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Cours

Législation de travail

Séance introductive
Qu’est ce que le droit?

Le droit est une notion polysémique qui peut recevoir


plusieurs définitions. On distingue principalement entre deux
acceptions du droit : le droit objectif et le droit subjectif.
Il désigne, en premier lieu, l'ensemble des règles générales
applicables aux individus dans un Etat :
c'est le droit objectif ; c’est l’ensemble des règles de droit
(c’est-à dire des règles juridiques) qui gouvernent la vie des
personnes en société dont l’inobservation est sanctionnée
par les pouvoirs publics : c’est le droit positif.
▶ Le rôle du droit objectif est d'assurer l'ordre social, de régler la vie en
société.
▶ L'absence de règles engendrerait, en effet, le désordre et la confusion.
• En second sens le droit signifie l’ensemble des prérogatives que possèdent
les individus, il s’agit des droits de chacun (droits individuels), ils sont
personnels et protégés par le droit positif; ce sont les droits subjectifs
tel que: droit de propriété, droit de vote, droit d’auteur…

Confère aux individus


Le Droit objectif--------------------- les droits subjectifs
relation entre le droit objectif et les droits subjectifs

▶ le droit objectif et les droits subjectifs entretiennent des rapports


profondément étroits:
c’est le droit objectif qui fixe et protège l’ensemble des droits subjectifs
de chaque individu , il permet ainsi à toute personne d’invoquer ses
droits subjectifs. De même, l’évolution des droits subjectifs est
conditionnée par celle du droit objectif lui-même.
▶ Exemple
- Le code électoral - Le droit de vote
- Le DOC - Le droit du vendeur au paiement
- Le droit de travail - Le droit au congé de maternité
- Le droit de la famille - Le droit accordé aux parents de
voir leurs enfants (cas de divorce)
Les finalités du droit

Sécurité
des
personnes

Organisation
Sécurité Finalités économique,
des biens poursuivies politique et
sociale

Stabilité
des
situations
juridiques
Chapitre 1: L’objet de la règle de droit
▶ Le droit objectif est l'ensemble des règles de conduite sociale qui
régissent les rapports entre les personnes dans une société et dont le
respect est garantit par les pouvoirs publics; (l’Etat)
▶ Il s'articule autour de la notion de règle de droit;
I- Qu’est ce qu’une règle de droit?
 La règle de droit est une règle de conduite qui régit la vie sociale et les
rapports entre les particuliers.
 Elle impose, interdit ou permet tel ou tel comportement.
 Toutefois, le comportement humain n’est pas déterminé exclusivement
par des normes juridiques. Il existe d’autres règles qui régissent les
rapports entre les individus, il s’agit principalement de la règle
religieuse et la règle morale.
II – la règle de droit et les autres règles de conduite
La règle de droit a pour objet d'organiser la société et les
relations qui s'établissent entre les personnes qui la
composent. Pour atteindre cette finalité sociale, la règle de
droit va parfois contredire des règles morales ou
religieuses.
Le droit donc n’est la seule règle de conduite qui gouverne
les rapports entre les individus au sein d’une société
Il s'agit principalement de la règle morale et la règle
Religieuse
III- Les caractères de la règle de droit
La règle de droit présente plusieurs caractères, elle est:

• elle s'applique, sans distinction, à toutes les personnes


(Droit pénal) ou une catégorie spécifique de personnes (le
droit commercial s’applique aux commerçants, le droit de
Générale travail s’applique aux employeurs et salariés) et non à une
personne nommément désignée.

• Elle vise une situation spécifique définie abstraitement.


Elle ne vise pas les personnes mais les situations dans
Abstraite lesquelles elles se trouvent.

• La finalité de la règle de droit est d'assurer la sécurité et


l'ordre social, elle se doit donc d’être obligatoire et
s'imposer. Cette force obligatoire peut être impérative ou
Obligatoire supplétive.
et • L'inobservation de la règle de droit est sanctionnée par
coercitive les autorités publiques . La sanction peut être civile,
pénale ou administrative
le caractère coercitif de la règle de droit
▶ L'inobservation de la règle de droit expose son auteur à une sanction qui
peut être civile, pénale ou administrative.
▶ C’est la puissance publique qui est habilitée à faire respecter ces règles de
droit.
A- les sanctions civiles
On distingue plusieurs sanctions civiles qui peuvent être
schématisées en deux grandes catégories:
la répartition ou la contrainte
B- les sanctions pénales
La sanction pénale consiste en des condamnations
corporelles privatives de liberté ou pécuniaires et qui sont
prévues par le code . Ces sanctions sont assez variées
la gravité de l'infraction, on distingue trois grandes
catégories: les crimes, les délits et les contraventions
les sanctions pénales

Les crimes Les délits Les


contraventions
Ce sont les Ces infractions de gravité
infractions les moyenne
plus graves .
Les peines qui Ce sont les
Les délits
les sanctionnent Les délits infractions les
de police
varient de la correctionnels moins graves qui
dégradation Ces font appel à des
infractions se sanctions assez
civique jusqu’à Ils sont situent entre
la peine de sanctionnés légères : une
les délits
mort, passant par des peines amende de 30 à
correctionnels
par la réclusion d’emprisonne et les
1200 dh ou une
perpétuelle, la ment dont la contravention courte détention
réclusion à durée est s et font appel
temps, la comprise à des peines
résidence entre 2 et 5 d’emprisonne
forcé.(art 16 ans ment entre
c.p) 1mois et 2 ans
C- les sanctions administratives
Il s'agit de sanctions relevant du droit administratif et prise par l'autorité
administrative.
Exemples : fermeture d'un établissement pour insalubrité, licenciement d'un
fonctionnaire pour faute grave, blâme, avertissement, arrêt de salaire,
suspension provisoire, mutation…
Chapitre 2 : les branches du Droit

Les disciplinent juridiques se subdivisent en deux grandes


catégories: le droit privé et le droit public.
Chacune de ces deux grandes branches comprend un droit
interne (national) et un droit externe (international)
Il existe également une troisième catégorie dite droit mixte
Le Droit

Droit privé Droit mixte: Droit public


droit pénal

Droit privé Droit privé Droit


Droit public
interne international international
interne
public

Droit Applicable
Droit civil Lorsqu’il constitutionnel aux rapports
D.Commercial existe un Droit entre les
élément administratif Etats
Droit social étranger
Droit maritime Droit fiscal
1- la distinction entre le droit privé et le droit public

Définitions

• Le droit privé est celui qui régit les rapports


entre particuliers ou avec les collectivités
Le droit privées, telles que les associations, les
privé sociétés et qui assure prioritairement la
sauvegarde des intérêts individuels

• Le droit public est celui qui régit les


rapports de droit dans lesquels
interviennent l'Etat (ou une autre
Le droit collectivité publique) et ses agents. Le
public droit public régit l'organisation de l'Etat et
des collectivités publiques ainsi que leurs
rapports avec les particuliers
2- les matières du droit privé
a- le droit civil (DOC):
Le droit civil constitue le droit commun. Cela signifie qu'il s'applique, en
principe, à tous les rapports de droit privé, sauf si un droit spécial a été
édictée pour une matière déterminée. Cette fonction particulière
s'explique par le fait que le droit civil est la branche la plus ancienne du
droit, c’est la matière fondamentale de tout le droit privé.
Le droit civil occupe une place privilégiée : il a une valeur générale et
donne les principes généraux.
b- le droit commercial:
Le droit commercial contient les règles dont l'application est réservée
soit aux commerçants soit aux particuliers qui effectuent des actes de
commerce,. Il régit donc aussi bien les sociétés constituées pour la
réalisation d’opérations commerciales, que le fonds de commerce du
simple commerçant ou encore des actes de commerce, ensemble des
actes accomplis par un commerçant dans l’exercice et pour les besoins
de son commerce
c- le droit social:
le droit social constitue l’ensemble des règles juridiques ayant pour
objectif de garantir l’individu contre tous les risques sociaux, qu’il
soient d’origine professionnelle ou non. Il comprend le droit du travail
et le droit de la protection sociale.
Le droit du travail pose des règles juridiques applicables aux relations
individuelles et collectives, et réglementent les rapports entre les
employeurs (du secteur privé) et leurs salariés qui sont placés sous leur
subordination.
3- les matières du droit public
a- Le droit constitutionnel

Il regroupe l'ensemble des règles qui président à l'organisation politique


de l'Etat et à son fonctionnement ainsi que celui de l’ensemble des
institutions publiques.
C’est le droit constitutionnel qui permet de déterminer la nature du
régime politique d’un Etat (Monarchie constitutionnelle, présidentiel,
régime parlementaire …).
b - Le droit administratif
Il a pour objet principal d'organiser les rapports que les autorités
administratives (Etat, régions, collectivités et communes)
entretiennent avec les particuliers.
Il établit les règles applicables aux rapports entre l’administration et
les personnes privées.
c- Le droit des finances publiques
Il détermine les modes d’utilisation de l’ensemble des ressources de
l’Etat et des collectivités locales (ressources et dépenses de l'Etat et
des collectivités publiques).
d - Le droit fiscal
C'est l'ensemble des règles qui déterminent le mode de calcul et de
recouvrement des différents impôts et taxes que l'Etat peut réclamer
aux particuliers et aux entreprises.
e- Le droit international public
Il contient les règles applicables dans les rapports des Etats entre eux
et définit l'organisation, le fonctionnement, la compétence et les
pouvoirs des organisations internationales (Ex. : O.N.U.).
Chapitre 3 : les sources du Droit
La légitimité du droit tire sa force de la légitimité de l’organe qui en
est à l’origine. Cette idée de légitimité est à l’origine de l’expression
«source du droit».
Les sources du droit sont les actes ou faits juridiques, générateurs des
normes juridiques obligatoires, accomplies par les autorités
compétentes.
Pour le droit marocain, on distingue entre les sources traditionnelles ou
historiques et les sources modernes qui comprend des sources directes
et des sources indirectes
Sources
Sources modernes traditionnelles
(historiques)

Sources
Sources directes indirectes
La loi: jurisprudence:
Le pouvoir La religion:
Jugements
législatif Le droit
prononcés par
- Projet de loi musulman (le
les diverses
- Proposition coran/ la
juridictions
de loi sunna/ l’Idjmaa
(cour de
et le Qiyas)
cassation ou
Le règlement:
Le pouvoir
exécutif La doctrine: Le droit
- dahir/ juges étranger
décret/ arrêté Avocats
Professeurs de
les traités et droit
les conventions Chercheurs en La coutume
internationales droit
1- les sources traditionnelles du droit marocain
Les sources traditionnelles ou historiques du droit marocain sont
représentées par trois éléments importants:
 Le droit musulman
 Le droit étranger
 Le droit coutumier
a- Le droit musulman
Dans un pays, comme le Maroc, où la religion n’est pas séparée de
l’Etat, les principes traditionnelles du droit musulman sont des sources
importantes du droit. Le Maroc qui est un pays « un Etat musulman
souverain » comme la constitution l’indique, accorde la prééminence à
la religion musulmane dans son référentiel national, surtout en matière
de statut personnel, familial et successoral et dans le cadre des
immeubles non immatriculés
b - Le droit étranger
Avec le protectorat, on a fait intégrer le droit des pays colonisateurs,
surtout la France d’où le droit marocain est inspiré, tel que le DOC du
12 aout 1913.
c - Le droit coutumier

Historiquement, les règles coutumières sont apparues avant la loi


écrite. Dans l'Ancien droit, la coutume était la source essentielle du
droit.
La coutume apparaît comme une pratique de la vie juridique qui
présente un caractère habituel et qui, de ce fait, tend à se poser en
règle de droit. La coutume suppose la réunion d'un élément matériel et
d'un élément psychologique
 L'élément matériel: c’est la pratique prolongée dans le temps.
L'usage doit être ancien
 L'élément psychologique : c’est le caractère obligatoire de cet
usage ou la croyance des individus au caractère obligatoire de
l’usage
1- les sources modernes du droit marocain
Les sources modernes du droit marocain sont constituées par les sources
directes et sources indirectes:

Les sources directes

Les traités
La constitution La loi Le règlement
internationaux

Les sources indirectes

La jurisprudence La doctrine
a- Les sources directes
i- La constitution:
La constitution est le texte fondamental qui fixe l'ossature
organisationnelle et fonctionnelle de l'Etat. Elle détermine la forme de
l'Etat (Monarchie constitutionnelle), la forme du régime politique (le
régime parlementaire, les rapports entre le Roi, le parlement et le
gouvernement…) et les droits fondamentaux (droit au travail, liberté
d'opinion, droits politiques…).
ii- la loi:
la loi est le texte voté par le parlement
L'initiative des lois appartient concurremment au gouvernement et aux
membres du Parlement (représentants et conseillers). Ainsi, on distingue
entre un projet de loi et une proposition de loi selon son initiateur :
∼ Le projet de loi est le texte émanant du gouvernement.
∼ La proposition de loi est le texte émanant d'un ou plusieurs membres
du parlement
iii- le règlement:
Le règlement englobe l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des
autorités administratives. Cette notion regroupe, en réalité, différentes
sortes de textes qui se situent, les uns par rapport aux autres, dans un
ordre hiérarchique.
Les règlements peuvent être sous forme d’un:
 Dahir : règle juridique émanant du roi
 Décret: règle juridique émanant du chef du gouvernement
 Arrêté: règle juridique émanant des ministres chacun dans son
département ministériel.
iiii- les traités et les conventions internationales:
Le traité est accord international conclu par écrit entre Etats et régi par
le droit international. Le préambule de la constitution 2011 accorde aux
conventions internationales dument ratifiées par le Maroc la primauté
sur la législation du pays sous certaines conditions tel que le respect de
l’identité nationale.
b- Les sources indirectes (interprétatives)
A côté des sources principales, deux autres sources indirectes ou
interprétatives du droit sont largement admises:
i. La jurisprudence:
Le mot "Jurisprudence" a deux sens:
Pris dans un sens large, il désigne "l'ensemble des décisions rendues par
les juges ( les jugements et les arrêts prononcés par l’ensemble des
juridictions du royaume) "
Pris dans un sens étroit, il correspond au phénomène créateur de droit,
c'est-à-dire, "l'interprétation d'une règle de droit définie, telle qu'elle
est admise par les juges".
ii. la doctrine:
La doctrine désigne l’ensemble des travaux de réflexion "opinions"
émises par les auteurs (professeurs, magistrats, avocats et autres
praticiens du droit) qui traitent des matières juridiques. c'est l'ensemble
de travaux juridiques écrits : ouvrages, notes, commentaires …
Chapitre 4: l’organisation judiciaire marocain
Une juridiction est un organe crée par la loi qui a pour but de trancher
des litiges en droit et dont la décision a une autorité qui s'impose aux
parties au litige. L’organisation judiciaire du pays est régie par le dahir
portant loi n° 1-74-338 du 15 juillet 1974.
Ce texte a subi une dizaine d’amendements dont le dernier est apporté
par la loi n° 58.11 du 25 octobre 2011 et Dahir n° 1-11-148 portant
promulgation de la loi n° 34-10 du 16 ramadan 1432 (17 août 2011)
l’organisation judiciaire désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du
Royaume
Les juridictions inférieures :
Les tribunaux
TPI. Ils redent les jugements

Les juridictions
Les juridictions supérieures: une
Les cours cour d’appel, la cour de cassation.
Ils rendent les arrêts .
L’organisation judiciaire

Les juridictions Le corps judiciaire

Les juridictions Les juridictions Les magistrats:


ordinaires spécialisées - Les magistrats du
siège (assise)
- Les magistrats du
- Les tribunaux de ministère public
- Les tribunaux de commerce (parquet)
première - Les tribunaux
instance administratives
- Les cours d’appel - Les cours d’appel
- La cour de de commerce Les auxiliaires de la
cassation - Les cours d’appel justice:
administratives - Les greffiers
- Les huissiers de
justice
Les juridictions exceptionnelles:
Les juridictions militaires

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