient confiance en leur Dieu (3:25); et une fois au ciel,
recevoir un royaume éternel (7:13,14). Et au-delà de tout autre
intérêt et importance est le fait que Daniel a reçu la mesure exacte
du temps d'un événement clairement marqué de son propre jour -
un événement pour lequel il avait prié avec ferveur - concernant la
venue du Christ et le retranchement de son Être. De plus, à cet
égard, Dieu révéla à Daniel les choses merveilleuses qui devaient
s'accomplir à travers la crucifixion de Christ, ainsi que les
jugements écrasants - les «désolations» ou «détresses» - dépassant
de loin tout ce qui était semblable à la nature - qui devaient
tomber sur la ville, le Sanctuaire et le Peuple, à cause de leur rejet
et de la crucifixion du Christ.

En ce qui concerne ces caractéristiques remarquables et


immensément importantes, le livre de Daniel se trouve dans une
classe à part.

De plus, ce livre contient non seulement des prédictions qui


devaient s'accomplir à la première venue du Christ, mais aussi
des prédictions relatives à la fin du présent âge. Car nous avons
dans la vision de la grande image d'or, d'argent, d'airain, de fer et
de l'argile, décrite au chapitre 2, un aperçu du cours de l'histoire
humaine du temps de Daniel jusqu'à la seconde venue ou
apparition finale du Christ en puissance et en gloire dans l'union
des membres de son Corps pour former le Nouvel Homme; et la
largeur de la prophétie est telle qu'elle embrasse les principaux
changements politiques du monde entier.

C'est sans doute à cause du caractère unique et de l'importance


de ce livre qu'il a été si violemment attaqué dans les temps
récents, et que tout a été fait pour soulever un doute quant à son
authenticité; car de grands efforts ont été faits pour convaincre les
67
gens en général qu'il n'a pas été écrit par Daniel, ou à son époque.
Ces tentatives ont manifestement échoué; mais les efforts de
l'adversaire pour discréditer ce livre sont encore à voir dans les
interprétations grossières, les erreurs de calcul et les vues
fantastiques qui ont été répandues en ce jour, maintenant qu'il est
devenu important de «comprendre» ces prophéties.

Une indication des efforts qui seraient faits pour obscurcir la


prophétie de Daniel se trouve dans les paroles du Christ quand,
en se référant directement à cette prophétie, il a dit: «Que celui qui
lit le fasse comprendre » (Matthieu 24:15). Mais ces mots peuvent
également être pris comme un encouragement à chercher une
bonne compréhension de cette merveilleuse série de prophéties.

L'intérêt principal de notre étude est centré sur la révélation


donnée à Daniel dans la première année de l'empire médo-perse,
et trouvée dans le neuvième chapitre; et c'est à cette prophétie des
prophéties que nous voulons diriger l'attention à l'heure actuelle.
Il est généralement connu comme la prophétie des soixante-dix
semaines (Daniel 9:24-27).

Le cadre de cette prophétie doit d'abord être soigneusement noté.


Daniel avait appris, par Jérémie 25:11 et 29:10, que la période
que Dieu avait fixée pour les «désolations de Jérusalem» n'était
que de soixante - dix ans (Daniel 9:1). Cette période était alors sur
le point d'expirer; pour le décret, par lequel la captivité a été finie
et les Juifs ont été autorisés (et même exhortés) pour retourner à
leur terre et ville, a été publié par, Cyrus dans les deux ans
(Esdras 1:1). Que ceci fut l'accomplissement de la prophétie de
Jérémie est certainement connu, parce qu'il est rapporté dans
Esdras 1:1, que le Seigneur a excité l'esprit de Cyrus pour émettre
ce décret, dans le but exprès que " la parole du Seigneur par la
bouche de Jérémie pourrait être accompli. " C'est incroyablement
merveilleux et impressionnant.
68
L'effet sur Daniel de recevoir cette révélation était de l'envoyer à
genoux dans la confession et la prière. Sa prière devrait être
soigneusement examinée. On verra qu'il doit faire entièrement
avec la ville , le sanctuaire et le peuple de Dieu, avec une référence
particulière aux «désolations» de la ville. On verra aussi que ces
mêmes sujets sont ce qui occupe la prophétie que l'ange Gabriel a
apportée à Daniel en réponse à sa prière. Nous appelons une
attention particulière à cela, et aussi aux points d'intérêt suivants:

1. La réponse de Dieu à la prière de Daniel était sous la forme


d'une révélation apportée par l'ange Gabriel, qui déclara, comme
première information, que les soixante - dix années de captivité
devaient être suivies d'une période de soixante-dix années. Le mot
ici traduit par "semaines" est littéralement "septennat" ou «période
de sept années»; il n'y a donc aucun doute que la période désignée
dans cette prophétie est de soixante-dix-sept ans, soit 490 ans.

2. Le décret qui devait mettre fin à la captivité en libérant les


Juifs, en leur donnant la liberté de retourner dans leur pays et de
reconstruire la ville et le sanctuaire, devait être aussi le point de
départ de la période «déterminée» de soixante-dix sept ans. Ceci
est clairement vu à partir de la prophétie elle-même en relation
avec Esdras 1:1 et d'autres Écritures mentionnées ci-après; et il
est important, voire nécessaire pour éviter d'être trompé, que nous
comprenions ce fait et le gardions à l'esprit. Nous répétons donc
que le décret d'époque de Cyrus dans la première année de son
règne (en tant que roi unique), en vertu duquel la ville et le temple
ont été reconstruits sous Zorobabel et Josué, était à la fois la fin
des 70 ans de captivité et le point de départ de la période
prophétique de 70 sept, qui avait été «déterminé», ou mesurée,
dans les conseils du ciel, sur le peuple et la ville sainte. Là où la
période devait se terminer, l'autre (sept fois plus longtemps) devait
commencer. Encore une fois nous demandons que ce point soit

69
soigneusement noté. Une preuve complète de son exactitude sera
donnée dans notre prochain chapitre.

3. Daniel avait, dans son lecteur, confessé les péchés de son


peuple, pour lesquels Dieu leur avait apporté les «désolations» de
leur ville et de leur sanctuaire. Mais, à son intense douleur sans
doute, l'ange Gabriel lui a révélé qu'un péché beaucoup plus
terrible , l'aboutissement même des péchés du peuple, devait
encore être commis par eux. Cela devait arriver dans la période
"déterminée" par la prophétie; et de plus, en conséquence, un
jugement bien plus sévère allait leur tomber dessus, même la
destruction totale de la ville et du sanctuaire, le balai de la nation
comme «avec un déluge» et des «désolations» de longue durée. Il
n'est pas étonnant de trouver Daniel, la troisième année de Cyrus,
encore en deuil et en jeûnant trois semaines entières, et de
déplorer que sa beauté se soit transformée en lui en corruption
(10: 2, 3, 8).

Daniel avait dit dans sa prière: "Oui, tout Israël a transgressé "
(verset 11). Une réponse évidente à ceci est vue dans les mots de
Gabriel, «soixante-dix semaines sont déterminées sur votre peuple
pour finir la transgression.» Avec ceci nous pouvons comparer les
paroles de Christ, dites aux chefs d'Israël, juste avant le discours
d'Olivet: "Remplissez alors la mesure de vos pères" (Matthieu
23:32). Ils l'ont fait en le rejetant et en le crucifiant.

4. La caractéristique la plus importante de la révélation apportée


par Gabriel à Daniel était la mesure précise du temps (69 sevens,
ou 483 ans) " au Messie , LE PRINCE"; et le temps où le Messie
devait être «retranché et n'avoir rien». C'est la merveille des
merveilles, la prophétie des prophéties.

70
5. L'ange Gabriel, qui a apporté ces merveilleuses prédictions à
Daniel, est le même qui a annoncé l'approche de leur
accomplissement à Zacharie et à Marie (Luc 1: 11-19; 26).

6. L'expression utilisée par l'ange Gabriel à Daniel, «tu es


grandement aimé», est l'équivalent exact du mot adressé par le
même messager à Marie - «tu es hautement favorisé» (Anstley's
Bible Chronology, p.276). M. Anstley dit de cette expression: «Il est
employé trois fois à Daniel, et jamais à personne d'autre que
Marie, et Gabriel est le seul ange employé pour faire connaître aux
hommes la révélation du mystère de la rédemption.

7. La révélation embrasse deux sujets principaux (a) la venue et la


coupure du Messie, (b) la destruction et la «désolation» de la Cité
et du Sanctuaire. C'est un fait très familier à tous les lecteurs de
la Bible, que Christ Jésus a appelé cette prophétie à l'esprit de ses
disciples à la veille de son «être retranché» et leur a annoncé
définitivement la destruction et la «désolation» imminentes. "de
Jérusalem et du Temple (Matthieu 24: 1-22, Luc 21: 20-24).

Dans ces sept points, nous avons les principaux éléments pour
une bonne compréhension de la prophétie.

Notes de bas de page

1. La chronologie d'Anstey est malheureusement épuisée. Mais


l'auteur actuel a publié un livre, The Wonders of Bible
Chronology. (Reiner Publications) qui donne les caractéristiques
importantes du système d'Anstey.

71
CHAPITRE II

"LE COMMANDEMENT DE RESTAURER ET DE CONSTRUIRE"

"De la sortie du commandement de restaurer et de construire


Jérusalem au Messie le Prince" (Dan 9:25).

La prophétie commence au verset 24. L'ange informe Daniel que


soixante-dix-sept ans ont été «déterminés» (ou balisés) sur son
peuple et sur sa ville sainte, pour terminer la transgression, pour
faire la fin des péchés, pour faire la réconciliation pour l'iniquité,
pour apporter la justice éternelle, pour sceller la vision et la
prophétie, et pour oindre le plus saint des lieux. Voici six choses
qui devaient s'accomplir dans la période définitivement déterminée
de 490 ans d'histoire juive. Dans ces six choses nous avons
l'intention de regarder plus tard. Mais il y a une question
importante qui devrait être réglée en premier. Quand commence le
tronçon de 490 ans? Le verset suivant donne cette information
nécessaire. Nous lisons: "Sachez donc, et comprenez, que depuis
le commencement du commandement de restaurer et de bâtir
Jérusalem pour le Messie, le Prince, aura sept semaines et trois
vingt-deux semaines". De cela, nous apprenons qu'il devait y avoir
un total de 69 semaines (7 semaines plus 62 semaines) ou 483
ans à partir du point de départ donné au Messie.

Nous devons donc déterminer avec certitude l'événement à partir


duquel le compte des soixante-dix semaines devait commencer;
car il est manifeste que la ligne de mesure, bien qu'elle ait été
donnée directement du ciel, et malgré qu'elle soit enregistrée pour
notre bénéfice dans les Écritures inspirées, ne nous servira à rien,
à moins que le point de départ ne soit certainement connu . Il est
également manifeste que le point de départ ne peut être
certainement connu que s'il est révélé dans les Écritures et si bien
que le lecteur ordinaire peut «le connaître et le comprendre» sans

72
aucun doute. Cette matière essentielle est cependant révélée dans
la Parole de Dieu; et d'ailleurs l'information est donnée d'une
manière si simple et si simple que le voyageur n'a pas besoin de
s'y tromper. Pour cela, nous viendrons dans un instant. Mais
d'abord il est désirable de parler des idées diverses et
contradictoires sur ce point vital qui se trouvent dans les écrits
actuels sur la prophétie. Car, chose étrange, il y a le plus grand
désaccord et la plus grande contradiction d'opinion quant au
«commandement» ou «parole» particulier auquel l'ange fait
référence comme point de départ des 70 semaines. Il n'y a pas
moins de quatre décrets différents, ou commandements royaux,
qui ont été avancés comme point de départ des soixante-dix
semaines. Certains exposants capables et expérimentés en
choisissent un, et d'autres également capables et appris à en
choisir un autre. Pourtant, la Parole de Dieu parle aussi
clairement que cela à propos de l'endroit où le Christ devrait
naître.

Pourquoi alors cette différence d'opinion? L'explication est que


ceux qui, ces dernières années, ont porté leur attention sur cette
prophétie, en ont mal interprété l'interprétation . Ils ont poursuivi
une méthode qui ne peut que mener à une conclusion erronée.
Cela devrait être compris par le lecteur (et nous chercherons à le
rendre clair) avant d'aller plus loin.

La bonne façon d'arriver à la chronologie de la prophétie est si


simple et si évidente qu'un enfant peut facilement la comprendre.
Tout ce que nous devons faire est de vérifier à partir de la Parole
de Dieu les deux événements spécifiés par l'ange, (1) la sortie du
"commandement" et (2) la manifestation de "Messie le Prince".
Ayant définitivement fixé ces deux événements (que les Écritures
nous permettent de faire avec certitude), nous savons, d'après la
prophétie elle-même, que de l'un à l'autre, il n'y a que 483 ans.

73
Par cette méthode, nous n'avons pas besoin d'un système de
chronologie.

Mais nos exposants ont procédé d'une manière très différente.


D'abord ils ont fait le choix de l'un ou l'autre des divers systèmes
de chronologie qui ont été compilés par divers chronologistes -
comme Ussher, Lloyd, Clinton ou Marshall. Puis, ayant assigné
l'exactitude de la chronologie choisie, ils ont cherché d'abord pour
un décret de certains roi persan, et deuxième pour un événement
dans la vie du Christ, qui serait aussi proche que possible de 483
ans d'intervalle, selon le choix chronologie.

Il sera clair sur la plus courte considération que, selon cette


méthode, l'interprétation de la prophétie est contrôlée par
n'importe quelle chronologie que l'exposant a pu choisir; car il a
besoin de rejeter toute interprétation qui n'est pas d'accord avec
sa chronologie supposée.

Or, non seulement cette méthode de procédure est-elle


fondamentalement erronée, mais elle tente de faire coïncider les
événements de l'histoire biblique avec un schéma chronologique
artificiel, mais le fait est que chaque système chronologique
couvre la période à laquelle nous devons faire (c.-à-d. depuis le
début de la monarchie perse jusqu'au Christ) est en grande partie
une affaire de conjectures . Tous ces systèmes, sans exception,
sont basés sur le "canon" de Ptolémée, c'est-à-dire une liste de
prétendus rois persans, avec la durée supposée du règne de
chacun, liste dressée par Ptolémée, un astronome païen. et
écrivain du deuxième siècle après JC Mais Ptolémée ne prétend
même pas avoir eu des faits quant à la durée de la période perse
(c'est-à-dire de Darius et Cyrus jusqu'à Alexandre le Grand).
Ptolémée estime ou devine que cette période a été de 205 ans. Et
c'est ce qui a causé tout le trouble et l'incertitude; car quiconque a
tenté de construire une chronologie biblique s'est basé sur
74
l'estimation de Ptolémée. En un mot, il n'y a donc pas de
chronologie de la période allant de Cyrus à Christ, sauf dans la
Bible.

Afin de montrer combien est grande l'incertitude quant à la


longueur de l'empire perse, il suffit de mentionner le fait que,
selon les traditions juives du temps du Christ (qui sont sûrement
autant à faire confiance que les traditions païennes de une date
ultérieure), la période des rois perses était seulement de 52 ans.
Voici une différence de 153 ans, et cela à propos d'une question
essentielle à la compréhension de cette prophétie. Sir Isaac
Newton dit que "certains des Juifs ont pris Hérode pour le Messie,
et ont été appelés "Hérodiens". Ils semblent avoir fondé leur
opinion sur les 70 semaines. Dans la mesure où l'accession
d'Hérode était de 34 ans avant le Christ, il est évident que
l'opinion des Hérodiens nécessitait une période perse relativement
courte. D'autre part, les opinions de certains exposants modernes
sont basées sur une ère perse de soi-disant longue durée.

Afin que le lecteur puisse comprendre clairement la situation et


ses auditions sur notre étude, nous rappellerons que la
chronologie d'Ussher (dont les dates sont données à la tête de la
"marge" de nos Bibles) en fait 536 ans à partir de la première
année de Cyrus à l'an 1 après JC (quatre ans après la naissance
du Christ). Ajoutez à cela 26 ans à la manifestation du Seigneur à
Israël lors de son baptême et nous avons 562 ans. Mais, selon la
Parole de Dieu, il devait y avoir seulement 483 ans à partir du
commandement de restaurer Jérusalem "au Christ". Si, par
conséquent, on commence par prendre la chronologie d'Ussher
(ou l'un des autres) comme base de son interprétation, on est
forcé de choisir un point de départ environ quatre-vingts ans
après le roi Cyrus qui, selon l'Écriture, était le vrai restaurateur,
l'homme que Dieu a spécialement élevé, et dont Il a dit: "Il bâtira
ma ville". (À ceci nous viendrons bientôt.)
75
Mais nous ne sommes pas libres de choisir entre les traditions
juives et les traditions païennes, ou de fonder nos conclusions sur
l'une ou l'autre. Car la Parole de Dieu nous montre clairement
quel était le commencement de la période prophétique; et avec
cette information en notre possession, nous savons certainement
que ce n'était que 483 ans "à Christ". Par conséquent, nous
sommes tenus de rejeter tous les schémas chronologiques, qu'ils
proviennent de sources juives ou païennes, et tout système
d'interprétation basé sur ceux-ci) qui est en conflit avec les faits
révélés dans les Écritures.

Cette question importante du caractère défectueux de toutes les


chronologies existantes est pleinement discutée, et les faits
clairement exposés, dans la Bible Chronology de Martin Anstey,
publiée en 1913, à laquelle nous devons référer ceux de nos
lecteurs qui souhaitent étudier la question de manière exhaustive.
Le travail de M. Anstey commande notre confiance et notre respect
parce qu'il néglige toutes les sources païennes, et toutes les
conjectures, et dérive son information uniquement des Écritures.

En ce qui concerne les dates données dans la table des rois


persans de Ptolémée, Anstey dit: "Ils reposent sur des calculs ou
des suppositions faites par Eratosthène, et sur certaines vagues
traditions flottantes, selon lesquelles la période de l'Empire Perse
était définie comme une période années." Et il montre, par une
grande variété de preuves tirées entièrement des Écritures , que la
période que Ptolémée assigne à l'empire perse est d'environ
quatre-vingts ans trop longue . Il s'ensuit que tous ceux qui
adoptent la chronologie de Ptolémée, ou tout système basé sur
celle-ci (comme le font tous les chronologistes modernes avant
Anstey) seraient inévitablement conduits loin de l'égarement. Il est
impossible de faire concorder, dans les 80 ans, les vrais
événements bibliques avec la chronologie erronée de Ptolémée. Ce
fait unique rend de nombreux livres modernes sur Daniel
76
totalement sans valeur, en ce qui concerne leur chronologie; et la
chronologie est la chose principale.

CONCERNANT LES ÉCLIPSES

On a tenté d'appeler l'astronomie à l'aide de la chronologie


défectueuse de Ptolémée, en utilisant certaines références
fortuites, contenues dans des documents historiques
fragmentaires, à des éclipses du soleil ou de la lune. Mais de telles
références n'ont aucune valeur à cet égard, étant donné qu'il est
impossible de déterminer, dans un cas donné, laquelle d'une série
d'éclipses - dans un délai de cinquante ou cent ans - était celle à
laquelle on se référait. Par exemple, l'une des plus claires de ces
références historiques est celle de «l'éclipse de Thales», mentionnée
par Hérodote. Cette éclipse est localisée par un astronome comme
se produisant en 625 BC; par un autre aussi tard que 585 BC
(une différence de 40 ans); et par d'autres à des dates différentes
entre les deux (Anstey, page 286).

Nous voyons d' abord que la méthode adoptée dans les exposés
actuels de la prophétie des soixante-dix semaines est
fondamentalement fausse; et deuxièmement que le système
chronologique sur lequel ils sont tous basés est en grande partie
basé sur des conjectures, et est certainement très large quant à la
longueur de l'Empire perse.

Une chronologie laïque exacte et complète existe depuis la


conquête de la Perse par Alexandre le Grand jusqu'à nos jours.
C'est seulement en ce qui concerne la période de Cyrus à
Alexandre qu'il y a incertitude.

77
LE DÉCRET DE CYRUS LE GRAND

Nous allons maintenant montrer que le point de commencement


des soixante-dix semaines est ce grand décret de Cyrus le Grand,
qui fait époque et dévidements, dont un récit est donné dans 2
Chroniques 36:22,23 , et aussi dans Esdras 1:1-4. La preuve est
non seulement claire, simple et absolument concluante pour tous
ceux qui croient à la Parole du Seigneur, mais elle a été donnée
dans des circonstances conçues pour inspirer l'émerveillement et
l'admiration devant les merveilleuses manières de Dieu de réaliser
ce qu'Il a voulu. et a promis d'effectuer.

En ce qui concerne Ésaïe, chapitres 44 et 45, nous trouvons la


promesse de Dieu que Jérusalem devrait être reconstruite et ses
captifs rétablis dans leur foyer, et beaucoup seulement, mais nous
trouvons que Dieu a nommé par son nom l'homme même,
"Cyrus", par qui cette promesse devait être accomplie. La preuve
que le roi Cyrus était celui qui devrait donner le commandement
(ou la parole). car la restauration et la reconstruction de
Jérusalem sont doublement puissantes et impressionnantes, et
conçues comme le déclare l'Écriture elle-même, parce que cela a
été annoncé par la bouche du Seigneur deux cents ans avant que
Cyrus soit monté sur le trône.

Le passage commence par ces mots: "Chantez, 0 cieux, car le


Seigneur l'a fait" (Ésaïe 44:23). Évidemment, Dieu attire ici
l'attention sur un travail d'une grande importance et dans lequel Il
prend un plaisir particulier. Ce devait être aussi un travail par
lequel les signes des menteurs (ceux qui consultaient les présages)
devaient être frustrés, et les "devins" rendus furieux, et les "sages"
reculés, et leurs connaissances devenues folles (v.25). Malgré tout
ce qui s'opposait à sa volonté, aux hauts murs et aux portes fortes
de Babylone, et à la sagesse des astrologues, des devins et des
Chaldéens, Dieu «Qui confirme la parole de mon serviteur, et
78
accomplis le conseil de mes envoyés; qui dis de Jérusalem: Elle
sera habitée, et des villes de Juda: Elles seront rebâties, et je
relèverai leurs ruines; Qui dis à l'abîme: Sois desséché, et je
tarirai tes fleuves; Qui dis de Cyrus: Il est mon berger, il
accomplira toute ma volonté, en disant à Jérusalem: Sois rebâtie,
et au temple: Tu seras fondé! (versets 26,27).

Nous nous arrêtons à ce point pour rappeler à l'esprit du lecteur


que lorsque le temps de l'accomplissement de cette prophétie par
Ésaïe était proche, le dernier roi de Babylone, Belschatsar, était
en train d'amadouer un millier de ses courtisans à Babylone,
tandis que les armées de Darius et de Cyrus assiégeaient la ville.
Alors apparut la partie de la main d'un homme, traçant sur le mur
ces quatre mots qui annonçaient la ruine de Babylone, quoique
les magiciens, les astrologues et les devins fussent confondus par
eux, et que leur sagesse se changea en folie. De plus, l'histoire
séculaire nous a conservé le fait que les ingénieurs de l'armée de
Cyrus ont creusé un nouveau chenal pour le fleuve Euphrate qui
traversait la ville (accomplissant ainsi les mots «et je vais assécher
tes rivières») et Cyrus entra par le lit sec du ruisseau. Ainsi furent
ouvertes les «portes à deux vantaux» de Babylone au conquérant
nommé par Dieu, qui devait être un «berger» et un libérateur pour
son peuple. Le verset suivant de la prophétie parle de ceci: «Ainsi
parle le Seigneur à son oint, à Cyrus, dont j'ai retenu la main
droite, pour soumettre les nations devant lui, et je perdrai les
reins des rois»; voyez Daniel 5:6 , où il est dit de Belschatsar,
quand il vit l'écriture sur le mur, «de sorte que les articulations de
ses reins étaient déliées» - «pour ouvrir devant lui les portes à
deux battants, et les portes ne seront pas fermées» (Ésaïe 45:1).

Voici le propre témoignage de Dieu que le roi Cyrus, et pas un de


ses successeurs, devait donner le «commandement» par lequel
Jérusalem devait être reconstruite et ses habitants restaurés. Rien
ne pouvait être plus clair que les mots: «Il (Cyrus) accomplira tout
79
mon plaisir, disant même à Jérusalem: Tu seras bâti, et au
temple, ton fondement sera posé.» Cette preuve ne peut être
renversée. En effet, aucun de ceux qui croient que les Écritures
sont inspirées ne le remettra même en question. Ayant ceci pour
nous guider, nous devons refuser de suivre ceux qui, avec une
chronologie païenne erronée comme seul guide, tâtonnent pour un
événement, longtemps après que Cyrus fut déposé dans sa tombe,
ce qui peut être considéré comme «le commandement de restaurer
et de construire Jérusalem."

Aucune autre preuve n'est nécessaire. Mais dans cette affaire


extrêmement importante, Dieu a été heureux de donner la preuve
sur preuve. Ainsi, dans Ésaïe 46:13, nous avons cette autre parole
concernant Cyrus: "Je l'ai élevé dans la justice, et je dirigerai
toutes ses voies, il construira ma ville, et il laissera aller mes
captifs."

Celui qui croit à la Parole de Dieu ne contestera pas un seul


instant que c'est par Cyrus que Jérusalem fut rebâtie et que ses
captifs lui furent restitués. Voici deux choses que Dieu a
clairement annoncé à Cyrus (et cela a été 200 ans avant d'arriver
au trône); d'abord il devait reconstruire la ville, et la deuxième, il
était de rétablir les Juifs captifs à leur domicile. Ce sont les choses
mêmes mentionnées par l'ange à Daniel; car il a dit: «de l'ordre de
restaurer et construire Jérusalem.» Et les Écritures montrent
clairement que Cyrus a fait de la hâte pour accomplir cette Parole
de Dieu; et de plus, il savait exactement ce qu'il faisait et
pourquoi.

Il y a ici une vérité que, avec un peu d'attention, nous pouvons


saisir, et qui, une fois comprise, enlèvera toutes les incertitudes et
nous remplira d'admiration à cause des merveilles et des
perfections de la Parole de Dieu.

80
Observez alors que lorsque l'ange a mentionné «le commandement
de restaurer et de construire», Daniel aurait su par la prophétie
d'Ésaïe (qui lui était familière, comme nous le verrons) que c'était
Cyrus qui donnerait cet ordre. Maintenant Cyrus était à cette
époque co-dirigeant avec, et subordonné à "Darius le Mède"
(Daniel 9:1). Mais en moins de deux ans, Cyrus devint le seul
dirigeant; et c'était dans la première année de son règne qu'il a
publié le décret de fondations qui a donné une nouvelle existence
à la nation juive.

Que Daniel connaissait la prophétie de Jérémie qui donne la


durée de la captivité est expressément énoncée dans Daniel 9:2 .
Mais qu'il connaissait aussi la prophétie d'Isaïe qui prédit que la
captivité serait terminée par le décret de Cyrus , apparaît en
référence au décret de ce monarque, qui est partiellement cité par
Esdras. Voici les paroles: "Ainsi parle Cyrus, roi de Perse, le
Seigneur Dieu des cieux m'a donné tous les royaumes de la terre,
et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en
Juda" (Esdras 1:2).

Il est clair que cette "charge" est venue à Cyrus, non pas à travers
le livre de Jérémie, mais à travers celui d'Ésaïe; car c'est dans
Ésaïe que Dieu, parlant à Cyrus qui n'était pas encore né, l'a
chargé de construire la ville et le temple et de libérer les Juifs
captifs. On verra ainsi que Dieu a donné à Cyrus une place
remarquable dans sa Parole et dans l'exécution de ses plans.

Daniel n'avait pas appris la fin de la captivité par une révélation


directe de Dieu, mais «par des livres» - ce n'est pas le livre de
Jérémie seulement, mais celui d'Ésaïe aussi. Nous avons aussi les
mêmes «livres» que Daniel; et nous avons aussi le livre d'Esdras,
qui contient un récit du grand décret de Cyrus; et ces plusieurs
"livres" donnent tous la lumière nécessaire pour rendre la
question parfaitement claire.
81
CONCERNANT CYRUS

Cette merveilleuse prophétie d'Ésaïe concernant Cyrus et ses


conséquences sur les desseins de Dieu dans son ensemble, n'ont
pas reçu l'attention que cette importance mérite; et bien qu'il ne
soit pas dans la portée de ce volume de le traiter de manière
exhaustive, il convient cependant d'attirer l'attention sur certaines
de ses caractéristiques frappantes.

Nous notons alors que la restauration des Juifs captifs et la


reconstruction du temple étaient évidemment d'une grande
importance aux yeux de Dieu. Les références fréquentes à cela
dans les messages des prophètes en sont une preuve suffisante.
Mais voici le cas extraordinaire d'une prophétie distincte, en
termes simples, de ce que Dieu avait l'intention de faire, couplé
avec le nom de l'homme par lequel Dieu se proposait de le faire .
Le seul cas similaire où une action est décrite et le nom de
l'homme qui devait l'exécuter est donné avant la naissance, est
celui du roi Josias (I Rois 13:2, rempli 2 Rois 23:15-17).

Quand le temps de la fin de la captivité (donné par un autre


prophète, Jérémie) était sur le point d'expirer, Dieu mit entre les
mains de l'homme qu'Il avait appelé par son nom deux cents ans
auparavant, "tous les royaumes du monde, afin qu'il ait le pouvoir
nécessaire pour accomplir la Parole de Dieu et faire tout son
plaisir"; et à côté de tout cela, Dieu lui-même "excita l'esprit de
Cyrus, qui fut proclamé dans tout son royaume, et le mit aussi
par écrit (Esdras 1:1). Et sur ce commandement, plus de
quarante-deux mille Juifs, conduits par Zorobabel, Josué et
Néhémie, revinrent aussitôt à Jérusalem (Esdras 2:1-6).) et avec
eux plus de sept mille serviteurs et servantes (v.65). C'était un
nouveau départ pour Israël; et Cyrus était le «berger» de Dieu,
choisi longtemps auparavant, pour ramener ses brebis à leur
troupeau.
82
Tout le passage concernant Cyrus (Ésaïe 44:23-45:14) devrait être
lu attentivement. Nous citons une partie: J'irai devant toi, et je
redresserai les lieux tordus, je briserai les portes d'airain, et je
couperai les barres de fer. (Ceci se réfère aux défenses de
Babylone.) "Et je te donnerai les trésors des ténèbres" et les
richesses cachées des lieux secrets "(les trésors de Babylone)," afin
que tu saches que moi le Seigneur, qui t'appelles par ton nom, je
suis le Dieu d'Israël pour Jacob Mon amour de serviteur, et élu de
la mine Israël. Je te ai appelé par ton nom, je te surnommé, bien
que tu me as pas connu , je suis le Seigneur, et il n'y en a pas
d'autre. Il n'y a pas de Dieu à côté de moi, je t'ai ceint bien que tu
ne m'as pas connu; afin qu'ils sachent, depuis le lever du soleil et
depuis l'occident, qu'il n'y en a pas à côté de moi: je suis le
Seigneur et il n'y en a pas d'autre.

Dans ce passage remarquable, Dieu rappelle encore et encore le


fait qu'Il avait appelé Cyrus par son nom bien avant sa naissance,
pourtant ce fait reçoit peu d'attention, et sa signification a été
perdue de vue par beaucoup de ceux qui ont entrepris d'exposer la
prophétie des Soixante-dix Semaines. Cela doit être le cas pour
tous ceux qui rejettent le décret de Cyrus comme point de départ
des soixante-dix semaines.

De plus, Dieu ne parle pas de Cyrus mais directement à lui. De


ceci nous pouvons comprendre comment Cyrus dirait: "Le
Seigneur Dieu du ciel m'a donné tous les royaumes du monde, et
il m'a chargé" etc.

Finalement, Dieu déclare qu'Il a "ceint" Cyrus pour cette œuvre


afin que, de l'Est à l'Ouest, c'est-à-dire dans le monde entier, on
sache qu'Il est le Seigneur, et qu'il n'y en a pas d'autre.
Manifestement, ce dessein de Dieu, dans ses merveilleuses
relations avec le roi Cyrus, est presque frustré quand, dans
l'interprétation de la prophétie des soixante-dix semaines, le
83
décret de Cyrus est mis de côté, et la parole d'un autre roi est
choisie comme désignant que Jérusalem a été reconstruite et ses
captifs ont été restaurés.

Que la contemplation des merveilleuses relations de Dieu dans le


cas de Cyrus nous amène à adorer Celui qui est parfait dans la
connaissance, et qui opère toutes choses selon le conseil de sa
propre volonté.

Il fallait s'attendre à ce que, dans la mesure où Dieu a été heureux


de donner dans Sa Parole, une mesure de temps exacte d'un
événement donné au Christ, Il devrait également clarifier au-delà
de tout doute l'événement à partir duquel le nombre d'années
devait commencer. Et cette attente est pleinement satisfaite.

Sur les faits simples et clairs énoncés ci-dessus, il est évident que
tout exposant qui met de côté ce décret de Cyrus comme point de
départ des 70 semaines, et qui substitue un autre événement, doit
soit ignorer le témoignage d'Ésaïe 44 et 45 (et d'autres
témoignages bibliques auxquels nous nous référerons
présentement) ou bien il préfère les suppositions d'un astronome
païen (qui n'avait aucun moyen de connaître les faits qui se sont
produits plus de cinq cents ans avant son temps) à l'évidence de
l'Écriture, ou encore il est simplement un ennemi de la vérité qui
tord l'Écritures à sa perte afin de se donner quelque crédibilité
illusoire aux yeux des crédules et des ignorants.

C'est un cas où une erreur par rapport au point de départ est


fatale à la compréhension de la prophétie dans son ensemble. Si
nous prenons un mauvais départ, nous serons dans l'erreur tout
au long.

Il est intéressant à cet égard de voir comment cette question a été


comprise par les Juifs savants dans les temps anciens. Ainsi,
nous trouvons dans l'histoire de Josèphe Flavius (1) que Cyrus
84
écrit dans tous ses domaines que " Dieu Tout-Puissant m'a
désigné pour être roi de la terre habitable" et qu'il "a en effet prédit
mon nom par les prophètes, et que je devrais lui construire une
maison à Jérusalem, dans le pays de Judée. Josèphe continue en
disant que, lorsque Cyrus avait lu les paroles du prophète Ésaïe,
"Il appela les Juifs les plus éminents de Babylone et leur dit, qu'il
leur donna la permission de retourner dans leur propre pays, et
de le reconstruire.

LA VILLE JÉRUSALEM ET LE TEMPLE DE DIEU

Josèphe donne aussi une copie d'une lettre écrite par Cyrus aux
gouverneurs qui étaient en Syrie, laquelle lettre commence comme
suit: "Le roi Cyrus à Sisinnes et à Sathrabuzzanes, envoie des
salutations. J'ai donné congé à autant de Juifs qui habitent dans
mon pays que s'il le fallait pour retourner dans leur propre pays,
et pour reconstruire la Cité, et pour reconstruire le Temple de
Dieu à Jérusalem au même endroit où c'était avant "(Ant. Bk. XI,
Ch. 1, sect. I & 3).

La preuve que la reconstruction de la ville a été faite par le


commandement de Cyrus est si concluante que Prideaux (l'un des
principaux commentateurs de Daniel) admet franchement que
«Jérusalem fut reconstruite en vertu du décret accordé par Cyrus
la première année de son règne." Pourtant, cet homme a appris à
rejetter le décret de Cyrus comme point de départ des soixante-dix
semaines, simplement parce qu'il partageait l'idée erronée (pour
laquelle il n'y a pas de preuve de toute sorte) que 490 années ne
parviendraient pas de ce décret à l'époque du Christ. Mais si le
fait est, comme l'admet Prideaux, de prendre tout autre
événement comme point de départ, c'est de falsifier la prophétie.
C'est un choix entre les déclarations claires de la Parole de Dieu et

85
les suppositions des historiens païens et des astronomes. Nous
écrivons pour le bénéfice de ceux qui acceptent la Parole de Dieu
comme concluante.

Il est vrai qu'Ezra, dans la très brève déclaration qu'il donne du


décret de Cyrus, ne mentionne pas spécifiquement la construction
de la ville. Mais cette émission ne fournit aucun fondement pour
supposer que le décret de Cyrus ne prévoyait pas la
reconstruction de la ville, et encore moins la raison d'écarter la
parole du Seigneur prononcée par Ésaïe. En fait, le décret de
Cyrus, en vertu duquel les Juifs étaient, l'un et tout, permis de
retourner à Jérusalem, et en vertu de laquelle plus de 42 000 ne
revenir à la fois, est nécessairement implicite. La construction du
temple est la question la plus importante, et c'est pourquoi il est
spécifiquement mentionné dans la brève référence d'Ezra au
décret de Cyrus. Mais, selon la prophétie d'Ésaïe, «le
commandement de reconstruire la ville devait être associé à celui
de reconstruire le temple, car le commandement de reconstruire le
temple implique par nécessité de reconstruire la ville.

Il convient de noter que les paroles de l'ange Gabriel appellent à la


proclamation d'un commandement visant à restaurer et à
construire Jérusalem. Ces mots correspondent au décret de Cyrus
qui a été promulgué dans tous ses domaines, et qui est
expressément appelé par Esdras un «commandement» (Esdras
6:14).

De plus, le fait que la construction de Jérusalem ait effectivement


eu lieu en vertu du décret de Cyrus, résulte du fait qu'à une
époque où seule la fondation du temple avait été posée, les
adversaires se plaignaient que les Juifs "reconstruisaient la ville
rebelle et mauvaise", et en ont dressé les murs, et ont joint les
fondements» (Esdras 4:12).

86
Cette déclaration des adversaires n'était pas une invention; car il
est entièrement corroboré par Aggée, qui (prophétisant pendant la
même période de la cessation du travail sur le temple) a dit que le
peuple habitait dans leurs propres maisons de plafond, et qu'ils
couraient chacun à sa propre maison (Agg. 1:4-7).

En outre, en lisant le livre d'Esdras, on remarquera qu'il parle


tout le long de Jérusalem comme une ville existante , et au
chapitre 9:9 rend grâces à Dieu qu'il leur a donné «un mur en
Juda et à Jérusalem."

Certains exposants ont choisi comme point de départ pour les 70


semaines, le décret du roi Artaxerxès mentionné dans Esdras
7:11-28. Mais cela ne peut pas être; car, en premier lieu, supposer
que cela contredirait la Parole du Seigneur parlée par Ésaïe, qui
témoignait que le "commandement" de restaurer les captifs, de
reconstruire la ville, et de jeter les bases du temple, devrait être
donné par Cyrus; alors que le décret mentionné dans Esdras 7 a
été fait par "Artaxerxes" (Darius Hystaspes) qui était l'un des
successeurs de Cyrus.

Après une lecture attentive d'Esdras, chapitres 6 et 7, on verra


que ce qui y est écrit est en accord avec les Écritures
précédemment citées et les appuie pleinement, montrant que
l'œuvre alors en cours à Jérusalem, et que les ennemis des Juifs
cherchaient. De plus, il était entièrement basé sur le décret de
Cyrus. Car lorsque ces adversaires se plaignaient dans une lettre
au roi Darius concernant l'œuvre de reconstruction du temple
(que les Juifs avaient repris sous l'impulsion de la prophétie de
Aggée et de Zacharie), Darius fit rechercher parmi les archives de
la maison des rouleaux (Esdras 6:1), et il a trouvé le décret de
Cyrus ordonnant que le temple soit reconstruit; et sur l'autorité de
ce décret de Cyrus, son successeur Darius a publié le décret
mentionné dans Esdras 6:6-12.
87
Il convient de noter qu'à cette époque, il ne s'agissait pas de la
reconstruction de la ville. Cela avait déjà été fait, au moins dans
une mesure suffisante pour accommoder ceux qui étaient
revenus. Environ cinquante mille personnes étaient rentrées dans
la première compagnie, avec des femmes et des enfants, et
d'autres par la suite; et bien sûr, leur première occupation était de
se fournir des maisons. Nous avons déjà attiré l'attention sur la
déclaration d'Ezra 4:12 que les Juifs avaient «venir à Jérusalem,
la construction de la ville rebelle et méchante, et ont mis en place
(marg. Fini) ses murs, et rejoint les fondations.»

L'achèvement du temple est mentionné dans Esdras 6:14,15, et il


est dit qu'il a été fait "selon le commandement de Cyrus et de
Darius" - celui de Darius étant simplement une réaffirmation du
décret de Cyrus, qui a donné l'autorisation pour l'ensemble du
travail de restauration.

Le décret mentionné dans Esdras 7:11-28 était encore quelques


années plus tard. Cela n'avait rien à voir avec la reconstruction de
la ville ou du temple. Cela n'aurait pas pu être le
"commandement" pour la construction de l'un ou l'autre; car ce
commandement avait déjà été donné. C'était simplement une
"lettre" que le roi donnait à Esdras, car nous lisons que "le roi lui
accorda toute sa requête" (Esdras 7:6). Cette «lettre» prévoyait,
premièrement, que tout le peuple d'Israël, les prêtres et les
Lévites, qui avaient tant l'esprit libre, pouvaient aller à Jérusalem;
deuxièmement, ils pourraient porter de l'argent et de l'or pour
acheter des animaux pour le sacrifice, et tout ce qui pourrait être
nécessaire pour la maison de Dieu; et troisièmement, qu'aucun
impôt ou aucun tribut ne devait être imposé aux prêtres, aux
Lévites, aux chantres, aux porteurs, aux Néthiniens ou aux
ministres de la maison de Dieu. Loin de là, dans cette «lettre», s'il
y a un «commandement» pour la construction de la ville ou du

88
temple, son contenu montre que la ville et le temple existaient
déjà.

LE TRAVAIL DE NÉHÉMIE SUR LE MUR DU TEMPLE

Nous arrivons maintenant à la date la plus tardive de tous les


prétendus "décrets" qui ont été choisis par n'importe quel
exposant comme celui auquel l'ange Gabriel a référé comme "le
commandement de restaurer et de construire Jérusalem". C'est la
"lettre" donnée par le roi à Néhémie, à sa demande, comme il est
dit dans Néhémie 2:4-8 .

Cette lettre ou un permis écrit donné à Néhémie par le monarque


de l'époque, ou Artaxerxès, étant le dernier en date de tous, est le
plus éloigné de la vérité . Néanmoins, il est le favori de certains
savants expérimentés de notre temps, et par le fait même que c'est
la date la plus tardive, et par conséquent, il convient le mieux aux
chronologies erronées qui ont été tirées du canon de Ptolémée.
Mais même ainsi, si ce "Artaxerxès" était, comme le montre M.
Anstey par des preuves satisfaisantes, le même roi "Darius" est
mentionné par Esdras, alors la vingtième année (Néhémie 2:7) de
son règne serait trop tôt au moins cinquante ans d'accord avec
l'une des chronologies mentionnées ci-dessus. En conséquence, il
a été supposé que le jour du roi de Néhémie était Artaxerxes
Longimanus. Mais la vingtième année de ce monarque serait
d'environ 100 ans après le retour de Babylone au temps de Cyrus;
et par conséquent, il serait trop proche des jours de Christ pour
s'adapter à l'une des chronologies existantes. Par conséquent,
pour forcer un accord dans ce cas, il est nécessaire de faire le
«soixante-dix-sept» une période inférieure à 490 ans. L'ingéniosité
de nos exposants a été tout à fait égale à ceci; car, pour faire face
à cette difficulté, ils ont supposé que les "sept" n'étaient pas des

89
années de sept, mais de périodes indéterminées de 360 jours
chacune, qui ne sont pas des «années». Ainsi, l'acceptation d'une
fausse chronologie (au lieu de se baser uniquement sur les
Écritures conduit même les hommes capables et érudits à adopter
une fausse supposition après l'autre, et ainsi s'égarer de plus en
plus.

Mais nous n'avons pas besoin de sortir du livre de Néhémie lui-


même pour une preuve concluante que la «lettre» que le roi donna
à cet homme dévoué n'était pas «le commandement» en vertu
duquel Jérusalem fut rebâtie. En effet, nous n'avons qu'à lire les
chapitres 1, 2 et 3 de Néhémie avec un soin ordinaire de percevoir
que la ville avait déjà été reconstruite , avec des murs et des
portes, à l'époque mentionnée dans ces chapitres; que la nouvelle
apportée à Néhémie, telle qu'elle a été rapportée au chapitre 1,
était une nouvelle des dégâts faits récemment par les ennemis des
Juifs aux murs et aux portes de la ville rebâtie; que la lettre
donnée par le roi à Néhémie était simplement un permis pour
réparer ces dommages; et que le travail accompli par Néhémie, tel
que rapporté au chapitre 3, était la «réparation» du mur, la
«réparation» des portes et la mise en place des portes; les verrous
et leurs barreaux. Pour la preuve de ces déclarations, il suffit de
lire les chapitres mentionnés.

Les nouvelles de Jérusalem. Dans le chapitre 1, Néhémie raconte


que, pendant qu'il s'occupait de ses devoirs coutumiers dans le
palais du roi, certains frères arrivèrent de Jérusalem avec des
nouvelles que ceux de la province de Juda, qui avaient été
abandonnés à la captivité, étaient en grande affliction et reproche.
Ils rapportèrent aussi: "La muraille de Jérusalem est aussi
détruite, et ses portes sont consumées par le feu" (Néhémie 1:1-3).

L'effet de ce rapport sur Néhémie montre clairement qu'il s'agissait


d'une calamité nouvelle et inattendue dont ils parlaient. Car il
90
raconte que, lorsqu'il entendit ces paroles, il s'assit, pleura, se
lamenta certains jours, jeûna et pria devant le Dieu des cieux. Le
compte rendu fait clairement que la cause de sa détresse n'était
pas la condition des Juifs dans la province, mais la nouvelle des
dommages qui avaient été faits aux murs et aux portes de la ville
sainte. Cela n'aurait pas pu être la destruction causée par
Nabuchodonosor, car cela avait eu lieu plus de cent ans
auparavant. Néhémie avait connu ce sujet toute sa vie. Ses frères,
lorsqu'il leur a demandé «à propos de Jérusalem», n'auraient pas
pu lui annoncer, comme une nouvelle, les dommages qui avaient
été causés un siècle auparavant. Cela n'aurait pas été une
nouvelle pour lui, et son audition ne l'aurait pas plongé dans une
profonde détresse. Il déclare qu'il n'avait pas été triste avant la
présence du roi (2:7); mais maintenant son chagrin était si grand
qu'il ne pouvait pas bannir les évidences de lui de son visage
même dans la présence du roi. Il doit y avoir eu une cause à cela;
et rien que les nouvelles inattendues d'une nouvelle calamité à la
ville bien-aimée pourraient expliquer sa détresse aiguë. Avec les
murs endommagés et les portes brûlées par le feu, la ville était
exposée à ses ennemis, et le nouveau temple lui-même risquait
d'être à nouveau détruit.

Dans ce rapport, nous avons une indication des «temps troublés»


annoncés par l'ange Gabriel (Dan 9:25).

Au chapitre 2, nous avons le récit de la requête de Néhémie au roi


et de la «lettre» qui lui a été donnée. Il n'y a pas de décret, pas de
«commandement», rien de ce qui concerne la reconstruction de la
ville. Et comment pourrait-il y avoir dans la vue de la parole du
Seigneur concernant Cyrus, en disant: " Il bâtira ma ville"? Il est
vrai que Néhémie a demandé que le roi l'envoie dans la ville des
sépulcres de son père, afin de le «construire». Mais le mot ici
«construction» a une signification très large, et serait approprié
pour décrire la réparation des dommages aux murs et aux portes,
91
ce qui en fait est ce que cela veut dire en l'occurrence. Néhémie a
seulement demandé la permission de restaurer les parties qui
avaient été fraîchement détruites. Cela sera montré ci-dessous.

Ce que Néhémie voulait dire par sa requête apparaît aux versets 7


et 8, à savoir les lettres aux gouverneurs au-delà de la rivière pour
lui donner un passage sûr (en d'autres termes un passeport) et
une lettre au gardien de la forêt du roi de faire des poutres pour
les portes du palais qui appartenaient à la maison, et pour le mur
de la ville, et pour la maison dans laquelle j'entrerai. Ces
demandes le roi a accordé. Manifestement, ces lettres ne
constituent pas un commandement pour reconstruire la ville.

Enfin, il apparaît clairement au chapitre 3 que l'œuvre de Néhémie


pendant son séjour à Jérusalem fut la réparation du mur et des
portes de la ville. Le mot «réparé» est utilisé plus de vingt fois dans
ce chapitre pour décrire ce travail. C'était un petit ouvrage
(comparativement au travail de reconstruction de la ville et du
temple) car il fut achevé, malgré tous les obstacles, dans l'espace
de 52 jours, moins de deux mois (6:15). Dans les troisième et
quatrième chapitres de Néhémie, nous trouvons fréquemment des
références fortuites à des maisons existant déjà à Jérusalem et
occupées par leurs propriétaires, mais pas un mot quant à la
construction de maisons à ce moment-là. Ainsi nous lisons dans
3:20,21 de «la maison d'Éliashib, le grand prêtre». Dans le verset
23, nous lisons que Benjamin et la confusion ont réparé "sur leur
maison", et Azaria "par sa maison". Au verset 25, il est fait
mention de "la maison haute du roi". Au verset 28, il est dit que
les sacrificateurs réparaient «chacun de son côté contre sa
maison». Au verset 29, nous lisons que Zadoc s'est réparé "contre
sa maison".

Dans le chapitre 4:7, le caractère de l'œuvre est montré par les


mots "les murs de Jérusalem ont été constitués, et les violations
92
ont commencé à être arrêtées." Les versets 1, 6, 15, 17 et 21 du
même chapitre; aussi le chapitre 6:1,15 et le chapitre 7:1
montrent que le travail était seulement sur le mur. Les mots de
6:15, "Ainsi, le mur a été achevé au vingt-cinquième jour du mois
d'Ellul, en cinquante et deux jours" enregistrent l'achèvement de
l'ensemble du travail.

Dans le chapitre 7:3 nous lisons que Néhémie a nommé «des


gardes des habitants de Jérusalem, chacun à sa garde, et chacun
à sa maison». Cela montre encore que les habitants de la ville
avaient des maisons à habiter; bien que nous n'aurions guère
besoin d'être informés d'une question aussi évidente. Le verset
suivant semble à première vue être incohérent, bien que ce ne soit
pas le cas. Il dit: "Maintenant, la ville était grande et vaste (ou
large dans les espaces), mais les gens étaient peu nombreux, et
les maisons n'ont pas été construites." Le sens clair est qu'il y
avait encore de grands espaces dans les murs qui n'avaient pas
été reconstruits. Seule une proportion relativement faible de la
population de la ville était revenue ("les gens étaient rares"), et par
conséquent la ville entière n'avait pas encore été reconstruite.

Ce que nous retenons de ce verset, pris en rapport avec les


déclarations des chapitres précédents, tend encore à montrer que
l'œuvre de Néhémie n'était pas la construction de la ville. Le récit
de ce qu'il a fait, qui est assez détaillé et les procès-verbaux
donnant à la fois les différents ouvriers et le travail qu'ils font, ne
contiennent aucune référence à la ville. Il apparaît clairement que
lorsque le mur a été terminé en cinquante-deux jours, le travail
était terminé (6:15). Il semble en outre que les gens avaient tous
des maisons pour vivre (7:3). Et finalement, après tout ce qui avait
été fait par Néhémie, il restait encore une grande partie de la ville
à reconstruite (7:4).

93
Afin de contraindre l'enregistrement du Livre de Néhémie en
accord avec un plan d'interprétation basé sur le canon de
Ptolémée, il est nécessaire de faire les suppositions suivantes, qui
sont toutes non étayées par la preuve, ou qui y sont contraires:
premièrement, que la chronologie de Ptolémée, corrigée selon les
idées de certains chronologistes modernes, a raison;
deuxièmement, que «Artaxerxes», dont parle Néhémie, est
Longimanus; troisièmement, dans tout le siècle précédent, depuis
la fin de la captivité, aucun décret n'avait été émis pour restaurer
et construire Jérusalem; quatrièmement, que les "lettres" données
à Néhémie étaient le décret qui allait de l'avant; cinquièmement,
que la parole de Dieu concernant Cyrus n'a pas été rempli;
sixièmement, les «soixante-dix semaines» n'étaient pas des
semaines de véritables années civiles , mais des périodes de 360
jours chacune. De toute évidence, toute conclusion, qui repose
sur ces hypothèses et qui serait renversée si l'une d'elles devait
être prouvée erronée, est absolument sans valeur.

Nous avons longuement discuté de toute cette question, pour


qu'aucune question ne soit laissée sans réponse; mais il faut
garder à l'esprit qu'il est peu important de déterminer quand la
reconstruction de la ville a commencé. Car le point de départ de la
prophétie n'était pas la reconstruction de la ville, mais le
commandement de la restaurer et de la construire. Ce
commandement était, sans l'ombre d'un doute, donné par Cyrus.
La Parole du Seigneur d'Ésaïe règle cela au-delà de toute
controverse.

Il n'est pas nécessaire pour nous de savoir lequel des rois perses
était ce "Artaxerxes". Mais il est intéressant de noter, comme l'a
souligné Anstey, que si ce Néhémie est le même que celui qui
monta avec Zorobabel, et dont le nom apparaît en troisième
position sur la liste (Esdras 2:2), alors le roi ne pouvait pas être
Artaxerxes Longimanus, comme supposé par certains exposants;
94
car dans ce cas, Néhémie aurait fait au moins 120 ans au moment
de la réparation du mur et 132 au moment du chapitre 13:6.

Notes de bas de page

1. Ce Joseph Flavius était un prêtre né environ quatre ans après


la mort du Christ. Il était un homme craignant Dieu, très doué, et
est considéré comme un historien remarquablement capable et
digne de confiance. Il a été un témoin oculaire et un participant
actif dans les guerres des Juifs qui ont abouti à la destruction de
Jérusalem par Titus. Nous croyons que les annales de Josèphe
Flavius ont été providentiellement préservées, par lesquelles nous
avons des enregistrements authentiques de l'accomplissement de
la prophétie par un témoin oculaire qui, à l'époque où il écrivait,
n'était pas chrétien. Nous aurons l'occasion de citer en grande
partie cet auteur plus tard.

95
CHAPITRE III

DÉTAILS DES SOIXANTE-DIX SEMAINES

Après avoir vérifié le vrai point de départ, nous pouvons


maintenant procéder avec confiance à un examen des détails de la
prophétie. Mais il sera nécessaire, à mesure que nous continuons,
de tester chaque conclusion des Écritures et de faire attention à
ce que nous n'acceptons rien qui ne soit soutenu par une preuve
suffisante.

La partie prophétique du message de l'ange commence au verset


24, qui, dans notre AV, se lit comme suit:

"Soixante-dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta


ville sainte, pour achever la transgression et pour mettre fin aux
péchés, pour faire la réconciliation pour l'iniquité, pour apporter
la justice éternelle et sceller la vision et la prophétie, et Oindre le
plus saint des lieux."

Voici six choses distinctes qui devaient arriver dans une période
nettement délimitée de soixante-dix-sept ans (490 ans). Ces six
choses spécifiées sont étroitement liées l'une à l'autre, car elles
sont toutes reliées par la conjonction "et".

Ce verset, qui est une prophétie complète en soi, ne donne aucune


information sur le point de départ des 490 années, ni sur les
moyens par lesquels les événements prédits devaient s'accomplir.
Cette information, cependant, est donnée dans les versets qui
suivent. D'après eux, nous apprenons que la période prophétique
devait commencer à courir "à partir de la sortie du
commandement pour restaurer et construire Jérusalem"; aussi
que soixante-neuf semaines (sept plus soixante-deux)
atteindraient "au Messie, le Prince"; et plus loin que "après le
trois-temps et deux semaines le Messie sera retranché." C'est par
96
le retranchement ou mort du Messie que les six prédictions du
verset 24 devaient s'accomplir. Cela devrait être soigneusement
noté.

Ainsi, nous avons devant nous une prophétie d'intérêt


transcendant, une période de temps prédite depuis le début de la
nation juive et la reconstruction de la ville sainte, jusqu'à
l'événement culminant de toute l'histoire, et de tous les âges de la
crucifixion du Divin Rédempteur. Ce sont des choses que les
anges désirent voir (1 Pierre 1:12); et certainement nos cœurs
devraient nous inciter à nous renseigner sur eux, non pas dans
un esprit de curiosité charnelle, et non dans le but de soutenir un
schéma préféré d'interprétation prophétique, mais avec le désir
révéré d'apprendre tout ce que Dieu a voulu montrer touchant
cette question la plus importante et la plus sacrée.

Les versets 25-27 prévoient aussi les jugements écrasants et


exterminateurs - les «désolations» qui devaient tomber sur le
peuple et la ville, et qui devaient durer pendant toute cette
dispensation.

Les premiers mots du verset 25, "Sachez donc", montrent que ce


qui suit est explicatif de la prophétie contenue dans le verset 24.
Ceci doit aussi être soigneusement noté.

Il est essentiel à une bonne compréhension de la prophétie


d'observer, et de garder à l'esprit, que les six choses du verset 24
devaient être accomplies (et maintenant ont été accomplies) par
Christ étant «retranché», et par ce qui suivit immédiatement par la
suite, à savoir, sa résurrection d'entre les morts, et son ascension
au ciel. Avec ce simple fait à l'esprit, il sera facile de «comprendre»
tous les points principaux de la prophétie.

Voici les six éléments prévus:

97
1. Pour finir la transgression. La "transgression" d'Israël a
longtemps été le fardeau des messages des prophètes de Dieu.
C'était pour leur "transgression" qu'ils avaient été envoyés en
captivité, et que leur terre et leur ville avaient été "désolées"
pendant soixante-dix ans.

Daniel lui-même avait confessé ceci, en disant: «Oui, tout Israël a


transgressé ta loi, même en partant pour ne pas obéir à ta voix,
c'est pourquoi la malédiction est répandue sur nous» (verset 11).
Mais l'ange lui a révélé la nouvelle affligeante selon laquelle la
«transgression» d'Israël était encore complète; que les enfants
devaient encore remplir l'iniquité de leurs pères; et que, par
conséquent, Dieu apporterait sur eux une «désolation» beaucoup
plus grande que celle qui avait été opérée par Nabuchodonosor.
Car «finir la transgression» pourrait signifier rien de moins ou
autre que la trahison et la crucifixion de leur Messie promis et
attendu.

Nous appellerions ici une attention particulière aux paroles du


Seigneur Jésus, adressées aux dirigeants du peuple peu de temps
avant sa trahison; car il y a en eux une similitude frappante avec
les paroles de la prophétie de Gabriel. Il a dit: "Remplissez alors la
mesure de vos pères ... afin que vous puissiez venir sur vous tout
le sang de la justice" (Matthieu 23:32). Dans ces paroles du
Christ, nous trouvons d' abord une déclaration que l'heure était
venue pour eux «d'achever la transgression»; et en second lieu,
une forte indication que les désolations prédites viendraient, en
tant que jugement, sur cette génération, comme le montrent les
mots «que sur vous puisse venir».

Les paroles finales de notre Seigneur à ce moment-là ont une


grande signification quand on les considère à la lumière de cette
prophétie. Il a dit: «En vérité, je vous le dis, toutes ces choses
arriveront sur cette génération»; et alors, alors que l'effroyable
98
malheur de la ville bien-aimée pesait sur son cœur, il éclata en la
plainte: «Ô Jérusalem, Jérusalem», se terminant par les mots
significatifs: «Voici, ta maison te sera laissée déserte».

Le caractère terrible et inégalé des jugements qui ont été déversés


sur Jérusalem au moment de sa destruction en l'an 70 a été
perdu de vue de nos jours. Mais si nous apprenions combien
c'était un événement aux yeux de Dieu, nous devons seulement
considérer l'angoisse de l'âme de notre Seigneur telle qu'Il la
pensait. Même quand il était sur le chemin de la Croix, c'était plus
pour Lui que Ses propres souffrances (Lc 21,28-30).

L'apôtre Paul parle aussi en termes semblables des transgressions


de cette génération de Juifs, qui non seulement ont crucifié le
Seigneur Jésus, mais ont ensuite rejeté l'évangile qui leur a été
prêché en Son Nom, mais ils ont aussi interdit qu'il soit prêché
aux païens. C'est pourquoi l'apôtre dit qu'ils «remplissent toujours
leurs péchés, car la colère est venue sur eux au maximum» (1 Th
2:15,16). Car ils étaient sur le point de subir la colère de Dieu "à
l'extrême" dans la destruction imminente de Jérusalem, et dans la
dispersion du peuple parmi toutes les nations du monde, pour
souffrir de misères extrêmes entre leurs mains. Ces Écritures sont
d'une grande importance dans le cadre de notre étude actuelle, et
nous aurons l'occasion de nous y référer à nouveau.

Il n'est pas difficile de discerner pourquoi la liste des six grandes


choses comprises dans cette prophétie était dirigée par
l'achèvement de la transgression; car le même acte, qui constituait
le couronnement du péché d'Israël, servait aussi à mettre de côté
le péché (Hébreux 9:26) et à accomplir la rédemption éternelle
(Hébreux 9:12). Ils l'ont en effet pris, et de ses mains mauvaises
l'ont crucifié et tué. mais cela a été fait "par le conseil déterminé et
la prescience de Dieu" (Actes 2:23). Les puissances et les autorités
de la Judée et de Rome, avec les Gentils et le peuple d'Israël,
99
étaient effectivement rassemblées contre Lui; mais c'était pour
faire ce que la propre main et le conseil de Dieu avaient décidé
avant de faire (Actes 4: 26-28). Il n'y a rien de plus merveilleux
dans tout ce qui nous a été révélé, que le peuple et ses dirigeants,
parce qu'ils ne le connaissaient pas, ni les voix de leurs propres
prophètes qui étaient lues chaque jour du sabbat, devaient les
accomplir en le condamnant . (Actes 13:27). Par conséquent,
parmi les nombreuses prophéties qui étaient alors «accomplies»,
une promesse est donnée à ce qui fait l'objet de notre étude
actuelle.

2. Pour faire une fin des péchés. Sur cet article nous n'avons pas
besoin de nous attarder longuement; car nous avons déjà attiré
l'attention sur les merveilleuses opérations de la sagesse de Dieu
en faisant que le péché extrême de l'homme serve à accomplir la
rédemption éternelle, et fournit ainsi un remède complet au péché
pour la crucifixion du Christ, bien qu'il fût vraiment un diabolique
La méchanceté de la part de l'homme était, de son côté, l'offrande
de lui-même sans tache à Dieu comme sacrifice pour les péchés
(Hébreux 9:14). C'est ainsi qu'Il "a offert le Sacrifice pour les
péchés pour toujours"

Nous comprenons que le sens dans lequel la mort de Christ a fait


"la fin des péchés" était qu'Il faisait ainsi l'expiation parfaite pour
les péchés, comme écrit en Hébreux 1:3, "quand Il avait purifié
nos péchés" et beaucoup de passages semblables. Il est à noter
cependant que le mot hébreu pour "péchés" dans ce passage
signifie non seulement le péché lui-même, mais aussi le sacrifice.
C'est pourquoi certains pensent que ce que l'ange a prédit ici était
de mettre fin à l'offrande du péché exigée par la loi. Ce fut, en
effet, un résultat accessoire, et il est mentionné expressément
dans le verset 27. Mais le mot utilisé dans ce verset n'est pas le
mot trouvé au verset 24, qui signifie le péché ou le péché -
l'offrande. C'est un mot différent, sans sacrifice. Nous concluons,
100
par conséquent, que les mots, «pour faire la fin des péchés»,
devraient être pris dans leur sens le plus évident.

3. Faire la réconciliation pour l'iniquité Le mot ici traduit


"réconciliation" est habituellement rendu "expier", mais selon la
concordance de Strong, il exprime aussi la pensée d'apaisement
ou de réconciliation Nous supposerons donc que nos traducteurs
avaient de bonnes raisons d'utiliser le mot «réconciliation». Si,
toutefois, on considère que «l'expiation» est la meilleure
interprétation, la conclusion ne sera pas affectée, car l'expiation et
la réconciliation ont été faites par la mort du Christ sur la croix.

Le besoin de réconciliation découle du fait que l'homme est par


nature non seulement un pécheur, mais aussi un ennemi de Dieu
(Rom. 5:8,10). De plus, c'est parce qu'il est pécheur qu'il est aussi
un ennemi. En tant que pécheur, il a besoin d'être justifié; et en
tant qu'ennemi, il a besoin d'être réconcilié. La mort de Christ en
tant que sacrifice expiatoire accomplit à la fois dans le cas de tous
ceux qui croient en Lui. Dans Romains 5:8-10, ces deux choses
distinctes, mais étroitement liées, sont clairement énoncées. Car
nous y lisons d'abord que «nous étions encore des pécheurs,
Christ est mort pour nous» et deuxièmement, «lorsque nous étions
ennemis, nous étions réconciliés avec Dieu.par la mort de son
fils.»

La réconciliation doit se rapporte directement au royaume de


Dieu, en ce sens elle signifie le retour de ceux qui étaient rebelles
et ennemis dans une soumission volontaire et loyale à Dieu. A cet
égard, il convient de prêter attention au grand passage de
Colossiens 1:12-22, qui montre que, à la suite de la mort de
Christ, ceux qui ont "la rédemption par son sang, le pardon des
péchés" (v.14), sont également traduits dans le royaume du cher
Fils de Dieu (verset 13), le Christ "ayant fait la paix pour eux par
le sang de sa croix, par Lui pour réconcilier toutes choses à Lui-
101
même"; et l'apôtre ajoute: "Et vous, qui avez été parfois aliénés et
ennemis dans votre esprit, mais maintenant il a réconcilié dans le
corps de sa chair, par la mort "(versets 20-22).

Il est donc certain que, lorsque Christ Jésus mourut et ressuscita,


l'expiation pour le péché et la réconciliation pour les ennemis de
Dieu furent pleinement et finalement accomplies comme un fait
historique. Il est important, et même essentiel, d'interpréter
correctement cette prophétie, de garder à l'esprit que l'expiation et
la réconciliation devaient être accomplies, et effectivement
accomplies, dans la mesure de soixante-dix semaines à partir de
la promulgation du décret du roi Cyrus .

On voit ainsi que la prophétie a à voir avec le grand et éternel


dessein de Dieu d'établir son roi - et d'y amener des pécheurs
pardonnés et réconciliés comme sujets volontaires et loyaux du
Christ, le Roi. Et quand le temps approchait, le royaume était
proclamé par le Seigneur et par son prédécesseur comme «à portée
de la main». Les propres paroles du Seigneur, prises en relation
avec la prophétie de Gabriel, sont très significatives. Il a dit: "Le
temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche" (Mc 1, 15).
Le temps dont il parlait était celui qui était déclaré dans cette
grande prophétie; qui est la seule prophétie qui donne le temps de
Sa venue. Ses paroles étaient donc vraiment l'annonce de sa mort,
de sa résurrection et de son intronisation dans les cieux, comme
le roi céleste du royaume céleste de Dieu.

4. Pour apporter la justice éternelle La justice est la


caractéristique la plus importante du royaume de Dieu. Pour
montrer cela, nous n'avons besoin que de citer ces passages
familiers: «Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice»
(Matthieu 6:33); "Le royaume de Dieu est la justice et la paix, et la
joie dans le Saint-Esprit" (Romains 14:17). Une caractéristique de
la justice de Dieu, qu'Il devait «apporter» par le sacrifice du Christ
102
(Romains 3: 21-26), est qu'elle dure pour toujours, et c'est ce qui
est souligné dans la prophétie, être fait, et maintenant a été fait,
ce qui apporterait la justice éternelle - éternelle parce que basée
sur la Croix, comme prédit aussi par Ésaïe, "Ma justice sera pour
toujours" (Est un. 51:8). Jésus-Christ a maintenant été rendu aux
«justes» (1 Corinthiens 1:30), et ceci est en accomplissement d'une
autre grande promesse: «Voici, les jours viennent, dit le Seigneur,
que j'élèverai à David un Germe juste, et un Roi règne et prospère
Et c'est Son Nom par lequel Il sera appelé JÉHOVAH NOTRE
JUSTICE" (Jérémie 23:5,6).

5. Pour sceller la vision et la prophétie. Nous entendons par là le


scellement de la parole prophétique de Dieu aux Israélites, dans le
cadre de la punition qu'ils ont eux-mêmes infligée. Le mot «sceller»
signifie parfois, dans un sens secondaire, sécuriser, car ce qui est
hermétiquement scellé est protégé contre toute altération. Par
conséquent, certains ont compris par ce point simplement que la
vision et la prophétie devaient s'accomplir. Mais nous ne sommes
pas conscients que le mot "scellé" est utilisé dans ce sens dans les
Écritures. Car lorsque l' accomplissement de la prophétie est
signifié, le mot «accomplir» est utilisé. Nous pensons que le mot
devrait être pris ici dans sa signification première; car il était
distinctement prédit, comme une caractéristique importante de la
punition d'Israël que la vision et prophète -. i.e, les deux yeux et
les oreilles - devaient être fermés jusqu'à, de sorte que voyant
qu'ils ne voient pas, et entendant ils entendraient pas (Ésaïe
6:10.).

De plus, cette fermeture hermétique de la vision et de la prophétie


en tant que partie de la correction d'Israël a été prédite par Ésaïe
dans ce grand passage où il parle du Christ comme pierre de
fondation (Ésaïe 28:16). Après ceci est une prédiction de
"malheur" à la ville où David a demeuré (29:1). Nous avons donc
ici une prophétie parallèle à celle de Gabriel. Celui-ci a parlé du
103
retranchement du Messie pour être suivie par la destruction de
Jérusalem; et Ésaïe a aussi parlé du Christ comme pierre de
fondation de Dieu, posée en Sion (résurrection) et ensuite du
renversement de la Sion terrestre. Quant à ce renversement, Dieu
parle très clairement à travers Ésaïe en disant: «Je camperai
contre toi tout à l'entour, je t'assiégerai avec une montagne, je
t'élèverai contre toi, et tu seras renversé».(Ésaïe 29:1-4). Le
prophète parle d'une tempête à venir et de la tempête et un feu
dévorant et aussi de la multitude des nations qui devaient lutter
contre la ville (v.6-9). Et alors viennent ces mots significatifs: «Car
le Seigneur a répandu sur vous l'esprit de sommeil profond, et a
fermé les yeux, il a couvert les prophètes et vos dirigeants, les
voyants. - comme les paroles d'un livre scellé "(versets 10,11). Cela
correspond manifestement aux paroles de Gabriel "pour sceller la
vision et le prophète". De plus, le mot "scellé" dans Ésaïe 29:11 est
le même que dans Daniel 9:24. Ces paroles d'Ésaïe donnent aussi
une description remarquablement précise de l'aveuglement
spirituel du peuple et de ses dirigeants au temps de Christ, qui,
bien qu'ils lisent les prophètes chaque jour de sabbat, mais parce
qu'ils ne connaissaient pas leurs voix, les accomplirent en le
condamnant (Actes 13:27).

L'accomplissement d'Ésaïe 6 vient aussi ici. Car le Seigneur Lui-


même a déclaré que, en Son temps, s'accomplissait la parole: «Va,
dis à ce peuple: Écoutez, vous ne comprenez pas, et vous voyez,
vous ne percevez pas, faites grincer le cœur de ce peuple, et faites
ses oreilles lourd et fermer les yeux, de peur qu'ils ne voient de
leurs yeux, et d'entendre avec leurs oreilles, et comprendre avec
leur cœur, et se convertissent, et soient guéris» (Ésaïe 6:9,10; Matt
13:14,15). Jean cite aussi cette prophétie et l'applique aux Juifs
de son époque (Jean 12:39-41); et Paul fait de même (Actes 28:25-
27).

104
C'est pourquoi nous devrions noter avec un profond intérêt la
question que cette phrase du jugement a incité Ésaïe à demander,
et la réponse qu'il a reçue. Évidemment, le prophète comprit que
le jugement prononcé dans les mots cités ci-dessus devait être
d'une sévérité terrible, car il demanda tout de suite avec anxiété:
"Combien de temps" dura la période de l'aveuglement judiciaire.
La réponse fut: "Jusqu'à ce que les villes soient désertes sans
habitants, et les maisons sans hommes, et que le pays soit
complètement désolé, et le Seigneur a éloigné les hommes au loin,
et il y aura un grand délaissement au milieu du pays" (Ésaïe
6:11,12).

Nous avons ici une prédiction claire de ce que Christ lui-même a


prophétisé lors de la désolation de la Judée et de la dispersion des
Juifs parmi toutes les nations (Luc 21:24). Mais Deutéronome
28:15-68 est la représentation par excellence de la désolation
prophétisée contre la Judée et Israël en général lorsque les armées
romaines envahirent Jérusalem en l'an 70 de notre ère pour la
détruire de la face de la terre.

6. Oindre le lieu le plus saint. Lorsque ces documents ont été


écrits et publiés en série, nous étions d'avis que cette prédiction a
eu son accomplissement à l'entrée du Seigneur Jésus-Christ dans
le sanctuaire céleste (Hébreux 9:23,24). Mais par la suite, une
copie de l'ouvrage du Dr Pusey sur Daniel le Prophète nous est
parvenue, et nous avons été très impressionnés par l'exposition de
ce grand érudit hébreu, qui a si bien défendu le livre de Daniel
contre les assauts destructeurs critiques. Il a souligné que le mot
oint avait acquis une signification spirituelle fixe, citant les
paroles d'Ésaïe 61:1,2, que notre Seigneur s'appliquait à Lui-
même comme Celui que Dieu avait oint. Le Dr. Pusey a également
souligné que, dans la mesure où le même mot est utilisé dans le
verset suivant de Daniel "à l'Oint, le Prince", il faut supposer que
des mots si étroitement unis doivent être utilisés avec le même
105
sens. Cela donne l'idée d'une "onction d'un lieu saint" par le
déversement du Saint-Esprit sur lui. Dr Pusey cite beaucoup de
preuves à l'appui de cette idée; mais sans entrer dans la
discussion de la question longuement, nous dirons simplement
que nous avons été conduits ainsi à la conclusion que la venue du
Saint-Esprit sur les disciples de Christ, le jour de la Pentecôte,
était ainsi l'onction (voir 2 Cor. 1:21) d'un temple spirituel "le
temple du Dieu vivant" (2 Co 6,16), fournit un accomplissement
de ce détail de la prophétie, un accomplissement qui n'est pas
seulement conforme aux cinq autres articles, mais qui amène
toute la série à un digne climax. L'Onction du jour de la Pentecôte
marquait ainsi le début de la dernière moitié de la 70e semaine ou
du 3 ans et demi qui restait pour l'accomplissement de la
prophétie, débutant ainsi, dans un sens spirituel, le temps de la
grâce jusqu'à la dernière apparition de Christ en ce mon de de
ténèbres, ce que l'Apocalypse nomme figurativement le règne de
mille ans (2 Pierre 3:8-10; Apocalypse 20:2-7).

Ces six événements prédits, que nous avons maintenant examinés


en détail, étaient, selon les paroles de Dieu de Gabriel, à accomplir
dans la période «déterminée» (ou limitée, ou «marquée») de
soixante-dix-sept ans; et nous avons montré - en effet, il est si
clair qu'il est difficile d'être contestable - que les six éléments ont
été pleinement accomplis à la première venue du Christ et dans la
«semaine» de sa crucifixion. Car lorsque notre Seigneur est monté
au ciel et que le Saint-Esprit est descendu, il ne restait pas un des
six éléments de Daniel 9:24 qui n'a pas été complètement
accompli.

En outre, en parcourant rapidement nos yeux sur les versets 25 et


26, nous voyons que la venue du Christ et son être «retranché»
sont annoncés comme les moyens par lesquels la prophétie devait
s'accomplir; et cela s'ajoute la prédiction de la destruction de
Jérusalem par Titus, le «prince» romain, et les «désolations» de
106
Jérusalem, et les guerres qui devaient continuer jusqu'à la fin de
tout cet âge.

Nous ne parlons pas à ce point du verset 27. Cette partie de la


prophétie exigera un examen particulièrement attentif que nous
avons l'intention de lui donner plus tard.

Les événements prophétiques sont souvent décrits en langage


voilé et en termes hautement figuratifs, de sorte qu'il est très
difficile d'identifier leur réalisation. Mais dans ce cas, il nous
semble que nous avons le cas exceptionnel d'une prophétie dont
les termes sont clairs et les marques d'identification sont
nombreuses. S'il était possible de fixer avec certitude une seule
des six prédictions de Daniel 9:24, cela suffirait à localiser toute la
série. Mais les indications qui nous sont données nous permettent
d'identifier cinq des six avec certitude, et l'autre avec un haut
degré de probabilité. Nous n'avons donc aucun doute que toute la
prophétie du verset 24 s'est accomplie dans la mort, la
résurrection et l'ascension du Seigneur Jésus-Christ et dans la
venue du Saint des cieux. Et le règlement de l'accomplissement du
verset 24 porte avec lui l'emplacement de la soixante-dixième
semaine, qui est spécifiquement mentionnée dans le verset 27.
Cela sera montré plus tard.

107
CHAPITRE IV

"AU MESSIE LE PRINCE"

"De la sortie du commandement de restaurer et de construire


Jérusalem, le Messie, le Prince, il y aura sept semaines et
soixante-deux semaines" (Daniel 9:26).

Nous avons vu que la première partie de ce passage donne le point


de départ des soixante-dix semaines. Le passage donne également
la mesure du temps (7 semaines et 62 semaines, ou 69 semaines
en tout) à partir de ce point de départ "jusqu'au Messie". Nous
remettrons à un chapitre ultérieur la question de savoir pourquoi
le temps total mentionné ici est divisé en deux parties. La
question qui nous importe le plus est de savoir quelle était
l'occasion ou l'événement précis de la vie terrestre du Seigneur
Jésus-Christ, à laquelle cette période de 483 ans; du décret de
Cyrus nous amène? Nous allons maintenant chercher la réponse à
cette question.

En supposant, comme nous le faisons, que Dieu ait voulu que


cette prophétie soit comprise (car le verset 25 dit: «Sache donc et
comprends», et notre Seigneur a dit: «Que celui qui lit le
comprenne, nous nous attendons à trouver le point de départ.
Nous avons déjà trouvé que c'était le cas en ce qui concerne le
point de départ, et nous allons maintenant trouver que les
Écritures indiquent aussi clairement l'événement auquel la
mesure de 483 années atteint, et à laquelle l'ange mentionné dans
les mots "au Messie, le Prince".

Si nous avions suivi la coutume en début de notre étude avec une


chronologie choisie parmi les différentes de celles qui sont
disponibles, nous devrions être forcés ainsi, comme d'autres ont
été, pour choisir l'événement se trouvant le plus proche de la
marque du 483 de notre échelle d'années adoptée. De plus, nous
108
aurions été obligés de manipuler les matériaux autant que
nécessaire (soit en étirant la ligne de mesure, soit en rattrapant le
jeu, selon qu'elle était trop courte ou trop longue), puis de
présenter les meilleurs arguments que nous ayons pu trouver,
pour arriver à la conclusion. Mais, n'étant pas entravé par un
schéma chronologique, nous sommes entièrement libres de
rechercher les oracles de Dieu quant à la signification des mots
"au Messie, le Prince", et quant à l'occasion ou l'événement auquel
ces mots se réfèrent spécifiquement. Si nous pouvons, à partir des
Écritures, identifier cet événement (qui, croyons-nous, peut être
clairement fait) alors nous savons, à partir de la prophétie elle-
même, que c'est exactement 69 semaines (483 ans) à partir du
décret de Cyrus, mais une semaine des soixante-dix reste; et nous
savons en outre que l'accomplissement des six prédictions du
verset 24 doit être trouvé dans cette semaine restante.

Nous devons, bien sûr, regarder les mots eux-mêmes pour nous
guider vers l'information que nous cherchons; et ces mots sont
tout ce dont nous avons besoin. Nous sommes habitués à
considérer le terme "le Messie" comme un simple nom ou un titre,
mais en fait c'est un mot hébreu descriptif qui signifie "l'oint (un)",
le Choisi, l'Élu. En grec, le mot Christos a le même sens. Par
conséquent, nous avons, seulement pour demander, quand Jésus
de Nazareth a-t-il été présenté à Israël comme l'Oint? Sur ce point,
nous n'avons aucun doute, car c'était un événement de la plus
haute importance dans la vie de Jésus notre Seigneur, ainsi que
dans les relations de Dieu avec Israël, et dans l'histoire du monde,
un événement qui est fait saillant dans tous les quatre Évangiles.
Lors de son baptême en Jordanie, notre Seigneur a été «oint» pour
débuter son ministère de Souverain Sacrificateur, car c'est alors
que le Saint-Esprit est descendu sur Lui en forme corporelle,
comme une colombe. L'apôtre Pierre témoigne que "Dieu a oint
Jésus de Nazareth du Saint-Esprit et de puissance" (Actes 10:38).

109
Cela est clair et explicite au point que, lorsque les années de
l'histoire d'Israël se sont déroulées à ce merveilleux jour où le
Père, le Fils et le Saint-Esprit ont été simultanément manifestés
aux hommes en la Personne de Christ, cela les a amenés «au
Messie». Il n'y a pas jour dans toute l'histoire comme ça.
L'événement est marqué de manière à le distinguer le plus
ostensiblement. Le propre témoignage du Seigneur à ce sujet est
encore plus précis et impressionnant. Car, après Son retour en
Galilée par la puissance de l'Esprit, Il vint à Nazareth où Il avait
été élevé, et entrant dans la synagogue le jour du Sabbat, Il lut ces
paroles saisissantes du prophète Isaïe: "L'Esprit de le Seigneur est
sur Moi, parce qu'Il M'a OINS pour prêcher l'Évangile aux pauvres
"; - et après qu'Il ait fermé, le livre Il a dit: "Ce jour est celui en
lequel cette Écriture est accomplie à vos oreilles" (Luc 4:16-21).
Ainsi, le Seigneur s'est déclaré être, à ce moment-là, l'«Oint», c'est-
à-dire «le Messie».

Le témoignage de Dieu le Père qui résida en Christ est dans le


même sens. Car la voix du ciel (de la divinité) lui rendait
témoignage en disant: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé". Ceci le
déclare être celui de qui David a prophétisé dans le deuxième
psaume (v.7). Mais ce même Psaume le présente comme «oint» de
Dieu (v.2).

Mais nous avons un témoignage spécial en Jean-Baptiste, qui


était un homme envoyé de Dieu pour rendre témoignage de Christ
et le rendre manifeste à Israël; car Jean lui-même déclarait que
c'était sa mission, disant: «Qu'Il soit manifesté à Israël, c'est
pourquoi je suis venu baptiser d'eau» (Jean 1:6,7,31). Quand, par
conséquent, le Seigneur Jésus avait été «oint» du Saint-Esprit et
avait été «manifesté à Israël» par le témoignage de Jean-Baptiste,
alors les paroles de la prophétie «à l'OINT» étaient complètement
accomplies. L'accomplissement de cette prophétie marqua ainsi la
fin de ministère de Jean le Baptiste, garantissait la mort de Christ
110
sur la croix, et la cessation de l'ordonnance du baptême d'eau qui
n'a plus son utilité sous la grâce (Colossiens 2:14). Toutes ces
choses et plus s'accomplirent dans le temps du ministère de
Christ. De ce grand et merveilleux événement jusqu'au jour de sa
mort, il était constamment devant le peuple dans son caractère
messianique, accomplissant sa mission messianique, allant,
faisant le bien, guérissant tous ceux qui étaient opprimés du
diable, prêchant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu,
manifestant le nom du Père révélé à Moïse comme étant «JE
SUIS», prononçant les paroles du Père qu'Il Lui donnait à parler,
et à faire les œuvres que le Père lui a donné à faire. En effet,
même avant de s'annoncer dans la synagogue de Nazareth comme
"l'Oint" de Dieu, il avait clairement dit à la Samaritaine (après
avoir parlé du "Messie, qui s'appelle Christ"): "Jésus lui dit: JE
SUIS LUI, moi qui te parle." (Jean 4:25,26). De plus, les
Samaritains qui sont venus le voir sur le rapport de la femme, à
qui Il s'était Lui-même révélé, ont été contraints de le confesser,
en disant: «Nous nous l'avons entendu, et nous savons qu'il est en
effet le Christ (l'Oint), le Sauveur du monde" (v.42).

En outre, la nature, ainsi que l'effet du témoignage public de


Jean-Baptiste au Seigneur Jésus, est clairement révélé par les
paroles de ceux qui, en entendant son témoignage, ont suivi
Jésus. Il est écrit que "l'un des deux qui a entendu Jean parler et
l'a suivi (Jésus) était André, le frère de Simon Pierre. Il a d'abord
trouvé son propre frère et lui dit: Nous avons trouvé le Messie, qui
est, interprété, le Christ" (Jean 1:40,41).

Dans ces Écritures, le Saint-Esprit a causé le fait important que


Jésus était l'Oint, en hébreu et en grec, afin que sa signification
ne soit pas manquée. Que "ce Jésus est le Christ" est le grand
point de témoignage apostolique (Actes 17:3); et c'est la substance
111
de "notre foi"; Car "quiconque croit que Jésus est le Christ est né
de Dieu" (1 Jean 5:1,4; 5). C'est aussi la base du rocher sur
laquelle Il construit Son Église (Mt 16:18, 1 Corinthiens 3:11).
Spécifions que par «Église» il ne signifiait pas une religion organisée,
mais un appel à renaître à une nouvelle vie, dont la signification
vient du Grec «appelé hors-de».

Nous avons cité les Écritures précédentes pour clarifier au-delà de


tout doute que, du baptême du Seigneur et de sa manifestation à
Israël, il était au sens le plus complet du «Messie» ou de l'«Oint» de
Dieu, que les dossiers portent, comme nous l'avons vu, dans un
témoignage dès plus évident. Manifestement, il n'y a pas
d'événement précédent dans la vie terrestre de notre Seigneur qui
pourrait être pris comme signifiant de quelque façon les paroles de
l'ange Gabriel. Et il est tout aussi clair que sans suite cet
événement pourrait être considéré comme l'accomplissement de
ces mots; car il n'y a pas d'autre occasion où le Seigneur était plus
«l'Oint» qu'il ne l'était lorsque le Saint-Esprit est descendu sur Lui
lors de Son baptême. Ainsi, les Écritures nous ont absolument
confirmée le baptême du Seigneur comme étant le point final des
483 années; car c'est alors que «Dieu l'a oint du Saint-Esprit et
avec puissance».

Un autre fait qui a une influence importante sur cette partie de


notre étude est la donnée en particulier avec laquelle la date du
début du ministère de Jean est donnée dans l'Évangile par Luc
(3:1-3). Là nous lisons que la prédication de Jean-Baptiste
commença la quinzième année de Tibère César, Ponce Pilate étant
gouverneur de Judée, Hérode (Antipas) tétrarque de Galilée, son
frère Philippe tétrarque d'Iturée, Lysanias tétrarque d'Abilène, et
Anne et Caïphe être de grands prêtres. Ainsi la nouvelle ère, qui
était celle du Messie - Dieu manifesté dans la chair comme Fils -
est marquée d'une précision extraordinaire. Et c'est d'autant plus

112
remarquable que c'est le seul événement dont la date est ainsi
enregistrée dans le Nouveau Testament.

Ceci est hautement significatif. car de même que la date du décret


de Cyrus, marquant le début des soixante-dix semaines, est
énoncée avec une grande précision, de même la prédication de
Jean, qui marqua la fin des 483 années, est énoncée avec une
minutie extraordinaire. C'est une inférence raisonnable que Dieu
a donné une importance à ces dates dans Sa Parole parce qu'elles
marquent le début et la fin de cette période prophétique.

Il est également intéressant de noter que les dates de ces deux


événements sont données par référence aux règnes des souverains
païens. L'un est donné comme se produisant «la première année
de Cyrus, roi de Perse», l'autre «la quinzième année du règne de
Tibère César». C'est une indication que les choses qui devaient
être consommées dans le délai de 70 semaines n'étaient pas des
questions qui concernaient seulement les Juifs, mais étaient d'un
intérêt mondial, ayant trait au bien-être de toute l'humanité. Les
transactions de Dieu, par conséquent, avaient été des sujets de
l'histoire juive. Mais maintenant, en commençant par la voix de
celui qui crie dans le désert, "Préparez le chemin du Seigneur",
une ère maintenant commençait, une dans laquelle Dieu dans ses
transactions devaient être des questions de l'histoire du monde Il
est donc approprié que nous trouvions à ce stade dans la Parole
de Dieu (Luc 3:1-3) un changement des termes juifs en termes de
chronologie païenne.

Les prophètes avaient prédit le ministère de Jean-Baptiste dans


les mots qui montrent que son apparence devait marquer le début
d'une ère nouvelle et merveilleuse, la préparation de la venue du
Christ et de son Évangile (Ésaïe 40:3-11; Mal. 3:1, 4:5,6). De plus,
tout comme les prophéties avaient pointaient vers le ministère de
Jean comme le début de cette nouvelle ère, alors même les apôtres
113
l'ont souligné de nouveau. Ainsi, quand on devait choisir pour
remplir la place de Judas, il était requis que le choix soit limité à
ceux qui avaient accompagné les apôtres tout le temps que le
Seigneur Jésus était entré et sorti parmi eux, "à partir du baptême
de Jean" (Actes 1:21,22). Encore une fois, quand Pierre a prêché
aux païens dans la maison de Corneille, leur disant "la parole que
Dieu a envoyée aux enfants d'Israël, prêchant la paix par Jésus-
Christ", il a déclaré que la prédication de ce message (ou "parole"),
qui a été "publié dans toute la Judée", avait commencé "de Galilée
après le baptême que Jean a prêché" (Actes 10:36,37). Et de
même, Paul, en proclamant l'accomplissement de la grande
promesse de Dieu d'un «Sauveur» à Israël, se référait à la
prédication de Jean comme le début de l'ère de cet
accomplissement (Actes 13:24).

Il est donc clair, à la lumière de l'Écriture, que les 483 années


"jusqu'au Messie" se sont terminées au baptême du Seigneur,
quand son ministère en tant que "Messie" a commencé. De plus,
la prophétie elle-même fournit un moyen par lequel nous pouvons
vérifier nos conclusions jusqu'à présent, et tester leur exactitude.
Pour cela, nous nous référerons plus tard. Les termes de la
prophétie montrent clairement que l'expiration de la soixante-
neuvième semaine apporterait l'accomplissement, de la plus
grande de toutes les promesses, de la manifestation de Christ à
Israël; et nous avons maintenant montré que les annales du
Nouveau Testament marquent l'ère de Sa manifestation avec la
plus grande précision.

C'est ainsi que la venue du Christ est clairement annoncée, et le


temps de sa manifestation à Israël définitivement fixé par la
mesure des années de son décret pour restaurer et construire
Jérusalem. Mais dans quel but devait-Il venir? Et qu'allait-il
accomplir pour la délivrance et le bien-être de son peuple Israël?
Les Juifs chercheraient bien sûr une ère de triomphe sur tous
114
leurs ennemis, de grande prospérité nationale et de gloire, et de
suprématie pour eux sur toutes les nations du monde. À la
lumière de leurs attentes, la prophétie semblerait très étrange. Ce
serait totalement inconciliable avec leurs espoirs en ce qui
concerne ce que leur Messie promis devait faire pour eux. Pour la
seule chose dite de lui était qu'il serait «retranché hors de la porte
en ayant rien»; et tandis qu'il y avait quelque espoir dans la
promesse qu'il devrait "confirmer l'alliance avec beaucoup", il y
avait aussi la prédiction terrible d'un prince dont les gens
devraient détruire la ville reconstruite et le sanctuaire, et les
prophéties supplémentaires que la terre devrait être dévastée
comme par un déluge, et qu'à la fin il devrait y avoir des guerres
de désolations. Une prophétie plus déprimante, ou une autre en
conflit avec les attentes messianiques des Juifs, ne pouvait pas
être imaginée.

Mais, notre préoccupation immédiate n'est pas le caractère du


message, mais avec le temps de plusieurs événements prédits en
elle. La principale chose dite du Messie est qu'il devrait «être
retranché et n'avoir rien» (Dan 9:25); et ce devait être "après les
soixante et deux semaines". Ainsi, notre attention est focalisée sur
le fait qu'elle était retranchée du Christ. Cet événement
transcendant, la Croix, est ainsi devenu la caractéristique centrale
de la Prophétie. Et ce trait devient de plus en plus important
lorsque nous prenons note des faits: (1) que c'était par le
retranchement du Messie que les six choses prédites du verset 24
devaient être accomplies; (2) que c'était par le retranchement du
Messie que l'alliance avec plusieurs (v.27) devait être confirmée et
que le sacrifice et l'oblation devaient cesser (comme nous le
montrerons plus tard); et (3) que c'était à cause du retranchement
du Messie que les jugements dévastateurs prédits dans la
prophétie devaient tomber sur la ville, le temple et le peuple.

115
Ainsi, on voit que la prophétie est une unité merveilleuse, et que
tous ses détails sont centrés autour de la Croix.

Maintenant, quant au moment de cet événement transcendant, il


est expressément indiqué que ce devait être "après les soixante et
deux semaines". Cette partie de la période déterminée était de
nous apporter que « vers le Messie. » Aucun des événements
prévus ne devait se produire dans les soixante-neuf semaines.
L'expiration de celle-ci a laissé seulement "une semaine" (v.27) des
soixante-dix nommés. Par conséquent, dans cette semaine
restante, le Messie doit être retranché si les prédictions du verset
24 devaient être accomplies dans les 490 années suivant le début
de la période prophétique. En effet, compte tenu de certaines
interprétations qui ont été faites ces dernières années, il convient
de noter pas encore venu à l'accomplissement de l'une des six
choses prédites dans Daniel 9:24 . L'expiration des 483 années ne
nous a amenés "qu'à" Celui en qui devaient être accomplies ces six
choses qui impliquent tout le dessein de Dieu dans la rédemption.
Soixante-neuf semaines des soixante-dix déterminés ont passé. Il
ne reste qu'une semaine. Il s'ensuit donc nécessairement que les
prédictions du verset 24 doivent être accomplies dans cette
semaine. Dans les sept prochaines années, la transgression
d'Israël doit être amenée à son terme, la réconciliation doit être
faite pour l'iniquité, et la justice éternelle doit être apporté, sinon
la prophétie échouerait complètement.

Mais c'est ce qui a pu être compris du verset 24 seul. Les mots


"soixante-dix semaines sont déterminées" sont suffisants pour
nous informer que la soixante-dixième semaine était celle qui
verrait l'accomplissement des événements prédits; car si elles, ou
au moins certaines d'entre elles, ne devaient pas tomber dans
cette dernière semaine, alors la période prophétique n'aurait pas
été annoncée comme l'une des soixante-dix semaines, mais
comme une parmi un nombre moindre. En fait, la manière même
116
dont la prophétie est donnée pour nous - la dernière semaine
étant mise en avant du reste pour une mention spéciale et
distincte indique l'importance exceptionnelle de cette semaine. Et
ceci est facilement visible. car si nous regardons attentivement les
termes de la prophétie, nous percevons que le ministère personnel
de notre Seigneur repose entièrement sur la soixante-dixième
semaine. Nous demandons à nos lecteurs de s'en tenir fermement
à ce fait. La prophétie dit clairement qu'il devrait y avoir 69
semaines "à l'Oint". Alors, pour clarifier cela au-delà de tout
doute, il est dit: "Et après les soixante et deux semaines, le Messie
sera retranché." Ceci place définitivement Son ministère entier
dans la soixante-dixième semaine consécutive du décret de Cyrus.
Ceci est de la plus haute importance pour la compréhension de la
prophétie.

À cet égard, et en anticipation de ce que nous proposons


d'examiner plus en détail ci-après, nous attirons l'attention sur
plusieurs points qui concernent directement cette partie de notre
étude:

(1) Il est clair que ce qui est écrit dans l'Évangile de Jean (et cela a
été souvent souligné dès les premiers jours de notre ère) que le
ministère de notre Seigneur était approximativement, sinon
exactement, de trois ans et demi. Par conséquent devant son
onction à sa mort serait une demi « semaine? » Et sa crucifixion
serait « au milieu de la (70e) semaine. »

(2) Regardant maintenant un instant Daniel 9:27, nous


remarquons les mots "et au milieu de la semaine il fera cesser le
sacrifice et l'oblation". Si, comme nous nous attendons à montrer
ci-après par de nombreuses preuves, le "il" de ce verset est Christ,
et les mots cités se réfèrent à Lui faisant cesser les sacrifices de la
loi par Son offrande de Lui-même, son sacrifice pour le péché une
fois pour toutes, alors nous avons un accord parfait, dans l'œuvre
117
achevée de Christ, avec tous les termes de la prophétie, et en
particulier en ce qui concerne la durée accordée à son ministère
terrestre à la fois par la prophétie et par l'Évangile selon Jean.

Nous devons faire preuve de beaucoup de prudence dans cette


partie de notre étude, car il s'agit de questions pour lesquelles il
existe une grande incertitude et une grande divergence d'opinions.
Les difficultés, cependant, ont été largement importées dans le
sujet. Ils se fatiguent en grande partie à la mauvaise méthode qui
a été suivie (nous l'avons montré dans un chapitre précédent) et
au choix d'un mauvais point de départ. Car manifestement, les
conséquences d'une erreur au début apparaîtront tout au long du
processus. D'autre part, il sera facile de se garder de l'erreur et de
la confusion si l'on tient compte de ces simples faits: (1) à savoir
que, au baptême du Christ, 69 semaines s'étaient écoulées; (2)
que le commencement de son ministère était le commencement
aussi de la 70ème semaine; (3) que toute sa mission était dans la
portée de cette dernière semaine; et (4) que dans cette semaine
nous devons avoir besoin de chercher l'accomplissement des six
prédictions de Daniel 9:24.

Nous n'avons pas encore fait référence à la dernière partie de


Daniel 9:25. Il dit simplement que la rue et le mur (de la ville)
devaient être reconstruits "même dans les temps troublés". La
période de "sept semaines", mentionnée dans le verset, était sans
aucun doute la mesure de ces temps troublés. Cela servira à
expliquer pourquoi la période de 70 semaines a été divisée en trois
parties: sept semaines, soixante-deux semaines et une semaine.
Dans la première partie (7 semaines), la reconstruction de la ville
et du temple a eu lieu, et les derniers messages de Dieu à Israël
ont été donnés par Aggée, Zacharie et Malachie. Puis suit une
longue période de 62 semaines, cette période se déroule sans
incident, jusqu'à ce qui concerne la prophétie. Le chapitre 11,
cependant, (comme nous le montrerons plus tard) prédit les
118
principaux événements de cette période, qui nous amène «au
Messie», et ensuite viennent les dernières et les plus importantes
«semaines», qui se tiennent de façon appropriée, car il s'est
produit les événements les plus prodigieux de tous les temps.

LA VISION DU PRINCE DE LA VIE

Le fait que l'ange Gabriel, en parlant du Messie, lui a donné le


titre de «prince» (Dan 9:25) suggère une enquête, qui, une fois
poursuivie, est jugée produire des résultats fructueux.

Deux des grandes visions que Daniel enregistre donnent toutes les
grandes lignes de l'histoire du gouvernement humain, depuis
l'époque de la vision jusqu'à la fin du gouvernement mondial entre
les mains des hommes; et dans ces deux visions il est montré que
le dernier des royaumes du monde sera suivi, et tout le système
du gouvernement humain sera déplacé, par le Royaume de Dieu.
La vision du chapitre 2 montre ce royaume comme une pierre, se
découpant hors de la montagne sans l'intervention des mains (ceci
étant une particularité de la vision), frappant la grande, image (qui
représente la domination humaine dans son intégralité) sur son
pieds, démolissant toute l'image, et enfin devenir lui-même un
montagne qui remplit toute la terre. Daniel, en expliquant la
vision, a dit que cette pierre représentait "un royaume" que "le
Dieu des cieux" établirait, et qui devrait "subsister pour toujours"
(Daniel 2:44). Il est clair que le Seigneur Jésus avait cette Écriture
en tête quand, avertissant les Scribes et les Pharisiens que le
Royaume de Dieu devait leur être enlevé (car la promesse du
Royaume, avec toutes les autres promesses, avait été donnée aux
Juifs), Il a parlé de «la pierre que les constructeurs ont refusée» et
a déclaré que quiconque devrait tomber dessus (alors, à son
premier avènement) devrait être brisé; mais sur qui il tomberait (à

119
sa seconde venue au pouvoir), il devrait le réduire en poussière
(Matthieu 21:42-44).

La vision du compagnon (Dan 7) révèle d'autres détails concernant


ce Royaume de Dieu. Particulièrement, cela montre qu'il devait
être conféré dans les cieux à quelqu'un comme le Fils de l'homme
ou plus précisément «le Créateur de l'homme», à qui devait être
donné «la domination, la gloire et un royaume, que tous les
peuples, nations et langues devraient Le servir: Sa domination est
unique, la domination éternelle et Son Royaume qui ne sera pas
détruit "(Daniel 7:13,14).

En vue de ces deux visions précédentes qui parlent si nettement


d'un royaume, on pourrait s'attendre à ce que l'ange annonce
dans la vision du chapitre 9, l'avènement de l'Oint, qui, bien sûr,
est Celui qui doit recevoir le royaume, l'aurait appelé "le Messie le
Roi". Et en effet, si Sa venue à laquelle les Soixante-dix Semaines
était la mesure déterminée du temps avait été dans le but d'établir
un royaume qui déplacerait immédiatement la règle de la terre de
l'homme, alors le titre de «Roi» serait approprié pour utilisation.
Mais, compte tenu du but réel pour lequel Christ devait venir à ce
Linteau et de l'œuvre qu'il devait alors accomplir, il y a une
merveilleuse aptitude dans le titre «Prince». Et pas seulement,
mais ce titre sert de lien avec certaines Écritures du Nouveau
Testament, mentionnées ci-dessous, dans lesquelles Son œuvre
pour cet âge est présentée de manière exhaustive.

Pour le titre "Prince" est donné au Seigneur Jésus-Christ par le


Saint-Esprit, quatre fois; alors qu'il n'a pas été proclamé une seule
fois par l'autorité du ciel en tant que roi, lors de sa première
venue. (Il a été désigné comme le roi par les mages païens, par
Nathaniel quand il l'a rencontré pour la première fois, par la
multitude excitée lors de sa dernière entrée à Jérusalem, lorsque
leurs attentes nationalistes ont été élevées à un haut niveau par le
120
miracle de l'élévation de Lazare et de Pilate par dérision, il n'a pas
été appelé ainsi par Jean-Baptiste, par lui-même ou par ses
disciples et apôtres immédiats, qui l'appelaient «Maître» et
«Seigneur».

Les quatre passages du Nouveau Testament auxquels nous nous


référons sont:

1. Actes 3:15 - "Et tu as tué le prince de la vie, que Dieu a


ressuscité des morts".

2. Actes 5:31 - "Dieu l'a élevé de droit et d'être Prince et Sauveur,


pour donner la repentance à Israël et le pardon des péchés."

3. Hébreux 2:10 - "Car c'est lui qui est tout, et par qui sont toutes
choses qui amènent beaucoup de fils à la gloire, pour rendre
parfait le capitaine (le prince) de leur salut par les souffrances."

4. Hébreux 12:2 - «Regardant à Jésus, l'auteur (Prince) et le


finisseur de la foi, qui, pour la joie qui a été placée devant lui, a
enduré la croix, méprisant la honte, et est placé à la main droite
du trône de Dieu."

Pris ensemble, ces quatre Écritures présentent une vue


magnifique de l'œuvre de l'Oint à son premier avènement. Pour
commencer, il devrait être remarqué Chat dans chaque passage
Ses souffrances sont mises en évidence. Pierre dit aux Juifs à
Jérusalem: "Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez
voulu qu'un meurtrier vous soit accordé, et vous avez tué le Prince
de la vie." De nouveau, dans Actes 5:30 , il a dit: "Le Dieu de nos
pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué et pendu sur un
arbre, Dieu l'a exalté de sa main droite pour être un prince et un
sauveur." Dans la troisième Écriture, nous lisons que c'est devenu
Dieu, en amenant beaucoup de fils à la gloire, de rendre le Prince
121
de leur salut parfait par les souffrances. Et finalement, nous
lisons que, en tant que Prince de la foi, Celui à qui nous devons
faire confiance en dirigeant la course devant nous, Il a enduré la
Croix, méprisant la honte. Il est inutile que nous devions
souligner à quel point l'accord est parfait dans tout cela avec la
seule chose annoncée du Messie le Prince dans Daniel 9:25,26) à
savoir qu'il devrait être retranché et n'avoir rien . Toutes ces
Écritures sont alors d'accord dans leur témoignage que ce «Prince»
oint était, pour l'accomplissement de sa mission, à souffrir et à
mourir pour le rachat de ses élus.

Encore une fois, en regardant ces Écritures ensemble, nous


voyons en elles le quadruple objectif de Dieu d'envoyer Son Fils à
la ressemblance de l'homme, et de l'oindre du Saint-Esprit et de
puissance. C'était (1) qu'Il pourrait être le Prince de la vie, afin de
répondre au besoin le plus profond de son peuple qui périssait,
car il était venu "pour avoir la vie"; (2) Pour qu'Il soit aussi le
Prince et le Sauveur habilité à accorder la repentance et le pardon
des péchés; (3) afin qu'Il puisse être le Prince ou le Chef du salut
des nombreux fils de Dieu, afin de les ramener tous en sécurité
dans la gloire; et (4) qu'il pourrait aussi être le chef aussi bien que
le finisseur de cette foi par laquelle le peuple de Dieu courra (et
sans lequel aucun appel ne courra peut-être) avec l'endurance de
la race qui est placée devant eux, cet objet quadruple de la
mission du Christ à son premier avènement semble présenter un
exposé complet de son travail.

Dans ces Écritures, nous le voyons comme le Prince de la vie


exalté par la main droite de Dieu; comme le Prince et le Sauveur,
accordant la repentance et le pardon, et donnant le Saint-Esprit "à
ceux qui lui obéissent" (car il n'acceptera que l'obéissance
volontaire); en tant que Prince du salut complet et final des
«nombreux fils» de Dieu que, par la mort, il a délivrés de celui qui
a le pouvoir de la mort, c'est le diable (versets 14,15); et enfin
122
comme le Prince et l'Acheveur d'une foi qui triomphe de toutes les
difficultés et nous soutient jusqu'à la fin de la course.

Pour résumer: Le premier passage a à voir avec la naissance des


enfants du royaume; le second avec leur pardon et leur
justification; le troisième avec leur protection et leur sécurité
pendant leur voyage vers la gloire; et le quatrième avec le
perfectionnement de leur foi pour l'endurance de toutes les
épreuves du chemin. Pris ensemble, ils nous donnent le caractère
de ce royaume que nous avons reçu par la grâce, et qui est décrit
dans Hébreux 12:28 comme «un royaume qui ne peut être
déplacé».

123
CHAPITRE V

LE MESSIE EST RETRANCHÉ

« Et après soixante-deux semaines le Messie doit être retranché, et


non pas pour lui » (Dan. 9:26).

La première clause du verset 26 concentre notre attention sur le


plus grand de tous les événements. Il nous dit définitivement que
le Christ devait être «retranché et n'avoir rien» (la lecture
marginale, «et n'a rien» est indubitablement correcte). Il ne devait
avoir aucun peuple, aucun trône, aucun endroit même, sur terre.
Mais pour les Israélites, les mots «retrancher et ne rien avoir»
donneraient le sens de mourir sans postérité, sans «génération»,
sans aucun pour perpétuer son nom. Cela était considéré par eux
comme la plus grande de toutes les calamités; et il y avait une
disposition spéciale de la loi par laquelle, au cas où un homme
mourrait, ne laissant aucun germe, son frère ou proche parent
devrait «élever le nom des morts» (Deutéronome 25:5,6; Ruth
4:10). Mais voici la déclaration étonnante que le Messie promis et
ardemment espéré devait être complètement «retranché»!

Il y a, en ces termes, un accord frappant avec la prophétie d'Ésaïe,


qui contient les éléments suivants: «Et qui déclarera sa
Génération. Car il a été coupé au large (de la terre des vivants»
(Ésaïe 53:8). Il ne pourrait apparemment pas y avoir de
«génération» pour celui qui a été «retranché». Pourtant, avec cette
merveilleuse prophétie, se trouve la promesse anticipatoire
apparemment contradictoire: "Il verra sa semence" (verset 10).

Considérant maintenant la déclaration, "Et après trois vingt-deux


semaines, le Messie sera retranché", l'unité de la prophétie est vu
en cela, que les mots, "après trois vingt-deux semaines", nous
amènent à la fin de la "Soixante-dix semaines", c'est-à-dire à la
période mentionnée au verset 24; et les mots: "Le Messie sera
124
retranché", déclarent les moyens par lesquels les six prédictions
de ce verset devaient s'accomplir. Chaque partie de cette prophétie
est donc fermement liée à toutes les autres parties. Tout cela en
relation avec la venue de Christ et ce qu'il devait souffrir de la part
de son peuple; et cela inclut aussi une prédiction des jugements
qui devaient leur arriver pour le mettre à mort.

Nous fixerons donc notre attention pendant un petit moment sur


cette période spéciale - celle de trois ans et demi - de l'onction du
Seigneur lors de son baptême à sa crucifixion. Cette période est
fréquemment mentionnée dans les Évangiles comme le "temps" ou
"cette fois", signifiant le temps du Messie. Ainsi, lorsque notre
Seigneur a dit: «Le temps est accompli» (Mc 1:15), Il a sans doute
fait référence au temps révélé à Daniel, le temps où Christ devait
être manifesté à Israël. Encore une fois, dans Luc 12:56 , où il a
demandé, "Comment est-ce que vous ne discernez pas le temps?"
et dans Luc 19:44 , où il a dit: "Parce que tu n'as pas vu le temps
de ta visitation, "nous pouvons conclure convenablement qu'il
avait en vue le même" temps fixé ", qui avait été définitivement
marqué dans les conseils immuables de Dieu et qu'il avait
communiqués à Daniel, l'homme qui était très aimé. Le passage
mentionné (Luc 19:41-44) est très étroitement lié à la prophétie
des soixante-dix semaines, car elle est elle-même une prophétie
par le Christ de la même destruction de Jérusalem qui est prédite
dans la prophétie des soixante-dix semaines.

Il n'y avait sûrement pas de "temps" comme celui-là, quand le Fils


béni de Dieu, sous une forme humble, allait faire le bien et guérir
tous ceux qui étaient opprimés du diable. Beaucoup de prophètes
et de rois avaient désiré voir ces choses, et les anges désirent les
regarder. Nous devrions donc être très impressionnés par la mode
que Dieu avait, des centaines d'années auparavant, prédit que le
"temps", avait donné la mesure de celui-ci, et avait déclaré
comment cela devrait se terminer.
125
Mais plus que cela, le Seigneur faisait souvent référence à une
"heure" particulière, l'appelant "Mon heure". Le «temps» était celui
de son ministère personnel en Israël, selon cette prophétie; et
"l'heure" était celle de Son être "retranché", selon la même
prophétie.

Nous rappellerions quelques-uns de ces passages, qui doivent


toujours éveiller l'amour et la louange dans le cœur de ceux pour
qui il a enduré les angoisses de cette «heure» terrible et
mystérieuse. Ainsi, lorsque certains Grecs désiraient le voir, leur
intérêt étant provoqué par la grande agitation causée par
l'élévation de Lazare, et lorsque des foules se pressaient pour le
voir aussi, lui et Lazare (Jean 12:9), Il se référait à «Quand il sera
élevé de la terre, il attirera vers lui tous les hommes, tant les
Grecs que les Juifs, et il dira: «L'heure est venue où le Fils de
l'homme sera glorifié»; et encore: "Maintenant mon âme est
troublée; et que dirai-je? Père, sauve-moi de cette heure? Mais
pour cette cause je suis venu à cette heure" (Jean 12:20-27). Dans
Jean 17:1, nous lisons aussi ses paroles: "Père, l'heure est venue".
Et un peu plus tard, le même soir, il pria dans le jardin,
demandant «que s'il était possible, l'heure passerait loin de Lui»
(Mc 14:35). Il est clair que, dans ces passages, il parlait de l'heure
où il serait fait sacrifice pour le péché sur la Croix - l'heure où le
Messie devrait «être retranché et n'avoir rien».

LE JUGEMENT

Le verset que nous considérons maintenant (Dan 9:26) prédit non


seulement le couronnement du péché d'Israël en mettant leur
Messie à mort, mais aussi le grand et terrible jugement que le
Chat devait suivre la perpétration de cet acte indescriptible. Il
existe un lien logique direct entre les deux événements, ce qui

126
explique le fait que l'ordre chronologique n'est pas strictement
suivi.

Il existe des divergences d'opinions parmi les savants compétents


quant à la traduction correcte de la dernière partie du verset 26.
Dans le texte de l'AV il lit:

«Et le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le


sanctuaire, et sa fin sera comme un fleuve, et jusqu'à la fin de la
guerre les désolations seront déterminées.

Le RV rend plus clair le sens de la dernière clause. Il se lit "et à la


fin sera la guerre, les désolations sont déterminées."

Malgré les différences de traduction, il n'est pas difficile de


comprendre le sens du passage. En effet, autant que nous le
sachions, tous les exposants s'accordent pour dire qu'il prédit le
jugement exterminateur de Dieu, qui fut exécuté par les armées
romaines sous Titus, et que la ville fut submergée comme
"inondée" (un chiffre souvent utilisé pour une armée
envahissante), et la ville et la terre ont été livrées aux "désolations"
de longue date, qui avaient été "déterminées" dans les conseils de
Dieu. Sans doute le Seigneur avait-il ce même passage en tête
quand, parlant du siège et de la destruction de Jérusalem par les
Romains, il dit: "Car ce sont les jours de vengeance, afin que tout
ce qui est écrit s'accomplisse" (Lu. 21:22). Les "choses qui sont
écrites" étaient les choses annoncées dans ce verset de la
prophétie (Daniel 9:26), qui étaient "accomplies" à ce moment-là.
Les paroles du Seigneur enregistrées dans Matthieu 23: 32-36 , et
Luc 19:43 , 44 , se réfèrent également aux calamités prédites dans
Daniel 9:26 , il sera clairement vu en se tournant vers ces
passages.

Ce qui suit est la signification que nous tirons du texte de l'AV et


du RV: Que les gens d'un «prince» (un chef ou un commandant),
127
qui devait venir avec les armes contre la Judée et Jérusalem,
détruiraient la ville et le temple; que sa destruction serait comme
si un déluge avait tout emporté; qu'à la fin il devrait y avoir la
guerre; et que les «désolations» pour la terre et la ville étaient
définitivement «déterminées».

Ainsi, toute la prophétie des Soixante-dix Semaines embrasse


dans son étendue la reconstruction de la ville et du temple, et la
destruction finale des deux. Il couvre la période allant de la
restauration du peuple à sa terre et à sa ville durant la première
année de Cyrus, jusqu'à sa dispersion par les Romains parmi
toutes les nations du monde.

A cet égard, nous attirerons à nouveau l'attention du lecteur sur


l'accord frappant entre cette partie de la prophétie et la parole de
Dieu à Ésaïe (Chap 6:9-13).

QUI EST "LE PRINCE QUI VA VENIR"?

À ce stade, nous sommes confrontés à une question qui affecte


très sérieusement l'interprétation de la prophétie. En prenant les
mots selon leur signification apparente et évidente (ce qui devrait
toujours être fait sauf là où il y a une raison impérieuse), il
semblerait tout à fait clair que "le prince", dont les gens devaient
détruire la ville et le sanctuaire, Titus, le fils de l'alors empereur
Vespasien, il (Titus) étant le «prince» ou «chef» qui était en réalité
le commandement de ces armées à l'époque. En fait, nous
sommes audacieux de dire que les paroles de la prophétie, qui
sont les paroles de Dieu envoyées directement du ciel à Daniel,
n'admettre raisonnablement aucune autre interprétation. Pour
autant que nous le sachions, aucune autre signification ne leur a
jamais été donnée avant ces dernières années, et seulement par
ceux appartenant à une «école» d'interprétation particulière. Selon
128
l'école mentionnée, les mots «le prince qui viendra» ne signifient
pas le prince qui est venu, et dont les armées ont accompli cette
prophétie en détruisant la ville et le temple, mais ils veulent dire
un autre «prince» qui, en fait, n'est pas encore venu et qui (bien
sûr) n'a rien à voir avec le sujet du passage, à savoir la
destruction de la ville et du temple.

Selon le point de vue que nous considérons maintenant, le


passage est pris pour signifier qu'il y a un "prince" qui doit "venir"
à un moment inconnu et futur, quel prince sera de la même
nationalité comme le peuple (les armées romaines) par qui la ville
et le sanctuaire devaient être détruits. Il est de plus supposé, et
enseigné avec beaucoup de confiance, que ce «futur prince» sera
lié à l'Antéchrist imaginaire des sectes de réprouvés, s'il n'est pas
cet Antéchrist chimérique lui-même. C'est une idée très radicale qui
change toute la signification de cette prophétie fondamentale et
affecte l'interprétation de toute la prophétie. Elle transfère les
principaux incidents de la prophétie des Soixante-dix Semaines
du Christ à l'Antéchrist, attribuant ainsi le sacrifice de Christ sur la
croix à Satan, et les enlève physiquement du passé lointain à un
futur incertain, les séparant ainsi de toute connexion avec la
période de soixante-dix semaines à laquelle Dieu les assigne. Cette
façon de traiter les Écritures est, autant que notre expérience le
soit, sans parallèle ou précédent dans le domaine de l'exégèse.
Est-ce une interprétation saine et sobre de l'Écriture, ou joue-t-il
des tours avec la prophétie? Ne serait-ce plutôt le fait qu'ils
déforment la Parole de Dieu à leur gré dans le but de soutenir
leurs fausses doctrines!

Car, avec tout le respect dû à ceux qui soutiennent ce point de


vue, nous sommes obligés de dire qu'il fait la plus grande violence
possible à des mots qui ne sont pas du tout obscurs ou d'une
signification incertaine. Il n'y a aucune raison concevable pour
laquelle un prince (c'est-à-dire, commandant, devrait être
129
mentionné dans ce passage excepté celui dont les armées devaient
accomplir la destruction de la ville et du temple, cela étant le sujet
du passage. Les mots sont appropriés pour transmettre un sens et
un seul. Il est tout simplement impensable que l'agence détruite
soit identifiée par référence à un prince qui ne devait pas venir sur
la scène pendant plusieurs milliers d'années, ou que les Romains
du premier siècle puissent être appelés son «peuple». Personne
non plus qui posséderait la moindre compréhension de l'usage de
la langue n'emploierait les mots du texte pour transmettre
l'information que le peuple, par qui la ville devait être détruite,
serait de la même nationalité qu'un «prince» qui était de "venir"
(sans dire d'où, ou où, ou pourquoi) à un moment lointain et
indéterminé. Et enfin, même si l'on pouvait supposer qu'un sujet
aussi complètement étranger qu'un prince, qui devait venir
plusieurs siècles après la prophétie, serait pris dans un tel
passage, alors il aurait été dit - non «Le peuple du prince qui
viendra détruira la ville», mais un prince du peuple qui a détruit la
ville viendra.

En outre, nous savons que les armées du prince Titus ont détruit
la ville et le temple, et que, jusqu'à ce jour, le chandelier à sept
branches, porté dans son cortège triomphal, est sculpté sur
l'arche érigée à Rome en son honneur. Mais nous ne savons rien
d'un prince romain qui doit "venir" (venir où?) Dans le futur. Le
terme "romain" ne concerne plus rien, sauf la papauté.

Et outre tout cela, si un «prince» devait ensuite «venir» (peu


importe d'où ou de où), on ne saurait dire que les gens qui
détruisirent Jérusalem en l'an 70 furent son peuple. Les mots
simples et simples de la prophétie sont "le peuple du prince qui
viendra". Ces mots ne peuvent signifier que l'homme qui était le
prince ou le chef du peuple au moment où ils ont détruit la ville et
le temple. Ces légions et auxiliaires romains étaient le peuple du
prince Titus. Mais ils ne sont en aucun cas le peuple d'un prince
130
qui peut surgir plusieurs milliers d'années plus tard. Les armées
françaises qui ont envahi la Russie étaient le peuple de Napoléon,
leur commandant; mais ils n'étaient pas du tout le peuple du
général Foch. Ils étaient tous morts longtemps avant sa
naissance.

Cette prophétie n'a rien à voir avec un futur prince romain; il n'y a
pas non plus, à notre connaissance, de raison de dire qu'un
prince romain se lèvera pour jouer un rôle au temps de la fin de
cet âge. Au cours des siècles qui se sont écoulés, de tels
changements ont eu lieu qu'aucun potentat de la fin prochaine ne
pouvait être décrit comme le prince du peuple par qui Jérusalem a
été détruite.

La prophétie des Soixante-dix Semaines est manifestement un


récit, donné d'avance, de la seconde période de l'existence
nationale du peuple juif. Ils devaient durer comme une nation
seulement assez longtemps pour accomplir les Écritures, et pour
accomplir le but suprême de Dieu, en produisant le Messie, et, le
mettre à mort. Le temps imparti pour cela était de 490 ans. Cela
étant accompli, Dieu n'avait plus d'utilité pour Israël. Ses
relations devaient désormais être avec un autre peuple, cette
«nation sainte» (I Pierre 2:9), composée de tous ceux qui croient en
l'Évangile, et qui «reçoivent» celui qui a été rejeté par «les siens»
(Jean 1:11-13).

Pourtant, le jugement prédit n'a pas immédiatement suivi; car le


Christ a prié pour ses meurtriers à l'heure de sa fin, "Père,
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Luc 23:34). En
réponse à cette prière, la période probatoire complète de quarante
ans (30 AD à 70 AD) a été ajoutée à leur existence nationale, au
cours de laquelle la repentance et la rémission des péchés leur ont
été prêchées au Nom du Crucifié et ressuscité, et des dizaines de
milliers de Juifs ont été sauvés.
131
On y voit la parfaite exactitude de l'Écriture, alors qu'il était
clairement établi que les six choses de Daniel 9:24 devaient être
accomplies dans la période déterminée de soixante-dix semaines,
et tandis que la destruction de la ville et du temple reconstruits
était aussi prédit, cet événement n'est pas parmi les choses qui
devaient arriver dans les soixante-dix semaines.

À cet égard, il est important d'observer que, alors que les


événements prédits du verset 24 devaient se produire dans la
période mesurée de soixante-dix semaines, et que les événements
du verset 27 devaient se produire au milieu de la dernière
semaine des soixante-dix, le temps des jugements prédits n'est
pas spécifié. Ainsi, la prophétie laissait place à l'exercice de la
miséricorde même envers cette génération perverse.

132
CHAPITRE VI

LA SOIXANTE-DIXIÈME SEMAINE

"Et il confirmera l'alliance avec plusieurs pour une semaine, et au


milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'oblation" (Daniel
9:27).

Nous arrivons maintenant au dernier verset de la prophétie, lequel


verset est d'un intérêt et d'une importance supérieurs. Il doit faire
spécifiquement avec la soixante-dixième semaine de la prophétie.
L'expiration de 69 semaines nous a amenés "au Christ", mais pas
à Sa crucifixion, ni à ce qui est le grand sujet de toutes les
prophéties, "les souffrances du Christ" (I Pi 1:11). En particulier, il
convient de garder à l'esprit que les six choses de Daniel 9:24
dépendaient de leur accomplissement par sa mort expiatoire, sa
résurrection et son ascension au ciel. Tous ces événements étaient
"après les soixante et deux semaines".

Quand Moïse et Élie sont apparus avec Christ dans la gloire, sur
le mont de la Transfiguration, ils ont «parlé de son exode qu'il
devrait accomplir à Jérusalem» (Lc 9:31). Son «exode» ou «sortie»
de ce monde était la consommation des desseins de Dieu, l'apogée
de toute prophétie, l'événement suprême de tous les temps. Ainsi,
il a accompli la rédemption éternelle, ouvert une fontaine pour le
péché et pour l'impureté, a escaladé l'alliance éternelle et a mis de
côté pour toujours les sacrifices établis par la loi.

La première partie de Daniel 9:27, citée en tête de ce chapitre, est


assez claire à l'exception des mots "pour une semaine", dont
l'essence sera expliqué plus tard. Le sens de la clause (à part ces
trois mots) est, croyons-nous, facilement discernable à la lumière
des écritures du Nouveau Testament. "Confirmer" la nouvelle
alliance (Jérémie 31:31-34, Hébreux 8:6-13 et 10:1-18), c'est-à-
dire, pour être sûr, était le grand but pour lequel le Fils de Dieu
133
est venu dans le monde dans le corps de chair préparé pour Lui
(Hébreux 10:5). De plus, c'est par sa mort, en sacrifice pour le
péché, que les sacrifices de la loi ont été déplacés et abolis, ce qui
les a amenés à «cesser». Dieu n'y avait "aucun plaisir" parce qu'ils
"ne pouvaient jamais ôter les péchés", alors que "cela plaisait au
Seigneur de l'effrayer", faisant de "Son âme une offrande pour le
péché" (Ésaïe 53:10).

Si nous prenons le pronom "Il" comme se rapportant au "Messie"


mentionné dans le verset précédent, alors nous trouvons dans les
écritures du Nouveau Testament un accomplissement parfait du
passage, et un accomplissement, d'ailleurs, qui est exposé dans la
plus visible façon. Ce pronom doit, à notre avis, être pris comme
référence au Christ, parce que (a) la prophétie est tout au sujet du
Christ, ce qui est le point culminant de celui-ci; (b) Titus n'a fait
aucune alliance avec les Juifs; (c) il n'y a pas un mot dans les
Écritures au sujet d'un futur «prince» faisant une alliance avec
eux. D'autres raisons à l'appui de cette conclusion apparaîtront
plus tard. Mais ce qui précède est suffisant.

Il y a trois points dans le passage que nous étudions


actuellement, et chacun d'eux est complètement accompli dans les
récits inspirés de l'œuvre du Seigneur Jésus-Christ donnée dans
le Nouveau Testament. Ces trois points sont: (1) confirmant
l'alliance avec beaucoup; (2) ce qui s'est passé au milieu de la
semaine; (3) faisant cesser le sacrifice et l'oblation. Nous allons
examiner brièvement ces trois points dans l'ordre.

1. Confirmer l'alliance avec beaucoup. Nous ignorons pour


l'instant les mots "pour une semaine", mots qui sembleraient
limiter la durée de "l'alliance" à la courte période de sept ans. Il
suffira pour l'instant de dire qu'il n'y a pas de préposition «pour»
dans le texte, et que les mots «une semaine» ne se réfèrent pas à la
durée du pacte, mais au moment où il a été confirmé; car cette
134
alliance a été confirmée par l'effusion du sang de Christ (Hébreux
9:14-20) dans "la semaine", le dernier des soixante-dix qui avait
été "déterminé". Cela sera clairement montré plus tard.

Quant à l'accomplissement de cette caractéristique importante de


la prophétie, nous avons une annonce claire des propres lèvres du
Seigneur. Car lorsque, dans l'institution de son souper
commémoratif, il donna la coupe à ses disciples, il prononça ces
paroles significatives: «Ceci est mon sang de la nouvelle alliance,
versé pour plusieurs pour la rémission des seuils» (Matthieu
26:28). Dans ces mots, nous trouvons quatre choses qui sont en
accord avec la prophétie: 1- «Celui qui devait confirmer l'alliance,
Christ; 2- "l'alliance" elle-même; 3- celui qui a «confirmé» l'alliance,
le sang de Christ; 4- ceux qui reçoivent les avantages de l'alliance,
le "plusieurs". L'identification est complète.car les mots
correspondent parfaitement à ceux de la prophétie, «Il doit
confirmer l'alliance avec beaucoup.» Il ne pourrait pas y avoir
d'accord plus parfait.

Il convient de noter à cet égard que la caractéristique principale de


la nouvelle alliance est le pardon des péchés (Jérémie 31:34,
Hébreux 10:1-18). D'où la signification des paroles du Seigneur,
«pour la rémission des péchés». Sa mission en entrant dans le
monde était de «sauver son peuple de ses péchés» (Matthieu 1:21).
C'est la caractéristique dominante de son évangile (Luc 24:47,
Actes 10:43). Cela indique clairement aussi que le salut est limité
aux élus, ceux qui ont été choisis en Christ avant la fondation du
monde; et qu'il ne s'agit pas d'un salut universel pour tous les
hommes en ce monde, si seulement ils le désirent, comme l'affirme
l'hérésie de l'arminianisme des sectes évangéliques.

Il convient en outre de noter que, bien que la promesse de la


Nouvelle Alliance ait été faite à toute la «maison d'Israël et à la
maison de Juda», tous ne sont pas entrés dans ses avantages.
135
Ceux qui ont rejeté Christ ont été "détruits du milieu du peuple"
(Actes 3:23). Ils étaient, comme des branches, "brisés" (Romains
11:17). Nous voyons alors l'exactitude des Écritures dans les
paroles de la prophétie «avec plusieurs», et celles du Seigneur
Jésus «répandues pour tout».

Cette utilisation du mot "plusieurs" se retrouve dans d'autres


écritures similaires. Ainsi, dans une prophétie similaire, il est
écrit: "Mon juste serviteur justifiera beaucoup" (Ésaïe 53:11).
Encore: «Et beaucoup d'entre les enfants d'Israël se tourneront
vers l'Éternel, leur Dieu» (1:11; 1:16), ce qui fut dit par le même
messager céleste, Gabriel, lorsqu'il annonça à Zacharie la
naissance du Fils, et pourtant, cette fois-ci encore - des lèvres de
Simeon- «cet enfant est pour la chute et le relèvement de
beaucoup en Israël» (Luc 2:34), et pourtant, une fois de plus, dans
les paroles du Seigneur Jésus "Car le Fils de l'homme n'est pas
venu pour être servi, mais pour servir, et de donner sa vie en
rançon pour beaucoup" (Matt 20:28). Dans chacune de ces
Écritures, le mot «plusieurs» s'applique à ceux qui reçoivent par la
foi (Ac. 13:48) les bienfaits de la Nouvelle Alliance que le Christ a
assurés par l'effusion de Son sang sur la Croix. En d'autres mots,
les termes «plusieurs, tout, beaucoup» se rapportent strictement aux
élus ou enfants de la promesse.

2. Au milieu de la semaine. Ces mots sont importants pour aider à


identifier l'accomplissement de la prophétie. Considérant
l'importance suprême de la mort de Christ, sur laquelle
dépendaient non seulement les six prédictions du verset 24, mais
tous les desseins de Dieu; et considérant aussi que la prophétie
donne le temps où devait commencer le ministère du Seigneur en
tant que «Messie» , nous devrions nous attendre à y trouver une
déclaration où son ministère devait finir par être «retranché». Cette
information est donnée dans les mots "au milieu de la semaine"
qui est la soixante-dixième semaine. L'expiration de 69 semaines
136
nous a amenés "au Messie". Il ne restait qu'une "semaine" des
soixante-dix; et au milieu de cette dernière semaine, il a été
crucifié.

Nous avons ici (comme déjà indiqué) un moyen précieux de vérifier


nos conclusions et de tester leur exactitude. Car, comme cela a
été souvent souligné depuis les temps les plus reculés, l'Évangile
de Jean contient des informations par lesquelles il apparaît que le
ministère du Christ a duré trois ans et demi. En fait Eusèbe de
Césarée, un écrivain apostat du IVe siècle, est cité comme disant:
«Il est enregistré dans l'histoire que tout le temps de notre
enseignement du Sauveur et des miracles était de trois ans et
demi», ce qui est une demi-semaine. Cela Jean l'évangéliste
représentera (i.e. se faire connaître) à ceux qui assistent à la
critique à son Évangile.

Ainsi, la durée du ministère de notre Seigneur, telle que divulguée


par l'Évangile de Jean (une demi-semaine), confirme de façon
frappante la prophétie, qui donne 69 semaines au début du
ministère du Seigneur, et en fixe la fin "au milieu de la semaine".

3. Il fera cesser le sacrifice et l'oblation. Personne ne contestera


que, lorsque le Christ a souffert et est mort sur la Croix, offrant
ainsi "un sacrifice pour les péchés pour toujours", il a fait que le
sacrifice et les oblations de la loi cessent comme un rendez-vous
divin. Même quand ils étaient en pleine vigueur, ils n'étaient que
les ombres de ce sacrifice parfait et suffisant, qu'il devait, comme
l'Agneau prédestiné avant la fondation du monde, offrir en temps
voulu. Par conséquent, ils ont été complètement déplacés lorsque
Christ, à travers l'Esprit éternel, s'est offert sans tache à Dieu,
puisqu'Il était Dieu Lui-même manifesté dans la chair.

Il ne peut pas non plus être question que l'enlèvement de ces


sacrifices (qui ne pourrait jamais enlever les péchés) était une

137
grande chose aux yeux de Dieu, une chose si grande et si agréable
à Lui, pour mériter qu'elle occupe une place de choix dans la
prophétie de ce grand Messie. En preuve de ce point important,
nous attirons l'attention de nos lecteurs sur Hébreux, chapitres 8,
9 et 10. Dans ces chapitres, l'Esprit de Dieu nous présente en
détail, et avec une emphase solennelle, la mise de côté de
l'Ancienne Alliance, avec tout ce qui s'y rapportait, le «sanctuaire
du monde», le sacerdoce, les «ordonnances du service divin», et
particulièrement ces nombreux sacrifices (par lesquels on se
souvenait des péchés chaque année); et il met devant nous aussi
la confirmation de la Nouvelle Alliance, avec son sanctuaire
céleste, son sacerdoce spirituel, ses sacrifices de louange et
d'action de grâce, tous basés sur l'expiation du Christ. Le grand
sujet de cette partie des Hébreux, comme de la prophétie des
Soixante-dix Semaines, est la Croix.

Le chapitre 10 des Hébreux insiste en grande partie sur les


sacrifices qui étaient «offerts par la loi», soulignant l'imperfection
et l'insuffisance de ceux-ci pour purger la conscience des
soumissionnaires, et déclarant que, pour cette raison, Dieu n'avait
aucun plaisir dedans. Il en était la cause du (« pourquoi ») que le
Fils de Dieu a dit: «Voici, je viens (dans le volume du livre, il est
écrit de moi) pour faire ta volonté, Ô Dieu» (v.7). Ceci rapporte le
passage directement à la prophétie des Soixante-dix Semaines,
qui a pour sujet la venue du Christ dans le monde et le but pour
lequel Il est venu. Quelle importance alors, et quelle conclusion
pour l'objet de notre étude actuelle, sont les mots qui suivent!

«Ayant dit plus haut: Tu n'as point voulu d'immolation, ni


d'oblation, ni d'offrande à brûler, ni de sacrifices pour le péché,
choses qui sont offertes selon la loi: et tu n'y as point pris plaisir;
il ajoute ensuite: Voici, je viens, ô ESPRIT DES VIVANTS, pour
faire ta volonté. Il abolit le premier sacrifice, afin d'établir le
second." (Hébreux 10:8,9).
138
C'est le point culminant de toute l'affaire. "Il enlève" ces sacrifices
et oblations dans lesquels Dieu n'avait aucun plaisir! Quel accord
parfait avec les paroles de la prophétie: "Il fera cesser le sacrifice
et l'oblation"! Et quand nous trouvons, à la fois dans la prophétie
(Dan 9:27) et dans Hébreux 10, que cette mise de côté des
sacrifices de la loi est directement liée à la confirmation de la
Nouvelle Alliance, nous sommes obligés de conclure que le
passage dans Hébreux est le compte rendu inspiré de
l'accomplissement de cette prophétie.

Nous demandons une attention particulière au fait que dans


Hébreux 10:12 il est expressément stipulé que le Christ a enlevé
les sacrifices de la loi quand il s'est offert comme "le sacrifice
unique pour les péchés pour toujours", avant qu'il "s'assied à la
droite de Dieu." Ces sacrifices, par conséquent, ont cessé d'exister
dans la contemplation de Dieu à partir du moment où Christ est
mort. A partir de ce moment, Dieu ne considère plus les sacrifices
de la loi. Il est donc impossible que les mots "il fasse cesser le
sacrifice et l'oblation" puissent se référer à tout événement
postérieur à la crucifixion du Christ. Pour cela, nous avons
l'intention de revenir. Mais à ce stade nous poserions simplement
la question, où devons-nous chercher l'accomplissement de la
prophétie, si nous rejetons ce qui est enregistré dans Hébreux
10:9 ?

"POUR UNE SEMAINE"

Nous arrivons maintenant aux mots «pour une semaine» (Dan


9:27), qui ont été les moyens de séduire les sceptiques qui se sont
engagés à expliquer cette prophétie.

Manifestement, ces mots sont totalement incompatibles avec


l'opinion que l'alliance dont il est question est la Nouvelle Alliance,
139
puisque cela est «éternel» (Hébreux 13:20). Mais il est difficilement
concevable que toute alliance - en particulier d'une telle
importance à avoir une place importante dans cette prophétie -
pourrait être confirmée pour un bref mandat de sept ans. Même si
nous supposons, comme certains réprouvés (mais sans preuve que
ce soit à les soutenir), que la prophétie se réfère à un accord que
le supposé "prince" de l'avenir fera soi-disant avec "plusieurs"
Juifs, leur permettant de reprendre les sacrifices de la loi depuis
longtemps abolis, pouvons-nous concevoir qu'une telle alliance
serait limité à la durée insignifiante de sept ans?

En raison de la difficulté que présentaient les mots «pour une


semaine», nous avons consulté un érudit hébreu, lui demandant
s'il y avait une préposition «pour» dans le texte original, ou quoi
que ce soit pour l'impliquer. Sa réponse était qu'il n'y a pas de
«pour» dans le texte, ni rien pour l'impliquer. Cette information a
enlevé la difficulté principale; mais il laissait encore en suspens le
sens à donner aux mots «une semaine». Cette information
supplémentaire, cependant, a été fournie par le même érudit
hébreu (anciennement un rabbin juif, mais maintenant un
serviteur du Seigneur Jésus-Christ), qui nous a donné la version
anglaise de la Septante sur Daniel 9:27. Cette version des
Septante est une traduction des écritures hébraïques en grec, faite
supposément près de trois cents ans avant la naissance du Christ,
mais qui en réalité est l'œuvre d'Origène d'Alexandrie (185-253). Il a
une réclamation sur notre acceptation en tant que version faisant
autorité, parce que notre Seigneur et ses apôtres en ont
apparemment souvent cité, quoique cela est une notion falsifiée et
exagérée (voir: La Septante Mythique). Les mots «abomination de la
désolation» proviennent plutôt d’une ancienne version latine
nommées la Vestus Itala produite vers l’an 157 par l’Église Italique
du Nord de l’Italie.

140
En particulier, nous demandons attention au fait que lorsque
notre Seigneur, dans sa prophétie sur le mont Oliviers, cité dans
la dernière partie de Daniel 9:27, Il a supposément employé les
mots de la version de la Septante, à savoir, "l'abomination de la
désolation" (Matthieu 24:15). Par conséquent, nous avons un
mandat spécial pour suivre le sens de la Septante, simplement du
fait qu'elle est une traduction grecque qui donne le sens des mots
hébreux en cette langue. Nous donnons la traduction anglaise du
verset entier tel qu'il apparaît dans la Septante.

«Et une semaine, l'alliance s'établira avec plusieurs, et au milieu


de la semaine, mon sacrifice et mes boissons seront ôtés, et sur le
temple sera l'abomination de la désolation, et à la fin du temps
(l'âge) sera mise la désolation."

De cette formulation, le sens de la première clause est facilement


saisi. C'est une forme commune de discours pour dire par
exemple, «l'année 1776 a établi l'indépendance des colonies
américaines»; «l'année 1918 a restauré l'Alsace et la Lorraine en
France», etc., ce qui est une manière figurative de dire que tel ou
tel événement a eu lieu à l'époque indiquée. Cette forme
d'expression est utilisée lorsque l'on désire appeler une attention
particulière à l'année ou à une autre période dans laquelle un
certain événement s'est produit. Donc, ici, les versets précédents
ayant compté pour 69 des 70 semaines, il était plus approprié de
souligner cela dans la dernière semaine; et surtout parce que la
dernière semaine n'était pas seulement pour accomplir les six
prédictions du verset 24, mais qu'elle devait être l'apogée de tous
les âges.

Le sens du passage est alors ceci: que la semaine restante serait


témoin de la confirmation de l' alliance (qui pourrait seulement
signifier la nouvelle alliance promise) avec le multiple; et que, au
milieu de la semaine dernière, le Christ causerait la fin de
141
l'ensemble du système des sacrifices nommés par la loi, par
l'offrande de lui-même dans le sacrifice tout suffisant pour les
péchés.

Cela donne à la dernière semaine des soixante-dix l'importance


qu'elle devrait avoir, et que la prophétie dans son ensemble exige,
puisque toutes les prédictions du verset 24 dépendent des
événements de cette dernière semaine. D'autre part, pour faire
cette dernière semaine se référer à un marché dérisoire entre un
prétendu antichrist (ou un prince romain supposé) et certains -
apostats juifs de l'avenir, pour le renouvellement (et cela pour un
espace de seulement sept ans) de ces sacrifices, ce que Dieu a
aboli pour toujours, c'est d'introduire dans cette grande Écriture
une importance insignifiante, totalement étrangère au sujet en
question, et d'amener toute la prophétie à une conclusion
absurdement boiteuse et impuissante.

"MES SACRIFICES ET MON OFFRANDE DE BOISSONS"

En éclaircissant davantage le sens du verset 27, nous appellerions


une attention particulière aux paroles de la version des Septante,
«mon sacrifice et mon offrande de boisson seront enlevés». Avant
la mort de Christ, les sacrifices de la loi appartenaient à Dieu.
Mais il ne l'appellerait jamais les sacrifices que les Juifs apostats
pourraient instituer en accord avec l'antéchrist. Nous estimons
que cela est concluant.

Après la première comparution de ces documents, nous avons eu


accès au Dr Win. L'excellent livre de M. Taylor intitulé Daniel le
Bien-aimé, dans lequel le rendu ci-dessus du verset 27 est
confirmé. Le Dr Taylor donne la version du Dr. Cowle, comme
suit: «Un sept fera l'alliance efficace pour plusieurs, le milieu des
sept fera cesser les sacrifices et les offrandes», etc.
142
Nous citons également les commentaires de M. Taylor, qui
confirment les conclusions que nous avions déjà tirées:

"Ceux qui connaissent la chronologie savent que le Christ est né


quatre ans plus tôt que le premier de l'ère que nous appelons par
son nom, donc en l'an 26 de notre ère, notre Seigneur serait
vraiment âgé de trente ans, et nous savons (Luc 3:23) que son
baptême, ou manifestation publique au peuple, a eu lieu quand il
a commencé à avoir environ trente ans.

De plus, au bout d'une demi-année, ou au milieu de l'heptade, le


Messie, selon cette prédiction, devait faire cesser le sacrifice et
l'offrande, si nous supposons que cela se rapporte au fait que la
mort du Christ, véritable sacrifice pour le péché, abolit
virtuellement tous ceux qui étaient sous la loi, ce qui était typique,
nous avons ici une date qui s'harmonise avec celle de la
Crucifixion, et qui est aussi proche que possible de l'évangile de
Jean. Le ministère public de notre Sauveur a duré trois ans et
demi (voir l'Harmonie des Évangiles de Robinson, Annexe), et ceci
est corroboré par la parabole du figuier stérile (Luc 13:69) qui
semble indiquer que trois années de privilège spécial pour les
Juifs avaient suivi leur cours, et qu'un quatrième, ou une partie
d'un quart, devait leur être donné. Ici encore, nous avons une
coïncidence de date entre la prédiction et l'histoire.

"L'exposition que nous avons donnée de cette section de la


prédiction de Daniel, trouver la manière de son accomplissement
est propre à éveiller le cœur même des plus indifférents." Pour
moi-même, je me sens intimidé par le sentiment de la proximité de
Dieu. quand je lis ces versets et quand je me rappelle comment ils
ont été confirmés par les événements dont le calvaire était la
scène. Dieu est dans cette histoire véritable, mais n'oublions pas
qu'elle diffère de l'histoire ordinaire seulement dans ce que nous
sommes ici permis de lire dans le Livre du dessein divin et de la
143
prescience, alors que dans d'autres cas, ce témoignage est caché à
nos yeux, Dieu est dans toute l'histoire aussi réellement et autant
qu'il en a été la pensée !"

À la lumière de tout cela, nous demandons, comment appeler


n'importe quel exposant raisonnable des Écritures met de côté
l'accomplissement parfait et satisfaisant du cœur de cette
merveilleuse prophétie, si clairement visible dans "les événements
dont le Calvaire était la scène", et proposer plutôt un
accomplissement artificiel, dans une prétendue alliance (dont les
Écritures ne disent pas un mot) entre l'antéchrist et le peuple juif
des derniers jours, relative à la renaissance imaginée des
sacrifices longtemps abolis de la loi?

Par conséquent nous concluons que l'interprétation moderne qui


prend le Christ et la Croix hors du dernier verset de la prophétie,
où elle atteint son point culminant, et met l'antéchrist et ses
actions imaginaires en elle, fait violence à l'Écriture et occasionne
un mal grave aux gens de Dieu.

144
CHAPITRE VII

LES SOIXANTE-DIX SEMAINES SONT-ELLES CONSÉCUTIVES?

L'idée que nous avons discutée dans notre dernier chapitre, à


savoir que Daniel 9:27 ne se réfère pas au Christ mais à
l'antéchrist, est généralement associée à une autre interprétation
très radicale, à savoir que la 70ème semaine de la prophétie de
Daniel ne vient pas où nous nous attendrions naturellement à la
trouver, c'est-à-dire, immédiatement après la 69ème semaine,
mais qu'elle est détaché des autres 69, en est séparé de plusieurs
siècles, est encore dans le futur, et se retrouvera qu'à la toute fin
de cet âge présent. La mesure dans laquelle ces idées ont été
acceptées de nos jours fait qu'il est important de se renseigner
très attentivement sur les raisons qui ont été données à l'appui
d'une telle hérésie subtile et dangereuse qui provient de Darby et
Scofield.

Nous ne savons pas exactement quand ou comment ces idées ont


germé. Ce n'est pas, bien sûr, une raison pour les rejeter; car Dieu
est heureux de temps en temps de donner une nouvelle lumière à
Sa Parole. Mais c'est une raison pour les soumettre à un examen
rigoureux. C'est ce que nous avons cherché à faire, et le résultat
est que nous sommes arrivés à la conclusion que, non seulement
ils sont dépourvus de soutien dans la Parole de Dieu, mais qu'ils y
sont directement contraires. Nous nous efforcerons de le clarifier.

En ce qui concerne l'idée aberrante que le verset 27 (Dan 9) se


réfère à l'antéchrist, il faut en dire un peu plus. Si les Écritures
que nous avons citées dans un chapitre précédent établissent que
le verset a été accompli par le Seigneur Jésus-Christ quand il est
mort pour nos péchés, sa mort ayant eu lieu "au milieu de la
semaine" (qui a commencé avec son onction), il n'est pas
nécessaire de montrer négativement que le passage (n'attend pas

145
un accomplissement d'un antéchrist imaginaire ou un autre
potentat de la fin des temps.) Néanmoins, les arguments négatifs
ont de la valeur à titre de corroboration.

Nous soulignons, par conséquent, que pour faire référence au «il»


de Daniel 9:27 à l'antéchrist, il est nécessaire de faire du «prince
qui viendra» du verset 26 un futur prince. Nous pensons avoir
déjà montré que c'était absolument inadmissible. Mais même si
nous faisons l'hypothèse injustifiée que l'on se réfère à un futur
"prince", il reste à savoir si le pronom mensonge "il" du verset 27
se réfère à lui ou au Christ. À ce stade, toutes nos preuves et
arguments antérieurs montreraient que le pronom doit en tout cas
être considéré comme faisant référence au «Messie».
L'accomplissement de la prophétie par Christ prouve que le "Il" se
réfère à Lui, autrement le sacrifice de la croix serait attribué à
Satan.

Mais à côté de tout cela, il y a des obstacles insurmontables à


l'acceptation du point de vue dont nous discutons. Car nous
sommes tenus de rejeter toute interprétation qui n'est pas
soutenue par les Écritures. Et comment est-ce dans ce cas? Il n'y
a pas un seul mot de preuve à l'appui de l'une quelconque des
propositions suivantes, dont chacune doit être prouvée avant que
la vue contestée soit considérée comme établie: (1) qu'un futur
prince romain conclura une alliance avec de nombreux juifs ; (2)
que l'alliance supposée sera d'une durée d'une semaine; (3) qu'il
aura pour but de permettre aux Juifs de reprendre leurs sacrifices
du temple anciens et longtemps abolis; (4) que le prince supposé
rompra l'alliance supposée au milieu de la semaine, et ainsi «fera
cesser le sacrifice et l'oblation». Nous répétons que nous sommes
tenu de rejeter l'interprétation à laquelle il se réfère, à moins que
chacune de ces quatre propositions (qui y sont impliquées) soit
établie par la preuve de la Parole de Dieu; et le fait est qu'il n'y a
pas un mot de preuve pour l'un d'eux.
146
Ceux qui avancent cette interprétation se réfèrent communément
à Matthieu 24:15; 2 Thessaloniciens 2:3-9; et Apocalypse 13:3-15.
Mais, sans discuter de ces Écritures, il est tout à fait suffisant
pour notre propos de dire qu'aucun d'entre elles ne fait l'allusion
la plus éloignée à une alliance entre l'antéchrist (ou tout autre
personnage) et les Juifs. L'interprétation dont nous discutons n'a
aucune base dans les Écritures. C'est entièrement un travail de
l'imagination, ne reposant sur rien d'autre que des hypothèses
indémontrables.

Nous arrivons maintenant à la vue, tenue et enseignée par de


nombreux expositeurs modernes de bonne réputation, mais
néanmoins des hérétiques, que la semaine qui a suivi la 69e
semaine du point de départ, et qui était en fait la 70e semaine
réelle, comme le temps est ordinairement compté, ne doit pas être
considéré comme la 70e semaine de la prophétie; mais que la
période prophétique doit être considérée comme ayant été
interrompue à la fin de la 69e semaine, "l'horloge de la prophétie
s'est arrêtée" selon ces hérétiques. Ils soutiennent dans cette
hérésie qu'une certaine période de sept ans encore dans le futur
indéfini doit être prise (quand elle vient) et ajoutée aux 69
semaines maintenant passées pour composer le nombre complet
de 70. Ou, comme il est parfois exprimé, tout cet âge de plus de
1900 ans, entre comme une "parenthèse" entre la 69e et la 70e
semaine de la période prophétique. Nous estimons que cette
opinion est erronée, et croyons que nous pouvons montrer
clairement qu'elle n'est pas soutenue par le témoignage de
l'Écriture, mais qu'elle est contraire à celle-ci. Nous maintenons
que la 70e semaine de la prophétie s'est produite juste où nous
nous attendrions à trouver le 70e nombre de toute série, et c'est
après la 69e; ou en d'autres termes que la 70e semaine actuelle
ou historique était aussi la 70e semaine prophétique.

147
L'idée que la 70ème semaine de la prophétie est détachée de ses
compagnons et reléguée dans un futur lointain, est un corollaire
nécessaire de l'idée déjà évoquée, à savoir que le "il" du verset 27
(Dan 9) se réfère, non pas à Christ, mais à un futur antichrist.
Manifestement, ces deux idées se tiennent ou tombent ensemble;
car si le verset 27 se rapporte à Christ, alors la dernière semaine,
suivi immédiatement après la 69e; se rapporte à l'antéchrist, ou à
un prince romain qui frappe, alors c'est encore dans l'avenir
d'imaginations fébriles.

Par conséquent, tous les faits et les raisons que nous avons
donnés en preuve que le verset 27 parle de Christ, et tous les faits
et raisons donnés pour montrer que le prince qui doit venir du
verset 26 était Titus, servent également à prouver que la 70e
semaine a rejoint huile directement à la 69e. Et inversement, tous
les faits et toutes les raisons que nous allons exposer pour
prouver que la 70e semaine était en effet l'une des soixante-dix, et
non une période détachée et isolée, servent également à prouver
que le verset 27 se rapporte au Christ.

Nous commencerons par remarquer que les mots «soixante-dix


semaines sont déterminées», etc., sont des mots d'une
signification claire et certaine. Ce ne sont que les mots qui
seraient utilisés par celui qui voulait être compris comme disant
que, dans la mesure de 70 semaines, les six choses spécifiées
dans Daniel 9:24 arriveraient. Si le locuteur voulait dire quelque
chose de très différent, même si les choses spécifiées ne se
produiraient pas pendant plus de deux mille ans, alors
manifestement les mots utilisés par lui ne pouvaient que tromper
ceux qui leur faisaient confiance.

Donc encore, comme dans le cas de la clause, "le peuple du prince


qui viendra", nous faisons d'abord appel aux mots eux-mêmes,
qui sont la meilleure preuve de leur propre signification.
148
Jamais depuis que le monde a commencé, une mesure du temps
décrite et «déterminée», exprimée de la manière toujours utilisée à
cette fin (c'est-à-dire en énonçant le nombre d'unités de temps
constituant la mesure complète), a été traitée comme nous en
discutons maintenant. Jamais un nombre spécifié d'unités de
temps, composant une période de temps décrite, n'a été pris pour
signifier autre chose que des unités de temps continues ou
consécutives. L'utilisation de la Bible à cet égard sera montrée
présentement. Si, par conséquent, la période des «soixante-dix
semaines» est une exception à une règle si universelle et si
nécessaire, nous devrions au moins exiger de ceux qui
maintiennent ce point de vue des preuves aussi claires et
convaincantes que possible.

Mais que trouvons-nous? Il n'y a aucune preuve d'aucune sorte à


l'appui de l'idée mentionnée; mais, au contraire, la 70e semaine de
la prophétie est liée à l'autre 69 par au moins sept bandes
incassables. Six sont trouvés dans le verset 24, et un septième
dans le verset 27. Cela sera montré plus tard.

Nous demandons une attention particulière aux points suivants:

1. Lorsque les prophéties de la Bible prévoient des périodes de


temps, elles signifient toujours que les unités de temps composant
la période sont continues. Cela doit être ainsi, sinon la prédiction
ne servirait qu'à tromper ceux qui l'ont cru. Nous n'avons pas d'
autre moyen de décrire et de limiter une période de temps qu'en
indiquant le nombre d'unités de temps (heures, jours, mois ou
années) qui y sont contenues. C'est donc une loi nécessaire du
langage que les unités de temps soient comprises comme étant
reliées entre elles sans interruption.

Comme exemple le plus pertinent de cela, considérons la période


de soixante-dix ans, avec laquelle la période de soixante-dix

149
semaines d'années est si étroitement liée. Dieu avait prédit à
Jérémie que «soixante-dix ans après avoir été accomplis à
Babylone, je vous visiterai et accomplirai ma bonne parole envers
vous, en vous faisant retourner en ce lieu» (Jérémie 29:10). De ce
mot, Daniel «comprenait le nombre d'années dont la parole du
Seigneur est venue à Jérémie, le prophète»; et là-dessus il s'est
mis à chercher l'accomplissement de cette promesse. N'avons-
nous pas exactement la même raison de comprendre que les
"soixante-dix semaines" d'années signifie ce qu'elles semblent
signifier, que Daniel avait pour comprendre que les mots
"soixante-dix ans" devaient être pris en conformité avec leur sens
clair et évident?

Sûrement les deux instances sont exactement semblables.


Appelons-nous même à imaginer qu'une chose telle que Dieu, en
donnant cette promesse à Jérémie, ait voulu que la soixante-
dixième année de la période prédite - celle dans laquelle la
captivité d'Israël devait être renvoyée - soit séparée des soixante
autres - neuf, et reportée pour cinq cents ans? Daniel, dans ce
cas, n'aurait-il pas été misérablement trompé en croyant
simplement la Parole de Dieu? Car, évidemment, tout dépendait
de cette soixante-dixième année, sans laquelle la période ne serait
pas de soixante-dix ans. Enlève la soixante-dixième année, et une
simple déclaration devient complètement vide de sens. Avons-
nous alors plus de droit ou raison d'imaginer que la dernière
semaine des soixante-dix - celle dans laquelle les six grandes
choses, de Daniel 9:24 devait être accompli - doit être séparé de
l'autre soixante-neuf, et remis à plus tard pour une vingtaine de
siècles? Nous soumettons à tout esprit candide que les deux cas
sont exactement parallèles et que le même principe
d'interprétation doit s'appliquer aux soixante-dix semaines
d'années et aux soixante-dix ans. Et d'autant plus que nous
sommes tenus d'appliquer le même principe d'interprétation aux

150
deux parce qu'il y a manifestement un parallèle voulu entre les
soixante-dix ans qui se sont terminés avec le décret de Cyrus, et
les sept fois soixante-dix ans qui ont commencé à ce grand
événement. Car de même que la fin de la captivité de Juda dans la
soixante-dixième année était nécessaire "pour que s'accomplît la
parole du Seigneur", de même l'accomplissement des six choses
prédites dans Daniel 9:24 doit avoir lieu dans la soixante-dixième
semaine de années, sinon la prophétie échouerait complètement,
et la parole du Seigneur serait falsifiée. Que ces six choses aient
eu lieu, toutes et tous, dans la soixante-dixième semaine
consécutive, à partir du point de départ de la période prophétique,
est un fait qui ne peut être contesté. Pour cela nous reviendrons
plus tard.

En outre, dans tous les autres cas de l'Écriture où Dieu a prédit la


mesure dans laquelle une chose déterminée devait arriver, la
mesure de temps ainsi indiquée devait être prise dans son sens
ordinaire et ordinaire. Nous donnons quelques exemples:

Les 430 années de séjour de la postérité d'Abraham, dont Dieu lui


avait parlé (Genèse 15:13, Ex. 12:40, Galates 3:17) furent
accomplies en un jour (Exode 12:41,42).

Les sept années d'abondance et sept années de famine, que


Joseph avait prédites, s'accomplirent selon le sens ordinaire des
paroles (Genèse 45:6).

Les quarante années d'errance des Israélites dans le désert, que


Dieu fixa comme punition pour leur incrédulité (Nombres 14:34),
furent quarante années consécutives.

Mais prenons une illustration plus forte. Notre Seigneur, en


prédisant Sa propre mort, a déclaré à maintes reprises que "le
troisième jour" ou "dans trois jours" ou "après trois jours", Il
ressusciterait. Ces expressions signifient toutes une seule et
151
même chose, et ne seraient jamais prises en aucun sens sauf un.
Supposons, cependant, qu'une personne ingénieuse devrait
maintenant avancer l'idée que le Christ ne s'est pas levé des morts
à la troisième consécutive journée après sa mort, mais que sa
résurrection est encore dans l'avenir; et supposer qu'il devrait
s'efforcer de faire concorder les paroles du Christ avec ce point de
vue en disant que le troisième jour, sur lequel il devait se lever, ne
suivrait pas immédiatement les deux autres, mais il y avait une
"parenthèse" non mentionnée d'environ deux mille années entre
les deux, mentirais pas pour sa vue de la fondation en ajoutant
beaucoup d'extravagances dans les paroles de l'Écriture comme
ceux qui insérerait une « parenthèse » de deux mille ans entre la
69e et 70e semaine de la prophétie de Gabriel?

En réponse à cet argument, on pourrait dire - "Mais nous avons


d'autres preuves que le troisième jour consécutif signifiait, en ce
que le Christ est survenu le troisième jour consécutif." Ce fait ne
permet en effet de montrer la signification des mots « trois jours » ,
mais il n'a pas communiquer le sens qui leur; et de même dans le
cas que nous considérons, le sens des mots «soixante-dix
semaines» est encore établi par le fait que les six choses qui
devaient avoir lieu pendant cette période se sont réellement
passées à la soixante-dixième semaine consécutive.

Nous sommes audacieux donc de poser en une règle absolue, en


admettant aucune exception, que quand une mesure précise du
temps ou de l'espace est défini par le nombre d'unités qui le
composent, dans lequel un événement est d'arriver ou d'un
certain on doit trouver les choses, les unités de temps ou d'espace
qui constituent cette mesure doivent être comprises comme
fonctionnant continuellement et successivement. "Soixante-dix
ans" signifierait invariablement soixante-dix années continues.

152
Si, par exemple, on voyageait le long d'une route, à soixante-dix
milles d'un point donné, on trouverait des choses précises, comme
une colline, une tour, un ruisseau, un moulin, etc. un sens dans
lequel il pourrait comprendre la déclaration. Supposons qu'en
pareil cas, il doive continuer son chemin pendant 69 milles sans
rencontrer aucune des choses spécifiées, il ne s'attendrait pas à
les trouver dans le dernier kilomètre des années 70? Supposons,
cependant, qu'il traverse ce mille sans arriver à aucune de ces
choses, n'aurait-il pas le droit de dire qu'il a été grossièrement et
intentionnellement trompé? Et serait-il le bon pour celui qui a fait
la déclaration trompeuse de dire que le 70e mile il avait-il à l'esprit
de ne pas se joindre au 69e, mais se trouvait à deux mille milles
plus loin? Nous disons que la tromperie dans un tel cas serait
intentionnelle; car si l'on emploie une expression qui a un sens
défini et bien fixé, mais qui lui donne dans son esprit un sens très
différent, qu'il garde pour lui-même, il ne peut avoir d'autre but
que d'induire en erreur ceux qui pourraient agir sur ses mots.

2. Nous n'avons jusqu'ici fait appel qu'au sens simple et évident


des mots "soixante-dix semaines sont déterminées sur ton peuple
et sur ta ville sainte pour finir la transgression", etc. Mais il y a
beaucoup plus dans cette prophétie pour lier le dernier. la
semaine des Soixante-dix fermement à l'autre soixante-neuf. Les
69 semaines nous ont amenés "au Messie", mais pas à Sa mort,
par laquelle Israël "a fini la transgression". Pour qu'il n'y ait pas la
moindre incertitude à ce sujet, la prophétie dit: "Et après trois-
vingt-deux semaines, le Messie sera coupé". Ainsi les 69 semaines
ne sont rien, sauf des années qui doivent s'écouler - un espace
vide, - alors que la 70ème semaine est tout. Dans le but
d'accomplir les six prédictions du verset 24. Si alors, nous savons
quand le Messie a été coupé, nous savons quand les six choses du
verset 24 ont été accomplies. Et nous ne savons, à la fois par les
paroles de la prophétie, et aussi par les informations données

153
dans l'Évangile selon saint Jean, que le Christ a été crucifié dans
la « semaine » (sept ans) après son onction et manifestation à
Israël. Nous savons, en d'autres termes, qu'il a été «retranché»
dans la soixante-dixième semaine en comptant de la façon
habituelle depuis le point de départ donné. Et ce serait vrai quel
que soit le décret pris comme point de départ. Ce double
témoignage, celui de la prophétie elle-même et celui de l'Évangile,
met la question au-delà de tout doute. Par ce moyen, nous savons
avec certitude qu'aucune des six grandes choses prédites au
verset 24 sont arrivées dans les soixante-neuf semaines, mais
chacune d'elles s'est accomplie dans la semaine qui a suivi, c'est-
à-dire dans la soixante-dixième semaine consécutive depuis le
point de départ. Rien ne pourrait être mieux établi sur des
preuves bibliques claires que ceci.

Cependant, cette question est assez importante pour justifier que


nous y demeurions un peu plus longtemps. Compte tenu des faits
énoncés ci-dessus, personne ne peut nier que la crucifixion a eu
lieu dans la 70e semaine à partir du point de départ de la
prophétie. La preuve en est absolue. Il ne reste plus alors qu'à
faire remarquer que la crucifixion du Christ a accompli les
prédictions du verset 24. Cela aussi est, nous devrions le
supposer, un fait qui n'est pas raisonnablement ouvert à
contester. Cependant, une tentative a été faite pour échapper à la
force de la preuve du verset 24 en disant que cela se rapporte à
l'époque où Israël en tant que nation va entrer dans les avantages
de la mort et la résurrection du Christ. Mais les mots du verset 24
ne supporteront pas une telle interprétation. Ils déclarent
clairement que, dans la mesure de 70 semaines de l'histoire du
peuple et de la ville de Daniel, certaines choses auraient lieu. Le
verset ne dit pas un mot sur le moment où la nation juive devrait
entrer dans le bénéfice de l'expiation. Il parle définitivement de
l'époque des événements spécifiés, peu importe si les Israélites en

154
tant que nation devraient jamais entrer dans les avantages de
ceux-ci. Un nouveau bail d'existence était sur le point d'être
donné à la nation et à la ville, et Daniel fut informé, à sa grande
détresse, que 70 semaines de cette existence renouvelée aux gens
et à la ville leur étaient allouées "pour finir la transgression etc.

Prenez par exemple les mots «pour faire la réconciliation (ou


l'expiation) pour l'iniquité». Il ne peut y avoir aucune incertitude
quant à la signification de ceci. Nier que la réconciliation (ou
l'expiation) était pleinement et finalement achevée lorsque Christ
est mort et ressuscité reviendrait à nier le fondement même du
christianisme. De plus, le véritable Israël - la partie croyante du
peuple de Daniel - est entré immédiatement dans les bénéfices de
l'expiation. Au-delà de toute question, alors, la 70e semaine de la
prophétie était celle où Christ est mort, s'est élevé et est monté au
ciel.

3. L'argument est cependant encore renforcé par l'évidence


corroborant de Daniel 9:27. Nous avons trouvé un parfait
accomplissement de ce verset (confirmant l'alliance avec
beaucoup, et faisant cesser l'ancien système d'offrandes) dans la
mort expiatoire du Seigneur Jésus-Christ; et nous avons montré
que c'était une œuvre suprêmement grande et glorieuse aux yeux
de Dieu. Mais plus que cela, les choses prédites au verset 27
étaient les moyens mêmes par lesquels ceux qui étaient prédits au
verset 24 devaient être accomplis.

Ainsi, la première et la dernière partie de la prophétie sont


fermement liées. Il est impossible de détacher la 70e semaine de
l'autre 69 sans détruire la prophétie dans son ensemble. Car si la
70ème semaine consécutive depuis le point de départ n'était pas
la 70ème de la période prophétique, alors aucune des six choses
prédites ne s'est réalisée durant cette période. Dans cette vue,
elles se sont tous produits dans un vide non mentionné entre les
155
69 (qui nous ont amenés "au Messie") et le 70ème qui est encore
futur. Ainsi, selon cette vue, la prophétie a été complètement
falsifiée.

4. Dieu a donné un test selon lequel Son peuple doit prouver les
paroles de celui qui prétend être un prophète du Seigneur. Car il
est écrit que, si les choses prédites par le prophète "ne suivent pas
et n'arrivent pas, c'est ce que le Seigneur n'a pas dit, mais le
prophète l'a dit avec présomption" (Deutéronome 18:21, voir aussi
Jean 14:29). Testée par cette règle, la prophétie des soixante-dix
semaines doit être interprétée selon son sens ordinaire et précis,
sinon ceux qui ont cherché l'accomplissement en son temps
auraient été pleinement justifiés. en le rejetant comme la chose
que le Seigneur n'avait pas dite.

POURQUOI LES SOIXANTE-DIX SEMAINES

SONT DIVISÉES EN TROIS PARTIES

Le fait que la dernière semaine est mentionnée séparément est


souvent désigné comme si cela permettait de la reporter à une ère
future. Mais cette circonstance n'offre aucune raison d'insérer une
période de temps, longue ou courte, entre la 69e et la 70e
semaine. Le message de l'ange fait aussi une mention séparée des
sept premières semaines du reste. Mais personne ne semble avoir
vu dans cette circonstance une raison d'insérer quelques
millénaires entre ces deux parties des soixante-dix semaines.
Pourquoi alors appliquer une règle différente à la dernière
semaine, la plus importante des soixante-dix, et sans laquelle la
période n'aurait aucune signification?

De même, le Seigneur Jésus a mentionné "le troisième jour" (après


sa mort) séparément des deux autres. Mais cela vous donne-t-il
156
une raison d'insérer disons un siècle ou deux entre le deuxième et
le troisième?

Sûrement, l'importance transcendante des événements de ce


«troisième jour» et de ceux de la «semaine» finale des soixante-dix,
fournit assez de raison pour leur mention séparée.

Toute la période est ainsi conçue: la première partie consistait en


sept périodes de sept du «temps troublé», à l'intérieur desquels la
reconstruction du temple et de la ville, avec sa rue et son mur,
devait s'accomplir; puis suivez soixante-deux sept à la
manifestation de Christ à Israël, c'est-à-dire à l'époque où Jésus
de Nazareth était «oint du Saint-Esprit et de pouvoir», et proclamé
publiquement à tout le peuple d'Israël par Jean-Baptiste; et puis
vient la soixante-dixième et dernière semaine, "au milieu" de
laquelle "le Messie a été retranché", accomplissant ainsi le grand
dessein de Dieu dans la rédemption, et accomplissant toutes les
choses prédites au verset 24.

La période moyenne de soixante-deux semaines, dans lequel


aucun événement prophétique devait se produire, coïncide avec ce
silencieux étirement des années entre Malachie et Jean-Baptiste
entre « la parole du Seigneur à Israël par Malachie » et le jour où «
la parole de Dieu est venu vers Jean le fils de Zacharie dans le
désert » (Luc 3:2) - une période durant laquelle il n'y avait pas de
voix devant Dieu pour Son peuple, et aucun événement dans
lequel Sa main est vue travaillant dans leurs affaires.

Il est parfois tentant de justifier le détachement et le report de la


soixante-dixième semaine de Daniel par le fait que lorsque, dans
la synagogue de Nazareth, le Seigneur lisait d'Ésaïe 61, s'arrêta au
milieu d'un passage (les mots suivants sont, "et le jour de la
vengeance"), et a dit: "Ce jour cette Écriture est accomplie à vos
oreilles", impliquant ainsi que le rôle qu'Il n'a pas lu était encore

157
futur (Luc 4:16-21). Mais il ne faut pas beaucoup de discernement
pour voir qu'il y a une grande différence entre les deux cas. En
effet, en premier lieu, Ésaïe n'avait pas dit que les choses
annoncées par lui devaient arriver dans un certain laps de temps.
Il n'a rien dit du tout à ce sujet; considérant que le moment où les
événements spécifiés devaient avoir lieu est l'essence même de la
prophétie des soixante-dix semaines. Mais ce qui est tout aussi
important, nous avons la parole du Seigneur Jésus déclarant (ou
au moins insinuant) que seulement une grande partie de la
prophétie d'Ésaïe, telle qu'Il l'avait lu à leurs oreilles, était
accomplie à ce moment-là. Mais nous n'avons aucune parole ou
allusion venant de Lui, ou d'aucune source à laquelle nous
devrions faire attention, à l'effet que la soixante-dixième semaine
de Daniel serait encore dans le futur.

LA MULTIPLICATION DES ABOMINATIONS (Daniel 9:27)

Nous arrivons maintenant à la dernière partie de Daniel 9:27, qui,


comme indiqué dans notre AV (King-James Bible), se lit comme
suit: "Et pour la multiplication des abominations il la rendra
désolée, jusqu'à ce que la consommation, et cela déterminé, sera
versée sur le désolé".

Ces mots sont certes obscurs. Néanmoins, même sans l'aide


d'autres traductions, il est au moins clair que la prédiction
principale ici est que la ville et le temple devaient être une
désolation, et que la désolation devait être pour une période
prolongée - "même jusqu'à la consommation " (ou fin). En outre, il
est également implicite qu'à la fin il devrait y avoir une
restauration pour la ville et que, au moment de la fin, ce qui avait
été «déterminé» devait être «versé sur le désolateur». Cette dernière
prédiction pointe vers l'effusion de la colère de Dieu sur les

158
organismes destructeurs, comme prédit en détail dans le livre de
l'Apocalypse (voir Apocalypse 11:18 , etc.).

Cette partie de la prophétie a été répétée en substance, et dans un


langage beaucoup plus clair, par le Seigneur Jésus dans son
discours Olivet, comme indiqué dans Luc 21. Il parle ici des «jours
de vengeance» (qui correspondent aux mots «il doit le rendre
désolé»), et il déclare en outre que «Jérusalem sera foulée aux
pieds des païens, jusqu'à ce que les temps des nations soient
accomplis." (Luc 21:22 , 24); ce qui correspond aux mots, "même
jusqu'à la consommation" (ou fin).

Nous attirons également l'attention sur un parallèle entre les


versets 26 et 27 (de Dan 9). La première partie du verset 26 prédit
qu'après les soixante et deux semaines, le Messie sera retranché;
et la première partie du verset 27 contient la prédiction parallèle;
"Et il confirmera l'alliance avec beaucoup", "et au milieu de la
semaine, il fera cesser le sacrifice et l'oblation." La deuxième
partie de chaque verset parle des désolations de la ville et du
sanctuaire. Ce parallèle apporte une confirmation supplémentaire
de la justesse de notre lecture de la prophétie.

Les mots "pour le débordement des abominations" sont très


obscurs, et beaucoup de suggestions quant à leur signification ont
été offertes. Nous n'en parlerons pas, car la traduction de la
Septante donne une interprétation claire, et l'adoption de notre
Seigneur en fait une marque d'approbation. Selon cette version
"l'abomination de la désolation" devait être sur (ou venir contre) le
temple, c'est-à-dire, pour sa destruction. En d'autres termes, il
devait y avoir toute l'agence ou la force que Dieu appelle une
«abomination», qui devait faire de la place une «désolation».

Le Seigneur Jésus-Christ a utilisé la même expression quand, en


avertissant ses disciples de la destruction imminente de

159
Jérusalem par les armées de Titus, Il a dit: "Quand donc vous
verrez l'abomination de la désolation dont parle Daniel le
prophète, se tenir au lieu sacré (que celui qui lit, laissez-le
comprendre), alors laissez ceux qui sont en Judée fuir dans la
montagne, "etc.

Cette référence par notre Seigneur au dernier verset de la


prophétie des soixante-dix semaines est un lien entre cette
écriture et sa propre prophétie sur le mont. Olivet. La grande
valeur de ce lien de connexion apparaîtra plus tard.

Le mot «abomination» signifie, selon les lexiques hébreu et grec,


tout ce qui est particulièrement détestable ou détestable. D'où il
est parfois utilisé d'une idole. Mais ceci est une signification
secondaire, et il ne semble pas être utilisé dans ce sens dans le
Nouveau Testament. Dans Luc 16:15, il est appliqué à la
convoitise des pharisiens; dans Tite 1:16, elle s'applique à ceux
qui nient Dieu dans leurs œuvres; dans Apocalypse 21:8 et 27, il
est également appliqué aux personnes qui agissent méchamment.
Par conséquent, il n'y a rien non plus dans Daniel 9:27 ou dans
Matthieu 24:15 pour justifier l'idée que ces prophéties parlent de
l'adoration des idoles dans un temple juif. De plus, le Christ avait
désavoué le temple de Jérusalem (Matthieu 23:38) en l'appelant
"votre maison"; et désormais il n'est pas reconnu comme la
Maison de Dieu. Beaucoup moins de reconnaissance sera
accordée à un temple tel que peut être érigé par les sionistes
apostats. D'autre part, la Parole de Dieu montre clairement,
comme nous espérons le montrer plus tard, que «l'abomination
qui devait faire de la ville et du sanctuaire une «désolation» était
l'armée de Tite, le prince qui viendra.

Nous avons maintenant terminé notre examen, article par article,


de la merveilleuse prophétie des Soixante-dix Semaines. Nous
avons trouvé - et sans aller au-delà des Écritures pour nos
160
preuves - une signification claire et satisfaisante pour chaque
affirmation, une signification qui est cohérente avec la portée et le
dessein de la prophétie dans son ensemble. Cette prophétie
concerne le plus grand de tous les sujets, la venue de Christ en
Israël, et son rejet et sa crucifixion par Israël, avec les
conséquences merveilleuses de son sacrifice pour les péchés, et sa
victoire sur la mort et la tombe.

Nous n'avons rien fondé sur des conjectures ou des conjectures,


et nous n'avons pas jugé nécessaire de faire appel à des systèmes
de chronologie, qui sont certes défectueux et incertains, et de ne
s'appuyer sur aucune autorité humaine.

De plus, les preuves produites à l'appui de nos conclusions sont si


simples que «le peuple» peut facilement le comprendre et en
apprécier la force.

Et finalement, dans la mesure où les preuves avancées ici sont


toutes tirées des Écritures et que les passages sont cités, le
lecteur a le pouvoir de mettre toutes nos conclusions à l'épreuve
des Écritures, et c'est à lui qu'il appartient de le faire. D'un autre
côté (et nous y attachons beaucoup d'importance) le courant des
interprétations, qui fixent le point de départ des Soixante-dix
Semaines à une date postérieure au décret de Cyrus, reposent
chacune sur un schéma chronologique, construit à partir de
traditions païennes, d'enregistrements historiques obscurs, de
suppositions aux éclipses et de calculs astronomiques que le
lecteur ordinaire n'a aucun moyen de vérifier.

LE DÉCRET DE CYRUS ENCORE

En conclusion de cette partie de notre étude, nous attirerons à


nouveau l'attention sur ce grand monument historique, le décret
161
du roi Cyrus, qui se tient, par la nomination expresse de Dieu,
entre deux époques prophétiques, et marque la fin de l'un et le
début de l'autre. La première ère fut les soixante-dix années de
"désolation", au cours desquelles les gens furent punis pour leur
"transgression" contre la loi et les prophètes. L'autre était de
soixante - dix fois sept ans, dans lequel ils étaient « pour terminer
la transgression » par le rejet de l'Évangile du Royaume, et par le
crucifié qui est venu apporter la bonne nouvelle et la paix de
l'adoption (Ésaïe 52:7; Actes 10:36).

C'était en effet un décret extraordinaire. D'abord, il a été


clairement annoncé par Isaïe, par qui aussi le nom du monarque
qui devait le faire a été donné; deuxièmement, quand le moment
était venu de «s'en aller», ce monarque devint le seul souverain du
monde; et troisièmement, Dieu lui-même a suscité l'esprit de
Cyrus pour faire le décret, et pour l'envoyer par proclamation
dans toutes ses dominions.

Il convient de noter à cet égard que dans la mesure où Dieu avait


dit que les soixante - dix semaines devaient commencer à « l'aller
en avant » du commandement de restaurer et construire
Jérusalem, le dossier inspiré est prudent d'appeler notre attention
sur le fait que Cyrus non seulement a donné la parole ou le
commandement, mais aussi "fait une proclamation dans tout son
royaume" (Esdras 1:1).

Ces faits témoignent tous de l'importance exceptionnelle de ce


décret à l'époque; et ils fournissent aussi une forte assurance que
nous y avons le vrai point de départ pour la période prophétique
de soixante-dix semaines. C'était en effet un nouveau départ -
comme une résurrection d'entre les morts - pour Jérusalem et le
peuple d'Israël. C'était la renaissance de la nation.

162
Rien dans toute l'histoire du peuple élu, à l'exception de l'Exode
d'Égypte, ne se trouve autant dans l'Ancien Testament que le
retour de Babylone. Il a été prédit par les prophètes, chantés par
les psalmistes, enregistrés par les historiens. Il se démarque avec
une telle importance sur la page d'inspiration que c'est une
merveille comment les étudiants de l'Écriture ont manqués de
saisir sa signification, et devrait être parti à tâtons pour quelque
autre décret pour servir de point de départ pour cette divinement
donnée ligne de mesure qui devait atteindre "au Messie le Prince".

LE RESTANT DE LA SEPTIÈME SEMAINE

À ce stade de notre exposé, il semble souhaitable de remarquer


une question qui s'est posée dans l'esprit de certains à propos de
la fraction de la soixante-dixième semaine qui reste après la mort,
la résurrection et l'ascension du Christ, ainsi que ceux de la
première moitié du verset 27, ont été remplies. Pour certains, il
semble que notre exposition laisse trois années et demie non
prises en compte si, cependant, nous accordons une attention aux
termes de la prophétie, nous verrons clairement qu'elle n'offre
aucune garantie pour une telle question. Ceux qui le demandent
n'ont évidemment pas pris en considération le fait que, dans cette
prophétie, l'unité de la mesure du temps est un heptad, pas une
année. Si nous considérons la Soixante-dixième semaine comme
une période de sept ans, il semblerait en effet qu'il y ait eu trois
ans et plus qui n'ont pas été pris en compte par l'exposition. Mais
si, d'un autre côté, nous prenons la prophétie telle qu'elle est
donnée, c'est-à-dire, dans les heptades, pas les années, alors on
verra clairement que tous les soixante-dix heptades sont
comptabilisés. Car notre exposé suit simplement les termes de la
prophétie, qui sont assez clairs, et qui situent certains
événements au milieu de» la dernière heptade, mais ne situent
163
aucun événement à la fin de celle-ci. Si, par conséquent, aucune
partie de la période déterminée n'est prise en compte, c'est la
prophétie elle-même, et non l'exposé de cet auteur, qui est
imputable. Mais le fait est que la prophétie compte d'abord
soixante-neuf heptades (qui ont atteint "le Messie") et ensuite elle
rend compte spécifiquement de l'heptade restant, et pour
l'ensemble, en disant ce qui devait arriver au milieu de celui-ci.
Ainsi, la prophétie (et l'exposition qui la suit) ne laisse aucune
part de la période prophétique non expliquée. Toutefois le fait que
le ministère de Jésus fut d’une durée de trois ans et demi soutient
fortement que la dernière moitié de la soixante-dixième semaine est
aussi d’une même durée.

Ceux qui soulèvent la question ci-dessus doivent en outre


supposer qu'un événement prévu devait marquer la fin de la
dernière «semaine» de la période déterminée. Mais un coup d'œil
sur la prophétie elle-même suffira à montrer qu'une telle
supposition est contraire à ses termes. Car par les termes exprès
de la prophétie, l'apogée des choses qui y étaient prédites - c'est-à-
dire la mort, la résurrection et l'ascension du Christ - devait avoir
lieu, non à la fin de la dernière semaine, mais au milieu de la
semaine" (v.27).

Selon le verset 24, qui donne la substance de la prophétie sous


forme condensée, six choses spécifiées devaient se produire dans
une période mesurée de soixante-dix heptades, commençant,
comme le montre le verset 25, à partir du décret de restauration et
de construction de Jérusalem, que les choses nécessaires pour
leur accomplissement que le Christ devrait mourir, devrait se lever
à nouveau, et devrait s'élever au ciel. Du fait que soixante-dix
heptades sont mentionnées, il serait raisonnable d'en déduire que
le nombre entier (soixante-dix) serait nécessaire à
l'accomplissement complet de la prophétie; et cette inférence est
confirmée et établi une certitude pour ce qui suit immédiatement;
164
car le verset suivant dispose de soixante-neuf semaines, qui
atteignent seulement "le Messie, laissant les six choses prédites
encore à venir, d'où elles doivent avoir lieu dans la soixante-
dixième heptad.

Mais il n'y a rien de si loin pour indiquer dans quelle partie de la


semaine restante ces choses devaient être accomplies. Par
conséquent, s'ils étaient arrivés au début de la prophétie, la
prophétie aurait été parfaitement accomplie, ne laissant aucune
partie des soixante-dix semaines manquées. Car il faut se rappeler
que nous n'avons pas à faire avec des années mais avec des
heptades. Mais le dernier verset de la prophétie est plus
spécifique. Il contient la déclaration définitive que les grands
événements qui devaient accomplir les prédictions du verset 24
arriveraient "au milieu" du dernier heptad. Et, d'accord avec cela,
il apparaît clairement par l'Évangile de Jean que la crucifixion de
notre Seigneur a eu lieu au milieu de l'heptade qui a commencé
avec le baptême du Christ et sa manifestation en Israël (Jean
1:31), qui a commencé en d'autres termes, à la fin des soixante-
neuf heptades qui atteignaient le Messie. Ainsi, toute la période
spécifiée dans la prophétie est pleinement prise en compte.

Il est pertinent à cet égard de souligner que les Écritures ignorent


habituellement les restes fractionnaires d'une unité de temps, que
ce soit un jour, une semaine, un mois ou une année. Ainsi, s'il
était prédit qu'une chose (telle que le retour de Babylone)
arriverait dans une certaine année, sa présence dans le premier
mois de cette année serait un accomplissement parfait de la
prédiction, et les onze mois restants seraient simplement ignoré
comme étant sans signification pour le but de la prophétie.

Ou pour prendre un autre exemple, notre Seigneur a déclaré à ses


disciples au sujet de sa mort et de sa résurrection approchantes
que «dans trois jours» et «après trois jours», il ressusciterait. Si,
165
par conséquent, il s'est levé la toute première heure du troisième
jour, sa prédiction s'est accomplie, les heures restantes de ce jour
étant sans signification en ce qui concerne la prédiction. Ils n'ont
pas à être comptabilisés.

Pour un appel voir facilement que si une prophétie devait appeler


l'événement d'un certain jour un jour donné, et que la chose
devait arriver vers midi de ce jour, la prophétie serait parfaitement
accomplie, et il n'y aurait aucune question quant à ce qui devient
de la demi-journée restante. C'est exactement ainsi pour les
soixante-dix semaines, car il est évident que l'unité de temps est
ici une «semaine» au lieu d'un jour. Mais la prophétie que nous
étudions est plus définie que l'illustration supposée, en ce qu'elle
déclare spécifiquement que les choses prédites se produiraient au
milieu de la dernière semaine.

Plusieurs exposants compétents, dont le Dr. Pusey et le Dr.


Taylor, aux travaux desquels nous avons déjà parlé, suggèrent
que la fraction d'une "semaine", qui était non expirée à la date de
la Crucifixion, mesurait le temps (se terminant par le martyre
d'Étienne) au cours duquel l'Évangile a été prêché exclusivement
aux Juifs. Mais dans la mesure où la date de la mort d'Étienne
n'est pas connue avec certitude, nous ne pouvons accepter ce qui
précède comme une possibilité. À notre avis, la prophétie n'appelle
pas un événement spécifique pour marquer la fin de la dernière
semaine, bien qu'il puisse y avoir eu, et très probablement la mort
de Stephen était cet événement. Mais encore il ne faut pas négliger
la forte probabilité que la fin de la dernière semaine est arrivée le
jour de la Pentecôte, ce qui est plus dans le contexte de la prophétie
de Daniel.

166
LA MESURE PROPHÉTIQUE DE TEMPS DE DIEU

En raison de la grande importance du sujet de la mesure du


temps prophétique de Dieu, et de tout ce qui en dépend, nous y
revenons, dans le but de donner un résumé concis de nos
conclusions à cet égard, et des raisons pour lesquelles ils sont
basés.

Le message de Gabriel, trouvé dans Daniel 9: 24-27, diffère de


toutes les autres prophéties dans plusieurs détails, et
principalement en ce qu'il contient une ligne de mesure de
longueur "déterminée", par laquelle les années devaient être
mesurées à partir d'un événement donné (l'un des grands
monuments de l'histoire juive) jusqu'à la venue du Messie et
l'accomplissement de son œuvre de rédemption. La longueur
totale de cette ligne était soixante-dix heptads, i.e., sept (ou
«semaines») d'années, soit une durée totale de 490 ans. Le but
déclaré de la prophétie (verset 24) était de prédire l'heure exacte
de l'apparition de certaines choses qui sont d'une importance
suprême pour l'humanité.

La prophétie révèle, en outre, que la dernière heptade, ou


"semaine", des soixante-dix devait être l'ère la plus importante de
tous les temps, car dans cette "semaine" le Messie devait être
coupé et n'avoir rien (qu'un acte de la méchanceté par les Juifs
"finirait la transgression" et porterait le jugement sur eux); et pour
cela aussi la nouvelle alliance "avec beaucoup" devait être
confirmée dans Son sang (Matthieu 26:28), les nombreux
sacrifices et oblations de la loi devaient être déplacés par le
"sacrifice unique" du Christ (Heb. 10: 9), une fin devait être faite
des péchés, la réconciliation (ou expiation) devait être faite pour
l'iniquité, la justice éternelle devait être apportée, et le plus saint
(lieu) devait être oint. Il suffit de lire avec soin les paroles claires
de cette grande prophétie pour voir qu'elle atteint son paroxysme
167
dans la "semaine" où la mort et la résurrection du Christ et la
venue du Saint-Esprit devaient avoir lieu, c'est-à-dire dire, dans la
dernière semaine des soixante-dix; et donc que retirer cette
semaine de sa place dans la série, et la «reporter» à une époque
éloignée dans le futur, fait simplement des ravages sur toute la
prophétie.

De plus, à la lumière de cette parole de prophétie, il est facile de


voir que, lorsque le Seigneur Jésus commença à prêcher en
Galilée, disant: "Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est
proche, repentez-vous et croyez à la bonne nouvelles"(Mc 1:14,15),
Il faisait référence au" temps "mesuré ou" déterminé" dans cette
prophétie, et qu'Il appelait le peuple d'Israël à "se repentir" et
"croire", comme le moyen de recevoir la nouvelle naissance (Jean
3:3,5) et ainsi entrer dans le salut du royaume de Dieu.

Il est vrai que la plupart des gens, et presque tous leurs


dirigeants, ont refusé de se repentir et de croire aux bonnes
nouvelles; et la raison en était que le Messie qu'ils attendaient
devait être un prince temporel et un héros conquérant, et le
royaume qu'ils cherchaient devait être le rétablissement de la
domination terrestre à Israël, et la restauration du trône de David
à Jérusalem.

Il est impossible, cependant, que, lorsque le Seigneur a dit: «Le


temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche», qu'il aurait
pu parler de la restauration du royaume d'Israël; car «le temps» de
cet événement (en supposant que ce que nous n'admettons
jamais) ne s'est révélé à personne, pas même au Fils de Dieu lui-
même (Matthieu 24:36). Ceci est prouvé de façon concluante par
la réponse du Seigneur à la question que lui ont posée ses
disciples après sa résurrection: «Seigneur, veux-tu à ce moment
rétablir le royaume à Israël? Sa réponse étant: "Ce n'est pas à
vous de connaître les temps ou les saisons, que le Père a mis dans
168
sa propre puissance" (Actes 1:6,7). Mais c'est tout à fait le
contraire en ce qui concerne le royaume de Dieu, qui est «la
justice, la paix et la joie dans le Saint-Esprit» (Romains 14:17), ou
en d'autres termes, le jour du salut et l'année du Seigneur; car
c'est une époque dont le «limon» a été fixé dans les conseils de
Dieu, et annoncé dans la prophétie des soixante-dix semaines, en
plus d'être annoncé par Jean-Baptiste et le Seigneur Lui-même.
Ou, pour énoncer la question en termes différents, le «temps» de la
première venue du Christ était définitivement «déterminé» et
prédit, et donc il est écrit que «lorsque la plénitude de l'époque
était venue, Dieu a envoyé Son Fils, pour racheter ceux qui étaient
sous la loi" (Galates 4:4,5) mais le "temps" de sa seconde venue
est gardé secret dans les conseils non révélés du Père.

Il convient de noter spécialement à cet égard que l'un des usages


les plus importants de cette prophétie est de témoigner contre les
Juifs; car cela prouve de façon concluante que Jésus de Nazareth,
qui est venu au temps prédit, et qui a accompli les choses
prédites, c'est-à-dire faire l'expiation pour l'iniquité, apporter la
justice éternelle, confirmer la nouvelle alliance, enlever les
sacrifices de la loi, etc. était le vrai Messie. Pour l'instant, les
«soixante-dix semaines déterminées» au cours desquelles le Messie
devait venir et être «coupées» sont depuis longtemps révolues, il
est absolument impossible que quelqu'un puisse venir accomplir
la prophétie. D'où l'élément de temps est d'une importance vitale.

Mais cette utilisation de la prophétie est complètement frustrée


par l'idée actuelle que la ligne de mesure de Dieu est élastique et
qu'elle était destinée à ne pas mesurer soixante-dix semaines
d'années, comme l'ont compris toutes les personnes simples, mais
à s'étirer jusqu'à une longueur de milliers d'années, et que les
choses prédites dans les versets 24 et 27 ne sont même pas
encore remplies. Dans la mesure où le but évident de la prophétie
était de limiter le «temps» à l'intérieur duquel les choses vitales
169
dont dépend le salut des hommes devaient s'accomplir, il s'ensuit
que, pour reporter la soixante-dixième semaine à un avenir
lointain, naufrage de toute la prophétie.

L'altération de la ligne de mesure de Dieu dont nous parlons a été


effectuée par l'étrange expédient d'insérer plusieurs siècles de
temps (plus de dix-neuf cents ans jusqu'à présent) entre la
soixante-neuvième et la soixante-dixième semaine. Et le résultat
est que, au lieu d'une ligne de mesure définie et «déterminée» de
490 ans, nous en avons une qui a déjà plus de 2400 ans et qui
s'allonge chaque jour.

Rien ne peut être plus évident que le fait que l'utilité d'une ligne
de mesure dépend d'une part de sa précision et, d' autre part, de
la connaissance de sa longueur par l'utilisateur. Par conséquent,
altérer et modifier les dimensions d'une mesure ou d'une mesure
du temps ou de l'espace, ou changer l'emplacement de l'une
quelconque des marques sur celle-ci, revient à détruire son utilité.
Dans le cas de la ligne de mesure de Daniel 9:24-27 il y a deux
marques intermédiaires. On est à la fin de sept heptades, ce qui
indique l'achèvement de la rue et du mur de la ville, et aussi
apparemment la fin de la prophétie de l'Ancien Testament au
temps de Malachie; l'autre est à la fin de la 69e heptade, qui a
atteint "le Messie, le Prince". Cette subdivision de toute la période
de soixante-dix semaines a l'effet (évidemment conçu) de séparer
d'une manière spéciale la dernière semaine; et la raison évidente
pour cela est de concentrer l'attention sur cette période
particulière du temps dans les limites courtes desquelles devaient
se produire les événements les plus prodigieux de tous les âges, à
savoir, la crucifixion et la résurrection du Divin Rédempteur, et la
venue du Saint Esprit. Ainsi, le point culminant de la prophétie
tombe dans la dernière semaine; et il s'ensuit que retirer cette
semaine de sa place est faire des ravages dans les Écritures. Et
cela n'est raisonnablement pas contestable par quiconque croit
170
que Jésus de Nazareth est le Messie promis; car il est certain que,
si le Messie est venu au bout de 69 semaines, comme il a été
prédit au verset 25, alors il a été "retranché" au cours de la
semaine suivante d'années, et que dans la semaine suivante (la
soixante-dixième du temps historique réel) il a accompli toutes les
prédictions des versets 21 et 27.

Mais, non seulement la ligne de mesure de Dieu a été modifiée


comme déjà dit, mais elle a été changée d'une ligne de longueur
déterminée à une ligne de longueur indéterminée . (Il semblerait
vraiment que le mot «déterminé» ait été inséré dans le message de
l'ange comme un avertissement et une mise en garde contre cette
même mutilation). Car, selon l'idée dont nous parlons, le nombre
d'années à insérer entre la soixante-neuvième et la soixante-
dixième semaine est encore une quantité inconnue. La dernière
semaine, ainsi détachée de ses 69 compagnons, n'appartient à
aucune série connue. Ceci, à notre avis, non seulement détruit
l'utilité de la prophétie, mais la transforme en une absurdité. Pour
une mesure de temps ou d'espace, même quand elle est falsifiée,
elle est toujours une mesure de quantité fixe, bien que trompeuse
parce qu'elle est inexacte. Mais une mesure qui n'a pas des limites
du tout, une qui continue à élargir ses dimensions, qui, à partir
d'une longueur initiale de 490 ans, a déjà été étirées à 2400, et est
toujours elle-même en croissance, n'est pas une ligne de mesure
du tout. C'est une absurdité.

Enfin, il est clair au-delà de tout différend que l'exposé dont nous
discutons détache les événements prédits des versets 24 et 27
entièrement des soixante-dix semaines prophétiques, dont ils
constituent l'âme et l'essence même, et les laisse se produire
quand ils le peuvent. En effet, il coupe complètement les
prédictions du verset 27 du Christ et les transfère à un futur
antichrist, bien que de cette caractéristique du cas, nous n'avons
pas besoin de parler pour le moment. Il s'ensuit que, tout comme
171
les Juifs, ayant fermé leurs yeux à la venue du Messie le Prince au
temps prédit, et à l'accomplissement complet de cette prophétie et
d'autres prophéties en son temps (Actes 13:27) en étant «coupé»,
cherchent vaguement à réaliser leurs attentes à un certain
moment indéfini dans le futur, même si les exposants se sont
référés, ayant fermé leurs yeux à l'accomplissement complet des
versets 24 et 27 dans la soixante-dixième semaine actuelle à
partir du point de départ donné, cherchent vaguement et
vainement un autre accomplissement, à un moment indéfini, dans
les actes imaginaires de quelque antichrist, qui ils disent (mais
sans un mot de l'Écriture pour les soutenir) faire un marché avec
«plusieurs» Juifs pour renouveler leurs sacrifices au temple, et
rompre ce supposé marché après trois ans et demi. La seule
différence est que, alors que les Juifs ont complètement jeté la
prophétie à la mer, les exposants mentionnés essaient de faire
preuve de respect et de la faire accepter par leur interprétation,
par l'expédient de porter la dernière semaine des soixante-dix. les
siècles de notre ère, visant à lui trouver une place sur la carte du
temps où leur accomplissement imaginaire se réalisera - si jamais.

172
CHAPITRE VIII

LA DERNIÈRE VISION DE DANIEL

Nous arrivons maintenant à une prophétie (Dan 10,11,12) qui est


étroitement liée à celle des Soixante-dix Semaines; et puisque cet
apogée des visions de Daniel éclaire bien celles qui l'ont précédé,
et aussi, comme il est rarement étudié comme il se doit, nous
nous proposons de l'examiner avec tout le soin possible. On verra
qu'il contient, surtout dans la dernière partie, des choses de
grande importance à cause de leur influence sur le sujet de la
prophétie en général.

Avant d'entrer dans cette partie intéressante de notre étude, il


serait bon de remarquer le rapport, l'un à l'autre, des quatre
visions qui occupent les six derniers chapitres du livre de Daniel.

La vision des quatre bêtes du chapitre VII est la plus complète de


toutes. Il remplit toute la période de temps de l'ascension de
l'empire babylonien, figuré (comme le montrent couramment les
sculptures babyloniennes qui existent jusqu'à présent) comme un
lion ayant des ailes d'aigle, à travers celui de Médo-Perse, puis de
Grèce, et y compris toute la période de l'empire romain jusqu'à la
fin de celui-ci, quand le gouvernement humain dans son ensemble
doit être déplacé par le Royaume de Dieu sous la souveraineté du
Fils de l'homme. Dans cette vision, il y a des références aux
«saints du Très-Haut», qui sont persécutés sous la quatrième bête,
mais la nation juive n'est pas du tout vue.

La vision du chapitre VIII, celle du bélier et de la chèvre, est


beaucoup plus limitée, étant limitée à la période des empires
médo-perse et grec. Ceci est clairement indiqué dans l'explication
donnée par Gabriel (Da 8:20-25) de sorte que nous devons trouver
l'accomplissement de tous les détails de cette prophétie pendant

173
les ères persanes et macédoniennes. Il s'inscrit dans et remplit les
grandes lignes de la vision précédente.

La vision du chapitre IX est encore plus précise et spécifique. Il


s'inscrit aussi dans les grandes lignes du chapitre VII, mais il doit
surtout porter sur les affaires du peuple et de la ville de Daniel
jusqu'à la destruction de celui-ci et la dispersion des premiers. Le
lien entre cette vision et le dernier de la série entière est très
proche. En fait, les révélations supplémentaires contenues dans
les chapitres X, XI et XII ont été données à Daniel en réponse à sa
prière sincère (Da 10:12), afin de l'éclairer sur les choses qui
devaient arriver à son peuple pendant la période de la soixante-dix
semaines qui venaient de commencer (car la vision
supplémentaire était «la troisième année de Cyrus, roi de Perse»
(Da 10:1).). Une nouvelle ère de vie nationale pour Israël a
maintenant commencé; et ce second terme de l'histoire juive, en
commençant par le retour de Babylone la première année de
Cyrus (BC 457), est appelé «les derniers jours», pour le distinguer
de la première ère de l'existence nationale d'Israël, appelée
anciens jours. Cela sera expliqué plus en détail plus tard. La
prophétie des Soixante-dix Semaines avait rempli l'âme de Daniel
de chagrin; car tandis qu'il annonçait la venue du Messie et en
donnait le temps, au lieu de montrer que son avènement signifiait
la délivrance et la prospérité pour le peuple de Daniel, il déclarait
que le Messie serait retranché, et qu'un jugement terrible devait
suivre. Alors Daniel pleura et se châtia lui-même pendant trois
semaines entières, tout en mettant son cœur à comprendre
l'affaire. En réponse à ce désir, un être angélique d'une beauté et
d'une gloire merveilleuses fut envoyé vers lui, qui lui parla, en
disant: "Ô Daniel, un homme bien-aimé, comprends les paroles
que je te dis, et tiens-toi debout, car vers toi suis-je maintenant
envoyé."

174
Par ceci il apparaît clairement que cette nouvelle communication
du ciel était dans le but exprès de permettre à Daniel de
comprendre des sujets concernant son peuple qui n'avaient pas
été révélés par la prophétie des soixante-dix semaines.

En outre, en examinant attentivement cette nouvelle


communication à Daniel (qui occupe les chapitres XI et XII), il est
considéré comme un récit complet, sous la forme d'un récit
historique continu, de la deuxième période de l'existence nationale
juive, du règne de Cyrus (quand la vision a été donnée) à la
destruction de Jérusalem par les armées romaines sous Titus. Et
non seulement cela, mais - et c'est une question d'un profond
intérêt - l'accomplissement de chaque déclaration dans ce long
récit prophétique se trouve enregistré dans des histoires
d'authenticité indiscutable, qui sont descendues à nos jours. Nous
considérons donc cette partie de notre étude (Daniel X, XI et XII)
comme d'une importance et d'un intérêt exceptionnels. Pour cette
raison, nous demandons une attention particulière, et
particulièrement à l'exposition de la dernière partie du chapitre XI
et à la première partie du chapitre XII.

DANIEL XI

Le onzième chapitre de Daniel rend la lecture difficile pour ceux


qui ne connaissent pas l'histoire des temps auxquels se rapporte
la prophétie qui y est rapportée. La dernière partie du chapitre
s'est avérée difficile aussi pour les exposants, parmi lesquels il
existe une grande divergence d'opinion quant aux personnes et
aux événements mentionnés. Jusqu'à la fin du verset 30, il y a un
accord pratique entre les exposants sur la signification de la
prophétie et les événements par lesquels ses prédictions ont été
accomplies. Nous ne connaissons aucun maître compétent et

175
connaisseur qui ne voit pas, dans les versets 1 à 30, les grandes
lignes de l'histoire perse, la montée d'Alexandre de Macédoine, la
division de son empire entre ses quatre généraux, les guerres
incessantes entre les deux. Les Séleucides (les rois de Syrie, "le
nord") et les Ptolémées (les rois d'Égypte, "le sud"), et la carrière
d'Antioches Épiphane - cet odieux persécuteur des Juifs, qualifié
de «vil homme» (verset 21). En effet, si étroitement l'histoire de ces
temps correspondent à la prophétie, que Porphyre et d'autres
infidèles ont cité cette correspondance comme preuve que la
prophétie de Daniel a dû être écrite après le règne d'Antioches
Épiphanes.

Mais il y a eu un désaccord quant à l'application des versets 31-


35, et quant à savoir qui est entendu par "les gens qui
connaissent leur Dieu", qui "comprennent" et "instruisent
beaucoup". Certains des commentateurs plus âgés, comme
l'évêque Newton, sautent sur quelques siècles à ce stade, et
trouvent l'accomplissement dans les temps de l'évangile, faisant
«les gens qui connaissent leur Dieu», & c. être les apôtres et les
prédicateurs de notre époque. Mais c'est tout à fait inadmissible,
selon les termes clairs de la prophétie elle-même, comme nous le
ferons remarquer. Et en effet le grand corps d'exposants
compétents trouve l'accomplissement de ces versets (31-35) dans
les faits de cette famille remarquable d'Asmonéens, généralement
appelés les Maccabées, qui se sont levés pour la délivrance des
Juifs sous le règne d'Antioches, et qui ont fidèlement servi leur
peuple en tant que dirigeants et prêtres pendant 130 ans. Nous
montrerons bientôt, par des histoires authentiques de ces temps,
que cette partie de la prophétie s'est accomplie avec une
exactitude littérale.

Le verset 35 nous amène à un demi-siècle de la nativité du Christ,


jusqu'à quelle date le récit prophétique se réfère, dans l'ordre
régulier, à tous les points principaux de l'histoire juive, sans rien
176
négliger. Cela crée une forte présomption que la prophétie, dans
sa partie restante, continue à suivre le cours de l'histoire juive
sans aucune pause. Car il est impossible de concevoir une raison
pour laquelle le récit devrait suivre le cours des événements
pendant la plus grande partie de la période des «derniers jours», et
ensuite, lorsque les événements les plus importants de la période
seraient atteints, se rompre brusquement et s'envoler vers l'avenir
lointain, en passant une vingtaine de siècles à une seule limite.

La loupe la plus forte ne révèle pas le moindre signe d'une


«cassure» aussi remarquable. Au contraire, les diverses clauses de
la prophétie à ce point (voir versets 35 et 36) sont directement
reliées entre elles par la particule "et". Si, par conséquent, le
lecteur, en passant du verset 34 au verset 35 (ou, comme certains
le disent, du verset 35 au verset 36) est porté en un clin d'œil sur
une période de plus de deux mille ans, il n'y a pas une chose dans
le texte pour l'en informer, ou même pour suggérer une chose si
extraordinaire. Là où ceux qui l'affirment obtiennent leur
information est un mystère profond pour nous.

Nous rappelons encore que celui qui était vêtu de lin avait déclaré
à Daniel qu'il était venu pour lui faire comprendre ce qui devait
arriver au peuple de Daniel «dans les derniers jours» (Da 10:14).
La prophétie rend parfaitement clair que la période ici désignée
comme "les derniers jours" est ce deuxième terme de l'histoire
juive qui a commencé à la restauration de Babylone (deux ans
avant que cette vision ait été donnée à Daniel dans la troisième
année de Cyrus, Da 10:1) et s'est terminée par la destruction de
Jérusalem, et la dispersion du peuple par Titus, en l'an 70.

Il y a peu de place pour le doute sur le sens de l'expression «les


derniers jours»; car l'ange, après avoir déclaré que le but de sa
venue était d'informer Daniel des choses qui devaient arriver à son
peuple «dans les derniers jours», commença dès lors à parler des
177
successeurs de Cyrus sur le trône de La Perse, de la montée
d'Alexandre le Grand, et des événements sous les règnes de ses
successeurs pendant des centaines d'années, la suite de celle-ci.
Cela prouve de façon concluante que «les derniers jours» étaient ce
deuxième terme de l'histoire juive après la restauration de
Babylone et qu'il est impossible de lui attribuer un autre sens. De
plus, l'Écriture oppose cette période à la première période de leur
histoire, qu'elle appelle "les premiers jours" (Zec 8:11), tout comme
il distingue les prophètes de cette première période comme «les
premiers prophètes» (Zec 1:4; 7:7; 7:12).

Il serait étrange, en effet, que le récit des «derniers jours» du


peuple juif, qu'il soit historique ou prophétique, devait en donner
les détails depuis le tout début jusqu'à une trentaine d'années
avant la naissance du Christ, puis, soudainement, il se détache et
s'envole vers un avenir lointain, ignorant tous ces grands
événements, et sans donner la moindre indication d'une
interruption dans le flux ordonné et continu du récit.

De preuves à l'appui de l'idée d'une telle "rupture" il n'y en a


absolument aucune. L'idée ne repose sur rien d'autre que de
nombreux commentateurs modernes, ignorant l'accomplissement
historique de la dernière partie de cette prophétie (bien que son
accomplissement soit merveilleusement complet et exact, comme
nous espérons le montrer) et ignorant les limites de la prophétie
lui-même, a supposé et a réalisé un accomplissement qui (ils
disent) aura lieu à la fin de cette présente dispensation de
l'évangile. Nous nous attendons, au cours de notre étude de ce
chapitre, à montrer clairement, non seulement qu'il n'y a aucune
preuve de la «rupture» supposée aux versets 35 ou 36, mais que
l'idée est tout à fait inadmissible.

178
LA "CHOSE" RÉVÉLÉE À DANIEL

Les trois visions données à Daniel, toutes en l'espace de quelques


années, (1) celle du chapitre 8, le Bélier et le bouc, (2) celle du
chapitre 9, les soixante-dix semaines, et (3) celle du chapitre 10-
12, "Ce qui est noté dans l'Écriture de la Vérité" (Da 10:21), tous
se rapportent à des événements qui devaient avoir lieu dans le
nouveau terme de l'existence nationale juive, qui a commencé
avec la sortie du décret de restaurer et construire Jérusalem la
première année de Cyrus.

1. Quant à la première vision, le bélier à deux cornes est déclaré


être "les rois (ou royaume) des médias et de la Perse"; et la chèvre
est déclarée être "le roi (royaume) de Grecia"; et "la grande corne
est le premier roi", c'est-à-dire Alexandre le Grand (Da 8:20,21).
Cette vision étonna Daniel et le rendit malade de détresse, mais il
ne le comprit pas (Da 8:27).

2. Quelques années plus tard, c'est-à-dire, la première année de


Darius (Daniel 9:1), Daniel prit conscience du dessein de Dieu, tel
que prédit par Jérémie, de mettre fin à la captivité d'Israël après
soixante-dix ans. Cela le conduisit à rechercher le Seigneur par la
prière, le jeûne et la cendre, parlant ainsi, priant, confessant son
propre péché et le péché de son peuple, et faisant des
supplications pour le peuple, la ville et le sanctuaire de Dieu. La
réponse du ciel à cette prière fut la venue de Gabriel à Daniel avec
la prophétie des Soixante-dix Semaines. Cette prophétie a aussi à
voir avec l'ère des empires perse, grec et romain, jusqu'à et y
compris l'avènement et la crucifixion du Christ.

3. L'effet de cette seconde vision était de causer encore plus de


détresse à Daniel; car, bien que la restauration promise de la
captivité de Babylone était venue et que les soixante-dix années de
désolation de Jérusalem étaient maintenant terminées, voici la

179
prédiction que le Messie devait arriver à un moment précis, mais
au lieu d'être victorieux et d'établir son peuple au-dessus des
nations, il devait être «retranché», la ville et le sanctuaire devaient
être détruits «comme par une inondation», et des désolations
d'une longueur non mesurée furent déterminées. C'est pourquoi
nous trouvons Daniel, dans la troisième année de Cyrus, en deuil
de trois semaines complètes, pendant lesquelles il ne mangea pas
de nourriture agréable, ni chair ni vin vinrent dans sa bouche (Da
10:1-3).

De nouveau, cet homme de Dieu dévoué reçoit une réponse du ciel


en la personne d'un être céleste, d'où nous apprenons que
l'objectif du jeûne et de la prière de Daniel était de pouvoir
comprendre les visions précédentes. Car l'ange a dit: "Tes paroles
ont été entendues, et je suis venu pour (à cause de) tes paroles ...
Maintenant je suis venu pour te faire comprendre ce qui arrivera à
ton peuple dans les derniers jours" (Da 10:11-14). Ainsi, cette
prophétie longue et détaillée, enregistrée au chapitre 11, a été
donnée dans le but explicite de faire comprendre à Daniel ce qu'il
n'avait pas pu comprendre concernant ce qui devait arriver à son
peuple pendant le terme additionnel de soixante-dix semaines de
vie nationale qui avait été accordé à eux.

Ainsi, le grand sujet de la prophétie est déclaré être l'histoire du


peuple d'Israël, pour qui Daniel avait intercédé. En gardant ce fait
en vue, nous emporterons avec nous une claire lumière par
laquelle nous pourrons explorer les termes de cette prophétie.

L'importance de la «chose» que l'ange est venu expliquer à Daniel


est indiquée par les peines prises par le premier pour encourager
et fortifier l'homme bien-aimé, qui maintenant était dans les
années avancées, affaibli par le jeûne et vaincu par le chagrin (Da
9:18,19).

180
Nous allons maintenant procéder à montrer l'accomplissement
des détails de cette prophétie. Il n'est pas difficile de le faire avec
l'aide d'histoires fiables - en particulier I et II Maccabées, et
Joseph Flavius. Ce ne sont pas, bien sûr, des écrits inspirés, mais
ce sont des histoires authentiques et dignes de confiance, qui,
dans la providence de Dieu, nous sont parvenues des temps
anciens, afin que la foi de son propre peuple puisse être
encouragée, et que ceux qui rejettent sa Parole pourraient être
sans excuse.

L'ÈRE PERSIQUE

Les quatre premiers versets de Daniel 11 annoncent des


événements familiers de l'histoire. Cela montre que la prophétie
devait avoir un accomplissement très littéral; et cela montre aussi
que l'accomplissement devait commencer à partir de ce moment-
là. Pour le verset 2, il déclare que quatre autres rois persans
devaient survenir (après Cyrus). Il prédit encore que le quatrième
roi serait immensément riche et qu'il éveillerait tout son royaume
contre la Grèce. Ce fut le célèbre Xerxès, qui, après de longues
préparations dans chaque partie de son royaume, envahit la Grèce
avec une énorme armée et marine, mais fut ignominieusement
vaincu par la terre et la mer, préparant ainsi la chute de l'empire
perse (voir Anstey's Bible Chronology, page 239).

ALEXANDRE LE GRAND

Les versets 3 et 4 prédisent la montée d'un puissant roi qui


devrait gouverner avec une grande domination et accomplir sa
volonté. Son royaume, cependant, devait être brisé et divisé en
quatre parties, mais pas à sa propre postérité. Cela fut
181
littéralement accompli dans la carrière d'Alexandre le Grand, qui,
après sa conquête de la Perse et du monde, mourut sans enfants,
et dont les vastes domaines furent partagés entre ses quatre
généraux. Ceux-ci n'ont pas statué "selon sa domination", car leur
royaume a été encore et encore "plumé, même pour d'autres à côté
d'eux-mêmes."

LES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE

Après la partition des possessions d'Alexandre, le peuple juif


n'entra en contact qu'avec deux des quatre royaumes qui lui
succédèrent: les Séleucides, les rois de Syrie («le roi du nord») et
les Ptolémées, souverains d'Égypte («le roi du sud"). Ceux-ci se
livraient une guerre incessante les uns contre les autres, et les
Juifs souffraient chacun tour à tour.

Les versets 5 à 19 inclus de Daniel 11 décrivent les guerres et les


intrigues entre le roi du nord (Syrie) et le roi du sud (Égypte). (Da
11:5-19) Au début, les rois d'Égypte ont prévalu. La prophétie l'a
prédit; car il est dit: «Et le roi du midi sera fort, et l'un de ses
princes sera puissant au-dessus de lui et dominera, et sa
domination sera une grande puissance» (verset 5).

Le verset 6 dit: «Au bout de quelques années, ils se joindront» -


c'est-à-dire que le roi du nord et le roi du sud formeront une ligue
- «car la fille du roi du sud viendra au roi du nord pour faire un
accord, mais elle ne conservera pas la puissance du bras, il ne se
tiendra pas, ni son bras, mais elle sera abandonnée, et ceux qui
l'ont amenée, et celui qui l'a engendrée, et il cela l'a fortifiée dans
ces temps."

Répondant à cette prophétie très précise, nous avons des


documents historiques d'une alliance entre les deux royaumes
182
rivaux, quand Ptolémée Philadelphe donna sa fille Bérénice en
mariage à Antiochos Théos de Syrie, à condition qu'il répudie sa
femme, Laodice. Mais, comme prédit dans la prophétie, cette ligue
n'a pas duré; Ptolémée mourut peu de temps après, et Antiochus
repoussa Bérénice, et reprit son ex-femme, qui le rendit par la
suite coupable de son meurtre, ainsi que le meurtre de Bérénice.

Le frère de ce dernier, Ptolémée Évergètes (désigné dans la


prophétie comme "une de ses racines"), entreprit de venger sa
mort par une invasion de la Syrie, dans laquelle il réussit. Cela
semble être ce qui est prédit dans les versets 7, 8 et 9, qui parlent
de celui qui devrait "entrer dans la forteresse du roi du nord" et
qui devrait "prévaloir", et devrait "également transporter des
captifs en Égypte, leurs dieux et leurs princes, et leurs précieux
vases d'argent et d'or.

ANTIOCHES LE GRAND

Plus tard, cependant, sous Antioches le Grand, les Syriens


devinrent les plus puissants. Ce monarque poursuivit la guerre
contre l'Égypte avec vigueur et d'abord avec un certain succès,
comme indiqué au verset 10. Mais, comme le verset 11 l'avait
prédit, le roi d'Égypte fut ému de fureur contre lui et le vainquit
avec une grande perte. Pourtant, bien qu'il ait "abattu plusieurs
dizaines de milliers", il ne fut pas "fortifié de façon permanente"
(v.12). Car, environ quatorze ans plus tard, Antioches a renouvelé
la guerre, accomplissant les mots: "Car le roi du nord reviendra, et
présentera une multitude plus grande que la première." Dans
cette expédition, il a été aidé par des Juifs réprouvés, dont on
parle dans la prophétie comme des "voleurs de ton peuple"
(versets 13,14). Pour cette aide rendue par les Juifs, Antioches fut,
pendant un temps, très favorable à eux. Quand il est entré en

183
Palestine il a été reçu par eux avec de grandes démonstrations de
joie; et ainsi que prédit, "il s'est tenu dans le pays glorieux" (v.16);
mais à la fin cela se révéla être une calamité pour les Juifs, car il
accomplit les paroles: "Et il se tiendra dans le pays glorieux, qui
par sa main sera consumé".

En outre, dans la tentative d'accomplir ses desseins contre


l'Égypte, Antioches a donné sa fille Cléopâtre en mariage à
Ptolémée Épiphane. Mais cela ne fonctionnait pas à son avantage,
car elle se rangea du côté de son mari, au lieu de son père. La
référence à cet incident politique peut être vue dans les mots: «Et
il lui donnera la fille des femmes, la corrompant, mais elle ne se
tiendra pas à ses côtés, ni ne sera pour lui» (verset 17). Puis il se
tourna pour faire la guerre contre les Romains, mais fut vaincu
par Scipion l'Africain; après quoi il retourna dans son pays, et fut
tué par son peuple, que les lourdes taxes qu'il exigeait pour
couvrir les frais de sa guerre infructueuse et le tribut que lui
avaient fait payer les Romains l'exaspéraient. Il est facile de voir
que ces incidents, qui ont mis fin à la carrière d'Antioches le
Grand, répondre aux prédictions du verset 19.

L'ÉLÉVATEUR DES TAXES

Dans les paragraphes précédents, nous avons simplement


condensé l'information historique qui a été recueillie avec soin par
des exposants compétents, tels que Prideaux ("Connexion de
l'Ancien et du Nouveau Testament"), Pusey ("Conférences sur
Daniel"), Anstey ("Romance de la Chronologie de la Bible") et
Taylor ("Daniel le Bien-Aimé ").

Il y a une certaine incertitude quant à savoir qui est signifié par


"un éleveur de taxes" (ou, comme le dit la marge, "celui qui fait
passer un exacteur") mentionné au verset 20. Taylor applique ce
184
verset au fils d'Antioches, qui lui a succédé, et qui a dû lever des
sommes énormes en impôts pour payer le tribut annuel aux
Romains, et nous pouvons accepter ceci comme correct (puisque
nous semblons suivre ici la succession des événements en Syrie);
mais une correspondance étroite avec le verset 20 se retrouve
également dans la carrière d'un certain Jason qui «se leva» en
Palestine à cette époque, obtint le sacerdoce par corruption et le
perdit peu de temps après (II Maccabées, chapitre 4).

ANTIOCHES ÉPIPHANES. LA "VILE PERSONNE"

Le verset 21 prédit le soulèvement d'une «personne vile». Presque


tous ont le même opinion et sont d'accord pour dire que cette «vile
personne» (une expression signifiant celle qui est abhorrée et
beaucoup détestée, pour laquelle on détient de la répugnance)
était Antioches Épiphane, successeur d'Antioches le Grand
comme roi de Syrie. Cette personne odieuse occupe une très
grande place dans la prophétie; Les versets 21 à 35 sont
consacrés à la prédiction de ses actes abominables envers les
Juifs. Dans I Maccabées 1:10 il est décrit comme "une racine
méchante". Ses actes de cruauté et de sacrilège dépassèrent de
loin tout ce que les Juifs avaient souffert sous les dirigeants
précédents. Beaucoup de pages dans les écrits des Maccabées et
de Josèphe Flavius sont consacrées à l'histoire de ce roi
tyrannique, et son mauvais traitement des Juifs.

Dans la prophétie (Da 11:21,23) il a été prédit que, "il viendra en


paix, et obtiendra le royaume par des flatteries .., et après
l'alliance faite avec lui, il travaillera pour tromper." Josèphe
raconte que le roi (Antioches), ayant résolu de faire la guerre au
roi d'Égypte, «monta à Jérusalem et, prétendant à la paix,
s'empara de la ville par la trahison» (II. , 5, 4). L'édition de

185
Cambridge de la Bible cite II Maccabées 4:7,10,23-31 à propos des
versets précédents.

De nouveau, selon la prophétie (Da 11:24), cette "vile personne",


après être entrée paisiblement sur les places les plus riches de la
province, ferait "ce que ses pères n'avaient pas fait, ni les pères
des pères, il s'empara parmi eux des proies, le butin, et les
richesses, etc. etc. D'accord avec ceci est le fait qu'aucun des
prédécesseurs d'Antioches ne s'est jamais interféré dans le
moindre degré avec le culte, les lois ou la religion. les observances
des Juifs; ils n'avaient jamais violé le temple d'aucune façon.
Ainsi, en pillant et en profanant le temple, et dans ses actes de
cruauté et de sacrilège (auxquels nous reviendrons plus loin),
Antioches Épiphane a fait «ce que ses pères n'avaient pas fait, ni
les pères de ses pères».

Le verset 25 de la prophétie annonce l'expédition militaire de ce


chef contre l'Égypte (II Mac 5: 1). Les histoires donnent un compte
rendu complet de cette campagne. En fait, l'édition de Cambridge
de la Bible, et quelques autres, ont en marge une note sur ce
verset qui se lit comme suit: «Accompli BC 170».

Les versets 28-30 racontent son retour dans une seconde


expédition contre l'Égypte, et de son échec: «Car les navires de
Kittim viendront contre lui, et il sera attristé (déçu ou rendu
découragé) et reviendra et indigné contre les saints de l'alliance."
(Da 11:28-30) Le récit de cette expédition infructueuse contre
l'Égypte, et de la fureur d'Antioches qu'il a commencé à exprimer
sur les Juifs, est donné dans Maccabées et Joseph Flavius. Anstey
condense ainsi leur compte.

"BC 168. Popillius rencontre Antioches Épiphanes à quatre miles


d'Alexandrie, a dessiné un cercle autour de lui dans le sable, et l'a
forcé à cesser sa guerre en Égypte, après quoi Antioches a

186
commencé sa persécution sauvage des Juifs, qui a conduit à la
montée de Mattathias et les Maccabées."

Dans la Bible de Cambridge le verset 28 a une note, "Fulfilled BC


169"; et le verset 30 une note, "Fulfilled BC 168." Au verset 31,
elle cite I Mac. 1:59; II Mac. 6:2. Au verset 32, elle cite I Mac. 1:62,
II Mac. 6:19; 7:1. Au verset 34, elle cite I Mac. 3:17; 4:8; II Mac.
2:21. Et au verset 35, elle cite I Mac. 6:12 .

Cela nous amène à l'apogée des actes pervers d'Antioches, que la


prophétie annonce clairement, et que les histoires enregistrent
avec beaucoup de détails. Nous parlons de son impiété et de son
sacrilège à l'égard du temple, des sacrifices et des coutumes
religieuses des Juifs. Le verset 30 parle de sa venue à l'entente
"avec ceux qui abandonnent la sainte alliance". Beaucoup de Juifs
apostats à ce moment-là, abandonnèrent Dieu, et se tournèrent
contre toutes leurs coutumes religieuses. Ainsi, dans I Maccabees
1:41-43 et 52, nous lisons:

"En outre, le roi Antioches a écrit à tout son royaume, que tous
devraient être un peuple, et chacun devrait laisser ses lois." Donc,
tous les païens ont convenu selon le commandement du roi.
Aussi, beaucoup d'Israélites ont consenti à sa religion, et ils
sacrifièrent aux idoles, et profanèrent le sabbat... Alors un grand
nombre du peuple s'assembla auprès d'eux, tous ceux qui
abandonnaient la loi, et ils commirent des maux dans le pays.

L'accomplissement est encore plus exact. Le verset 31 de Daniel


11 prédit que «les bras se lèveront de sa part», ou plus
littéralement, «les bras lui subsisteront». Ceci fut accompli par
l'envoi d'une armée par Antioches en Judée (I Mac 1:29 et suiv.).

Ils ont aussi "pollué" en ce moment le sanctuaire de force et ont


fait disparaître le sacrifice quotidien; car il est enregistré dans I
Maccabées 1:44 et suivants. Antioches envoya des lettres leur
187
ordonnant de suivre des lois étranges, et d'interdire «l'holocauste
et le sacrifice, et de boire des offrandes dans le temple, et qu'ils
profanent le sabbat et les jours de fête, et polluent le sanctuaire
du peuple saint».

Nous citons ici le récit bien écrit du Dr Taylor sur les actes de ce
personnage atroce:

Quand il fut informé de la satisfaction avec laquelle la nouvelle de


sa mort rapportée fut reçue par les Juifs, et surtout de la tentative
faite par le souverain sacrificateur légitime de regagner sa
position, il choisit de croire que toute la nation juive s'était
révoltée; et, marchant en toute hâte, il mit le siège devant
Jérusalem et la prit, tuant en trois jours plus de quarante mille
personnes, et prenant autant de captifs pour être vendus comme
esclaves, non content de cela, il se fraya un chemin dans le
Temple. Il entra dans le très Saint des Saints elle-même et fit offrir
une grande truie en sacrifice sur l'autel de l'holocauste, tandis
qu'un bouillon, fait de la même chair impure, était répandu par
son ordre sur les lieux sacrés pour les souiller Au moment de son
départ, il prit avec lui l'autel de l'encens, le chandelier d'or, la
table de pain de propitiation, et d'autres vases sacrés, à la valeur
de dix-huit cents talents d'or ... Deux ans après l'entreprise de ces
énormités, revenant d'une autre invasion de l'Égypte, où il avait
été rattrapé par les Romains, il exprima sa déception sur les Juifs,
et détailla son armée, vingt-deux mille hommes, sous Apollonius,
avec l'ordre de détruire Jérusalem. A son arrivée à la ville sainte,
Apollonius se conduisit paisiblement, dissimulant son dessein
jusqu'au sabbat; mais ce jour-là, quand le peuple fut assemblé
dans leurs synagogues, il lâcha ses soldats sur eux, et leur
commanda de tuer tous les hommes, mais de prendre en captivité
toutes les femmes et tous les enfants. Ces ordres n'étaient que
trop fidèlement obéis, de sorte que les rues étaient remplies de
sang ... Ainsi la triste description du soixante-neuvième Psaume
188
fut vérifiée, «0 Dieu, les nations sont entrées dans ton héritage;
Ton saint temple les a souillés; ils ont jeté Jérusalem sur des tas.
Les cadavres de tes serviteurs ont été donnés pour être la viande
des oiseaux du ciel, la chair de tes saints pour les bêtes de la
terre. Leur sang a versé comme de l'eau autour de Jérusalem; et il
n'y avait personne pour les enterrer. Nous sommes devenus un
reproche à nos voisins, un mépris et une dérision pour ceux qui
sont autour de nous. Nous sommes devenus un reproche à nos
voisins, un mépris et une dérision pour ceux qui sont autour de
nous. Nous sommes devenus un reproche à nos voisins, un
mépris et une dérision pour ceux qui sont autour de nous.»

Les mots "et placeront l'abomination qui rend désolé" (Da 11:31)
appellent à un examen spécial, en raison de leur récurrence dans
(Da 12:11), et de leur utilisation par le Seigneur Jésus-Christ,
dans (Mt 24, Mr 13). Nous avons déjà montré, et nous nous
attendons à nous référer à nouveau à cette question, que
l'expression «l'abomination qui fait désoler» signifie une force
armée païenne. Une telle force a été placée par Antioches dans la
ville de David (I Mac 1:34,35).

Le verset 32 de la prophétie parle de deux classes de Juifs, (1)


"ceux qui agissent méchamment contre l'alliance"; et (2) ceux qui
"connaissent leur Dieu". Des premiers, il est dit qu'ils seront
corrompus «par des flatteries»; et de ce dernier qu'ils «seront forts
et feront des exploits».

Concernant le premier cours il est enregistré en I Mac. 1:11 et


suivantes «En ces jours-là, des hommes méchants sont sortis
d'Israël, qui en ont persuadé beaucoup, en disant: Allons, faisons
une alliance avec les nations qui sont autour de nous ... Alors,
certaines personnes étaient si avancées ici qu'elles sont allées au
roi, qui leur a donné l'autorisation de faire selon les ordonnances
des païens.» Beaucoup de Juifs, y compris même Jason, le frère
189
d'Onias le grand prêtre, ont été corrompus et ont gagné à
Antioches par la flatterie et l'intérêt personnel (II Mac 4:7-14).

L'INSURRECTION DES MACCABÉES

La deuxième catégorie de personnes mentionnées au verset 32 de


Daniel 11, "ceux qui connaissent leur Dieu", est facilement et
complètement identifiée dans Mattathias, le prêtre pieux et
patriotique, et ses cinq fils, qui ont mené une révolte réussie
contre Antioches, et dans ceux de sa famille qui ont gouverné
Israël en tant que gouverneurs et prêtres pendant 130 ans. Ceux-
ci furent en effet rendus "forts" par "connaître leur Dieu", et
accomplirent des "exploits" de la plus haute valeur en particulier
Judas, qui fut surnommé Maccabée, qui est le Marteau de Dieu.
Ce surnom de Judas a été appliqué à toute la famille, mais ils
sont proprement les Princes Asmonéens.

Il n'est pas besoin de parler des «exploits» héroïques de Judas et


de ses frères, Jonathan et Simon, qui lui ont succédé, car ils sont
bien connus. Mais les termes des versets 33, 34 et 35 appellent
des explications. (Da 11:33-35)

Le verset 33 se lit comme suit: "Et ceux qui comprennent parmi le


peuple en instruiront beaucoup". Sur une bonne autorité, nous
pouvons dire que le temps du verbe hébreu utilisé appelle le
rendu "ceux qui font comprendre". De même, au chapitre 12:3, la
traduction littérale serait "ceux qui font d'être sages". Ces termes
désignent à juste titre ceux qui ont la Parole de Dieu et qui
enseignent aux autres ceux qui communiquent aux autres la
connaissance des voies de Dieu, et qui les rendent «sages pour le
salut».

190
Cette description s'applique donc particulièrement à Mattathias et
à sa famille, qui non seulement étaient prêtres par leur droit
d'aînesse, et donc les maîtres divinement ordonnés d'Israël, mais
étaient de vrais prêtres, accomplissant fidèlement leur devoir
envers Dieu et envers son peuple.

Le verset 33 dit encore: "Mais ils tomberont par l'épée, et par la


flamme, par la captivité et par le butin (plusieurs) jours". Cela a
été le plus littéralement accompli dans l'histoire des Asmonéens.
Judas lui-même et une grande partie de son armée furent tués
par l'épée (I Mac 9:17,18). Jonathan a également été tué avec un
millier d'hommes (I Mac. 12:48). Le principal collecteur d'impôts
mit le feu à Jérusalem (I Mac 1:31, voir aussi II Mac 7). Quarante
mille captifs furent emportés par Antioches (II Mac 5:14).

Le verset 34 dit: "Quand ils tomberont, ils seront soutenus par un


peu d'aide" (ou mieux, avec l'aide de quelques-uns); "mais
beaucoup doivent s'attacher à eux par des flatteries."

Être «aidé» dans l'Écriture signifie être aidé efficacement; et ce qui


est ici souligné, c'est que les Maccabées doivent accomplir leurs
grandes victoires avec «l'aide» d'un petit nombre; et cela fut
merveilleusement accompli en ce Judas, à maintes reprises,
vaincu, avec de très petites forces, de grandes armées de Syriens,
d'Iduméens et d'autres (I Mac 2:28, 3:9-11) & c. Mais plus tard,
beaucoup se sont attachés à eux par flatteries, professant l'amitié
pour eux, & c. (I Mac 10). Ainsi, Alexandre Bala, successeur
d'Antioches Épiphane, fit avec Jonathan une ligue d'entraide et
d'amitié (I Mac 10:65).

Le verset 35 de Daniel 11 prédit que certains d'entre eux


d'intelligence, ou qui sont sages, c'est-à-dire les docteurs du
peuple de Dieu, tomberont, pour les éprouver, et pour les purifier,
et pour les rendre blancs, jusqu'au temps de la fin. La famille de

191
Mattathias a continué pendant plusieurs générations à servir le
peuple d'Israël en qualité de prêtres et d'enseignants (I Mac 10:21,
14:35, 10:24 et Josèphe Ant XIII 8, 1). De ces «quelques» sont
tombés par des morts violentes et par la captivité (I Mac 6:46;
9:18; 9:36,42; 12:41-48; Fourmi. XIV 4,5; XIV 13, 10; XV 6, 2). Et
cela a continué à la "fin" même de l'ère asmonéenne; pour le
dernier de la famille, Aristobule, qui a tenu pour peu de temps le
grand sacerdoce, a été assassiné sur le commandement d'Hérode
(Ant. XV 3, 3).

Les mots «jusqu'à la fin» signifieraient naturellement la fin de l'ère


asmonéenne, qui avait un commencement très défini et une fin
également définie; car c'est en rapport avec l'histoire de cette
famille que le terme est utilisé. Mais s'il est pris que le verset 35
décrit un état de choses qui devait se poursuivre jusqu'au temps
de la fin (l'ère finale) de cette période de l'existence nationale juive,
ce serait également vrai dans ce sens. Car le verset 35 nous
amène jusqu'à cette dernière époque.

* Voir Merveilles de la Bible Chronologie par P. Mauro. A cette


parole Daniel se tenait tremblant; et alors l'ange dit encore: "Ne
crains pas, Daniel, car dès le premier jour où tu as mis ton cœur
à comprendre, et pour te châtrer devant ton Dieu, tes paroles ont
été entendues ... Maintenant je suis venu te faire comprendre ce
qui arrivera à ton peuple dans les derniers jours "(Da 10:2-14).

192
CHAPITRE IX

LE ROI

Nous arrivons maintenant à une personnalité remarquable, qui


occupe une place importante et prépondérante dans la prophétie,
et qui est introduit dans ces mots:

"Et le roi agira selon sa volonté, il s'élèvera, il se glorifiera au-


dessus de tout dieu, il prononcera des choses merveilleuses contre
le Dieu des dieux, et prospérera jusqu'à ce que l'indignation soit
accomplie" (Da 11:36).

Ici nous atteignons cette partie de la prophétie à l'égard de


laquelle il existe la plus grande différence d'opinion parmi les
exposants; et pourtant, si nous ne nous trompons pas beaucoup
(ce que nos lecteurs doivent juger), il est facile, à la lumière de
l'histoire, à la fois sacrée et profane, d'identifier ce «roi» dont le
caractère et les actions sont énoncés en mots frappants dans
notre prophétie. Cependant, étant donné le désaccord dont il est
question, il nous appartient, à ce stade, d'exercer une diligence et
un soin particuliers dans l'examen et l'application des preuves; et
nous demandons au lecteur, de son côté, d'accorder une attention
particulière à l'exposition de ces versets; car la compréhension de
la parole de la prophétie dans son ensemble dépendra en grande
partie de la vue qu'il peut en tirer.

Nous allons d'abord souligner quelques-unes des explications


actuelles de cette partie du récit prophétique de Daniel 11 .

Selon une opinion (celle présentée par Smith's Bible Dictionary et


d'autres autorités de bonne réputation comme Taylor) cette partie
de la prophétie (Dan. 11:36 à la fin) a toujours à voir avec
Antioches Épiphanes, et ce tyran est "le roi" du verset 36. Cette
vue du passage est rendue nécessaire par le schéma général
193
d'interprétation adopté dans l'ouvrage auquel il est fait référence,
qui fait de la première venue du Christ et du Royaume qu'Il a
ensuite établi, la "pierre" qui frappe la grande image de la
domination païenne sur ses pieds (Da 2:34,35). Maintenant,
comme il s'agit d'un fait biblique, ainsi que d'une histoire
familière, que Christ n'est pas entré en collision destructrice avec
l'empire romain, mais qu'il l'a plutôt renforcé, ce plan
d'interprétation est contraint d'ignorer l'empire romain, et pour
constituer les quatre puissances mondiales en comptant les
Mèdes comme un et la Perse comme un autre. Cela fait de la
Grèce le quatrième, au lieu du troisième, et contraint l'idée que
tout le chapitre 11 se rapporte à l'ère grecque.

Mais tout ce système est brisé par le contact avec les faits
incontestés. Pour le premier, l'Écriture déclare clairement que les
Mèdes et la Perse ont formé un seul royaume, pas deux. Même
pendant la courte période où "Darius le Mède" (Da 11:1) était sur
le trône, il parle expressément des "lois des Mèdes et des Perses"
(Da 5:26; 6:8), ce qui montre que dès le début, les deux
constituaient un gouvernement. L'Écriture dit aussi clairement:
"Le bélier que tu as vu, ayant deux cornes, sont les rois de Médie
et de Perse, et le bouc rude est le roi de Grecia" (Da 8:20,21). La
signification de ceci est indubitable. Il montre que les deux
"cornes" (ou puissances) ont été unies pour former un royaume; et
que c'était ce royaume uni (et non pas celui de Perse) qui fut
renversé par Alexandre le Grand.

Deuxièmement, ce fut la puissance de Rome, et non celle du


Royaume du Christ, qui mit fin à la domination grecque. Cela s'est
passé à la bataille d'Actium, un quart de siècle avant la naissance
du Christ. Par conséquent, le point de vue susmentionné doit être
rejeté comme étant directement contraire aux faits les plus
simples. On peut ajouter, en outre, qu'il y a certaines affirmations
précises concernant ce «roi» qui ne peuvent pas s'appliquer à
194
Antioches, comme par exemple qu'il devrait «prospérer jusqu'à ce
que l'indignation soit accomplie». Nous sommes donc d'accord
avec le grand nombre d'exposants qui soutiennent que cette partie
de la prophétie ne peut pas être considérée comme s'appliquant à
Antioches Épiphanes.

LA THÉORIE DE LA "RUPTURE"

Selon une autre opinion farfelue (celle qui est largement répandue
aujourd'hui), il y a une rupture complète dans la prophétie à la fin
du verset 34 (ou comme disent certains à la fin du verset 35), tout
le reste du chapitre étant assigné aux jours de l'antéchrist, qui
étaient alors dans un futur lointain. La supposition, cependant,
qu'une rupture brusque se produit à ce point, et un intervalle non
mentionné de plusieurs années, où le texte a la forme d'un récit
historique continu, est très radical; et il ne doit certainement pas
être accepté sans preuve convaincante. La loupe la plus forte
n'indiquerait pas la moindre indication d'une telle "rupture", mais
au contraire tout ce qui est sujet des versets 34, 35 et 36 est relié
à celui qui le précède par la conjonction "et". D'un autre côté,
nous trouvons de fortes raisons de croire que la prophétie est ce
qu'elle semble être, à savoir, un aperçu, sous une forme historique
continue, des principaux événements des «derniers jours», c'est-à-
dire le second terme de l'existence nationale juive. Le point de vue
que nous tenons exige que les trois dernières puissances
mondiales prophétisées soient mises en évidence dans la période
de ce chapitre. Au début, l'empire babylonien était déjà une chose
du passé. Par conséquent, la continuation de la prophétie devrait
nous amener successivement aux époques de la Perse, de la Grèce
et de Rome. Qu'il nous conduise à l'ère de la Perse et ensuite à
celle de la Grèce est acceptée par tous. Pourquoi alors imaginer
que, lorsque nous arrivons à l'époque romaine, qui est de loin la
195
plus importante de tous, la prophétie (sans donner la moindre
indication d'une telle chose) prend un bond soudain de plusieurs
siècles dans le futur? La seule raison pour laquelle cette étrange
idée a été entretenue par n'importe qui, c'est qu'ils n'ont connu
aucun personnage historique qui réponde à ce qui est dit dans ces
versets. Pourtant, il y a un tel personnage, et il se distingue très
ostensiblement à la fois dans l'histoire de la Bible et dans l'histoire
laïque, comme nous allons maintenant le montrer. Mais nous
demandons d'abord à nos lecteurs de garder à l'esprit que la
présomption est fermement opposée à ce qu'il y ait une «rupture»
dans la prophétie, comme le supposent ceux qui détiennent la
théorie que nous considérons maintenant. Cette présomption
repose sur les motifs suivants:

Premièrement. La forme sous laquelle la prophétie est donnée,


celle d'un récit simple, dans un ordre historique continu,
n'omettant aucun événement de quelque importance, exclut l'idée
d'une rupture, telle qu'elle est supposée.

Deuxièmement. La prophétie a expressément pour sujet les


événements des "derniers jours" de l'histoire juive, et le texte lui-
même montre que c'est la désignation du second terme de la vie
nationale pour Israël, qui a commencé sous Cyrus. Cela interdit le
retranchement de la dernière partie (et la plus importante) de la
prophétie et de son application à un âge lointain.

Troisièmement. Après les versets 36, 37, 38 et 39, qui parlent du


caractère et des actions du «roi», nous trouvons les mots: «Et au
moment de la fin, le roi du sud le poussera à (ou avec) lui; et le roi
du nord viendra », etc. (Da 11:40). Ce verset et les versets suivants
(où il est fait mention d'Édom, de Moab et des enfants des peuples
Ammon qui ont cessé depuis longtemps d'exister) prouvent
clairement que la prophétie est encore occupée par l'époque des

196
guerres entre la Syrie et l'Égypte, continuées jusqu'à la bataille
d'Actium, BC 30.

Quatrièmement. Enfin, une raison décisive de la vision que nous


présentons maintenant se trouve dans les paroles de l'ange
enregistrées dans (Da 12:7). On observera que la prophétie
continue sans interruption au verset 4 du chapitre 12, où elle
atteint sa fin. Mais alors Daniel a posé une question concernant
«la fin de ces merveilles» que l'ange avait prédit. A cette question
l'ange donne une réponse qui rend parfaitement certaine que la
prophétie s'étend à la dispersion des Juifs au moment de la
destruction de Jérusalem par Titus, et pas plus loin. Car il a dit:
"Et quand Il (Dieu) aura accompli pour disperser la puissance du
peuple saint, toutes ces choses seront finies." Nous ne voyons pas
comment on peut soutenir, face à ces mots clairs, que la prophétie
se rapporteraitaux événements qui ont suivi la dispersion du
pouvoir national du peuple juif; et il n'est pas contestable que cela
a eu lieu en l'an 70. Nous y reviendrons plus longuement plus
tard.

Nous avons vu que les versets 32-35 ont à faire (comme cela est
généralement convenu) avec les Asmonéens ou les Maccabées, le
verset 35 indiquant ce qui devait leur arriver au moment de la fin.
Ce que, par conséquent, nous serions amenés à attendre est une
référence à cet ordre de choses en Israël qui suivit immédiatement
après l'ère des princes asmonéens. Et c'est exactement ce que
nous trouvons. Car il n'y a aucun besoin (et aucun fondement)
non plus pour la tentative de faire appliquer les versets suivants à
Antioches Épiphanes, ou pour faire un saut soudain et
gigantesque dans le futur lointain, afin de trouver une personne
dont la carrière pourrait répondre à cette partie de la prophétie.
Car l'histoire, à la fois sacrée et profane, met devant nous un
personnage des plus notables, celui qui apparaît sur la scène et
occupe le centre de la scène en Israël juste à la "fin" de l'ère
197
asmonéenne, et celui qui répond à chaque élément de la
description prophétique. Nous faisons référence à ce personnage
étrange, despotique, ingouvernable et indiciblement cruel, que les
spécialistes désignent avec emphase comme étant ...

"LE ROI HÉRODE"

Ce personnage remarquable qui était un usurpateur sur le trône


de David quand Christ, le vrai Roi, est né. La preuve qui nous
permet d'identifier «le roi» de Daniel 11: 36-39 avec Hérode le
Grand et sa dynastie est si convaincante que nous nous sentons
justifiés de dire que la prophétie ne peut signifier personne
d'autre.

Il serait étrange que, dans une esquisse qui met en évidence


Xerxès, Alexandre, les Séleucides, les Ptolémée, Antioches
Épiphane et les Macchabées, qu'il ne soit fait mention de ce
personnage remarquable qui exerçait sur les affaires et les
destinées juives une influence supérieure. La dynastie de ce roi
étaient tous assis sur le trône d'Israël à la naissance du Christ
jusqu'à la destruction de Jérusalem en l'an 70 de notre ère.

Les mots, «le roi», devraient suffire, à la lumière du contexte, sans


autre description, pour identifier Hérode à ceux qui lisent
pensivement leurs Bibles; Car seul Hérode est appelé par ce titre
dans les Évangiles, et lui seul avait le rang et l'autorité du «roi» en
Israël dans les jours qui suivirent la captivité, «les derniers jours».
Le texte ne parle pas d'un roi, mais du roi, l'article hébreu
emphatique étant utilisé. Ceci est en contraste marqué avec les
termes du v.40, où l'original parle de "un roi du nord", et "un roi
du sud".

198
Un coup d'œil sur le contexte suffit à montrer que «le roi» du
verset 36 ne peut signifier ni l'un ni l'autre des rois du v.27. En
outre, on ne parle jamais de «roi», mais toujours avant et après
v.36, comme «le roi du nord», ou «le roi du sud», selon le cas.
L'Écriture ne parle pas non plus d'un «roi» qui doit surgir à la fin
de notre présent âge et qui répond à la description de la prophétie.
L'homme du péché", décrit dans (2Th 2:3-10), est supposé par
certains être "le roi" de Daniel 11:36. Mais il n'est pas appelé un
roi, ni décrit comme ayant un rang royal, mais plutôt comme
revendiquant le culte divin dans le temple de Dieu, et soutenant
ses prétentions au moyen de miracles et de merveilles contrefaits.
Le "roi" de Daniel 11:36 est un personnage très différent, et atteint
ses fins d'une manière très différente, comme le verront
clairement tous ceux qui comparent avec diligence les deux
passages.

Ce qui a poussé les commentateurs à s'égarer à ce point, et dans


certains cas à chercher loin pour l'interprétation de ce passage,
c'est le fait qu'ils étaient incapables de trouver quelqu'un parmi
les successeurs d'Antioches qui répond à la description de "le roi."
Mais ils ont négligé deux choses qui, s'ils les avaient écoutées, les
auraient empêchés d'être ainsi induits en erreur. Ces choses sont,
premièrement, que la prophétie n'a pas pour sujet les royaumes
de Syrie ou d'Égypte, mais le peuple d'Israël, et par conséquent
l'expression, "le roi", sans autre qualification, signifierait celui qui
était roi sur le peuple de Daniel; et deuxièmement, que les versets
immédiatement précédents (31-35) se rapportent entièrement aux
affaires des Juifs sous les princes asmonéens, et donc les termes
de la prophétie elle-même nous amènent à regarder ce point pour
le commencement d'un nouvel ordre de choses en Israël. Et c'est
exactement ce que l'histoire nous certifie; car, précisément à ce
moment des affaires, la dynastie asmonéenne fut terminée par la
violence et l'effusion de sang, et elle fut remplacée par celle d'un

199
«roi», qui répond parfaitement à la description de la dernière partie
de la prophétie.

De plus, et à cela nous attirerions spécialement l'attention, il est


dit de ce roi qu'il «prospérera jusqu'à ce que l'indignation soit
accomplie» (ou jusqu'à ce que la colère soit accomplie), en
accomplissement de laquelle le dynastie d'Hérode conserva, à
travers tous les bouleversements politiques de l'époque, sa faveur
avec Rome, et a prospéré dans l'autorité en Palestine, jusqu'à la
destruction de Jérusalem, qui est la «colère», ou «indignation», ou
«tribulation», à laquelle ces prophéties de Daniel si souvent se
référent à "la fin" de la nationalité juive. Car ce fut "Hérode le roi"
qui chercha à annoncer la mort du Christ peu de temps après sa
naissance, et dont les successeurs de sa propre famille mirent à
mort Jean-Baptiste (ce qui fut fait par Hérode Antipas) et Jacques
le frère de Jean. Hérode Agrippa I, qui a aussi emprisonné Pierre,
dans l'intention de le livrer aux Juifs) et a finalement envoyé Paul
enchaîné à Rome (ce qui a été fait par Hérode Agrippa II, le dernier
de la dynastie, l'homme le plus connu du monde comme celui qui
a "presque été persuadé").

"SELON SA VOLONTÉ"

La première chose à dire de ce roi est qu'il devrait «faire selon sa


volonté». Ceci est généralement interprété comme signifiant qu'il
serait d'une disposition exceptionnellement volontaire, une de
celles qui agissent sans retenue et sans tenir compte des droits ou
des sentiments des autres. Cela peut en effet être en partie le sens
des mots; mais beaucoup plus que cela est implicite. Les
personnes volontaristes sont si nombreuses que, si c'était tout ce
que l'on voulait dire, les mots ne pouvaient servir à des fins
d'identification. Mais peu sont placés ainsi, et ont un tel pouvoir

200
entre leurs mains qu'ils sont capables de «faire», c'est-à-dire de
réaliser ou d'accomplir ce qu'ils «veulent» ou projettent de faire; et
c'est ce que l'on veut dire. Car l'expression est utilisée dans cette
même prophétie de deux autres personnages notables. Le premier
d'entre eux est Alexandre le Grand, de qui il est dit qu'il
"gouvernera avec une grande puissance, et agira selon sa volonté"
(Da 11:3). L'autre (Da 11:16) a été identifié comme Antioches le
Grand. De lui aussi il est dit: "Il agira selon sa propre volonté", et
l'histoire montre que ce monarque eut aussi beaucoup de succès
dans la première partie de son règne, dans la réalisation de ses
divers projets.

C'est ce qui distinguait Hérode le Grand à un degré remarquable.


Pour l'histoire, rien de plus remarquable que le succès d'Hérode à
remonter d'une origine modeste au rang et à l'autorité du roi, à se
garantir un pouvoir despotique et à le conserver à travers tous les
changements politiques de son temps. Il a utilisé ce pouvoir pour
l'accomplissement de tous ses desseins, quelle que soit sa
grandeur (comme la reconstruction du temple) ou son caractère
atroce (condamnant à mort sa propre femme et ses enfants). Car
Hérode s'arrangea pour obtenir la faveur et la confiance, d'abord
de Jules César, puis de Marc Antoine, puis d'Octave César,
quoiqu'il eût assisté Antoine et Cléopâtre contre lui. Tout bien
considéré, il n'y a rien de plus merveilleux dans la carrière
d'Hérode que son extraordinaire succès à faire "selon sa volonté."

Mais, en prenant l'expression dans l'autre sens, nous pouvons


dire qu'il serait difficile de trouver dans l'histoire quelqu'un qui
exécutait impitoyablement les desseins de son propre cœur
tyrannique et cruel, même sur ceux de sa chair et de son sang,
comme Hérode le Roi. Son meurtre de sa femme la plus aimée, la
belle Mariamne, qui était une princesse de la famille asmonéenne,
est, dans ses circonstances particulières, sans parallèle dans
l'histoire. Il mit à mort aussi trois de ses propres fils (deux d'entre
201
eux par cette femme favorite) parce qu'il les soupçonnait d'aspirer
à son trône; et des actes similaires de volonté caractérisèrent tout
son règne. Josèphe Flavius donne beaucoup d'exemples de cela
(voir par exemple Ant. XII 9, 4).

S'EXALTER ET SE MAGNIFIER

En outre, il est dit de ce roi «qu'il s'élèvera et se glorifiera au-


dessus de tout dieu, et qu'il prononcera des choses merveilleuses
contre le Dieu des dieux». Ces mots sont descriptifs d'Hérode. Les
mots «au-dessus de chaque dieu» peuvent être compris comme
signifiant tout dirigeant et toute autorité en Israël, tout comme
«Dieu des dieux» signifie l'autorité suprême au-dessus de toutes
les autorités. Hérode a réussi à aspirer à la seigneurie sur toutes
les autorités dans le pays, que ce soit des prêtres ou des
dirigeants. Il a supposé nommer qui il voudrait au bureau du
grand prêtre. Il a mis son propre beau-frère, Aristobule, le frère de
Mariamne, dans cet office, et peu après l'a fait assassiner (Ant. XV
3, 5).

Hérode a aussi proféré de grandes choses contre le Dieu des


dieux. Ceci, nous croyons, se réfère spécialement (mais pas
exclusivement) à son décret pour le massacre des enfants de
Bethléem, dont le but explicite était de se débarrasser
d'Emmanuel, Dieu venu dans la chair pour être le Souverain de
Son peuple, et être "Prince des rois de la terre" (Apoc 1:5). La
manière d'Hérode de se mettre en sûreté sur le trône était de
mettre à mort tous les prétendus rival. Pour Hérode, en commun
avec les enseignants juifs de son temps (et avec certains
enseignants de nos jours qui devraient mieux savoir) supposé à
tort que le Christ de Dieu venait à ce moment occuper le trône
terrestre sur lequel Hérode était alors assis. Nous aurons

202
l'occasion de nous reporter de nouveau à cet acte marquant de la
carrière d'Hérode.

LE DÉSIR DES FEMMES

Le verset 37 dit: «Il ne regardera ni le Dieu de ses pères, ni le désir


des femmes, ni aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous.»

Ces mots appellent un commentaire spécial. La première clause


ne pouvait manifestement pas s'appliquer à n'importe quel roi
païen comme Antioches. Car le fait qu'un roi païen change ou non
ses dieux nationaux est sans importance. Mais avec un roi
d'Israël, c'est une question d'importance suprême. Or, Hérode,
quoique supposé d'origine Iduméenne (c'est-à-dire Édomite), était
pratiquement un Juif; car tous les Iduméens restants, qui étaient
venus en Judée plusieurs siècles auparavant, avaient été
amalgamés avec les Juifs. En s'adressant au peuple, Hérode
utilisait habituellement l'expression «nos pères» (Ant Bk., XV
Ch.11, voir 1). Hérode était considéré comme un juif, et les
Hérodiens le considéraient même comme le Messie. Par
conséquent, en introduisant le culte de César, Hérode omit
ostensiblement de «regarder le Dieu de ses pères». De plus, à ce
propos, il ne faut pas oublier qu'Ésaü était le frère jumeau de
Jacob, et par conséquent que le Dieu des pères des Édomites était
le même que le Dieu des pères des Juifs.

Les mots «ni le désir des femmes» sont très significatifs. Ils ne
signifient aucunement qu'Hérode désirait des femmes, comme
certains pourraient s'imaginer, en fait il ne semble pas avoir eu de
problèmes en ce domaine. Il ne fait guère de doute que ces mots se
réfèrent au Christ et que Daniel les comprenait ainsi. Car, bien
sûr, les "femmes" doivent être comprises comme étant des femmes
d'Israël; et le «désir» ardent de chacune d'elles était qu'elle
203
pourrait être la mère du Messie promis, le Christ. La même parole
se trouve dans (Agg 2:7): "Et le désir de toutes les nations
viendra". Évidemment, c'est le Christ qui est appelé "le désir des
femmes"; et si c'est le cas, alors nous avons un accomplissement
frappant de ces mots dans la tentative d'Hérode d'assassiner le
Messie enfant. Pour le compte rendu donné en (Mt 2:1-16) indique
clairement que le but délibéré d'Hérode était de mettre à mort le
Messie promis à Israël. C'est pour l'accomplissement de ce but
qu'il a demandé aux principaux prêtres et aux scribes où le Christ
devrait naître. Le massacre des enfants des filles de Bethléem était
un acte d'atrocité presque sans parallèle dans l'histoire. C'était
d'ailleurs un événement qui avait été annoncé par Jérémie dans
les mots: «Une voix fut entendue à Rama, des lamentations et des
pleurs amers, Rachel pleurant ses enfants», etc. (Jérémie 31:51,
cité au Mt. 2:17,18). Chacun de ces enfants assassinés était «le
désir» de sa propre mère; et ainsi Hérode a accompli Daniel 11:37
dans le sens de la prophétie.

LE DIEU DES FORCES

Le verset 38 (Da 11:38) se lit comme suit: "Et dans son domaine",
ou pour son établissement, "honorera-t-il le dieu des forces", ou
dieu des forteresses; "et (ou même) un dieu que ses pères ne
connaissaient pas sera l'honneur, avec de l'or et de l'argent, et des
pierres précieuses (ou coûteuses), et avec des choses plaisantes
(ou valables)."

La carrière d'Hérode offre un accomplissement des plus frappants


de ce verset. L'expression «dieu des forces ou des forteresses» est
si inhabituelle qu'elle fournit un moyen d'identification des plus
satisfaisants; car elle s'applique aux Césars comme à aucun autre
dans l'histoire, voyant que les empereurs romains réclamaient

204
pour eux-mêmes les honneurs divins, et que c'était par "forces" ou
"fortifications" qu'ils étendaient et maintenaient leur pouvoir, et
imposaient le culte qu'ils demandaient. Cet honneur leur fut
rendu par Hérode, et de la manière la plus extravagante; et il l'a
fait, bien sûr, pour se mettre en sûreté, c'est-à-dire «pour son
propre établissement», comme le texte du v.38 peut être rendu.
Cet honneur rendu par Hérode, d'abord à Jules César, puis à
Antoine, puis au conquérant d'Antoine, Auguste, était l'une des
caractéristiques les plus visibles de la politique d'Hérode. Josèphe
Flavius rapporte comment il envoya des délégations à Rome, et
aussi à Antoine et Cléopâtre en Égypte, portant les cadeaux les
plus coûteux; comment il convertit l'ancienne Tour de Strato en
un magnifique port de mer, et le nomma Césarée, en l'honneur de
César, et comment plus tard il reconstruisit Samarie, et le
rebaptisa Sébaste (Sébastos étant l'équivalent d'Auguste). Il a
construit beaucoup d'autres villes fortifiées et les a nommées en
l'honneur de César.

Le même sujet se poursuit au verset 39, (Da 11:39), qui dit: "Il
fera ainsi dans les plus grandes forteresses avec un dieu étranger
qu'il reconnaîtra et augmentera avec la gloire, et il les fera régner
sur plusieurs, et diviser la terre pour le gain, "ou" morceler la terre
pour la location."

Nous avons ici une référence à l'un des actes les plus marquants
du long règne d'Hérode, à savoir sa reconstruction du temple, et
fait de la zone du temple une forteresse pour César. Il a fait du
temple le bâtiment le plus célèbre du monde pour ses dimensions,
sa magnificence, et en particulier pour la taille des pierres dont il
a été construit, à laquelle les disciples ont spécialement dirigé
l'attention du Seigneur (Mr 13:1), et Josèphe dit qu'elles avaient
25 coudées de long, 12 de large et 8 d'épais (Ant. XV II, 3). Mais,
en le reconstruisant, Hérode prit soin de le convertir en forteresse
à ses propres fins, étant le «plus fort» du pays. Dans le cadre de ce
205
plan, il a construit sur le côté nord du temple, et en le
surplombant, une citadelle forte qu'il a appelé la tour d'Antonia,
après Mark Antony. Joseph dit: "Mais pour la Tour elle-même,
quand Hérode le roi des Juifs l'avait fortifiée plus fermement
qu'auparavant, afin d'assurer et de garder le temple, il a gratifié
Antonius qui était son ami et le dirigeant romain en l'appelant la
Tour d'Antonia" (Ant XV, 11: 4-7).

De plus cet historien dit que les places fortifiées «étaient deux,
l'une appartenant à la ville elle-même, l'autre appartenant au
temple, et ceux qui pouvaient les mettre entre leurs mains avaient
la nation entière sous leur pouvoir, car sans leur commandement.
il n'était pas possible d'offrir leurs sacrifices» (Ant., XV, 11: 7-8).

C'était de l'escalier qui menait à cette fameuse Tour, où l'apôtre


Paul était pris par les soldats pour le sauver de la violence du
peuple, qu'il les arrêtait d'un geste de la main et attirait leur
attention en leur adressant la parole. dans la langue hébraïque
(Ac 21:34-40).

Encore Joseph dit d'Hérode que, «Quand César lui eut confié un
autre pays, il y bâtit aussi un temple de marbre blanc, fort près
des fontaines du Jourdain; et aussi "pour dire tout à la fois, il n'y
avait pas de place dans son royaume propre à ce but, qui fût
permise sans un peu de l'honneur de César, et quand il avait
rempli son pays de temples, il se répandait comme de nombreuses
marques de son estime dans sa province, et construit beaucoup
de villes qu'il a appelé Césarée "(Guerres I, 21: 2).

En relation avec la prédiction de ce que ferait ce roi dans les


principales places fortes - «avec un dieu étranger», il faut
mentionner les nombreuses images, statues de César, qu'Hérode
érigea pour être adorées dans divers lieux fortifiés. Il alla même si
loin dans son sacrilège qu'il plaça un énorme aigle d'or (l'emblème

206
adoré de la Rome impériale) à la porte même du temple,
provoquant ainsi un tumulte et une insurrection parmi le peuple.
Ainsi, dans son domaine, il «honore le dieu des forces» (César)
dont il a partout introduit les statues comme objets de culte. Il
accomplit avec une exactitude littérale les mots: «Ainsi fera-t-il
dans les forteresses les plus fortes» (expression qui s'appliquerait
à la citadelle du temple, où il éleva la tour d'Antonia) «avec un
dieu étrange, qu'il reconnaîtra, et augmentera avec gloire "(Da
11:39). La dernière clause trouve un accomplissement saisissant
dans les efforts extravagants d'Hérode pour glorifier César, qui,
comme nous l'avons montré, dépassait toutes les limites.

Les mots "diviser le terrain pour le gain" (ou le morceler pour le


louer) ont été remplis dans la pratique adoptée par Hérode de
morceler parmi les personnes favorables à lui-même, la terre
adjacente aux endroits qu'il était important pour lui de contrôler
en cas de urgence. Joseph parle de cela (Ant XV 8, 5).

Nous trouvons ainsi que chaque élément annoncé du «roi» a été


pleinement réalisé dans la carrière d'Hérode, et que le récit de cet
accomplissement nous est parvenu dans une histoire
contemporaine authentique, qui, de toutes mains, est reconnue
comme digne de confiance à un degré exceptionnellement élevé.

D'autres prédictions concernant ce "roi" sont données dans les


versets 44, 45. Ceux-ci ont également été remplis avec une
exactitude littérale, comme cela sera montré quand nous arrivons
à l'exposition de ces versets.

LE TEMPS DE LA FIN

Afin d'éviter toute confusion, il est nécessaire d'observer que "le


temps de la fin" peut signifier une période à un endroit, et une
207
période très différente dans un autre. La signification est contrôlée
et est également révélée par le contexte. Mais ceci est assez
souvent négligé; et nous avons observé que même les écrivains
attentionnés sur la prophétie ont la disposition de prendre les
mots "le temps de la fin" signifiant la fin de la dispensation de
l'évangile, même lorsque le passage dans lequel ils se produisent
ne concerne pas la dispensation présente.

Particulièrement devrait-il être noté que dans le livre de Daniel il y


a deux ensembles distincts de prophéties. Le premier ensemble,
trouvé dans les chapitres II, VII et VIII, concerne les grandes
puissances du monde des Gentils, et les prophéties des chapitres
II et VII nous portent à la fin des temps des Gentils (le chapitre
VIII donne des détails sur l'empire grec, complétant ainsi le
schéma donné dans la vision du chapitre VII). Mais la deuxième
série (chapitres IX-XII inclus) concerne l'histoire du peuple de
Daniel et de sa ville sainte. D'où l'expression «temps de la fin», où
elle apparaît dans ces prophéties ultérieures, signifie la dernière
étape de l'existence nationale du peuple de Daniel, c'est-à-dire
l'ère des Hérodes. La dynastie des rois Hérodes est représentée
symboliquement dans les sept têtes du dragon (Apoc. 12:3): 1)
Hérode Ier le Grand (-73, -4), roi de Judée. Fils d'Antipater (ministre
de Hyrcan II). 2) Hérode Archélaos, ethnarque de Judée, de la
Samarie et de l'Idumée. Fils d'Hérode Ier le Grand. 3) Hérode
Antipas (-21, 39), tétrarque de Galilée et de Pérée. Fils d'Hérode Ier
le Grand. 2ème Époux d'Hérodiade. 4) Hérode Philippe I et II, deux
des fils d'Hérode Ier le Grand. 5) Hérode Agrippa Ier (-10, 44), roi de
Judée. Neveu d'Hérode Antipas. 6) Hérode de Chalcis (?-48), roi de
Chalcis. 7) Hérode Agrippa II (27, 93), fils d'Hérode Agrippa Ier. Ceci
nous indique aussi que l'ancien Israël est une des sept têtes de la
bête de la mer, celle qui a été «comme blessée à mort» (v.3). Tandis
que dans l'empire Romain, le dragon ou suprématie de la loi, se

208
rapporte aux empereurs puis aux papes qui succédèrent à leurs
trônes jusqu'à nos jours.

La période de l'histoire juive occupée par Hérode et sa dynastie


était donc «le temps de la fin» (c'est à dire de la fin d'Israël comme
nation) dans le sens exigé par le contexte; nous avons donc une
forte confirmation de la vision que nous avons présentée dans le
fait que, juste à ce stade de la prophétie, il nous a donné un
aperçu de ces grands événements (qui ont eu lieu sous le règne
d'Hérode) par lequel la suprématie politique dans le le monde a été
donné aux Césars, et tout a été préparé pour la venue du
Rédempteur. Ce schéma se trouve dans (Da 11:40-43), et nous
amène à la subjugation de l'Égypte (la dernière des grandes
monarchies indépendantes à tomber sous le pouvoir de
propagation de Rome) avec les Libyens et les Éthiopiens. Les
annales de l'histoire correspondent si exactement aux prédictions
de cette prophétie (comme nous le ferons remarquer tout à
l'heure) qu'il ne peut y avoir aucune question quant à son
accomplissement.

En lisant ce chapitre, il faut se rappeler que la prophétie ne


concerne pas principalement la Syrie, l'Égypte, Rome ou toute
autre puissance étrangère, mais qu'elle ne les désigne que dans la
mesure où elles entrent en contact avec les destinées des Juifs.

CAESAR AUGUSTUS

D'où ces versets (Da 11:40-43) ont un caractère de parenthèse. Ils


lisent comme suit: «Au temps de la fin, un roi du midi se jettera
sur lui (ou avec lui), et un roi du septentrion viendra contre lui
comme un tourbillon avec des chars et des cavaliers, et avec
beaucoup de navires; entre dans les pays, et il débordera, et
passera, il entrera aussi dans le pays glorieux, et beaucoup de
209
pays seront renversés, mais ceux-ci échapperont de sa main,
Édom, et Moab, et le chef des enfants de Ammon, il étendra sa
main sur les pays, et le pays d'Égypte n'échappera point, mais il
aura pouvoir sur les trésors d'or et d'argent, et sur toutes les
choses précieuses de l'Égypte, et les libyens et les éthiopiens sont
à ses pas.

Les événements annoncés dans cette partie de la prophétie ont eu


lieu "au moment de la fin"; c'est-à-dire qu'ils coïncident avec la
dernière ère de l'histoire juive, l'ère des Hérode. En ce temps-là,
un roi du sud (Cléopâtre, la dernière à occuper le trône d'Égypte,
aidé de Marc Antoine) poussait avec Hérode, qui se liguait avec
eux, contre la Syrie, devenue province romaine. Ce fut le début de
la grande guerre actienne.

Quant à la façon dont cette guerre a commencé, nous avons un


compte très clair dans la «Vie de Marc Antoine» de Plutarque, par
laquelle il semble que l'accomplissement de la prophétie était
merveilleusement exact, non seulement en ce qui concerne la
guerre, mais aussi en ce qui concerne les côtés sur lesquels les
différents partis se sont d'abord engagés, en ce qui concerne aussi
le résultat, aux bras particuliers, "chars et cavaliers et de
nombreux navires" - au moyen de laquelle les victoires d'Auguste.
Enfin, en ce qui concerne la rapidité de sa conquête, qui se réalisa
en l'espace d'une seule année.

"LA DERNIÈRE VISION DE DANIEL"

Nos documents sur le onzième chapitre de Daniel, dans lequel


nous avons identifié Hérode comme "le roi" du verset 36, et ont
montré que les versets 40-43 ont été réalisés dans les événements
par lesquels l'Égypte est tombée sous les armes conquérantes
d'Auguste César, pour l'imprimeur au début de 1922. Avant le
210
mois d'août de cette année nous ne savions pas que quelqu'un
avait déjà fait remarquer que les prédictions concernant "le roi"
étaient remplies par Hérode, ou que l'accomplissement des
derniers versets du chapitre était à trouver dans les événements
agités et changeants du monde de son règne.

Mais en août 1922, nous vîmes d'une étrange manière (ce qui
paraissait providentiel) un vieux livre, maintenant épuisé, dans
lequel, à notre grande surprise et satisfaction, nous trouvâmes
nos conclusions sur les faits exposés ci-dessus. et appuyée par
des preuves plus amples que nous ne l'avions nous-mêmes
recueillies. Le livre a été écrit par James Farquharson, et a été
imprimé à Aberdeen, en Écosse, en 1838. Il porte le long et
étrange titre suivant: La dernière vision et prophétie de Daniel, en
respectant quels commentateurs ont beaucoup différé les uns des
autres, montrant sa réalisation dans les événements enregistrés
dans l'histoire authentique.

Dans nos commentaires, qui suivent ici, aux versets 40-43, nous
sommes redevables à ce volume des citations tirées de la Vie de
Marc Antoine de Plutarque, qui placent l'accomplissement de ces
versets dans une lumière si claire.

DESCRIPTION DE PLUTARQUE DE LA GUERRE D'ACTIEN

Le premier mouvement dans la guerre d'Actien a été fait par


Antony (à l'urgence de Cléopâtre), dans lequel il a été aidé par
Hérode. Dit Plutarch: «Antoine, étant informé de ces choses» (c'est-
à-dire de certaines disputes entre Augustus et d'autres au Sénat à
Rome) «envoya immédiatement Canidus au bord de la mer avec
seize légions. En attendant, il se rendit à Éphèse en présence de
Cléopâtre, avec sa flotte, qui se composait de 800 navires de

211
charge, dont Cléopâtre a fourni 200, outre 20 000 talents, et des
provisions pour l'armée."

Antoine avança vers Athènes, avec des forces sans cesse


croissantes, Auguste n'étant absolument pas préparé à le
rencontrer; car dit l'historien: «Quand César fut informé de la
célérité et de la magnificence des préparatifs d'Antoine, il craignit
d'être forcé à la guerre cet été, ce qui lui aurait été très pénible,
car il manquait de tout. * * * Les rois auxiliaires qui combattus
sous sa bannière (d'Antoine) étaient Bocchus d'Afrique, "& c. une
liste étant donnée - "Ceux qui n'ont pas assisté en personne, mais
ont envoyé des approvisionnements ont été Polemo de Pontus,
Malchus d'Arabie, Hérode de Judée et Amyntas de Lycaonia et de
Galatie.»

Ainsi, un roi du sud fut le premier à pousser dans cette guerre, et


il poussa avec Hérode. Comme le montre l'exactitude de la
prophétie, il faut noter que, comme Plutarque le rapporte, le sénat
de Rome déclara la guerre à Cléopâtre seule, ignorant Antoine, de
sorte qu'il était rigoureusement entre un roi du nord et un roi du
sud.

M. Farquharson fait remarquer que les prédictions du prophète


ont été strictement respectées aussi en ce qui concerne le
caractère des forces engagées dans la guerre. Car, malgré le fait
que chaque camp rassemblait un grand nombre d'infanterie, et
bien que ce soient les armes habituellement utilisées pour décider
d'une guerre, l'infanterie n'était pas engagée du tout, la question
étant décidée (comme l'indique la prophétie) par chars et cavaliers,
et de nombreux navires.

Un trait étrange de l'affaire est que, bien que les fantassins


d'Antoine soient plus nombreux que ceux d'Auguste, et bien que
ses généraux l'aient pressé d'aborder la question dans une bataille

212
terrestre, néanmoins (pour citer encore Plutarque) - «Un tel
esclave était à la volonté d'une femme qui, pour la satisfaire,
quoique très supérieure sur terre, mettait toute sa confiance dans
la marine, bien que les navires n'aient pas la moitié de leur
effectif.

Cela amena le grand combat naval d'Actium, qui aboutit à une


victoire complète pour Auguste; et c'est ainsi qu'un roi du nord
rencontra un roi du midi, avec l'effet d'un tourbillon, avec de
nombreux navires. Un accomplissement plus littéral et exact de la
prophétie n'a pas pu être trouvé.

Mais ce n'est pas tout. Pour les archives de Plutarch, après le


désastre d'Actium, l'infanterie d'Antoine l'a abandonné, de sorte
que l'infanterie n'a pas été engagée pendant toute la guerre.

"Mais," dit Farquharson, "quand Antoine est arrivé en Égypte, et


s'est efforcé de le défendre, pour accomplir la prédiction du
prophète que le roi du nord viendrait avec des chars et des
cavaliers, ainsi que de nombreux navires - il y avait actions avec
cavalerie." Pour Plutarque, «quand César arriva, il campa près de
l'hippodrome (à Alexandrie), après quoi Antoine fit une sortie
rapide, mit en déroute la cavalerie, les repoussa dans leurs
tranchées et retourna dans la ville avec la complaisance d'un
vainqueur. C'est la conduite de leurs flottes et de leur cavalerie
qui a scellé le sort d'Antoine et de Cléopâtre, et les a laissés sans
ressources dans leur dernière retraite.

"LES PAYS ET LA TERRE GLORIEUSE"

Le cours poursuivi par Auguste après son triomphe sur Antoine et


Cléopâtre suit le plus littéralement les prédictions de la prophétie.
Car il entra dans les pays, déborda et passa au-dessus d'eux,
213
s'emparant de régions d'Afrique, de Haute-Cilicie, de Paphlagonie,
de Thrace, de Pontus, de Galatie et d'autres provinces d'Illyrie à
l'Arménie. De plus "il entra aussi dans le pays glorieux", c'est-à-
dire la terre de Judée, qui a déjà été désignée (Da 11:16) "la terre
glorieuse". Auguste choisit d'envahir l'Égypte par la Palestine.
Hérode, qui avait déjà fait preuve d'une grande prudence et d'une
grande prévoyance en se soumettant à Auguste et avec une
diplomatie si habile qu'il fut accepté, lui apporta beaucoup d'aide.
Joseph dit: «César partit pour l'Égypte à travers la Syrie quand
Hérode le reçut avec des divertissements royaux et riches, et puis
il chevaucha d'abord avec César, alors qu'il passait en revue son
armée à propos de Ptolémaïs, et le régala de tous ses amis. le reste
de son armée, ce qui était nécessaire pour se réjouir alors"
(Guerres I, 20, 3).

ÉDOM, MOAB et AMMON

La référence dans le verset 41 aux pays d'Édom, Moab et Ammon


devrait suffire, sans plus, pour montrer que nous devons
rechercher l'accomplissement de cette partie de la prophétie dans
les temps bibliques. Ces noms avaient une signification
géographique pour Daniel et pour d'autres de son temps, qui
comprendraient par eux les peuples mêlés des terres adjacentes à
la Judée à l'est et au sud. Maintenant, il est écrit dans l'histoire
que ces pays ont échappé, d'une manière remarquable, à la main
d'Auguste, en contraste avec ce que dit le verset suivant
concernant l'Égypte: «Et le pays d'Égypte n'échappera pas» (Da 11:
42).

Auguste a envoyé une expédition dans les pays mentionnés sous


Aelius Gallus, dans lequel il a été rejoint par cinq cents des gardes
d'Hérode (Josephus, Ant. XV 9, 3). Dean Prideaux, le

214
commentateur bien connu, se réfère à cette expédition et à son
échec, citant Pline, Strabon et Dio Cassius (Prideaux
'Connections, volume II, p. 605 et suiv.). L'histoire universelle,
dans une note ajoutée à leur compte de l'expédition, dit: "Le
mauvais succès qui a assisté à Aelius dans cette expédition
dissuada lui et d'autres de toutes autres tentatives sur ce pays"
(Ancient Universal History, vol XIII, p. 498).

LES TRÉSORS DE L'ÉGYPTE

La prophétie fait une référence spéciale aux vastes trésors de


l'Égypte, en disant: "Mais il aura pouvoir sur les trésors d'or et
d'argent, et sur toutes les choses précieuses de l'Égypte" (Da
11:43).

Ici encore, il y a des mots qui montrent clairement que


l'accomplissement de cette prophétie doit être recherché au temps
de la grandeur et de la richesse de l'Égypte, et ne se trouve pas
dans l'Égypte sordide et pauvre des temps postérieurs, qui, selon
la parole de prophétie, devait devenir "le plus bas des royaumes",
et ne plus s'élever (Eze 29:15).

Mais au temps d'Hérode et de Marc Antoine, les trésors de


l'Égypte étaient d'une valeur fabuleuse; et ici encore l'histoire
nous fournit un tel accomplissement merveilleux de cet article de
la prophétie que nous ne pouvons que penser que les archives ont
été providentiellement prises en charge. Parlant des trésors de l'or,
de l'argent et des pierres précieuses et des autres objets rares et
coûteux de Cléopâtre, Farquharson dit que "l'histoire du destin de
ses trésors est très singulière, et mérite une référence plus
détaillée."

215
Il montre ainsi comment ce grand trésor avait été accumulé
pendant les siècles des souverains macédoniens d'Égypte (les
Ptolémée), étant tiré du grand commerce des céréales du pays, et
du commerce très lucratif d'Alexandrie "à travers lequel passaient
les pierres précieuses, des perles, des épices, et d'autres produits
et marchandises riches de l'Inde, qui depuis les premiers âges ont
été en grande demande dans la partie occidentale du monde."

Poursuivant son récit Farquharson dit: "Auguste César était très


désireux d'obtenir les trésors du souverain de cette ville riche,
mais il y avait, dans deux occasions, le plus grand risque qu'ils
devraient échapper à son emprise. Pour après que Cléopâtre a fuie
la bataille d'Actium Plutarque dit qu'elle avait l'intention d'attirer
ses galères au-dessus de l'isthme dans la mer Rouge, et il se
proposait, avec toutes ses richesses et ses forces, de chercher un
pays éloigné.

Ce plan a été abandonné; mais-- «Lorsque César, par la suite,


s'approcha de Judée, prit Péluse et entra en Égypte, le même
auteur dit: «Cléopâtre avait élevé près du temple d'Isis des
monuments d'une grandeur et d'une magnificence
extraordinaires, à qui elle enlevait son trésor: or, argent,
émeraudes Perles, ébène, ivoire et cannelle. * * * César était
inquiète de cette immense richesse, de peur de mettre le feu à
l'ensemble, et de lui envoyer continuellement des messagers avec
des assurances de traitement généreux et honorable, tandis qu'en
attendant il a hâté la ville avec son armée. * * * Sa personne et les
trésors dans le monument ont ensuite été garantis par un
stratagème, comme relaté par Plutarque, et ainsi un roi du nord
avait le pouvoir sur les trésors d'or et d'argent, et sur toutes les
choses précieuses de l'Égypte."

216
LES LIBYENS ET LES ÉTHIOPIENS

La prophétie dit aussi au sujet de ce roi victorieux, "et les Libyens


et les Éthiopiens seront à ses pas" (Da 11:43). Commentant ces
mots, Farquharson dit: «La conquête de l'Égypte et de la Libye
maritime a ouvert la Libye intérieure et l'Éthiopie aux marches,
c'est-à-dire, comme nous pouvons l'interpréter, aux incursions
d'Auguste César et de ses officiers, dont ils ont bientôt profité.

Et cet auteur continue à montrer la conquête des pays nommés


dans la prophétie, par Cornelius Balbus, ce qui était considéré
comme une si grande réussite que Balbus, quoique non romain,
fut, contrairement à tout précédent, un triomphe. Ainsi, alors
qu'Auguste n'a pas lui-même soumis ces pays, ils étaient «à ses
pas», comme le dit la prophétie, au moment où il quitta l'Afrique et
retourna à Rome.

Ainsi l'histoire ancienne, qui a été conservée jusqu'à nos jours,


nous montre une série d'événements de la plus haute importance
dans la formation du cours des affaires humaines, événements qui
correspondent avec une exactitude merveilleuse, et juste dans la
bonne séquence, aux divers détails de la prophétie, toute la série
ayant eu lieu précisément à l'époque où nous devrions les
chercher, si nous prenons la prophétie pour ce qu'elle semble être,
à savoir, un récit prophétique continu. Si alors ce n'est pas un
accomplissement, il n'y a rien qui puisse être reconnu avec
certitude comme l'accomplissement d'une prophétie inspirée.

NOUVELLES DE L'EST ET DU NORD

Nous arrivons maintenant aux deux derniers versets du chapitre


11, qui se lisent ainsi: "Mais des nouvelles de l'orient et du nord le
troubleront, et il sortira avec une grande fureur pour détruire, et il
217
en fera disparaître plusieurs, et il plantera les tentes de son palais
entre les mers, dans la gloire de la montagne glorieuse, mais il
viendra à sa fin et personne ne l'aidera" (Da 11:44,45).

Ce n'est pas à première vue apparent qui est l'antécédent du


pronom "il" dans ces versets. Mais si on se concentre sur le texte,
on verra que nous avons ici un retour au qui sont le sujet
principal de cette partie de la prophétie, "le roi" du verset 36, le
cours de la prophétie ayant été détourné dans les versets 40-43
pour le sujet des conquêtes d'Auguste César. Très souvent, en
lisant les prophètes hébreux, nous devons regarder à une distance
considérable en arrière pour trouver l'antécédent d'un pronom.
Comme un exemple de cela, Farquharson cite Bishop Horsley
comme disant, en commentant Ésaïe 18 «A ceux à qui le style
prophétique de l'original n'est pas familier, mais à ceux-là
seulement, je pense, il paraîtra étrange qu'un pronom se rapporte
à un antécédent à si grande distance. Et Farquharson ajoute: "Et
l'exactitude de cette vue de tout le passage est confirmée par la
manière littérale dans laquelle les prédictions dans ce 44ème
verset, et dans le verset restant du chapitre, ont été accomplies
par Hérode."

En effet, nous ne voyons pas comment tout accomplissement


pourrait être plus complet et plus littéral que celui qui nous est
donné dans l'évangile de Matthieu des mots "Mais les nouvelles de
l'Orient le troubleront". Car il est écrit que "Quand Jésus naquit à
Bethlehem de Judée, au temps du roi Hérode, voici, des sages qui
venaient de l'Orient à Jérusalem, vinrent, disant: Où est celui qui
est né roi des Juifs? Ils ont vu son étoile dans l'Orient, et ils sont
venu pour l'adorer ... Quand Hérode entendit ces choses, il fut
troublé et tout Jérusalem avec lui" (Mt 2:1-3). Donc, nous avons
ici la prophétie exacte, à savoir, "des nouvelles de l'Est" qui "l'ont
troublé".

218
Rien n'était si bien calculé pour «troubler» Hérode que des
rapports que quelqu'un aspirait à son trône. Dans ce cas, il est
parmi les plus familiers de tous les faits qu'Hérode, étant mis à
néant par les hommes sages, de qui il a cherché à apprendre
l'identité du bébé nouveau-né, "était dépassé, et envoya au-
devant, et a tué tous les enfants qui étaient à Bethlehem, et dans
toutes ses côtes, à partir de deux ans et moins» (Mt 2:16; Apoc
12:4). Ainsi, nous avons un accord presque verbal avec les paroles
de la prophétie, "il ira FORT, avec GRANDE FURIE, pour détruire
et entièrement pour éloigner BEAUCOUP."

À peu près à la même époque, c'est-à-dire dans les dernières


années de la vie d'Hérode, des «nouvelles du nord» sont aussi
venues «troubler» ce monarque qui se tourmente lui-même. Pour
Antipater, son fils aîné (un personnage méprisable), puis à Rome
(qui était devenu le centre de ce qui est indéfiniment appelé dans
cette prophétie "le nord") a conspiré pour avoir des lettres écrites à
son père donnant des informations que deux autres de ses fils,
qu'ils se proposaient d'être ses successeurs, avaient calomnié leur
père à César. Cela amena Hérode à éclater de nouveau avec une
«fureur» intense contre ses propres fils, et leurs prétendus
complices, tels qu'ils étaient rapportés par Josèphe de façon
approfondie (Ant. XVII 4-7, Guerres 1: 30-33).

En ce qui concerne ces événements extraordinaires, Farquharson


cite un passage (que nous donnons ci-dessous) de l'Histoire
universelle antique, disant qu'il le fait d'autant plus facilement
que les auteurs du passage n'avaient aucune pensée d'enregistrer
un accomplissement de la prophétie. Ils disent: "Le lecteur peut se
rappeler que nous avons quitté Hérode dans l'état le plus distrait
que l'on puisse imaginer, sa conscience piquée du chagrin le plus
vif du meurtre de sa bien-aimée et vertueuse Mariamne et de ses
deux fils, sa vie et sa couronne imminentes en danger d'Antipater
rebelle et de Pheroras ingrat, son règne souillé de fleuves de sang
219
innocent, ses derniers jours aigris par les intrigues traîtresses
d'une sœur, sa personne et sa famille haïes par toute la nation
juive, et enfin, sa couronne et toutes ses gloires à la veille d'être
obscurcie par la naissance d'un Enfant miraculeux, qui est
proclamé par le ciel et la terre comme le Messie promis et attendu
depuis longtemps et Sauveur du monde. A toutes ces plaies, nous
devons ajouter quelques intelligences fraîches qui sont venues
tombant sur ce monarque misérable; et qui, en l'assurant encore
plus, non seulement des desseins trahissant de l'Antipater contre
nature, mais encore des griefs amers que ses deux autres fils,
alors à la cour de Rome, avaient portés contre eux tous deux, le
rendaient plus que jamais misérable. (Histoire universelle, volume
X., pages 492, 493).

La «grande fureur» d'Hérode (pour employer les mots de la


prophétie) ne se limitait pas aux enfants de Bethléem et aux
membres de sa propre famille. Car, dit Josèphe, «ce fut aussi
pendant les paroxysmes de fureur que, presque à peu près au
même moment, il brûla Matthias et quarante jeunes hommes
vivants, qui avaient renversé l'image dorée de l'aigle romain qu'il
avait placé à la porte du temple "(Ant XVII, 7). En outre, Josèphe
rapporte l'action caractéristique suivante d'Hérode: Il revint à
Jéricho, où il devint si colérique, que cela l'amena à tout faire
comme un fou, et, quoiqu'il fût près de la mort, il conçut les
mauvais desseins suivants: il commanda à tous les principaux de
tout le monde. On lui appela une nation juive, et il y en eut un
grand nombre, parce que la mort était la peine de ceux qui
méprisaient les épîtres qu'on leur envoyait, et maintenant le roi
était furieux contre eux. Quand ils furent arrivés, il leur ordonna
de se taire dans l'hippodrome, et il envoya chercher sa sœur
Salomé et son mari Alexas, et leur parla ainsi: «Je mourrai dans
un peu de temps, si grand sont mes douleurs; * * * mais ce qui me
trouble principalement, c'est que je mourrai sans être pleuré et

220
sans le deuil que les hommes attendent d'un roi. Pour assurer que
la nation soit plongée dans le deuil, il laissa un ordre que,
immédiatement après sa propre mort, tous les chefs des Juifs,
qu'il avait confinés dans l'hippodrome, fussent tués. Cet ordre n'a
cependant pas été exécuté.

SON PALAIS ET SA FIN

Nous avons déjà signalé qu'Hérode a placé ses demeures royales


«dans la glorieuse montagne sacrée», ayant deux palais à
Jérusalem, l'un dans le temple et l'autre dans la ville haute. Ils
étaient donc «entre les mers», c'est-à-dire la Méditerranée et la mer
morte.

La dernière parole de la prophétie à son sujet est: "Mais il viendra


à sa fin, et personne ne l'aidera". Sur ce point, nous ne pouvons
pas faire mieux que de citer le commentaire de Farquharson:
"Cette partie de la prédiction implique évidemment que, dans ses
dernières heures, le roi demanderait une délivrance ou un remède
contre une maladie ou une maladie quelconque, mais n'en
recevrait pas, et à quel point cela s'est-il accompli à la fin d'Hérode
le Grand! Nous a conservé peu de ces comptes circonstanciels des
derniers jours d'hommes remarquables, que celui que nous a
transmis Josèphe, mais nous le trouvons trop long pour être
inséré ici: il présente l'image la plus effrayante que l'on puisse
trouver nulle part d'un pécheur impénitent, qui, ayant chassé de
son cœur toute crainte de Dieu et tout sentiment de responsabilité
envers lui, avait également perdu tout sens du devoir envers
l'homme, et après avoir commis d'innombrables crimes et
cruautés - dans lequel il n'a pas épargné ces convives avec lui par
les liens les plus chers et les plus tendres, plus que d'autres - fut
enfin saisi dans sa vieillesse d'une maladie douloureuse et

221
répugnante; et les souffrances de la même, et de la peur de la
culpabilité, continuèrent cependant jusqu'à la dernière heure
dans un cours d'extrême méchanceté, ne cherchant aucun
remède à ses mauvaises passions, épuisant toutes les ressources
de l'habileté du médecin à atténuer sa détrempe corporelle pour
allonger sa vie misérable. Nous nous référons à Joseph Flavius
pour un compte des remèdes et des expédients auxquels il a eu
recours sur l'avis de ses médecins; qui n'ont pas réussi à soulager
ou à arrêter la maladie qui l'a coupé pendant qu'il méditait de
nouveaux crimes de cruauté incomparable: "ne cherchant aucun
remède à ses mauvaises passions, mais épuisant toutes les
ressources de l'habileté du médecin pour atténuer sa maladie
corporelle et prolonger sa misérable vie.

Ainsi il est venu à sa fin, et personne ne l'a aidé. Il mourut en


proie à d'horribles maladies et à d'horribles remords, à peine cinq
jours après avoir ordonné l'exécution de son fils aîné. Nous avons
jugé l'importance suffisante pour donner à l'explication de cette
partie du chapitre (versets 36 à 45) un examen minutieux et
détaillé. Car nous sommes convaincus que la théorie d'une
"pause" après le verset 34 (ou 35), impliquant le transfert corporel
de tout le reste de la prophétie (y compris la partie contenue dans
le chapitre 12) à un jour futur, dérange toute cette partie de la
Parole prophétique qu'il est important pour nous de "comprendre"
à l'heure actuelle. Inversement, notre croyance est que, avec ce
passage important correctement réglé, d'autres choses, qui ont été
impliqués dans l'obscurité générale occasionnée par la théorie de
la prétendue «rupture», sera éclairci. En effet, nous n'aurons pas à
aller très loin pour en trouver la preuve pratique.

Et maintenant que nous avons passé en revue les évidences qui


pointent vers Hérode le Grand comme le «roi» prédit dans ce
passage, notre émerveillement est que tout étudiant attentif de la
prophétie aurait pu manquer une marque aussi claire. Car le
222
passage annonce que, à un moment précis de l'histoire juive,
précisément à la fin de l'ère Asmonéenne, il se lèverait (ce qui
n'avait pas été en Israël depuis près de cinq cents ans) un «roi»; et
le caractère et les actions de ce roi (qui sont d'un genre très
inhabituel) sont prédits dans des mots forts et clairs. En parfait
accord avec cela, comme cela est parfaitement consigné dans la
Bible et dans l'histoire profane, il se trouve que, précisément au
point indiqué, survint celui qui devint «roi» du peuple de Daniel,
lequel roi avait précisément le caractère, et a fait précisément les
choses que la prophétie avait prédit de lui.

Notons qu'au verset 35 nous arrivons à la fin de l'ère


Asmonéenne, comme presque tous les commentateurs l'ont
clairement perçu. Mais l'histoire de la nation juive renouvelée ne
s'est pas arrêtée là, et la prophétie ne s'arrête pas là. Quel était le
prochain? Dans l'histoire du peuple juif, l'étape suivante et
dernière fut occupée par un roi dont le caractère était des plus
détestables, et dont les actes étaient parmi les plus atroces, de
ceux qui ont été rapportés dans les annales de la race humaine, il
est d'ailleurs le seul «roi» de la nation juive pendant toute cette
longue période de plus de 500 ans. En accord parfait avec cela,
nous trouvons que la section suivante de la prophétie, qui est
aussi la dernière, est occupée par une description du caractère et
des actes de celui qui est simplement désigné comme "le roi". En
outre, en comparant les enregistrements de l'histoire avec les
déclarations détaillées de la prophétie, nous trouvons une réponse
dans chaque particulier. Nous ne saurions pas où chercher un
accomplissement plus complet et plus littéral de la prophétie.

Encore une fois, nous soulignons que, compte tenu de la nature et


du but de cette prophétie, comme divinement annoncé dans le
chapitre 10:14, (Da 10:14) et comme manifesté dans les versets 1
à 35 du chapitre 11, (Da 11:1-35) il est tout simplement
impossible que "Hérode le roi" ne puisse y avoir une place et une
223
place prépondérante. Et même ainsi, nous le trouvons là, juste au
bon endroit, et décrit avec autant de détails et d'exactitude qu'il
est plus facile de l'identifier, quand nous avons les faits de
l'histoire devant nous, que d'identifier l'un des autres personnages
notables à qui la prophétie se réfère.

Il semblerait que, à propos de cette matière extrêmement claire,


certains enseignants sains et capables aient été induits en erreur
en acceptant l'idée d'une prétendue «rupture» dans la prophétie
précédente des Soixante-dix Semaines, à laquelle (comme nous
l'avons souligné) du chapitre 11 et 12 est un supplément. Cela a
permis de conjecturer une «pause» similaire au chapitre 11 quand
ils sont arrivés à un personnage que, n'ayant pas en vue les
annales de l'histoire sacrée et profane, ils ont échoué à s'identifier.
Nous sommes convaincus, cependant, qu'aucune personne
impartiale, après avoir considéré ce que nous avons présenté ci-
dessus, ne doutera que "le roi" dont le portrait est donné dans ce
passage est Hérode le Grand.

224
CHAPITRE X

MICHAEL LE GRAND PRINCE. LE TEMPS DE DÉTRESSE.

BEAUCOUP SE RÉVEILLERONS. BEAUCOUP COURRONT ÇA


ET LÀ. CONNAISSANCES ACCRUES

Combien de temps?

Les quatre premiers versets de Daniel 12 ne devraient pas être


déconnectés du chapitre 11, car ils sont une partie intégrante de
la prophétie, il n'y a pas de rupture du tout à l'endroit où la
division du chapitre a été faite. Ces versets conclusifs de la
prophétie se lisent comme suit: «Et en ce temps-là, Michaël se
lèvera, le grand prince qui se tient pour les enfants de ton peuple,
et il y aura un temps de détresse tel qu'il n'y en a jamais eu,
puisqu'il y avait une nation jusqu'à ce moment-là, les gens seront
délivrés, chacun qui sera trouvé écrit dans le livre.

«Et beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se


réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte
et le mépris éternel, et ceux qui sont sages (parce qu'ils seront
sages) brilleront comme la splendeur du firmament Et toi, ô
Daniel, tais-toi les paroles et scelle le livre, jusqu'au temps de la
fin, et beaucoup de gens courront çà et là, et la connaissance sera
augmenté."

Ce sont les derniers mots de la longue prophétie, et ils l'amènent à


un point culminant approprié. Ils disent ce qui va se passer " à ce
moment-là », soulignant ceci par la répétition Cette expression
relie directement le passage au verset 40 du chapitre précédent,
où se trouvent les mots «au moment de la fin». Les mêmes mots
sont répétés au verset 4 du chapitre 12, cité plus haut. Il n'y a
donc pas lieu de douter que les événements annoncés ici aient eu
lieu au tout dernier stade des "derniers jours" de l'histoire juive,
225
d'autant plus que le verset 7 dit que lorsque le pouvoir du peuple
saint devrait être dispersé, alors toutes ces choses devraient être
finies, confinant absolument l'accomplissement de toute la
prophétie à la période antérieure à la capture de Jérusalem par
Titus. Nous demandons spécialement attention au grand serment
enregistré dans ce verset, et nous espérons que nos lecteurs ne
manqueront pas la signification de celui-ci.

Quatre choses sont spécifiées dans le passage cité en dernier lieu.


Elles sont:

Premièrement. Le lever de Michael, le grand prince qui représente


les enfants du peuple de Daniel.

Deuxièmement. Un temps de trouble tel qu'il ne l'a jamais été, à


quel moment ceux trouvés dans le livre devaient s'échapper.

Troisièmement. Beaucoup s'éveilleront de la poussière de la terre,


d'autres à la vie éternelle, et d'autres à la honte et au mépris
éternel, dans lesquels une grande promesse est faite à ceux qui
sont sages et qui rendent beaucoup à la justice.

Quatrièmement. Beaucoup courront ça et là, et la connaissance


augmentera.

MICHAEL LE PRINCE

Beaucoup d'exposants capables et sages soutiennent que Michael


est l'un des noms du Seigneur Jésus-Christ, et par conséquent
que cette partie de la prophétie a été accomplie par Son premier
avènement. Mais les raisons qui ont été avancées à l'appui de ce
point de vue ne nous semblent pas suffisantes pour l'établir. Cette
prophétie fait plusieurs références aux grands êtres angéliques,
qui sont profondément intéressants. Il apparaît ainsi que les
226
destinées nationales sont en quelque sorte présidées et façonnées
par de puissants anges; et que Michael est spécialement chargé de
prendre soin des intérêts du peuple de Dieu. Toutefois il faut
considérer le fait que le nom Michael signifie littéralement «présence
de Dieu», indiquant qu'il s'agit ici d'une émanation de Dieu comme
Souverain Chef. Or Michael est considéré comme un archange,
terme qui signifie «Chef des anges», et puisque le Seigneur Jésus est
Dieu et Chef, la Présence de Dieu manifesté dans la chair, il est
évident que le nom Michael puisse lui être attribué justement.

Jude parle de "Michael l'archange" comme faisant face au diable


au sujet du corps de Moïse (Jude 9); et dans (Apoc 12:7), Michael
est de nouveau vu en conflit avec le diable. Paul mentionne
l'archange (sans le nommer) comme ayant trait à la résurrection
des saints (1Th 4:16).

Dans Daniel il y a trois références à Michael, toutes dans cette


prophétie donnée par l'ange qui est apparu à Daniel sur les rives
du Tigre. La première référence est dans (Da 10:13), où l'ange dit
que le prince du royaume de Perse lui avait résisté (néanmoins le
contexte du v.13 nous indique que c'est à Daniel que le prince de
Perse a résisté), mais Michael, l'un des principaux princes, est
venu à son aide. Dans le même chapitre (Da 10:20,21), il est dit:
"Et maintenant je retournerai combattre le prince de Perse, et
quand je serai parti, voici, le prince de Grecia viendra ... Et il n'y a
personne qui soit avec moi dans ces choses, mais Michael, votre
prince."

De ces mots il apparaît que les destinées politiques des grandes


nations païennes de la terre sont présidées par des êtres
puissants, car ils sont des rebelles contre l'autorité de Dieu, de
puissants potentats dans le royaume de Satan. Aucun de ces
êtres angéliques ne représente Dieu "dans ces choses" - c'est-à-
dire, les affaires du monde - sauf Michael, l'archange qui est lui-
227
même la présence de Dieu. Ceci est en accord avec les paroles du
Seigneur Jésus qui parle du diable comme "le prince de ce monde"
(Jn 14:30 , etc.).

Commentant Daniel 10:20,21, le Dr Taylor dit: "Puis, reprenant


son ancien thème, le révélateur céleste indiqua qu'il devait
retourner se battre avec l'ange maléfique de Perse, et que pendant
qu'il partait pour (ou continuer) ce conflit, le prince de Grecia
viendrait, et une nouvelle bataille commencerait avec lui, dans
laquelle le représentant du peuple de Dieu serait laissé à ses
propres ressources, avec la seule exception de l'aide de Michael.

"Cette description des conflits dans le monde des esprits entre les
anges rivaux préfigure l'opposition rencontrée par Zorobabel,
Esdras, Néhémie et leurs compatriotes sous les règnes des rois
perses Darius Hystaspe, Xerxès et Artaxerxès, et aussi celle qui,
plus tard, les descendants des restaurateurs de Jérusalem se sont
rencontrés aux mains des représentants syriens de l'Empire grec,
préparant ainsi le chemin pour les déclarations littérales qui
suivent (au onzième chapitre) et desquelles nous apprenons que le
royaume Perse dura. L'inimitié de la puissance mondiale envers le
peuple de Dieu serait en grande partie contenue, et les monarques
leur seraient soit positivement favorables, soit du moins
indisposés à leur nuire, mais avec l'Empire grec, en particulier
dans quatre divisions dans lesquelles il devait être brisé, un cours
différent serait poursuivi, et les descendants d'Israël en seraient
réduits, pour une saison, aux extrémités les plus terribles.

Il n'y a aucune révélation de la part précise prise par Michael, le


grand prince, dans les affaires du peuple de Dieu dans les jours
critiques auxquels se rapporte cette partie de la prophétie, c'est-à-
dire le commencement des temps du Nouveau Testament; car
Michael n'est pas mentionné nommément dans les Évangiles ou
les Actes. Mais c'était un temps d'activité angélique manifeste; et
228
nous pouvons être sûrs que Michael a joué un rôle prépondérant
dans les événements liés à la venue du Christ dans le monde. De
plus, nous lisons que "l'ange du Seigneur" est apparu plusieurs
fois à Joseph; que «l'ange du Seigneur» vint vers les bergers dans
la plaine de Bethléem, annonçant la naissance du Sauveur; que
"l'ange du Seigneur" ouvrit les portes de la prison, libérant les
apôtres (Ac 5: 9), et de nouveau libéra Pierre de la prison, dans
laquelle il avait été jeté par Hérode Agrippa I (Ac 12: 7); que le
même "ange du Seigneur" frappa ce roi sur son trône quand, lors
d'une grande occasion publique, il ne donna pas gloire à Dieu (Ac
12:23); et le même ange est venu à Paul au moment du grand
naufrage avec le message de délivrance de Dieu (Ac 27:23). Si cet
"ange du Seigneur" était Michael, alors nous avons de nombreux
exemples de sa "position élevée", en faveur du peuple de Dieu "à
ce moment-là". Mais surtout à la grande crise du danger - le siège
de Jérusalem par les armées romaines, qui a été particulièrement
et définitivement révélé à Daniel - serait-il nécessaire
d'intervention par ces êtres célestes qui "excellent dans la force",
et sans doute Michael alors "s'est levé" pour la délivrance du
peuple de Daniel, même au nom de "tous ceux qui ont été trouvés
écrits dans le livre".

Il faut dire, à ce propos, que l'expression «écrit dans le livre» était


connue depuis l'époque de Moïse (Ex 32:32) comme une
description figurative de ceux que le Seigneur reconnaît comme
siens.

UN TEMPS DE DÉTRESSE TELLE QUE JAMAIS

La prédiction d'un «temps de détresse tel qu'il n'y en a jamais eu


depuis qu'il y avait une nation jusque dans le même temps», est la
dernière chose dans la chaîne des événements nationaux révélée

229
dans cette prophétie; et en parfait accord avec elle est le fait bien
connu que la nation juive a pris fin avec un temps de tribulation,
de détresse et de souffrances, d'une sévérité au-delà de tout ce qui
a jamais été entendu depuis le commencement du monde (voir
Deutéronome 28). De cette période de tribulation sans précédent,
Joseph Flavius dit, dans l'introduction de ses guerres des Juifs: -
«Il arriva que notre ville de Jérusalem était parvenue à un degré de
félicité plus élevé qu'aucune autre ville sous le gouvernement
romain, et pourtant elle tomba de nouveau dans le malheur des
calamités: il me semble donc que les malheurs de tous les
hommes, depuis le commencement du monde, s'ils sont comparés
à ceux des Juifs, ils ne sont pas si considérables qu'ils l'étaient.

Les souffrances des Juifs avaient cette caractéristique particulière,


à savoir, qu'ils étaient la plupart du temps infligés à eux-mêmes
par les factions belligérantes dans la ville, au sujet de qui Joseph
dit dans un autre endroit: "Il est impossible d'aller distinctement
sur chaque cas d'iniquité de ces hommes, je vais donc dire tout de
suite brièvement ceci: qu'aucune autre ville n'a jamais souffert de
telles misères, et aucun âge n'a jamais engendré une génération
plus féconde en la méchanceté que cela était, depuis le
commencement du monde» (Wars V. 10:5).

Cette «grande tribulation» est communément dans notre jour


assignée à l'avenir; et ce point de vue a été tenu par l'auteur
actuel lui-même jusqu'à ce qu'il ait fait une étude personnelle de
la question. Nos observations sur ce point, cependant,
appartiennent à la deuxième division de notre sujet, la prophétie
du Seigneur sur le mont. Olivet (Mt 24), donc nous dirons
seulement à l'heure actuelle que si concluante à notre esprit est la
preuve que la "grande tribulation" de Matthieu 24:21 était le siège
de Jérusalem alors en préparation, que nous sommes tenus de
croire que les enseignants qui la relèguent à l'avenir n'ont jamais
examiné et pesé les preuves.
230
M. Farquharson sur ce point dit ce qui suit: «Notre Sauveur se
référait certainement aux tribulations qui accompagnaient la
terrible destruction de Jérusalem et la dispersion du peuple juif
par les armes romaines sous Titus; et quand nous comprenons le
temps de trouble de Daniel comme appartenant aux mêmes
événements,. . . alors toute sa prophétie dans ce douzième
chapitre peut être facilement démontrée avoir reçu un signal et un
accomplissement complet dans l'avènement du Christ, dans la
délivrance opérée par Lui... dans l'éveil des hommes de la mort du
péché... la prophétie elle-même ne se comprend pas jusqu'à ce
qu'elle soit expliquée par le Christ (et alors non comprise par les
Juifs non croyants, mais comprise par les convertis chrétiens),
dans l'impénitence et la méchanceté croissantes des Juifs
incrédules, dans les jugements qui leur sont finalement adressés.
la guerre romaine, dans la durée de cette guerre, et dans
l'abattement immédiat des souffrances qui l'entouraient, lorsque
Titus prit possession inopinément des derniers bastions de
Jérusalem.

Dans la dernière phrase de la citation ci-dessus, l'auteur avait à


l'esprit les paroles de Christ «et si ces jours ne devaient pas être
abrégés, aucune chair ne devrait être sauvée» (Mt 24,22),
commenter dans la deuxième partie de notre travail.

BEAUCOUP SE RÉVEILLENT DE LA POUSSIÈRE

Les mots «et beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de


la terre doivent se réveiller», etc. sont généralement considérés
comme se référant à la résurrection corporelle des morts, et c'est
une des raisons pour lesquelles tout le passage est fréquemment
relégué à l'avenir. Mais il n'y a rien de dit ici à propos de la mort
ou de la résurrection. Sauf possiblement des morts qui

231
ressuscitèrent au temps de la mort et de la résurrection de Christ et
qui se montrèrent vivants dans Jérusalem (Mat. 27 :52,53). D'autre
part, il peut être abondamment démontré que les mots «dormir» et
«éveiller» sont des expressions figuratives communes pour la
condition de ceux qui sont d'abord inconscients de la vérité de
Dieu, mais qui sont éveillés par un message de Lui de cette
condition. Ésaïe décrit le peuple d'Israël comme étant sous
l'influence de «l'esprit de sommeil profond» (Ésaïe 29:10); et encore
il dit, "les gens qui marchaient dans les ténèbres ont vu une
grande lumière; ceux qui habitent dans le pays de l'ombre de la
mort la lumière a brillé sur eux" (Ésaïe 9:2), que l'évangéliste
déclare avoir été accomplie par le ministère personnel du Christ
en Israël (Mt 4:14-16). Ésaïe (Ésaïe 60:1) a le sens: «Réveille-toi,
toi qui dors et ressuscites des morts, et Christ te donnera la
lumière» (Éph 5:14) et le Seigneur lui-même a déclaré que l'ère de
cet éveil spirituel était venu, quand Il a dit: "L'heure vient, et
maintenant, quand les morts entendront la voix du Fils de Dieu,
et que ceux qui entendent vivront " (Jean 5:25).). Dans ces deux
derniers passages, la référence est à ceux qui étaient
spirituellement morts, comme tous seraient d'accord.

La nation entière d'Israël a été "réveillée" d'un sommeil de


plusieurs siècles par le ministère de Jean-Baptiste, suivi par celui
du Seigneur lui-même, et enfin par celui des apôtres et des
évangélistes, qui "leur ont prêché l'Évangile avec le Saint-Esprit
envoyé du ciel." On remarquera que la prophétie n'indique pas
que ceux qui sont "éveillés" seront tous sauvés. Au contraire, il dit
que pour certains l'éveil serait "à la vie éternelle", et pour les
autres "à la honte et au mépris éternel". D'accord avec cela est le
fait que les Évangiles ont si clairement exposé que, bien que des
multitudes soient venues au baptême de Jean, et «tous les
hommes méditaient dans son cœur à son sujet» et tandis que des
multitudes suivaient aussi Christ à cause des miracles faits par

232
Lui, et pour les pains et les poissons, le résultat fut qu'Israël fut
divisé en deux classes, ceux qui le "recevaient" et ceux qui "ne le
recevaient pas". Ainsi "il y avait une division à cause de Lui". Ses
propres mots distinguent les deux classes: "Celui qui croit en Lui
n'est pas condamné, mais celui qui ne croit pas est déjà
condamné, parce qu'il n'a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu"
(parce qu'il n'a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu" (parce
qu'il n'a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu" (Jn 3:18). La
première classe s'éveilla à la «vie éternelle» (Jn 3:16), et la seconde
«à la honte et au mépris éternel» (Jn 3:36).

Dans le même sens, l'apôtre Jean écrit: «Cependant, parmi les


chefs, plusieurs crurent aussi en lui, mais à cause des pharisiens,
ils ne le confessèrent pas, de peur qu'ils ne soient expulsés de la
synagogue des hommes, plus que la louange de Dieu" (Jn
12:42,43). Ceux-ci, bien qu'éveillés, ont refusé de rencontrer les
conditions simples du salut du Christ en le confessant (Mt 10:
32); ils se sont donc éveillés à la "honte", comme il l'a dit lui-
même, quand il a dit: "Car quiconque aura honte de moi et de mes
paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra
dans sa gloire et dans ceux de son Père et des saints anges" (Lu
9:26).

Le verset suivant de la prophétie confirme fortement la vue que


nous présentons maintenant; car là nous avons mention de la
récompense de ceux qui «sont sage», et qui «convertissent
beaucoup à la justice». Quelle classe de personnes pourrait-on
dire, sinon ceux qui répandent la vérité de l'Évangile? Il n'y en a
pas d'autres, et jamais d'autres, qui font que leurs semblables
soient «sages» pour le salut, et «qui en détournent beaucoup» du
péché «à la justice». Voyant donc que l'éveil annoncé au verset 2
est étroitement lié à une référence claire à ceux qui prêchent
l'Évangile du Christ, nous avons de bonnes raisons de conclure
que le passage a eu son accomplissement dans cette grande et
233
merveilleuse ère de l'existence nationale juive , "le temps de la fin"
de celle-ci, au cours de laquelle le Christ a été annoncé et
manifesté, a été rejeté et crucifié, a été élevé et glorifié, et
finalement a été prêché à la nation entière dans la puissance du
Saint-Esprit.

La nature de la récompense promise à ceux "qui sont sage" et "qui


en font beaucoup à la justice" aide aussi à illustrer le sens du
passage. Ceux-ci doivent briller comme l'éclat du firmament, et
comme les étoiles pour toujours et à jamais. Cela nous rappelle
que le peuple de Dieu doit faire briller sa lumière devant les
hommes, et qu'ils sont "la lumière du monde". En brandissant la
parole de la vie, ils «brillent comme des lumières dans le monde».
Une fois ils étaient ténèbres, mais maintenant ils sont "lumière
dans le Seigneur"; et leur récompense sera de briller comme les
étoiles pour toujours et à jamais; car comme "une étoile diffère
d'une autre étoile dans la gloire, de même aussi est la résurrection
des morts" (1Co 15:41,42).

BEAUCOUP COURRONT ÇA ET LÀ

Diverses significations ont été assignées aux mots "beaucoup


courront çà et là, et la connaissance sera augmentée." Ces mots
mettent fin à la prophétie; et il n'est pas difficile de voir la
ressemblance qu'ils portent aux dernières paroles du premier
Évangile: «Allez, enseignez (ou faites de toutes les nations) des
disciples». Un autre évangile rapporte leur obéissance à ce
commandement; car il est écrit que "Ils sont sortis et ont prêché
partout, le Seigneur travaillant avec eux" (Mr 16:20).

Le mot «courir» dans Daniel 12:4 n'est pas le mot habituel pour
l'action de courir. La Concordance de Strong dit que cela signifie
avant tout de pousser, donc de voyager ou de circuler. Ce qui aide
234
à fixer le sens, c'est que, dans presque toutes ses occurrences
dans la Bible, il est joint, comme ici, aux mots «va-et-vient» qui
signifient une couverture complète du sol. Ainsi, le prophète dit
au roi Asa: «Les yeux du Seigneur parcourent la terre entière»
(2Ch 16: 9). Jérémie dit: «Courez çà et là dans les rues de
Jérusalem, et voyez maintenant, et sachez, et cherchez», etc. (Jr
5:1); et encore, "Pleurez, et courez çà et là par les haies" (Jer 49:3).
Amos dit: «Ils iront çà et là chercher la parole du Seigneur et ne la
trouveront pas» (Am 8:12), ce qui est juste l'inverse de la Parole du
Seigneur qui les cherche. Zacharie a aussi l'expression: «Ils sont
les yeux du Seigneur, qui parcourent la terre entière» (Zec 4:10),
signifiant sa présence qui discerne tout dans chaque lieu.

Par ces écritures, donc, il semble que les mots que nous
considérons sont les plus appropriés pour décrire cette activité
mondiale en répandant la vérité de l'évangile que le Seigneur a
spécialement pressé sur ses disciples, et à laquelle l'apôtre Paul se
réfère dans les mots, «Comment croiront-ils en celui dont ils n'ont
pas entendu, et comment entendront-ils sans prédicateur, et
comment prêcheront-ils, s'ils ne sont envoyés, comme il est écrit:«
Que leurs pieds annoncent l'Évangile! paix, et apporte la bonne
nouvelle des bonnes choses" (Ro 10:14,15 , citant És 52:7). Le
messager de l'Évangile est souvent considéré comme quelqu'un
qui court, à cause de l'urgence de la nouvelle qu'il porte (Hab
2:2,3).

Et quel était le but, et quel en était le résultat pour les disciples


dans toutes les parties du monde avec l'évangile? C'était
l'augmentation de la connaissance; et certainement, dans une
telle prophétie, c'est la connaissance du vrai Dieu dont on parle
(Jean 17:4; 1Co 15:34; Col 1:10). Le monde se trouvait dans les
ténèbres de l'ignorance. Paul décrit ces temps comme «les temps
d'ignorance», où même les athéniens cultivés ont érigé un autel au
«Dieu inconnu» (Ac 17:23-30); et Dieu lui-même avait dit, même
235
des Juifs, "Mon peuple est détruit par manque de connaissance"
(Os 4:6). Ainsi, nous voyons la relation directe des deux clauses:
«Beaucoup courront çà et là», et «la connaissance sera
augmentée», et les deux sont clairement remplies dans les
activités des premiers prédicateurs de l'Évangile. Spécifions que
selon la Bible ce ministère était réservé strictement aux apôtres et
qu'il n'était pas transmissible.

Sur ce point, M. Farquharson remarque: «La connaissance divine,


que les apôtres et les premiers chrétiens ont parcourue pour
communiquer à toutes les nations, maintient et maintiendra
toujours une supériorité élevée et inapprochable sur toute la
connaissance que l'homme peut découvrir pour lui-même. De
cette manière, la prédiction de Daniel fut littéralement accomplie:
le jour où la source de la vraie connaissance d'en haut attendait
les pas des apôtres du Christ, traversant le monde des nations,
dissipant les ténèbres, le doute et la peur, et diffusant la lumière;
confiance et joie sur toutes les conditions de la vie humaine."

Ainsi compris, les mots «beaucoup courent çà et là, et la


connaissance doit être augmentée», amènent la prophétie à la
conclusion la plus appropriée, et qui est strictement conforme à
son but annoncé, et à sa portée dans son ensemble. Considérer
que ces mots se réfèrent à la multiplication des moyens de
transport rapides, tels que les trains de chemin de fer, les
automobiles, etc., et à la diffusion de l'éducation par les écoles, les
collèges et les livres, sont des élément incongru, presque au point
d'absurdité. Malheureusement les ministres du christianisme
moderne ont dérobés ce ministères «de proclamer l'Évangile» aux
apôtres afin d'ériger leur formes particulières d'un christianisme
sectaire qu'ils nomment honteusement «des églises, assemblées ou
dénominations» qui n'ont aucun rapport avec le christianisme
authentique. Cette forme de christianisme n'est qu'une contrefaçon
d'où se dégage l'odeur de la corruption de nombreuses fausses
236
doctrines qui se réclament toutes être la vérité, lorsqu'il ne s'agit que
de présomptions artificieuses.

COMBIEN DE TEMPS?

Avec le verset 4 du chapitre 12, la longue prophétie, qui s'était


déroulée sans interruption, et sans passer sur un événement
important de l'histoire des «derniers jours» du peuple juif, prend
fin. Mais un incident remarquable suit, et il aide à la
compréhension de cette partie de la prophétie. A ce moment-là,
Daniel regarda et vit deux autres personnes, à côté de celle qui
était vêtue de linge, dont deux se tenaient l'une d'un côté et l'autre
de l'autre côté de la rive de la rivière (le Tigre). Alors l'un de ces
deux hommes posa à l'homme vêtu de lin une question à laquelle
il était évidemment désirable d'accorder une attention particulière.
En outre, la réponse fut donnée par l'homme en lin de la manière
la plus solennelle et la plus impressionnante; car en répondant, il
leva les deux mains au ciel, et jura par Celui qui vit pour toujours.
Cela montre également que nous avons ici une question d'une
importance exceptionnelle. Faisons donc attention à cela.

La question était: "Combien de temps la fin de ces merveilles ?" En


le citant ainsi, nous avons omis les mots «sera-t-il à», que les
traducteurs ont fournis, et qui changent matériellement le sens.
Nous avons vu que l'expression «le temps de la fin» signifie non
pas la fin réelle, mais la période de temps à la toute fin, la
dernière étape de toute l'ère de la vie nationale renouvelée d'Israël.
En d'autres mots, la fin de l'existence d'Israël en tant que nation,
ce qui veut dire qu'elle ne se relèvera jamais de ses ruines.
Évidemment, c'est la durée de ce «temps de détresse» dont parle le
verset 1, et à propos de laquelle le Seigneur lui-même, sur la terre,
était si profondément affligé et attristé, comme nous le

237
montrerons plus particulièrement ci-après. C'est la même période
que celle à laquelle il faisait référence lorsqu'il a dit: "ce sont les
jours de vengeance pour que toutes les choses qui sont écrites
peuvent être remplies» (Lu 21:22), et encore, «Et, si ces jours sont
raccourcies nulle chair ne devrait être sauvés, mais pour l'amour
des élus, ces jours seront abrégés» (Mt 24:22). Alors, c'est à
propos de la durée de ces jours de détresse sans pareille pour
Israël que la question a été posée.

Remarquons donc avec soin la réponse de celui qui était vêtu de


lin, qui était en ces termes: "que ce sera pour un temps, des
temps et une moitié (ou une partie, marg.), Et quand Il aura
accompli pour disperser la puissance du peuple saint, toutes ces
choses seront finies» (v. 7).

Nous avons ici des informations très claires qui, si nous en tenons
compte, nous feront parfaitement comprendre le moment où toute
cette prophétie devait s'accomplir. Pour le messager céleste, en
répondant à la question, a fait savoir d'abord quelle serait la durée
de la période de fermeture de "détresses tel qu'il en n'a jamais
été", et deuxièmement ce qui devait être la fin de toute la série
d'événements, "toutes ces choses, prédit dans toute la prophétie.
Les mots sont clairs et précis. Ils nous disent que le dernier acte
de tous c'était être la dispersion du pouvoir du peuple saint, et
que lorsque Dieu l'aurait accompli, alors «toutes ces choses
seraient finies». Dans le même sens sont les paroles de Christ, qui,
en disant à ses disciples ce que serait la fin de ces "jours de
vengeance", a dit qu'ils seront emmenés captifs dans toutes les
nations" (Lu 21:24).

Cela rend certain que toute la prophétie dite à Daniel par celui qui
était vêtu de lin, y compris le temps de détresse tel qu'il ne l'a
jamais été, et l'éveil de beaucoup de la poussière de la terre,
s'accomplit avant et durant la destruction de Jérusalem. et la
238
dispersion du pouvoir du peuple saint par les Romains en l'an 70.
Il apporte également une aide substantielle à la compréhension du
discours du Seigneur sur le mont des Oliviers, auquel nous
reviendrons bientôt.

UN TEMPS, DES TEMPS ET UNE PARTIE

Mais avant la dispersion du peuple saint - un jugement que Moïse


avait prédit (voir De 28:49-68 , et en particulier les mots, "Et le
Seigneur vous dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité
de la terre même à l'autre, v.64), une certaine période de détresse
extrême, «les jours de vengeance», devait courir. Ceci est donné
par l'ange comme "un temps, des temps et une partie", qui est
compris par presque tous les examinateurs comme étant trois
années complètes et une partie (pas nécessairement la moitié)
d'un quatrième. Mais aucun événement n'a été mentionné à partir
duquel cette ère de trois ans et une fraction devait courir. Alors
Daniel dit: "J'ai entendu, mais je n'ai pas compris;" et donc il
demande, "Quelle sera la fin de ces choses? (Da 12:6)

En répondant à cette question, celui qui était vêtu de linge


donnait des renseignements supplémentaires à ceux demandés;
mais nous remarquerons d'abord ce qu'il a dit en réponse directe
à la question de Daniel. Cela se trouve dans les versets 11, 12,
(Da 12:11,12) où nous lisons: "Et à partir du moment où le
sacrifice quotidien sera enlevé, et l'abomination qui fait désolée
mis en place, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours.
Heureux celui qui attend (c'est-à-dire qui survit ou qui dure) et
qui arrive aux mille trois cent cinq et trente jours .

Il est à noter que les deux mesures de temps ici données, 1290
jours et 1335 jours, se situent tous deux dans la période de trois
ans et une partie, donnée au verset 7, comme mesure complète du
239
temps de la fin. Cela tend encore à confirmer l'opinion selon
laquelle «une époque, des temps et une partie» signifient trois
tours complets des fêtes annuelles des Juifs, et une partie d'une
quatrième.

On verra plus loin de cette réponse que la question de Daniel se


rapportait à la toute dernière époque de l'histoire juive; car c'est
dans cette toute dernière étape de leur existence nationale que le
sacrifice quotidien a cessé, ce qui a été considéré par eux (quand il
s'est produit au temps du siège de Jérusalem, comme nous le
montrerons plus tard) comme le signe avant-coureur de une
terrible calamité.

LA PRISE DU SACRIFICE QUOTIDIEN

Nous prenons la lecture marginale (qui est la plus littérale) comme


donnant le sens, les mots de la marge étant «et pour établir
l'abomination», etc. Cette lecture ferait des 1290 jours la mesure
du temps entre les deux événements spécifiés. Mais nous avons
récemment vu une interprétation, basée sur le texte de l'AV, qui
fait l'enlèvement du sacrifice quotidien, et la mise en place de
l'abomination qui fait des événements désolés, simultanés, tous
deux régis par la préposition "de". Mais cela laisse évidemment le
verset sans signification; car il donne une mesure du temps à
partir de deux événements spécifiés, sans préciser ce que cette
mesure nous apporte.

Le «sacrifice quotidien» était le sacrifice d'un agneau tous les


matins et tous les soirs. Cela devait être maintenu par les enfants
d'Israël à travers toutes leurs générations, et une promesse
spéciale a été faite à condition que cette offrande soit continuée
(Ex 29:38-45). (Il faut préciser que la cause du sacrifice et de

240
l'oblation qui à cesser, comme prédit dans Daniel 9:27, est une
chose très différente.)

Maintenant, comme fait historique, le sacrifice quotidien a été


enlevé pendant le siège de Jérusalem; et cela fut considéré par les
Juifs comme un événement d'une telle importance, et un tel
présage d'un désastre imminent, que Josèphe Flavius a enregistré
la date même de sa survenue, en disant: "Et maintenant Titus
donna l'ordre à ses soldats qui étaient avec lui de creuser les
fondations de la tour d'Antonia, et de faire un passage prêt pour
son armée à monter, pendant que lui-même lui avait rapporté
Joseph, car il avait été informé que, ce même jour, qui était le dix-
septième jour de Panemus, le sacrifice appelé «le sacrifice
quotidien» avait échoué, et n'avait pas été offert à Dieu faute
d'hommes pour l'offrir, et que le peuple en était gravement
troublé." (Guerres, VI 2.1).

L'armée romaine, qui, en comparaison des paroles du Seigneur


dans (Mt 24:15,16; Lu 21:20,21), est clairement considérée
comme «l'abomination qui rend désolée», entourait Jérusalem
avant l'échec du sacrifice quotidien; alors qu'il pourrait sembler
d'après le libellé de la prophétie que ces événements se sont
produits dans l'ordre inverse. Mais M. Farquharson montre que «il
n'y a rien dans les verbes de la phrase pour indiquer lequel des
événements doit précéder l'autre, l'intervalle de temps entre eux
seulement est exprimé».

La première approche des armées romaines sous Cestius est


décrite par Joseph Flavius dans son livre de Guerres, II 17, 10.
C'était dans le mois correspondant à notre Novembre 66, AD 66.
L'enlèvement du sacrifice quotidien était dans le mois Panemus,
correspondant à l'hébreu Tammuz, et notre juillet, AD 70
(Hartwell Horne's Chronological Table). Ainsi, la mesure du temps

241
entre les deux événements était de trois ans et une partie d'un
quart .

Mais plus que cela: la mesure 1290 jours est exactement 43


grands mois (30 jours chacun, selon la méthode hébraïque de
calcul), et dans la mesure où leur pratique était de compter par
semaines, mois et années même l'accomplissement de cette partie
de la prophétie se voit dans le fait que ce n'est que 43 mois égaux
entre les deux événements, ignorant les parties des deux mois où
les événements se sont déroulés.

Au verset 12 ceux qui sont prononcés "bénis", ou heureux, qui


survivent à une autre période de 45 jours, arrivent ainsi aux 1335
jours. En correspondance avec ceci est le fait enregistré que,
environ un mois et demi après le sacrifice quotidien a échoué, le
siège a été terminé par Titus d'obtenir la possession soudaine et
inattendue de la ville supérieure, le dernier bastion des assiégés.
Cette dernière action a eu lieu, selon Joseph, le septième jour du
mois hébreu Elul, répondant à notre Septembre; de sorte que la
durée du siège après l'échec du sacrifice quotidien était d'environ
un mois et demi (Wars, VI 8, 4, 5).

Que ces jours aient été «raccourcis» (comme le Seigneur l'avait


promis) par quelque intervention divine, cela est indiqué par la
manière abrupte et inattendue dont est tombée la dernière
forteresse. Joseph raconte comment les "tyrans" (la faction
dominante dans la ville) se privaient maintenant entièrement de la
sécurité qu'ils avaient de leur propre pouvoir, et descendaient de
ces tours mêmes d'eux-mêmes, où ils n'auraient jamais pu être
pris de force. * * * Ils ont quitté ces tours d'eux-mêmes, ou plutôt
ils ont été éjectés d'eux par Dieu lui-même. * * * Les Romains,
quand ils étaient arrivés sur le dernier mur sans effusion de sang,
pouvaient difficilement croire ce qu'ils trouvaient être vrai "(ibid.).

242
En ce qui concerne la bénédiction promise du verset 12 (Da
12:12), on peut observer que Titus a immédiatement étendu la
clémence aux survivants et a libéré ceux qui avaient été liés par
les tyrans (Wars, VI, 9, 1).

Mais nous sommes d'accord avec Farquharson pour dire que la


bénédiction d'un genre supérieur est ici voulue. Car nous nous
souviendrions de paroles pareillement parlées par le Seigneur
quand, se référant à la même période de détresse inégalée, Il a dit:
«Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé» (Mt 24,13).
M. F. dit: "Il est incontestable que c'est sa promesse aux fidèles et
persévérants et obéissants dans tous les âges de son Église, mais,
comme étant compris dans sa prédiction de la destruction de
Jérusalem, il a une référence spéciale à ceux qui doivent
supporter les épreuves propres au dernier. Il déclara: "Il s'élèvera
de faux Christs et de faux prophètes, et il fera de grands signes et
de grandes prodiges, si bien que c'était possible, ils tromperont les
élus eux-mêmes. Mais pour ceux qui devaient endurer toutes ces
épreuves, il y avait l'assurance d'une bénédiction spéciale.

En concluant nos commentaires sous cette rubrique, nous


observons que, dans la profonde préoccupation de Daniel
concernant ce temps de «la fin», sur lequel il s'est enquis avec tant
d'anxiété, nous voyons une raison supplémentaire et convaincante
pour considérer que la période en question était celle des
calamités inégalées qui devaient accompagner l'extinction de sa
nation et la destruction de la ville bien-aimée, comme prédit aussi
dans la prophétie précédente des Soixante-dix Semaines. Il est fort
improbable que Daniel ait montré une telle inquiétude concernant
la prétendue fin de quelque dispensation païenne lointaine
caractérisée par la large diffusion du savoir séculier, et par les
nombreuses automobiles et autres moyens de transport rapides
du présent. Daniel avait l'esprit du Seigneur Lui-même en

243
montrant une douleur aiguë à cause des détresses inégalées qui
devaient arriver à son peuple et à sa ville sainte et son temple.

LA PÉRIODE DE TROIS SEMAINES ET DEMI

En commentant la période de trois ans et demi, et sur les diverses


théories auxquelles il a donné lieu, le Dr Taylor dit: «Nous ne
pouvons pas passer cette note de nombre sans remarquer les
coïncidences singulières présentées par son occurrence fréquente
dans l'histoire et la prophétie. La sécheresse dans les jours d'Élie
a duré trois ans et six mois. La petite corne qui est apparue sur la
tête de la quatrième la bête devait avoir les saints entre les mains
'jusqu'à un temps, et des temps, et la division du temps.' Le
ministère public du Messie devait durer une demi-semaine (ou
heptade) d'années, c'est-à-dire pendant trois ans et demi: son
Évangile devait être prêché aux Juifs après son ascension pour
une autre demi-heptade avant d'être proclamé. Alors, dans le livre
de l'Apocalypse, il est dit que la femme sera nourrie dans le désert
"pour une fois et plusieurs fois et demie", et que la ville sainte
devrait être foulée aux pieds quarante deux mois, qui sont trois
ans et demi.

"Maintenant, ce sont de merveilleuses coïncidences, et elles


indiquent l'existence d'une harmonie cachée qui n'a pas encore
été découverte." Je pourrais ajouter que trois et demi est la moitié
du nombre sept, qui (trouvé dans la semaine) a été la lampe
sacrée a sept branches, la septième était l'année sabbatique, et à
la fin de sept sept, le jubilé, et les soixante-dix années de captivité
ont été la base des sept années soixante-dix qui devaient suivre
leur cours à partir du moment où l'édit pour reconstruire
Jérusalem est sorti jusqu'à l'apparition du Messie sur la terre. Je
ne sais pas quoi faire de tout cela. Je reconnais franchement que

244
cela me déconcerte de trouver une raison pour. Je ne fais
qu'indiquer le fait et vous laisser méditer pour vous-mêmes, afin
que vous sachiez combien il y a, non seulement dans la prophétie,
mais aussi dans l'histoire, qui se situe au-delà de notre portée * *
*

"Si quelqu'un choisit de considérer tout cela comme étant non


seulement applicable à Antioches, mais aussi à travers lui, comme
typique de l'Antéchrist du Nouveau Testament, et devrait prendre
les jours de l'histoire de l'un pendant des années dans l'histoire de
l'autre, je n'ai qu'à dire que je ne trouve rien, ni ici ni dans le
Nouveau Testament, pour sanctionner un tel procédé. Pour moi,
l'interprétation que j'ai essayé de donner est suffisante: ceux qui
vont plus loin laissent le domaine de la certitude à celui de la
spéculation, et le nombre même de leurs opinions contradictoires
est un avertissement à tout exposant de ne pas s'aventurer au
delà de ses profondeurs dans ces eaux ténébreuses. Pour moi, je
me contente de me tenir sur le rivage et d'attendre, comme lui à
qui s'adressaient ces mots rassurants: «Mais toi, va ton chemin
jusqu'à la résolution. Tu te reposeras, et tu seras établi dans ta
succession, au temps déterminé.» (Dan. 12:13). Aussi les deux
témoins de Dieu (Apoc 11:3) prophétiseront mille deux cent
soixante jours (la même période est exprimée en jours): et de la
Bête à dix cornes, il est dit que le pouvoir lui serait donné de
continuer quarante et deux mois. (Apoc. 13: 5.) Mais, comme il fut
dit précédemment, la période de trois ans et demi représente le
temps de la grâce partant du jour de la Pentecôte jusqu'à
l'apparition finale de Christ en ce monde, période que l'Apocalypse
décrit dans un sens figuratif comme étant «mille ans» (Apoc. 20:2-7)
et que nous retrouvons aussi dans 2 Pierre 3:8,9 où nous voyons
qu'il se rapporte au temps de la grâce. Le gros du problème ici est
que la grande majorité des gens qui se disent chrétiens ont tombé
sous l'influence d'une doctrine fantaisiste qui interprète

245
l'Apocalypse d'une façon littérale plutôt que figurative, ce qui est un
non-sens puisque cela voudrait dire qu'il existe réellement des
dragons avec sept têtes et dix cornes qui volent comme des oiseaux
dans notre ciel.

246
CHAPITRE XI

"LE SAGE COMPRENDRA."

Qui sont les méchants et qui sont les sages - Plusieurs qui sont
purifiés et blanchis seront éprouvés - Ces prophéties ont-elles une
application futur.

Nous avons réservé les versets 9 et 10 jusqu'à maintenant, afin


que nous puissions traiter toutes les mesures de temps ensemble.
Nous arrivons finalement à la réponse donnée à la question de
Daniel (Da 12: 8), "Quelle sera la fin de ces choses?" Mais ce
n'était pas à Daniel de le savoir; car la réponse fut: «Va, Daniel,
car les paroles sont fermées et scellées jusqu'au temps de la fin:
beaucoup seront purifiés, blanchis, et éprouvés, mais les
méchants feront le mal, et aucun des méchant comprendra, mais
le sage comprendra.»

Voici un de ces cas dont parlait Pierre, où le prophète cherchait et


demandait avec diligence ce que l'Esprit de Christ signifiait; et où
il ne lui a pas été donné de connaître les choses qui ont été
attestées auparavant. Pendant que Daniel était amené à
comprendre une grande partie de ce qui allait se passer pendant
la seconde période de l'histoire juive, il y avait des choses liées à la
dernière étape qui devaient être scellées jusqu'à ce que le temps
soit accompli, quand Christ lui-même les révélerait, pas à tous,
mais seulement aux "sages".

Dans cette vue du passage, nous pouvons clairement voir un


merveilleux accomplissement dans les choses qui ont eu lieu dans
les jours du Christ, comme enregistré dans les Évangiles. Pour ces
récits inspirés, présentez vivement le contraste entre ce que notre
Seigneur a appelé à plusieurs reprises une génération «méchante»,
et le peu qui l'a suivi, et qui a été rendu «sage» par sa doctrine. Ce
contraste apparaît clairement dans ces mots bien connus
247
enregistrés par Matthieu: «Je te remercie, ô Père, Seigneur du ciel
et de la terre, car tu as caché ces choses aux sages et aux
prudents et les ai révélés aux enfants» (Mt 11:25). Ici les "enfant",
terme qui signifie ici «les discrets» sont ceux qui étaient vraiment
"sages"; et d'eux il est écrit que, après sa résurrection, il "a ouvert
leur compréhension, qu'ils puissent comprendre les Écritures" (Lu
24:45). En outre, c'est à eux qu'Il a donné ces révélations
spéciales concernant la destruction de Jérusalem qui approche,
qui forment la deuxième partie de notre étude actuelle et qui
éclairent les prophéties du Livre de Daniel.

Nous avons donc ici un témoignage remarquable et inspiré d'une


époque particulière, les jours de Christ, où il était donné aux
«sages» spirituellement de «comprendre» ces questions mêmes sur
lesquelles Daniel s'informait si avidement; et ceci aussi était "le
temps de la fin" de cette partie même de l'histoire juive à laquelle
la prophétie se rapporte. Et pas seulement ainsi, mais, en même
temps, il y avait une autre compagnie expressément appelée par le
Christ Lui-même le "méchant" (Mt. 12:45)., etc.) qui continuait à
«faire le mal», jusqu'à saisir leur propre Messie et «de mauvaises
mains», le mettant à mort. Comment pourrait-il y avoir un
accomplissement plus frappant des mots: "le méchant fera le mal,
et aucun des méchants ne comprendra"? Ces mots indiquent
sûrement quelque chose de très précis et de très important. Il est
certain que, dans une telle prophétie, l'Esprit de Dieu ne
gaspillerait pas ses paroles en prédisant une chose courante, telle
que les méchants en général feront de mauvaises actions en
général. Non, c'était un acte de méchanceté particulier et
monumental qui était en contemplation, et qui, d'ailleurs, serait
perpétré par une génération d'hommes spécialement caractérisée
par un manque de compréhension de ce qui se passait à leur
époque. C'était, en fait, le même acte de méchanceté qui est prédit
dans Daniel 9:24 comme finissant la transgression.

248
L'accomplissement de cette partie de la prophétie appelle
justement une telle action décrite par Paul quand il a dit des Juifs
et de leurs dirigeants que, "parce qu'ils ne le connaissaient pas, ni
les voix des prophètes qui sont lues chaque jour de sabbat, ils les
ont accomplis en le condamnant "(Ac 13:27).

L'ingéniosité des exposants a été grandement taxée dans l'effort de


faire que ces mots s'appliquent aux derniers jours de notre âge.
Nous sommes bien conscients de la propension naturelle de
l'esprit à s'emparer de tels passages, et à chercher un
accomplissement dans les derniers jours de cette dispensation
présente; Pourtant, il semble étrange que la simple réalisation, à
laquelle nous attirons l'attention ici, soit si souvent négligée. Tout
exposant de ces derniers temps, qui a un plan d'interprétation des
prophéties de Daniel à préconiser, cite inévitablement et
béatement les mots "les sages comprendront" comme s'ils
constituaient une preuve convaincante de la justesse de son
propre plan. Car il prend «le temps de la fin» pour signifier la fin
de notre propre dispensation (comme si c'était la seule époque qui
avait une «fin») et ensuite il prend pour acquis qu'il est l'un des
«sages» à qui il a été spécialement donné de «comprendre» ces
choses auparavant cachées. Mais nous sommes persuadés que
tout ce qui passe de nos jours comme une «compréhension» de ces
questions n'est qu'un malentendu après tout; et que ceux qui
s'estiment «sages» à cet égard sont tout autrement.

BEAUCOUP SERONT PURIFIÉS ET BLANCHIS

Nous voudrions aussi attirer l'attention sur les mots importants:


«Beaucoup seront purifiés, blanchis et éprouvés», qui se
rapprochent des mots «mais les méchants feront le mal». Il est
facile d'identifier ceux qui, dans les derniers jours de la vie

249
nationale juive, ont été «purifiés et blanchis» par le sang du Christ,
et qui ont également été sévèrement «éprouvés» pour la foi qu'ils
professaient. Et nous disons encore que de telles paroles, dans
une telle prophétie, appellent à un accomplissement spécial et
précis; car il les prive virtuellement de toute signification pour les
interpréter d'une manière qui les ferait s'appliquer à n'importe
quelle période. L'accomplissement que ces mots appellent se
trouve dans les premiers chapitres des Actes des Apôtres. On y lit
des "milliers" qui ont été sauvés, de "nombreux" prêtres ou
sacrificateurs qui sont devenus obéissants à la foi, des
«multitudes d'hommes et de femmes» qui se sont tournés vers le
Seigneur. Ceux-ci ont été purifiés et blanchis; et ensuite ils ont été
jugés avec un "procès ardent"; mais à ceux-là (car ils étaient les
«sages») il a été donné de «comprendre» les choses qui devaient
arriver à leur ville et sanctuaire à «la fin».

Mais contrairement à cela, l'histoire a conservé la preuve la plus


impressionnante du fait qu'aucun des méchants (ceux qui ont
rejeté le Christ et son Évangile, et qui ont tué les messagers qu'il
leur a envoyés) ont compris ce qui allait arriver. Au contraire,
jusqu'au jour même de la prise du temple par les Romains, ils
furent trompés par de faux prophètes, et cherchaient avec fatuité
une intervention miraculeuse en leur faveur. Pour ce faire, nous
avons le témoignage d'un témoin compétent et impartial, Josèphe
Flavius, qui dit: "Un faux prophète était l'occasion de la
destruction de ces gens, qui (le prophète) avaient fait une
proclamation publique dans la ville le jour même, que Dieu leur
avait ordonné de se lever sur le temple, et qu'ils devraient recevoir
des signes miraculeux. Il y avait maintenant un grand nombre de
faux prophètes subornés par les tyrans pour imposer au peuple,
qui leur annonçait cela, qu'ils devaient attendre la délivrance de
Dieu» (Guerres V. 11, 2 et VI, 5, 2).).

250
Mais "les sages", ceux qui ont été éclairés par la parole du Christ
et par l'Esprit de Dieu, ont compris la prophétie et ont assuré leur
sécurité par ce moyen; dont nous avons l'intention de parler en
détail quand nous arrivons à la prophétie de notre Seigneur sur
M. Olivet.

Ainsi, on verra que non seulement les termes de cette prophétie


nous confinent, dans notre recherche de l'accomplissement de
tous ses détails, à l'ère de l'histoire juive antérieure à la prise de
Jérusalem par les Romains et à la dispersion des saints les gens,
mais nous sommes capables, à partir des Écritures elles-mêmes,
et des documents contemporains authentiques, de trouver, dans
les événements prodigieux de cette époque, un accomplissement
complet et digne de chaque détail.

Le dernier mot de la prophétie, et dans le Livre, est une parole de


réconfort personnel à Daniel: «Mais va ton chemin jusqu'à la fin,
car tu te reposeras et tu te tiendras dans ton sort à la fin des
jours».

Le «sort» pour un Israélite signifierait sa part ou son héritage.


Donc à Daniel est donné l'assurance que toutes ces calamités ne
doivent pas abréger son "repos" ou son héritage. Ainsi il a été
soutenu pour entendre et enregistrer ces merveilles, par le confort
avec lequel il a été réconforté de Dieu.

Ainsi se termine le livre de "Daniel le prophète"; mais le sujet


duquel il a prophétisé, ou plutôt au sujet duquel une révélation
lui a été donnée du ciel - la destruction et les désolations de
Jérusalem sous le jugement de Dieu - a été repris par le Seigneur
Jésus Christ, et a été fait le thème de sa propre dernière
prophétie. Par conséquent, nous pouvons considérer correctement
la prophétie de Daniel comme l'introduction au discours du Christ

251
sur le mont des Oliviers, et la dernière comme l'achèvement de la
prophétie de Daniel.

CES PROPHÉTIES ONT-ELLES UNE APPLICATION FUTURE?

Dans les pages précédentes, nous avons cherché à donner la


véritable interprétation des quatre derniers chapitres de Daniel.
Ce faisant, nous nous sommes efforcés de montrer que «les
derniers jours», où la dernière de ces prophéties était
expressément accomplie, était cette dernière période de l'histoire
juive qui s'étendait du retour de Babylone aux jours de Cyrus
jusqu'à la destruction. de Jérusalem par Titus; et aussi de
montrer que «le temps de la fin» dont il est question dans Daniel
12:4 était la dernière étape de cette période, y compris les jours de
Christ, et le temps de la prédication de l'Évangile qui suivit.

Mais le sujet ne devrait pas être laissé sans une référence à la


question de savoir si ces prophéties ont une application
quelconque à la dispensation actuelle. Nous sommes
profondément convaincus qu'il n'y a aucun mandat pour rompre
les dernières parties de ces prophéties et porter les portions
détachées à travers les siècles qui ont suivi jusqu'à la fin de cette
dispensation de l'Évangile. Ce système d'interprétation bizarre des
réprouvés millénaristes qui marchent dans les pas des hérétiques
Darby et Scofield, n'a rien dans l'Écriture pour le soutenir, autant
que nous puissions le découvrir. Mais n'est-ce pas une possibilité
néanmoins que les prophéties, ou des parties d'au moins,
puissent avoir un accomplissement secondaire et final dans les
derniers jours de notre ère? Si tel est le cas il s'agirait d'une
répétition de la prophétie, ce qui conviendrait très bien au temps de
duplicités et d'apostasie dans lequel nous sommes présentement,
comme nous voyons avec le christianisme contrefait moderne, et la

252
nation contrefaite de l'Israël moderne qui est plutôt la Nouvelle
Khazarie du Sionisme sous couverture du nom Israël, de même que
le pape ou Antichrist de Rome serait donc dans ce sens celui qui
joue le rôle d'Hérode, son temple étant construit entre deux mers. La
prophétie aurait donc des résultats de destruction mondiale plutôt
que national, ce qui est fort probable vu les enjeux des intrigues
politiques et religieuses qui se déroulent présentement. Il s'agirait
donc d'une répétions des même évènements que celles qui se
produisirent au temps de Christ et des apôtres, sauf dans une
nouvelle application qui détiendrai des répercussions similaires
mais dans le sens qu'elles se rapporteraient maintenant à
l'apparition finale de Christ en ce monde de ténèbres, ce qui est
pour bientôt (2 Pierre 3:4-13). Sur cela nous devons nous baser sur
les paroles inspirées de l'Ecclésiaste qui nous dit que l'histoire a
tendance à se répéter à travers les siècles: «Ce qui a été, c'est ce qui
sera; ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, et il n'y a rien de nouveau
sous le soleil.» (Ecc. 1:9).

Cette question ne peut être écartée comme indigne d'une


considération sérieuse, vu que beaucoup d'exposants de la plus
haute capacité ont élaboré des systèmes d'interprétation dans
lesquels les mesures de temps de Daniel sont prises, à l'échelle
d'un jour à un an, pour mesurer à diverses époques passé à divers
événements critiques dans cette dispensation. Surtout ces
mesures de temps ont été utilisées pour situer la seconde venue
du Christ, et d'autres événements qui se rapportent au temps de
la fin de cet âge présent. Parfois, les périodes sont mesurées à
l'échelle d'une année lunaire, parfois à l'échelle d'une année
solaire, parfois à l'échelle d'une année civile (comptant 360 jours à
une année). MH Grattan Guinness, dans ses livres bien connus,
La fin prochaine de l'âge, et la lumière pour les derniers jours,
utilise les trois échelles, et il semble obtenir des résultats
remarquables quelle que soit l'échelle qu'il emploie. Ainsi, ces

253
chiffres semblent donner, dans de nombreux cas, la mesure du
temps entre les événements historiques importants de l'époque et
les événements correspondants de notre époque. Tout cela
suggère la possibilité que les chiffres donnés dans le chapitre 12
de Daniel peuvent, lorsqu'ils sont faits pour signifier des années
au lieu de jours, être mesurés avec précision à partir d'un point de
départ choisi pour dire la montée (ou la chute) de la papauté
comme le pouvoir temporel, ou du mahométisme, ou à la
Révolution française, ou au déclenchement de la guerre mondiale,
ou à la prise de Jérusalem par les Turcs. De telles études ne sont
pas sans intérêt et sans valeur; mais ils ne nous fournissent pas,
à notre avis, une base sur laquelle la date de tout événement futur
puisse être prédite; et le plus catégoriquement nous le déclarons
comme notre jugement, que ni ces chiffres ni aucun autre n'a été
donné comme un moyen par lequel la date de la venue du
Seigneur Jésus-Christ peut être calculée. À ce jugement nous
sommes conduits par ses propres déclarations définies dans sa
prophétie de Mount Olivet, que nous sommes maintenant sur le
point d'examiner. D'après ces déclarations, on voit clairement que,
d'une part, le Seigneur a averti ses disciples le plus explicitement
concernant les jugements exterminateurs qui devaient tomber sur
le peuple, la ville et le temple dans cette génération, et pendant
qu'Il leur donnait une démonstration indubitable. En revanche, il
a pris les plus grandes peines pour leur faire comprendre que sa
propre venue serait à un moment inattendu et sans aucun signe
avant-coureur, sauf possiblement la destruction finale de
Jérusalem, car la Jérusalem terrestre doit disparaître pour
qu'apparaisse la Jérusalem céleste (Apoc, 17:16-18).

En outre, il est évident que, pour mesurer des intervalles de temps


longs à partir d'un point de départ dans les jours de l'Ancien
Testament, il est nécessaire d'avoir une chronologie correcte; et la
pratique de tous ceux qui ont fait des calculs de ce genre a

254
consisté à prendre l'un ou l'autre des systèmes chronologiques
existants basés sur le canon de Ptolémée, ce qu'Anstey a montré
être erroné, ou du moins indigne de confiance. Et à cet égard,
nous dirions que notre confiance dans tous les calculs du type
auquel nous faisons référence est très ébranlée par le fait que
chaque système d'interprétation produit des résultats tout aussi
remarquables, que l'on choisisse un système de chronologie ou
non, et pris comme contenant 365 jours, ou 360, ou 354 (le
dernier étant la longueur de l'année lunaire). Or, dans la mesure
où il est manifestement impossible que toutes les différentes
chronologies basées sur le canon de Ptolémée soient également
correctes, ou que ce soit indifférent que l'année, qui est l'unité de
temps dans tous ces calculs, soit d'une longueur, soit d'une autre,
nous sommes incapables de trouver dans ces systèmes
d'interprétation une base assez solide pour étayer des conclusions
arrêtées. Par conséquent, quant à l'époque de l'une quelconque
des prophéties non encore accomplies, nous n'avons aucun moyen
de fixer, ou même de rapprocher de près, l'année où elle se
produira; et cette déclaration s'applique d'une manière spéciale à
la venue du Seigneur Jésus-Christ.

Et finalement, nous dirions, après beaucoup de réflexion, et avec


le désir (qui doit être commun à tous) que nous pourrions avoir
une ligne de mesure divinement révélée et un point de départ où
les événements futurs pourraient être localisés avec précision sur
la carte des années, pourtant nous ne pouvons pas voir
suffisamment de garantie pour supposer que les «jours»
mentionnés dans ces prophéties sont vraiment des «années». Nous
ne prendrons pas le temps d'examiner les raisons habituellement
données à l'appui de cette hypothèse, il suffit de dire que nous ne
connaissons aucune preuve que le mot «jour», dans toute mesure
temporelle donnée dans la Bible, signifie «année»; nous ne

255
pouvons pas non plus concevoir de raison pour laquelle, si l'on
entendait une année, le mot «jour» devrait être utilisé à la place.

Le cas des "soixante-dix semaines" de Daniel 9:24 n'est pas un


exemple de faire du mot "jour" une année; car le mot signifie un
heptad ou sept, qui pourrait être un des jours ou des années, et
que l'événement prouve dans ce cas être des années.

256
DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE XII

LA PROPHÉTIE DU SEIGNEUR SUR LE MONT DES OLIVIERS

Nous arrivons maintenant à cette grande déclaration du Seigneur


Jésus-Christ qui se relie directement aux prophéties enregistrées
dans les quatre derniers chapitres du Livre de Daniel.

Nous avons vu que soixante-neuf semaines des soixante-dix


mentionnées par l'ange Gabriel dans son message à Daniel
atteignaient «le Messie», c'est-à-dire ce qu'Edersheim (La vie de
Jésus le Messie) appelle «sa première apparition messianique», qui
était à son baptême; car c'est alors qu'Il était oint du Saint-Esprit,
rendu témoignage par la Voix céleste, et publiquement proclamé
(ou «manifesté à Israël») par Jean-Baptiste (Jean 1:29-34).

Ce grand événement a marqué le début de la soixante-dixième


semaine de la prophétie, la « une semaine » qui est mentionné
séparément dans Daniel 9:27, la « plénitude des temps» de (Ga
257
4:4) (voir Marc 1:15). Cette «semaine» fut, au-delà de toute
comparaison, la période la plus importante de tous les temps; car
c'était la grande et merveilleuse époque du ministère personnel de
Christ parmi les hommes, «les jours de sa chair», quand il glorifiait
Dieu sur la terre et achevait l'œuvre qu'il lui avait été ordonné de
faire. Ce fut la brève période de l'histoire de la terre dont l'apôtre
Pierre parla lorsqu'il dit à une compagnie de Gentils: "Comment
Dieu a oint Jésus de Nazareth du Saint-Esprit et de pouvoir, qui
allait de lieu en lieu faisant du bien, guérir tous ceux qui étaient
opprimés du diable, car Dieu était avec Lui " (Ac 10:3).

JAMAIS IL N'Y AVAIT EU UN TEMPS COMME ÇA

Vers le milieu de cette «semaine», le Seigneur, après avoir prêché


la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, après avoir travaillé les
œuvres de Dieu et prononcé les paroles que le Père lui avait
données, alla à Jérusalem pour accomplir tout ce qui a été écrit de
lui, en s'offrant comme sacrifice pour les péchés de son peuple. A
cette époque, quand Jérusalem était remplie de gens pour
l'observance de la Pâque, le Seigneur a prononcé ses «malheurs»
sur les scribes et les pharisiens, se terminant par ces mots, qui
ont une importance sur notre sujet:

Matthieu 23:31-39 - Bible de Machaira 2016

29 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous


bâtissez des tombeaux aux prophètes, et vous ornez les sépulcres
des justes; Lu. 11. 47;

30 Et vous dites: Si nous aurions été au temps de nos pères, nous


n'aurions pas été leurs complices pour répandre le sang des
prophètes.

258
31 Ainsi vous êtes témoins contre vous-mêmes, que vous êtes les
enfants de ceux qui ont tué les prophètes. Ac. 7. 51; 1 Th. 2. 15;

32 Et vous comblez la mesure de vos pères.

33 Serpents, race de vipères, comment éviterez-vous le châtiment


de l'angoisse méprisante? Mt. 3. 7;

34 C'est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et


des scribes; vous ferez mourir et vous crucifierez les uns; vous
fouetterez dans vos synagogues et vous persécuterez de ville en
ville les autres. Mt. 10. 16; Mt. 10. 17; Lu. 10. 3; Lu. 11. 49; Jn.
16. 2; Ac. 5. 40; Ac. 7. 52;

35 Afin que tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre
retombe sur vous, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de
Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et
l'autel. Ge. 4. 8; 2 Ch. 24. 21; Hé. 11. 4;

36 Je vous dis en vérité que toutes ces choses retomberont sur


cette génération.

37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides


ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler
tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses
ailes; et vous ne l'avez pas voulu! Ps. 17. 8; Ps. 91. 4; Mt. 21. 35-
36; Lu. 13. 34;

38 Voici, votre demeure va devenir déserte*. De. 28. 15-68; Ps. 69.
25; És. 1. 7; Jé. 7. 34; Mi. 3. 12; Ac. 1. 20; *prophétie sur la
destruction de Jérusalem et du temple en l’an 70 par les armées
romaines.

39 Car je vous dis que désormais vous ne me verrez plus jusqu'à


ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Souverain.
Ps. 118. 26;
259
Ces paroles appellent une attention particulière, à cause de leur
influence sur la prophétie (le discours d'Olivet) qui suit
immédiatement, et aussi à cause de leur influence sur la
prophétie des Soixante-dix Semaines, que nous étudions.

Le Seigneur parle ici distinctement d'une rétribution terrible qui


devait venir sur cette génération; et Il résume les divers éléments
de la méchanceté dont ils devaient être punis. Il a déclaré qu'en le
mettant à mort, ils allaient prouver qu'ils étaient les enfants de
ceux qui ont tué les prophètes; et ils étaient aussi sur le point de
remplir la mesure de leurs pères. La méchanceté de cette
«génération de vipères» ne s'arrêterait pas non plus là. Car quand
les messagers du Christ viendraient à eux avec l'évangile de
l'amour et de la grâce de Dieu, ils les flétriraient, les
persécuteraient, les tueraient et les crucifieraient. Ainsi, ils
s'empareraient d'une rétribution d'une sévérité si terrible, que ce
serait comme s'ils étaient visités pour tout le sang juste qui avait
jamais été versé sur la terre. Le plus distinct et simple, et souligné
par son grand "Amen" (en vérité), sont les paroles du Seigneur: "Je
vous le dis en vérité, toutes ces choses arriveront sur cette
génération".

Ici nous avons alors une explication claire des paroles de (Da
9:24) "Soixante-dix semaines sont déterminées sur ton peuple et
sur ta ville sainte, pour finir la transgression"; et aussi des paroles
de (Da 12:10) "Les méchants feront le mal, et aucun des méchants
ne comprendra."

Les gens de Daniel devaient être les agents, et sa ville sainte le


lieu de l'achèvement de "la transgression"; et la soixante-dixième
semaine de l'existence nationale renouvelée devait être le moment
où la transgression devrait être terminée. Nous avons aussi dans
ces paroles du Christ, et dans les versets 38, 39, qui suivent, une
affirmation claire de cette partie de la prophétie des Soixante-dix
260
Semaines qui annonçait la destruction de Jérusalem. Nous citons
ces paroles d'importance majeure: «Jérusalem, Jérusalem, qui
tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes; et vous ne l'avez pas
voulu! Car je vous dis que désormais vous ne me verrez plus
jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du
Souverain." (Mt 23:38,39).

L'IMPORTANCE DE LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM

Il est grandement regrettable que ceux qui, de nos jours, se


consacrent à l'étude et à l'exposition de la prophétie, ne semblent
pas être conscients de l'immense signification de la destruction de
Jérusalem en l'an 70, qui a été accompagnée par l'extinction de
l'existence nationale juive, et la dispersion du peuple juif parmi
toutes les nations dans lesquelles ils ont été assimilés. L'incapacité
de reconnaître la signification de cet événement, et la grande
quantité de prophéties qu'il a accomplies, a été la cause d'une
grande confusion, car la conséquence nécessaire de manquer
l'accomplissement passé des événements prédits est de laisser
entre nos mains une masse de prophéties. pour lequel nous
devons avoir besoin de réaliser des accomplissements dans le
futur. Les résultats nocifs sont deux fois; pour le premier, nous
sommes ainsi privés de la valeur probante, et du soutien à la foi,
de ces accomplissements remarquables de la prophétie qui nous
sont si clairement présentés dans les histoires contemporaines
authentiques; et deuxièmement, notre vision des choses à venir
est grandement obscurcie et confuse par le transfert vers l'avenir
des événements prédits qui, en fait, ont déjà eu lieu, et dont les
archives complètes ont été conservées pour notre information.

261
Il est évident que nous ne pouvons pas entrer avec profit dans
l'étude de la prophétie non accomplie avant d'avoir réglé nos
esprits quant aux choses prédites qui ont déjà eu lieu.

Un exemple frappant de la dislocation des grands événements


historiques qui se sont produits conformément à, et dans
l'accomplissement de la prophétie, se trouve devant nous dans le
cas de cette affliction inégalée qui est appelée dans (Mt 24:21) la
«grande tribulation telle que ce n'était pas depuis le
commencement du monde», et qui est sans doute la même que
celle dont il est parlé dans (Jr 30:7) comme «le temps de la
détresse de Jacob» et dans (Da 12:1) comme "un temps de trouble
tel qu'il n'y en avait jamais eu depuis qu'il y avait une nation".
D'après les indications claires données dans les trois prophéties
que nous venons de mentionner et les documents détaillés qui
nous ont été conservés dans une histoire contemporaine digne de
confiance, il serait facile d'identifier la période ainsi mentionnée
avec la destruction de Jérusalem par Titus. Les prédictions et
avertissements du Seigneur concernant cet événement, qui était
alors proche, étaient les plus explicites. Et non seulement ainsi,
mais Il a clairement dit que "toutes ces choses arriveront sur cette
génération". En plus de tout cela, Il a spécifié les péchés mêmes
pour lesquels cette génération devait être punie au-delà de tout ce
qui était connu auparavant, ou qui devait l'être par la suite,
rendant ainsi une simple impossibilité que la "tribulation" et la
"vengeance" qu'il prédit pourrait tomber sur une génération
ultérieure.

Pourtant, face à tout cela, nous avons aujourd'hui un plan


d'interprétation prophétique largement répandu, qui a pour pierre
angulaire l'idée que, lorsque le temps de Dieu pour se souvenir de
Ses miséricordes promises à Israël sera enfin venu, Il les
rassemblera dans leur ancienne terre, seulement pour déverser
sur eux des calamités et des détresses dépassant de loin les
262
horreurs qui ont assisté à la destruction de Jérusalem en l'an 70.
Ceci est, nous en sommes convaincus, une erreur d'une telle
ampleur que tout le programme de la prophétie non accomplie .
Par conséquent, notre objectif actuel est d'exposer avec toute la
plénitude et toute l'attention possibles les preuves disponibles,
tirées des Écritures et de l'histoire séculaire, par lesquelles il sera
clairement établi que la «grande tribulation» de Matthieu 24:21 est
maintenant une histoire lointaine.

Dans un premier temps, nous attirons l'attention sur le fait que,


selon les paroles du Christ, parlé aux dirigeants de cette
génération de Juifs (Mt 23:32-39), la punition, qui était sur le
point de tomber sur la ville et personnes, devait être d'un
caractère exhaustif. Ses paroles interdisent complètement l'idée
d'une autre calamité nationale plus sévère réservée à un jour
futur. Personne (pour autant que nous le sachions) ne doute que
la plainte du Seigneur sur Jérusalem, enregistrée dans (Mt 23:37
et Lu 13:34), a été arrachée de ses lèvres en vue de sa dévastation
prochaine par les Romains. Mais si c'est le cas, alors clairement
Ses paroles à Ses propres disciples, qui suivent immédiatement
(Mt 24), et qui incluent la référence à la «grande tribulation», se
réfèrent à la même question.

Mais avant d'entamer son discours à ses quatre disciples, sur le


mont des Oliviers, nous attirerions l'attention sur quelques
passages supplémentaires de l'Écriture qui tendent à montrer quel
événement extraordinaire dans l'histoire des relations de Dieu
avec les Juifs, et dans la réalisation de Son buts pour le monde
entier, était la destruction de Jérusalem par les Romains.

Nous avons déjà fait allusion à la plainte de notre Seigneur en


quittant la ville, telle qu'elle a été enregistrée par Matthieu. De
l'évangile de Luc, nous apprenons que, approchant de Jérusalem
lors de cette dernière visite, il était si angoissé dans son cœur à la
263
réalisation des calamités terribles bientôt pour atteindre la ville
bien-aimée, qu'il a pleuré dessus (Lu 19:41). Bien que ses propres
souffrances personnelles, sa honte et son agonie, étaient
beaucoup plus proches à portée de la main; mais ce n'était pas
pour lui-même, mais pour la ville, que son cœur était déchiré de
chagrin, et ses yeux coulaient de larmes. C'est l'enregistrement:
«Et quand il fut près, il regarda la ville et pleura, disant: Si tu
avais su, toi, au moins en ce jour de ta vie, les choses qui
appartiennent à ta paix, mais maintenant elles sont cachées à tes
yeux. Car les jours viendront sur toi, que tes ennemis jetteront
autour de toi une tranchée, et te berceront (Lc 21: 20), et te
tiendront dans tous les côtés, et te déposeront sur le sol, et tes
enfants en toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre,
parce que tu n'as pas connu le temps de ta visitation» (Lc 19:41-
44).

Voici une prédiction merveilleusement vive, précise et détaillée de


ce qui allait arriver à la ville bien-aimée. Mais nous citons le
passage en ce moment dans le but spécial de montrer à quel
point, selon le Seigneur, la destruction prochaine de Jérusalem -
grande dans son rapport historique avec la nation juive, grande
dans l'achèvement du renversement, et grande dans les
souffrances indicibles qui devaient y assister.

Une fois de plus, quand notre Seigneur a été conduit pour être
crucifié, et qu'a suivi une grande foule de gens, et de femmes, qui
se lamentaient de Lui, Il se tourna vers eux et dit: «Filles de
Jérusalem, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-
mêmes et sur vos enfants; Car des jours viendront où l'on dira:
Heureuses les stériles, les seins qui n'ont point enfanté, et les
mamelles qui n'ont point allaité!. Alors ils se mettront à dire aux
montagnes: Tombez sur nous, et aux coteaux: Couvrez-nous. Car
si l'on fait ces choses au bois vert, que fera-t-on au bois sec? (Lu
23:28-31).
264
Ainsi nous percevons que, même à cette heure, les souffrances qui
devaient arriver à Jérusalem étaient plus au Seigneur Jésus que
les siennes.

PROPHÉTIES DE L'ANCIEN TESTAMENT

CONCERNANT JÉRUSALEM

Rappelons-nous aussi que dans l'Ancien Testament il y a


beaucoup de pages de prophéties concernant la capture et la
désolation de Jérusalem par Nabuchodonosor, montrant qu'aux
yeux de Dieu, c'était un événement de grande importance. C'était,
cependant, une affaire de petite ampleur en comparaison de la
destruction et de la désolation opérées par les Romains sous
Titus, que nous la considérions du point de vue des souffrances
du peuple ou des nombres qui ont été torturés et massacrés, ou
de l'étendue de la captivité qui suivit, ou de l'extinction de la
nation, ou de la «désolation» de la ville, ou des péchés pour
lesquels ces jugements étaient respectivement la punition. Car la
captivité à Babylone ne concernait qu'un nombre relativement
restreint de personnes; elle n'a duré que soixante-dix ans; et les
gens ont été enlevés seulement à une courte distance de la
maison. Mais ce que prédit le Christ impliquait l'extermination
complète de l'Israël national, la dispersion des survivants
jusqu'aux confins de la terre, et les «désolations» de la terre et de
la ville qui ont déjà duré près de deux mille ans.

Les Lamentations de Jérémie (spécialement les chapitres 4 et 5)


montrent à quel point les désolations de Jérusalem en ce temps-là
étaient affligeantes, et comment ils affligeaient le cœur de Dieu,
dont il est écrit: "Dans toute leur affliction, Il était affligé" (Ésaïe
63:9); et de qui il est aussi écrit qu'Il «n'attriste pas volontiers ni
n'attriste les enfants des hommes» (La 3:33). Mais les afflictions et
265
les désolations des Romains étaient incomparablement plus
grandes.

LA COLÈRE À L'EXTRÊME

Mais la grandeur de la calamité que Christ a prédit peut être


mieux comprise par la considération de la gravité du péché qui l'a
amené sur la ville et le peuple, par rapport à celle pour laquelle
Dieu a utilisé Nebucadnetsar comme l'instrument de sa
vengeance. Christ a confié aux pères qu'ils avaient «tué les
prophètes» et lapidé les messagers que Dieu leur avait envoyés.
Ceci est en accord avec l'enregistrement trouvé dans (2Ch 36:14-
17): «Et tous les chefs des sacrificateurs et le peuple multiplièrent
les transgressions de toutes les abominations des nations, et ils
souillèrent la maison de l'Éternel qu'il avait sanctifiée à
Jérusalem, et l'Éternel, le Dieu de leurs pères, les envoya par ses
messagers. Il se leva de bonne heure et envoya, parce qu'il avait
compassion de son peuple et de sa demeure, mais ils se
moquaient des messagers de Dieu et méprisaient ses paroles, et
maltraitaient ses prophètes, jusqu'à ce que la colère du Seigneur
se lève contre son peuple jusqu'à ne pas avoir de remède, c'est
pourquoi il leur amena le roi des Chaldéens», etc.

Mais maintenant (au temps du Christ), ils méprisaient les paroles


de Dieu prononcées par son Fils, Dieu même; ils se moquaient de
lui; et finalement ils l'ont trahi et mis à mort. Qui peut mesurer
l'énormité de ce crime ? Mais il y en avait encore plus. Non
seulement ils ont rejeté le Christ en personne, mais ils ont ensuite
rejeté, persécuté, tué et crucifié ceux que le Seigneur ressuscité
leur avait envoyés avec l'offre de miséricorde dans l'Évangile.
Christ a inclus ceci dans l'iniquité qu'Il a chargée contre eux; et Il
a dit qu'ainsi ils rempliraient la mesure de leurs pères.

266
L'apôtre Paul était l'un de ces messagers qui souffraient ainsi de
leurs mains. Parlant de cette méchanceté des Juifs, il a dit: "Qui
ont tous deux tué le Seigneur Jésus et leurs propres prophètes et
nous ont persécutés, et ils ne plaisent pas à Dieu, et sont
contraires à tous les hommes, nous interdisant de parler aux
païens afin qu'ils soient sauvés, POUR REMPLIR TOUJOURS LA
MESURE DE LEUR PÉCHÉ. POUR CELA LA COLÈRE EST VENU
SUR EUX À L'EXTRÊME" (1Th 2:16).

Ainsi, nous sommes clairement informés, à la fois par le Seigneur


lui-même, et par son serviteur Paul, (1) que le péché et l'iniquité
de cette génération de Juifs vont bien au-delà des mauvaises
actions de leurs pères; et (2) que la "colère" qui allait alors être
répandue sur eux devait être "à l'extrême".

Tels sont les faits de la question, nous demandons, premièrement,


s'il doit y avoir une génération future de juifs sur laquelle tombera
une plus grande tribulation, quelle en sera l'occasion? et quel doit
être le crime pour lequel cette future génération d'Israélites doit
être punie? Quel crime peuvent-ils commettre qui serait en
quelque sorte comparable à celui de trahir et de crucifier leur
Messie?

Deuxièmement, si une punition aussi terrible attend encore la


«longue race affligée d'Israël», comment se fait-il que toute
prophétie qui parle de l'avenir de Dieu qui traite de ce peuple,
n'offre pas la perspective de la colère, mais de la miséricorde? Car
nous ne sommes pas au courant de toute prophétie concernant le
reste d'Israël, qui donne tout soupçon d'une telle chose comme le
plus grand de tous les maux étant encore réservés pour eux, mais
plutôt la bénédiction par la foi de l'Évangile (cf. Ro 11:23).

Par exemple, nous avons dans Ésaïe 51 une prophétie qui a


manifestement son accomplissement dans l'ère actuelle de

267
l'Évangile; car Dieu dit: «Ma justice est proche, mon salut est
sorti» et encore: «Mon salut sera pour toujours, et ma justice ne
sera pas abolie» (Ésaïe 51:5,6); Et il se réfère au «peuple au cœur
de qui est ma loi», leur disant: «Ne craignez pas l'opprobre des
hommes, et ne craignez pas leurs outrages» (Ésaïe 51: 7). Alors
vient cette promesse: "C'est pourquoi les rachetés du Seigneur
reviendront et chanteront à Sion, et la joie éternelle sera sur leur
tête, ils obtiendront la joie et la tristesse et le deuil s'enfuiront"
(verset 11). Mon opinion est que ce verset a son accomplissement
dans ceux qui sont maintenant sauvés par l'évangile; mais nous le
citons pour montrer que l'époque à laquelle cette prophétie se
rapporte n'est pas celle qui a commencé avec le retour de
Babylone. Ce qui est écrit dans les versets suivants ne peut donc
pas se référer à la capture de Jérusalem par Nabuchodonosor,
mais doit se référer à celle de l'empereur Titus: «Réveille-toi,
réveille-toi! Lève-toi, Jérusalem! qui as bu de la main de
L’ADMIRABLE la coupe de sa colère, qui as bu et sucé jusqu'à la
lie la coupe d'étourdissement. Il n'y en a aucun pour la conduire,
de tous les enfants qu'elle a enfantés; il n'y en a aucun pour la
prendre par la main, de tous les enfants qu'elle a nourris. Ces
deux choses te sont arrivées, et qui te plaindra? la dévastation et
la ruine, la famine et l'épée. Comment te consolerai-je? Tes
enfants sont défaillants, couchés à tous les carrefours des rues,
comme un cerf dans un filet, chargés de la colère de
L’ADMIRABLE et de l'indignation de ton ESPRIT DES VIVANTS.»
(Ésaïe 51:17-20).

Voici une description étonnamment précise de ce qui s'est passé à


la prise de Jérusalem par Titus; et cela doit être l'événement dont
il est question, car personne ne prétend qu'il y a encore une autre
«désolation» et «destruction» en réserve pour Jérusalem. Cela
étant, il ne peut y avoir d'incertitude quant à la signification de ce
qui suit: «C'est pourquoi, écoute ceci, toi qui es affligée, ivre mais

268
non pas de vin. Ainsi a dit L’ADMIRABLE, ton Souverain, ton
ESPRIT DES VIVANTS, qui défend la cause de son peuple: Voici
j'ai pris de ta main la coupe d'étourdissement, la lie de la coupe de
ma colère, tu n'en boiras plus désormais. Et je le mettrai dans la
main de tes oppresseurs, de ceux qui disaient à ton âme:
Prosterne-toi pour que nous passions! Et tu faisais de ton dos
comme une terre, et comme une rue pour les passants.» (Ésaïe
51:21-23).

De cela il est cher que Jérusalem et le peuple d'Israël ne


souffriront plus jamais comme au temps du siège par les armées
de Titus. Ce qui devient évident par le fait qu’il ne reste plus aucun
Juifs sémitique dans nos temps modernes, les survivants ont tous
été assimilés aux nations pour de nombreux siècles et perdirent leur
identité raciale. Ceux qui se disent Juifs de nos jours sont tous des
faux Juifs dont la descendance n’est pas de Sem, fils de Noé, mais
des pseudo-Juifs ou Khazars Sioniste dont la descendance est de
Japhet et qui se sont convertis en grand nombre au Judaïsme
Talmudique pour former le faux État d’Israël qui est en réalité la
Nouvelle Khazarie. Nous sommes donc depuis ce temps dans la
Grande Apostasie qui marque l’ère de la duplicité en ce monde par
de nombreuses contrefaçons politiques et religieuses,
particulièrement celle du christianisme contrefait moderne avec ses
sectes dites évangéliques qui proclament un faux Christ et un faux
évangile.

FUTURES TROUBLES POUR L'HUMANITÉ

Nous ne perdons pas de vue le fait prédit par les derniers mots de
la prophétie que nous venons de citer, et par beaucoup d'autres
prophéties, qu'il doit y avoir des maux douloureux pour le monde,
détresse des nations, guerres, famines, pestes et tremblements de

269
terre; ce sont les dernières «douleurs de la naissance» dont le
«commencement», dont le Seigneur a parlé dans Matthieu 24:8. Il
ne fait aucun doute qu'il y aura des tribulations douloureuses et
des persécutions dans les "derniers jours"; et nous rappelons les
"malheurs" prédits des trois dernières trompettes, les effusions
des coupes de colère, et "l'heure de l'épreuve" qui doit "venir sur le
monde entier pour éprouver ceux qui habitent sur la terre", les
souffrances futures (qui furent une nouvelle révélation donnée par
le Christ ressuscité à son serviteur Jean) n'étaient pas ce dont il
parlait aux disciples du mont Olivet, mais ce qu'il prédisait alors
était cette «grande tribulation», qui dépassait tout ce qui était
auparavant ou depuis, qui devait venir sur cette génération de
Juifs, que la plupart de ces disciples vivraient pour voir, et dont
ils auraient besoin, et dont ils se serviraient heureusement des
avertissements et instructions qu'il leur donnait alors.

Les problèmes futurs de l'humanité sont clairement mentionnés


par le Seigneur dans cette prophétie, et ils se distinguent
clairement de la «grande tribulation»; car il dit ce qui arrivera
"après la tribulation de ces jours" (Mt 24:29), puis passe au sujet
de Son second avènement, en relation avec lequel Il dit, «et alors
toutes les tribus du la terre pleureront» (Mt 24,30). La distinction
est parfaitement claire.

Nous ne comprenons pas que toute comparaison soit faite, ou


voulue par notre Seigneur, entre les détresses du siège de
Jérusalem et celles qui doivent encore arriver sur "tous ceux qui
habitent sur la terre". Les deux cas sont trop différents pour
permettre une comparaison. Le fait est, et il vérifie pleinement les
paroles du Christ, qu'aucune ville et aucun peuple n'ont jamais
enduré des souffrances aussi terribles que celles qui ont assiégé le
siège de Jérusalem par les armées romaines (dont nous parlerons
plus tard plus particulièrement); et nous pouvons être
reconnaissants pour son assurance qu'aucune plus grande
270
sévérité n'atteindra jamais une ville et un peuple ci-après. Il s'agit
plutôt du monde entier qui en subira des conséquences lors de
l'apparition finale de Christ: «Or, les cieux et la terre d'à présent
sont gardés par la même Parole, et réservés pour le feu, au jour
du jugement et de la perdition des hommes impies.» (2 Pi. 3:7).

Une discussion plus approfondie des troubles des derniers jours


sera en ordre après avoir examiné la prophétie de notre Seigneur
sur le mont Olivet. Nous voulons seulement, à ce point, nous
garder de donner à aucun de nos lecteurs l'impression que nous
entreprenons de montrer qu'il n'y a pas de temps d'affliction et de
malheur pour les habitants de la terre à la fin du présent siècle.
Nous ne mettons aucunement en doute qu'il y aura "tribulation et
colère" pendant les derniers jours de cette dispensation. Notre
thèse est simplement que notre Seigneur, dans son discours
d'Olivet, ne mettait pas en garde Ses disciples concernant les
détresses de cette période lointaine, mais concernant ceux qui
étaient à portée de main.

271
CHAPITRE XIII

APERÇU DE LA PROPHÉTIE DU MONT DES OLIVIERS

Alors que le Seigneur quittait le temple après sa dénonciation des


dirigeants du peuple, certains de ses disciples attirèrent son
attention sur les pierres massives dont le temple était construit
(certaines avaient 30 pieds de long); mais pendant qu'ils
admiraient ainsi sa solidité et sa grandeur, il fit ce qui devait être
pour eux la déclaration stupéfiante qu'il ne devait pas rester de
cet énorme tas de maçonnerie une pierre sur une autre qui ne
devait pas être renversée (Mt 24:1,2). Cette déclaration a été
l'occasion de la prophétie Olivet.

Un peu plus tard, alors qu'il était assis sur le Mont des Oliviers,
qui donnait sur la ville, quatre de ses disciples (Pierre, Jacques,
Jean et André) lui demandèrent en privé des informations
supplémentaires sur les sujets auxquels il avait brièvement fait
allusion (3). Les paroles qu'il avait prononcées aux Juifs avaient
indiqué deux choses d'une manière générale; d'abord, qu'un
jugement sévère devait tomber sur cette génération de Juifs;
deuxièmement, que Lui-même devait revenir visiblement. Ce
dernier événement fut annoncé par ces mots: «Vous ne me verrez
plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui
vient au nom du Seigneur» (Mt 23:39).

Ces paroles du Seigneur expliqueront la forme de la question que


lui ont posée ses disciples, qui, comme l'écrit Matthieu, se lit
ainsi: «Dis-nous quand seront ces choses, et quel sera le signe de
ta venue, et de la fin du monde (âge)?"

Il est évident que dans l'esprit des disciples, la destruction de


Jérusalem («ces choses») et la venue du Seigneur Jésus («le signe
de ta venue et de la fin du monde») étaient étroitement liées. Ils
auraient pu déduire de ce que le Seigneur avait dit aux Juifs que
272
les deux événements seraient contemporains. Ainsi, comme l'ont
rapporté Marc et Luc, la question était: «Quand ces choses seront-
elles, et quel sera le signe quand ces choses s'accompliront? Les
disciples prenaient évidemment pour acquis que, lorsque
Jérusalem serait à nouveau attaquée par des armées étrangères,
le Seigneur Lui-même viendrait "et combattrait ces nations", idée
qui semblerait trouver un appui dans la prophétie de Zacharie
(Zac 14:1-5). Les disciples, en conséquence, ne posaient pas en
réalité plusieurs questions différentes au sujet de plusieurs
événements distincts et sans rapport, mais posaient des questions
sur ce qui était, selon eux, une série d'événements connexes. Qu'il
ait été considéré par eux comme étant une seule question,
apparaît clairement par la forme de la question enregistrée par
Mark et Luc.

Il est important que nous prenions note de cela, car cela explique
pourquoi le Seigneur, dans sa réponse, était si emphatique et si
pénible d'avertir les disciples de ne pas attendre sa venue au
moment du siège de Jérusalem, et de ne pas tenir compte des
rapports et des fausses prophéties qui devaient circuler à cette
époque, à savoir que le Christ était "ici" ou "là", "dans le désert" ou
dans une "chambre secrète". Cela explique aussi pourquoi Il était
si prudent de leur faire comprendre que ce qu'Il prédisait serait
l'accomplissement - pas de prophéties telles que Zacharie et (Joe
3:9-16), qui se terminent bien pour Jérusalem - mais des paroles
de "DANIEL LE PROPHÈTE", qui se terminent par des
"désolations" totales et séculaires pour Jérusalem, auxquelles
assistera "un temps de détresse" pour le peuple, "comme jamais
auparavant il n'y avait eu une nation au même moment." (Da
12:1).

En fait, on verra clairement, après une lecture attentive de tout le


discours, que le Seigneur n'a donné ni donné aucune information
sur son second avènement, sauf que cela se produirait quand on
273
ne s'y attendrait pas. Tout ce qu'Il a dit définitivement à ce sujet
était que ce ne serait pas au moment de la destruction imminente
de Jérusalem. Il était manifestement de la plus haute importance
que ses propres disciples ne soient pas induits en erreur par de
faux rapports et de faux Christs à ce moment-là, et ne regardent
pas (comme la masse des Juifs) pour une délivrance miraculeuse,
mais qu'ils tiennent compte du signe qu'Il leur a donné, et devrait
faire bon leur fuite par la "suite". A cette fin, le Seigneur a
commencé sa réponse en disant:« Prends garde que personne ne
te trompe, car plusieurs viendront en mon nom, disant: Je suis le
Christ, et séduira beaucoup de gens» (Mt 24:4,5).

La tromperie particulière contre laquelle Il les avait ainsi avertis


était la fausse attente qu'il viendrait et délivrerait la ville. Les Juifs
fanatiques étaient soutenus dans leur résistance obstinée aux
Romains par l'attente confiante d'une délivrance miraculeuse,
comme au temps d'Ézéchias. Notre Seigneur a donc pris beaucoup
de peine pour que ses propres disciples ne partagent pas cette
tromperie. Et il a continué cette sorte d'avertissement jusqu'à la
fin du verset 14, les avertissant aussi qu'ils ne devaient pas
prendre des choses comme des guerres, des rumeurs de guerres,
de famines, de pestes et de tremblements de terre, comme signes
de sa venue. Jamais les avertissements n'étaient plus nécessaires
que ceux-ci, ou plus généralement négligés.

Pendant tout ce temps, le peuple du Seigneur a été enclin à


considérer les guerres ou d'autres grandes commotions comme
des signes de la venue immédiate du Seigneur à ce point de
l'histoire.

Nous répétons alors que le but du Seigneur dans ce discours


n'était pas du tout de donner à son peuple des signes de son
retour, mais d'avertir cette génération de croyants de la prochaine
destruction de Jérusalem, et de leur donner un signe sûr par
274
lequel ils pourraient et par lequel, en fait, son propre peuple a fait,
assurer leur sécurité en fuyant la terre et la ville.

En considérant alors le discours du Seigneur dans son ensemble,


nous pouvons clairement y voir les buts suivants:

1. Avertir ses disciples de ne pas être égarés par de faux Christs et


de faux prophètes, danger auquel ils devaient être
particulièrement exposés au moment de l'invasion romaine du
pays.

2. Pour les avertir que les guerres, les commotions, les famines,
les pestilences et les tremblements de terre ne devaient jamais
être pris comme des indications que son second avènement était
proche, quoique ce sont des choses qui vont se produire avant
(24:6). Manifestement, c'était le dessein du Seigneur que son
peuple soit, dès le début, toujours dans une attitude d'attente de
Sa venue afin qu'ils ne recherchent pas des signes, mais Lui (voir
He 9:26). En outre déclaré par Edersheim: «Tout ce qui leur était
seulement communiqué était pour les préparer à cette vigilance
constante, qui a été celle du peuple de Christ, en tout temps... le
bon aboutissement de son enseignement sur le sujet - à savoir, le
sujet de sa seconde venue».

3. Pour leur donner un signe sûr, par lequel ils pourraient savoir
avec certitude que l'heure était venue pour eux de fuir Jérusalem
et la Judée.

Les deux premiers objectifs sont purement négatifs, en ce qui


concerne ces disciples et d'autres de cette génération. Le troisième
seul est de caractère positif; et nous y trouvons l'objet principal de
la prophétie.

275
LA GRANDE TRIBULATION

Les jours de la vengeance

Ce que nous désirons principalement établir à ce stade est que


lorsque Christ a prononcé les paroles trouvées dans Matthieu
24:21 "Car alors ce sera une grande tribulation, telle qu'elle n'a
pas été depuis le commencement du monde jusqu'à présent, non,
ni jamais." Il avertissait les disciples de la prochaine approche de
la destruction de Jérusalem par les Romains, et les avertissait à
l'avance (ce que l'événement a abondamment confirmé) que les
souffrances du peuple assiégé, et les horreurs et les atrocités de
ce temps affreux, seraient sans parallèle dans l'histoire du monde,
passé ou futur. Il était nécessaire d'impressionner cela sur son
peuple de cela. Pour ne pas retarder leur «fuite», il faudrait que le
signe qu'Il leur a donné apparaisse, comme nous l'avons déjà vu,
extrêmement pratique, car il avait pour but de sauver la vie du
peuple du Seigneur du temps de danger et de détresse extrêmes.
Et nous avons seulement à jeter un coup d'œil sur les trois récits
de cette déclaration du Seigneur pour percevoir que Son
avertissement concernant la grande tribulation a été donné dans
le but que son propre peuple pourrait, en agissant sur Ses
paroles, échapper à cela. Nous attirerons l'attention sur cela en
détail; mais en passant, nous demandons simplement à nos
lecteurs d'observer que la grandeur de la tribulation a été
mentionnée comme la raison pour laquelle les disciples priaient
pour que «leur fuite ne soit pas en hiver ni le jour du sabbat» (Mt
24:20,21). Ces mots confinent clairement l'application de la
prophétie à une époque antérieure à la dispersion des Juifs.

Qu'on comprenne alors que nous ne faisons aucune déclaration


en ce qui concerne les persécutions, les tribulations et la colère,
qui sont ou peuvent être encore dans le futur. Qu'il y aura tel est
certain. Ce que nous affirmons à ce stade est que la «grande
276
tribulation» dont notre Seigneur a parlé à ses disciples quand il
était sur le mont des Oliviers, et qu'il appelait «la tribulation de
ces jours» (Mt 24:29), était la destruction de Jérusalem par les
Romains en l'an 70. Et nous dirions que c'est le plus nécessaire,
afin de la compréhension des autres prophéties, que ce fait soit
saisi.

La preuve est ample. En effet, les Écritures déjà citées montrent


clairement que la colère de Dieu était sur le point de déverser sur
ceux qui avaient crucifié son Fils et rejeté la miséricorde qui leur
était offerte dans l'Évangile, était "la colère au plus haut point",
c'est à dire «à l'extrême». Toutes les choses qui avaient été prédites
de cette nature devaient tomber sur cette génération. Mais la
preuve la plus évidente consiste à lire, côte à côte, les trois récits
que Dieu nous a donnés de cette grande prophétie. L'écrivain n'a
jamais pensé à le faire avant quelques mois avant la rédaction de
ces documents (c'était en été 1921). Mais, ce faisant, il était
stupéfait d'avoir été si longtemps aveuglé par un fait qui se révèle
clairement à la surface des Écritures.

En bref, ce que l'auteur a trouvé, et ce que tout le monde peut voir


en faisant la même comparaison, est:

1. Que les paroles de Luc 21:20-24, commençant, «Et quand vous


verrez Jérusalem entourée d'armées, alors sachez que la
désolation est proche», référez-vous à la destruction de Jérusalem
par les armées romaines sous Titus (non l'exposant pur le
contester);

2. Que les mots trouvés dans la partie correspondante du récit de


Matthieu, en commençant par les mots: «QUAND DONC VOUS
VERREZ» (Mt 24:15-22, voir aussi Mr 13:14-20) se réfèrent
exactement aux mêmes événement tel que mentionné dans (Lu
21:20-24 .)

277
Nous avons dit que, pour autant que nous le sachions, tous les
commentateurs s'accordent à dire que les mots enregistrés par
Luc font référence à la destruction de Jérusalem par Titus. Mais
un examen attentif du récit de Matthieu montrera que non
seulement il se réfère manifestement à la même destruction de
Jérusalem, mais qu'il contient des détails qui montrent clairement
que notre Seigneur parlait d'un événement alors proche. Nous
reviendrons plus tard sur ces détails.

Et maintenant, afin que nos lecteurs puissent facilement faire la


comparaison dont nous avons parlé, nous imprimons ici, en
colonnes parallèles, les trois récits de la grande prophétie de notre
Seigneur.

LES TROIS RÉCITS DE LA GRANDE PROPHÉTIE

La question

MATTHIEU 24 MARC 13 LUC 21


(Mt 24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
1 Comme Jésus sortait du 1 Comme Jésus sortait du 5 Et comme quelques-uns
temple et qu'il s'en allait, temple, un de ses disciples disaient que le temple était
ses disciples vinrent pour lui dit: Souverain, regarde orné de belles pierres et
lui faire considérer les quelles espèces de pierres d'offrandes, il dit: Mt. 24. 1;
bâtiments du temple. Mc. et quels bâtiments se Mc. 13. 1;
13. 1; Lu. 21. 5; trouvent ici! Mt. 24. 1; Lu. 6 Vous contemplez ces
2 Et Jésus leur dit: Ne 21. 5; choses! Des jours viendront
voyez-vous pas tout cela? 2 Et Jésus, répondant, lui où il n'y sera laissé pierre
Je vous dis en vérité qu'il dit: Tu vois ces grands sur pierre, qui ne soit
ne restera ici pierre sur bâtiments; il n'y restera renversée. 1 R. 9. 7; Mi. 3.
pierre qui ne soit pas pierre sur pierre qui ne 12; Lu. 19. 44;
renversée. 1 R. 9. 7-8; Mi. soit renversée. 1 R. 9. 7-8; 7 Et ils lui demandèrent:
3. 12; Lu. 19. 44; Mi. 3. 12; Lu. 19. 44; Souverain, quand donc ces
3 Et s'étant assis sur la 3 Et comme il était assis choses arriveront-elles, et
montagne des Oliviers, ses sur le mont des Oliviers, par quel signe connaîtra-t-

278
disciples vinrent à lui en vis-à-vis du temple, Pierre, on qu'elles sont sur le point
particulier et lui dirent: Jacques, Jean et André lui d'arriver?
Dis-nous quand ces choses demandèrent en
arriveront, et quel sera le particulier: Mt. 24. 3; Lu.
signe de ton avènement et 21. 7;
de l'achèvement du siècle. 4 Dis-nous quand ces
Mc. 13. 1; Mc. 13. 3; Lu. 21. choses arriveront, et quel
7; Ac. 1. 6; sera le signe de leur
prochain
accomplissement? Ac. 1.
6;

Avertissements contre être trompé

MATTHIEU 24 MARC 13 LUC 21


(Mt 24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
4 Et Jésus, répondant, leur 5 Alors Jésus, répondant, 8 Et il dit: Prenez garde de
dit: Prenez garde que se mit à dire: Prenez garde ne pas être séduits; car
personne ne vous séduise. que personne ne vous plusieurs viendront en mon
Jé. 29. 8; Ép. 5. 6; Col. 2. séduise. Jé. 29. 8; Ép. 5. 6; nom, disant: C'est moi qui
18; 1 Th. 2. 3; 1 Jn. 4. 1; 2 Th. 2. 2-3; 1 Jn. 4. 1; suis le Christ, et le temps
5 Car plusieurs viendront 6 Car plusieurs viendront approche. Ne les suivez
en mon nom, disant: Je en mon nom, et diront: Je donc pas. Jé. 14. 14; Jé. 23.
suis le Christ, et ils suis le Christ; et ils en 21; Jé. 29. 8; Mt. 24. 4; Ép.
séduiront beaucoup de séduiront plusieurs. Jé. 14. 5. 6; Col. 2. 18; 2 Th. 2. 2; 1
gens. Jé. 14. 14; Jé. 23. 25; 14; Jé. 23. 21; Jn. 4. 1;
Jn. 5. 43; 7 Or, quand vous 9 Or quand vous entendrez
6 Vous entendrez parler de entendrez parler de parler de guerres et de
guerres et de bruits de guerres et de bruits de séditions, ne vous
guerres; prenez garde de guerres, ne vous troublez épouvantez pas; car il faut
ne pas vous troubler, car il point; car il faut que ces que ces choses arrivent
faut que toutes ces choses choses arrivent; mais ce ne auparavant; mais ce ne sera
arrivent; mais ce ne sera sera pas encore la fin. pas si tôt la fin.
pas encore la fin. 8 Car une nation s'élèvera 10 Il leur dit aussi: Une
7 Car une nation s'élèvera contre une autre nation, et nation s'élèvera contre une
contre une autre nation, et un royaume contre un autre nation, et un royaume
un royaume contre un autre royaume; et il y aura contre un autre royaume;
autre royaume; et il y aura des tremblements de terre És. 19. 2;
des famines, des pestes et en divers lieux, et des 11 Et il y aura de grands

279
des tremblements de terre famines et des troubles. tremblements de terre en
en divers lieux. És. 19. 2; Ces choses sont le divers lieux, et des famines
8 Mais tout cela ne sera commencement des et des pestes; et il paraîtra
qu'un commencement des douleurs. És. 19. 2; des phénomènes terribles,
douleurs. et de grands signes dans le
ciel.

Persécutions prédites et instructions - Que faire

MATTHIEU 24 (Mt MARC 13 LUC 21


24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
9 Alors ils vous livreront 9 Mais prenez garde à 12 Mais, avant tout cela, ils
pour être tourmentés, et ils vous-mêmes; car ils vous mettront les mains sur
vous feront mourir; et vous porteront devant les vous, et vous persécuteront,
serez haïs de toutes les tribunaux et les vous livrant aux
nations à cause de mon synagogues; vous serez synagogues, et vous
nom. Mt. 10. 17; Lu. 21. 11- fouettés, et vous mettant en prison, et vous
12; Jn. 15. 20; Jn. 16. 2; comparaîtrez devant les menant devant les rois et
Ap. 2. 10; gouverneurs et les rois, à devant les gouverneurs, à
10 Alors aussi plusieurs se cause de moi, pour me cause de ma désignation.
scandaliseront et se rendre témoignage devant Mt. 10. 17; Mt. 24. 9; Mc.
trahiront les uns les autres, eux. Mt. 10. 17; Mt. 24. 9; 13. 9; Jn. 16. 2; Ac. 4. 3; Ac.
et se haïront les uns les Lu. 21. 12; Jn. 15. 19; Jn. 5. 18; Ac. 12. 4; Ac. 16. 24;
autres. 16. 2; Ap. 2. 10; Ac. 25. 23; Ap. 2. 10;
11 Et plusieurs faux 10 Mais il faut que le 13 Et cela sera pour vous
prophètes s'élèveront, et message de la grâce soit une occasion de
séduiront beaucoup de auparavant prêché à toutes témoignage.
gens. 2 Pi. 2. 1; les nations. 14 Mettez-vous donc dans
12 Et parce que l'iniquité 11 Or, quand ils vous l'esprit de ne point
sera multipliée, la charité mèneront pour vous livrer, préméditer votre défense.
de plusieurs se refroidira. ne soyez point en peine par Mt. 10. 19; Mc. 13. 11;
2 Ti. 3. 1; avance de ce que vous 15 Car je vous donnerai une
13 Mais celui qui aura aurez à dire, et ne le bouche et une sagesse à
persévéré jusqu'à la fin méditez point; mais dites laquelle tous vos
sera délivré. Mt. 10. 22; ce qui vous sera inspiré à adversaires ne pourront
Mc. 13. 13; Lu. 21. 19; Ap. cette heure-là; car ce ne contredire, ni résister. Ex.
2. 7; Ap. 2. 10; Ap. 3. 10; sera pas vous qui parlerez, 4. 12; És. 54. 17; Mt. 10. 19;
14 Et ce message de la mais ma Sainte Présence. Ac. 6. 10;
grâce de la Souveraineté de Mt. 10. 19; Lu. 12. 11; Lu. 16 Vous serez même livrés

280
L’ESPRIT DES VIVANTS 21. 4; par vos parents, par vos
sera prêché par toute la 12 Or, le frère livrera son frères, par vos proches et
terre, pour servir de frère à la mort, et le père par vos amis; et ils feront
témoignage à toutes les son enfant; et les enfants mourir plusieurs d'entre
nations; et alors la fin se lèveront contre leurs vous. Mi. 7. 6; Ac. 7. 59; Ac.
arrivera. parents, et leur causeront 12. 2;
d’être mis à mort. Éz. 38. 17 Et vous serez haïs de tout
[Note: La référence de 21; Mi. 7. 6; le monde, à cause de ma
Matthieu aux persécutions 13 Et vous serez haïs de désignation. Mt. 10. 22; Mc.
des disciples est tous à cause de mon nom, 13. 13;
relativement brève. Il omet mais celui qui endurera 18 Mais il ne se perdra pas
les instructions quant à la jusqu'à la fin, sera délivré. un cheveu de votre tête. 1 S.
préméditation, etc. Luc Mt. 10. 22; Mt. 24. 13; Lu. 14. 45; 2 S. 14. 11; 1 R. 1. 52;
omet la déclaration que 21. 19; Ap. 2. 7; Ap. 2. 10; Mt. 10. 30;
l'Évangile doit d'abord être 19 Maîtrisez vos âmes par
prêché. Ses «aucun votre fermeté.
cheveux ne périra» et «par
votre patience» (c'est-à-
dire votre endurance) sont
l'équivalent de «Celui qui
persévérera jusqu'à la
fin».]

La Destruction de Jérusalem. Le signe aux disciples.


"Quand vous verrez"

MATTHIEU 24 MARC 13 LUC 21


(Mt 24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
15 Quand donc vous verrez 14 Or, quand vous verrez 20 Et quand vous verrez
dans le lieu saint l’abomination de la Jérusalem environnée par
l'abomination de la désolation, dont le les armées, sachez que sa
désolation, dont le prophète Daniel a parlé, désolation approche. Da. 9.
prophète Daniel a parlé - établie où elle ne doit pas 27; Mt. 24. 15; Mc. 13. 14;
que celui qui le lit y fasse être (que celui qui le lit y 21 Alors, que ceux qui
attention, Da. 9. 27; Mc. fasse attention;) alors, que seront dans la Judée
13. 14; Lu. 21. 20; ceux qui sont en Judée, s'enfuient aux montagnes;
16 Alors que ceux qui s’enfuient dans les que ceux qui seront au
seront dans la Judée montagnes; Da. 9. 27; Mt. milieu de Jérusalem se
s'enfuient aux montagnes; 24. 15; Lu. 21. 20; Lu. 21. retirent; et que ceux qui

281
17 Que celui qui sera au 21; seront à la campagne ne
haut de la maison ne 15 Et que celui qui est sur rentrent point.
descende point pour le toit ne descende point 22 Car ce seront des jours
emporter quoi que ce soit dans la maison, et n'y de châtiment, afin que
de sa maison; entre point pour emporter toutes les choses qui sont
18 Et que celui qui est aux quoi que ce soit de sa écrites s'accomplissent. Da.
champs ne retourne point maison; 9. 26-27; Mt. 24. 15; Mc. 13.
en arrière pour emporter 16 Et que celui qui est aux 14;
ses habits. champs, ne retourne point 23 Malheur aux femmes
19 Malheur aux femmes en arrière pour emporter enceintes, et à celles qui
qui seront enceintes et à son manteau. allaiteront en ces jours-là;
celles qui allaiteront en ces 17 Malheur aux femmes car il y aura une grande
jours-là! qui seront enceintes, et à calamité sur ce pays, et de
20 Priez que votre fuite celles qui allaiteront en ces la colère contre ce peuple.
n'arrive pas en hiver, ni en jours-là. De. 28. 53-57;
un jour de sabbat; Ac. 1. 18 Priez que votre fuite 24 Ils tomberont sous le
12; n'arrive point en hiver. tranchant de l'épée, et ils
21 Car alors il y aura une 19 Car il y aura en ces seront menés captifs parmi
grande affliction; telle qu'il jours-là une telle affliction, toutes les nations, et
n'y en a point eu depuis le que, depuis le Jérusalem sera foulée par
commencement du monde commencement du monde, les Gentils, jusqu'à ce que
jusqu'à présent, et telle que L’ESPRIT DES les temps des Gentils soient
qu'il n'y en aura jamais. VIVANTS a créé, jusqu'à accomplis. Ro. 11. 25; aura
Da. 12. 1; maintenant, il n'y en a une grande calamité sur ce
22 Et si ces jours-là point eu et il n'y en aura pays, et de la colère contre
n'avaient pas été abrégés, jamais de semblable. ce peuple. De. 28. 53-57;
aucune chair ne pourrait 20 Et si L’ADMIRABLE 24 Ils tomberont sous le
échappé; mais à cause des n'avait abrégé ces jours-là, tranchant de l'épée, et ils
élus ils seront abrégés. aucune chair n'eût seront menés captifs parmi
23 Alors si quelqu'un vous échappé; mais il a abrégé toutes les nations, et
dit: Le Christ est ici, ou: Il ces jours à cause des élus Jérusalem sera foulée par
est là; ne le croyez point. qu'il a choisis. les Gentils, jusqu'à ce que
Mc. 13. 21; Lu. 21. 8; 21 Et alors, si quelqu'un les temps des Gentils soient
24 Car de faux oints et de vous dit: Voici, le Christ est accomplis. Ro. 11. 25;
faux prédicateurs ici; ou, il est là; ne le croyez
s'élèveront et feront de point. Mt. 24. 23; Lu. 21. 8; [Note: L'avertissement
grands signes et des 22 Car de faux oints et de spécial de se méfier des
prodiges, pour séduire les faux prédicateurs faux Christs et des faux

282
élus mêmes, s'il était s'élèveront, et prophètes au moment du
possible. De. 13. 1; 2 Th. 2. accompliront des signes et siège de Jérusalem est omis
11; des prodiges* pour séduire du récit de Luc.]
25 Voilà, je vous l'ai prédit. même les élus, si c'était Luc seul dit que, après la
26 Si donc on vous dit: Le possible. De. 13. 1; 2 Th. 2. destruction de la ville, les
voici dans le désert; n'y 11; *description Juifs devraient être
allez point: Le voici dans prophétique du emmenés captifs dans
des lieux retirés; ne le christianisme contrefait de toutes les nations; et que
croyez point. Lu. 17. 23; l’ère moderne. Jérusalem devrait être
27 Car, comme l'éclair sort 23 Mais prenez-y garde; foulée aux pieds des païens
de l'orient et se fait voir voici, je vous ai tout jusqu'à ce que les temps des
jusqu'à l'occident, il en prédit. nations soient accomplis.
sera aussi de même de Les déclarations de Matt.
l'avènement du Fils de 24:27 sont trouvés dans Lu
l'homme. 17:24,37]
28 Car où sera le corps
mort, là s'assembleront les
aigles*. Job 39. 30; Lu. 17.
37; *L'armée romaine.

Après la tribulation de ces jours

MATTHIEU 24 MARC 13 LUC 21


(Mt 24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
29 Et aussitôt après 24 En ces jours-là, après 25 Et il y aura des signes
l'affliction de ces jours-là le cette tribulation, le soleil dans le soleil, dans la lune
soleil s'obscurcira, la lune sera obscurci, la lune ne et dans les étoiles; et sur la
ne donnera point sa donnera point sa lumière; terre, les peuples seront
lumière, les étoiles És. 13. 10; Éz. 32. 7; Joë. 2. dans la consternation et ne
tomberont du ciel, et les 31; Joë. 3. 15; Mt. 24. 29; sachant que devenir, la mer
puissances des cieux Lu. 21. 25; Ap. 6. 12; et les flots faisant un grand
seront ébranlées. És. 13. 25 Les étoiles du ciel bruit. És. 13. 10; Éz. 32. 7;
10; Éz. 32. 7; Joë. 2. 31; tomberont, et les Joë. 2. 31; Joë. 3. 15; Mt.
Joë. 3. 15; Mc. 13. 24; Lu. puissances qui sont dans 24. 29; Mc. 13. 24; Ap. 6.
21. 15; les cieux seront ébranlées. 12;
30 Alors la merveille du 26 Et alors on verra le Fils, 26 Les hommes rendant
Fils, l'expression humaine, l'expression humaine venir l'âme de frayeur, dans
paraîtra dans le ciel; alors sur les nuées, avec une l'attente des choses qui
aussi toutes les tribus de la grande puissance et une surviendront dans le

283
terre se lamenteront, en se grande gloire; Da. 7. 10; monde; car les puissances
frappant la poitrine, et Mt. 16. 27; Mt. 24. 30; Mc. des cieux seront ébranlées.
elles verront le Fils, 14. 62; Lu. 21. 27; Ac. 1. 11; 27 Et alors ils verront venir
l'expression humaine, 1 Th. 4. 16; 2 Th. 1. 10; Ap. le Fils, l'expression
venant sur les nuées du 1. 7; humaine sur une nuée, avec
ciel, avec une grande 27 Et il enverra ses anges une grande puissance et
puissance et une grande pour rassembler ses élus une grande gloire. Da. 7. 10;
gloire. Da. 7. 10; Mt. 16. des quatre vents, depuis Mt. 16. 27; Mt. 24. 30; Mt.
27; Mt. 25. 31; Mt. 26. 64; les extrémités de la terre 25. 31; Mt. 26. 64; Mc. 13.
Mc. 13. 26; Mc. 14. 62; Lu. jusqu'aux extrémités du 26; Mc. 14. 62; Ac. 1. 11; 2
21. 27; Ac. 1. 11; 2 Th. 1. 10; ciel. Th. 1. 10; Ap. 1. 7;
Ap. 1. 7; 28 Or quand ces choses
31 Il enverra ses anges avec commenceront d'arriver,
un grand éclat de regardez en haut, et levez la
trompette, et ils tête, parce que votre
rassembleront ses élus des délivrance approche. Ro. 8.
quatre vents, depuis un 23;
bout des cieux jusqu'à
l'autre bout. 1 Co. 15. 52; 1
Th. 4. 16;

La parabole du figuier

MATTHIEU 24 (Mt MARC 13 LUC 21


24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
32 Or, comprenez la 28 Apprenez ceci par la 29 Et il leur dit une
similitude prise du figuier: comparaison tirée du similitude: Voyez le figuier
Quand ses rameaux sont figuier: Quand ses et tous les arbres; Mt. 24.
tendres, et qu'il pousse des rameaux commencent à 32; Mc. 13. 28;
feuilles, vous connaissez être tendres, et que ses 30 Quand ils poussent, vous
que l'été est proche. Mc. feuilles poussent, vous jugez de vous-mêmes, en
13. 28; Lu. 21. 29; connaissez que l'été est les voyant, que l'été est
33 Vous aussi de même, proche. Mt. 24. 32; Lu. 21. proche.
quand vous verrez toutes 29; 31 De même, lorsque vous
ces choses, sachez que le 29 Vous de même quand verrez arriver ces choses,
Fils, l'expression humaine, vous verrez arriver ces sachez que la Souveraineté
est proche et à la porte. choses, sachez que cela est de L’ESPRIT DES
34 Je vous dis en vérité proche et à la porte. VIVANTS est proche.
que votre postérité ne 30 Je vous dis en vérité, 32 Je vous dis en vérité, que

284
passera point que toutes que cette postérité ne cette génération ne passera
ces choses ne soient passera point, que toutes point, que toutes ces choses
arrivées. ces choses n'arrivent. n'arrivent.
35 Le ciel et la terre 31 Le ciel et la terre 33 Le ciel et la terre
passeront, mais mes passeront; mais mes passeront, mais mes
paroles ne passeront point. paroles ne passeront point. paroles ne passeront point.
Ps. 102. 26; És. 51. 6; Mc. Ps. 102. 26; És. 40. 8; És. Ps. 102. 26; És. 51. 6; Mt.
13. 31; Hé. 1. 11; 51. 6; Hé. 1. 11; 24. 35; Jn. 10. 35; Ro. 9. 6;
Hé. 1. 11;

Aucun signe de ce jour. Le peuple du Seigneur doit toujours


«regarder» et «être prêt»

MATTHIEU 24 MARC 13 LUC 21


(Mt 24:1-44) (Mr 13:1-35) (Lu 21:5-30)
36 Pour ce qui est du jour 32 Pour ce qui est de ce 34 Prenez donc garde à
et de l'heure, personne ne jour et de l'heure, vous-mêmes, de peur que
le perçoit, non pas même personne ne les connaît, ni vos cœurs ne soient
les anges du ciel, mais seul les anges qui sont dans le appesantis par la débauche,
mon Père. Mc. 13. 32; Ac. ciel, ni le Fils; mais par l'ivrognerie et par les
1. 7; seulement le Père. Mt. 24. inquiétudes de cette vie; et
37 Mais comme il en était 36; Ac. 1. 7; que ce jour-là ne vous
aux jours de Noé, il en sera 33 Prenez garde, veillez et surprenne subitement. Ro.
de même à l'apparition du priez; car vous ne savez 13. 13; 1 Th. 5. 6; 1 Pi. 4. 7;
Fils de l'homme; Ge. 6. 2; quand ce temps viendra. 35 Car il surprendra comme
Lu. 17. 26; 1 Pi. 3. 20; 2 Pi. Mt. 24. 42; Mt. 25. 13; Lu. un filet tous ceux qui
2. 5; 12. 40; Lu. 21. 36; 1 Th. 5. habitent sur la face de la
38 Car de même qu'aux 6; terre. 1 Th. 5. 2; 2 Pi. 3. 10;
jours d'avant le déluge les 34 Il en est comme d'un Ap. 3. 3; Ap. 16. 15;
hommes mangeaient et homme qui, allant en 36 Veillez donc, et priez en
buvaient, se mariaient et voyage, laisse sa maison, et tout temps, afin que vous
donnaient en mariage, en donne la direction à ses soyez trouvés dignes
jusqu'au jour où Noé entra serviteurs, marquant à d'éviter toutes ces choses
dans l'arche; Ge. 7. 7; chacun sa tâche, et qui qui doivent arriver, et de
39 Et qu'ils ne connurent ordonne au portier d'être subsister devant le Fils,
rien jusqu'à ce que le vigilant. l'expression humaine. Mt.
déluge vint et les emporta 35 Veillez donc, car vous 24. 42; Mt. 25. 13; Mc. 13.
tous; il en sera de même à ne savez pas quand le 33; Lu. 12. 40; 1 Th. 5. 6;
l'apparition du Fils de maître de la maison (Le récit de Luc se termine

285
l'homme. viendra, ou le soir, ou à ici, mais les paroles du
40 Alors, de deux hommes minuit, ou au chant du coq Seigneur concernant les
qui seront dans un champ, ou le matin; jours de Noé, et les jours de
l'un sera pris et l'autre 36 De peur qu'arrivant Lot se trouvent dans Luc 17:
laissé; Lu. 17. 34; 1 Th. 4. tout à coup il ne vous 26-30 .)
17; trouve endormis.
41 De deux femmes qui 37 Or, ce que je vous dis, je [Note: Chaque compte a
moudront au moulin, l'une le dis à tous: Veillez. une fin différente des
sera prise et l'autre laissée. maison viendra, ou le soir, autres; pourtant la leçon est
42 Veillez donc, car vous ou à minuit, ou au chant la même dans chacun, à
ne savez pas à quelle heure du coq ou le matin; savoir qu'aucun "signe"
votre MAÎTRE viendra. 36 De peur qu'arrivant défini ne serait donné pour
Mt. 25. 13; Mc. 13. 33; Lu. tout à coup il ne vous montrer quand le Seigneur
12. 40; Lu. 21. 36; trouve endormis. était sur le point de revenir,
43 Or, considérez ceci, que 37 Or, ce que je vous dis, je mais au contraire Son
si un père de famille était le dis à tous: Veillez. retour serait tout à fait
averti à quelle veille de la inattendu, comme l'était la
nuit le larron viendra, il venue du déluge, et comme
veillerait et ne laisserait est la venue d'un voleur.
pas percer sa maison. Lu. D'où la grande importance
12. 39; 1 Th. 5. 2; 2 Pi. 3. pour le peuple du Seigneur
10; Ap. 3. 3; Ap. 16. 15; de toujours «veiller» et
44 C'est pourquoi vous «être prêt aussi». Marc et
aussi tenez-vous prêts; car Luc ajoutent "et prient".
le Fils, l'expression Luc mentionne les choses
humaine, viendra à l'heure qui sont à craindre, et
que vous ne pensez pas. contre lesquelles les saints
doivent regarder - "fureur
et ivresse, et soucis de cette
vie."]

286
"QUAND VOUS VERREZ"

Le lecteur sera bien remboursé pour tout le temps et tous les


efforts qu'il pourra consacrer à une étude diligente et à une
comparaison de ces trois récits de la prophétie de notre Seigneur.
(C'est le seul énoncé d'une longueur quelconque dont trois
comptes distincts nous ont été donnés, et il doit y avoir une raison
spéciale pour cela.) Mais ce que nous voulons souligner à ce stade
est que la section commençant par "Quand vous verrez" (Mt 24:12
Mr 13:14 Lu 21:20) se réfère manifestement, dans chaque récit, à
un seul et même événement - la destruction imminente de
Jérusalem. "L'abomination de la désolation qui se tient dans le
lieu saint" (Matthieu et Mc) signifie la même chose que les mots
"Jérusalem" - la ville sainte- "entourés d'armées" (les armées étant
"l'abomination" qui devait faire du lieu une "désolation", Lu
21:20). Nous reviendrons sur ce point intéressant.

La «grande tribulation, telle qu'elle n'était pas depuis le


commencement du monde», etc. (Mt 24:21), est la même chose
que "l'affliction" (le même mot dans l'original que "tribulation") "tel
qu'il n'était pas depuis le commencement de la création que Dieu
a créé" (Mr 13:19) et comme "les jours de vengeance, afin que
s'accomplissent toutes les choses qui sont écrites", "la grande
détresse dans le pays et la colère " contre ce peuple" (Lu
21:22,23).

Dans tous les trois comptes sont mentionnés les mêmes


malheurs, "à ceux qui sont avec enfant, et à ceux qui sucent dans
ces jours", et les mêmes directions pour le vol instantané sont
donnés. Mais dans le récit de Matthieu, nous avons seulement
l'instruction du Seigneur à ses disciples de prier pour que leur
fuite ne soit pas en hiver ni le jour du sabbat. Ces mots montrent
clairement qu'il parlait d'une époque où les règles rabbiniques
strictes concernant la distance qui pourrait être parcourue le jour
287
du sabbat seraient encore en vigueur. Cette remarque fixe le
temps avec certitude comme avant la destruction de Jérusalem.
Ces règles rabbiniques strictes n'ont pas été en vigueur pendant
des siècles; et il n'y a aucune raison de supposer qu'elles seront
jamais ressuscités. Les mots n'impliquent pas, bien sûr, que les
propres disciples de Christ seraient liés par ces règles même alors;
mais tant qu'ils étaient en Judée, ils auraient été gênés par eux
dans leur fuite, si cela avait lieu le jour du sabbat.

LES SOUFFRANCES AUTO-INFLIGÉES

À la lumière, donc, de cette comparaison de l'Écriture avec


l'Écriture, nous pensons qu'il est clair que la «grande tribulation»
de Matthieu 24:14 était cette calamité inégalée, avec ses
souffrances indicibles, qui ont frappé la ville et les gens en l'an 70.

Dans l'histoire de "Les Guerres des Juifs" de Josèphe Flavius,


nous avons un récit détaillé, écrit par un témoin oculaire, des
souffrances presque incroyables des Juifs pendant le siège de
Jérusalem. Pour ce compte, nous nous référerons plus tard; mais
nous voulons dire à ce point que les détresses de ceux qui étaient
cernés par l'apparition soudaine des armées romaines étaient
particulières à cet égard, à savoir que ce qu'ils enduraient était
principalement auto-infligé. C'est-à-dire qu'ils souffraient
beaucoup plus des cruautés et des tortures infligées l'un à l'autre
que de l'ennemi commun hors des murs. Dans cette étrange
circonstance de l'affaire, c'était sûrement «un temps de trouble tel
qu'il n'y en avait jamais eu depuis qu'il y avait eu une nation,
même à cette même époque» (Da 12:1).

Ce qui se passait dans la ville en détresse rappelle les paroles


d'Ésaïe: «La colère de L’ADMIRABLE des armées embrase le pays,
et le peuple devient la proie du feu; nul n'épargne son frère. On
288
déchire à droite, et l'on a faim; on dévore à gauche, et l'on n'est
pas rassasié; chacun mange la chair de son bras. Manassé dévore
Éphraïm; et Éphraïm, Manassé. Ensemble, ils fondent sur Juda.
Malgré tout cela, sa colère ne s'arrête pas, et sa main est toujours
étendue!" (Ésaïe 9:19-21).

TELLE QUE JAMAIS

Il est nécessaire d'accorder une attention particulière aux paroles


inspirées par lesquelles les désordres qui accompagnent la
destruction de la nation juive et de leur ville sainte sont décrits
dans les diverses prophéties qui les prédisent. Car c'est une erreur
assez courante de supposer que la grande tribulation devait être
une calamité d'une ampleur sans précédente en ce qui concerne le
nombre de morts et la quantité de biens détruits. Ainsi nous a-t-
on dit que la dernière guerre mondiale a dépassé la tribulation des
Juifs pendant et résultant du siège de Jérusalem, en ce sens que
plus de vies ont été perdues, plus de villes dévastées, etc. Mais les
Écritures n'en parlent pas comme d'une calamité qui devrait
dépasser toutes les autres en grandeur. En fait, cela ne pouvait
pas être, car il n'y a pas eu de calamité à comparer en magnitude
avec celle du déluge, et il n'y en aura pas jusqu'à ce que les cieux
et la terre qui sont maintenant seront détruits par le feu (2 Pi
3:6,7). Les prophéties que nous étudions ne parlent pas d'une
tribulation plus grande en grandeur ou en étendue, mais
différente en nature; et de plus, elles parlent de celui qui devait
venir comme un jugement de Dieu sur la nation juive. Ainsi, dans
Jérémie 30:6, nous lisons: «Hélas! car ce jour est grand, et nul
n'est comme cela; c'est même le temps des ennuis de Jacob.» Voici
les deux limites que nous avons mentionnées. La première est
dans les mots qui ne l'aiment pas, ce qui suggère des troubles
d'un genre particulier; et la seconde est dans les mots les ennuis
289
de Jacob. Les paroles de Daniel 12:1 sont également explicites: «Et
il y aura un temps de trouble tel qu'il n'y en a jamais eu depuis
qu'il y avait une nation», etc. Les mots tels que pointer vers des
troubles d'un genre spécial, et les mots depuis qu'il y avait une
nation signifient une nation d'Israël, comme le montre le contexte.
Enfin, les paroles de notre Seigneur sont une grande tribulation,
telle qu'elle n'était pas depuis le commencement du monde, etc. et
encore le contexte montre que la calamité dont Il a parlé devait
venir sur cette génération d'Israélites. Le caractère particulier de
ces souffrances auto-infligées par les Juifs pendant le siège sera
clairement vu à partir des extraits donnés ci-dessous de l'histoire
de Joseph Flavius; mais il faut aussi prendre en considération le
fait qu'à la fin du siège, la nation entière fut vendue en esclavage
et dispersée jusqu'aux extrémités de la terre. Une telle chose ne
s'était jamais produite auparavant (bien que Jérusalem ait été
souvent assiégée); et les paroles du Christ font en sorte que rien
de semblable ne se reproduise.

L'apôtre Paul, qui est le principal révélateur de la seconde venue


du Christ, parle définitivement et fréquemment de la colère à
venir, mais il est absolument silencieux quant à toute grande
tribulation liée au second avènement. Ainsi, il dit explicitement
que c'est une chose juste avec Dieu de récompenser la tribulation
à ceux qui vous troublent; et à vous qui êtes troublés, reposez-
vous avec nous; quand le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec
ses anges puissants, dans un feu flamboyant se vengeant sur
ceux qui ne connaissent pas Dieu, et qui n'obéissent pas à
l'évangile de notre Seigneur Jésus-Christ; qui seront puni d'une
destruction éternelle ... Quand Il viendra glorifié dans Ses saints,
et être admiré dans tous ceux qui croient ... en ce jour-là (2 Th
1:6-10). Ce passage parle clairement de la vengeance qui doit
tomber, quand Christ reviendra, sur tous ceux qui rejettent
l'Évangile; mais ni ici ni ailleurs dans les écrits de Paul, il n'est

290
fait mention d'une période spéciale de tribulation (la dernière des
soixante-dix semaines de Daniel 9, (comme certains le disent)
précédant la révélation de Jésus-Christ. Ce que Paul prédit
clairement dans ce passage, et se réfère à d'autres passages
(comme (1 Th 1:10; 5:2,3) est en accord avec les paroles de Christ,
qui, parlant du temps de Son retour dans la gloire avec les anges
ont dit: Et alors, toutes les tribus de la terre pleureront (Mt
24:30,31).

Nous sommes conscients que beaucoup de nos jours ont tellement


décidé que l'apparition du Christ dans la gloire doit être précédée
d'une période définie, la grande tribulation dite, qu'il est difficile
pour eux même d'envisager l'idée que cette période à laquelle
notre Seigneur a appliqué cette expression est maintenant passée
depuis longtemps. Néanmoins nous sommes convaincus que tous
ceux qui sont disposés à examiner avec ouverture d'esprit le
témoignage des Écritures seront contraints d'être d'accord avec la
conclusion à laquelle nous sommes parvenus, qui est celle de
pratiquement tous les grands commentateurs du passé, et de
beaucoup dans notre propre démarche de tous les jours. Ce point
de vue est bien et brièvement énoncé par Wiston dans sa préface
aux guerres des Juifs de Josèphe, où il dit: «Que ces calamités des
Juifs, qui étaient nos meurtriers du Sauveur, devaient être le plus
grand qui ait jamais été depuis le début du monde, notre Sauveur
l'avait directement annoncé, (# Mt 24:21, M. 13:9, Lu 21:23,24) et
qu'ils se sont révélés être en conséquence, Joseph Flavius est ici
un témoin très authentique."

291
CHAPITRE XIV

LE COMPTE RENDU DE MARK SUR LA PROPHÉTIE

DU MONT DES OLIVIERS

Essayons maintenant, avec l'aide ainsi gagnée, d'examiner de plus


près tout le discours. Pour ce faire, nous sélectionnons le compte
donné par Mark comme base de notre étude. C'est ce que nous
faisons parce que c'est le plus concis et le plus direct. Puisqu'il
donne la réponse du Seigneur à la même question des quatre
disciples, nous devons supposer qu'il est complet, dans le sens de
contenir tout ce que dit le Seigneur qui se rapporte directement à
cette question. Les déclarations supplémentaires trouvées dans
Matthieu et Luc seraient simplement des détails, ou des questions
en rapport avec le sujet principal.

La question - posée au Seigneur en privé par Pierre, Jacques,


Jean et André (Mr 13:3,4) - était la suivante: «Dites-nous quand
ces choses seront et quel sera le signe quand toutes ces choses
arriveront.» L'expression ces choses (ou ces événements) est
importante pour l'identification, elle signifiait le terrible
renversement que le Seigneur venait de leur annoncer, dont
l'exhaustivité était indiquée par le fait qu'il ne fallait "pas laisser
une pierre sur un autre qui ne devrait pas être renversé" (v.2).

La réponse du Seigneur commence très significativement par les


mots: «Prends garde que personne ne te trompe». Ceux-ci, et les
mots qui suivent à la fin du verset 8, ne semblent pas être en
réponse à la question qui lui est posée. Mais ils sont d'autant plus
importants pour cette raison même; car ils montrent que ce que le
Seigneur a jugé le plus essentiel était de corriger la pensée erronée
dans leurs esprits que le temps de l'événement de "ces choses"
devait être le moment de Son retour en puissance et en gloire pour
établir Son Royaume, dont il avait déjà parlé avec eux (Mt 16:27;
292
19:28). Il était donc plus explicite en les avertissant de se méfier
des faux Christs, qui se lèveraient et séduiraient beaucoup au
moment du siège de Jérusalem. En outre, il les a avertis de ne pas
être dérangés par les guerres ou les rumeurs de guerres, de
tremblements de terre, de famines et autres; car de telles choses
doivent se produire, mais elles n'étaient pas des signes de la fin.
Ainsi le sujet de sa propre venue à la fin du monde a été introduit,
comme nous l'avons dit, d'une manière purement négative, et
uniquement pour informer les disciples que sa seconde venue
n'était aucunement liée aux événements dont Il les prévenait
alors.

A cet égard, le Seigneur les informa aussi du traitement qu'ils


devaient recevoir et des souffrances qu'ils devaient endurer (Mr
13:9-13); et Il leur a dit ce qu'ils devaient faire lorsqu'ils étaient
convoqués devant les tribunaux pour l'amour de Son Nom (Mr
13:11).

La grande chose qu'ils devaient garder à l'esprit en ce qui


concerne la période non mesurée qui devait s'écouler avant sa
venue était que "l'Évangile doit d'abord être publié parmi toutes
les nations" (Mr 13:10). De la même manière après sa
résurrection, quand ils ont soulevé la même question concernant
le rétablissement du royaume à Israël, il a détourné leur esprit de
ce sujet, et a dit, mais .... vous serez des mes témoins à partir de
Jérusalem, et dans toute la Judée, et en Samarie, et jusqu'à
l'extrémité de la terre (Ac 1:6-8). La fin de l'âge viendra quand, et
seulement quand, l'œuvre de l'Évangile sera terminée. Ainsi, il a
fait de l'œuvre de l'Évangile la question de la plus haute
importance. Or l'apôtre Paul déclare que cela est déjà un fait
accomplit: «leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles
jusqu'aux extrémités de cette disposition.» (Rom. 10:18). En
d'autres mots l'Évangile a été proclamé par les apôtres dans le
monde entier à cette époque. Le message des apôtres fut transmit
293
par écrit pour former le Nouveau Testament afin de le préserver
pour qu'il soit diffusé dans toutes les nations après leur mort. De là
nous sommes entré dans une longue période d'apostasie et de
persécutions que l'ont peut qualifier comme étant le début de la fin
des temps, particulièrement depuis le Concile de Nicée en l'an 325
avec la création d'un faux christianisme, à savoir l'Église Catholique
Romaine ou Église Impériale Constantinienne de l'ancien culte
solaire du dieu Mithra. Dans cette longue période le témoignage de
l'Évangile était presque nul, du au fait que très peu avait accès aux
Saintes-Écritures et que la majorité des gens étaient illettrés. C'était
des temps de grande ignorance et de superstitions. Il a fallu
attendre au temps de la Réforme Protestante pour que la Bible soit
publiée selon les Originaux et diffusée parmi les peuples pour que
l'Évangile resplendisse à nouveau. Le message des apôtres pouvait
finalement être lu par tous et chacun dans leur langue natale.
Depuis, le monde entier en est saturé, quoique plusieurs ont
dénaturés son message à leur propre perte. Malgré que l'Évangile a
pénétré toutes les nations de la terre, très peu l'ont reçu avec foi, du
au fait de la proclamation d'un faux évangile qui fait des ravages
partout. Le grand jour de l'apparition finale de Christ est vraiment à
la porte.

Cette réponse à leurs pensées concernant Sa seconde venue est


trouvée (avec des détails supplémentaires) dans (Mt 24:4-14, et Lu
21:8-19) Nous n'avons pas besoin de nous référer à ce point à ces
passages. Il suffit maintenant de faire comprendre à nos lecteurs
que le Seigneur n'était pas, dans cette partie de sa réponse, en
train de parler d'événements qui devaient arriver juste avant son
second avènement, mais au contraire, les avertissait de ne pas
prendre de telles, famines, pestilences, & c., comme indications
que son avènement était proche.

Évidemment, cet avertissement s'applique tout au long de l'âge;


car si les commotions du genre mentionné par le Seigneur
294
n'étaient pas des indications de la proximité de Sa venue au début
de l'âge, elles ne seraient pas des indications de cela à une période
ultérieure.

Pour le signe à ce stade (Mr 13:14), nous voyons que le Seigneur


change de sujet, comme indiqué par le mot «en voyant vous
verrez»; et Il spécifie maintenant un signe défini - impossible d'être
mal compris - par lequel eux et tous les saints de cette génération
devraient savoir avec une certitude absolue que la désolation
prédite allait avoir lieu, Il dit: «Mais quand vous verrez
l'abomination de la désolation, dont parle Daniel le prophète, se
tenant là où elle ne devrait pas (que celui qui lit) comprenne, alors
que ceux qui sont en Judée fuient dans les montagnes», etc.

Nous avons déjà montré par le passage correspondant dans Luc


21:20 que l'abomination de la désolation était l'armée d'invasion
qui allait encercler Jérusalem et accomplir sa désolation. Cette
abomination, quand elle englobait Jérusalem, se tenait là où elle
ne devrait pas. Une comparaison des deux passages ne laisse
aucune place à l'incertitude quant à la signification du Seigneur.
Ce qui a surtout causé certains égarements modernes à ce point
est une erreur curieuse en ce qui concerne l'expression utilisée
par Matthieu, «se tiendra dans le lieu saint». Ce point est si
important que nous le réservons pour un commentaire spécial
plus tard. Compte tenu du malentendu très général concernant ce
point particulier, les paroles du Seigneur, laissez-le comprendre,
sont très significatives.

Dans cette partie de la réponse du Seigneur (Mr 13:14-23), il a


donné des instructions explicites à son peuple pour assurer sa
propre sécurité; et de plus il a indiqué que l'investissement
complet de la ville serait si rapidement accompli que, après
l'apparition des armées, leur seul sécurité serait dans la fuite

295
instantanée. Nous rappelons une fois de plus le caractère
extrêmement pratique de cette prophétie.

Il est important de noter que l'affliction de mot dans le verset 19


de Marc 13, est la même que celle tribulation rendue dans le
verset 24, et (Mt 24:7,21).

Au verset 20 est la promesse que ces jours - se référant aux


horreurs du siège - seraient raccourcis; et nous avons déjà
montré, en parlant de Daniel 12 , que le temps a été raccourci, et
d'une manière évidemment providentielle, de sorte que les
Romains ont obtenu la possession soudaine et la plus inattendue
de la dernière forteresse de la ville.

À ce stade, le Seigneur renouvelle l'avertissement de ne pas


attendre Son retour à ce moment-là. Il parle avec une grande
netteté, en disant: Alors, pendant ces jours de siège, si quelqu'un
vous dit: Voici, voici le Christ; ou voici, il est là; ne le croyez pas
(Mr 13:21). De plus, Il donne la raison de cet avertissement
explicite, disant: Car de faux Christs et de faux prophètes
s'élèveront, et feront des signes et des prodiges, pour séduire, s'il
était possible, même les élus. Mais prenez garde: voici, je vous ai
annoncé toutes choses (Mr 13:22,23). Ces mots deviennent très
clairs et évidents quand on voit que le Seigneur parle de faux
Christs, et de faux prophètes, qui séduiraient (ou tromperaient)
beaucoup dans la croyance qu'il allait apparaître à ce moment-là
et sauver Jérusalem de l'invasion des armées. De même, au temps
de Sédécias, lorsque la ville fut assiégée par Nebucadnetsar, il y
eut de faux prophètes qui trompèrent le peuple en lui disant que
l'ennemi ne capturerait pas la ville (Jer 27:14 , & c.). Compte tenu
des nombreuses interventions du Seigneur en faveur de son
peuple et des nombreuses promesses qui lui étaient faites, il était
très facile de persuader les Juifs de s'attendre à une délivrance
miraculeuse. Il était donc extrêmement important que le Christ
296
fasse comprendre à ses propres disciples qu'il n'y aurait pas de
délivrance dans ce cas.

Dans la partie correspondante de l'Évangile de Matthieu (Mt


24:15-28), il est clair que nous avons un autre récit des mêmes
événements futurs. Marc a dit dans ces jours - i.e, dans les jours
du siège de Jérusalem - sera l'affliction (la grande tribulation),
telle que n'était pas depuis le commencement, & c. Matthieu dit:
Car alors il y aura une grande tribulation, telle qu'elle n'était pas
depuis le commencement, etc.

Les versets 27 et 28 de Matthieu 24 indiquent quelle sera la


manière dont le Seigneur apparaîtra quand Il viendra (comme
l'éclair vient de l'Est, & c.). Ces mots ne sont pas dans Mark. Cela
va plus loin pour montrer que la seconde venue de Christ n'était
pas le sujet principal de son discours ici, mais était une question
collatérale. Évidemment, dans ce lieu aussi, il a été mentionné
simplement pour mettre l'accent sur l'avertissement de ne pas
tenir compte des rapports qui seraient en cours à ce moment-là,
qu'il était dans le désert, ou dans les chambres secrètes.

La partie correspondante du récit de Luc se trouve aux versets 20-


24 (# Lu 21: 20-24). Ce récit est utile surtout pour les énoncés
très précis du verset 24, qui disent comment le siège devait se
terminer: Et ils - les gens du verset 23 - tomberont par le
tranchant de l'épée, et seront emmenés captifs dans toutes les
nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds des nations, jusqu'à
ce que les temps des nations soient accomplis. Ces quelques mots
donnent une description concise et précise des conditions de la
ville et des gens jusqu'à nos jours. Ils ont expliqué aux disciples
qu'il n'y aurait pas de délivrance pour Jérusalem à ce moment-là.

Il est particulièrement à noter que Luc, ayant parlé en détail d'une


prochaine destruction de Jérusalem, que tout le monde admet est

297
ce qui s'est passé en l'an 70, ne dit mot d'aucune autre tribulation
après celle-là. Cela interdit l'idée qu'il existe encore une autre
tribulation (et même pire) pour les Juifs. Leurs pires ennemis
pouvaient difficilement le désirer, aucune raison ne peut le
concevoir, les Écritures ne le révèlent pas, et nous devrions être
très lents à croire qu'une telle chose pourrait être. Surtout du fait
que de nos jours les Juifs n'existent plus, ceux qui portent ce nom
en nos temps modernes sont des faux Juifs, des Khazars qui
proviennent de l'ancienne Khazarie, dont la nation entière s'est
convertie au Judaïsme Talmudique. Ils formèrent le mouvement
Sioniste et s'établirent en Palestine pour fonder le faux État occulte
d'Israel qui est en réalité la Nouvelle Khazarie (voir: Les Khazars et
Israël et L'Histoire cachée du Sionisme).

Voici trois évangélistes, choisis par Dieu pour le but spécial, et


inspirés par le Saint-Esprit, chacun d'entre nous nous rendant
compte d' un seul et même énoncé du Seigneur Jésus-Christ..
Cette déclaration a principalement à voir avec une affliction d'une
gravité sans précédent, qui allait bientôt tomber sur Jérusalem et
la Judée, à la désolation complète de la ville et à l'extinction de la
nation, mais concernant l'approche de laquelle le propre peuple de
Christ devait recevoir avertissement et une occasion d'échapper.
Si maintenant il est bien le cas (comme l'affirment certains
exposants modernes) que l'affliction dont Matthieu et Marc ont
conservé une trace n'était pas la destruction de la ville à
proximité, mais celle qui ne devait pas arriver jusqu'à la fin de
cette dispensation, et seulement après qu'Israël ait été exterminé
nationalement, dispersé pendant un siècle entier, et rassemblé de
nouveau dans leur terre et leur ville (de toutes les choses,
cependant, ni Matthieu ni Marc ne disent un seul mot), comment
pouvons-nous expliquer le fait que Luke, bien qu'il parle de façon
impressionnante de la destruction de Jérusalem par Titus et de la
dispersion des Juifs dans le monde entier, ne fait aucune

298
référence à cette tribulation bien pire qui est la caractéristique
principale des récits de Matthieu et Marc tels qu'ils sont
interprétés par certains expositeurs modernes? Manifestement,
cela ne pouvait pas être. Et d'autre part, compte tenu de
l'importance donnée par Luc à la destruction imminente de
Jérusalem, et en vue également du compte tenu de l'importance
donnée par Luc à la destruction imminente de Jérusalem, et en
vue également de du compte tenu de l'importance donnée par Luc
à la destruction imminente de Jérusalem, et en vue également de
l'instructions identiques données aux disciples, telles
qu'enregistrées par les trois évangélistes, il n'est pas réaliste que
Matthieu et Marc ignorent absolument cette affliction indicible, et
décrivent - dans le même contexte identique - une autre
tribulation qui se situe dans un avenir lointain.

La déclaration trouvée dans (Lu 21:22) que ceux-ci soient les jours
de vengeance, que toutes les choses qui sont écrites peuvent être
accomplies, appelle une considération attentive. L'expression les
jours de vengeance indique une période déterminée de jugement;
et ceci est souligné par les mots, que toutes les choses qui sont
écrites, ce qui signifie, bien sûr, toutes les menaces de jugement,
enregistrées dans la loi et les prophètes, pourraient être
accomplies. Manifestement, si toutes les choses de cette nature
étaient accomplies à la destruction de Jérusalem en l'an 70, alors
il ne pourrait pas y avoir ensuite une autre (et pire) tribulation
pour Israël.

Pour aider à la compréhension de ces mots, tournons-nous vers la


première prophétie qui parle des jours de vengeance qui devaient
arriver aux gens infidèles. Elle se trouve dans (Deut. 28:49-59) où
Dieu a donné, à travers Moïse, un aperçu de l'histoire future de
son peuple, en disant comment ils se détacheraient de lui-même,
et comment il les punirait en leur opposant une nation qui devrait
les assiéger dans leurs villes. La description correspond très bien
299
aux Romains et aux désolations qu'ils ont subies. Nous citons une
partie du passage:

«Le Seigneur amènera une nation contre toi de loin, des extrémités
de la terre, aussi rapide que l'aigle qui vole, une nation dont tu ne
comprendras pas la langue, une nation d'une physionomie féroce,
qui ne regardera pas la personne de l'ancien. et qu'il ne soit pas
favorable aux jeunes: * * * Et il t'assiégera dans toutes tes portes ,
jusqu'à ce que tes murailles hautes et clôturées soient
descendues, dans lesquelles tu aurais cru . * * * Et tu mangeras le
fruit de ton propre corps, la chair de tes fils et de tes filles, que le
Seigneur, ton Dieu, t'aura donnés au siège et dans la détresse
avec laquelle tes ennemis t'affligeront: Ainsi, l'homme qui est
tendre au milieu de vous et qui est très délicat, son œil sera
méchant envers son frère et envers la femme de son sein, et
envers le reste de ses enfants qu'il laissera; de sorte qu'il ne
donnera à aucun d'eux la chair de ses enfants qu'il mangera;
parce qu'il n'a rien laissé dans le siège et dans la détresse, avec
laquelle tes ennemis te détruiront dans toutes tes portes. La
femme tendre et délicate parmi vous, qui n'oserait pas mettre la
plante de son pied sur le sol pour la délicatesse et la tendresse,
son œil sera mauvais envers le mari de son sein, et envers son fils
et envers sa fille, et vers son jeune homme qui sort d'entre ses
pieds, et vers ses enfants qu'elle portera; elle les mangera à cause
de tout ce qui est secret dans le siège et dans la détresse où tes
ennemis t'affligeront dans tes portes.»

La prophétie continue en déclarant que le peuple d'Israël devait


être grandement diminué en nombre, devait être arraché de la
terre, et devait être dispersé parmi tous les gens, d'un bout de la
terre à l'autre, où ils étaient pour trouver aucune facilité.

Ces prédictions - terribles dans leur nature au-delà de toute


comparaison - se sont accomplies avec une exactitude et une
300
littéralité épouvantables dans le siège de Jérusalem et dans la
dispersion qui l'a suivie, et qui a duré jusqu'à maintenant. Comme
nous arrivons à réaliser le caractère de ces terribles détresses,
nous serons sûrement reconnaissants que toutes les choses qui
ont été écrites, concernant les afflictions du peuple d'Israël, ont
maintenant été accomplies. Nous ne pouvons que nous réjouir
qu'il n'y ait aucun appui à l'idée qu'un temps de détresse,
dépassant avec sévérité les horreurs du siège de Jérusalem,
attend encore beaucoup de gens affligés.

Il convient de noter que la nation dont Moïse parle dans cette


prophétie devait venir de loin et devait être celle dont les Juifs ne
comprenaient pas la langue. Ces spécifications correspondent aux
Romains, mais pas aux Assyriens ni aux Chaldéens. En outre,
dans la tribulation prédite par Moïse, le peuple devait être arraché
du pays et dispersé parmi toutes les nations d'un bout de la terre
à l'autre. Ceci décrit le résultat de la capture de Jérusalem par
Titus, et non celui de sa capture par Nebuchadnezzar.

Parmi les choses qui ont été écrites auparavant, et que notre
Seigneur a dit qu'elles devaient être accomplies à l'approche de la
destruction de Jérusalem, se trouvait le temps de trouble prédit
dans (# Da 12: 1), à quel moment certaines personnes de Daniel
devaient être livré, même tel qu'il devrait être écrit dans le livre.
Cette dernière expression en était venue à signifier, depuis
l'époque de Moïse (Ex 32:32), ceux qui étaient acceptés par Dieu
et qui lui appartenaient. De tels (c.-à-d., Croyants dans le
Seigneur Jésus-Christ) ont été délivrés à ce moment-là en tenant
compte de Ses avertissements.

301
L'ABOMINATION DE LA DÉSOLATION

Il est nécessaire d'accorder une attention particulière aux mots:


«Quand donc vous verrez dans le lieu saint l'abomination de la
désolation, dont le prophète Daniel a parlé - que celui qui le lit y
fasse attention. Alors que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient
aux montagnes» etc. (Mt 24:15,16). Le passage est le même que
dans Marc, sauf que au lieu de «dans le lieu saint», nous lisons,
«établie où elle ne doit pas être». Dans Luc le passage
correspondant se lit «Et quand vous verrez Jérusalem environnée
par les armées, sachez que sa désolation approche. Alors que ceux
qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnes...» etc.

Ce passage était un avertissement pour les disciples du Seigneur


alors à Jérusalem et en Judée, le plus important de toute la
prophétie; car il a donné le signe par lequel ils devaient savoir que
la désolation, prédite dans Daniel 9:26, était proche, et en voyant
qu'ils devaient fuir. Luke décrit le signe en langage clair.
L'englobement de Jérusalem par les armées devait être
l'avertissement que sa désolation était proche. Mais Matthieu
(pour une raison qui peut être discernée) utilise des termes tels
que les autres que les disciples ne comprendraient pas facilement
le sens. Pour nous, cependant, il devrait être clair, sur une simple
comparaison des passages, que les armées qui devaient accomplir
la désolation de la ville étaient l'abomination de la désolation.
Mais nous allons regarder plus loin dans la question.

Nous avons déjà signalé que le mot abomination signifie toute


chose détestable ou haïssable. Cela s'appliquerait le mieux aux
armées romaines dans leur mission de destruction. En effet, les
mots descriptifs, de désolation, fixent définitivement le sens.
Pourtant, selon une interprétation qui est largement acceptée à ce
moment, cela signifierait la mise en place d'une idole pour le culte
dans un temple juif qui (il est supposé) sera construit à Jérusalem
302
aux jours de l'Antéchrist. Mais, dans ce cas, les mots de
désolation seraient tout à fait déplacés; car personne ne prétendra
que Jérusalem doit redevenir une désolation. Une autre objection
insurmontable à cette vue est que Dieu ne considérerait pas ou ne
parlerait d'aucune partie d'un tel temple fictif comme le lieu saint.

Nos expositeurs modernes ont été trompés par cette expression


(utilisée par Matthieu) le lieu saint. Ils ont supposé que cela
signifiait le Saint des Saints dans le temple. Mais ça ne veut pas
dire ça du tout. N'importe qui, avec l'aide d'une concordance
(comme Young's ou Strong) ou un dictionnaire grec, peut voir par
lui-même que le mot utilisé dans Matthieu 24:15 (Mt 24:15) est
«topos», ce qui signifie simplement une localité (nous en dérivons
les mots topique, topographie, etc.). Il est utilisé dans des
expressions comme un lieu désertique, ou des endroits secs. La
terre sainte, la Judée, est donc le lieu saint où devaient se tenir
les armées païennes, avec leurs étendards idolâtres et leurs
sacrifices païens. Mark le met simplement «là où il ne devrait pas
être». D'autre part, le terme «hagios topos» n'est jamais utilisé du
saint des saints du temple. (Voir le texte original de Heb.
9:12,24,25.

Le Seigneur se référait à l'abomination particulière de la


désolation dont parlait Daniel le prophète, et à ce moment-là se
produit l'exhortation: Que celui qui lit le lit comprenne.
L'expression abomination de la désolation se trouve uniquement
dans la version Septante de Daniel 9:27. Quel était alors ce qui est
mentionné dans ce verset? Il est clair que c'est ce qui devait être
l'instrument de Dieu en provoquant la désolation prédite. Le texte
hébreu, dont notre AV (King-James) est une traduction, se lit «et
pour la diffusion des abominations, il doit le rendre désolé». Si au
lieu de, disons-nous, par la multiplication des abominations, nous
avons une très bonne indication de l'expansion des armées
romaines.
303
Dans Daniel 11:31 et 12:11, (Da 11:31: 12:11) elle est une
expression légèrement différente qui rend le sens plus clair, à
savoir, l'abomination qui fait désolé. Que les mots «Quand vous
voyez l'abomination de la désolation se tenir dans le lieu saint» ne
signifient pas la mise en place d'une idole dans le sanctuaire
intérieur, apparaît plus en considération du fait que c'était quand
les disciples devraient voir la chose à laquelle il est fait allusion,
ils devaient savoir qu'il était temps pour eux de fuir.
Manifestement, la mise en place d'une idole dans le sanctuaire
intérieur ne pouvait pas être un signe pour le peuple du Seigneur
de fuir. Ce serait une chose que seuls les prêtres pourraient voir.
Et cela ne pourrait pas être un signe pour ceux qui sont en Judée.
Alors que les armées envahissantes seraient un spectacle que tous
pourraient voir.

De plus, la mise en place d'une idole dans le sanctuaire est une


chose qui ne pouvait pas être faite avant que la ville et le temple
ne soient pris par l'ennemi, ce qui serait à la fin du siège. Par
conséquent, il ne pouvait pas servir de signe aux disciples de se
sauver des horreurs du siège par un vol opportun.

La différence entre la façon dont Matthieu décrit ce signe de fuir,


et la façon dont Luc le décrit, est expliquée par le fait que
l'Évangile de Matthieu a été écrit principalement pour circuler
parmi les Juifs palestiniens. Nous pouvons donc comprendre
pourquoi le Saint-Esprit l'a inspiré à utiliser une expression qui
ne serait comprise que par les disciples. Mais une telle raison
n'existerait pas dans le cas de l'Évangile de Luc, étant le
compagnon de Paul dans ses voyages à travers les provinces
grecques, et son Évangile ayant été écrit principalement pour les
païens convertis. Matthieu et Marc ont l'admonition significative,
celui qui doit comprendre. Mais dans Luc, où la signification est
énoncée clairement, cette exhortation n'est pas trouvée.

304
Pour confirmer notre point de vue sur l'abomination de la
désolation, nous citons ce qui suit d'un ouvrage solide et
standard, Smith's Bible Dictionary: "L'abomination de la
désolation, mentionnée par notre Sauveur (Mt 24:15) comme un
signe de la destruction imminente de Jérusalem, en référence à
(Da 9:27;11:31;12:11) La prophétie référée en fin de compte à la
destruction de Jérusalem par les Romains, et par conséquent
l'abomination doit décrire une occurrence liée à cet événement .....
La plupart des gens le réfèrent à des normes ou des bannières de
l'armée romaine."

Nous croyons cependant que ce ne sont pas les étendards portés


par les armées, mais les armées elles-mêmes qui constituent
l'abomination de la désolation, ou qui font désoler. Cette
conclusion est pleinement appuyée par les faits, (1) que lorsque
Matthieu dit «lorsque vous voyez l'abomination de la désolation»,
Luc dit «lorsque vous verrez Jérusalem entourée d'armées, alors
sachez que sa désolation est proche»; et (2) les armées étaient
l'agence par laquelle la désolation était accomplie.

Pour confirmer davantage notre point de vue sur ce point, nous


citons également de Farquharson le passage clair suivant: «Christ
expressément le nomme (l'abomination de la désolation) comme
l'un des signes précédents, par lequel ceux qu'il a ensuite abordé
aurait pris conscience de l'approche immédiate de la destruction
de Jérusalem que lui-même avait prédit, et qui, selon lui, se
produirait avant la génération contemporaine avec Lui-même sur
la terre est décédée (Mt 24, 34.) D'ailleurs, le Christ, par le terme
«abomination de la désolation», ne signifiait pas un temple
construit pour un dieu étranger, ni aucun sacrifice profane,
puisqu'ils ne sont pas ceux qui apportent la désolation. Luc a
conservé l'explication que le Christ lui-même a donné de ces
termes «quand vous verrez Jérusalem investie par des armées» etc.
Lu 21:20), comme nous aurons plus tard à montrer plus
305
particulièrement; et l'évêque Newton, dans son illustration de la
propre prophétie du Christ, se réfère à l'explication fournie par
Luc et admet que l'abomination de la désolation signifie les
armées païennes."

Aussi du même auteur nous citons le passage suivant, qui se


produit dans le cours de ses commentaires sur Daniel 12:1, «Et à
ce moment ton peuple sera délivré, chacun qui sera trouvé écrit
dans le livre»: - "La prédiction du prophète alors, dans cette
dernière partie du premier verset, s'accomplit dans cette partie du
peuple de Daniel qui, obéissant à l'appel du Sauveur à la foi en
Lui, à la repentance et à l'obéissance nouvelle, obtint par son sang
la rédemption éternelle. Bien que les dirigeants juifs et la plus
grande partie de la nation ne l'aient pas pour roi, mais le livrent
aux païens, Paul dit: "Dieu n'a point éloigné son peuple qu'il a
connu d'avance", mais, comme au temps d'Elias, il se réservait
sept mille hommes qui n'avaient pas fléchi le genou à l'image de
Baal, même maintenant, «à présent il y a aussi un reste selon
l'élection de la grâce» (Ro 11:2-5) Peu de temps après l'ascension
du Christ, ce "reste" s'élevait à plusieurs milliers (Ac 2:41, 4:4); et
ensuite "les croyants ont été ajoutés au Seigneur, une multitude
d'hommes et de femmes" (Ac 5:14). Ceux-ci étaient à ce moment
«délivrés». * * * Mais, ajoutés à la délivrance éternelle, ils obtinrent
aussi une délivrance temporelle, en ce «temps de détresse»,
pendant lequel leurs compatriotes incrédules périrent par l'épée et
la famine. Car Celui en qui ils croyaient leur avait enseigné les
signes qui devaient précéder les calamités approchantes, et les
avait avertis de leur échapper par une fuite opportun (Mt
24:15,16).). De ses avertissements, ils se sont prévalus. Nous
apprenons des histoires ecclésiastiques, dit Mgr Newton, qu'à ce
moment (l'approche du siège de Jérusalem) tous ceux qui
croyaient au Christ quittèrent Jérusalem et s'en allèrent à Pella et
ailleurs au delà du Jourdain; de sorte que tous échappèrent

306
merveilleusement au naufrage général de leurs compatriotes; et
nous ne lisons nulle part autant que l'un d'eux a péri dans la
destruction de Jérusalem. Ainsi, dans tous les sens «à ce moment-
là», les gens de Daniel ont été délivrés, tous ceux qui ont été
trouvés écrits dans le livre».

LE COMPTE DE LUC EST-IL LE MÊME DISCOURS?

Nous remarquerons ici une idée qui a été avancée par quelques
commentateurs (pas de proéminence pour autant que nous le
sachions), à savoir que le récit trouvé dans Luc 21 est celui d'une
prononciation différente de Christ de celle rapportée, composé en
parties de Matthieu et Marc. Cette idée est vraiment une
confirmation de ce que nous cherchons à prouver; pour ceux qui
suggèrent qu'il doit avoir reconnu que, si Luc 21 nous donne un
compte de la même déclaration que celle rapportée par les deux
autres auteurs de l'Évangile, alors il doit être que la grande
tribulation de ce dernier est la chute de Jérusalem décrite par les
anciens, et l'abomination de la désolation est la forte armée
romaine.

Mais l'idée mentionnée ci-dessus est tout à fait intenable. Selon


chacun des trois écrivains, le discours a eu lieu juste après que
Christ ait quitté le temple pour la dernière fois; et selon chacun il
a commencé avec les mêmes mots (pas une pierre doit être laissée
sur l'autre); et de plus, la partie prophétique fut dite en réponse à
la question des disciples (dites-nous, etc.). Et pas seulement cela,
mais le récit de Luc suit le même ordre que les autres et utilise
dans de nombreux passages les mêmes mots. C'est simplement
une impossibilité qu'il y ait eu deux discours distincts le même
jour, provenant du même incident, et en réponse à la même
question, de la part des mêmes disciples.

307
Il n'y a le fait que Matthieu et Marc indiquent l'endroit où la
conversation a eu lieu (le Mont des Oliviers), alors que Luc omet
de mentionner ce détail. Il y aurait autant de raisons de prétendre
que le Christ a enduré deux agonies différentes la nuit de sa
trahison, à deux endroits différents, parce que, tandis que
Matthieu et Marc donnent Gethsémani comme lieu, Luc ne précise
pas le nom de la localité où décrit (avec des différences le détail
des autres) qui a eu lieu.

La preuve est concluante que les trois récits se rapportent à un


même discours, et que ce que Luc identifie clairement comme la
destruction de Jérusalem approchant alors, les deux autres
évangélistes ont parlé sous le terme général de «grande
tribulation».

LA DERNIÈRE PROBATION D'ISRAËL

Nous avons cherché à faire comprendre à nos lecteurs que la


destruction de Jérusalem et la dissolution définitive de la nation
juive étaient d'une importance immense dans l'histoire du monde,
divinement considérée et écrite. Mais avant de clore ce chapitre,
nous voulons attirer l'attention sur le fait que Dieu, dans la
patience merveilleuse et sa bonté, n'a pas exécuté son juste
jugement sur la nation tout à la fois, mais leur a donné une
dernière période de mise à l'épreuve, qui a duré seulement 40 ans,
à partir de 30 après JC, quand le Seigneur a été crucifié, à 70
après JC, lorsque la ville a été détruite et la nation exterminée.

Le nombre 40 semble être la mesure de la probation complète. Les


Israélites ont été éprouvés pendant 40 ans dans le désert au
début de leur carrière nationale. C'était sous la loi. Et à la fin de
cela, Dieu leur a donné une autre probation de 40 ans, sous
l'Évangile. D'autres périodes de probation complète se trouvent
308
dans les Écritures, comme lorsque Moïse a laissé les gens à eux-
mêmes, alors qu'il était dans la montagne pendant 40 jours. Les
trois premiers rois d'Israël (Saul, David et Salomon) ont régné sur
toute la période de 40 ans. Et finalement notre Seigneur a été
éprouvé pendant 40 jours dans le désert, avec les bêtes sauvages,
et tenté du diable.

LE TEMPS DE DÉTRESSE DE JACOB

La référence à l'époque de la détresse de Jacob se trouve dans (Jer


30:5-7). D'après ce qui apparaît dans le chapitre 29:1, ainsi que
dans le contexte immédiat, il est évident que la prophétie
concernant la détresse de Jacob a été prononcée après le début de
la captivité à Babylone; ce n'était donc pas la punition infligée par
Nabuchodonosor que le prophète prédisait. Ceci est rendu très
clair par les versets précédant immédiatement la prophétie de la
détresse de Jacob, dans laquelle Dieu dit qu'il ramènera la
captivité de son peuple et les fera retourner dans le pays de leurs
pères. Ainsi l'ordre prédit des événements était le retour de la
captivité de Babylone, et après cela le temps de la peine de Jacob,
qui est prédit dans ces mots frappants: «Car ainsi parle le
Seigneur: Nous avons entendu une voix de tremblement, de
crainte et non de paix: demandez-vous maintenant, et voyez si un
homme a des enfants avec un enfant, Pourquoi vois-je chaque
homme avec ses mains sur ses reins, comme une femme en
travail, et tous les visages se transforment en pâleur, hélas! car ce
jour est grand, et nul ne ressemble à cela: c'est le temps de la
détresse de Jacob, mais il sera sauvé» (Jer 30:5-7).

La destruction de Jérusalem par les Romains est un


accomplissement complet de cette prophétie. Pourquoi devrions-
nous ignorer un accomplissement historique manifeste et

309
supposer un accomplissement dans le futur, pour lequel il n'y a
aucune preuve?

Les paroles de la prophétie confirment le fait que le temps de la


détresse de Jacob, prédit par Jérémie, est le même que le temps
de détresse tel qu'il n'a jamais été, prédit à Daniel par l'homme
vêtu de lin, et le même que la grande tribulation Ce qui n'était pas
depuis le commencement du monde jusqu'à présent, ni ne sera
jamais prédit par le Seigneur comme ce fut alors sur le point de
venir sur le peuple. Car il ne peut y avoir deux tels moments de
détresse qui se rapportent à la même prophétie.

De même les paroles de Jérémie: «Mais il sera sauvé», d'accord


avec les paroles: «Ton peuple sera délivré, chacun de ceux qui
seront trouvés écrits dans le livre» (Da 12:1); et avec les paroles du
Christ «mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé» (Mt
24:13). L'accord est frappant.

Jérémie, après avoir prophétisé le temps de la détresse de Jacob


(des détails dont il ne donne aucune description) parle d'une autre
captivité pour la nation, et du dessein de Dieu de rassembler son
peuple et de le restituer à son pays (Jer 30:10,11). Cela confirme
l'opinion que la captivité mentionnée au verset 3 est celle de
Babylone. De plus, les termes utilisés pour décrire la captivité
dont parlent les versets 10 et 11 montrent qu'il s'agissait d'une
dispersion mondiale. Car Dieu dit: «Car JE SUIS avec toi, dit
L’ADMIRABLE, pour te délivrer. Je détruirai entièrement toutes
les nations parmi lesquelles je t'ai dispersé; mais toi, je ne te
détruirai point entièrement; je te châtierai avec mesure;
cependant je ne te tiendrai pas pour innocent.» (Jér 30:11).

Ainsi, selon toutes ces trois grandes prophéties que nous avons
étudiées et comparées, il devait y avoir un temps de détresse
inégalé pour Israël, suivi d'une dispersion mondiale des

310
survivants, et avec cela, l'histoire est en parfait accord; car le
temps de détresse, tel qu'il n'y en avait jamais eu ni avant ni
après, est venu dans la génération spécifiée par Christ, et a été
immédiatement suivi d'une dispersion mondiale des Juifs, qui a
duré pour longtemps; Dieu n’avait pas terminé avec eux encore. Ils
furent la cible de diffamations, d’oppressions et de diverses
persécutions, mais ils finirent par être totalement assimilés aux
cultures, coutumes et superstitions des différents peuples, se
marièrent avec des femmes étrangères, eurent des enfants incultes,
et finalement avec les siècles perdirent leur identité raciale de Juif à
ne jamais plus être retrouvée, et devinrent comme des gens
ordinaires du peuple commun au point qu’il fut impossible de les
distinguer. La race juive sémitique fut complètement effacée et
disparue pour de bon de sous les cieux.

Tout cela est complètement renversé par un faux système actuel


d'interprétation de la prophétie, qui fait passer la dispersion du
peuple d'Israël en premier, et le temps de trouble tel qu'il ne devait
jamais leur être réservé après, quand Dieu les aura ramenés, et
enfin, à leur propre terre. Mais tout ce qui peut y être ramené est la
poussière d’une mémoire languissante et d’un cauchemar terrifiant.

LA GRANDE TRIBULATION DE L'APOCALYPSE

Dans Apocalypse 7:9-17 (Apoc 7:9-17) est décrite la vision d'une


grande multitude qu'aucun homme ne peut compter, de toutes les
nations et tribus, de tous les peuples et de toutes les langues,
dont il est dit qu'ils sont ils sont sortis d'une grande tribulation
(v.14) (ou de la grande tribulation), et ont lavé leurs robes et les
ont blanchies dans le sang de l'Agneau. Il n'y a rien dans ce
passage pour montrer que la tribulation dont il est question est
encore future, ou pour justifier l'expression, communément

311
entendue dans certains milieux, «des saints de la tribulation». Ce
que Jean est ici autorisé à voir, ce n'est pas une tribulation
future, mais la bénédiction future de ceux qui, sur la terre, étaient
dans une grande tribulation. Le moment où la tribulation s'est
produite n'est pas indiqué du tout. Les «cent quarante-quatre mille
marqués d'entre toutes les tribus des enfants d'Israël» (Apoc. 7 :4)
représentent simplement les enfants de la promesse au sein
d’Israël qui furent choisis pour le salut durant tout le temps de son
existence en tant que nation. Ceux-ci subirent de nombreuses
épreuves ou tribulations, comme il est indiqué dans Hébreux 11:8-
40. A eux furent ajouté par après ceux «d'une grande multitude
qu'aucun homme ne peut compter, de toutes les nations et tribus, de
tous les peuples et de toutes les langues.», c'est-à-dire de tous les
élus dont Dieu seul connaît le nombre.

Nous n'identifions pas la tribulation de Matthieu 24:21 avec celle


d'Apocalypse 7:14. La première est un événement spécifique dans
l'histoire, et celle qui appartient strictement au peuple juif. Cette
dernière est général et indéfini. Il y avait des gens de chaque
nation, tribus, langues et tribus, impliqués dans cela. La
probabilité est (quoique actuellement nous ne puissions exprimer
une opinion arrêtée à ce sujet) que la compagnie mentionnée (dont
la bénédiction est précisément la même que celle de tous les
rachetés comme décrit dans (Apoc 21:3,4) embrasse tous ceux qui
ont souffert pour la vérité, pendant tous les siècles de persécution
sous la Rome impériale et la Rome papale. Cette tribulation, étant
tout à fait différente de la tribulation concrète qui a frappé
Jérusalem en l'an 70, elle ne vient pas en comparaison avec elle. Il
ne devait y avoir rien de tel pour la dépasser.

Il n'y a aucune raison de douter que l'AV (King-James) donne le


vrai sens en disant: «Ce sont ceux qui sont sortis de la grande
tribulation», et les mots ne spécifient pas une classe spéciale de
victimes, qui ont traversé une période spéciale d'affliction. Nous
312
rejetons complètement l'idée d'une société séparée de saints de la
tribulation, séparés de la société principale des rachetés, et
nommés à une sphère de bénédiction inférieure.

313
CHAPITRE XV

LE SIÈGE DE JÉRUSALEM DÉCRIT PAR JOSEPH FLAVIUS

En apportant maintenant à l'attention de nos lecteurs certaines


des choses enregistrées par Joseph Flavius dans son histoire bien
connue des derniers jours de Jérusalem et de la nation juive, on
comprendra que nous ne citons pas ce travail comme une preuve
par laquelle nous devons interpréter les Écritures; car nous
interprétons la Parole de Dieu en comparant l'Écriture à l'Écriture.
En fait, nous n'avons consulté ni Joseph ni aucun autre écrivain
humain avant d'avoir atteint nos conclusions quant à la
signification de ces prophéties (comme indiqué dans les pages
précédentes). Nous citons son travail simplement pour ce qu'il est
reconnu de toutes parts, un récit digne de confiance par un
témoin oculaire de choses dont il a eu une connaissance
personnelle, montrant que la parole du Christ s'est accomplie de
la manière la plus littérale.

Farquharson cite l'hommage suivant à Josèphe Flavius par


l'évêque Porteus: «La fidélité, la véracité et la probité de l'écrivain
sont universellement admises, et Scaliger en particulier déclare
que, non seulement dans les affaires des Juifs, mais même des
nations étrangères, il mérite plus de crédit que tous les écrivains
grecs et romains. mis ensemble.»

Il est de notoriété publique que Jérusalem est, jusqu'à présent,


foulée aux pieds par les Gentils, comme l'a dit le Seigneur; et que
les Juifs sont dispersés parmi toutes les nations. Les Juifs
modernes, comme nous l'avons déjà mentionné, sont des faux Juifs,
des Khazars convertis en masse au Judaïsme Talmudique. C'est
assez en soi pour nous assurer que la prophétie du Seigneur dans
Luc 21 (et donc toutes les autres prophéties concernant le même
événement) ont été et sont en train de s'accomplir. Mais il est

314
sûrement très intéressant de savoir comment, quand et dans
quelles circonstances ces prophéties se sont réalisées. L'histoire
de Josèphe Flavius satisfait pleinement ce désir légitime; et nous
réitérons notre conviction que son récit de ces grands événements
a été préservé providentiellement. De plus, puisque Joseph n'était
pas un disciple du Christ au moment d'écrire son histoire, il ne
peut être suspecté d'avoir écrit son récit de la destruction de
Jérusalem en vue de fournir une réalisation de la prophétie du
Seigneur. Son récit a été publié en l'an 75, de sorte qu'il a été écrit
alors que les choses qu'il décrit étaient fraîches dans sa mémoire.
Leur publication à une époque où la vérité sur les sujets qu'il
racontait était connue de milliers de personnes alors en vie, est
une autre raison de notre confiance dans le récit.

Joseph décrit les troubles qui ont commencé sous Pilate, le


gouverneur romain, surtout quand il a envoyé de nuit ces images
de César qui sont appelées enseignes à Jérusalem (Bk II, chapitre
9, section 2). Ces enseignes ou images de César étaient
particulièrement odieuses aux Juifs; et dans la mesure où ils ont
été visiblement portés dans les armées romaines, nous avons ici
une raison pour laquelle ces derniers ont été appelés
l'abomination de la désolation.

Dans les jours où Cumanus était le gouverneur romain a


commencé les ennuis, et la ruine du Juif est venue sur (II 12: 1).
A ce moment-là, Hérode Agrippa II (l'Agrippa devant lequel Paul
apparut) régnait comme roi sur la Galilée. Il était de loin le
meilleur de la famille Hérode; mais nous n'avons aucune trace
qu'il ait jamais été pleinement persuadé d'accepter Christ. À ce
moment-là diverses calamités et perturbations ont commencé à
avoir lieu. Des bandes de brigands infestaient le pays, et dans la
ville se formait une compagnie d'assassins, appelée Sicarii, qui
tuait des hommes dans la journée et dans la ville. C'est ce qu'ils
faisaient surtout dans les fêtes, quand ils se mêlaient aux
315
multitudes et, au moyen de poignards dissimulés sous leurs
vêtements, ils poignardaient ceux qui étaient leurs ennemis. Le
grand prêtre Jonathan était l'une de leurs victimes (II 13, 3).

Une autre classe de fauteurs de trouble était certains hommes


qui, bien que n'étant pas des voleurs ou des meurtriers, ont
encore dévasté l'état heureux de la ville pas moins que ces
meurtriers. C'étaient de tels hommes qui trompaient et
séduisaient les gens sous prétexte d'inspiration divine. Il est facile
de reconnaître dans ces hommes les faux prophètes dont le
Seigneur a averti ses disciples. Continuant, Joseph dit: «Ceux-ci
ont prévalu avec la multitude pour agir comme des fous et sont
allés devant eux dans le désert, prétendant que Dieu leur
montrerait là les signes de la liberté (II 13: 4).

Il y avait aussi un faux prophète égyptien, qui a réuni trente mille


hommes qui ont été trompés par lui. Il les conduisit du désert à la
montagne qui s'appelle le mont des Oliviers. Cela, selon Joseph,
était à l'époque où Felix était gouverneur. Par conséquent, c'était
au moment de la dernière visite de Paul à Jérusalem, qui rappelle
que le capitaine en chef devant lequel Paul fut emmené après le
dérangement dans le Temple, supposait qu'il était cet Égyptien
qui, avant ces jours-ci, provoquait le tumulte. dans le désert,
quatre mille hommes qui furent des meurtriers (Ac 21:38). Cela
nous rappelle aussi l'avertissement définitif du Christ. «C'est
pourquoi, s'ils vous disent: Voici, il est dans le désert, ne sortez
pas» (Mt 24:26).

Josèphe compare les conditions sociales de l'époque à celles d'un


corps profondément malade, en ce sens que lorsque les troubles
se sont dissipés à un endroit, ils ont éclaté immédiatement dans
un autre. Car, dit-il, une troupe de trompeurs et de voleurs se
réunit et persuada les Juifs de se révolter, et les exhorta à faire
valoir leur liberté (id.6).
316
A cette époque, Festus succéda à Félix (comme il est également
rapporté dans (Ac 24:27), et par Florus, qui était le plus méchant
de tous les gouverneurs romains, et l'occasion immédiate de la
guerre. Joseph raconte que lorsque Cestius Gallus vint à
Jérusalem à la période de la Pâque, le peuple qui vint était au
nombre de trois millions (II 14: 3), ce qui montre le nombre
immense de personnes qui se rassemblèrent à Jérusalem. à cette
saison.

Josèphe rapporte avec beaucoup de détails les atrocités et les


barbaries que le peuple a subies aux mains des soldats, et décrit
leurs agonies et leurs lamentations. À une occasion, les soldats,
après avoir pillé les citoyens, ont crucifié un grand nombre d'entre
eux, le nombre de ceux qui ont été tués (y compris les femmes et
les enfants) étant d'environ 3600 en une seule occasion. Il semble
que ce soit délibérément l'intention de Florus d'inciter les Juifs à
la révolte, de sorte que ses propres actes de pillage et d'autres
crimes pourraient être couverts (II 14, 9).

Dans ch.16 (Bible II) Josèphe donne un discours d'Hérode


Agrippa, dans lequel il a utilisé toutes les persuasions et les
arguments pour retenir les Juifs de la folie de se révolter contre
les Romains. Il a décrit de façon éloquente la vaste puissance et
l'étendue de la domination romaine s'étendant d'est en ouest et du
nord au sud. En effet, dit Agrippa, ils ont cherché une autre terre
habitable au-delà de l'océan, et ont porté leurs armes jusqu'aux
îles britanniques, qui n'ont jamais été connues auparavant (II 16,
4). Il nous semble étrange que l'un de ceux que nous lisons dans
la Bible ait parlé aux Juifs de Jérusalem des îles britanniques. Le
Rev. R.W. Morgan cite "les Annales Ecclésiastiques" de Baronius où
il est dit que "Lazare, Marie Magdala, Marthe, Marcella, Maximin et
Joseph d'Arimathée, laissé à la dérive sur la mer, accostèrent dans
la ville de Marseille au sud de la France et y prêchèrent l'Évangile,
pour se rendre par après à Lyon, puis en Angleterre".
317
Le roi Agrippa, en dernier argument, attribua le succès mondial
des armes romaines à la providence de Dieu, raison pour laquelle
il exhorta les Juifs à se défendre contre eux, et il termina son
discours par ce fort appel: «Ayez donc pitié, sinon de vos enfants
et de vos femmes, encore de votre Métropole et de ses murailles
sacrées! Épargnez le Temple et préservez la Sainte Maison avec
ses saints meubles, car si les Romains vous mettent sous leur
pouvoir, ils ne seront plus, abstenez-vous de les détruire quand
votre ancienne abstinence aura été si injustement rétribuée.
J'appelle à témoigner votre Sanctuaire, et les saints anges de
Dieu, et ce pays commun à tous, que je n'ai retenu rien de ce qui
est». Josèphe ajoute que, quand Agrippa avait parlé ainsi, lui et sa
sœur (Bernice) pleuraient, et par leurs larmes réprimaient une
grande partie de la violence du peuple.

Peu de temps après, cependant, les prêtres étaient persuadés


qu'ils devaient refuser de recevoir un cadeau ou un sacrifice pour
un étranger. Et c'était le vrai début de notre guerre contre les
Romains; car ils (les autorités du temple) ont rejeté le sacrifice de
César à cause de cela (II 17, 2).

Il y avait à cette époque deux parties à Jérusalem. Une faction


turbulente préconisait une révolte immédiate contre les Romains.
L'autre parti, conduit par les prêtres et le chef des pharisiens,
réalisant la folie de la proposition, chercha à contenir l'élément
séditieux; mais voyant qu'ils n'écoutaient ni argument ni
persuasion, ils envoyèrent au gouverneur Florus et aussi à
Agrippa des troupes pour réprimer la révolte. A partir de ce
moment, les combats ont commencé. mais les Juifs s'entretuaient
en nombre beaucoup plus grand que ceux qui avaient été tués par
les soldats. La garnison romaine était à cette époque assiégée
dans la forteresse d'Antonia (dans la zone du temple), et fut prise
et tuée ou dispersée (II 17, 7). Un peu plus tard, une autre
garnison romaine, assiégée à Massada, qui avait été la forteresse
318
d'Hérode, se rendit sous la promesse que leurs vies seraient
épargnées, mais ils ont été traîtreusement tués après qu'ils aient
déposé leurs armes (II 17, 10). Ces actions, bien sûr, ont suscité
les autorités romaines, qui ont commencé à faire des préparatifs
pour maîtriser les révoltés. Dans la ville de Césarée (construite par
Hérode le Grand), plus de 20.000 Juifs furent tués en une heure,
et toute Césarée fut vidée de ses habitants juifs; car Florus les
attrap comme ils s'enfuirent et les envoya aux galères. Cela a
enragé toute la nation juive, de sorte qu'ils ont dévasté les villages
de Syrie et d'ailleurs, brûlant certaines villes à la terre.

"Mais," dit Josèphe, les Syriens étaient même avec les Juifs dans
la multitude des hommes qu'ils tuaient. Les troubles dans toute la
Syrie étaient terribles. Chaque ville était divisée en deux armées,
et la préservation de l'un était dans la destruction de l'autre. Ainsi
la journée se passait à répandre du sang, et la nuit dans la peur,
qui était, des deux, la plus terrible * * *

Il était alors fréquent de voir des villes remplies de cadavres,


toujours sans sépulture; ceux des vieillards se mêlaient aux
enfants, tous éparpillés ensemble. Les femmes gisent aussi parmi
elles sans aucune couverture. Vous pourriez alors voir toute la
province pleine de calamités inexprimables. "

Dans certains endroits, les horreurs étaient pires parce que les
Juifs se battaient contre les Juifs. Dans Scythopolis seul, plus de
13 000 ont été tués en même temps (II 18: 1 & 2). Josèphe
rapporte le cas d'un homme éminent qui, à cause des terribles
choses qui se passent tout autour, et pour sauver sa famille d'un
sort pire, a d'abord tué son père et sa mère avec l'épée - ils se
soumettaient volontiers - et ensuite femme et enfants, prenant
finalement sa propre vie (II 18: 3). Cet incident nous donnera au
moins une vague idée des terribles conditions de ces jours de
vengeance et de colère contre ce peuple.
319
De nombreuses pages sont remplies de récits sur le massacre des
Juifs dans divers endroits. En les lisant, nous sommes
impressionnés par l'affirmation du Sauveur selon laquelle, sauf
que ces jours devraient être raccourcis, aucune chair ne devrait
être sauvée (Mt 24:22). Les calamités étaient au-delà de la
description. Ainsi, à Alexandrie, où les Juifs jouissaient des plus
grands privilèges depuis des siècles, ils furent incités à se révolter
par l'élément séditieux, et furent détruits sans pitié, et leur
destruction fut complète. Les maisons ont d'abord été pillées, puis
incendiées par les Romains. Aucune pitié n'a été montrée aux
nourrissons, et aucun regard aux vieillards; mais ils continuèrent
avec le massacre des personnes de tout âge, jusqu'à ce que tout le
lieu fût rempli de sang, et que cinquante mille fussent morts (II, 8:
8).

LA RETRAITE ÉTRANGE DE CESTIUS

Le général romain, Cestius, conduisit son armée de Syrie en


Judée, détruisit largement et assiégea Jérusalem. Il a fait des
progrès si rapides que la ville était sur le point d'être capturée.
L'élément séditieux s'enfuit en grand nombre, et les habitants
paisibles allaient ouvrir les portes aux Romains, lorsqu'une chose
remarquable eut lieu, si inexplicable d'un point de vue naturel
qu'elle ne peut être attribuée qu'à l'intervention directe de Dieu, et
pour l'accomplissement de la parole du Christ. Josèphe Flavius
raconte que le peuple était sur le point d'admettre Cestius comme
leur bienfaiteur, lorsqu'il se souvint soudain de ses soldats et se
retira de la ville sans aucune raison du monde. S'il ne s'était pas
retiré quand il l'avait fait, la ville et le sanctuaire auraient, bien
sûr, été épargnés; et Joseph dit que c'était, je suppose, en raison
de l'aversion que Dieu avait déjà pour la ville et le sanctuaire qu'il

320
(Cetius) a été empêché de mettre fin à la guerre le jour même (II
19: 6).

Mais le traducteur de l'histoire, Wm. Whiston, ajoute une note à


ce stade, que nous citons en entier: "Il peut y avoir une autre
raison très importante et très providentielle assignée à cette
retraite étrange et stupide de Cestius, qui, si Josèphe avait été au
moment d'écrire son histoire un chrétien, il pourrait probablement
l'avoir remarqué aussi, et c'est l'occasion offerte aux chrétiens
juifs de la ville de rappeler la prédiction et la prudence que leur a
donnée le Christ, à savoir «quand ils verraient l'abomination de la
désolation» (les armées romaines idolâtres, avec les images de
leurs idoles sous leurs enseignes) prêts à se jeter sur Jérusalem
pour la désoler, ils devraient alors «fuir vers les montagnes». En se
conformant à cela, ces chrétiens juifs ont fui vers les montagnes
de Perré et ont échappé à cette destruction. Il n'y avait peut-être
pas un exemple plus providentielle, que cette retraite de Cestius
visible pendant tout ce siège de Jérusalem, qui fut
providentiellement une si grande tribulation que depuis le
commencement de la guerre, le monde à ce moment-là n'avait
jamais vu».

Il était très apparent à ce savant traducteur, et doit être apparent,


pensons-nous, à tous ceux qui connaissent à la fois les trois
registres inspirés de la prophétie de notre Seigneur sur le mont
des Oliviers, et aussi les faits historiques si merveilleusement
conservés dans cette histoire par Joseph Flavius, que les trois
récits se rapportent au même événement, que l'abomination de la
désolation était les armées de la Rome impériale et païenne, et que
les souffrances des Juifs sans pareil durant ces cinq années de
terreur qu'étaient la grande tribulation prédite par le Seigneur
dans Matthieu 24:21.

321
LES JOURS DE VENGEANCE

Josèphe Flavius consacre près de deux cents grandes pages (elles


rempliraient plus de quatre cents fois la taille ordinaire) au récit
des événements de ces «jours de vengeance», dont (nous l'avons
vu) non seulement les Juifs en Palestine, mais des Juifs partout
dans le monde. Nous pouvons nous référer à un très petit nombre
de ces événements tragiques; mais, dans la mesure où peu de nos
lecteurs ont accès à l'histoire de Josèphe, nous croyons que nous
leur rendons un service en donnant la meilleure idée que nous
pouvons, dans une petite boussole, des événements de ces temps.

Après la retraite de Cestius, il y eut un massacre d'environ 10.000


Juifs à Damas; et puis, comme il était évident que la guerre contre
les Romains était inévitable, les Juifs commencèrent à se préparer
à défendre Jérusalem. A cette époque, Joseph Flavius, l'écrivain
de cette histoire, a été nommé général des armées en Galilée. Il
semble avoir eu une grande capacité et un grand succès en tant
que soldat, bien qu'il ait finalement été maîtrisé et capturé par les
Romains. Concernant une de ses opérations militaires, son
traducteur dit: "Je ne peux ne pas penser que ce stratagème de
Joseph soit l'un des meilleurs qui ait jamais été inventé et exécuté
par n'importe quel guerrier.

A ce moment, l'empereur Néron nomma Vespasien, un général


vaillant et expérimenté, à la tâche de soumettre les Juifs; et
Vespasien a désigné son fils Titus pour l'aider. Ils ont envahi la
Judée du nord, marchant le long de la côte, et en tuant beaucoup
- 18,000 à Askelon seul. Ainsi la Galilée était toute remplie de feu
et de sang; elle n'était pas exempte de toute sorte de misère ou de
calamité (III 4: 1). Josèphe s'est opposé à l'invasion romaine avec
des forces telles qu'il avait, mais un par un les villes ont été prises
et leurs habitants tués. Finalement, Joseph lui-même a été
conduit à se réfugier à Jotapata ???, qui, après une longue et
322
désespérée résistance, a été prise par Vespasien. Les incidents de
ce siège étaient terribles; et parmi eux se trouvaient des
événements qui rappellent par la force les paroles du Seigneur,
«Mais malheur à ceux qui ont des enfants, et à ceux qui sucent en
ces jours». Les Romains étaient si furieux de la longue et féroce
résistance des Juifs qu'ils n'en épargnèrent aucun, ni n'en
plaignirent aucun. Beaucoup d'ailleurs, en désespoir de cause, se
sont suicidés. La vie de Joseph a été épargnée d'une manière qui
semble miraculeuse (III 8: 4-7), et il a été pris en captivité par
Vespasien, à qui il a prophétisé que lui et son fils Titus seraient
César et empereur. Depuis ce temps jusqu'à la fin de la guerre,
Josèphe fut gardé prisonnier; mais il était avec Titus pendant le
siège suivant de Jérusalem, dans lequel les atrocités et les misères
ont atteint une limite impossible à dépasser sur terre. Seul l'état
des perdus en enfer pourrait être pire.

Après que Jotapata est tombé, Joppa a été prise, puis Tibériade et
Taricheae sur le lac Gennesaret. Des milliers ont été tués, et plus
de 30 000 de la dernière place nommée ont été vendus en
esclavage. Ayant maintenant complètement subjugué Galilée,
Vespasien conduisit son armée à Jérusalem.

Pour bien comprendre Matthieu 24:15-21, il est important de


savoir que les armées romaines furent, pendant plus d'un an,
occupées à la dévastation des provinces de Galilée et de Judée,
avant que Jérusalem ne fût assiégée. Il convient de noter
également que les premiers avertissements du Christ à fuir étaient
pour ceux qui sont en Judée (Mt 24:16). Cela fait qu'il est
parfaitement certain que l'abomination de la désolation qui se
tenait dans le lieu saint, qui était le signal convenu pour ceux qui
sont en Judée de fuir dans les montagnes, n'était pas une idole
installée dans le sanctuaire intérieur du Temple. Car la désolation
de la Judée s'est achevée longtemps avant que Jérusalem et le
Temple ne soient pris.
323
Au moment où Vespasien conduisait ses armées à Jérusalem,
cette ville condamnée était dans un état de désordre et de
confusion indescriptibles, de sorte que, pendant tout le siège, les
Juifs souffraient beaucoup plus les uns des autres à l'intérieur
des murs que de l'ennemi extérieur. Joseph dit qu'il y avait des
désordres et des guerres civiles dans toutes les villes, et que tous
ceux qui étaient à l'écart des Romains se retournèrent les uns
contre les autres. Il y avait aussi un combat amer entre ceux qui
étaient pour la guerre, et ceux qui étaient désireux de la paix (IV
3: 2).

Joseph raconte en outre la disgrâce totale et la ruine du grand


sacerdoce, le plus bas des hommes étant exalté à cette fonction; et
aussi de la profanation du sanctuaire.

La partie la plus violente dans la ville était les Zélotes. Ceux-ci


appelèrent à leur aide une bande d'Iduméens assoiffés de sang,
qui se jetèrent sur les gens qui étaient paisiblement inclinés, et
massacrèrent petits et grands jusqu'à ce que tout le temple
extérieur déborde de sang, et qu'ils y virent 8500 cadavres.
Ananias (responsable de la mort de Christ), ancien souverain
sacrificateur, vénérable et digne, était au nombre des morts;
Josèphe dit: «Je ne me tromperais pas si je disais que la mort
d'Ananias était le commencement de la destruction de la ville, et
qu'à partir de ce jour même on peut dater le renversement de sa
muraille et la ruine de ses affaires, c'est-à-dire le jour où ils ont vu
leur souverain sacrificateur, et le proxénète de leur conservation,
massacrés au milieu de leur ville. * * * Et je ne peux pas penser
que c'était parce que Dieu avait condamné cette ville à la
destruction, comme une ville polluée, et était résolu à purger Son
sanctuaire avec le feu, qu'il a coupé ces grands défenseurs, tandis
que ceux qui un peu avant avaient porté les vêtements sacrés et
ont présidé le culte public, ont été rejetés nus pour être la
nourriture des chiens et des bêtes sauvages.
324
Après que ceux-ci eurent été tués, les Zélotes et les Iduméens
tombèrent sur le peuple comme sur un troupeau d'animaux
profanes, et les égorgèrent.

Josèphe raconte aussi les terribles tourments infligés aux nobles


et aux citoyens du meilleur ordre qui refusaient de se plier aux
exigences des zélotes. Ceux-ci, après avoir été horriblement
torturés, ont été tués, et par la peur, personne n'a osé les
enterrer. De cette façon, 12 000 des habitants les plus éminents
ont péri (IV 5: 3). Nous citons plus loin: «Sur toutes les routes
aussi, un grand nombre de cadavres gisaient en tas, et beaucoup
qui, au début, étaient zélés pour déserter la ville, préféraient y
périr, car les espérances d'enterrement faisaient mourir la mort
dans leur propre ville. ces zélotes arrivèrent enfin à ce degré de
barbarie pour ne pas enterrer ni ceux qui étaient morts dans la
ville, ni ceux qui gisaient le long des routes, comme s'ils
souillaient en même temps les hommes de leurs mauvaises
actions. ils pollueraient aussi la divinité elle-même, ils laissaient
les corps morts se putréfier sous le soleil (IV, 6, 3).

Vers cette époque, plus de 15 000 juifs fugitifs furent tués par les
Romains, et le nombre de ceux qui furent forcés de sauter dans le
Jourdain fut prodigieux. * * * Tout le pays par lequel ils ont fui
était rempli de massacres, et le Jourdain ne pouvait pas être
passé, en raison des cadavres qui s'y trouvaient (IV, 8, 5, 6).

On nous dit aussi que les pierres du Temple étaient de


dimensions énormes. Edersheim mentionne: «Selon Joseph, la
ville était tellement bouleversée et déterrée qu'il était difficile de
croire qu'elle ait jamais été habitée. Plus tard, Turnus Rufus fit
passer la charrue. En ce qui concerne les murs du temple, malgré
la masse des pierres, il ne restait rien en place, à l'exception d'un
coin ou d'une portion de mur - à gauche, pour montrer à quel
point la ruine et la désolation étaient grandes.
325
VESPASIEN EST RAPPELÉ. TITUS EST EN CHARGE

A ce moment, Vespasien fut appelé à Rome à cause de la mort de


l'empereur Néron, et les opérations contre les Juifs furent
dévolues à Tite. Vespasien lui-même fut bientôt fait empereur.

Pendant ce temps, un autre tyran se leva, nommé Simon, et de lui


Joseph Flavius dit: Or, ce Simon, qui était sans muraille, était
plus effrayant pour le peuple que les Romains eux-mêmes; tandis
que les Zélotes qui étaient en elle étaient plus lourds sur eux que
les deux autres. Ces Zélotes étaient conduits par un tyran nommé
Yokhanan; et les excès du meurtre et de l'impureté auxquels ils se
livraient habituellement sont indescriptibles (voir le chapitre IV,
chapitre 9, section 10).

Afin de renverser John, le peuple a finalement admis Simon et ses


disciples. À partir de ce moment-là, la guerre civile dans la ville
devint plus incessante et plus meurtrière. La ville distraite était
maintenant divisée en trois factions au lieu de deux. Les combats
ont été menés jusque dans la cour intérieure du temple; sur quoi
Josèphe se plaint que même ceux qui sont venus avec des
sacrifices pour les offrir dans le temple ont été tués, et ont arrosé
cet autel de leur propre sang, jusqu'à ce que les cadavres des
étrangers se soient mêlés à ceux de leur propre pays, et ceux des
profanes avec ceux des prêtres, et le sang de toutes les sortes de
carcasses mortes se tenaient dans les lacs dans les cours saintes
elles-mêmes (V 1: 3).

Il n'y a sûrement jamais eu de telles conditions dans aucune ville


avant ou depuis.

Parmi les calamités désastreuses qui frappèrent le peuple


misérable, il y avait la destruction des greniers et des greniers, de
sorte que bientôt la famine s'ajoutait aux autres horreurs. Les
factions belligérantes n'étaient d'accord que pour tuer ceux qui
326
étaient innocents. Dit Joseph: «Le bruit de ceux qui se battaient
était incessant, tant de jour que de nuit, mais les lamentations de
ceux qui pleuraient dépassaient le bruit des combats, et ils
n'avaient pas non plus l'occasion de cesser leurs lamentations,
parce que leurs calamités venaient mais quant aux bandes
séditieuses elles-mêmes, elles combattaient les unes contre les
autres en piétinant les cadavres qui s'entassaient les uns sur les
autres, et se remplissant d'une rage folle de ces corps morts sous
leurs pieds, ils devenaient de plus en plus féroces, ils inventaient
encore des choses pernicieuses les uns contre les autres, et quand
ils s'étaient résolus à quelque chose, ils l'exécutaient sans pitié, et
n'omettaient aucune méthode de tourment ni de barbarie »

A l'époque décrite dans les paragraphes précédents, les armées


romaines n'avaient pas encore atteint la ville, et dans la mesure
où la saison de la Pâque arrivait maintenant, et les choses
semblaient se calmer momentanément, les portes étaient ouvertes
pour ceux qui voulaient observer la grande fête. Le traducteur,
dans une note, dit: «Nous voyons ici la véritable occasion de ces
nombreux Juifs qui étaient à Jérusalem pendant ce siège de Titus
et qui y périrent car le siège commença à la fête de la Pâque,
quand de si prodigieuses multitudes de Juifs et de prosélytes
venaient de tous. Josué nous assure que, comme nous le verrons
plus loin, ils étaient 1,100,000, outre 97,000 captifs.

Ceci est remarquable comme la dernière Pâque. Cette joyeuse fête


du souvenir de la grande délivrance de Dieu de son peuple hors
d'Égypte s'est terminée dans une orgie de sang. Le tyran
Yokhanan profita de cette occasion pour introduire quelques-uns
de ses partisans, avec des armes cachées, parmi les foules de
fidèles du temple, qui en tuèrent beaucoup, tandis que d'autres
roulaient en tas, piétinés et battus sans pitié.

327
Et maintenant, bien que les armées romaines étaient à leurs
portes, les factions belligérantes recommençaient à se détruire les
uns les autres et les innocents habitants.

"Ainsi", dit Joseph, ils sont retournés à leur ancienne folie, et se


sont séparés les uns des autres, et se sont battus; et ils ont fait
tout ce que les assiégeants pouvaient leur demander de faire. Car
ils n'ont jamais souffert des Romains rien de pire qu'ils ne se
faisaient mutuellement souffrir; et il n'y avait pas de misère
endurée par la ville qui, après ce que faisaient ces hommes,
pouvait être estimée nouvelle. Il était surtout malheureux avant
d'être renversé; et ceux qui l'ont pris ont fait preuve de gentillesse.
Car j'ose dire que la sédition a détruit la ville et que les Romains
ont détruit la sédition. C'était une chose beaucoup plus difficile à
faire que de détruire les murs. Afin que nous puissions justement
attribuer nos malheurs à notre propre peuple (V. 6. 2).

C'est le trait le plus étonnant de cette grande tribulation; car il n'y


a sûrement jamais eu de ville assiégée dont les habitants
souffriraient plus l'un de l'autre que de l'ennemi commun. Dans
cette caractéristique du cas, nous voyons très clairement qu'il
s'agit d'un jugement; et que, comme l'a dit l'apôtre Paul, la colère
est venue sur eux à l'extrême.

À ce stade, le siège a commencé sérieusement. Titus cependant, a


envoyé Joseph pour parler aux juifs, leur offrant la clémence, et
les exhortant à céder. Josèphe leur adressa un plaidoyer sincère
pour ne pas résister à la puissance de Rome, faisant remarquer
que Dieu n'était plus avec eux. Mais c'était inutile. Alors le siège
se déroula dehors et la famine commença à faire rage à l'intérieur,
de sorte que les enfants tiraient de la bouche de leurs parents les
morceaux qu'ils mangeaient, et même les mères privaient leurs
enfants des derniers morceaux de nourriture qui auraient pu leur
sauver la vie.
328
Les combattants, bien sûr, gardaient pour leur propre usage ce
qu'il y avait de nourriture, et il semblait qu'ils prenaient un vif
plaisir à voir les autres souffrir. C'était une espèce de folie. Ils ont
inventé de terribles méthodes de supplices, qu'il ne serait pas bon
de décrire. Et cela a été fait, dit Josèphe, pour garder leur folie en
exercice (V 10: 3). Les tourments les plus horribles et les plus
incroyables ont été infligés à tous ceux qui étaient soupçonnés de
cacher quelque chose. Le passage suivant donnera une idée des
conditions: "Il est impossible de donner tous les exemples de
l'iniquité de ces hommes, je vais donc dire brièvement ceci: -
qu'aucune autre ville n'a souffert de telles misères, et aucun âge
n'a jamais engendré une génération plus féconde en méchanceté.
(Cela nous rappelle de force les propres paroles du Seigneur.)
Finalement, ils mirent au mépris la nation hébraïque, pour qu'ils
paraissent eux-mêmes relativement moins impies vis-à-vis des
étrangers. il est vrai qu'ils furent l'écume, et la progéniture fausse
et avortée de notre nation, pendant qu'ils renversaient la ville eux-
mêmes, et forçaient les Romains, qu'ils le veuillent ou non, à
acquérir une réputation mélancolique en agissant glorieusement
contre eux; et a presque tiré ce feu sur le temple qu'ils semblaient
penser est venu trop lentement "(V. 10. 5).

Sous la pression de la famine, de nombreux juifs sont sortis la


nuit dans les vallées à la recherche de nourriture. Ceux-ci ont été
attrapés, torturés et crucifiés en vue de ceux sur les murs de la
ville. Environ cinq cents tous les jours ont ainsi été traités. Le
nombre devint finalement si grand qu'il n'y avait pas assez de
place pour les croix, ni de croix assez pour les victimes. Ainsi,
plusieurs ont été souvent cloués à une croix.

Un peu plus tard, les armées romaines ont englobé la ville entière,
de sorte qu'il n'y avait plus aucune sortie de celle-ci.

329
«Alors, dit Josèphe, la famine a-t-elle élargi ses progrès et dévoré
le peuple par des maisons entières et des familles: les chambres
hautes étaient pleines de femmes et d'enfants mourant de faim, et
les ruelles de la ville étaient pleines des cadavres des vieillards.
Les enfants et les jeunes gens erraient dans les marchés comme
des ombres, tous se gonflaient de la famine, et tombaient morts,
partout où leur misère les saisissait (V. 12. 3).

Ainsi, les misères de Jérusalem s'aggravaient de jour en jour. * * *


En effet, la multitude des cadavres qui se trouvaient en tas les
uns sur les autres, était horrible, et produisait une puanteur
pestilentielle qui gênait ceux qui voulaient sortir de la ville et
combattre l'ennemi (VI, 1). . 1).

Le nombre de ceux qui périrent par la famine dans la ville était


prodigieux, et leurs misères étaient indicibles. Car, si tant est que
l'ombre de quelque nourriture que ce soit ait paru nulle part, une
guerre commençait tout à l'heure, et les amis les plus chers
tombaient les uns contre les autres.

A cet égard, Josèphe rapporte en détail le cas d'une femme


éminente pour sa famille et pour sa fortune, qui, tout en
subissant les ravages de la famine, tue son fils et le rôtit, et en
ayant mangé la moitié, dissimule l'autre moitié. Quand les juifs
séditieux sont venus pour fouiller les lieux, et ont senti l'odeur
horrible de cette nourriture, ils ont menacé sa vie si elle ne leur a
pas montré quelle nourriture elle avait préparée. Elle a répondu
qu'elle leur avait réservé une partie de choix, et a découvert aussi
ce qui restait du petit corps, en disant, Venez, mangez de cette
nourriture; car j'en ai mangé moi-même. Ne prétends pas être
plus tendre qu'une femme, ou plus compatissante qu'une mère.
Même ces hommes désespérés et endurcis ont été horrifiés à la
vue, et ont été atterrés par l'acte de cette mère. Ils sont partis en
tremblant; et toute la ville était pleine de ce que la femme avait
330
fait. Il faut se rappeler que pendant tout ce temps, la vie de tous
dans la ville aurait été épargnée et la ville et le temple auraient été
sauvés s'ils avaient cédé aux Romains. Mais comment alors
l'Ecriture devrait-elle être accomplie? (voir #De 28:56 , 57) Peu de
temps après, le temple fut incendié et brûlé, bien que Titus ait
essayé de le sauver. Joseph dit: Mais quant à cette maison, Dieu
l'avait depuis longtemps condamnée au feu; et maintenant ce jour
fatal était venu, selon la révolution des âges. C'était le dixième
jour du mois d'Ab, le jour où il était autrefois brûlé par le roi de
Babylone (VI, 4, 5).

En outre, Joseph dit: «Tandis que la maison sainte était en feu,


tout ce qui était tombé à la main fut volé, et dix mille de ceux-ci
furent tués, et il n'y eut ni pitié ni vénération, mais enfants,
vieillards, profanes et prêtres. De plus, beaucoup, voyant le feu,
exerçaient leur plus grande force et éclataient en gémissements et
en cris, et Perré lui rendait aussi l'écho, ainsi que les montagnes
de Jérusalem, et augmenté la force du bruit."

Pourtant, la misère elle-même était plus terrible que ce désordre.


Car on aurait cru que la colline elle-même, sur laquelle se tenait le
temple, brûlait comme si elle était pleine de feu, que le sang était
plus abondant que le feu, et que les morts étaient plus nombreux
qu'ils ne l'étaient, de ceux qui les avaient tués. Car le sol
n'apparaissait nulle part visible à cause des cadavres qui y
reposaient (VL 5. 1).

En décrivant comment un nombre a été tué dans un certain


cloître, que les soldats ont mis le feu, Joseph dit: «Un faux
prophète fut l'occasion de la destruction de ces gens, il avait fait
une proclamation publique le jour même que Dieu leur avait
ordonné de monter sur le temple et de recevoir des signes
miraculeux de leur délivrance. Ce faux prophètes subornés par les

331
tyrans imposait au peuple, qu'ils devaient attendre la délivrance
de Dieu (VI, 5, 2).

Dans ce détail aussi, la prophétie du Seigneur des Oliviers a été


littéralement accomplie.

Quand enfin les Romains ont gagné l'entrée dans la ville, les
soldats étaient devenus si exaspérés par la résistance opiniâtre
des Juifs, qu'ils ne pouvaient pas être empêchés de se venger des
survivants. Alors ils se livraient au massacre jusqu'à en être las.
Les survivants ont été vendus en esclavage, mais à un prix très
bas, parce qu'ils étaient si nombreux, et les acheteurs étaient peu
nombreux. Ainsi fut accomplie la parole du Seigneur par Moïse, et
vous serez vendus à vos ennemis pour serviteurs et servantes, et
personne ne vous achètera (De 28:68).

Beaucoup furent mis en liens et vendus à l'esclavage dans les


mines égyptiennes, réalisant ainsi plusieurs prophéties selon
lesquelles ils devraient être vendus à nouveau en Égypte, d'où
Dieu les avait livrés (Os. 8:13; 9:3).

En terminant cette partie de son histoire, Josèphe donne le


nombre de ceux qui ont péri (un million cent mille) et de ceux
vendus en esclavage (quatre vingt dix sept mille), et explique,
comme nous l'avons déjà dit, qu'ils sont venus de tous le pays à la
fête des pains sans levain, et fut soudainement enfermé par une
armée. Et il ajoute: «Cette vaste multitude était en effet
rassemblée de loin, mais la nation entière était maintenant fermée
par le sort comme en prison, et l'armée romaine englobait la ville
quand elle était pleine d'habitants. toutes les destructions que les
hommes ou Dieu ont apportées au monde »(VI, 9, 4).

Ainsi finit, dans la plus grande des calamités de la sorte,


l'existence nationale du peuple juif, et tout ce qui appartenait à

332
cette ancienne alliance qui fut instituée avec gloire (2 Co 3:7,9,11),
mais qui devait disparaître.

Ici peut être vu un exemple de la minutie des jugements de Dieu,


quand il se lève pour faire son travail étrange. Le jugement doit
commencer à la maison de Dieu; et à la vue de ce qui nous est
rapporté dans cette histoire de Josèphe, combien la question est
impressionnante, et si elle commence par nous, quelle sera la fin
de ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de Dieu ou qui le déforme
à leur guise? (1 Pi 4:17).

333
CHAPITRE XVI

CONCLUSION DES COMMENTAIRES

EDERSHEIM SUR MATTHEW XXIV

Nous trouvons que des commentateurs fiables des premiers jours


ont souligné (en le traitant comme une évidence trop évidente
pour exiger un argument) que lorsque le Christ a averti ses
disciples de la grande tribulation qui devait arriver, il entendait
par cela les détresses qui suivraient la destruction de Jérusalem.
Alfred Edersheim, dans son œuvre remarquable «The life and
times of Jesus the Messiah» (La vie et les temps de Jésus le
Messie), fut l'un des plus habiles commentateurs, qui a ainsi
exposé la prophétie du Seigneur sur le mont des Oliviers. Nous
attachons un poids et une autorité particuliers à ses exposés,
parce qu'il n'y a probablement aucun homme des temps modernes
qui possédait une connaissance aussi étendue et précise des
coutumes, des mœurs, des habitudes de pensée, des écrits et des
traditions des Juifs et de leurs dirigeants, au temps du Christ. Sa
vie et les temps de Jésus le Messie donne une image
merveilleusement complète, détaillée et précise de la Judée et de
ses habitants - les Juifs, prosélytes, prêtres, rabbins, scribes,
pharisiens, sadducéens, hérodiens, grecs et romains - au début de
notre ère. Si l'on ne lisait qu'une demi-douzaine de livres, en plus
de la Bible, l'excellent travail d'Edersheim devrait être l'un des six.

Edersheim voit quatre divisions dans la prophétie du Seigneur sur


le mont des Oliviers, comme enregistré dans Matthieu 24; et il
sera instructif de suivre son analyse de ce chapitre.

1. La première division comprend les versets 6-8, (Mt 24:6-8) qui


contiennent des avertissements aux disciples qu'ils ne doivent pas
considérer les douleurs qu'il prédisait (les guerres, les famines, les
pestilences et les tremblements de terre) comme les jugements qui
334
marqueraient l'avènement de leur Seigneur; en d'autres termes, ils
ne devaient pas considérer les guerres, les famines, etc. comme
les signes de sa seconde venue. Ces avertissements ont été
nécessaires tout au long de l'âge. Car les souffrances annoncées
par le Christ, surtout lorsqu'elles sont survenues à propos de
l'apparition d'un supposé antéchrist - de Néron à Napoléon et plus
récemment au Kaiser allemand - ont souvent trompé les chrétiens
dans une erreur sur l'attente de l'avènement immédiat du Christ.
Il est vraiment surprenant que le peuple du Seigneur prenne si
obstinément pour signes de sa venue les choses mêmes qu'il les a
averties ne devaient pas être considérées comme telles.

2. La deuxième division de la prophétie englobe les versets 9-14.


(Mt 24:9-14) Il contient des avertissements plus étendus que ceux
de la première section. Deux dangers généraux sont spécifiés ici;
(a) interne, les hérésies («faux prophètes») et la décadence de la foi;
(b) externe, des persécutions. Mais avec ces deux dangers, deux
faits consolants sont également soulignés. La première est que,
malgré les persécutions féroces qu'ils devaient subir de la part des
autorités, l'aide Divine leur serait donnée, et par la présence et la
puissance du Saint-Esprit, ils seraient en mesure de témoigner
devant les rois, les dirigeants et les tribunaux (Mr 13:9). Le second
fait réconfortant, comme l'a souligné Edersheim, c'est que, malgré
les persécutions des Juifs et des Gentils, avant la fin, «cet évangile
du royaume» sera prêché dans toute la terre habitée pour être un
témoignage pour toutes les nations. C'est alors vraiment le seul
signe de 'la fin' de cet âge présent.

3. La troisième division de la prophétie est contenue dans les


versets 15-28. (Mt 24:15-28) A propos de cette division, il dit:
«Dans la troisième partie de ce discours, le Seigneur annonce aux
disciples le grand fait historique qui les précède, et des dangers
qui en découlent: en vérité, nous avons là sa réponse à leur
question: quand ces choses arriveront? Et avec cela il joint
335
l'application (alors) présente de Son avertissement concernant les
faux Christs (donné aux versets 4 et 5.) Le fait dont il les annonce
maintenant est la destruction de Jérusalem. Ces choses sont
directement répondu par les paroles «Quand vous verrez» - (Mt
24:15 Lu. 21:20).

Edersheim ajoute en plus: Ceci, avec la tribulation à Israël, sans


précédent dans le passé terrible de son histoire, et inégalé même
dans son avenir sanglant, était sur le point de les atteindre. Au
contraire, la persécution serait si terrible que, si la Divine
Miséricorde ne s'était pas interposée pour l'amour des disciples du
Christ, toute la race juive qui habitait la terre aurait été emportée.
Il n'y aurait pas eu de chair sauvée.

Nous approuvons, et recommandons chaleureusement, cette


explication simple et satisfaisante des paroles du Seigneur, et à
moins que ces jours soient raccourcis, aucune chair ne devrait
être sauvée (Mt 24:22). Nous avons déjà montré, à partir des
enregistrements de Josèphe, comment ces jours terribles ont été
raccourcis.

4. La quatrième division de la prophétie est contenue dans les


versets 29-31. (Mt 24:29-31) Quant à cette partie, Edersheim dit:
"Le temps des Gentils, 'la fin des temps', et avec lui la nouvelle
allégeance de son peuple alors pénitent Israël, 'le signe du Fils de
l'homme dans le ciel' perçu par eux, * * * la venue du Christ, la
dernière trompette, la résurrection des morts, telle est, dans le
croquis le plus rapide, l'esquisse que le Seigneur trace de sa venue
et de la fin du monde (l'âge).

Ceci termine la partie prophétique du chapitre; et maintenant,


aux versets 32, 33 (Mt 24:32,33), le Seigneur parle d'une parabole
pour faire comprendre à ses disciples l'importance et l'application
du signe qu'Il leur avait donné, afin qu'ils sachent que la

336
destruction de la ville sainte était proche. Nous citons plus loin
d'Edersheim: «Du figuier, sous lequel ils se reposaient cet après-
midi de printemps, ils apprendraient une parabole: on peut voir le
Christ en train de prendre une de ses brindilles, comme des
pointes ramollies éclatantes en jeunes feuilles. La distinction est
importante, car elle semble prouver que «toutes ces choses» qui
devaient leur indiquer que «c'était» près, même aux portes, et qui
étaient pour être accompli avant que cette «génération» soit
décédée, ne pouvait pas se référer aux derniers signes liés à
l'avènement du Christ, mais ont doit s'appliquer à la prédiction
précédente de la destruction de Jérusalem et de la communauté
juive, explication simple et satisfaisante des mots «Cette
génération ne passera pas avant que toutes ces choses soient
accomplies.» Si ces mots sont pris comme sa réponse à la
question: Quand ces choses seront-elles? (v.3), ils sont faciles à
interpréter; mais si leur application est remise à plus tard, elles
présentent beaucoup de difficultés. Par exemple, différer leur
application amènerait le Seigneur à contredire son affirmation
positive et catégorique selon laquelle aucun signe ne précéderait
et ne donnerait l'avertissement de son second avènement.

Edersheim souligne de plus à cet égard que l'éclatement du figuier


en feuille n'est pas le signe de la récolte, qui est la fin de l'âge,
mais de l'été qui précède la récolte. C'est important.

LE COMMENCEMENT DES DOULEURS

En décrivant les guerres et les autres commotions qui devaient


caractériser cet âge dès le début, le Seigneur a utilisé une
expression qui appelle un avis spécial. Tout cela, a-t-il dit, est «le
commencement des douleurs» (Mt 24:8). Ce mot nous représente
l'âge actuel comme une des douleurs et des douleurs qui

337
accompagnent l'accouchement. Mais il y a un caractère
décidément plein d'espoir dans ces douleurs; car ils se réalisent
dans ce qui cause la joie. Cet âge actuel est la période des
douleurs de la nouvelle ère, qui sera celle de la manifestation des
fils de Dieu.

Le mot douleurs relie cette partie de la prophétie de notre


Seigneur avec celle de Paul dans (Ro 8:22), où le même mot se
présente sous sa forme verbale Car nous savons, dit l'apôtre, que
toute la création gémit et souffre ensemble Mais les versets qui
précèdent indiquent quel sera le résultat joyeux, à savoir, la
manifestation des fils de Dieu, aussi appelée l'adoption, au
moment où la création elle-même sera également délivrée de
l'esclavage de la corruption dans la liberté glorieuse des enfants
de Dieu.

L'idée d'un «travail-de-naissance» se retrouve dans une relation


similaire dans (1 Th 5:3) où (en parlant de la venue du jour du
Seigneur) Paul dit: «Car quand ils diront: Paix et sécurité; une
destruction soudaine viendra sur eux, comme le travail d'une
femme qui délivre un enfant.»

A partir de ces passages de l'Écriture et d'autres, nous pouvons


comprendre que les malheurs et les souffrances du genre spécifié
par le Seigneur dans Matthieu 24: 6-8 visiteront la terre avec une
force accrue au moment même de la fin (bien que la fréquence de
tels événements de l'âge les empêcherait de servir de signes). Les
guerres et autres malheurs dont parlait le Seigneur étaient le
début des cycles de naissance; et il est pertinent de rappeler que
les douleurs de naissance, après les premières intenses, sont
intermittentes jusqu'à ce qu'elles soient, à la toute fin, les plus
sévères. Ainsi, sans doute, ce sera à la fin de l'âge actuel, comme
il est clairement prédit dans le livre de l'Apocalypse.

338
Nous ferons également remarquer à ce propos que le mot douleurs
connecte la prophétie de même avec Jérémie 30:5-7 (Jer 30:5-7)
dont nous avons déjà parlé. Dans ce passage, le prophète prédit le
retour des Juifs de Babylone (Jer 30:3) et ensuite il parle du
temps de la détresse de Jacob, au sujet duquel il dit: «Demandez-
vous maintenant et voyez si un homme a des enfants? C'est
pourquoi je vois chaque homme avec ses mains sur ses reins,
comme une femme en travail», etc.

Si donc nous considérons tout cet âge comme une période de


souffrance (comme nous avons le droit de le faire à partir des
Écritures citées plus haut), nous pouvons considérer que le temps
de la détresse de Jacob a duré de la destruction de Jérusalem
jusqu'à maintenant. Dans cette vue, les mots «mais il doit être
sauvé hors de lui» semblent être maintenant à la veille de
l'accomplissement.

UN CONTRASTE ILLUMINANT

Nous attirons maintenant l'attention sur un contraste fort et


pointu dans le discours de notre Seigneur sur le Olivet, qui, si
nous y prêtons attention, nous aidera beaucoup dans
l'interprétation de cette prophétie, et dans l'interprétation de
toutes les prophéties qui se rapportent à la fin de cet âge actuel.

Si nous examinons soigneusement tout le discours (comme l'a


donné par exemple Marc), nous verrons que notre Seigneur divise
le futur en deux périodes distinctes. Le premier de ceux-ci
s'étendait depuis le temps présent jusqu'à la destruction de
Jérusalem, le second depuis cet événement jusqu'à son second
avènement. Commençant au verset 14 par les mots: «Mais quand
vous verrez l'abomination de la désolation, dont parle Daniel le
prophète, se tenant là où elle ne devrait pas», jusqu'à la fin du
339
verset 23, (Mr 13:14-23) Christ parlait à ses disciples de l'invasion
de la Judée et du siège de Jérusalem par les armées romaines.
Quant à toutes ces choses (dont la démolition totale du temple
magnifique était le plus proéminent) Son but était manifestement
de leur donner des informations explicites; car ces choses
devaient arriver dans cette génération.

Par conséquent, en ce qui concerne cette période, Il dit: «Mais


prenez garde; Voici, je vous ai annoncé toutes choses» (Mr 13:23).

À ce moment, il commence à parler de la deuxième période, en


disant: «Mais dans ces jours après cette tribulation» (Mr 13:24).
En ce qui concerne cette seconde période, cependant, au lieu de
donner des informations précises et de donner un signe par lequel
Son peuple pourrait être averti de la fin prochaine, Il ne parle que
dans les termes les plus généraux, et Il ne fait qu'une chose: Les
signes précédant immédiatement seraient donnés par lesquels
Son peuple saurait que Son avènement était proche. Cette
caractéristique de Son retour - son imprévu - est énoncée de tant
de façons différentes, et est appliquée et illustrée avec tant de
force (voir Mr 13: 32-37) que nous sommes absolument contrôlés
par elle dans l'interprétation, non seulement du discours du mont
des Oliviers, mais de toute autre prophétie relative à la seconde
venue du Christ. Voici un grand contraste: un événement dont le
Seigneur parlait était alors proche; il devait arriver dans cette
génération, et il serait immédiatement précédé d'un signe que ses
disciples ne pouvaient manquer de reconnaître. Mais l'autre
événement (sa propre venue) serait à une époque inconnue même
de lui-même, et de plus il ne devrait y avoir aucun signe pour
évaluer son approche de son peuple, raison pour laquelle il leur a
imposé de les surveiller à chaque saison. (Lu 21:36). Concernant
le premier événement, Il a dit: Voici, je vous ai annoncé toutes
choses; mais de la seconde il a dit, mais de ce jour et l'heure ne

340
connaît aucun homme, non, pas les anges qui sont dans les cieux,
ni le fils, mais le père (Mr 13:32).

Nous sommes conscients qu'il est souvent tenté d'échapper à la


force de ce verset en disant que seul le jour et l'heure précis de la
venue du Seigneur sont laissés dans l'incertitude, et que ses
paroles ne nous interdisent pas de calculer (autant de tentatives
faites) l'année de son retour. Mais nous pensons que cela ne traite
pas équitablement les paroles du Seigneur ou ne leur donne pas
la force qui leur convient; car il voulait clairement déclarer
catégoriquement que le temps de sa venue était une question
d'incertitude. De plus, le verset suivant dit: Veillez et priez; car
vous ne savez pas quand le temps est, ainsi il n'est pas
simplement une question du jour et de l'heure, mais de l'heure en
général. Et enfin, l'enseignement des versets 33-37, avec la
parabole par laquelle le Seigneur l'a illustré, montre clairement
que l'incertitude quant à Son retour devait s'étendre sur toute la
période de Son absence.

Car, de même qu'Il a parlé d'une parabole pour illustrer et fixer la


signification de Son enseignement concernant la période
précédant la destruction de Jérusalem (la parabole du figuier), Il a
également prononcé une parabole pour illustrer et régler la
signification de Son enseignement concernant la période dans
laquelle nous sommes maintenant, qu'il désigne simplement
comme ces jours après cette tribulation, mais qui, dans le récit de
Luc, est appelé le temps des Gentils.

Le point de la première parabole est que, tout comme le


bourgeonnement du figuier était un signe certain de la proximité
de l'été, la présence des armées romaines en Judée serait un signe
certain de la proximité de la destruction de Jérusalem.

341
La deuxième parabole parle avec la même clarté. C'est en ces
mots: «Car le Fils de l'homme est comme un homme qui a fait un
long voyage, qui a quitté sa maison, et a donné autorité à ses
serviteurs, et à chacun son travail, et a commandé au portier de
veiller.» Le Seigneur lui-même a appliqué cette parabole, disant:
«Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison
se réunit au soir, à minuit, au chant du coq, ou le matin, de peur
de venir soudainement, il vous trouve endormi. Et ce que je vous
dis, je le dis à tous: Veillez.»

Donc cette parabole enseigne exactement l'inverse de l'autre. La


nuit était divisée, selon la coutume de l'époque, en quatre veilles.
Ainsi, le Seigneur parle de son absence comme étant une nuit,
dont l'une des quatre montres qu'il pourrait revenir. Ainsi la
question du temps de son retour était délibérément laissée dès le
début dans l'incertitude, de sorte que, après la destruction de
Jérusalem, le seul moyen pour son peuple de s'assurer contre le
fait d'être pris au dépourvu était de veiller. Il venait soudainement,
et par conséquent il y avait toujours la possibilité que son peuple
puisse être trouvé en train de dormir.

Ainsi le récit de Marc donne l'enseignement du Seigneur sur ce


sujet d'une manière positive, montrant la possibilité qu'il puisse
venir à n'importe quelle veille de la nuit. Dans le récit de Matthieu
(et aussi dans (Luc 17: 24-30), la réciproque est déclarée, à savoir
que la venue du Seigneur ne serait précédée d'aucun signe
quelconque. Ce serait comme dans les jours qui ont précédé le
déluge où les incidents ordinaires de la vie se sont poursuivis
jusqu'au jour où Noé est entré dans l'arche (Mt 24:37,38) et aussi
comme au temps de Lot, quand le renversement de Sodome et de
Gomorrhe arriva soudainement et de façon inattendue, sans
avertissement, mais le jour même où Lot sortit de Sodome, il fit
pleuvoir du feu et du soufre du ciel et les détruisit tout. Même

342
ainsi sera-t-il au jour où le Fils de l'homme quand il sera révélé
(Lu 17: 28-30). Les mots ne pouvaient pas être plus simples.

De ces paroles du Seigneur Jésus-Christ nous pouvons voir qu'il


est, et a toujours été, impossible de calculer, à partir des chiffres
donnés dans la Bible, l'année, ou même l'année approximative, du
retour du Seigneur. Car si cela était inconnu même de Christ lui-
même quand il a prononcé ces paroles, alors il n'y avait
certainement aucune information dans les Écritures à partir de
laquelle il pouvait être calculé.

En outre, nous pouvons voir à quel point l'enseignement du Christ


est contraire à l'idée, acceptée aujourd'hui par tant de personnes,
qu'Il sera révélé à la fin d'une supposée grande tribulation de
durée déterminée (sept ans, selon certains, ou trois ans et demi,
selon d'autres). Ceux qui situent la révélation du Seigneur Jésus-
Christ à la fin de la grande tribulation de l'enseignement actuel,
contredisent clairement son propre enseignement, en ce sens
qu'ils font de la tribulation supposée un signe certain que sa
venue est proche.

Mr. H. Grattan Guinness, dans sa «Lumière pour les Derniers


Jours», parlant des signes de la seconde venue du Seigneur, dit:
«Si les signes imaginés par certains devaient précéder l'avènement,
l'état de la société prédit dans ces passages ne pourrait
absolument pas exister: si des événements monstrueux, inouïs,
surnaturels, produisaient des prodiges, ne seraient-ils pas
télégraphiés le même jour dans un monde effrayé, et produisant
un tel sentiment d'alarme et d'attente que l'achat et la vente, la
plantation et la construction, le mariage seraient tous arrêtés
ensemble, et que la paix et la sécurité seraient loin de lèvres ou
des pensées? * * * Non, il n'y avait rien de spécial pour alarmer les
antédiluviens avant le jour où Noé entra dans l'arche, rien de
spécial pour effrayer les hommes de Sodome avant que le feu du
343
ciel ne tombe, et comme c'était en ces jours Il en sera de même
pour tous ces événements, pas de signe prodigieux pour attirer
l'attention du monde.

SIGNES DANS LE SOLEIL, LA LUNE ET LES ÉTOILES

Reste à considérer un passage indéniablement difficile. Nous nous


référons à la parole du Seigneur à propos des signes dans le soleil,
la lune et les étoiles, qui, comme indiqué par Marc, est la
suivante: «Mais dans ces jours après cette tribulation, le soleil
sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles
du ciel tomberont, et les puissances qui sont dans les cieux seront
ébranlées. Et alors ils verront le Fils de l'homme venant sur les
nuées avec une grande puissance et une grande gloire.»

Ce passage pourrait signifier que les signes du soleil physique, de


la lune et des étoiles étaient les précurseurs immédiats de la
révélation du Fils de l'homme; mais l'enseignement du Christ que
nous venons d'examiner interdit absolument cette interprétation;
et dans cette mesure, cela nous aide dans notre recherche du vrai
sens.

En regardant de près le passage, nous verrons qu'il est très


indéfini. Tout ce qu'il nous dit est que dans ces jours après cette
tribulation, des commotions dans le soleil, la lune et les étoiles se
produiront; mais rien n'indique à quelle partie de ces jours (qui
ont duré plus de dix-huit siècles) les commotions décrites auraient
lieu. Alors - ce qui peut signifier n'importe quelle période indéfinie
dans le futur - Christ Lui-même serait vu venir dans les nuages.

Dans la mesure où ce que nous avons appris de la dernière partie


du chapitre nous interdit de prendre les perturbations célestes
annoncées ici comme signes prémonitoires de la venue du
344
Seigneur, la question se pose, dans quel but les a-t-il
mentionnées? Et cela soulève une autre question, à savoir,
devons-nous prendre ces mots littéralement, comme le font les
adventistes et d'autres? ou doivent-ils être pris comme figuratifs,
et comme se référant au ciel politique (c'est-à-dire la sphère des
gouvernements) tel que compris par certains exposants capables,
parmi lesquels l'un des plus éminents est Sir Isaac Newton? Nous
ne savons rien à l'heure actuelle où cette question peut être
résolue de façon à mettre l'affaire hors de tout doute; mais nous
proposerons d'autres suggestions qui pourraient peut-être
contribuer à sa solution.

En premier lieu, vu que nous sommes empêchés par


l'enseignement ordinaire du Seigneur de prendre ces commotions
pour être des signes physiques, visibles à l'œil, précédant et
annonçant Sa venue, ou comme ayant un lien spécial avec cet
événement, il semblerait presque impératif que nous donnons aux
mots une signification figurative. Car il n'est pas concevable qu'en
parlant de ce grand âge qui devait être si plein d'événements
importants, le Christ n'indiquerait rien d'autre que quelques
phénomènes isolés de la nature dans les cieux physiques. Cette
considération nous oblige pratiquement à trouver un sens aux
mots qui les rendraient descriptifs d'une caractéristique
distinctive de l'âge, ou du moins de la dernière partie de celui-ci.

Quand nous passons au compte de Luc, nous trouvons une forte


confirmation de cette vue. Cette confirmation apparaît dans deux
détails, d'abord dans la manière dont la référence au soleil, à la
lune et aux étoiles est introduite; et deuxièmement dans le fait
qu'il est directement couplé à certaines caractéristiques générales
de l'âge, comme on devrait s'y attendre dans un bref énoncé de ce
genre. Car Luc le donne ainsi (nous mettons la partie saillante en
italique): «Car il y aura une grande détresse dans le pays et de la
colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée,
345
et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations; et
Jérusalem sera foulée aux pieds des nations, jusqu'à ce que les
temps des nations soient accomplis. Et il y aura des signes dans
le soleil, et dans la lune, et dans les étoiles, et sur la terre la
détresse des nations avec perplexité, la mer et les vagues
rugissant: le cœur des hommes leur échoue par peur, et pour
soigner ces choses qui viennent sur la terre; car les puissances du
ciel seront ébranlées» (Lu 21:23-26).

Selon ce récit, le Seigneur ne brisera pas brusquement ses


prédictions sur la capture et la destruction de Jérusalem, mais
suivra les Juifs dans leur dispersion vers toutes les nations, et
prédit aussi le foulage de Jérusalem par les Gentils jusqu'à ce que
les temps des Gentils soient rempli. Ainsi nous sommes portés
dans la période qui suit la tribulation de ces jours, et nous
sommes informés que cette période est divinement désignée par
les temps des Gentils. { Et maintenant suit immédiatement (dans
le récit de Luc) le passage que nous examinons, et il y aura des
signes dans le soleil, et dans la lune, et dans les étoiles. Mais ici
nous avons aussi la déclaration suivante, et sur la terre la
détresse des nations avec perplexité, la mer et les vagues
rugissant, le cœur des hommes leur échouant, etc. De ces mots, il
est clair que le Seigneur donne (qui, comme nous l'avons souligné,
est ce que nous devrions attendre) certaines caractéristiques très
larges et générales de notre âge, avec un œil surtout sur la partie
finale de celui-ci. En outre, en parlant de l'état instable des
nations, il utilise une expression figurative familière, à savoir, la
mer et les vagues qui rugissent. Cette figure représente la
turbulence des peuples de la terre (voir Apoc 17:15; Ésaïe 8:7),
tout comme le soleil, la lune et les étoiles représentent la
domination, les gouvernements et les autorités. Nous trouvons
donc une bonne raison de conclure que le Seigneur parle ici
figurativement d'événements inhabituels dans le firmament

346
politique, c'est-à-dire dans la sphère des gouvernements, ou ce
que Paul appelle les pouvoirs supérieurs ou «toute personne
d'autorités élevées» (Ro 13:1).

Dans Ésaïe 13:7-10 (Ésaïe 13:7-10) nous avons un exemple de


l'utilisation de cette figure. Cela se produit en relation avec une
description du jour du Seigneur. Nous citons le verset 10: «Car les
étoiles du ciel et leurs astres ne feront pas briller leur lumière; le
soleil s'obscurcira dès son lever, et la lune ne fera point luire sa
clarté.» Prenant ces mots en rapport avec Genèse 1:16-18 (Ge
1:16-18) et avec le rêve de Joseph sur le soleil, la lune et les
étoiles (que son père et ses frères n'avaient pas besoin
d'interpréter pour eux (Ge 37:9,10), et à propos de (Eze 32:7; Joe
2:31, 3:15; Apoc 12:1,) nous avons l'idée que le soleil représente
l'autorité sur la terre dans le sens le plus large, et la lune pour
l'autorité moindre, et les étoiles pour les personnes éminentes
dans la sphère du gouvernement. Le soleil est généralement utilisé
pour représenter le souverain d'une nation (celui qui brille
d'intelligence), celui qui détient l'autorité soit au niveau politique ou
religieux. Il est le symbole des rois, des présidents, et des premiers
ministres d'une nation, ou encore l'expression pourrait désigner la
papauté, puisque la religion et la politique s'entremêle souvent. La
lune désignerait ainsi les fonctionnaires au niveau de la politique ou
de la religion. Elle représenterait ceux qui sont au service d'un roi,
d'un président, ou d'un pape. L'expression «étoiles du ciel» est
particulièrement intéressante puisque souvent elle est utilisée pour
désigner «les enfants de Dieu ou enfants de la promesse», c'est à
dire les élus.

Une autre raison à l'appui de l'idée que le Seigneur a utilisé le


soleil, la lune et les étoiles comme symboles dans ce passage se
trouve dans le fait que, dans les Écritures, la prédiction des
changements politiques de cette ère est donnée sous une forme
voilée, c'est-à-dire, par des chiffres et des symboles. Ainsi, dans
347
Daniel, les puissances successives sont indiquées d'abord comme
des parties d'une énorme image métallique, puis comme de
grandes bêtes, les unes après les autres. Dans l'Apocalypse, la
dernière de ces bêtes réapparaît, dans son stade de
développement à dix cornes (c'est-à-dire à son dernier stade), qui
est l'état dans lequel elle sera lorsqu'elle sera détruite par la venue
du Christ. Les puissances individuelles sont représentées par des
cornes, et des personnages notables dans les cieux politiques par
des étoiles. Que le soleil, la lune et les étoiles sont utilisés dans un
sens figuré dans l'Apocalypse est prouvé par les mots «Et il est
apparu une grande merveille dans le ciel; une femme vêtue du
soleil; et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de
douze étoiles (Apoc 12:1). De cela, nous pouvons sans risque
déduire que le soleil représente l'autorité gouvernementale
suprême sur la terre, la lune pour la domination moindre, et les
étoiles pour les dirigeants notables ou les potentats.

Tournons-nous maintenant vers (Apoc 6:12) où nous lisons, et le


soleil devint noir comme un sac de poils, et la lune devint comme
du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, & c., Donc
les mots sont adaptés symboliquement, le renversement complet
de l'autorité gouvernementale et religieuse, le caractère sanglant
de ce qui, pour le moment, prend sa place, et la chute de tous les
gouvernants, de toutes les religions, et de tous les magistrats ou
ministres.

Les raisons de parler ainsi en langage voilé des changements


politiques et religieux dans le monde dans cette dispensation, ne
sont pas difficiles à discerner; car c'est une époque où le peuple de
Dieu est étranger et pèlerin sur la terre, n'ayant aucune affiliation
avec les pouvoirs en place, mais on lui apprend à être soumis à
eux. Par conséquent, notre Seigneur lui-même, bien sûr,
utiliserait la même forme d'énoncé pour prévoir les événements
politiques de ces temps des Gentils. Par conséquent, on peut
348
raisonnablement considérer que lorsque le Seigneur parlait du
soleil, de la lune et des étoiles en termes étonnamment semblables
à ceux de l'Apocalypse, il voulait dire que l'obscurcissement du
soleil (c'est-à-dire la désintégration de l'autorité suprême dans le
monde), commencerait immédiatement après la destruction de
Jérusalem; et en mettant les deux passages ensemble, nous
conclurions que cet assombrissement figuratif du soleil allait
devenir de plus en plus prononcé jusqu'à ce que, au point
culminant de la dispensation, il devienne une obscurité totale,
tandis que les souverains tomberaient tous ensemble, comme le
fait un figuier, dont les figues quand secoué par un vent puissant,
tombent sur la terre.

Une telle interprétation des paroles du Seigneur semble presque


une nécessité quand nous considérons sa déclaration expresse
que les signes physiques ne devaient pas être donnés dans cet âge
par rapport au seul et unique événement pour lequel Son peuple
devait attendre et regarder.

Un affaiblissement graduel de l'autorité sur la terre entre les


mains de ceux avec qui elle a été logée, comme nous l'avons
indiqué plus haut, a été une caractéristique de cet âge; et c'est
une caractéristique si prononcée de nos jours, que la décadence
de l'autorité et l'esprit d'anarchie sont des thèmes sur lesquels les
hommes dans la vie publique se dilatent souvent à présent, et
dans des mots qui trahissent les appréhensions les plus sérieuses
quant au résultat . Dans la lune qui ne donne pas sa lumière,
nous pouvons voir l'affaiblissement de l'autorité dans une sphère
plus étroite, tels que les gouvernements nationaux, qui sont tous
en train de changer des monarchies aux démocraties ou plus
proprement «démon-craties (voir: Démon-Cratie: déchirement
déterminé du pouvoir). Et dans la chute des étoiles du ciel, nous
pouvons voir la chute de personnalités notables, comme le Kaiser
allemand, la famille impériale d'Autriche (les Habsbourg), les
349
Romanoff - pendant des siècles dirigeants de la Russie - les rois de
la Grèce et la Bulgarie, et moins de personnages dans la sphère
politique (voir Apoc 9:1). Quoique la chute des étoiles peut signifier
aussi une défaillance totale dans le christianisme au point qu'il en
devienne une contrefaçon odieuse et répugnante, comme nous
voyons de nos jours avec le christianisme contrefait moderne des
sectes dites évangéliques.

Ces événements ne sont pas suffisamment définis pour servir de


signes de la venue du Seigneur, et ils ne sont pas non plus en
relation à un moment donné avec cet événement. Mais ils servent
admirablement à l'avancement de l'unique objet pratique que le
Seigneur avait en vue en parlant de cette partie de son discours,
et qu'il a clairement fait savoir, à savoir que son peuple devrait
être constamment maintenu dans un état d'attente de Son retour
à nouveau. Ainsi, sans leur donner aucun signe de Sa venue, ou
en faisant une déclaration précise à ce sujet, Il pourrait dire: Et
quand ces choses commenceront à arriver, alors levez les yeux, et
levez vos têtes, car votre rédemption approche (Lu 21:28). Il y a
toutefois certains évènements historique dans nos temps modernes
qui méritent d'être considérés puisqu'ils sont d'une importance
capitale du fait qu'ils sont reliés à l'histoire ancienne: 1) la
prétendue restauration de la nation d'Israël en 1948 qui est un faux
Israël. Elle est identifiée à la bête qui sort de l'abîme (Apoc. 17:8). 2)
la reprise de Jérusalem en 1967 comme Capitale officieuse et la
guerre de six jours. Elle est identifiée à la Grande Prostituée (Apoc.
17:1) 3) La désignation de Jérusalem comme Capitale officielle
d'Israël en 2018 par le président américain. 3) l'agitation des
nations arabes qui veulent détruire Israël de la face de la terre.
Elles sont identifiées aux dix cornes de la bête (Apoc. 17:16,17). On
a à se poser de sérieuses questions face à ces choses.

Un autre point est à noter: À propos de la référence au soleil, à la


lune et aux étoiles, dit Luc, car les puissances des cieux seront
350
ébranlées; et les mêmes mots se produisent, dans la même
connexion, dans Matthieu et Marc. Ces mots sont explicatifs de ce
que le Seigneur a dit au sujet du soleil, de la lune et des étoiles, et
montrent qu'Il ne voulait pas dire des commotions physiques. Il
n'y a pas de pouvoir (de ce genre dans la nature) sauf de Dieu (Ro
13:1). Pierre utilise le même mot quand, parlant du Christ qui est
monté en haut, il a dit, les anges et les autorités et les pouvoirs
étant soumis à Lui (1 Pi 3:22). Nous avons vu au cours de ces
études qu'il existe une connexion mystérieuse entre les différents
pouvoirs qui règnent dans le monde et certains puissants êtres
angéliques. Mais ces pouvoirs ont tous été soumis au Christ, dont
la prérogative est de les secouer à sa guise. Et il ya certainement
eu une grande secousse de ces pouvoirs de nos jours, nous
rappelant ce qui est écrit dans un autre endroit. Mais maintenant,
«Il a promis, disant: Encore une fois, je ne secoue pas seulement
la terre, mais le ciel.» (He 12:26). Ceci est en accord étroit avec les
mots trouvés dans le récit de Matthieu «Et les puissances des
cieux seront ébranlées» (Mt 24:29).

Il ne faut pas oublier que, dans le récit de Matthieu, nous avons le


mot immédiatement; car il dit immédiatement après la tribulation
de ces jours le soleil sera obscurci, etc. (Mt. 24:29)) et sans doute
cette parole est ce qui a amené beaucoup d'exposants à supposer
que la grande tribulation devait être à la fin de cet âge présent,
suivie immédiatement de signes dans les cieux physiques, et par
la venue visible du Christ. Mais quelle que soit la force de la
parole que nos traducteurs ont rendue au mot «immédiatement»,
il ne peut être permis de déplacer la tribulation prédite par Christ
comme venant (et qui est venu) dans cette génération, et de
l'enlever à la fin de cet âge. Il ne peut pas non plus être permis de
faire de la tribulation et des commotions dans les cieux un signe
de sa seconde venue, en contradiction avec son enseignement
clair sur cet événement. Au contraire, devons-nous supposer, en

351
harmonie avec tout ce que le Christ a dit à ce sujet, que
l'accomplissement de cette partie particulière de la prophétie a
commencé à partir de la destruction de Jérusalem, et doit être vu
dans toutes les transactions de Dieu dans le jugement avec les
puissances supérieures (Ro 13:1), à partir de ce moment-là.

Le mot immédiatement utilisé par Matthieu (non trouvé dans la


partie correspondante de Marc ou de Luc) signifie simplement que
la destruction de Jérusalem serait suivie immédiatement d'une
période (de longueur non mesurée) qui serait caractérisée par des
commotions du genre décrit. De telles perturbations ont été,
comme nous l'avons vu, l'une des caractéristiques les plus
marquantes de l'époque et constituent une marque particulière de
notre temps.

Enfin, en terminant ces études, nous dirons encore que nous ne


contestons nullement qu'il y aura beaucoup de tribulations pour
l'humanité, et beaucoup de détresses et de malheurs, à la fin des
temps de cet âge présent, à suivre par l'effusion des vases qui sont
remplis de la colère de Dieu (Apoc 15:1). Tout ce que nous
affirmons, c'est que, quelle que soit la nature et la sévérité des
afflictions à venir, cette tribulation particulière dont parlait le
Seigneur comme la grande tribulation, et comme les jours de la
vengeance (Mt 24:21 Lu 21:22) était l'exécution du jugement divin
sur le peuple de Daniel et sa ville sainte, pour laquelle Dieu a
utilisé les armées romaines sous Titus en l'an 70.

1.Les temps des Gentils sont généralement considérés par des


faussaires comme commençant quand Nabuchodonosor a
emmené les Juifs en captivité. Mais il n'y a rien dans l'Écriture
pour soutenir cette idée, autant que nous en soyons conscients. Si
les temps des Gentils étaient la captivité à Babylone, alors ils
auraient pris fin lorsque cette captivité aurait pris fin. Mais Dieu
ne s'est pas détourné des Juifs vers les Gentils. Car Il leur a
352
envoyé Ses prophètes, Aggée, Zacharie et Malachie. Le ministère
de Jean-Baptiste était en Israël; le Seigneur Lui-même a été
envoyé aux brebis perdues de la maison d'Israël, et ses apôtres
ont été chargés de prêcher l'Évangile aux Juifs d'abord, ce qu'ils
étaient fidèles à faire. Mais depuis la destruction de Jérusalem
jusqu'à nos jours, l'œuvre de la Parole et de l'Esprit de Dieu a été
parmi les païens. Compte tenu de tout cela, nous sommes enclins
à l'opinion que, bien qu'il y ait eu une brève période où la
prédication de l'Évangile aux Gentils chevauchait la prédication de
Pierre et d'autres apôtres aux Juifs, on peut dire que le temps des
Païens a entièrement commencé à partir de la destruction de
Jérusalem. C'est, bien sûr, une question d'une importance
relativement faible quand les temps des Gentils ont commencé,
puisqu'il est convenu de toutes les mains qu'ils sont en cours à
l'heure actuelle, et qu'ils s'étendront jusqu'à la seconde venue du
Christ.

2. Et maintenant (en avril 1944) une agitation beaucoup plus


grande est en cours que celle mentionnée ci-dessus.

353
APPENDICES

Au cours de ma révision de ce livre pour l'impression d'une


nouvelle édition (seulement vingt ans après la première édition),
j'ai trouvé moins de besoin que ce que l'on aurait pu attendre de
corrections et d'ajouts. Car les conditions alors existantes du
monde, politique et industriel, justifiaient la croyance que le grand
et dernier tremblement des cieux, de la terre, de la mer, de la terre
sèche et de toutes les nations, prédit par le Prophète Aggée (Agg
2:6,7) et cité en substance dans Hébreux (He 12:26,27) était
même alors en cours. Mais maintenant, au moment où ces lignes
sont écrites, le monde entier est en proie à une convulsion si
violente et si répandue qu'il semble presque impossible qu'il y en
ait une plus grande. Nous sommes présentement en 2018 et ce
n'est pas encore fini, des convulsions plus grandes s'annoncent
davantage.

Quoi qu'il en soit (ce à quoi je ne fais aucune prédiction), il y a


certainement une caractéristique évidente de cette effusion
actuelle des jugements divins, qui entre dans le cadre du but de
ce livre, et mérite une discussion supplémentaire. Je pense aux
souffrances, aux cruautés et aux persécutions, sans précédent
dans la violence et l'étendue, qui se répandent maintenant sur ces
gens éparpillés et éplorés, les survivants de la race juive, affligés,
persécutions en elles-mêmes constituant une tribulation inégalée
dans toute l'histoire antérieure. L'auteur se réfère à la persécution
ou «holocauste» des Juifs lors de la dernière grande guerre. Il n'était
pas conscient que selon des analyses récentes du Code Génétique
ou A.D.N., qu'aucun de ces Juifs était sémitique. Ils étaient tous des
juifs d’origine européenne, les Ashkénazes, des faux Juifs qui
représentent environ 90 % des plus de 13 millions de juifs dans le
monde aujourd’hui (voir: L'Holocauste du Vatican).

354
Il est impossible, cependant, que l'affliction actuelle des Juifs soit
considérée comme la grande tribulation du système futuriste
d'interprétation de la prophétie. Car, selon les hypothèses de base
de ce système, la grande tribulation ne se produira (et ne pourra
pas) se produire tant que les Juifs survivants n'auront pas été
reconstitués en tant que nation (ce qui s'est produit en 1948,
quoiqu'il s'agisse d'un faux Israël), auront repris possession de la
Palestine et auront reconstruit le temple à Jérusalem (ce qui est
en voie d'être réalisé), rétabli les sacrifices et les ordonnances
mosaïques, fit alliance avec un prétendu antéchrist pour la
période absurdement brève d'une semaine, et jusqu'à ce que cette
alliance soit brisée au milieu de la semaine. Car le système
futuriste exige que tous ces grands événements aient lieu dans la
semaine (sept ans) qui précède immédiatement la seconde venue
du Christ. Plusieurs de ces choses ce sont déjà réalisées de nos
jours, mais cela ne signifie pas pour autant que le système futuriste
soit valide puisqu'il s'agit d'une hérésie odieuse qui déforme la
Parole de Dieu. Les choses produites ne l'ont pas été sur la base
d'une prophétie, mais par les intrigues politiques du mouvement
Sioniste dans le but de séduire le monde avec un faux Israël qui est
non le peuple de Dieu mais le peuple de Satan.

D'autre part, cependant, et directement au contraire, la détresse


inégalée des nations, actuellement en cours, et surtout les
persécutions sanglantes des survivants largement dispersés de la
race pseudo-juive, qui ont maintenant atteint un certain degré
d'intensité dans les diaboliques cruautés imaginées par Adolf
Hitler, inégalées jusqu'ici dans les annales de l'humanité,
concordent parfaitement avec cette interprétation de la prophétie,
à laquelle presque tous les commentateurs évangéliques ont
adhéré depuis l'époque de la Réforme protestante jusqu'à une date
récente; et qui est préconisé dans ce livre. D'après les sources
d'information actuelles (octobre 1943), nous apprenons que la

355
population pseudo-juive estimée de l'Europe il y a dix ans était de
8 300 000; et cela a été réduit de 5.000.000. Ainsi, dans toute
l'Europe continentale occupée par l'Axe, seuls 3 000 000 de
pseudo-juifs restent vivants. Nous avons sûrement là un objet
déchirant d'une tribulation qui est incommensurablement grande.
Est-il supposable qu'une tribulation d'une sévérité encore plus
grande soit encore en réserve pour cette race affligée, et que la
bouche du Sauveur compatissant l'ait déclarée? Impossible.

A la vue de ces choses, je me suis félicité de l'opportunité qui se


présentait d'attirer l'attention sur certaines caractéristiques du
grand sujet que nous étudions (la grande tribulation de la
prophétie des Oliviers) qui soutient la vision de ce sujet présenté
dans ce livre.

Il est manifeste que, pour arriver à une estimation assez juste de


l'ampleur de cette grande tribulation (qui devait être telle qu'elle
ne l'était pas depuis le commencement du monde * * * * * donne
ces paroles: «Ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations,
et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu'à ce que
les temps des nations soient accomplis.» Il est également
manifeste que cette partie du verset 24 (Lu 21:24) traite des
mêmes sujets (Jérusalem et le peuple juif) que la clause
précédente du verset. De plus, il est maintenant évident que la
période d'épreuves et de souffrances que les survivants de la
destruction de Jérusalem ont endurée pendant leur longue
dispersion dans les nations du monde constitue de loin la majeure
partie de la tribulation prédite, qui était être sans parallèle dans
l'histoire du monde. Cela se voit plus clairement lorsque l'histoire
des Juifs de la dispersion est considérée à la lumière de la
prophétie de Moïse dans ses dernières paroles à cette nation dont
il était le fondateur et le père nourricier. Ces mots sont enregistrés
dans les derniers chapitres de Deutéronome. Dans ce message
final, il a averti fidèlement son peuple bien-aimé, et dans les
356
termes les plus clairs, des conséquences du départ des
commandements du Seigneur. Un long chapitre (Deut 28) est
occupé avec les détails de ce sujet vital. Il leur avait rappelé les
grands traits qui distinguaient d'une manière remarquable les
débuts de leur histoire de ceux de toutes les autres nations. Ces
différences sont notables en effet (Deut 4:7-12). Mais nous ne les
commenterons pas maintenant. Il suffit pour notre propos de se
référer au verset 34, où il est implicitement implicite (sous la
forme d'une question rhétorique) que jamais, en aucun cas, sauf
celui d'Israël, Dieu a essayé d'aller prendre une nation au milieu
d'une autre nation. Ce qui est cependant comparable à cela, et qui
en est annoncé, c'est que Dieu est en train de visiter toutes les
nations du monde pour en retirer un peuple pour Son Nom (Ac
15:14). Amen !

Ainsi, en prenant le chapitre 4 du Deutéronome avec la prophétie


Olivet de notre Seigneur, nous avons sa parole pour cela, comme
lorsque Dieu a visité l'Égypte (la plus grande de toutes les nations
de cette époque) pour en retirer un peuple pour son nom. De
même, en cette ère d'accomplissement de tous les types et de
toutes les ombres de la loi, Il visiterait TOUTES les nations, en
retirerait une génération choisie, un sacerdoce royal, une nation
sainte, un peuple particulier (1 Pi 2:9). Ainsi, nous sommes
amenés à savoir que, comme Israël était unique en tant que
nation à ses débuts, en ce qu'il a été pris comme un tout -
hommes, femmes et enfants, avec tous leurs biens et beaucoup de
butin - hors du milieu d'une autre nation, dans laquelle ils
avaient été captifs, même si sa fin devait être unique, en ce que
ses survivants devaient être emmenés captifs dans toutes les
nations dans lesquelles ils ont été assimilés et perdirent leur
identité raciale. De plus, leur ville sainte devait être remise entre
les mains de leurs ennemis pour toute la durée des Gentils.

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L'un des faits les plus remarquables liés à la fin de l'histoire
d'Israël en tant que nation terrestre, et la condition de sa ville et
de ses survivants, comme nous le voyons aujourd'hui - préserver
leur fausse identité raciale de pseudo-Juifs malgré les plus cruels
et méprisants traitements auquel un peuple a été soumis, a été
clairement prédit par le grand fondateur de sa nation, dans ce qui
était presque ses dernières paroles au peuple qu'il aimait tant.
Nous citons: «Et l'Eternel te dispersera parmi tous les peuples
d'une extrémité de la terre à l'autre; et là, tu serviras d'autres
dieux, que ni toi ni tes pères n'ont connus, même le bois et la
pierre. Et parmi ces nations tu ne trouveras pas de repos, et la
plante de ton pied n'aura pas de repos; mais l'Éternel te donnera
là un cœur tremblant, une perte des yeux et une tristesse d'esprit.
Et ta vie sera suspendue dans le doute devant toi; et tu craindras
jour et nuit, et tu n'auras aucune assurance de ta vie. Le matin tu
diras: Dieu serait-il le même! et même tu diras: Dieu serait-il le
matin? par la crainte de ton cœur par lequel tu craindras, et à la
vue de tes yeux que tu verras.» (Deut 28:64-67).

Ainsi se termine l'histoire de l'Israël naturel tel que vu et prédit


par son fondateur. C'est une image sombre en effet. Mais il y a
néanmoins un côté plus brillant, dont nous pouvons avoir un
aperçu satisfaisant dans la prophétie de notre Seigneur sur le
mont des Oliviers. Car Celui qui, voyant la ville, a pleuré sur elle,
prévoyant son destin imminent (Lu 19:41-44) a prononcé une
parole de promesse, dans laquelle est une assurance de
miséricorde et de salut qui devait suivre ce peuple et lui être
accessible dans toutes ses errances pendant ce long jour
d'épreuves. Car Dieu n'a pas rejeté Son peuple qu'Il a connu
d'avance. Et ceci doit être vu dans le fait que, tout en décrétant
qu'ils devraient être emmenés captifs dans toutes les nations, Il a
également décrété que cet évangile du Royaume sera prêché dans

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le monde entier pour un témoignage à toutes les nations, avant
que la fin vienne.

A Christ seul soit la Gloire

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