Vous êtes sur la page 1sur 2

CHARLES BAUDELAIRE

Mvt 1 :
S1 :

Le poème s’ouvre sur une adresse directe à l’impératif « rappelez-vous ». Le poète


s’adresse à la fê aimée, « mon âme » et on attend à ce qu’il évoque un souvenir.
Le vers 2 laisse place à un décor agréable et bucolique avec les adjectifs « beau » et
« doux », marqué par l’adverbe d’intensité « si ».
Nous avons un changement de décor au vers suivant. En effet,
Le vers 3 introduit dans le 2ème hémistiche la vision de l’horreur, « une charogne infâme »
découverte puis décrite dans les vers suivants.
Cela contraste avec les 2 premiers vers qui créent un effet de surprise au lecteur ménagé
par le caractère très vague du terme « objet » au vers 1.
Cette alliance paradoxale du beau et de l’ignoble est mise en relief par le jeu d’opposition
à travers les rimes croisées antithétiques. (1 ;3 / 2 ;4).

S2 :

Cette alliance paradoxale est poursuite dans la strophe 2 sous le signe de la métaphore
féminine et érotique déjà énoncé dans la strophe 1 par le terme « lit » au vers 4.
Le champ lexical du féminin est allié à la mort mais aussi allié à la sensualité. Cela renvoie à
Éros et Thanatos Dieu de l’amour et de la mort.
Comme nous le montre clairement la comparaison « cô une fê lubrique » v5, le Compl. Circ.
de manière, « les jambes en l’air » constitue une image assez explicite et crue à connotation
sexuelle. Le terme « jambes » renvoie à l’humain et est employé ici à la place de « patte » on
assiste donc à une personnification de la charogne.
Au vers 6, Baudelaire joue sur le double sens de l’adjectif « brûlante » qui renvoie dans un
premier temps à la fièvre et donc à la mort, et dans un second temps au désir et à la
passion.
Il établit un lien entre la fê aimée et le cadavre décomposé. La fê aimée disparait au profit
de la charogne à partir de la 2ème strophe pour revenir à la 10ème strophe.

Mvt 2 :
S3 :

Progressivement, le poète conduit le lecteur vers la laideur. Il débute l’évocation de la


décomposition par l’effet du « soleil » au v9 qui contraste avec « pourriture ».
La comparaison au vers 10 introduit une image culinaire inattendue et insolite en complet
décalage avec la pourriture, là où le poète ne donne certainement pas envie de manger.
Les 2 vers suivants, poussent plus loin la transgression en associant la charogne au domaine
du sacré.
En effet, la Charogne se présente comme une offrande faite à la nature (maj + ajd
« grande ») qui contribue à la sacralisation de la Nature.
Au vers 12, on a une allusion au caractère éphémère de la vie. B. fait allusion au temps qui
passe. Il s’agit donc de révérer la nature qui est capable de réunir le contraire à savoir ici,
l’ignoble et le sublime.

S4 :

Nous avons une nouvelle étape dans la sublimation sacrée de la vermine puisque le ciel, lui-
même, siège de la divinité et ici personnifié, « regardait la carcasse » v16.
Le groupe nominal « la carcasse superbe » est un oxymore qui témoigne de cette
transformation divine. Il évoque l’horreur dans toute sa splendeur.
Le jeu de l’antithèse se poursuit à travers l’opposition entre les 2 distiques qui constitue le
quatrain.
La beauté marquée par la comparaison au v14 qui s’oppose à la puanteur atroce de la C
mise en avant par l’hyperbole du v15.
Une rime antithétique entre « épanouir » et « évanouir » v 14-16.

Mvt 3 :
S5 :

On a une progression dans la description de la C. D’abord visuel, olfactive puis auditive.


La 5ème strophe se démarque des précédentes par la vision horrible qu’elle introduit à
travers l’image des mouches et des larves v17.
On a une image militaire du bataillon au v18 qui introduit une certaine violence.
Le rejet au v19 semble mimé de façon hyperbolique le débordement des larves indiqués
par la comparaison « cô un épais liquide ». Nous avons donc l’impression que ces mvts
incessants de larves semble réanimé la C, lui redonnant vie.
Le v20 revient sur l’association de la vie et de la mort, de l’ignoble et du sublime avec
l’expression « vivants haillons ».

S6 :

La strophe suivante précise cet effet de réanimation et contribue à la reproduction.


Cette strophe est uniquement centrée sur l’image d’une vitalité nouvelle de la carcasse qui
s’anime « pétillant » v22.
La comparaison avec « vague » v21, mot repris à la rime au v23, traduit le mvt joyeux
indiqué par de nombreux verbes de mvts, « descendait, montait ». Cela donne une
musicalité au poème, accompagné des assonances en « é » et en « en ».
Les vers 23-24 insistent sur l’idée de la vie contenue dans la C avec l’image du souffle.

Vous aimerez peut-être aussi