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LA 9 : Médée, Corneille

Mvt 1 :

Le monologue de Médée s’ouvre sur une phrase interrogative qui met d’emblais l’accent sur
le dilemme auquel est confronté Médée.
- Celle-ci s’interroge pour savoir si, pour ses crimes déjà accomplis, elle va joindre un
nouveau forfait.
Le thème de la mort est déjà présent « deux morts ».
- Elle apparait comme possédée par un désir de vengeance, qui la prive de raison (v1
et v6) « vengeance, venger ».
- A cette obsession, s’ajoute l’image du feu avec l’adj. « ardent » associé à
« transports » (v2).
- Ces 2 termes nous montrent une héroïne en proie à des sentiments excessifs (la
démesure que les grecs nomment lubrice) comme le confirme le verbe « arrache »
v3 et le substantif « fureur » v4.
- Se poursuit dans les vers suivants, le V4 relève d’un choix difficile à prendre par
l’anaphore « est-ce » (v1 et v4) qui montre le questionnement continuel de Médée
comme l’indique le verbe « assouvir ». (Devrait -elle calmer ces fureurs).

La mort de Creuse est désignée par la périphrase « une femme », la minimisant ainsi (v3).

C’est alors le moment pour elle de rappeler l’élément déclencheur responsable de ces
actes criminels :
A travers la périphrase « perfide », elle désigne son époux qui sera cité au v5 « Jason », qui
rime avec « trahison » v6.

Le caractère délibératif se manifeste par l’emploie de l’impératif présent dans l’ensemble


du monologue (v7) « suppléons », « immolons », « allons », « délibérons », cela montre que
Médée, en proie à la fureur cherche constamment à s’exhorter et à commettre
l’irréparable.

Ces enfants sont désignés par les pronoms « miens » et « ceux » (v7-8), qui met en avant
une séparation prochaine et difficile.
Désormais, ce ne sont plus ses enfants, ils seront enlevés. Ceci est confirmé par le rythme
binaire (v10), ce vers s’oppose explicitement au pronom possessif (v7) « miens ».
D’un côté, elle affirme son infanticide et de l’autre, elle exprime son affection pour ses
enfants.

Transition : Au cours de ces 10 premiers vers, elle dresse un portrait assez contesté d’une
épouse/mère en proie à des sentiments excessifs sous l’emprise du désir de vengeance, elle
s’apprête à tuer ses enfants (v12).

Mvt 2 :
A partir du v11, le dilemme s’accentue, avec la conjonction de coordination « mais » créant
une opposition et montre une Médée qui est belotée d’une succession de décision
contradictoire.
Cela est marqué par l’emploie d’antithèse « innocent » et « criminel » (v11-12).

On dirait qu’une force supérieure s’est emparé de Médée, comme le souligne l’anaphore de
la tournure impersonnelle « il faut » (v13-14) qui prédit l’exécution comme une nécessité.

Dès ses vers, Médée justifie son acte, l’infanticide ne sert qu’à assouvir sa pitié.
Champ lexical de la souffrance : « souffre », « tourment » (v13-14).
Il est Intensifié par le verbe « redoubler » et la construction parallèle binaire.
Pourtant, sa décision est prise :

On a un revirement de situation, cet élan est interrompu par la difficulté à trancher.


- Par l’exclamation « mais quoi ! »
- La forme verbale « j’ai beau » (traduit une forme d’impuissance)
- La métaphore filée du combat auquel est prise Médée, cette difficulté à trancher
souligné par le champ lexical du combat (combat, fureur, audace, horreur).

L’apostrophe « pensées irrésolues » (v21) montre une fois de plus son indécision.
Ces revirements sont très rapides, comme l’indique les adv. « aussitôt », « tout à coups »
(v17-19) qui sont placé à la césure du vers.
Ces revirements s’expliquent par les contradictions que ressent Médée : l’amour s’oppose à
la colère.
Et par sa double figure, elle apparait comme femme et mère.
Ses sentiments sont construits par un parallélisme de construction. On voit qu’elle passe
d’un état à un autre qui sont ici contradictoire.

Des prémices annoncent qu’elle est sur le point de prendre une décision, qu’elle envisage
de tuer ses enfants.
L’emploie du futur proche « je ne verrai plus » (v22) nous suggère que plus on arrive à la fin
de l’extrait plus on se dirige vers la résolution du dilemme.

La reprise du « mais » est vu comme un frein, quelque chose l’empêche de passer à l’action
v 26.

Elle n’est plus maître de sa raison, elle devient une victime.

La vengeance et la haine l’emportent comme le montrent les polyptotes au v25 « il me prive


de vous et je vais l’en priver »
Une résolution déjà annoncée au v25 par le présent du futur proche, puis est annoncé par
les verbes « perdre » v 30 et 31. Qui rappelle constamment la fureur à venir.
Le rythme des phrases s’accélère, les propositions deviennent plus brèves et saccadées.
« Ma pitié renait, re revient me braver », cela semble entrainer inéluctablement vers une
action à venir.

Mvt 3 :
Enfin, le monologue se clos sur la résolution de Médée et sur le silence imposé à sa pitié et
à son amour.

- L’emploie du futur à valeur prophétique laisse envisager cette décision de manière


certaine.
- L’emploie de délibérer à la forme négative v 29 ; montre que sa décision est déjà
prise.
- Présent de l’indicatif au v30 donne l’impression que l’action est certaine (indicatif =
mode de l’action réalisé).
- Les points de suspensions créent un effet d’attente et exprime une prétérition c’est-
à-dire qu’on laisse entendre une suite connue du lecteur dans les actions à venir.

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