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Objet d’étude 1-Le théâtre du XIXème au XXIème siècle

Parcours : « Crise personnelle, crise familiale »

 Explication linéaire 1 : Médée, Sénèque (vers 2000 av. J.-C.), de « Va, maintenant ton crime est consommé » (v.3) à
« ne prolonge pas davantage la durée de mon supplice » (v.26)

Médée tue ses enfants (dénouement)


Médée vient de tuer l’un de ses enfants pour apaiser les mânes de son frère.

MÉDÉE (du toit de sa maison). — J'ai recouvré mon sceptre, mon frère et mon père 1 ; la Colchide a
reconquis la riche toison du bélier de Phryxus. Je reprends ma couronne et ma virginité ravie. Ô dieux
redevenus propices ! ô jour de gloire et d'hyménée ! .... Va, maintenant ton crime est consommé.
— Ta vengeance ne l'est pas. Achève donc pendant que tes mains sont à l'œuvre. Pourquoi hésiter,
5 ô mon âme ? pourquoi balancer ? Tu peux aller jusqu'au bout. Ma colère est tombée, je me repens,
j'ai honte de ce que je viens de faire. Qu'ai-je donc fait, malheureuse ? Le repentir ne sert de rien,
maintenant que je l'ai fait. Voilà que, malgré moi, la joie rentre dans mon cœur ; elle s'augmente
et devient plus vive ; il ne manquait à ma vengeance que Jason lui-même pour témoin. Il me semble
que je n'ai rien fait encore ; ce sont des crimes perdus que ceux que j'ai commis loin de ses yeux.
10 JASON. — La voilà sur le bord du toit : lancez des feux contre elle et qu'elle périsse, consumée dans
les flammes instruments de ses forfaits.
MÉDÉE. — Tiens, Jason, occupe-toi de faire les funérailles de tes enfants et de leur élever un
tombeau : ton épouse et ton beau-père ont reçu de moi la sépulture et les derniers honneurs qu'on
doit aux morts. Celui-ci a déjà cessé de vivre ; l'autre va subir le même sort et tes yeux le verront.
15 JASON. — Au nom de tous les dieux, au nom de nos fuites communes, au nom de cet hymen dont
je n'ai pas volontairement brisé les nœuds, épargne cet enfant. Si quelqu'un est coupable, c'est moi
: tue-moi donc, et que le châtiment tombe sur ma tête criminelle.
MÉDÉE. — Non, je veux frapper à l'endroit douloureux pour toi, à l'endroit que tu veux dérober à
mes coups. Va maintenant chercher la couche des vierges, en désertant celle des femmes que tu as
20 rendues mères !
JASON. — Mais un seul coup doit suffire à ta vengeance.
MÉDÉE. — Si j'avais pu me contenter d'une seule victime, je n'en aurais immolé aucune. Mais c'est
même trop peu de deux pour apaiser l'ardeur de ma colère. Je vais fouiller mon sein pour voir s'il
ne renferme pas quelque autre gage de notre hymen, et le fer l'arrachera de mes entrailles.
JASON. — Achève et comble la mesure de tes crimes, je ne te fais plus de prières ; seulement ne
prolonge pas davantage la durée de mon supplice.
MÉDÉE. — Jouis lentement de ton crime, ô ma colère, ne te presse pas : ce jour est à moi, je dois
profiter du temps qu'on m'a laissé.
JASON. — Mais ôte-moi la vie, cruelle !
MÉDÉE. — Tu implores ma pitié ! (Elle frappe le deuxième enfant.) C'est bien, mon triomphe est
complet : je n'ai plus rien à te sacrifier, ô ma vengeance. Ingrat époux, lève tes yeux pleins de larmes
: reconnais-tu Médée ? Voilà comme j'ai coutume de fuir (un char ailé descend) : un chemin s'ouvre
pour moi à travers le ciel ; deux serpents ailés se courbent sous mon joug et s'attèlent à mon char.
Tiens, reçois tes enfants, et moi je m'envole à travers les airs.
JASON. — Oui, lance-toi dans les hautes régions de l'espace, et proclame partout que, sur ton
passage, il n'y a point de dieux !

1
Allusion aux deux meurtres qu’elle a commis en fuyant : ceux de son frère en Colchide et de Pélias en Thessalie. N.B. : Le
mythe de Médée est indissociable de la légende des Argonautes, compagnons de Jason qui, sous sa conduite,
s’embarquèrent pour la Colchide à bord du vaisseau Argo, pour reconquête de la Toison d’Or.
Objet d’étude 1-Le théâtre du XVIIème au XXIème siècle

Parcours : « Crise personnelle, crise familiale »

Explication linéaire 1 : Médée, Sénèque ( 1er siècle après J.C )


ÉPILOGUE : Médée tue ses enfants

Introduction :

Les tragédies antiques d’Eschyle, Euripide et Sophocle mettent en lumière des crises de personnages
mythiques qui évoluent au sein de familles maudites. Les Labdacides et les Atrides sont les plus
connues. Sénèque, auteur latin du 1 er siècle de l’ère chrétienne, s’en inspire pour écrire sa pièce
Médée. Cette héroïne tragique trahit sa famille par amour pour Jason, elle l’aide à voler la Toison
d’Or que le royaume de son père protège, et n’hésite pas à tuer son jeune frère qui se lance à leurs
trousses. Quand les deux amants arrivent à Corinthe, Jason accepte d’épouser Créüse dans le but
d’obtenir la protection de son père, le roi Créon, pour lui et ses deux fils. Médée, alors répudiée, folle
de rage, commet alors plusieurs crimes pour rompre les futures noces et tue l’un de ses fils. Dans cet
épilogue qui donne à voir l’ultime confrontation entre les deux époux, elle veut plus que tout
accomplir sa vengeance contre Jason. En proie au furor, le meurtre de son deuxième enfant lui
apparaît comme l’unique moyen de prolonger la souffrance de son ancien époux.

Lecture :

PB : En quoi ce dénouement met-il en lumière toute la démesure de l’héroïne tragique ?


En quoi ce dénouement met-il en lumière toute l’inhumanité de l’héroïne tragique ?

Composition du texte

 Mouvement 1 : Le monologue rageur et confus d’une Médée au bord de la folie


 Mouvement 2 : L’ultime confrontation entre Jason désespéré et Médée cruelle et déterminée

Analyse linéaire

I. Le monologue contradictoire et pathétique d’une meurtrière en proie à la culpabilité.

MÉDÉE.
L.1 à 9 :

Scène finale marquée par l’hybris. Médée vient de tuer l’un de ses deux enfants.
- L.1 : didascalie « du toit de sa maison » : position anormale du personnage, indique
immédiatement qu’elle est en proie à une crise de folie.
- L.3 à 9 : Après avoir cédé à la fureur, avoir apaisé les mânes de son frère et lavé son honneur, elle
s’exhorte à la fuite. Le verbe aller à l’impératif « va » et l’adverbe de temps « maintenant » révèlent
un calme retrouvé. Ils marquent une distance vis-à-vis de l’acte criminel qu’elle a commis : « ton
crime est consommé ».
- Le tiret à la ligne 4 introduit cependant une deuxième voix. C’est à présent la fureur de Médée qui
trouve à s’exprimer. Le fait qu’elle s’adresse à elle-même, usant de la deuxième personne du
singulier déclinée en déterminant possessif et pronom personnel, indique sa solitude et sa folie. Les
paroles qu’elle s’adresse alors témoignent également de sa confusion et de la colère qui la déborde.
- L’opposition entre « ton crime est consommé » et « ta vengeance ne l’est pas » traduit également
le déchirement du personnage. Médée est en effet partagée entre la satisfaction malsaine d’avoir
accompli sa tâche (elle a tué son premier fils) et la conscience de n’être pas complètement vengée.
- L’impératif du verbe « achève » qui peut être entendu au sens propre (tuer) comme au sens figuré
(terminer) met l’accent sur la folie du personnage – ce que souligne également l’adverbe « donc »,
lequel souligne ici le fait que Médée s’encourage à l’accomplissement d’un acte insupportable :
quoique déterminée à tuer son second fils, elle semble encore menacée par le remords.
- En dépit de son apparente froideur, Médée semble en effet rongée de doutes. On relève deux
interrogatives juxtaposées et les verbes liés au doute : « hésiter », « balancer ». Elle s’encourage
certes à tuer son deuxième fils (« tu peux aller jusqu’au bout ») mais une fois sa colère évanouie
(« ma colère est tombée »), la figure maternelle réapparait et le spectateur perçoit enfin son
empathie, sa culpabilité, autrement dit l’humanité du monstre. Elle avoue son forfait et s’indigne :
« je me repens », « j’ai honte ». L’interrogative : « Qu’ai-je fait ? » et l’injure « malheureuse » (celle
par qui le malheur arrive) qu’elle s’adresse à elle-même traduisent alors sa souffrance et son
hébétude devant un acte qu’elle ne nomme pas, dans lequel elle ne se reconnaît pas, et qui est
seulement indiqué par la proposition : « ce que je viens de faire » dont le verbe est au passé proche
- La froideur, cependant, reprend aussitôt le dessus. Lapidaire et cinglante, la proposition à la forme
négative « le repentir ne sert de rien » exprime une radicalité retrouvée : Médée ne tergiverse plus,
elle assume son crime, jusqu’à ce que sa culpabilité la reprenne à nouveau (« malgré moi » ; « il me
semble »). Médée, dans la première partie du texte, est donc la proie d’un douloureux dilemme,
dont ces hésitations multiples ne sont que l’expression.
- La tournure présentative : voilà que (…) la joie entre dans mon cœur, elle s’augmente et devient
plus vive » témoignent de l’étonnement de la magicienne devant sa propre cruauté. C’est comme si
elle observait, stoïque, les changements de son âme. Le terme « joie » atteste en outre d’un sadisme
qu’elle n’essaie pas de camoufler et qui la rend encore plus terrifiante.
- La crise atteint ensuite son paroxysme tragique : Médée l’infanticide veut faire souffrir Jason
qu’elle aperçoit du haut de son toit. Elle veut se venger de l’offense qu’il lui a faite en lui préférant
Créüse. La tournure négative restrictive : « il ne manquait à ma vengeance que Jason lui-même pour
témoin » marque une bascule décisive dans la scène : à la vue de Jason, Médée retrouve son entière
détermination.
- Sa déraison et sa cruauté sont alors révélées par le fait qu’elle n’éprouve aucune douleur, ni aucun
remords devant ses crimes (Créüse, Créon et son premier fils) qu’elle évoque avec distance : « ce
sont des crimes perdus que ceux que j’ai commis loin de ses yeux ». Elle est obnubilée par l’idée de
lui faire payer sa trahison et de le faire souffrir. En usant de la négation partielle : « je n’ai rien fait
encore », elle affirme sa toute-puissance, tout en annonçant les crimes à venir.
→ Ce monologue délibératif, dans lequel Médée s’adresse à elle-même montre la confusion et la
folie d’un personnage qui ne cesse de vaciller entre conscience et inconscience, sérénité et
culpabilité.

II. Une scène de confrontation entre un mortel désespéré et implorant et une demi-déesse aussi
cruelle que déterminée.

JASON
L.10 – 11 : le complément circonstanciel de lieu « sur le bord du toit » rappelle la position de Médée
sur la scène : annonce aussi implicitement qu’elle dominera l’échange avec Jason - il ne s’adresse pas
directement à elle, mais aux gardes et aux guerriers, ce qu’indiquent l’emploi de l’impératif « lancez »
et l’injonction « qu’elle périsse ».
- Le champ lexical du feu (« feux », « consumée », « flammes ») souligne ensuite la cruauté du
châtiment qu’il requiert contre elle : la mort. Ce châtiment est justifié par le fait que Médée a usé de
flammes comme « instruments de ses forfaits », autrement dit comme armes de son crime, quand
elle a brûlé le corps de la nouvelle épouse de Jason au moyen d’une robe empoisonnée.

MÉDÉE.
L.12 à 14 :
- Médée s’adresse directement à lui, usant à deux reprises de l’impératif à la 2ème personne du
singulier (« Tiens » ; « occupe-toi », l.12). L’emploi du futur proche (« va subir », « verront ») indique
que Médée est assurée d’accomplir sa volonté. En tant que déesse, pour qui les « dieux » sont en
outre « redevenus propices » (l.2), elle ne doute pas d’incarner elle-même les forces de la destinée.
- Cette réplique est par ailleurs traversée par une ironie cruelle : Médée enjoint Jason à « faire
les funérailles de ses enfants », autrement dit à honorer ses devoirs religieux vis-à-vis de leurs
cadavres. L’opposition évidente entre la cruauté de ses actes et ses prétendus scrupules religieux
montre que la magicienne est au-dessus des lois humaines, ce qui la rend plus terrifiante encore.

JASON.
L.15 à 17 :
- Par l’accumulation « Au nom de tous les dieux, au nom de nos fuites communes, au nom de cet
hymen » (l.15), Jason essaie de ramener Médée à la raison. Il invoque le respect des dieux, leur
complicité passée, de même que les liens sacrés de leur mariage. Pour qui connaît l’histoire du couple,
ces motifs-là manquent cependant de sincérité, ce que confirme l’hypocrisie évidente de la locution
adverbiale « pas volontairement » (Jason a volontairement répudié Médée pour épouser Créüse). Il
énumère ces raisons pour atténuer la fureur de Médée.
- Jason cherche également à attendrir Médée. « Si quelqu'un est coupable, [dit-il] c'est moi. La
tournure emphatique, avec renvoi à la fin de la proposition du présentatif « c’est moi », à laquelle
s’ajoute l’emploi pathétique du verbe tuer à l’impératif (« tue-moi »), l’injonction à la troisième
personne (« que le châtiment tombe sur ma tête »), de même que l’adjectif « criminelle » qu’il
s’attribue à lui-même, n’ont également pour but que de susciter la pitié de la magicienne. En cela
qu’il appelle cette pitié pour son fils, et non pour lui-même, il suscite malgré tout, et en dépit de ses
précédents mensonges, la compassion du spectateur.

MÉDÉE.
L.18-20 :
- Médée oppose à la réplique de Jason un simple mais radical « Non », adverbe de négation : elle
répond à sa longue imploration pathétique de façon aussi expéditive que définitive. Le parallélisme
qui suit (« je veux frapper à l'endroit douloureux pour toi, à l'endroit que tu veux dérober à mes
coups », l. 18) montre qu’elle tient précisément, à opposer la cruauté de son refus à sa demande de
pardon, à profiter tout au contraire de sa faiblesse pour le faire souffrir au maximum.
- L’ironie de la phrase injonctive et exclamative suivante accentue encore son mépris : lui enjoignant
d’aller « chercher la couche des vierges, en désertant celle des femmes [qu’il a] rendues mères »
(l.19), elle le renvoie à son immaturité, à sa concupiscence et à son égoïsme, autrement dit à la faute
– celle de l’avoir trompée et répudiée pour épouser Créüse - qui est cause de sa souffrance et qui
justifie sa terrible vengeance. Elle rend ainsi Jason directement responsable de ses propres crimes.

JASON.
L.21 :
- La réplique courte de Jason introduite par l’adversatif « mais » rompt avec le rythme ample des
phrases prononcées par Médée. N’ayant que peu d’arguments à invoquer, il tente de la persuader
de ne pas punir leur enfant pour un crime que lui seul a commis comme il l’a déjà déclaré
précédemment. Il l’exhorte à le tuer lui, à travers une formule lapidaire et une périphrase
euphémistique (« un seul coup doit suffire à ta vengeance ») qui montre son incapacité à concevoir
ce second meurtre.
MÉDÉE.
L.22 à 24 :
- Médée rétorque avec arrogance. La subordonnée circonstancielle de condition : « Si j’avais pu me
contenter d’une seule victime », suivie de la principale marquée par la forme négative partielle :
« je n’en aurais immolé aucune » révèlent une fois de plus l’hybris du personnage. Le conditionnel
passé : « je n’en aurais immolé aucune » pourrait traduire des regrets mais il semble que Médée est
possédée par ses passions et qu’elle agit selon elles. Son orgueil est incommensurable et sa colère
est telle qu’elle doit tous les tuer pour parvenir à s’apaiser. Le verbe immoler rappelle en outre les
meurtres de Créuse et de Créon, qu’elle a accomplis par le « feu » de la robe.
- Médée déclare enfin : « je vais fouiller mon sein pour voir s’il ne renferme pas quelque autre gage
de notre hymen et le fer l’arrachera de mes entrailles ». Le présent à valeur de futur proche dans la
principale (« je vais fouiller mon sein ») indique sa volonté d’en terminer au plus vite avec Jason. La
subordonnée hypothétique (« s’il ne renferme pas quelque autre gage de notre hymen ») exprime
quant à elle un doute du personnage quant à ce que son cœur conserverait encore de son amour
pour son ancien amant, ce que confirment les termes « sein » (au sens de cœur, métonymie du siège
des sentiments), « gage » et « hymen », lesquels renvoient à l’amour et à l’engagement qui la liaient
à Jason. On pourrait croire que Médée annonce ici son suicide par métaphore (elle se guérira de son
amour pour Jason en se poignardant elle-même), mais cette déclaration est vraisemblablement
ironique. Médée semble au contraire déterminée à supporter n’importe quelle souffrance pour
extirper de sa mémoire jusqu’au souvenir de son amant. Débarrassé de tout attachement filial et
conjugal, bénéficiant en outre de la protection de dieux « redevenus propices » (l.2-3), elle apparaît
finalement comme toute-puissante.

JASON
L.25-26
- Jason emploie la forme négative (« je ne te fais plus de prières ») pour exprimer son impuissance.
Sa réplique finale souligne sa résignation devant la folle inflexibilité de Médée.
- Il l’exhorte encore une fois à le tuer : « Achève et comble la mesure de tes crimes, je ne te fais plus
de prières ; seulement ne prolonge pas davantage la durée de mon supplice. ». Il emploie trois
impératifs dont le dernier est encadré par la négation totale pour la supplier d’en finir avec lui.
L’emploi du terme « supplice », qui, pathétiquement, vient clore la réplique, exprime la douleur d’un
père dont l’impuissance est telle qu’il ne peut même pas sauver ses propres enfants.

Conclusion

Quoiqu’au début de ce dénouement, Médée semble se repentir, le monstre se réveille en elle à


la vue de son traître. N’écoutant plus que son orgueil blessé, elle laisse libre court à l’expression de
son terrible hybris et montre une effroyable détermination dans l’accomplissement de sa vengeance.
Tuer ce second fils, qui est aussi le dernier fruit de ses amours avec Jason, la privera du dernier lien
qu’elle avait avec lui, et donc de ce qui persistait d’humanité en elle. Sa passion pour un pauvre
mortel l’aura ainsi conduite à une terrible crise personnelle, crise qui atteint son paroxysme dans ce
double infanticide. L’histoire du monstre Médée est alors une illustration parfaite de la crise familiale
dans ce qu’elle peut avoir de plus tragique. Certaines relectures contemporaines du mythe, telles
que celle de Christa Wolff, nous invitent cependant à porter un regard différent sur Médée, à la
considérer plutôt comme une épouse trahie et une créature injustement proscrite.

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