Vous êtes sur la page 1sur 3

CHARLES BAUDELAIRE

LE SPLEEN

Mvt 1 :
S1 :

La strophe 1 est construite sur 2 propositions subordonnées circonstancielles de temps,


introduite par la conjonction de subordination « quand » et « que » qui s’amasse et qui crée
un effet de lourdeur, renforcé par la présence de l’enjambement traduisant la continuité.
La comparaison au v1, « cô un couvercle », évoque la circularité pour signifier la limite et
non l’évasion. Ici, l’horizon devient un cercle et non une immensité, et permet de visualiser
l’enfermement,
On peut observer que le sentiment d’emprisonnement est lié à une situation
météorologique, cô en témoigne le grp nominal « le ciel bas et lourd », ainsi que l’oxymore
« un jour noir » qui annule toute idée de luminosité.
On a aussi une métaphore au v4 qui traduit la pluie qui tombe.

La présence du pp « nous » au v4, montre que le poète est lié à l’humanité.

Enfin, l’hyperbole au v4 « plus triste que » ajouté au pluriel du substantif « nuits » permet
de comprendre qu’il s’agit d’un noir absolu. D’ailleurs, le GN « les nuits » et le mot
« ennuis » au v2 sont à la fois rapprochés par la rime et le pluriel et aussi par une sorte
d’homophonie.
Pour finir, le recours aux rimes croisées, renforce cette idée d’enfermement. Dès le début
du poème ; B, décrit un état de mélancolie profonde à travers un paysage inquiétant.

S2 :

La 2ème strophe repose sur la même construction syntaxique que la 1ère, et évoque les mêmes
sentiments et la même atmosphère précédemment citée.
La métamorphose au v5 introduite par « est changée » perpétue l’idée d’emprisonnement
avec le terme « cachot ».
L’espérance au v6, est personnifiée par la majuscule, mais on pourrait aussi parler
d’allégorie parce qu’elle est comparé à une chauve-souris.
Au v8, « cognant.. » , Une nouvelle fois, est évoquée l’image de cette impossibilité de sortir
de cette situation, cette impossibilité d’aller vers l’idéal, le beau.
On remarque que l’eau amenée dans la strophe 1, indirectement par la description d’un
temps pluvieux commence progressivement à s’emparer des lieux : « cachot, plafonds
pourris » évoquant ainsi un monde en déliquescence.
Le champ lexical de l’obscurité est bien présent à travers les termes « cachot », « chauves-
souris ». Ce champ lexical suggère les circonstances extérieures qui suscitent le spleen.
Les lieux évoqués dans cette strophe sont clos, cô si progressivement, le poète était
enfermé.

S3 :
La 3ème strophe s’élabore de la même manière que les précédentes qui contribue encore à la
description d’un paysage triste et mélancolique c’est-à-dire propre à générer le spleen.
L’hyperbole « immenses trainées » accentue encore une fois l’idée d’enfermement évoquée
dans le sens de la verticalité par le biais de la comparaison initiée par le verbe « imiter » et
comparé à des barreaux de prisons.
L’adj vaste au v10 renvoie à l’immensité de l’emprisonnement au niveau de l’infini. En qlq
sorte, si loin qu’on aille, les barreaux sont là.
On remarque que les araignées succèdent les chauves-souris de la strophe 2.
L’enjambement au v11-12 mime la toile qui se tisse et qui se répand. Par ailleurs,
l’expression « au fond de nos cerveaux », évoque la dimension psychologique du spleen
qui s’empare de l’homme.
L’organisation syntaxique des phrases dans les 3premières strophes montre le caractère
progressif de l’angoisse qui s’empare complètement du poète et qui le plonge dans un
état qui semble être sans retour.

Mvt 2 :
S4 :

Nous assistons dans ce 2ème mvt à la rupture de la syntaxe. Le lexique de la violence et de la


folie s’installe et dominent avec les termes « saute, lance, furie, hurlement, geindre ».
La métaphore des cloches v13-14, renvoie à une image surréelle qui peut symboliser la folie.
C’est la révolte contre Dieu repris par le mot « ciel ».
Ces cloches sont comparées à des esprits errants et sans patrie v15 qui pourrait faire
référence au poète. Ainsi, B, se révolte contre sa souffrance, lui-même, le ciel, le destin.
Enfin, la diérèse qui porte sur l’adverbe « opiniâtrement » accentue son effet. Le bruit
s’empare de la strophe et arrive à son point culminant cô pour manifester le KO dans lequel
le poète se trouve et qui semble avoir une hallucination auditive.
Cette strophe semble marquée un changement important pour le poète.
La souffrance étouffante des 3 premières strophes éclate et laisse place à des images
tragiques qui se révèlent à la strophe 5.

S5 :

Le bruit assourdissant des cloches laisse place à un silence pesant cô l’indique la négation,
« sans tambour, ni musique » au v17.
L’emploie de l’ajd « long » ainsi que du verbe « défilent » et de l’adv « lentement »
évoquent la longueur et la lenteur du cortège funèbre.
On remarque que la 1èreps représentée par « mon » remplace la 1ère pp. Désormais, le poète
est seul face à cette image de mort crée par les corbillards.
Le substantif « Espoir » au v18, en contre rejet montre sa disparation, l’échec, la défaite. Il
est directement suivi par l’adj « vaincu ».
La pluie laisse place au chagrin avec la présence du verbe « pleure » v19. Une nouvelle
allégorie prend place, « l’angoisse » qui prend le pas sur l’espoir. Les 2 adj qui
l’accompagnent, « atroce et despotique », évoquent sa toute puissance puisque despotique
est synonyme de tyrannie. C’est l’abandon du poète.
Le spleen qui se caractérise par l’angoisse, s’empare de son esprit tel un pirate qui plante
son drapeau noir. En effet, le drapeau noir est celui du corsaire (métaphore du triomphe de
l’autre sur soi) , de l’abdication face à un force étrangère qui est dominatrice.
C’est le symbole de la victoire définitive du mal absolu sur le poète.

Vous aimerez peut-être aussi