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INTRODUCTION AU

DROIT
CHAPITRE I
NOTION DE DROIT , BRANCHES ET
SOURCES DU DROIT
I - La NOTION DE DROIT
Qu’est-ce que le Droit ?

« Le droit est l'art du bon et de


l'équitable »
Ulpien (Reprise au jurisconsulte Celse)

Domitius Ulpianus (170 -223)


Qu’est-ce que le Droit ?
Dans le Digeste, déjà, le droit se résume en trois principaux
préceptes : honeste vivere (vivre honnêtement), neminem laedere
(ne nuire à personne) et suum cuique tribuere (attribuer à
chacun le sien).
=> Le Droit peut être défini comme un ensemble de règles de
conduite visant à organiser la société et auxquelles tous les
individus doivent se soumettre.
Le Droit ou les droits ?
Le Droit concerne les règles de conduite et le système juridique
dans son ensemble => Droit objectif
Les droits sont l’ensemble des prérogatives dont jouissent les
personnes et qui leur sont accordés par le Droit => Les droits
subjectifs

Droit objectif = Law / Droit subjectif = Right


A - Le Droit objectif
Le Droit objectif représente l’ensemble des règles de droit qui
régissent la vie en société.
Le Droit crée des obligations et des prérogatives à tous les
individus dans la société. Ces derniers sont appelés « les sujets
de droits »
=> Ces règles de droit ont des caractères essentiels à la bonne
organisation de la société
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
a – Le caractère général : La règle de droit est générale
La règle de droit ne s’applique pas à une personne spécifique ou
déterminée mais plutôt à toutes les personnes ou à une catégorie
de personnes.
La règle de droit ne concerne pas, non plus, une situation
spécifique mais plutôt une situation générale susceptible de se
produire.
Elle est donc aussi abstraite et impersonnelle.
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
Le but étant l’égalité de tous les individus devant la loi.
Ainsi, on trouve plusieurs formulations de texte de loi telles : ‘Tout
fait quelconque de l’homme’ , ‘celui qui …’, ‘nul ne peut …’
Exemple : Article 77 du DOC : « Tout fait quelconque de l'homme
qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et volontairement à
autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer
ledit dommage, lorsqu'il est établi que ce fait en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet. »
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
b – Le caractère obligatoire : La règle de droit est obligatoire
La règle de droit s’impose à tous les individus qui se doivent de
l’appliquer. Ses préceptes sont des ordres (non pas des conseils
ou des propositions).
Exemple : Article 66 du DOC : « Celui qui a reçu ou se trouve
posséder une chose ou autre valeur appartenant à autrui sans
une cause qui justifie cet enrichissement est tenu de la restituer à
celui aux dépens duquel il s’est enrichi. . »
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
En cas d’ordre sous condition(s), une fois la (les) condition(s)
posée(s), l’application est obligatoire.
Exemple : Si un contrat a été établi entre deux parties, ces
dernières sont dans l’obligation de le respecter.
Le degrés du caractère obligatoire de la règle de droit donne lieu
à deux types de règles : La règle de droit impérative _ La règle
de droit supplétive
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
b.1 –La règle de droit impérative
Appelée également ‘règle de droit d’ordre public’. Elle s’applique
impérativement aux sujets de droit. Ces derniers ne peuvent en aucun cas
l’écarter ou y déroger.
Exemple : Article 216 de la loi 17-97 : « Sans préjudice des peines prévues
par des lois spéciales, sont punis d’une amende de 50.000 à 500.000
dirhams, ceux qui, soit par des discours ou conférences dans les lieux ou
réunions publics, soit par des écrits, des imprimés vendus ou distribués,
[…], ont donné tous renseignements, indications ou descriptions
quelconques concernant des brevets d’invention, […] dont la demande a été
déposée par eux ou par autrui, mais qui ne sont pas encore délivrés. »
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
b.2 –La règle de droit supplétive
Elle peut être écartée par les sujets de droit en prévoyant une
autre règle qui s’appliquera à la place. Les règles supplétives ont
pour but de combler, à l’avance, une situation où les parties ne se
prononceraient pas sur une décision.
Exemple : Article 502 du DOC : « La délivrance doit se faire au
lieu où la chose vendue se trouvait au moment du contrat, s'il
n'en a été autrement convenu. »
(Des obligations du vendeur)
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
c – Le caractère coercitif : La règle de droit est coercitive
Le non respect de la règle de droit est sanctionné par l’autorité
publique à travers l’usage de la force.
Seul l’Etat détient le monopole de la sanction (par la force) et
seule la règle de droit est sanctionnée par l’autorité publique
(contrairement à la morale).
Il existe deux types de sanctions : pénales et civiles
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
c.1 –Les types de sanction
▪Les sanctions civiles
Elles font suite à une responsabilité civile, c-à-d, l’obligation pour un
individu de répondre des dommages qu’il a causés à autrui. Elle a
pour objectif la réparation du dommage causé.
Exemples de situation
✓Un lustre tombe sur la tête d’un client dans votre restaurant.
✓Un entrepreneur choisit comme nom commercial pour son
entreprise le nom d’une marque notoire déjà existante.
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
Les sanctions civiles peuvent s’appliquer soit par :
✓ Le versement des dommages et intérêts en réparation du
préjudice;
✓ La nullité des actes juridiques en question;
✓ L'exécution forcée ( par la force publique) à travers la saisie ou
confiscations des biens de l’individu auteur du dommage , ou son
expulsion.
Exemple : Article 84 du DOC : « Peuvent donner lieu à des
dommages-intérêts les faits constituant une concurrence déloyale …»
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
c.1 –Les types de sanction
▪Les sanctions pénales
Elles font suite à une responsabilité pénale, c-à-d, l’obligation pour
un individu de répondre des infractions qu’il a commises.
Il s’agit, ici, d’une atteinte à l’ordre public. Elle a pour objectif la
répression (la punition) de l’auteur des faits.
Exemples de situation
✓Un automobiliste qui brûle le feu rouge;
✓Détention de stupéfiants
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
La responsabilité pénale est sanctionnée par l’action publique en
fonction de la gravité de l’infraction ( par : l’emprisonnement,
paiement d’amendes, la résidence forcée…)
Selon l’article 111 du code pénal, on distingue trois grandes
catégories d’infraction :
Les crimes, les délits et les contraventions.
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
Les crimes Les délits
Ce sont les infractions les plus graves Ce sont des infractions de gravité
contre l’ordre public. moyenne.
« Les peines criminelles principales sont : « Les peines délictuelles principales sont :
1° La mort; 1 - L'emprisonnement ;
2° La réclusion perpétuelle; 2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams
3° La réclusion à temps pour une durée de La durée de la peine d'emprisonnement est
cinq à trente ans; d'un mois au moins et de cinq années au
plus, sauf les cas de récidive ou autres où
4° La résidence forcée; la loi détermine d'autres limites.»
5° La dégradation civique » (Article 17 du code pénal)
(Article 16 du code pénal)
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
Les délits Les contraventions
Le code pénal distingue deux types de Elles représentent les infractions les moins
délits graves.
« … L'infraction que la loi punit d'une « Les peines contraventionnelles
peine d'emprisonnement dont elle fixe le principales sont :
maximum à plus de deux ans est un délit
correctionnel; 1 - La détention de moins d'un mois ;
L'infraction que la loi punit d'une peine 2 - L'amende de 30 dirhams à 1.200
d'emprisonnement dont elle fixe le dirhams..»
maximum à deux ans ou moins de deux (Article 18 du code pénal)
ans, ou d'une amende de plus de 200
dirhams est un délit de police; …»
(Article 111 du code pénal)
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
d – Le caractère permanent : La règle de droit est permanente
Toute règle de droit reste applicable jusqu’à ce qu’elle soit
abrogée ou remplacée.
En effet, selon l’article 474 du DOC, « Les lois ne sont abrogées
que par des lois postérieures, lorsque celles-ci l'expriment
formellement, ou lorsque la nouvelle loi est incompatible avec la
loi antérieure, ou qu'elle règle toute la matière régie par cette
dernière. »
1- Les caractères essentiels de la règle de
droit
e – Le caractère étatique
Seule l’organe étatique compétent est en charge de la mise en
place des règles de droit.
f – Le caractère social
Les règles de droit visent l’organisation de la vie en société en
cherchant des solutions aux différentes situations juridiques et
aux différents litiges entre les « sociétaires ».
2- Les critères de distinction du Droit (les
branches du droit)
Le domaine d’application
Distinction selon
Droit Public Droit Privé
L’ensemble des règles qui régissent le L’ensemble des règles qui régissent les
fonctionnement de l’Etat, les rapports entre rapports entre les personnes privées,
Droit National les administrations et les institutions physiques ou morales.
La étatiques ainsi que leurs rapports avec les
personnes privées.
terri
toria L’ensemble des règles qui régissent les L’ensemble des règles qui régissent les
lité relations entre les Etats, ainsi que les rapports entre les personnes privées,
Droit relations entre les Etats et les Organismes physiques ou morales de nationalités
International internationaux. différentes.
B - Le Droit subjectif
Les droits subjectifs représentent l’ensemble des prérogatives
dont jouissent les personnes et qui leur sont accordés par le Droit
(objectif). Ces prérogatives sont assorties, en contrepartie, d’un
ensemble d’obligations.
Les droits et obligations sont conférés par la personnalité
juridique dont se dotent les personnes (sujets de droit). Ces
personnes peuvent être physiques ou morales.
B - Le Droit subjectif
Classification des droits subjectifs
Les droits extra-patrimoniaux : Ils représentent les droits qui ne peuvent
avoir de valeur pécuniaire. En revanche, leur violation doit être
indemnisée.
Les types
Droits civiques (vote, élection, circulation, …) – Droits civils ( liberté
d’expression, mariage, …) – Droits commerciaux (liberté de contracter, …) –
Droits de la personnalité (vié privée, honneur, corps, …)
B - Le Droit subjectif
Classification des droits subjectifs
Les droits patrimoniaux : Ils représentent les droits qui peuvent avoir une
valeur pécuniaire.
Leur caractère : Ils sont appréciables en argent, cessibles (par la vente ou la
donation), transmissibles (aux héritiers) et saisissables (par les créanciers).
Les types
Les droits réels = droit de propriété sur des choses matérielles
Les droits de créance (personnels) = des prérogatives du créancier sur un débiteur.
Les droits intellectuels = droit de propriété artistique, littéraire et industrielle.
II – Les branches du droit
Les branches du droit
Le Droit (objectif) se divise en une pluralité de branches que
l’on peut regrouper selon deux grands critères de distinction :
✓ Le domaine d’application => Droit public / Droit privé
✓ La territorialité => Droit national / Droit international
Toutefois, le choix de ces critères reste relatif, certaines branches
de droit étant enchevêtrées.
1- Les branches du droit privé
Le droit privé : L’ensemble des règles de droit qui régissent les
rapports entre les personnes privées qu’elles soient physiques ou
morales.
Exemple : Un locataire et un bailleur – Deux entreprises privées
concurrentes – Un consommateur et un distributeur (privé) - …
Les Branches
Droit civil – Droit des affaires – Droit social – Droit judiciaire
(privé)
1- Les branches du droit privé
a - Droit civil
Appelé également « Droit commun privé ». Il régit les rapports
entre les particuliers. Il est composé de plusieurs sous-branches :
Le droit des personnes (état et capacité), le droit des biens
(propriété et droits réels), le droit de la famille, le droit des
obligations, le droit des contrats spéciaux, le droit des
successions, le droit des libéralités et le droit des sûretés.
1- Les branches du droit privé
b - Droit des affaires
Il régit le monde des affaires (les rapports entre ses acteurs et ses
entreprises).
b.1 – Droit commercial
Il représente l'ensemble des règles de droit privé applicables aux
commerçants et aux actes de commerce.
b.2 – Droit des sociétés
Il représente l’ensemble des règles de droit régissant la formation, le
fonctionnement et la dissolution des sociétés.
1- Les branches du droit privé
b.3 – Droit de la concurrence
Il représente l’ensemble des règles de droit veillant au respect du
principe de libre concurrence entre les entreprises.
b.4 – Droit bancaire
L’ensemble des règles de droit applicables aux opérations bancaires
et aux rapports entre les acteurs du secteur bancaire.
b.5 – Droit de la propriété intellectuelle
L’ensemble de règles de droit relatives à la propriété littéraire et
artistique et à la propriété industrielle.
1- Les branches du droit privé
c - Droit social
Il régit les rapports individuels et collectifs de travail ainsi que les aléas qui
peuvent toucher la vie des personnes (chômage, vieillesse, maladie, …)
b.1 – Droit du travail
Il régit les rapports individuels et collectifs de travail entre les salariés et
leurs employeurs.
b.2 – Droit de la sécurité sociale
Ensemble des règles qui organisent la protection des individus contre les
risques sociaux (maladie, maternité, invalidité, accident du travail, maladie
professionnelle).
1- Les branches du droit privé
d - Droit judiciaire privé
Il représente l’ensemble des règles qui concernent le
déroulement procédural d’une action en justice (dans le but de
faire valoir ses droits) => La procédure civile
Il régit également l’organisation et la compétence des différentes
juridictions civiles (Tribunal de Première Instance, Cour d'appel,
Cour de cassation...).
2- Les branches du droit public
Le droit public : L’ensemble des règles qui régissent le
fonctionnement de l’Etat, les rapports entre les administrations et
les institutions étatiques ainsi que leurs rapports avec les
personnes privées.
Les Branches
Droit constitutionnel – Droit administratif – Droit fiscal – Droit
des finances publiques – Droit pénal
2- Les branches du droit public
a - Droit constitutionnel
Il regroupe l'ensemble des règles de droit qui déterminent l'organisation politique et le
fonctionnement de l'Etat ainsi que des institutions publiques.
C’est le droit constitutionnel qui détermine la nature du régime politique d’un Etat
(Monarchie constitutionnelle, présidentiel, régime parlementaire …).
Article premier (de la constitution /2011) : « Le Maroc est une monarchie
constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale. Le régime constitutionnel du
Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la collaboration des pouvoirs, ainsi
que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes de bonne gouvernance et
de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes… »
2- Les branches du droit public
b - Droit administratif
Il regroupe l'ensemble des règles de droit qui régissent l’organisation et le
fonctionnement des administrations (collectivités territoriales : préfectures,
provinces, …), les rapports entre eux et les rapports qu’ils entretiennent avec
les particuliers.
c - Droit fiscal
C'est l'ensemble des règles qui régissent les contributions financières des
particuliers et des entreprises (impôt, taxes, …) aux recettes de l’Etat ainsi
que leur mode de calcul.
2- Les branches du droit public
d - Droit des finances publiques
C'est l'ensemble des règles qui régissent l’établissement du budget
de l’Etat et des collectivités locales (leurs recettes et leurs
dépenses).
e - Droit pénal
Il regroupe l'ensemble des règles de droit qui déterminent les
sanctions des infractions.
3- Les branches du droit selon la territorialité
a – Droit international public
L’ensemble des règles qui régissent les relations entre les Etats,
ainsi que les relations Etats/Organismes internationaux (ONU,
OMC, OMS, …). Il concerne également les traités (conventions
internationales, accord internationaux…).
b - Droit international privé
L’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les personnes
privées, physiques ou morales de nationalités différentes.
III – Les sources du droit
1- Les sources traditionnelles (historiques)
a – Le droit religieux
Le Maroc adopte officiellement l’Islam comme religion de l’Etat.
Plusieurs règles de droit sont donc imprégnées du Coran et de la Sunna. C’est
le cas notamment des règles qui régissent le régime successoral (l’héritage) et
les biens immeubles non immatriculés à la conservation foncières.
« L'Islam est la religion de l'État, qui garantit à tous le libre exercice des
cultes. » Article 3 de la constitution.
1- Les sources traditionnelles (historiques)
« …La nation s'appuie dans sa vie collective sur des constantes
fédératrices, en l'occurrence la religion musulmane modérée, … »
extrait de l’article 1 de la constitution.
Toutefois, des règles juridiques modernes ont été appliquées dans
plusieurs domaines (code de la famille par exemple) afin d’adapter
l’évolution du Droit à la modernisation de la société marocaine.
1- Les sources traditionnelles (historiques)
b – La coutume et l’usage
La coutume : C’est une règle de droit qui se profil suite à une pratique habituelle par la
société. Elle n’est pas écrite mais elle est pourtant obligatoire si elle remplit deux
condition principales :
✓ L’élément matériel : une pratique régulièrement répétée dans le temps et dans l’espace.
✓ L’élément psychologique : La conviction du caractère obligatoire de la pratique en
question
Il en va de même pour l’usage = une pratique répétée et suivie par des professionnels. On
les constate notamment en droit commercial et en droit du travail.
Article 475 du DOC : « La coutume et l'usage ne sauraient prévaloir contre la loi,
lorsqu'elle est formelle. »
2- Les sources modernes
a – Les sources directes
a.1 – La constitution
C’est la loi suprême de l’Etat. Elle fixe l'organisation et le fonctionnement de l’Etat ainsi
que ses principes fondamentaux.
Le Maroc a connu 6 constitutions adoptés par référendum : 1962, 1970, 1972, 1992, 1996
et 2011.
a.2 – La loi
La loi est toute règle de droit votée par le parlement. Elle relève donc du pouvoir
législatif, tel que la constitution le prévoit.
« Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il vote les lois, contrôle l'action du
gouvernement et évalue les politiques publiques. » Article 70 de la constitution
2- Les sources modernes
Domaine de compétence de la loi
Le domaine de compétence de la loi est déterminé par l’article 71 de la constitution. Il
comporte 31 matières, à savoir : le statut de la famille et l'état civil, la nationalité et la
condition des étrangers ; la détermination des infractions et leurs sanctions,
l'organisation judiciaire, le régime fiscal, le régime des douanes, les relations de travail,
la sécurité sociale, les nationalisations et les privatisations d’entreprises, …

Il existe également d’autres matières attribuées au Parlement prévues par la constitution :


la loi de finances (art. 75), la constitution des organisations syndicales et leur
financement (art. 28) ; la liberté de concurrence ; l’accès aux médias publics, etc.
2- Les sources modernes
L’entrée en vigueur de la loi
→ On distingue entre : les propositions de loi = des initiatives du parlement / et les projets
de loi = des initiatives du gouvernement.
→ L’adoption de la loi se fait par le parlement (suite à un vote) après une longue procédure
(de plus de 12 étapes : L’examen en Commission, discussion en séance, droit d’amendement,
recevabilité par le gouvernement, la navette, …). La loi est ensuite transmise (dans sa forme
définitive) ou chef du gouvernement.
→Pour qu’elle rentre définitivement en vigueur, la loi doit remplir deux dernières formalités:
✓ Sa promulgation par le Roi dans les trente jours qui suivent la transmission au
Gouvernement (prévu par l’article 50 de la constitution);
✓ Sa publication dans le bulletin officiel, dans un délai maximum d’un mois.
2- Les sources modernes
a.3 – Le règlement
Les règlements représentent les dispositions qui émanent du pouvoir exécutif (le gouvernement)
et des autorités administratives. Dans certaines exceptions le pouvoir règlementaire est attribué au
roi (on parle alors de Dahir).
Leur domaine de compétence couvre toutes les matières qui ne font pas partie de la compétence de
la loi. Toutefois, « Une loi d'habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité
et en vue d'un objectif déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont normalement du
domaine de la loi.
Les décrets entrent en vigueur dès leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme du délai
fixé par la loi d'habilitation, à la ratification du Parlement.
La loi d'habilitation devient caduque en cas de dissolution des deux Chambres du Parlement ou de
l'une d'entre elles. » (Article 70 de la constitution)
2- Les sources modernes
a.3 – Le règlement
Les Dahirs du Souverain : « Le Roi exerce ces missions par dahirs en vertu des pouvoirs
qui lui sont expressément dévolus par la présente Constitution. » (Art 42 de la
constitution).
Les décrets gouvernementaux : Il s’agit des textes réglementaires qui émanent du chef
du gouvernement a qui incombe l’exercice du pouvoir réglementaire.
Les arrêtés ministériels : Il s’agit des textes réglementaires qui émanent des ministres.
2- Les sources modernes
b – Les sources indirectes
b.1 – La jurisprudence
Elle représente « l’ensemble de décisions suffisamment concordantes (semblables ou
identiques) rendues par les magistrats sur une question de droit ». Elle a pour but de
résoudre des litiges spécifiques sur lesquels aucune règle de droit ne s’est exprimée
clairement, et ce à travers la réinterprétation.
b.2 – La doctrine
« La doctrine représente l’ensemble des travaux de recherche des juristes, professeurs
universitaires, magistrats avocats ou autres praticiens qui dans leurs écrits commentent ou
expliquent la loi et la jurisprudence ».
Relation entre les sources du
droit et le droit international ?
Préambule de la Constitution :
« Se fondant sur ces valeurs et ces principes immuables, et fort de sa ferme volonté de
raffermir les liens de fraternité, de coopération, de solidarité et de partenariat constructif
avec les autres États, et d'œuvrer pour le progrès commun, le Royaume du Maroc, État
uni, totalement souverain, appartenant au Grand Maghreb, réaffirme ce qui suit et s'y
engage :[…]
- accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des
dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité
nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit
interne du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa
législation nationale. »
La
Constituti
on
Les traités internationaux
Les Lois

Dahirs

Décrets du chef du
gouvernement

Arrêtés ministériels

Arrêtés des Walis et Gouverneurs

Les circulaires des administrations

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