Les jeux de la Mort et du hasard

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 Les jeux de la Mort et du hasard
Crédits
Ecriture, illustrations, maquette :
Alexandre Clavel

Couverture :
Rémi « Remton » le Capon

Relectures, corrections et encouragements :

Benoît Attinost, Maxime « Lesendar » Judon et Philippe « aesdana » Rouillier

Mentions légales :
Plagues dK est un univers protégé. Ce document est gratuit et interdit à la vente. Toute reproduction à des fins
mercantiles est strictement interdite.

Remerciements, avant propos et digression de l’auteur :

Pour faire une vraie campagne qui a de la gueule, une histoire de fantasy typique, il fallait tomber dans le travers de
faire une trilogie. Un peu comme l’Empire contre attaque ou Les deux tours, Les jeux de la Mort et du hasard est le
second volume, l’histoire est la plus passionnante (si si !) mais qui ne se suffit à elle-même et qui nécessite son
Retour du Jedi ou le Retour du Roi…

Pour tout commentaire, injure, retour, mot comme ça, vous avez la possibilité de passer sur le forum JohnDoe ou
encore mieux de m’envoyer un petit mail à clavelalexandre@yahoo.fr.

Bonne lecture

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 Les jeux de la Mort et du hasard
« Vivre sans le vouloir est chose épouvantable, mais ce serait bien pis encore d'être éternel sans l'avoir demandé. »
Georg Christoph Lichtenberg, Le miroir de l'âme

Andréalius se tient sur les plus hauts remparts du Donjon. Surplombant la ville et son mur d’enceinte
titanesque, il regarde les hordes de morts-vivants s’avancer d’un pas traînant, toujours plus nombreux. Les
tranchées d’eau qui étaient censées retarder leur avancée sont désormais enjambées par des ponts construits de
corps torturés. Sa cité ne sera jamais le joyau qu’elle devait être. Comme la terre, les murs blancs se sont noircis,
corrompus. Les arbres se sont flétris, l’eau est devenue boueuse, le soleil n’émet plus qu’une lueur pâle et le sol
craquelé se recouvre d’un épais manteau de cendres. Melnes livrera sa dernière bataille. Si elle survit à cet
affrontement, ce sera pour mourir à petit feu.
À la vue des rangées de protecteurs alignés dans la grande cour, le seigneur ne peut s’empêcher de penser
avec orgueil que sa cité résistera plus longtemps que la Capitale Flottante. Pourtant, Andréalius prend une
décision : il mourra plutôt que de voir profaner sa cité. Les armées levées ne sont peut-être pas constituées des
meilleurs guerriers mais certainement des derniers. Il regarde avec pitié ces hommes et ces femmes qui s’apprêtent à
se battre jusqu’à la mort et même après, espérant tomber sous les coups de leurs adversaires avant de tomber sous
ceux de leurs anciens alliés.
Derrières les colonnes d’abominations, se trouve un nécromant, une liche habillée d’une robe noire portant
une couronne d’os. Au loin, ce général mort-vivant lève son arme et sonne l’hallali, exaltant les deux fois nés à
attaquer à nouveau les remparts. Parmi les défenseurs, un homme vient de se relever et se retourne contre son frère
d’arme. Lentement, implacablement, Melnes finira par tomber. Comme le fait son seigneur qui vient de se jeter dans
le vide.

Il était une fois sur Ordann
(ou l’histoire d’une saga)
out débute avant la première pandémie.
Andréalius, jeune seigneur de Melnes,
vend son âme à Al-Quidbas, le maître des
Neuf Enfers. L’humain rêve de
transformer son bourg en cité
majestueuse et, pour réaliser ce souhait, le dieu
envoie l’un de ses hérauts, Istcar. Sous les conseils
avisés du démon, l’humain développe une cité comme
un lieu utopique réunissant toutes les races et toutes
les cultures. Dans cette ville, le commerce remplace
la politique et la religion. Fort de sa richesse,
Andréalius réalise des constructions
disproportionnées, soutenues à la fois par magie, par
le travail sans égal des nains et la science des
architectes gnomes. La cité est symbolisée par deux
chefs-d’œuvre démesurés : le premier est une tour
majestueuse appelée le Donjon et le second est un
immense barrage contenant l’eau d’un lac artificiel.
C’est sous les arcs-en-ciel produits par ses cascades
que tout doit aller pour le mieux. La cité continue de
prospérer toujours plus et les âmes à arriver en flux
continu.
Ce tableau idyllique comporte pourtant deux
défauts majeurs. Le premier est qu’il repose sur les
pouvoirs d’un démon. Or, ce dernier oriente la
construction de la ville afin que les énergies magiques
convergent vers son centre : le Donjon. Son plan était
ensuite d’organiser un carnage et de recueillir, via la
libération des âmes, suffisamment de puissance pour
créer un gigantesque portail vers les Neuf Enfers. Là,
une armée démoniaque aurait pu déferler sur Ordann
à l’instar de ce qui s’est probablement produit dans
les marais de Doomstalk en des temps immémoriaux.
Le deuxième accroc au tableau est la première
Pandémie. Privés du pouvoir d’Al-Quidbas, le
démoniste et son âme damnée voient leur plan
s’effondrer. Avec l’amenuisement des forces
magiques qui le maintiennent encore vivant, Istcar
doit désormais maintenir sa consistance en réalisant
des sacrifices. Il continue néanmoins à faire prospérer
la ville pour y réaliser son grand rituel. Il pense que
l’énergie sera suffisante pour fuir Ordann ou bien
faire venir assez d’énergie des neuf enfers pour vivre
éternellement sur ce plan.
Les desseins du démon, eux non plus, ne se
déroulent pas sans accroc. En effet, un voyageur

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extraplanaire, appelé le Mage de guerre est lui-aussi
coincé sur Ordann. Né de la volonté d’un peuple de
rivaliser avec les dieux, il est doté d’un pouvoir
extraordinaire. Le Mage de guerre est désormais à la
recherche d’une grande source d’énergie. Comme
Istcar, il espère que celle-ci lui permettra de voyager à
nouveau entre les plans. Il est d’abord attiré par
l’énergie accumulée dans le Donjon qui brille pour lui
comme un phare. Puis, il ressent la puissante essence
magique du démon majeur. S’ensuit alors une course
poursuite entre les deux. À sa suite, viennent
plusieurs héros dont un barde nommé Éric la main
seule et la muse de ce dernier, Eleine Pendrow.
Accompagnés d’une poignée de miséreux et d’exclus,
ces personnages s’allient aux elfes et aux nains et
rentrent dans la légende en arrêtant les Hordes (décrit
dans Au service secret de sa majesté des mouches).
Malheureusement, les orques fuyaient des nuées de
morts-vivants. Cette seconde menace ne peut être
contenue plus d’un an. Alors que la deuxième
pandémie survient, une véritable armée de morts-
vivants s’est entassée aux portes de la ville. Les morts
s’opposent aux vivants. le Mage de guerre au démon.
Au cours de cette nuit fatidique, la secte mise
en place par le démon crée plusieurs foyers
infectieux. Les défenses tiennent mais la ville tombe
de l’intérieur. Le grand rituel a lieu et les âmes
convergent vers le Donjon. Le fait important de cette
histoire reste toutefois la lutte entre le voyageur
planaire et le démon. En effet, la créature dévoile la
véritable nature du Mage ainsi que ses intentions puis
tue un à un ses compagnons. En voyant mourir
Eleine, Éric la main seule conçoit une haine farouche
pour le voyageur extra-planaire qui leur a menti
depuis le début. Qu’importe, il emporte cette rancœur
dans la tombe, défenestré par le démon. Istcar ne
tarde pas à le suivre dans la mort. Plutôt que de
disparaitre complètement, le suivant d’Al-Quidbas
place son essence dans le cadavre du barde qui
bénéficie encore d’une forte envie de vengeance. Il ne
reste plus alors qu’une ville dévastée ainsi que le
Mage avec une énergie démesurée qui ne lui permet
pas de fuir Ordann (décrit dans La Mort a ses
raisons…).
Le temps passe et la troisième pandémie
survient. Alors que le monde perd de son humanité, la
conscience d’Istcar « pervertie » par celle de l’humain
le pousse à rebâtir la cité de Melnes. Sous les traits du
Barde, il va de havre en havre faisant renaitre l’espoir.
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Il vante les mérites de Melnes où la vie reprend tant
bien que mal ses droits. Mais sur Ordann, les luttes
continuent encore après la mort. Cette fois, c’est le
Mage de guerre qui met un terme à la vie de la cité.
Préférant régner en enfer que de continuer à chercher
à servir au paradis, il s’est allié à un chromophage et
est devenu une puissante liche. Ce nouveau seigneur
nécrofère masse son armée aux portes du havre et
débute une invasion (décrit dans … que la raison
ignore). Les Melnois se battent à nouveau avec
l’énergie du désespoir quand les portes de la cité
s’ouvrent laissant entrer les morts-vivants. Cette
traîtrise est le fait de Bâtisseuse, une jeune gnome
sujette à la mélancolie terne. Elle tente, par cette
action, de se suicider. Alors que la liche s’apprête à
gagner pour la deuxième fois contre Istcar,
l’impensable se produit : elle met un terme à sa
conquête en faisant face à la jeune gnome. Personne
ne connaît la raison réelle de cette interruption. Peut-
être est-ce par désœuvrement, par caprice, par jeu, par
nostalgie ou peut-être même amour à moins que ce ne
soit une intervention divine. L’incertitude le prend
néanmoins suffisamment longtemps pour qu’il mette
un terme à l’attaque. Il appose donc sa marque sur le
petit corps et promet de revenir le jour de sa mort
(développé dans La Mort a ses raisons… que la
raison ignore). Sachant qu’ils devront s’affronter à
nouveau, la liche enterre des morts-vivants dans les
marais pendant que le démon, sous les traits du Barde,
parcourt les régions avoisinantes afin de lever une
nouvelle armée. Le premier collectionne les cadavres
pour constituer une véritable légion. Le second, moins
puissant, joue sur deux tableaux : par ses mensonges
et sa magie, il réunit le plus de guerriers vivants
possible et, à son tour, s’allie avec un chromophage.
Les deux entités sont donc à la recherche de
« généraux » pour leurs armées. Ils s’allient donc à
d’autres morts-vivants (La nuit des masques, Le
secret de la tombe et La grimace des goules) ou
participent aux expériences macabres d’une secte
d’érudits obnubilés par les secrets des pandémies
(Rendez-vous avec la Mort!). C’est en remontant la
piste de cette secte que les héros se retrouvent à
Melnes, engagés dans ce conflit apocalyptique qui
s’achèvera par la survie d’un seul prince nécrofère et
la naissance de sa nécropole.
Le ton est donné. À vous de jouer à présent.
5
 Melnes
« Ce qu'on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir. »
Le reliquat d’espoir
ans les histoires racontées au coin du
feu, Melnes est une cité glorieuse,
repoussant les limites de l’imaginable.
Arrivé à ses portes, ce havre ressemble
plus à une cité en ruine bâtie sur un
marais. De prime abord, le voyageur ne voit qu’un
étrange refuge surpeuplé et construit en dépit du bon
sens. Pour lui, ce havre ne peut finir qu’en
gigantesque charnier. Pourtant, à mesure qu’il le
visite, qu’il y vit, le nouvel habitant ressent l’espoir
d’une renaissance pour Ordann. Voici son histoire
telle qu’elle est comptée par ses plus vieux habitants.
Il y a bien longtemps, la croissance
exceptionnelle de Melnes la destine à devenir plus
importante que la Capitale Flottante. La ville s’étend
en aval d’un grand barrage retenant l’eau d’un lac
artificiel. Là, se réunissent des penseurs, des
philosophes et des mages de toutes les ethnies pour
changer le monde. Melnes survit à la première
pandémie grâce à des héros comme Éric la main
seule, la belle Eleine Pendrow, l’énigmatique guerrier
Isaac, le savant Ronan Franberg, le paladin déchu
Domitien ou les deux mercenaires Issaire et Ysme
Dräekäer (décrits en détails dans Au service secret de
sa majesté des mouches). La cité est protégée au nord
par le lac artificiel et par un gigantesque mur
d’enceinte. Pendant un an, tous les travaux magiques,
toutes les recherches ne sont destinées qu’à lutter
contre les effets des pandémies. La légende veut
qu’une relique en annulant ses effets soit créée alors
même que la cité est assiégée par des morts-vivants
évolués.
Afin que cet ultime espoir ne soit pas détruit,
Éric et ses compagnons piègent les envahisseurs
morts-vivants dans l’enceinte de la cité en brisant une
partie du barrage, les balayant sous un déluge d’eau.
Personne ne sait ce que sont devenus les héros bien
que beaucoup croient à leur mort. En revanche, leur
sacrifice n’a pas été vain car la relique a été sauvée,
dissimulée quelque part. Elle fonctionne encore et
maintient éloignés les morts-vivants de la région. Il
existe bien quelques cas d’infection mais rien de
comparable avec le reste d’Ordann. Pourtant, depuis
la troisième pandémie, il semblerait que son influence
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Albert Camus, Le mythe de Sisyphe
décroisse. Si bien que beaucoup de Melnois la
cherche pour la réparer et la reproduire et ainsi sauver
Ordann des pandémies.
Le renouveau de Melnes
C’est au cours de la seconde pandémie que la
première cité est ravagée, les survivants ne savent
plus où chercher un refuge. Trop peu nombreux pour
fuir, lutter ou conquérir de nouveaux territoires, ils
décident de bâtir une cité plus modeste mais mieux
protégée. Après tout, les mages disent bien que la
foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit.
De plus, la présence d’eau et de la relique constituent
des atouts stratégiques et vitaux. Ainsi, ils
commencent à dégager tout le matériel pouvant être
sauvé puis construisent des refuges. Dans un premier
temps, les bâtisses sont montées sur pilotis à l’endroit
même de l’ancien lac artificiel. Les pertes humaines
nécessaires au nettoyage et la sécurisation du secteur
sont nombreuses mais Melnes renait de ses cendres.
Les fondations de la ville haute
s’agrandissent pour couvrir toute la superficie de
l’ancien lac. Les habitations s’étendent vers son aval
sur l’ancienne Melnes pour former la ville basse. Lors
de la chute de la première cité, l’eau déversée a noyé
toutes les anciennes habitations mais les murs
d’enceinte, hauts de trente mètres, ont résisté à cette
inondation et retiennent encore l’eau. Sur ce nouveau
lac inférieur, se développe un agglomérat de maisons
flottantes reliées aux restes du barrage, à une grande
tour en partie émergente et à d’autres constructions
immergées ayant résisté au déluge.
La ville grandit et appelle donc à la venue
d’autres morts-vivants. Pourtant ces derniers sont peu
nombreux et l’espoir revient. Peu après la troisième
pandémie, la relique connaît son premier
disfonctionnement. Les morts arrivent par centaines.
À leur tête, se trouve un prince nécrofère. Ceux qui
tentent de fuir rejoignent rapidement les rangs des
deux fois nés. Ceux qui restent terrés dans l’enceinte
de la cité ont plus de chance. Trop nombreux, les
corps des morts finissent par créer des ponts
morbides. Certains luttent vaillamment mais les
portes de la ville haute finissent par céder. Les
créatures les plus puissantes réussissent même à se
déplacer dans les zones inondées. Alors que tout
semble perdu, la relique se remet à fonctionner et
l’armée de morts-vivants est contrainte de fuir.
Depuis lors, les morts ne sont jamais revenus ou alors
en très faible nombre mais la relique n’a jamais été
trouvée.
Ce miracle conforte la ville dans ses
positions et l’afflux de personnes ne décroit pas.
Melnes grandit bien au-delà des limites de ses deux
lacs et accueille près de quatre mille personnes. La
nouvelle zone accueille tous les survivants qui n’ont
pu entrer dans la cité. Ce sont plusieurs centaines
d’humains, de gnomes et de semi-hommes qui
s’agglutinent autour de la ville haute ou ville sur
pilotis. Dans cette partie, séparée par un mur
entourant l’ancien lac artificiel, les havrais résident
dans des logements de fortunes. Ces campements
grégaires constituent la « zone sèche ».
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Melnes en quelques chiffres
Région : Au sud d’Aqual et de la Capitale Flottante, à
la frontière entre Joal et Aqual, proche des marais de
Doomstalk et des principautés orientales.
Population : Avoisinant les 4000 habitants.
Statut : Cité bâtie sur deux lacs artificiels.
Dirigeants : Jezabelle, Arbitre épaulée par 3
membres du Conclave. Renouvellement annuel.
Non humains : Tolérés.
Sages : Tolérés et écoutés, mais sans grand pouvoir.
Trois quartiers notables : La ville haute (ou sur
pilotis), la ville basse (ou flottant sur l’ancienne
Melnes) et la zone sèche.
Ressources : Faible production alimentaire dans les
marécages en aval de la ville basse, commerce.
Besoins : Bois, vivres.
Communications : Plusieurs routes en rénovation.
Sur les deux grandes rivières qui alimentent le havre.
Les alentours
La région présente plusieurs lieux
intéressants à visiter (d’un point de vue ludique
évidemment). Dans son sillage, la première cité a
attiré de nombreux capitaux et, ainsi, plusieurs petits
villages se sont développés alentours. On trouve par
exemple :
Pierrefendre, carrière où l’on taillait les pierres
pour les constructions de la cité principale.
Hautsiège, un avant poste militaire
Lemsen, petit hameau servant à accueillir les
paysans qui nourrissaient les citadins.
Chantefeu, accueillant les voyageurs qui ne
trouvaient pas le bonheur dans une grande ville mais
y faisaient quand même commerce.
Avec les pandémies, les villages ont été
renforcés, détruits puis parfois reconstruits. Ils sont,
depuis quelques années, relativement plus sûrs.
Au nord, l’endroit où eut lieu la grande
bataille contre les Hordes s’est transformée en grand
marais. On raconte qu’il y grouille un grand nombre
de créatures dont des zombies maresqueux (Bestiaire
Monstrueux p 61 ou à défaut les zombies de Plagues
dK p 37). La légende veut que des centaines voire des
milliers de corps aient été noyés dans ces marais.
Pour les habitants de Melnes, seule la présence de la
relique explique qu’ils n’aient pas pris (non-)vie. Les
marais du nord sont traversés par une importante
rivière appelée « Réveillon ». Cette dernière a décru
avec le temps.
Plus au sud, se trouve les deux cités naines
de Falguière : les ruines devenues une sorte de
gigantesque labyrinthe truffé de pièges et de morts-
vivants et les mines devenues un havre de fortune
pour des humains et des nains. C’est justement une
véritable fortune qui est enterrée dans ses mines et
dans la cité (voir Le Secret de la tombe).
Enfin, reste un large terrain boisé appelé la
forêt interdite. Sous ce nom grandiloquent se cache
des bois sombres dans lesquels de nombreux humains
se sont perdus. On suppose que les vivants y errent
jusqu’à leur mort et même après. Certains parlent
d’elfes, d’autres d’une communauté de druides ayant
fuit les Sages... Les habitants sont de plus en plus
enclins à payer des aventuriers pour s’y rendre et
éradiquer toute menace. En effet, une véritable
« guerre du feu » va bientôt se livrer à Melnes. Le
bois manque grandement et ce dernier sert à la
création et à l’entretien des maisons, mais également
au feu qui permet de chauffer et purifier l’eau. En
plus du bois, on y trouve du gibier et des végétaux
pour se nourrir ainsi que les animaux. La forêt est
traversée de part en part par une importante rivière
appelée Duvio pour « deux voies » en elfique. Elle
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rentre en effet sous la forme de deux affluents et
ressort en une seule rivière qui a été détournée pour
finir sa course dans Melnes. La grimace des goules
est une aventure complète qui lui est dédié.
Partir, c’est mourir un peu !
Un vieil homme est victime d’une tentative de vol
devant les héros. Quelques jours plus tard, il est
retrouvé décapité. Les assassins recherchaient une
carte. Qui sont-ils ? Pourquoi cet homme possédait-il
cette carte ? Mais surtout, quel est ce chemin indiqué
sur la carte ? Pourquoi ne figure-t’il sur aucune autre
carte ? Vers où mène-t’il ? Et qui a dessiné la carte et
pourquoi ? Sur la carte est indiqué Fontanetum (qui
signifie « flotte sur des sources »)…
Un marchand cherche à développer un nouveau
commerce. Il a donc payé des coureurs de cendre
pour ramener des vaches et des chevaux à Melnes.
Toutefois, ces derniers ont disparu. Ont-ils fui avec
les gemmes du marchand ou ont-ils été assassinés ?
Dans ce dernier cas, qui pourrait en être la cause ? Un
marchand jaloux, un collaborateur désireux d’affaiblir
Melnes ou un havre concurrent ?
L’Arbitre cherche des aventuriers pour aller de
havre en havre. Ces personnes devront répandre de
bonnes nouvelles, redonner espoir et permettre de
s’ouvrir aux autres havres pour le commerce. Mais,
n’est ce pas aussi pour les espionner ?
Le pouvoir politique de Melnes
Melnes est dirigée par un conseil nommé
Conclave. Ce dernier se renouvelle annuellement et
comprend neuf membres, trois pour chaque partie de
la ville. Il y a deux ans, l’accroissement important de
la population et de ses besoins a poussé le Conclave à
accepter trois membres supplémentaires pour couvrir
la zone sèche. Le Conclave pense passer à quatre
personnes par zones. Son rôle est de veiller à la bonne
distribution des denrées à la population. Les neufs
membres élisent une dixième personne nommée
Arbitre. C’est cette personne qui veille à une
distribution équitable entre les différentes zones et à
la bonne gestion des défenses de Melnes. La tâche est
évidemment trop importante pour Jezabelle
(médiatrice niv 7), l’Arbitre actuelle qui a été élue à
plusieurs reprises. À peine parvient-elle à dissimuler
les différences entre les niveaux de vie de chaque
zone. Jezabelle est une excellente diplomate servant
ses ambitions aussi bien que celles de la cité. Elle
place des taxes relativement basses pour permettre à
la ville de croître mais ne les dépense pour l’instant
qu’avec parcimonie. La sécurité et les défenses de la
ville sont les parents pauvres de sa politique sociale.
L’absence relative d’attaque de morts-vivants permet
pour l’instant de justifier cette carence mais, tôt ou
tard, la ville en fera les frais. Faute de moyens, elle se
montre beaucoup pour compenser sa relative inaction
et a su conserver sa popularité.
L’élection des membres du Conclave et de
l’Arbitre se fait annuellement pendant les mois les
plus froids. Tous les habitants se réunissent pour élire
les trois membres de leur zone. Plusieurs personnes
proposent leur candidature. Toute personne capable
de donner 500 g de vivres possède une voix.
L’importance du vote est ensuite proportionnelle à ce
don (1 kg donnant deux voix, 1,5 kg pour 3 voix etc.).
Cette mise en commun de la nourriture permet au
nouveau Conclave une meilleure gestion des réserves
tout au long de l’hiver.
Comme pour l’agrandissement du Conclave, l’Arbitre
a proposé la formation d’un Arbitrium comprenant
quatre membres : un par zone et un quatrième à leur
tête.
L’élection du Conclave puis de l’Arbitre est
l’occasion de deux grandes fêtes. Ces dernières
servent à marquer la fin d’une année mais également
à réunir le plus possible d’habitants. Les festivités
débutent toujours par la venue de bardes improvisés
relatant l’histoire des héros du passé qui ont fait
tomber les Hordes cherchant à envahir Melnes (voir
Au service secret de sa majesté des mouches) et se
terminent par l’annonce des nouvelles règles pour
l’année à venir.
Les trois règles de Melnes
La vie à Melnes est agencée suivant les trois
mêmes règles que la cité originelle. Aussi étranges et
incongrues qu’elles puissent-être, elles sont acceptées
et appliquées (dans une certaine mesure). Tout
citoyen demandant asile à Melnes doit apprendre ces
règles, car elles sont les fondations d’une société
utopique.
« Chacun doit aider la vie et combattre la
mort »
Cette première règle est la mieux appliquée.
Le meurtre est interdit et les exécutions également.
Ainsi, Melnes est un des rares havres à ne pas
accepter la peine de mort. Elle lui préfère l’exil ou
alors des travaux forcés et dangereux desquels les
criminels ne reviennent parfois pas.
« Chacun a le droit de manger à sa faim.
En échange, il doit fournir son travail et ne doit pas
consommer plus que nécessaire »
9
Cet adage est le point central de la société
melnoise. Il implique le partage de toutes les denrées
alimentaires de la ville. Ce sont les membres du
Conclave et leurs aides qui se chargent de distribuer
la nourriture. En général, cette distribution (et la
collecte) des vivres se fait dans les auberges (voir plus
bas). Implicitement, personne n’a le droit de posséder
de grandes richesses quand d’autres sont
complètement démunis. Cette vision des choses était
bien appliquée dans une petite communauté où tout le
monde se connaissait. À présent, les relations se
détériorent et il en va de même avec le partage. Les
trois Conclaves font appliquer cette règle dans la zone
qui leur est réservée. Ainsi, la distribution n’est pas
homogène à l’intérieur d’une même zone et est
complètement inégale entre les trois parties de la ville
(la ville basse étant la plus riche et la zone sèche la
plus pauvre). Pour ce qui est des biens matériels, le
Conclave agit peu. Il demande parfois une petite aide
en vivres pour fermer les yeux sur les différences trop
importantes. Si les pêcheurs rouges ou les mages
fournissent cette aide, d’autres personnes comme Kof
(marchand niv 3) s’attirent l’inimitié de la population.
Une personne jugée néfaste (ne travaillant
pas ou surprise en train de voler) est sujette à un
travail forcé pour rembourser ses repas. En cas de
récidive, les travaux exigés sont plus durs et plus
longs si bien que le fautif finit par mourir de fatigue
ou préférer l’exil.
« Chacun doit tolérer et respecter l’autre
comme il doit exiger de se faire tolérer et respecter. »
Cette règle a permis de redonner espoir à de
nombreux humains. L’esclavage y est strictement
prohibé. Toutes les religions sont acceptées du
moment que leur culte n’est pas néfaste à autrui. Le
dogme le plus important reste celui des Sages qui sont
soutenus par de nombreux frères convers. Ces
derniers restent néanmoins relativement discrets dans
leurs pratiques religieuses.
Cette règle n’empêche toutefois pas les
préjugés d’avoir cours. Beaucoup ont fui le
totalitarisme des Sages ou craignent les faiseurs de
Miracles. Nul ne se plaint d’en voir certains repartir
(ce qui arrive souvent). Récemment, plusieurs Sages
ont disparu et n’ont jamais été retrouvés. Ont-ils été
victimes d’un tueur ? Sont-ils repartis dans leur ordre
? La relique agit-elle contre eux ?… Cette animosité
pour les Sages n’est toutefois pas généralisable
comme elle peut l’être pour les non-humains. Ces
derniers restent souvent sujets à l’injustice. Si leur
sort est plus enviable que dans la plupart des havres,
les préjugés et le racisme demeurent. Ils demeurent
des exclus, lésés dans les partages.
Les religions de Melnes
Toutes les religions sont acceptées à Melnes,
du moment qu’elles prônent la tolérance. Certains
trouvent dans la foi un remède puissant à leur
désespoir. Plusieurs cultes se détachent du lot :
La ballade onirique est un culte naissant centré
autour de l’énigmatique Barde. Tout le monde l’a vu
ou a entendu parler de ce mystérieux personnage.
Tous sont parvenus à Melnes en suivant (parfois
indirectement) sa piste, ses histoires ou ses conseils.
Pour la plupart, le voyage ressemble à un véritable
parcours initiatique, chacun complétant à sa façon
l’histoire des héros prépandémiques. Pourtant,
personne n’a vu le Barde dans Melnes. Les
descriptions du personnage sont souvent confuses
voire contradictoires. Certains finissent même par se
demander s’ils n’ont pas rêvé leur rencontre. C’est
donc tout naturellement qu’est né le mouvement de la
ballade onirique. Au début, c’était une congrégation
de doux rêveurs qui pensaient que les Melnois avaient
été visités par une même entité. Il a fallu la venue de
Nastan (leader niv 3), personnage plus charismatique
(ou fou) que ses confrères, pour qu’ils se sentent élus
par le héraut d’un nouveau dieu, d’un dieu unique et
omnipotent. Le culte n’a pas encore pris de forme
réelle mais des comportements de plus en plus
marqués se révèlent à mesure que le temps passe.
Certains fidèles du Barde mangent moins, acceptent
d'effectuer des travaux épuisant afin de se fatiguer et
dormir plus rapidement. D’autres emploient des doses
croissantes de somnifères. Les rêveurs (personnes
entonnant la ballade onirique) espèrent tous, par un
sommeil plus profond, accéder au rêve du Haut
Rêvant (le dieu unique) et apaiser son cauchemar
pour en faire un rêve. La relique décrite par le Barde
au cours de ses voyages est, elle-aussi, très présente
dans leur croyance et est représentée comme une sorte
de filet ou de toile d’araignée attrapant les mauvais
rêves. Le Barde est considéré comme un prophète et
son retour à Melnes est ardemment espéré.
Le culte Ünique n’en est qu’à ses balbutiements
mais il est soutenu par les rares intellectuels melnois.
Parmi eux, les deux plus actifs sont Miska, le
guérisseur pratiquant dans la zone sèche (niv 3) et
Annek une faiseuse de Miracles d’un certain âge (niv
6). Miska essaie de faire revivre les vieilles religions.
Annek est plus mitigée mais reste convaincue que la
réponse aux pandémies doit se trouver dans les
anciens cultes de Ün (voir la description d’Annek
pour plus de détails et Plagues dK p 84 pour le culte
de Ün). Leurs théories s’appuient sur des fragments
épars d’anciens livres de cultes. On y trouve, en effet,
de nombreuses histoires de saints et élus des dieux
qui se relèvent d’entre les morts pour effectuer
10
certaines tâches. L’exemple le plus marquant reste
celui de Saint Sined, homme de foi décapité s’étant
relevé, ayant ramassé sa tête et continué à marcher
guidé par un ange… Le culte Ünique commence à
peine à faire quelques adeptes que déjà, ses partisans
n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’approche
radicale ou celle atténuée. Miska est plus exalté que
vraiment convaincu et Annek semble plus rechercher
dans les anciens écrits que simplement vouloir les
faire revivre. Pour l’instant, le culte se contente donc
de recueillir toutes les informations sur les anciens
dieux. Les seuls offices ou rites se résument à de
longs débats métaphysiques (que certains aimeraient
bien reprendre à leur compte).
La mère nature est comme ses prédécesseurs plus
une mouvance qu’un réel culte. Stoklo, l’herboriste,
est un druide. Lentement, insidieusement, il glisse
quelques mots à chaque fois qu’il aide à une récolte
pour vanter la force de la nature et ses capacités
régénératrices. Autour de lui s’est regroupée une
dizaine de personnes désireuses d’apprendre la magie
de la Nature. Ils vouent un culte relativement proche
de ceux d’antan et plus particulièrement à celui
d’Antaan et de Nakka, respectivement les déesses de
la vie et de la nature (Plagues dK p 84). Pour eux, la
vie suit un cycle comparable à celui des arbres et doit
mourir pour renaître. Les bourgeons survivants
pourront éclore à nouveau.
Les Sages sont également très présents dans
Melnes. Les faiseurs de miracles et les simples
humains (frères convers) se sont regroupés autour de
Jaride. Cette dernière joue la Sage modérée voire
désabusée. Ils restent pour l’instant le plus discrets
possible et deviendraient même plutôt populaires
auprès d’une population qui les a longtemps craints.
Jaride est une femme intelligente et a, à ses côtés, des
Sages inquisiteurs et investigateurs pour découvrir ce
qui se passe dans la cité. Depuis peu, un enfant (Sans-
nom) d’une puissance phénoménale est apparu dans
la cité et Jaride néglige quelque peu sa mission afin
de former ce jeune prodige.
Pour les aider, de simples humains se convertissent au
dogme. Bien évidemment, ils n’accèdent pas au
même statut ni n’ont les mêmes droits au sein de
l’ordre des Sages. La foi de ces frères convers est
toutefois grande et leurs actions se font sentir dans de
nombreux domaines (voir aide de jeu éponyme dans
Rendez-vous avec la Mort). Si certains savent lire et
écrire, la plupart n’ont qu’une éducation minimale.
Les frères convers sont utiles dans de nombreux
domaines : comme rebouteux, gardes à la ville, frères
copistes… On ne sait pas si cette congrégation est née
à Melnes mais un petit groupe est parti à la Tour des
Sages pour officialiser leur action et étendre la
rédemption à ceux qui ne peuvent réaliser de
Miracles.
 Des cultes déviants ressemblant autant à des
sectes qu’à des rassemblements secrets. Ils naissent
d’un besoin de se rassurer. En effet, paniqués par
l’attroupement trop important de havrais dans un
espace aussi réduit, beaucoup de premiers habitants
ne voient là que de nouveaux appâts pour les morts-
vivants. S’il est désormais trop tard pour chasser ces
visiteurs, certains espèrent toutefois sauver ce qui
peut encore l’être.
Le premier et le plus important de ces groupes est
celui des pêcheurs rouges. Connus de tous pour être
la principale puissance de la ville basse, ils pêchent,
« protègent » leur territoire, apprennent aux gens à
nager et vendent de nombreux objets d’art peints en
rouge réalisés par les plus anciens membres. Agissant
comme une sorte de mafia, leur organisation est
cloisonnée et seuls les membres éprouvés depuis près
d’un an ont le droit de rentrer dans le Donjon (tour
principale de la ville basse). Ce qui est moins connu
est le culte des pêcheurs dévoué au dieu noyé. Pour
eux, l’eau est la clef de la vie, c’est elle qui sépare le
néant de l’existence. Les hommes naissent
« immergés » et doivent mourir sous les eaux afin de
rendre définitive cette mort. Pour apaiser l’esprit des
eaux, les pêcheurs réalisent donc des sacrifices en
plongeant une fois par mois un cadavre (mort-
vivant) : « Nous sommes nés de la mer et c’est à la
mer que nous retournerons tous ». Il est arrivé une
fois que le dieu noyé envoie son émissaire pour
entraîner le corps dans les profondeurs. Les pêcheurs
n’en ont vu que les remous. Ce « messager divin » est
en fait une sirène (voir encadré).
Au sein des pêcheurs, il existe un ordre encore plus
ancien, celui de la main rouge. Seule une poignée
d’élus sont au courant. Ces hommes, regroupés autour
du Barde (qu’ils identifient comme le Barde) se sont
eux-mêmes enfermés dans le Donjon. Ils savent
qu’une véritable armée de cadavres gît aux fonds des
eaux et que Melnes finira par tomber. Leur but est de
diriger cette armée quand le moment sera venu de
mourir. Pour cela, ils éprouvent leur moral en se
mutilant. Cette mise à l’épreuve de leur volonté est
accompagnée de certains sacrifices (comme de noyer
des vivants). De plus, ils servent le Barde et
Bâtisseuse qu’ils gardent en permanence. Cette
gnome sans âge à l’article de la mort est la créature
produisant le pigment rouge. Les effets pervers de
l’encre et les paroles du Barde les ont convaincus
qu’ils agissaient pour le mieux. En plus du pigment
rouge et des biens des pêcheurs, ses membres
explorent les ruines de l’ancienne cité et en ramènent
des trésors. Leur mainmise sur la cité s’étant donc
bien au-delà de la ville basse. Ils dépensent sans
compter pour maintenir leur monopole sur les affaires
légales et illégales, plaçant des hommes à chaque
niveau dans toutes les organisations (et en particulier
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parmi la ballade onirique). Ils ont songé plusieurs fois
à remplacer Kof mais le Barde lui-même s’y est
opposé. Ils le protègent donc depuis et favorisent son
enrichissement. La main rouge constitue une carte
maîtresse pour le Barde et, à ce titre, agit
constamment pour accroître la population de la ville,
rendre ses défenses et ses guerriers plus forts mais
aussi pour augmenter le nombre de morts noyés.
Par ailleurs, ils aident des nihilistes, un regroupement
anonyme de fous, à devenir un groupe plus soudé.
Ces collaborateurs pensent que la mort est un passage
obligé pour un véritable renouveau et ambitionnent de
détruire toute vie de la surface d’Ordann. Pour
l’instant, ils dissimulent avec soin leur existence et
ont réalisé quelques coups d’essais dans d’autres
havres. Ces actions ont permis aux membres de la
main rouge d’affaiblir certains havres concurrents de
Melnes. Toutefois, à jouer avec la mort, la main rouge
risque à tout moment de perdre son contrôle sur ces
collaborateurs bénévoles qui rêvent de passer à l’acte
dans Melnes. Quelques rumeurs sont apparues sur les
nihilistes brisant le secret de leurs agissements. Le
problème est de savoir si ces rumeurs proviennent
d’un nihiliste désireux d’installer un climat de terreur
ou d’anciens pêcheurs rouges qui espèrent créer une
soupape de sécurité au cas où leurs agissements
seraient connus.
Sirène morte
Cette créature aux lèvres et aux dents jaunies émet
des gargouillis étouffés ressemblant à un sifflement.
Elle ne survit que grâce à la magie nécromantique
d’Istcar et ordonne ses armées de morts-vivants noyés
en attendant leur libération.
Type : maudite-unique
FD : 2 / Niveau : 4
Comportement : Prédateur
Points de vie : 40
Points d’énergie : 12
Compétences : Combat (+10), Mystique (+4),
Sournoiserie (+7), Survie (+7)
Combat : Griffes (attaque +10, dégâts 2d6+4) restes
d’écailles (protection +2)
Atouts et capacités spéciales : Maudite (Sans repos,
Abomination, Horreur), Gémissement (-4 à toutes les
actions), Liberté de mouvement (bonus de +4 dans
l’eau), Puissance.

Vous ne rêvez pas
Certains points décrits ici introduisent (doucement)
les héros aux secrets de Plagues dK. Les religions en
sont l’exemple le plus criant avec l’approche de la
ballade onirique, le culte Ünique ainsi que toute autre
référence aux anciennes religions. Encore une fois,
c’est à vous de faire intervenir ou non ces aspects. À
dessein, rien n’est directement évoqué, ce qui
permettra aux joueurs de se faire quelques idées mais
pas de démêler le vrai du faux. Si vous trouvez que
tout va trop vite, alors oubliez ces points ou ajoutez
d’autres sectes et quelques synopsis pour noyer le
poisson. Voici des exemples :
Les fils du purgatoire considèrent qu’ils sont entrés
dans un Ordann parallèle, un purgatoire. Pour eux, les
morts-vivants sont des âmes en peine, et les vivants
expient les péchés qu’ils ont faits dans leur vie
antérieure. S’ils souffrent, s’ils se conduisent de
manière vertueuse alors ils pourront expier leur faute.
Ces membres se « punissent » en jeûnant, en se
flagellant et en passant leur temps à aider leur
prochain. Ces « doux cinglés » posent un problème
car ils risquent de mourir à tout moment.
La relique constitue, elle-aussi, un véritable objet
de foi. On lui attribue l’absence de mort-vivant, la vie
plus calme, l’espoir qui renaît. Il existe donc des
chasseurs de relique qui seraient prêts à tuer père et
mère pour la ramener dans leur havre. Cela apporte de
nombreuses dissensions aux seins d’une même
faction : Sages contre Sages, mages contre mages,
marchands contre marchands…
Un prêcheur a émis l’idée que la mort était un
passage pour la réincarnation : les hommes meurent,
passent par l’état intermédiaire de morts-vivants, puis
naissent à nouveau en devenant des morts-vivants
évolués. Le cycle reprend quand ils meurent à
nouveau et reviennent à la vie sous forme d’humains.
Beaucoup se moquaient de cet illuminé mais plus
maintenant car le prêcheur a disparu. Qui l’a enlevé ?
Pourquoi ? Les psychopompes y jouent-ils un rôle ?
Sécurité
Même si les Melnois pensent bénéficier
d’une relative sécurité, ils n’en restent pas moins
prudents et ont mis en place plusieurs moyens de
défense. La milice des cendres part en
reconnaissance dans les alentours de Melnes. Ces
trente hommes sont à la fois guides des cendres et
guerriers (niv 4). En cas d’alerte, ils ont ordre de
battre en retraite vers la zone sèche. Là, ils
12
appelleront Rifax (pyromage niv 6) ainsi que les
alchimistes grégeois. Puis, ils placeront et se serviront
des ballastes gnomes envoyant une large scie
circulaire (2 m de diamètre) pouvant décapiter jusqu’à
deux personnes alignées. Ces armes n’ont servi qu’à
deux reprises mais ont démontré leur efficacité. Elles
sont néanmoins très longues à recharger et encore
plus à déplacer. Callius (guerrier niv 6) est le chef de
ces miliciens des cendres et dépend uniquement de
l’Arbitre. Ses récents succès lui ont donné confiance
et il a tendance à oublier que les morts-vivants ne se
résument pas simplement à des zombies et des
squelettes.
L’autre corps est celui des pyrotechniciens
ou alchimistes grégeois. Au nombre de vingt-sept, ils
se servent des feux grégeois contre les morts-vivants.
Ces hommes et ces femmes font leurs premières
armes en patrouillant dans la ville de jour comme de
nuit au sein de la ville (essentiellement la zone sèche).
Ils ne se déplacent que par trois : un porteur de
flamme, un bretteur qui sert à décapiter quand le feu
ne peut être utilisé et un guide qui conduit
l’embarcation dans les canaux de la ville basse et
haute et sert de bouclier dans les zones sèches.
La milice des cendres et les pyrotechniciens
constituent les seuls soldats de métier. Toutefois, la
vie difficile d’Ordann a formé les survivants à ne
dépendre que d’eux-mêmes. Presque tous les
habitants portent donc une épée à la ceinture ou sur le
dos. Pour apprendre à s’en servir mais surtout à
décapiter son adversaire, Valère (maître d’arme niv
8) offre des cours d’escrime. L’homme vit de cours
particuliers (plus poussés que ses cours gratuits) qu’il
fait payer mais également en aidant le forgeron
(Levanier, homme fort niv 3). Certains élèves de
Valère ont décidé de parcourir la ville afin de
dénicher d’éventuels morts-vivants. Ces travailleurs
bénévoles ont pris de l’assurance et ont organisés une
milice de quartier qu’ils appellent pompeusement les
patrouilleurs. Ils marchent désormais le torse bombé,
assurés de leur bon droit et se comportent en véritable
conquérants. Domitrien (gros bras niv 4) est
tacitement accepté comme chef de ce mouvement.
Toutefois, il est particulièrement « obtus » et écarte
tous les volontaires ne partageant pas sa vision des
choses. Les patrouilleurs se radicalisent donc,
maltraitant les non-humains, méprisant les plus
faibles et exigent parfois des rétributions pour
surveiller les quartiers. Toutefois, ils sont les seuls à
réguler les larcins humains qui n’étaient pas prévus
dans la création de cette société utopique. De ce fait,
même s’ils n’ont aucun rôle officiel, ces hommes sont
acceptés par la plupart. Les patrouilleurs font rejaillir
le prestige de Valère sur eux. Le maître d’arme n’a
pas encore démenti mais refuse de faire parti de cette
organisation. Enfin, bouffi d’orgueil, Domitrien
affiche désormais son ambition de devenir Arbitre et
de placer ses hommes au Conclave. Ce plan de
carrière soudain n’est pas complètement étranger à la
présence de Kendall à ses côtés. Cet homme d’une
trentaine d’année effraie par son regard dur et froid.
Ses manières délicates trahissent une certaine
éducation et ses gestes calmes et mesurés rendent
compte de sa parfaire maîtrise de lui. Son histoire
reste inconnue de presque tous les patrouilleurs. On
raconte qu’il aurait sauvé son havre d’une fin certaine
puis, n’ayant plus rien à y faire, serait parti avant de
recevoir la moindre récompense. Une chose est
néanmoins certain, il sait se servir de sa large épée et
le fait sans montrer aucun sentiment. Afin de contrer
l’importance croissante des patrouilleurs, l’Arbitre a
décidé de mettre en place un système officiel de
milice.
Chaque zone possède sa propre compagnie
de défense. La ville basse possède les pêcheurs rouges
qui agissent à la manière d’une mafia. La ville haute
possède des bateliers qui transportent les havrais sur
les canaux trop profonds. La zone sèche dispose des
aventuriers arrivés récemment et les guides de cendre
qui font de brefs séjours à Melnes. Depuis peu, la
zone sèche est parcourue par des maîtres chiens qui
sont censés détecter les morts-vivants. Pour l’instant,
seul Kiro possède un réel talent avec les animaux et a
réussi à tuer un mort qui venait de se relever.
Et si la sécurité intéresse les héros
De temps en temps, une dizaine de mort-vivants se
relève pour marcher vers Melnes. On suppose une
défaillance de la fameuse relique ayant un pouvoir sur
les morts-vivants. En réalité c’est Istcar qui s’éloigne
de Melnes et, avec lui, son contrôle sur les morts-
vivants. Il en va de même pour la cohésion des
groupes en ville. Les attaques sont presque toujours
précédées de quelques événements découlant de
l’échauffement des esprits.
Deux patrouilleurs de la cité ont imaginé laisser un
homme se transformer en infectieux pour
« dépeupler » la zone sèche. Ils n’ont pas encore
trouvé le moyen d’endiguer un début d’épidémie mais
y pensent constamment.
Récemment, plusieurs aventuriers ont commencé à
gérer les allées et venues dans la zone sèche. Ils la
protègent mais exigent une rétribution en échange.
Les patrouilleurs et les pêcheurs rouges s’opposent à
ces « nouveaux truands » mais affaiblissent par là
même la cité. Le remède semble pire que le mal.
13
Denrées et commerce
La survie s’est développée autour de la
recherche et de la production de quelques denrées
alimentaires. Certains cultivent le mâche (Plagues dK
p 33), ce champignon nourricier au goût infect ou une
variété de longère (p 34). Cette dernière pousse dans
l’eau douce le long des pilotis des maisons et sur les
coques des demeures de la ville basse. La culture de
la longère implique que l’eau soit tamisée afin d’en
enlever la cendre. Le bois doit également être
régulièrement inspecté pour en retirer le plus
rapidement possible l’algue parasite Vesper (p 34).
Stoklo vend également de petits baluchons
de toile dans lesquels sont placées des plantes
comestibles. Ces fleurs nécessitent un arrosage
régulier mais donnent de petits fruits rouges
légèrement amers et des feuilles servant à aromatiser
les bouillons. Ces baluchons se sont rapidement
répandus dans toute la ville.
Les havrais achètent également de petites
cages dans lesquelles ils élèvent des rats. Cet animal
présente d’énormes avantages comme celui de se
nourrir de tous les restes et bénéficie d’une très forte
capacité de reproduction. En effet, le rat atteint sa
maturité sexuelle vers 6 semaines et, dans de bonnes
conditions d’élevage, a une durée de gestation de 22
jours ainsi qu’une portée moyenne de 10 petits (la
femelle étant féconde quelques heures après
l'accouchement). En bonne santé, c’est un animal
relativement dodu avec une moyenne de 400 g de
chair pour les femelles et de 500g pour les mâles (qui
sont plus souvent consommés). Tout cela mis bout à
bout fait que le rat est en passe de devenir l’un des
aliments les plus consommés de Melnes.
D’autres denrées plus rares sont produites.
Les pêcheurs rouges ramènent du poisson et des petits
crustacés poussant sur les coques des habitations
(sans parler des tentatives de pisciculture). La ville
haute possède également un élevage de canards.
Même si plusieurs familles essaient de la pérenniser,
cette source d’alimentation est encore loin d’être
rentable. Enfin, plusieurs types d’animaux se trouvent
dans la zone sèche. On y trouve des rats et des
pigeons essentiellement mais également quelques
bovins. Ces derniers nécessitent une attention
particulière afin d’éviter tout risque de les voir
infectés. Enfin, des gros insectes (cafards et mouches)
sont également consommés. Sous les murs de la ville
basse se trouvent des terres constamment irriguées par
le surplus d’eau. Plusieurs familles s’essaient à faire
de ces terres humides des champs cultivables.
Les vivres ne suffisent pas à la survie de
Melnes. Comme toute ressource venant à manquer, la
nourriture est hors de prix et seul le troc est pratiqué.
Le cours de chaque denrée et produit est fixé par Kof,
principal marchand de la ville. Certains se sont
essayés dans l’import de nourriture et l’export de
produits divers mais personne n’a réussi à briser le
monopole de Kof. Il donne de la nourriture contre des
objets (et plus particulièrement des gemmes) qu’il fait
ensuite acheminer par ses nombreux coureurs de
cendre. Ses principaux clients à Melnes sont les
pêcheurs de la ville basse qui explorent les fonds de
l’eau et échangent les biens matériels contre des
vivres. On raconte qu’ils assurent la protection de
Kof.
Le bois est une des ressources les plus
importantes de Melnes. En effet, la demande est bien
plus importante que l’offre et tout combustible est
troqué très rapidement.

Pour une poignée de gemmes

Les gnomes de Melnes se sont regroupés en une
petite communauté. Vivants dans la misère, ils
construisent des merveilles technologiques et les
vendent à prix d’or (ou plutôt de gemmes). Ajoutez à
cela les rapines qui leur permettent de survivre. Que
font-ils de toutes ces gemmes ? Veulent-ils lancer une
expédition pour sauver Carmina, la cité mécanique ?
Combien d’aventuriers vont-ils pouvoir convaincre ?
Ou ont-ils fini par croire que la solution à leur
problème n’était pas vivante ? Espèrent-ils que cette
réserve de gemmes convainque un prince nécrofère de
libérer leur ville ? Midolane est-il impliqué dans ce
plan dément ?
Au voleur ! Un jeune marchand ambitieux est
victime de vols. Contraint à la misère, il s’attire la
sympathie de quelques personnes. Déjà, les regards se
braquent sur Kof. Le vieil homme semble être un
coupable tout désigné, « un avare espérant maintenir
son monopole ». Kof est-il vraiment coupable ou le
marchand n’est-il qu’une fausse victime ?
Depuis quelques temps, une pâte visqueuse est
vendue. Cette pâte a un goût infect mais permet de
sauter un repas et donne un léger sentiment de bien-
être. C’est une drogue qui, sur le long terme,
provoque une accoutumance. Qui est à l’origine de ce
trafic ? Et si le but de cette vente n’était pas purement
financier ? Quels sont les effets secondaires ?

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Bâtiments typiques
Les auberges sont une des caractéristiques
de Melnes et plus particulièrement de la ville haute ou
ville sur pilotis. Bâties presque exclusivement en
bois, on ne peut faire de feu dans les habitations. Pour
palier ce manque, plusieurs grandes bâtisses ont donc
été construites de pierres et/ou possèdent de larges
âtres. Ainsi, chaque famille apporte tous les soirs des
vivres et les fait cuire dans de grandes marmites en
fonte remplies d’eau distillée. Chacun remporte une
quantité proportionnelle à ce qu’il a apporté, quantité
calculée par l’aubergiste. Ce dernier doit ensuite
distribuer une partie de la nourriture restante à un
membre du Conclave puis faire l’aumône à quelques
personnes (dont lui et sa famille). Les artisans et les
voyageurs doivent troquer leur part. Il arrive bien
évidemment que l’aumône soit faite en dernier, voire
oubliée. Dans de tels cas, des amendes sont prévues.
En cas de récidive, elles peuvent aller jusqu’à la
confiscation de l’auberge par le Conclave.
Les auberges permettent une veille plus
rapprochée de la population. Les havrais étant obligés
de se réunir dans ces bâtiments, cela permet aux
patrouilleurs (et autres) de découvrir les malades à
surveiller ainsi que les absents (qui reçoivent une
visite dans des délais souvent très brefs).
Une autre particularité de Melnes est
l’omniprésence de la couleur rouge. Dans ce monde
au soleil terne et recouvert de cendre, ce pigment
carmin, dont personne ne connaît l’origine, devient
une petite marque d’esthétisme appréciée. Les toitures
et les façades des maisons sont peintes dans un rouge
qui ne semble pas pâlir. De plus, des gravures sont
présentes sur chaque fronton. Stoklo, le menuisier
(mage végétal niv 5) y fait apparaitre un arbre ou un
animal stylisé sous la pointe de son stylet. Beaucoup
pensent que l’art est un luxe décadent mais il trouve
ici une utilité. Cela permet de se repérer plus
facilement au travers des différents canaux de la ville
haute qui est presque entièrement décorée. Les
maisons mitoyennes sont décorées de gravures
légèrement différentes les unes des autres. On a alors
la maison du chat à trois pattes ou du chat borgne
dans le canal du chat ou celle du pommier sans feuille
dans la voie des arbres fruitiers ... Quand il n’est pas
occupé à enchanter le bois qui servira à la
construction ou à planter des graines dans un de ses
petits baluchons, Stoklo se livre à ce que les Melnois
appellent sa passion. Il décore ses œuvres en les
peignant en rouge, couleur caractéristique de la ville.
En réalité, il ne réalise pas des œuvres mais redonne
vie au bois et connecte toutes les bâtisses entre elles.
Ainsi, si l’une est sur le point de tomber, elle résistera
mais affaiblira toutes les constructions alentour.
15
Stoklo a détecté une essence magique dans le
pigment. Il espère que ce dernier permettra
d’accroître la puissance de son rituel mais ne s’est pas
rendu compte des effets néfastes sur le havre.
La petite maison dans le havre
Le pigment rouge va bien plus loin que la simple
peinture des toits ou des bateaux des pêcheurs rouges.
Les femmes et même les hommes, par coquetterie,
ont commencé à s’en faire des fards ou des rouges à
lèvres cachant ainsi leur peau pâle et se donnant une
apparence de bonne santé. Comment découvrir alors
qui est malade ou pas ?
Un premier feu se déclare dans la zone sèche de
Melnes mais est endigué grâce à Rifax. Le pyromage
tombe malheureusement inconscient. Peu de temps
après, un nouveau feu se déclare et Rifax n’est plus là
pour l’arrêter. Les bâtiments étant reliés
magiquement, beaucoup tombent les uns après les
autres et le feu se rapproche de la demeure des
alchimistes grégeois. Qui a allumé les feux ? Est-ce
simplement un pyromane ou un véritable stratège ?
A-t-il agi seul ? Comment a t’il pris conscience des
faiblesses de la ville haute ? Qui visait-il et dans quel
but ?
Un membre du Conclave pense que les pontons de
la ville haute gagneraient à être bâtis en pierre. Les
pierres seraient prélevées du mur séparant la ville sur
pilotis et la zone sèche. Le feu ne pourrait plus se
propager et les constructions seraient stabilisées. Sur
le long terme, cela permettrait d’envisager la
reconstruction des habitations en pierre. Toutefois,
beaucoup, parmi les habitants de la ville haute,
s’opposent enlever la séparation entre les deux parties
de la ville. Si certains s’opposent ouvertement à ce
projet, d’autres pensent à assassiner ce membre du
Conclave. Quel est son but réel ? Désire t’il de
diminuer les inégalités ou supprimer l’une des
protections de Melnes?
Particularités des différentes
zones
Melnes se sépare en trois parties distinctes.
La première reconstruite est la ville haute, montée sur
pilotis. La ville basse, plus petite mais plus riche,
flotte sur les restes de Melnes. La dernière partie est
la zone sèche, sorte de bourbier accueillant d’autres
voyageurs.
La ville haute ou sur pilotis
Cette partie du havre est la première
construite bien qu’elle n’arrive qu’après la destruction
de l’ancienne cité de Melnes. La ville haute ou sur
pilotis tire son nom du fait qu’elle ait été construite
sur l’ancien lac artificiel qui ne s’est pas totalement
écoulé dans la ville basse. Toujours alimentée par
deux rivières (Duvio et Réveillon), l’eau va de 50 cm
à 3 mètres de profondeur obligeant à construire des
habitations surélevées. La zone a une superficie de 80
hectares et est traversée de part en part par deux
pontons qui forment une croix. Dans les endroits les
plus profonds, ils ont été rehaussés pour permettre le
passage des embarcations. Pour se protéger des
morts-vivants, des murs délimitent la zone. Ces
derniers possèdent deux grilles rouillées qui laissent
circuler l’eau des deux rivières et limitent le passage
des amas de cendre. Cette précaution ne permet pas
d’assainir l’eau se déversant mais diminue les efforts
nécessaires au prélèvement de la cendre et rend la
ville plus propre. Dans cette partie de Melnes, les
déplacements se font sur les pontons essentiellement
(les deux principaux et sur le devant des maisons) ou
sur de petites barques. Chaque canal accueille une
embarcation attachée à un système de poulies pour
pouvoir se déplacer jusqu’au ponton.
La ville sur pilotis est la partie la plus
développée et celle qui possède le plus de bâtiments
importants.
On y trouve six auberges. La plus grande
mais également la plus vieille est Au vieux cochon.
La bâtisse tire son nom d’une enseigne de bois
récupérée de l’ancienne ville. C’est cette auberge qui
est la plus fréquentée. Ses rations sont donc les plus
petites et les plus équitables. Cela est dû à la présence
tous les soirs de l’Arbitre mais également de Jacob,
le vieil aubergiste, qui est un des hommes les plus
intègres de Melnes. On trouve aussi Le moulin qui, à
défaut d’être un moulin, possède encore une meule.
On y prépare la farine pendant la journée et on y
mange le soir. Le renouveau était destiné à devenir la
plus grande auberge. Pourtant, sa construction n’a
jamais été achevée et une bonne partie du bâtiment est
encore branlante. Cette auberge ne fait pas l’aumône
16
proprement dite. Ceux qui n’ont rien amené à manger
doivent apporter de grosses pierres et les placer pour
construire une traverse et permettre au renouveau de
grandir encore. La volière tire son nom de son
élevage de canards. Si l’on ne mange pas forcément
de ce volatile, la place reste convenable et moins
fréquentée que les précédentes. Le phare est
l’ancienne cabane de pêche qui date d’avant les
pandémies et se situait au centre du lac. Plus haute
que les autres constructions, elle a été renforcée et
constitue le seul bâtiment à trois étages de Melnes.
Enfin, La plume du paon est plus un bordel qu’une
auberge. En vertu de la troisième règle portant sur le
respect d’autrui, cette auberge a entraîné une forte
polémique. Si elle a été oubliée devant d’autres
problèmes bien plus urgents, les discussions ont au
moins amené les filles et les hommes de joie à être
mieux traités. De plus, l’Arbitre a exigé une hygiène
minimale pour les femmes (et les hommes) comme
pour les clients. Ainsi, en théorie, un bain précède
toujours l’entrée en matière.
Au centre de la ville haute se trouve la
demeure de Kof communément appelée Bazar. La
boutique est faite de pierre et accueille Kof ainsi
qu’une dizaine de marchands coureurs de cendre. Ces
derniers se reposent avant de repartir porter les objets
à vendre dans toute la région. C’est l’une des
constructions les plus belles de Melnes.
Au bout de la ville, sur l’ancien barrage
séparant encore la ville haute de la ville basse (une
dizaine de mètres de dénivelés) se trouvent les trois
piliers de Melnes : la maison de l’Arbitre, la demeure
des alchimistes grégeois et la tour des mages. On y
accède en empruntant le ponton puis en grimpant sur
les restes de l’ancien barrage. De la ville basse, un
système de nacelles, de poulies et de contrepoids
permet de remonter jusque dans la demeure de
l’Arbitre. Par rapport à d’autres, cette dernière est
relativement modeste. À son côté se trouve un
menuisier (aidé par Stoklo, le mage végétal).
L’homme y travaille le bois pour réparer les diverses
maisons, pontons et embarcations, voire même
agrandir la ville. C’est un homme riche mais trop
occupé pour profiter de sa « fortune ».
Les alchimistes vivent dans une distillerie et
y préparent leur feu grégeois ainsi qu’une eau de vie
qui se boit, le plus souvent, diluée. À noter que la
boisson est tolérée mais que l’alcoolisme est prohibé.
Un homme trouvé saoul dans les canaux encoure une
punition relativement importante (deux à trois jours
de travaux forcés, voire plus en cas de récidive).
Aucune circonstance atténuante n’est trouvée depuis
qu’un ivrogne s’est noyé provoquant par la suite
l’infection de trois personnes. Chask, le plus vieil
alchimiste (niv 6), se trouve en permanence dans la
distillerie. C’est un marchand obséquieux avec les
mages et ceux qui peuvent lui fournir du bois. Avec
les autres, c’est un homme exécrable et avare.
Enfin, le plus imposant des trois piliers est
pompeusement appelé la tour des mages ou la
grande bibliothèque. N’étant ni une tour, ni grand,
ces deux appellations ne sont pas tout à fait
appropriées. Néanmoins, ce bâtiment accueille bien
des mages ainsi que quelques vieux ouvrages (même
si beaucoup ont été brûlés pour préserver le bois). Si
elle n’est donc pas très imposante physiquement, la
tour des mages n’en reste pas moins l’un des
bâtiments les plus importants de Melnes tant du point
de vue militaire que politique. Ses habitants assurent
leur position en permettant à la communauté de
survivre. Grâce à leur magie, ils pourvoient à une
partie du feu, à la purification de l’eau, au travail du
bois, à la croissance des plantes et des champignons
mais aussi à la défense de la ville et aux soins des
blessés.
Un des premiers rôles de la tour est de
recenser les pratiquants des arcanes ainsi que les
faiseurs de Miracles. Elle fait par ailleurs office
d’école permettant de former toute personne
démontrant une quelconque habileté pour la magie.
Cette dernière étant nécessaire à la survie de Melnes,
les habitants de la tour ont un réel poids politique lors
de la formation d’un nouveau Conclave et ce, sur les
trois zones de la ville. Cela s’explique non seulement
par l’importance des mages mais aussi par la fierté
qu’éprouvent les Melnois vis-à-vis de leur « école de
magie ». Cette dernière constitue selon eux, un
premier pas vers la (re)création d’une grande cité
comparable à celle précédant les pandémies.
Pourtant, à bien y regarder, les mages sont
très peu nombreux. Ils se dépensent sans compter afin
de sauvegarder les apparences. Tous les domaines
magiques ne sont pas représentés dans la tour et tous
n’ont pas la même puissance. On dénombre un mage
du feu et de l’air (Rifax - pyromage niv 6) et ses cinq
apprentis, un mage de l’eau (Caspofin - mage niv 5),
un illusionniste gnome (Midolane - illusionniste niv
7), un herboriste (également ébéniste) pratiquant de la
magie végétale (Stoklo) et une vielle ex-Sage
(Jaride) alliée à une faiseuse de Miracles (Annek)
pour former un jeune prodige (Sans nom).
La relation des havrais avec la tour des
mages est assez spéciale. Toute personne démontrant
quelques pouvoirs magiques se doit d’être inscrite à la
tour et d’y faire acte de présence le plus souvent
possible (quand il n’aide pas en ville). Il recevra en
échange deux bons repas par jour ainsi que la
considération des villageois. Cette attitude prévenante
se change en mépris s’il ne s’inscrit pas à la tour ni ne
participe au développement de la ville. Tout
17
contrevenant est considéré comme un profiteur ne
cherchant pas à s’intégrer.
Ville basse ou ville flottante
La ville basse ou ville flottante est la partie la
plus riche de la ville mais également la plus petite.
Elle flotte sur les restes de l’ancienne citée à plus de
30 mètres au dessus du sol. Le fond de l’eau n’est pas
visible car les embarcations recouvrent une bonne
partie de la surface et l’ombre comme les algues
finissent par le cacher.
Il est de notoriété publique que cette partie
de la ville est sous le contrôle des pêcheurs rouges
appelés ainsi car ils peignent leurs barques et leurs
demeures en rouge. Ils s’occupent de la pêche, du
travail d’entretien, de la coupe de bois mais aussi et
surtout de la construction de barques. Les bateaux qui
servent d’habitations sont attachées aux bâtiments de
la ville ayant résisté au passage de l’eau (surtout au
Donjon et aux restes du barrage).
On y trouve la surface émergeante du
Donjon, plus imposante construction de l’ancienne
Melnes. On peut encore y voir une profusion de
détails comportant des frises, sculptures et autres
pierres taillées. Ce souci artistique a résisté au
passage des ans et aux va-et-vient de l’eau. C’est
pourtant la seule chose encore visible.
Mise à part cette tour emblématique réservée
exclusivement aux pêcheurs rouge, le four est la seule
auberge de la ville basse. Elle n’est pas bâtie en pierre
mais possède deux lourdes stèles sur lesquelles repose
l’âtre du feu.
Zone sèche
Dans ses parties sèches, le havre possède des
rues sinueuses couvertes de gravats humides. Cela
permet d’entraver la progression d’une personne
normale mais freine encore plus considérablement
celle des morts-vivants aux démarches hasardeuses.
Un violent orage transformerait les rues de la ville
alentour en rivière en boue. Les constructions n’y ont
pas été planifiées. Ainsi, beaucoup de bâtiments sont
branlants et prennent l’eau. Il arrive également que
certains bloquent le passage.
La zone sèche possède peu de bâtiments
utiles pour la vie dans la cité. On y trouve la forge
dans laquelle loge la famille de Levanier mais
également le maitre d’arme, Valère. Cette dernière
est accolée au mur de la ville haute. Un passage secret
permet de passer et de sortir de la ville sur pilotis sans
se faire voir.
On trouve aussi la place du marché, grand
lieu de troc où tout Melnes se rencontre. Le marché
est ouvert tout les jours et doit être vidé toutes les
nuits.
 Enfin, le dépotoir est, en fait, une grande
zone dans laquelle sont stockés tous les objets qui ne
peuvent être recyclés. On ne trouve rien de ce qui
peut être brulé, fondu ou suffisamment solide pour en
faire du mortier. En fait, seuls les excréments et la
cendre y sont déposés pour y être détruits. Le dépotoir
fait pourtant vivre plusieurs personnes dont les
éleveurs d’insectes mais également les éboueurs qui
sont chargés d’emporter au loin ces chargements
nuisibles. Dans leurs tâches, ils sont aidés par tous
ceux qui doivent réaliser des travaux forcés et par la
milice des cendres qui leur assure un chemin plus sûr
pour s’éloigner de la ville.
Melnes ne possède pas de fosses aux morts
officielle et les havrais se contentent d’ignorer ce
besoin. Officieusement, le dépotoir joue ce rôle : les
personnes malades ou sur le point de décéder y sont
conduites, décapitées puis brûlées dans une fosse
creusée à cet effet. Néanmoins, le bois venant à
manquer, certains corps ne sont plus brulés mais juste
enterrés d’autres disparaissent purement et
simplement (soit jetés dans l’eau de la ville flottante
soit d’une autre manière comme développé dans le
scénario Mourir de faim).

Melnes ne possède pas non plus de zone de

quarantaine à l’intérieur du havre. La zone sèche
permet de filtrer une partie de la population. Plus en
amont, des petits avant postes servent à arrêter les
voyageurs et à les examiner. Il est demandé d’y rester
six heures avant de poursuivre son chemin.

18
 Dramatis Personae
« Il n'y a pas de belle mort. Il y en a qui sont belles à raconter - mais, celles-là, ce sont les morts des
autres. »
Sacha Guitry

Voici une galerie de personnages, vous y trouverez tous les seconds rôles les plus importants décrits précédemment
ainsi que quelques personnages qui pourraient être développés au détour d’une fausse piste ou d’une rencontre
hasardeuse.
Afin de favoriser l’aspect ludique au détriment de l’aspect technique, tous ces seconds rôles sont décrits
sous une forme simplifiée rappelant celle du Bestiaire dK. Ainsi, seront notés une orientation générale (guerrier,
mystique, mage, voleur, guide des cendres…) et un niveau. Le FD est fixé à 2. En cas d’interaction, il ne reste plus
qu’à rapidement calculer les compteurs (niv×10 et niv×4). Si un test se présente alors les compétences du bestiaire
sont suffisamment éloquentes pour attribuer la principale (niv+6), les deux secondaires (niv+3) et celle en défaut
(niv) : guerrier (combat), magicien/lettré (mystique), marchand/politicien (sournois), voleur/rôdeur (survie).

moyen de s’en débarrasser restant de couper tout poil

Annek est, aux yeux de tous, une
faiseuse de Miracles (niv 6) d’un certain
âge mais démontrant une réelle maîtrise
de ses pouvoirs. En réalité, Annek est
une Sage excommuniée. Dans l’ordre,
elle était chargée de classer les textes
apocryphes et de préparer des
argumentaires pour les missionnaires.
De l’époque où elle se penchait sur ces textes, Annek
conserve la certitude que les pandémies sont la
résultante des anciens cultes de Ün. On y trouve des
saints se relevant de leur tombe, des miracles faits par
des hommes, de l’or ternissant pour punir le voleur,
un narcissique qui se croyait plus beau qu’un dieu et
qui, comme les nains, a été changé en statue de pierre
... À cela s’ajoutent les textes décrivant les
apocalypses. Il peut paraître étrange qu’Annek n’ait
été qu’excommuniée. Cette grâce n’est due qu’à son
supérieur qui avait de l’affection pour son esprit
brillant (si vous désirez mettre plus d’emphase sur
Rendez-vous avec la Mort, ce mentor peut faire parti
des psychopompes).
Annek respecte Jaride pour ce qu’elle est : une Sage.
Conjointement, elles tentent de former un jeune
prodige appelé Sans Nom.
Le barbier (niv 2) est un
fainéant qui a eu une fois dans sa vie une
idée brillante : devenir barbier. Calme et
peu ambitieux, il a su attendre son heure.
En effet, peu de personne s’inquiétaient
de leur apparence mais le manque d’eau
et donc d’hygiène ont permis à la
vermine de proliférer. Le meilleur
dépassant, de nombreux havrais ont décidé de se faire
raser complètement. Le barbier le fait vite, bien et à
faible coût (1/10 de DO). Pour survivre, il utilise
également tous les cheveux coupés comme
combustible pour faire bouillir de l’eau. Cette
habitude a imprégné son échoppe d’une horrible
odeur dont il semble s’être habitué. Un autre avantage
de cet homme est qu’il parle de tout et de rien, tout en
ne s’intéressant à rien. Ainsi, certains ont tendance à
trop se confier et d’autres à souvent beaucoup lui en
demander. Ce qu’il rapporte est toutefois peu fiable et
il a souvent tendance à confondre ou mélanger les
histoires de ses clients. Insignifiant pour la plupart, le
barbier est devenu un anonyme (simplement appelé
« barbier ») aidé en ce sens par son physique
quelconque.
Le Barde n’est autre qu’Istcar
dans le corps d’Eric la main seule. Il
revient régulièrement à Melnes pour
surveiller sa création, la voir croître.
Istcar en profite pour rendre visite à
Bâtisseuse, sa petite protégée. Lors de
ses visites, toute personne qui s’oppose
à lui ou pose trop de questions finit au
fond de l’eau. Le reste du temps, Istcar arpente
Ordann et recueille de nouvelles personnes, de
nouveaux Melnois. C’est lui qui a inventé le
mensonge relatif à la relique et c’est également en
grande partie lui qui fait disparaître les morts-vivants.
Il constitue une véritable armée de vivants (les
Melnois) et de morts (les cadavres immergés dans
l’eau de la ville basse) afin de lutter contre son
ennemi le Mage de guerre.

19
 Toute leur histoire sera (ré)expliquée plus en
détail dans La Mort a ses raisons que la raison
ignore.
Comme le Barde, Bâtisseuse est l’une des
clefs qui mène aux secrets de Melnes. Elle est à se
titre particulièrement importante pour l’intégralité de
cette saga.
Comme tous ceux de sa race, elle était
rejetée par les humains. Ni amère ni frustrée, son
caractère volontaire l’empêchait de sombrer dans la
mélancolie. Comme la plupart des gnomes,
Bâtisseuse travaillait sur les divers éléments
mécaniques de Melnes dont les portes de la ville. La
dépression la rattrapa quand son fils, alors très jeune,
mourut. Ce triste événement coïncide avec la
première attaque de la liche sur Melnes. La ville
aurait pu tenir quelques heures mais Bâtisseuse avait
choisit de se suicider en faisant face aux morts-
vivants. Elle les laissa entrer en actionnant les portes
mécaniques de la cité. Pourtant, le coup que devait lui
porter le zombie n’arriva jamais, le non-mort se fit
décapiter par la liche. Cette dernière la regarda
pendant quelques secondes qui parurent des heures
puis sonna la retraite. Avant de partir, le prince
nécrofère apposa sa main sur la gnome et hurla :
« Démon ! À sa mort, je reviendrai chercher son âme
et raserai cette ville. Cette créature m’appartient ! ». Il
tourna les talons pour laisser derrière lui un petit
corps en train de muter. Ceux qui entendirent ces
paroles formèrent les pêcheurs rouges et plus
particulièrement la main rouge. Depuis, Bâtisseuse a
tenté de nombreuses fois de se suicider mais toutes
ses tentatives ont été empêchées par un membre de la
secte. Pour presque tout le monde, elle n’est qu’une
légende.
La gnome n’est plus aujourd’hui que l’ombre
d’elle-même. Elle ne possède plus que son bras droit
(le gauche et ses deux jambes ayant été tranchés).
Enfermée dans le Donjon, elle est sous surveillance
constante et passe ses journées à chantonner des airs
incohérents et à préparer un étrange pigment à base de
sang des morts, de cendres et de quelques gouttes de
son propre sang. Parfois, on l’autorise à peindre.
Souvent, on la nourrit de force. Enfin, il arrive
également que Bâtisseuse reçoive la visite de
Midolane. Malgré tous leurs efforts, les pêcheurs
rouge ne sont pas parvenus à empêcher ces intrusions
et s’en inquiètent. Bâtisseuse croit que Midolane est
le fantôme de son fils. Peut-être est-ce
le cas ou alors n’est ce qu’une illusion.
Callius est le chef de la milice
des cendres (guerrier niv 6). Ses succès
lui sont suffisamment montés à la tête
pour qu’il espère un poste avec plus de
20
responsabilités pour moins de risques, comme les
membres du Conclave, avec pourquoi pas, un jour la
possibilité de devenir Arbitre. Grand et fort, il porte
une barbe épaisse dissimulant un sourire suffisant.
Caspofin est un adepte de l’eau (mage niv
5, domaine de l’eau en professionnel et
d’électricité en amateur). Plutôt renfermé,
il est froid et distant avec les personnes qui
ne peuvent le servir. Pourtant, Caspofin
fait partie, avec Rifax, des mages qui sont
les plus présents et les plus indispensables
à la communauté. Nombre de havrais ont vu Caspofin
vaciller sous l’effort après être venu en aide aux
autres, allant souvent jusqu’à l’extrême limite de ses
forces. Et pourtant, cet homme fin, au physique de
souffreteux et au teint cireux, n’a jamais eu un mot
gentil ou un regard bienveillant. Autre fait étrange, il
n’a toujours pas pris de disciple malgré les
nombreuses demandes (de la part d’apprentis
potentiels comme de divers Arbitres). Les Melnois
prennent son attitude contradictoire comme un signe
de perfectionnisme poussé à outrance et les
commentaires vont parfois bon train : certains pensent
qu’il ne veut pas s’encombrer l’esprit de choses
« futiles » et va directement à l’essentiel (aider
Melnes), d’autres que son usage répété de la magie a
atrophié ses capacités relationnelles. Pourtant, tous
croient qu’il a bon cœur, peut-être même meilleur que
Rifax.
En vérité, le mage a été invité par Istcar/le Barde afin
de perfectionner la cité et accroître le nombre d’âmes.
Le démon lui a promis une place de choix dans son
armée à venir. Caspofin joue donc son rôle dans la
limite de ses envies. Il assure néanmoins ses arrières
en noyautant les pêcheurs rouges qu’il pense être la
clef de la cité. Pour l’instant, il ne semble que
souhaiter le bien de ses concitoyens et s’améliorer
dans les arts magiques.
Chask est un vieil alchimiste
(niv 6) qui ne cache d’autre secret que
celui de son feu grégeois. Il dissimule ses
diverses marques de brûlures sous des
vêtements amples et une large capuche.
Domitrien (gros bras niv 4) est reconnu
pour être le chef des patrouilleurs. Grand
et sec, le visage encadré d’une crinière
blonde, il tient des discours dont la bêtise
est directement proportionnelle à leur
longueur. Domitrien est un homme
primaire qui se serait fait évincer s’il
n’avait pas placé Kendall comme son bras droit.
Les deux hommes constitueront les personnages
principaux de La Loi du plus fort.
 Dornaus (niv 2) est un nain ou plutôt un
humain frappé de nanisme. Victime des
moqueries (venant le plus souvent des
enfants), ce petit homme se déplace dans
tout le havre avec des bouteilles de verre
fumé remplies d’eau. Dornaus travaille
avec le souffleur de verre qui distille
également l’eau contenue dans les
bouteilles. Les deux vivent des ventes
d’eau mais aussi de leurs œuvres de
verre et de dons.
Jacob est un vieil aubergiste
(niv 1) qui n’a pas d’autre but que celui
de finir sa vie sans problème. Il apprécie
et soutient grandement Jezabelle.
Jaride est une vieille « ex »-Sage (niv 8).
En s’appuyant sur sa canne tordue, elle
radote souvent en encensant le dogme puis
conclut bien vite en disant « mais tout ça
c’est du passé pour moi ». En réalité,
Jaride fait toujours partie des Sages. Trop
ambitieuse, elle a été écartée de la gestion
des patrimoines par d’autres Sages plus
ambitieux qu’elle. Plutôt que de devenir amère, Jaride
a décidé de prendre sa nouvelle mission très à cœur.
Cette femme de caractère cherche à découvrir ce qui
se trame dans Melnes. Elle dissimule son enquête en
jouant la « vieille un peu gâteuse » laissant pousser
ses longs cheveux blancs.
Plus récemment, Jaride a découvert
l’existence d’un jeune prodige capable de réaliser de
nombreux miracles (Sans Nom). Le problème est
qu’Annek (qu’elle sait reliée d’une manière ou d’une
autre au dogme) a commencé également son
enseignement. Cet enfant ne porte pas de nom et en
prendra un uniquement quand il aura choisi entre
devenir Sage ou faiseur de Miracles.
Jezabelle (médiatrice niv 6) est l’actuelle
Arbitre. Dotée d’une grande confiance en
elle, cette femme entre deux âges a un
passé trouble. Sa bonne éducation
proviendrait du fait qu’elle ait été, plus
jeune, l’assistante d’un sorcier. Pourtant,
elle n’a jamais démontré aucune aptitude
magique. En réalité, Jezabelle était une
guide des cendres qui a conduit un grand groupe vers
Melnes, cité alors en plein essor. Les membres de ce
groupe se considèrent encore comme débiteurs et la
soutiennent discrètement dans tout ce qu’elle
entreprend. Jezabelle, quant à elle, est déçue de
Melnes qu’elle avait imaginé différente lorsqu’elle
écoutait les paroles enthousiastes de son groupe. La
cité ressemble à tous ces havres qu’elle a déjà visités.
21
Elle est juste plus grande et donc potentiellement plus
dangereuse. Jezabelle a toutefois décidé que sa quête
d’un havre parfait était absurde. Depuis, rien ne peut
ébranler sa décision d’améliorer ce qu’elle possède
plutôt que de chercher mieux ailleurs. Jezabelle a des
défauts, se trompe, refuse que l’on discute son
autorité (habitude prise dans les cendres) mais désire
uniquement bien faire (pour elle et pour les autres).
Kiro (maître chien niv 4) est un simple
d’esprit possédant un réel talent avec les
animaux et, en particulier, les chiens. Il a
réussi à les élever pour qu’ils traquent
les morts-vivants. En sa présence, les
bêtes y arrivent. Le problème est que ses
chiens ne parviennent à rien lorsqu’ils
sont guidés par d’autres. En réalité, Kiro
manipule la magie Animale inconsciemment. Il se
relie mentalement au chef de meute et lui octroie
certains pouvoirs.
Kendall (soldat niv 7) est un homme
grand, froid et musculeux. Ce blond, âgé
d’une quarantaine d’année, a mis peu de
temps à devenir indispensable aux
patrouilleurs et un mois seulement, pour
être le bras droit de Domitrien. Le
problème de Kendall est qu’il préférerait
rester une éminence grise mais
l’incompétence de Domitrien qui ne fait plus rien sans
avoir son avis l’a repoussé sur le devant de la scène. Il
fait donc tout pour dissimuler son passé même s’il en
est fier. Kendall vivait dans un havre au sein duquel
plusieurs cas de lèpre se sont déclarés. Pris de
panique, les habitants ne savaient pas quoi faire et
Kendall s’est alors présenté comme la solution en
proposant de passer chaque malade par le fil de
l’épée. Pas un seul havrais ne s’y est opposé et
Kendall a décapité tous les lépreux. Il ne fallut que
quelques jours pour que tous rejettent leur propre
culpabilité sur l’ancien soldat et l’expulsent du havre.
Kendall a fini à Melnes où il a découvert, encore une
fois, une cité souffrant d’un mal (la surpopulation)
que seul un homme de sa trempe pouvait extraire.
À l’inverse des autres seconds rôles présentés ici,
Kendall n’apparaît dans Melnes que bien plus tard
dans le scénario intitulé La loi du plus fort.
Kof (marchand, niv 3) est un « mal-
aimé ». Ce vendeur malade et souffreteux
est la personne la plus riche de la ville.
Dans Melnes, où tout se compte en repas
et non en biens, sa richesse est relative
mais elle lui permettrait de vivre dans le
luxe n’importe où ailleurs. C’est ce qui lui
a valu cette animosité de la part de ses
concitoyens. Il ne travaille pas mais « gère » ses biens
et envoie des coureurs de cendre à travers Ordann
pour ramener d’autres biens et dépenser ainsi sa
fortune. Kof est donc considéré comme un parasite
qui s’engraisse sur le dos des « honnêtes
travailleurs ». Beaucoup l’appellent avec mépris « la
tirelire » se moquant du fait qu’il accumule les biens
et mourra avant de pouvoir les dépenser. Pour eux, ce
sera un juste retour des choses quand le Conclave les
redistribuera. D’autres pensent que son nom n’est en
fait qu’un vieux surnom donné pour décrire ses
quintes de toux fréquentes.
Kof n’est pas un homme mauvais. Il méprise ses
concitoyens mais paradoxalement veut vraiment leur
bien-être. Il a, dès le début, compris que la ville aurait
besoin d’un marchand suffisamment puissant pour
créer des liens solides avec les autres havres. Pour
maintenir ces liens (et donc sa richesse), il n’hésite
pas à écraser toute personne se dressant face à lui et
ses projets. Au début, Kof n’était qu’un coureur de
cendre indépendant mais la cendre, toxique, a finit par
affaiblir son organisme et lui causer cette toux et ce
souffle court qui le caractérisent. Plutôt que de le
diminuer, cela lui a permis de concentrer ses efforts
dans la création d’un réseau commercial avec les
autres havres. Kof fait venir tous les biens qui
peuvent faire gravement défaut à Melnes (du bois, des
vivres essentiellement). En échange, il achète des
biens pour des sommes dérisoires et fait un grand
bénéfice avec ses denrées alimentaires. Ce sont ces
échanges qui ont permis aux havrais de survivre et
même de grandir. C’est aussi pourquoi, d’après les
autres havres, Melnes déborde de richesses
supposées.
Kof est une véritable énigme pour qui s’intéresse à
son cas. Chaque Arbitre l’a toujours soutenu.
Évidemment, il joue un rôle majeur dans leur élection
mais il aurait été facile de le déposséder de ses biens
en appliquant la seconde règle. Or, tous ont trouvé
qu’avoir avec eux ce personnage antipathique était
une véritable aubaine. Ils ont, au contraire, aidé son
commerce. Ses coureurs lui sont fidèles et n’ont
jamais tenté de le voler, comme personne d’autre
d’ailleurs. Plus récemment, Kof s’est mis à avoir un
comportement plutôt suspect. Il se sert de sa fortune
pour déplacer de vieux grimoires et des lettres
cryptiques aux quatre coins d’Ordann. Ses coureurs
(les plus anciens) s’interrogent sur le contenu de ses
missives et les soupçonnent de faire parties d’un plan
plus grand. En fait, ce dernier est de faire avancer les
recherches des psychopompes (voir Rendez-vous avec
la Mort). Kof est devenu un membre actif de cette
organisation en la découvrant par hasard. Derrière ce
« hasard » se cache Istcar/le Barde. Le démon compte
se servir du marchand pour découvrir les secrets de
cet ordre secret.
22
Levanier est le forgeron du village (niv
3). Cet homme a eu le génie d’accueillir
Valère dans sa demeure. Il y a, non
seulement, gagné un monopole (son
ancien concurrent s’étant recyclé en
aubergiste) mais a, de plus, trouvé un
homme de confiance pour élever ses trois
enfants. Levanier aimerait bien que
Valère s’occupe aussi de sa femme pour avoir plus de
liberté et courir les jupons à sa guise. C’est un homme
athlétique au visage buriné et au sourire charmeur.
Midolane (illusion ou spectre niv 7,
lumière, esprit et force en amateur) est un
maître illusionniste. Ce gnome est un cas à
part dans l’existence de la tour des mages
(de Melnes) car il en est l’inventeur même
s’il n’y est jamais entré (du moins
physiquement). En effet, ce gnome se
présente toujours sous la forme d’une
illusion habillée de son éternel pourpoint élimé aux
manches. Certains racontent qu’il pourrait être un
fantôme et beaucoup le craignent. Pourtant Midolane
n’a jamais rien fait contre la cité ou contre ses
habitants. À l’inverse, il apparaît souvent au détour
d’une ruelle et donne des conseils avisés aux passants.
Midolane est en réalité l’enfant mort-né de Bâtisseuse
ou plus précisément son fantasme. En effet, à force
d’être confrontée à de nombreuses horreurs, la gnome
a perdu la raison pour donner naissance à cette
illusion avec qui elle parle. En véritable schizophrène,
elle dialogue avec elle-même tout en pouvant tenir
plusieurs conversations simultanées en divers lieux.
Après-tout, Midolane pourrait-être le spectre de son
fils.
Miska (mestre niv 3) est un guérisseur
officiant dans la zone sèche. Depuis qu’il
a parlé avec Annek des anciennes
religions, il a découvert tout un pan
culturel oublié qu’il espère faire renaître.
Convaincu que les dieux ont abandonné
Ordann parce que leurs fidèles préféraient
se faire la guerre plutôt que de les prier,
Miska pense que la rédemption des humains est
encore possible. Il agit donc de plus en plus comme
un fanatique. Il croit intimement que les dieux ne
pourront revenir que si les prières qui leurs sont
adressées sont sincères et nombreuses. Miska est un
bel homme entrant dans la quarantaine. Il néglige
toutefois son apparence et se présente avec des
cheveux hirsutes et un regard un peu fou.
 Nastan (gourou, niv 3) est le leader
contesté du mouvement religieux de la
ballade onirique. Son autorité et son
comportement fanatique sont de plus en
plus réfutés. D’un point de vue extérieur,
Nastan n’a rien pour faire un véritable
meneur d’homme et son culte aux
pratiques autodestructrices ne devrait pas
séduire les habitants d’Ordann aux mœurs
survivalistes. Néanmoins, il bénéficie d’une chance
insolente qui lui permet d’écarter tous ses rivaux
avant même qu’ils ne menacent vraiment son autorité
... Un peu comme dans un rêve. Dernièrement, Nastan
a découvert une relique, un médaillon représentant
une femme se noyant (dans l’océan onirique selon
lui). Les rêveurs (personnes entonnant la ballade
onirique) sont autant de récifs faisant rempart à la mer
déchaînée des rêves et apaisant le somme du Haut
Rêvant. Nastan n’a pas encore découvert les pouvoirs
de la relique mais il est désormais convaincu d’être un
prophète, un élu.
La véritable histoire de Nastan ne trouve pas de
solution dans cette saga. Elle sert uniquement à
évoquer les secrets de Plagues dK sans vraiment les
aborder. Ainsi, selon la place que vous voulez leur
donner, Nastan sert les desseins du Dévoreur, du
Dormeur, d’Istcar ou… ses propres intérêts (cf
l’encadré Vous ne rêvez pas!).
Rifax (pyromage niv 6, professionnel en
feu, amateur en air, corps et divination) est
un homme chaleureux. Doté d’une longue
barbe rousse tombant sur un pourpoint
rouge gonflé par un embonpoint certain, ce
pyromage est l’une des personnes les plus
importantes de Melnes. On fait appel à ses
services pour les crémations, pour allumer
et entretenir magiquement de nombreux feux, pour
défendre la cité contre des morts-vivants, les
incendies ou même pour obtenir de l’eau pure. Rifax
est le premier mage à avoir édicté la loi voulant qu’un
membre actif de la tour des mages ne puisse pas se
présenter comme membre d’un conclave. Cette règle
n’a jamais été ratifiée mais est, pour l’instant,
appliquée tacitement. En plus de ses tâches de
pyromage, Rifax participe grandement à la gestion de
la tour, au partage de ses connaissances (il a cinq
apprentis) et à l’accueil des nouveaux mages.
Rifax est exactement ce qu’il parait être : un homme
jovial mais inquiet du bien-être de ses concitoyens.
Toutefois, ce sympathique personnage souffre de
quelques problèmes de santé. Malgré ses nombreuses
visites au mestre, l’état de Rifax empire. Ce dernier
est sujet à de violentes migraines et parfois à des
vertiges. Extérieurement, seule la perte de poids
pourrait être visible mais il la dissimule sous sa barbe
23
touffue et son large pourpoint. Un autre phénomène
inquiète le pyromage : la médiocrité de ses étudiants.
Rifax ne sait pas s’il est un mauvais pédagogue ou si,
simplement, les aptitudes magiques des nouvelles
générations s’amenuisent. Il désespère donc de
trouver un apprenti qui serait capable de prendre sa
succession.
Ses cinq apprentis ont pris
chacun un nom en rapport avec
le feu. Ce nom évolue en
fonction de l’intensité des
flammes : Etincelle (pyromage
niv 1) et Braise (niv 1),
Flammèche (niv 2), Brasier
(niv 2) et Incendie (niv 4). Seul
Incendie maîtrise le domaine du feu comme
professionnel. Il le dissimule toutefois à son maître
espérant fuir ses responsabilités.
Sans Nom (faiseur de Miracles niv 5) est
un enfant taciturne qui ne parle
pratiquement jamais. Âgé de huit ans, des
traits fins d’adultes se dessinent sous ses
joues encore rondes. Sans Nom serait
passé inaperçu si Jaride et Annek
n’avaient pas découvert ses
extraordinaires dons de Salut. Déjà
évoqué dans Rendez-vous avec le Mort (Les petits
enfants Sages et Rien ne sert de mourir mieux vaut
trahir à point), Sans Nom restera secondaire tout au
long de cette saga. Il constitue surtout une accroche à
une potentielle troisième saga mettant en jeux les
Sages.
Stoklo (druide niv 5, magie végétale)
endosse plusieurs rôles importants dans
Melnes. Il est herboriste, menuisier mais
également artiste et gourou de la secte de
la nature mère. Cet homme n’a pas
réellement de secret caché si ce n’est la
signification des dessins qu’il grave sur
chaque porte de chaque demeure. Ces
derniers constituent un rituel reliant toutes les
habitations entre elles. Cet homme grand et maigre
dissimule sa calvitie sous une coiffure clairsemée de
cheveux bonds presque blancs.
Valère est un maitre d’arme talentueux
(niv 8). Aux yeux de tous, il vit par l’épée
depuis son plus jeune âge et ne sait faire
que cela. Ceux qui cherchent un peu sous
sa carapace et ses yeux froids découvrent
qu’il se fait vieux mais rêve de fonder une
famille. Son souhait le plus cher est de
faire autre chose de ses mains que de tuer.
La vérité est que Valère a toujours servi d’assassin
aux puissants. Dans son ancien havre, il tuait toute
personne s’opposant à son seigneur. À Melnes,
l’Arbitre demande à Valère de traquer toute personne
faible ou malade et les décapite avant qu’elles ne
deviennent des infectieux, avant même qu’elles ne
meurent. L’assassin est poursuivi dans ses
cauchemars par tous ces « innocents » tués.
Suivant votre saga, Valère peut être simplement
résigné et continuer sa tache, être poursuivi par les
proches d’une de ses anciennes victimes ou même
avoir commis quelques ratés.

Ragots et légendes
Depuis quelques temps, des histoires de plus en plus étranges circulent dans le havre. Vous pouvez les utiliser à votre
gré pour égayer vos parties ou orienter vos joueurs vers une fausse piste. Toutes ne sont pas de la même importance,
la plupart ont un fond de vérité et permettront d’introduire divers éléments de la saga.
1-2 Étincelle aurait une liaison secrète avec Miska (ou n’importe qui d’autre).
3-4 Des morts bougeraient dans la ville basse.
5-6 Plusieurs personnes affirment avoir vu une caravane aux allures fantomatiques roulant sans but précis. Elle serait
conduite par des âmes sans repos.
7-8 Des sauvages logeraient dans les marais du nord. Ils seraient albinos et cannibales.
9-10 Les héros du passé ne seraient pas que des légendes.
11-12 Kof serait un collaborateur
13-14 Ervast, ancien dieu de la guerre, serait enterré à Hausiège, havre militaire situé dans le nord (voir Rendez-vous
avec la mort).
15-16 Il n’existerait pas un Barde mais plusieurs bardes qui parcourraient Ordann. Le but de ces derniers reste secret
(redonner espoir, fonder une nouvelle religion, limiter le pouvoir des Sages…).
17-18 Les pêcheurs rouges auraient également commencé l’édification d’une cité sous-marine reliée au Donjon
19-20 Les pécheurs rouges cacheraient des études sur les morts-vivants dans le donjon. Peut-être en vue de
construire une nouvelle relique.

24
 Petit récapitulatif des seconds rôles et des organisations
-- Alchimistes grégeois Niv 2
Annek Faiseuse de Miracles Niv 6
Barbier Barbier Niv 2
-- Bateliers (gardes de la ville haute) Niv 3
Braise Pyromage Niv 1
Brasier Pyromage Niv 2
Bâtisseuse Gnome --
Callius Milicien des cendres Niv 6
Caspofin Adepte de l’eau Niv 5
Chask Alchimiste grégeois Niv 6
Domitrien Chef des patrouilleurs Niv 4
Dornaus Livreur d’eau Niv 2
Etincelle Pyromage Niv 1
Flammèche Pyromage Niv 2
Incendie Pyromage Niv 4
Jacob Aubergiste Niv 1
Jaride « ex-Sage », chef des Sages Niv 8
Jezabelle Arbitre Niv 7
Kiro Maître chien Niv 4
Kendall Soldat Niv 7
Kof Marchand Niv 3
Levanier Forgeron Niv 3
-- Main rouge (secte de la ville basse) Niv 4
Midolane Illusion et maître illusionniste Niv 7
-- Milice des cendres Niv 4
Miska Mestre Niv 3
Nastan Chef de la ballade onirique Niv 3
-- Nihilistes Niv 3
-- Pêcheurs rouges (ville basse) Niv 3
-- Pyrotechnicien (porteur de flamme) Niv 3
-- Pyrotechnicien (bretteur) Niv 5
-- Pyrotechnicien (guide) Niv 4
Rifax Pyromage Niv 6
Sans Nom Faiseur de miracles Niv 5
Stoklo Druide Niv 5
Valère Maître d’arme Niv 8

25
 Partie scénarios
« La vie est une comédie, laquelle il n'importe combien elle soit longue, mais qu'elle soit bien jouée. »
François des Rues, Les Marguerites françaises

lors que Rendez vous avec la Mort était une saga linéaire où tous les épisodes se suivent dans le
temps, Les jeux de la Mort et du hasard est une saga géographique et événementielle dans le sens
où les actions et les déplacements des héros permettront de faire intervenir de nouveaux scénarios.
Ainsi, au travers d’aventures indépendantes, ils vont découvrir une lutte datant de la première pandémie entre deux
individus ayant la puissance de princes nécrofères.

digression philosophique sur les
motivations
Cette saga n’a donc pas, à proprement parler,
de trames mais est plutôt constituée de multiples
synopsis reliés entre eux par un fil directeur : la
découverte et la prise de position des héros dans
Melnes. Le principe est d’éclater ces diverses
histoires afin d’en briser la linéarité. Tous ces petits
scénarios ne doivent pas forcément être joués dans
cette campagne mais peuvent ressortir ultérieurement
dans un autre havre. Ils doivent intervenir en fonction
des actions des joueurs. La plus grosse difficulté est,
en effet, de les impliquer dans les différentes
aventures. Un second rôle pourrait leur conseiller de
gagner leur place au sein du Conclave pour avoir un
réel poids sur le monde et ainsi cesser leur continuelle
fuite en avant. En fonction de leurs actions, ils
gagneront ou perdront le prestige qui leur permettra
de devenir membres du Conclave ou, peut être même,
Arbitre.
D’autres motivations existent, comme
rechercher cette fameuse relique repoussant les morts
(objet qui n’existe pas), ou enquêter sur le Barde et/ou
sur la couleur rouge. Malgré ses nombreux défauts,
Melnes est portée par l’espoir de ses habitants. Ce
dernier doit être communicatif et les héros devraient
espérer pouvoir faire grandir et prospérer le havre.
De manière plus générale, Plagues dK est un
univers post apocalyptique et, à ce titre, pousse plutôt
les héros vers la survie que vers l’entraide. Cela pose
parfois des problèmes pour amorcer les scénarios. En
effet, pour faire agir les joueurs, il faut soit les
impliquer directement dans l’action soit les
« appâter » avec quelques gemmes et vivres. Pourtant,
les héros sont différents des autres survivants
d’Ordann (sans même évoquer le chapitre 1 des
Couronnes de l’esprit). Ils ont décidé de ne pas se
sédentariser ni de se résigner mais plutôt d’agir.
Ainsi, ils peuvent avoir des comportements altruistes
dictés par une envie de rendre le monde meilleur, de
rechercher un salut illusoire (si ce n’est le Salut).
Peut-être croient-ils simplement qu’on leur rendra la
pareille… un jour. Obtenir une renommée et ainsi
plus de pouvoir politique sont également des
motivations qui peuvent animer les héros. S’ils
appartiennent à des races non humaines, alors ils sont
condamnés à plus court terme que leurs homologues.
Ils peuvent donc rechercher la mort dans quelques
derniers actes de bravoure d’envergure. Sans tomber
dans l’héroïsme toujours désintéressé, les joueurs
doivent développer des motivations annexes au cours
de la saga. De plus, qu’ils aient décidé d’aider leur
prochain ne rend pas le monde plus juste ni plus beau
mais simplement plus tragique en considérant que les
principales difficultés rencontrées ne sont pas
forcément mortes.
Quelques mots sur l’ambiance
Durant toute cette saga, l’ambiance autour de
la table est primordiale pour impliquer les joueurs
dans Melnes. Au départ, ils découvriront un havre
rempli d’espoir et de rêves. Ils seront impliqués dans
des petits problèmes locaux et autres querelles
mesquines. Mais la cité en sortira à chaque fois
grandie comme leur rôle au sein de la population.
Ceci n’est destiné qu’à endormir la vigilance des
joueurs car, peu à peu, la situation s’inversera.
L’avenir s’assombrira jusqu’à devenir critique. Pour
plonger les héros au cœur de ces bouleversements,
c’est une ambiance de fin du monde qui reviendra en
force, un conflit apocalyptique les dépassant. La

26
dualité entre la ville naissante et la catastrophe finale
doit ainsi être particulièrement marquée.
Cette dualité se retrouve dans le parallélisme
entre les héros des histoires du Barde et les
personnages des joueurs. Elle débute dès le premier
scénario (Au service secret de sa majesté des
mouches) et s’achève au dernier (La Mort a ses
raisons que la raison ignore). Il est conseillé de
conserver cette double narration afin de briser encore
la linéarité mais aussi afin d’insister sur les
différences entre le passé glorieux d’Ordann et son
présent désespéré.
En plus de cette dualité récurrente (que l’on
retrouve également dans La mort sans rien attendre
en retour : Lève toi et marche), plusieurs éléments
d’ambiance reviennent régulièrement pour tisser un
lien entre les différents scénarios. Il vous revient de
les doser afin de ne pas être trop répétitif.
Les goûts et les couleurs : Le rouge en est le
parfait exemple. Qu’il soit sous forme de peinture, de
pigment, il doit devenir la seule couleur encore vive
dans ce monde monochrome où tout n’est plus que
blanc et gris. Dans cette saga, il symbolise les
comportements « déviants ». Cette couleur doit restée
discrète dans vos descriptions. À la rigueur, les
joueurs peuvent se demander d’où elle vient mais ne
trouveront pas la réponse avant La Mort a ses raisons
que la raison ignore.
Le mystère : Plusieurs éléments doivent rester
mystérieux. Le Barde et la relique capable de
repousser les morts-vivants en sont le parfait
exemple. Le mieux serait de faire croire que le Barde
est Agilwardus et/ou que c’est l’envoyé d’un dieu ou
d’une ancienne prophétie. De même, la relique
pourrait permettre, si l’on parvenait à comprendre son
fonctionnement, de stopper les pandémies. Placez les
personnages dans l’optique galvaudée où le monde a
besoin d’eux et qu’ils sont les seuls à pouvoir le
sauver.
L’espoir : Encore une fois, les points clés de
l’ambiance sont basés sur l’existence du Barde et de
la Relique. Cet « envoyé divin » et cette relique
capable de mettre à mal les morts-vivants doivent
placer les personnages dans une position où ils
supposeront avoir à réaliser une mission empêchant
l’apocalypse. Or, cette dernière a déjà eu lieu et il est
trop tard. Quand ils découvriront que le premier est
un démon et que la seconde n’existe pas, cela devrait
leur retirer tout espoir.
27
Une nouvelle façon de jouer
Sous ce titre pompeux, se cachent quelques
conseils/suggestions de mise en place pour ces deux
campagnes Plagues dK. Cette dernière est écrite (et
présentée) de manière traditionnelle, c'est-à-dire
destinée à un unique conteur avec un groupe unique et
fixe de joueurs possédant un unique personnage
chacun. Si tel est le cas à votre table alors profitez
simplement de la lecture et du jeu.
Le premier accroc à ce monde ludique idyllique est
la mort des personnages. En effet, plus une campagne
est longue et plus les investigateurs (ho, un lapsus)
risquent de mourir. Dans ce cas présent, il est
conseillé de faire jongler les joueurs avec deux voire
trois personnages (mais pas plus). A l’instar d’une
série télévisée ou d’un roman, vous transformerez
Melnes en véritable personnage principal et suivrez
son évolution par le petit bout de la lorgnette. Seuls
les joueurs (et non leur personnages) auront alors une
vision d’ensemble de ce qui s’y déroule.
Cette option permet également d’avancer dans
votre saga avec des groupes de joueurs différents à
chaque partie. En effet, sur une vingtaine de
scénarios, rien n’indique que Pierre, Paul, Jacques et
Jean soient toujours présents. Il n’est pas question
d’avoir deux tables différentes mais de conserver un à
deux joueurs communs d’une partie à l’autre. Suivant
les échanges à la table le groupe entier pourra alors
découvrir les liens entre toutes ces histoires.
Enfin, tout le monde n’a pas le temps de préparer
chaque semaine son (ou ses) scénario(s). Ainsi, vous
pouvez également faire un roulement entre les
conteurs (deux étant le nombre idéal). Avec un peu de
bonne volonté et de travail, vous pouvez vous séparer
le travail. D’abord en jouant avec deux conteurs,
Rendez-vous avec la Mort (noté RDV) et de Les jeux
de la Mort et du hasard.
Elle a fait un bébé toute seule, Un verre, ça va. Deux,
bonjour les dégâts !, C’est dans les vieux pots…,
Mourir de faim et Jusqu’à ce que la mort nous sépare
ne dévoilent rien (ou presque) sur les secrets de
Melnes ni sur ceux de Plagues dK.
Un silence de mort, Pour toujours et à jamais, La loi
du plus fort, Secret de la tombe et La grimace des
goules évoquent les secrets de la campagne et de
Plagues dK. C’est dans cette catégorie que se situent
les scénarios de Rendez-vous avec la Mort.
Au service secret de sa majesté des mouches et La
Mort a ses raisons que la raison ignore doivent être
contés par la même personne, une personne ayant lue
l’intégralité de Plagues dK.
 Petit survol rapide de la campagne

algré un manque évident de bonne volonté visant à vous conseiller de vous réapproprier les écrits
suivants et de les adapter à votre saga, le texte est émaillé de nombreux petits éléments à placer au
cours de votre narration. Si vous ne comptez pas jouer la campagne telle quelle (c’est un tort), la
majeure partie de ces scénarios reste transposable à n’importe quelle saga.

Au service secret de sa majesté des mouches : En
route vers Melnes, les héros doivent faire une halte
dans un ancien temple. Plutôt que de se reposer, ils
préfèrent écouter l’histoire des héros qui ont sauvé
(une première fois) Melnes de la destruction. Les
personnages entendent à nouveau parler du Barde, de
la relique détruisant les morts-vivants et découvrent
les personnages emblématiques de Melnes.
Au cours de ce scénario, les joueurs incarneront des
personnages prétirés afin de donner plus de réalisme
(et de dynamisme) à l’histoire racontée.
Mourir de faim : Plusieurs malades tombent suite
à une intoxication alimentaire. Certains se
transforment même en infectieux. Est-ce la
malnutrition ou sont-ils victimes d’empoisonnement ?
Dans ce dernier cas, qui en est l’auteur et pourquoi ?
La grimace des goules (inclus dans le fichier
éponyme) : Ce petit scénario est basé sur un havre
elfique dépérissant situé dans la forêt interdite. Il
confronte les personnages avec des créatures
anciennes et puissantes. Au menu, une grande forêt
d’arbres vitrifiés des elfes à la peau tendue sur les os
les faisant ressembler à des momies…

A la vie à la Mort Jusqu’à ce que la mort nous sépare : Un fantôme

Elle a fait un bébé toute seule : Les héros arrivent
enfin à Melnes. Loin de ressembler à la glorieuse cité
promise, ce havre surpeuplé est particulièrement
décevant. Les personnages font la rencontre de Linota
Sanâme, une jeune femme enceinte. Elle accepte de
les héberger en échange de leur aide. Deux questions
restent en suspend : que dissimule t’elle et comment
va se passer son accouchement? Aux personnages,
par leurs actions, d’y répondre.
Un silence de mort décrit une sororité ayant
développé quelques affinités avec la mort en échange
du vœu de silence. Ces femmes sont victimes
d’étranges brimades. Après la mort de l’une d’elles,
on demande aux héros d’enquêter. La coupable n’est
autre qu’une novice, une faiseuse de miracles ne
contrôlant pas son don…
C’est dans les vieux pots… recentre le jeu sur la
survie et les nécessités simples d’un monde en
pénurie. Le vieux potier est mort. Il faut désormais en
trouver un nouveau ou ramener ce savoir faire si
Melnes veut conserver l’efficacité de ses feux
gregeois !
Un verre, ça va. Deux, bonjour les dégâts ! :
Alors que les personnages sont partis chercher du sel,
ils se rendent compte qu’ils ont été arnaqués et que ce
qu’ils avaient pris pour de la poussière de gemme
n’était autre que du verre pilé (mélangé à de la
poussière de gemme).
revient hanter une famille de la ville basse. Tout
semble accuser l’enfant qui agit de manière étrange
mais ceci n’est dû qu’à sa capacité de voir son père
défunt. Tout se précipite quand ce dernier décide de
se venger de sa femme.
Pour toujours et à jamais : Un tueur en série sévit
dans le havre. Les divers meurtres commis rappellent
ceux d’un vampire. En réalité, ce sont deux apprentis
nécromants qui sévissent.
La loi du plus fort oppose l’Arbitre aux
patrouilleurs. Ce scénario permet essentiellement à
d’autres groupes moins importants de revenir sur le
devant de la scène mais également aux héros d’en
découvrir un peu plus sur les divers tenants et
aboutissants melnois. À la fin, les pêcheurs rouges
sont considérablement affaiblis. Cette lutte est le
premier pas vers la fin de Melnes. C’est aussi
l’occasion pour les personnages de devenir les
principaux acteurs du havre.
Secret de la tombe (inclus dans le fichier
éponyme) raconte l’histoire du havre nain de
Falguière au travers des trois pandémies. Cette ville
devenue nécropole renferme de nombreux secrets et
trésors. Le problème est qu’il y a tout autant de
dangers.

28
 Au cours de La Mort a ses raisons…, les
personnages ont enfin l’occasion de visiter le Donjon
et d’y découvrir Bâtisseuse et la véritable nature du
Barde. Tous les secrets renfermés dans Melnes se
dévoileront alors.
Mauvais Augure : A mesure que l’échéance
approche, les enfants font d’horribles cauchemars.
Peu à peu, ces derniers deviennent réalité.
29
… que la raison ignore clôt cette campagne
Plagues. Acculés par un prince nécrofère, les
personnages n’auront d’autres choix que de lutter
pour survivre. Pris entre le marteau et l’enclume, leur
seule chance viendra dans la lenteur de la Liche à
réunir son armée et de la faiblesse d’un ancien
démon. Le remède ne sera-t-il toutefois pas pire que
le mal ?
 Au service secret de sa majesté des mouches
e scénario débute la campagne Les jeux de la Mort et du hasard et s’inscrit directement dans la continuité
de Rendez-vous avec la Mort. Se passant essentiellement dans le passé d’Ordann, il permet de dévoiler à
vos joueurs certains secrets ou informations relatives aux mystères de Plagues dK. Sa mise en place
demande donc un peu de travail et l’assistance de joueurs quelques peu expérimentés.

Un remerciement spécial à Ian Fleming, qui en inventant son populaire héros, a permis de compléter tous les titres
de ce scénario. Pour ceux intéressés, voici un très bon lien, très complet sur un sujet qui n’avait, au départ, rien à
voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Bond.

Gagner, perdre ou mourir
Tout commence dans un abri fortifié. Le
groupe, pour des raisons qui lui sont propres (tempête
de cendres, fatigue, besoin d’un toit…), a décidé d’y
trouver refuge. La retraite est un ancien temple dédié
à Faìlend, déesse du hasard. Construit à une période
antérieure aux pandémies, il est l’œuvre d’un prêtre
fou qui avait décidé de le bâtir à la croisée des
chemins, là où Faìlend aurait décidé de guider les pas
des voyageurs. Contre toute attente, ou plutôt par un
« heureux hasard », le temple devint vite prospère,
bénéficiant de nombreux dons. Le prêtre fit grandir sa
petite annexe incrustant aux murs de nombreuses
pièces d’or, symboles de sa déesse. Après trois
pandémies, le temple n’a survécu que par la volonté
des nombreux voyageurs qui y ont vécu le temps
d’une nuit et parfois d’une vie, condamnant les
fenêtres, renforçant les issues, creusant des pièges,
abattant quelques cloisons ou, au contraire,
empêchant des murs de céder. Du lieu de culte, ne
restent que quelques pièces d’or ternies qui n’ont pu
être désolidarisées du mur ainsi qu’une grande table
éventrée ayant servi jadis de table de jeu.
Par un hasard non-conventionnel (mais de
bon aloi), les héros ont donc trouvé cette halte. Si les
joueurs ont joué au préalable La mort sans rien
attendre en retour (et plus précisément La nuit des
masques), peut-être sont-ils accompagnés de havrais
de Lemsen ou sont-ils poursuivis par les horreurs
chtoniennes. Peut-être même, sont-ils à la recherche
de ce fameux Barde. Non seulement ils y découvrent
un lieu propice au repos mais ils y rencontrent
également une dizaine de voyageurs qui y ont fait un
feu. Ces voyageurs sont organisés en gérontocratie,
autour du plus ancien qui est un vieil original aveugle
(voir l’encadré Et si vous voulez diriger vos joueurs).
Sa décision est d’accueillir les autres voyageurs et,
par la même, de ne jamais douter de leurs intentions.
D’après lui, tendre la main à son prochain est l’ultime
preuve d’humanité (et autre, s’il y a parmi les héros
des non-humains) et d’humilité. Que ce soit par
orgueil ou par crainte de devenir plus dur encore que
le mal qui ronge Ordann, cela n’a plus guère
d’importance à ses yeux aveugles. Les héros vont
donc bénéficier de quelques éponges gorgées d’une
eau propre pour se laver, de quelques vieux onguents,
d’un repas frugal et de la chaleur d’un feu. Il ne leur
sera demandé en échange que de cesser de vivre
constamment dans la méfiance et la crainte, mais
également de faire passer ce message (une promesse
lui suffira). Libre à eux de partager leurs biens mais
gageons que la suspicion dès le début de la partie
devrait l’emporter.
Toutes les scènes sont désormais des scènes
de vie courante comme celles qui mèneront les héros
à finir autour du feu. L’eau est bouillie avant d’être
bue ou avant de rincer les éponges. Les vêtements
sont lavés afin que la cendre ne soit jamais en contact
de la peau. Les bêtes sont rentrées dans la partie
commune et bouchonnées afin qu’elles ne soient pas
infectées (Plagues dK p 36). La cendre est ensuite
évacuée à grands coups de balais et d’eaux souillées.
Ces voyageurs sont ouverts à toute conversation et
n’ont, semble-t-il, absolument rien à cacher. Ils
vivaient avant dans ce qu’ils pensaient être un havre
sécurisé. Ce dernier a fini par devenir un piège, les
protections ont gêné leur fuite, les sécurités
successives les ont ralentis. Au final, de deux cents,
ils ne sont plus que douze. A alors commencé pour
eux un long exil qui les a conduits à en apprendre plus
sur cette région. Ils sont à la recherche d’une cité qui
les accueillerait, une cité humaine qui va naître en
voyant converger de nombreuses caravanes comme la
leur. Ils sont tous persuadés que cette région est
relativement peu sujette à la non-mort voire même
que les morts sont repoussés de cette dernière
(d’ailleurs, à bien y songer, les héros ont rencontré
peu de périls en chemin). Pour eux, si les personnages
sont sur leur route, c’est pour une unique raison : se

30
joindre à eux et forger l’écrin d’une nouvelle ville (et
non d’un havre) dont l’aura guidera tout Ordann vers
la voie de la rédemption. À moins que les joueurs ne
soient complètement hostiles, les douze survivants
tiendront ce discours halluciné toute la soirée (Notez
que c’est d’ailleurs en partie le discours des Sages).
L’origine de ces propos remonte à cinq ans,
la veille du jour fatidique provoquant la chute du
havre dont ils sont originaires. Cette nuit là, un barde
était passé. Les plus vieux se souviennent exactement
de ses paroles. L’homme avait raconté une histoire de
chevalier luttant contre un démon, une histoire où les
gentils avaient encore l’opportunité de gagner à la fin.
Ce barde n’a pas donné son nom et personne n’a
songé à le lui demander, ni même cherché à savoir si
son histoire, si merveilleuse à entendre, était
véridique. À l’époque, l’homme aurait confié aux
voyageurs qu’il existerait une sorte d’artefact, une
relique antique, permettant de repousser les morts-
vivants. Il aurait aussi prévenu les quelques
survivants qu’un affreux malheur se produirait le
lendemain et qu’il fallait se tenir prêt à partir. Ce sont
ces avertissements qui ont permis aux caravaniers de
survivre. Ce sont ces mêmes indices laissés par ce
mystérieux barde qui leur ont permis de comprendre
qu’une relique repoussant les morts-vivants se
trouvait dans les parages. En effet, si l’homme semble
suivre un chemin erratique, ses pas comme ses
descriptions laissent à penser qu’il se dirige vers cette
région. Pour eux, les histoires ont été abandonnées
par cet insolite conteur comme autant de petits
cailloux pour suivre son chemin.

C’est ainsi, autour d’un feu, que commence

le scénario proprement dit. L’histoire relate l’épopée
de héros antiques qui seront les témoins des tragédies
d’Ordann. Alors que le vieil homme commence sa
narration, distribuez les personnages prétirés pour
l’occasion (voir On ne vit que deux fois en fin de
scénario).

31
Pour diriger vos joueurs
Voici de quoi donner vie à cette petite
caravane et ainsi donner aux voyageurs un visage, un
nom… et des caractéristiques (entre parenthèses les
pages se référant aux pages de Plagues dK). À la fin
de ce scénario, ces derniers proposeront aux
personnages de les accompagner. Libre à eux
d’accepter ou de refuser (cela n’aura, de toute façon,
guère d’influence sur le déroulement de la saga).
Glen, le vieil aveugle autour
duquel gravite la
communauté, aurait le don de
découvrir n’importe quelle
trace d’infection sur n’importe
quelle créature (prendre les
caractéristiques de Maestro p
114). Se trouve également
Neile (prononcé Neille pour ne pas confondre avec
Neil), une jeune femme qui s’occupe constamment de
lui (Aube p 103).
Vient ensuite le couple formé
de Neil et Sonia (Lampion p
114 et Sonia p 115)
respectivement scribe et
guérisseuse. Sonia est enceinte,
voire sur le point d’accoucher et
Neil se prive afin de donner
plus à manger à sa femme.
Cette dernière voit sa mobilité se réduire de jour en
jour et l’homme, fourbu par la fatigue autant que par
la malnutrition, parvient difficilement à palier ses
faiblesses et à suivre la caravane. Les deux comptent
appeler leur bébé Nesoan, que ce soit un garçon ou
une fille. Questionnés sur ce sujet (si les personnages
ne comptent pas parmi eux un sage extrémiste), ils
évoqueront que « an » est symbole de l’androgyne
comme Dallàn et Egoan, mais également de la
sagesse comme Antaan et Göran (symboles respectifs
de la vie et de la lumière). L’autre partie est un
mélange entre leurs deux prénoms.
Matte est une jeune femme assez réservée,
elle s’est vue mariée à douze ans.
Maintenant, à dix sept ans, elle s’estime
devenue folle, car elle n’éprouve toujours
aucun regret quant à la destruction et aux
supplices des villageois qui l’ont poussée
si jeune dans les bras d’un homme qu’elle
a appris à détester. Si ce dernier est mort il
y a cinq ans lors de ce fameux soir, son souvenir reste
vivace. Elle souffre du remords de ne pas en avoir et
s’est enfermée dans un mutisme que les autres
membres respectent. Ayant vécu seule depuis (et
même avant) les événements tragiques, personne ne
lui a jamais tendu la main. Nul ne sait, pas même elle,
32
ce qui se passerait si une personne faisait preuve d’un
peu de diligence à son égard (Yggor p 94).
La caravane compte également Kan le
guerrier du groupe. L’homme balafré est
le plus suspicieux mais s’en excusera tout
le temps. Gardant ses armes au poing ou
au moins à portée de main, il se fait un
devoir de mener à bon port toute la petite
troupe. Interroger les autres membres à
son sujet pourrait conduire les héros à
apprendre que Kan se reproche encore les événements
de la nuit fatidique. Il était de faction ce soir là mais
n’a pas réussi à sauver le havre. Depuis, il maudit le
destin qui l’a laissé vivant et ne l’a pas emporté
comme toutes les victimes de son inattention et de
son incompétence. S’il est encore vivant, la raison en
est toute autre. Il est, en fait, le collaborateur qui a
ouvert les portes cette fameuse nuit. Kan croyait avoir
perdu la raison en voyant déferler les morts, mais l’a
vraiment perdue quand le prince vampire s’est ri de
lui et a refusé de le transformer. Fait étrange qu’il n’a
évoqué avec personne, tous les infectieux de son
village ont disparu le lendemain matin, emportés
comme par magie (Kan Ugruk p 95)
Le petit groupe
accueille Sybille,
Abel et Arthur
(prendre
respectivement
Cécile p 100,
Sanson p 100 et
Megia p 106). Les
trois servent de guides et de
traqueurs à la petite communauté. Abel et Arthur
éprouvent quelques sentiments pour la jeune femme
qui refuse de montrer qu’elle l’a remarqué, préférant
s’éviter de faire un choix douloureux entre les deux.
Reste enfin, Mandine (Aube p
103), une femme qui s’occupe
des deux orphelins surnommés
Chérie et Blabla. Les deux
enfants ont environ 8 ans. Si la
petite a perdu l’usage de la
parole à la mort de ses parents,
le garçon compense les silences
de son amie en parlant pour deux. À l’époque, Chérie
était reliée télépathiquement à son père qui est, par la
suite, devenu une goule. Elle fait souvent le même
rêve, celui où elle voit Kan la pousser dans le vide
puis qui détourne les yeux alors que des mains
griffues l’attrapent. Elle se réveille sur un cri muet en
sentant sa chair mordue à divers endroits.
Tuer n’est pas jouer
(où les joueurs incarnent les héros antiques)
L’hiver 407 touche à sa fin, la région, le
royaume, tout le plan est secoué par des événements
des plus étranges. Les dieux ont abandonné Ordann.
Les armures bénies ont rouillé, le son dissonant des
cloches et l’odeur méphitique des encens sacrés
poussent les croyants à se détourner de la religion.
Partout, on parle de l’Apocalypse, des morts qui se
lèvent de leur tombe pour ronger le corps des vivants.
Ici et là, un nom apparaît pour ce phénomène, on
l’appelle pandémie, épidémie qui s'étend à la totalité
de la population. Les demeures se ferment mais, pire
que cela, les différents peuples se détournent les uns
des autres.
Melnes ne fait pas exception à la règle. Le
royaume nain de Falguière a désormais diminué ses
échanges au maximum. Les elfes refusent d’aider les
humains plaidant un mal qui les ronge. Le seigneur de
Melnes se retrouve donc seul à renforcer comme il
peut ses défenses autour de sa grande ville. Les
habitants, guidés et conseillés par des ingénieurs
gnomes (payés rubis sur l’ongle), sont en train de
construire le plus formidable mur d’enceinte de tout
Ordann. L’ombre protectrice de ce dernier s’abat sur
presque toute la ville. Cette dernière accueille un
nombre important de réfugiés humains afin de
participer à la construction de ses défenses. Parmi
eux, se trouvent les héros, héros d’un temps passé.
Tous cherchent quelque(s) chose(s) à Melnes, mais
comme d’habitude personne ne va trouver ce qu’il
cherche… Pour certains, leurs espoirs seront plus que
comblés, mais les autres risquent d’être déçus.
Tout commence donc aux portes de la ville,
avant même de passer l’un des deux ponts, les héros
attendent sous un pâle soleil de début de printemps.
Plusieurs centaines, peut-être même un demi-millier
d’hommes s’affairent à monter un gigantesque mur
qui devrait atteindre près de trente mètres de haut
pour trois de large (plus imposant encore que celui du
havre de Muraille du scénario Rise). Dans le froid, à
l’entrée de la ville, les hommes font la queue pour
savoir s’ils pourront trouver une terre d’asile, un
travail ou devront simplement repartir. Les héros sont
arrêtés par un garde qui les jauge d’un regard sombre.
Ce mercenaire endurci cherche des aventuriers
aguerris pour le compte du seigneur de Melnes, des
êtres sans attache dans la ville, pouvant mourir dans
une mission risquée sans que cela n’inquiète
d’avantage la population ni ne produise le moindre
remous. Il leur propose/ordonne donc de le suivre
pour un travail spécial et particulièrement bien payé.
Avec les héros se trouvent une douzaine d’autres
guerriers qui sont menés vers un homme de haute
33
stature, richement habillé qui n’est autre
qu’Andréalius, seigneur de Melnes. C’est sous sa
véritable identité qu’il s’adresse à cette assemblée
d’aventuriers. Réservé au début, son discours
s’enflamme à mesure qu’il parle. Il sait de source sûre
que les bruits concernant les morts-vivants ne sont
pas seulement des bruits, il sait que la Capitale
flottante est tombée sous les coups de ces monstres et,
plus que tout, il veut que sa cité y survive. En effet,
l’homme ne semble mu que par un unique but : voir
Melnes survivre et prospérer, survivre à la mort
comme à lui-même, comme un legs aux générations
futures, comme un présent à Ordann. Les aventuriers
sont des biens dont on ne peut se passer en temps de
guerre. Moins précieux que des hommes fidèles, ils
sont généralement inconnus de la population et
peuvent ainsi être envoyés dans des missions à la
réalisation incertaine. Ainsi, Andréalius est prêt à
envoyer ceux qui l’accepteront dans des missions plus
que lucratives : 1 000 à 20 000 DO (à diviser entre
chaque survivant). Il déplorerait des coups bas entre
recrues valables mais n’y peut rien.
Dans un premier temps, son but est de
confirmer une invasion possible de peaux vertes. Un
éclaireur lui a, en effet, fait part de l’avancée des
Hordes. Que cette attaque soit confirmée ou non, un
premier versement de 1 000 DO aura lieu. Par la
suite, si les Hordes se dirigent bien vers Melnes (ce
qui est quasiment certain), alors il faudra les ralentir,
ce qui rapportera entre 2 000 et 4 000 DO (suivant la
réussite de la mission) mais également tenter de
convaincre les elfes et surtout les nains de se rallier à
l’armée de mercenaires de la cité (4 000 DO par
peuple convaincu). Enfin, il faudra prélever dans la
ville tous les « indésirables », les entraîner et les
former afin d’arrêter les Hordes (8 000 DO) sans
inquiéter la population (3 000 DO)… Ce qui, au final,
mènera la somme à 20 000 DO si les aventuriers sont
parfaitement efficaces. Évidemment, Andréalius
pourvoira au paiement des « indésirables » dans la
limite de ses moyens. 1 DO par semaine
d’entraînement avec un repas frugal par jour (pour le
reste, ils devront se débrouiller) et 10 DO pour
chaque soldat survivant en cas de victoire. Faire
ressembler les troupes à une armée d’élite et ramener
ces hommes porteurs d’une victoire amènera une
prime substantielle. Enfin et c’est le plus important,
les combats doivent se dérouler loin de Melnes, car la
cité ne survivrait pas à une armée de morts, pas avant
que le mur ne soit achevé.
Aux héros de prendre leur décision. Notons
que toute la vie et l’enseignement du Mage de guerre
n’ont conduit qu’à ce moment. Eleine Pendrow, Éric
la main seule, Issaire, Jean Domitien et Ysme
Dräekäer ne cherchaient qu’une telle opportunité.
Enfin, Ronan Franberg, en quête de rédemption,
devrait accepter également. Tout les pousse donc à
accepter une telle mission et cela ne devrait pas vous
poser de problème. Ces derniers viendront quand les
joueurs inventeront des plans plus étranges les uns
que les autres. Mais avant cela, arrêtons-nous pour
visiter quelques peu Melnes.
Note : Au cas où un joueur demande des précisions,
Andréalius est entouré d’une puissante aura de
magie, suffisamment puissante pour le protéger lui,
ses conseillers et ses gardes du corps.
Bon baiser de Melnes
Melnes est une cité plus puissante
financièrement que militairement. Son seigneur a, en
effet, pris le parti de développer le commerce avec les
différents peuples d’Ordann. Faisant fi de tout
racisme, il a pendant de longues années, respecté les
elfes en préservant la grande forêt de toute ingérence
humaine. Par le passé, il a proposé son aide aux nains
pour stopper une invasion des Hordes. Profitant de sa
grande notoriété avec les non-humains, il a accueilli
de nombreux gnomes qu’il a intégrés à la population
humaine. Une milice patrouille constamment dans la
ville. Elle est composée en grande majorité
d’humains, mais aussi de demi-elfes, semi-hommes et
même d’un demi-orque. Sous son règne bienveillant,
les crimes racistes sont sévèrement punis et les
peuples marchant main dans la main ont permis à sa
cité de connaître une croissance exponentielle. La
ville exporte dans tout l’empire des œuvres artisanales
d’une grande qualité. Certaines sont devenues aussi
connues que des artefacts de légende, des reliques qui
mélangeraient savoir-faire nain, innovation gnome,
matériel elfique et main d’œuvre humaine. Parfois
enchantées, toujours de qualité, les armes et armures
de Melnes se vendent le double du prix normal. Il en
va de même pour la broderie, la poterie et les
estampes.
Fort de cette prospérité, le seigneur
Andréalius a payé des nains, des gnomes et des mages
humains pour bâtir un immense barrage retenant l’eau
des rivières environnantes. Cette dernière est ainsi
protégée en amont (et au nord) par un immense lac
artificiel et en aval (au sud) par deux grands canaux
creusés qui prennent leur source dans l’eau du
barrage. En faisant ainsi, Andréalius a non seulement
transformé sa ville en presqu’île mais a permis aux
terres de devenir plus giboyeuses, et aux habitants de
bénéficier d’un très léger crachin qui tempère les
hivers comme les étés. Par jour de grand soleil, l’eau
tombant de manière constante crée de multiples arcs-
en-ciel qui ont donné à la ville ses surnoms de ville
aux cent arcs-en-ciel ou ville aux mille couleurs.
34
Le joueur de jeu de rôle chevronné que vous
êtes doit désormais forcément se douter qu’il y a
quelque chose de pourri dans Melnes et cette nécrose
n’est autre que le fruit qui lui a donné vie. En effet,
Andréalius est un démoniste, un prêtre d’Al-Quidbas
(le maître des neuf enfers). L’homme a vendu son
âme afin que sa ville devienne la plus grande et la
plus prospère de tout Ordann. Ceci aurait pu être le
cas si seulement les pandémies n’avaient pas fermé le
lien qui le relie à son maître et ainsi à toute sa source
de pouvoir. Depuis, Andréalius voit son rêve se
transformer en cauchemar. Le barrage doit
constamment être entretenu à grands coûts. La
criminalité est en hausse constante. Les échanges
commerciaux sont de plus en plus difficiles et donc de
moins en moins rentables. Les relations avec les
autres peuples s’étiolent et les engagements ne sont
plus respectés ni d’un bord ni d’un autre. Pour
l’instant, seuls les conseils d’Istcar, un puissant
démon coincé sur Ordann, poussent le seigneur à
continuer son œuvre.
Le démon, quant à lui, se met à douter de
plus en plus d’une intervention de son seigneur et
maître Al-Quidbas. Pour l’instant et puisqu’il ne peut
retourner dans les neuf enfers, il continue le travail
qui lui a été demandé : rendre la ville de plus en plus
prospère pour pouvoir la corrompre par la suite et
engranger par la même le plus grand sacrifice humain
jamais réalisé. L’architecture comme les matériaux
utilisés pour la construction de la ville permettent à
l’énergie de se concentrer dans le Donjon (nom donné
à la tour colossale et magnifique d’Andréalius). Le
plan était donc d’organiser un gigantesque carnage et
de recueillir, via la libération des âmes, suffisamment
de puissance. Cette dernière aurait convergé dans le
donjon où elle se serait concentrée et aurait créé un
gigantesque portail qu’une armée démoniaque aurait
franchi pour déferler sur Ordann. C’est d’ailleurs
probablement ce qui s’est produit dans les marais de
Doomstalk en des temps immémoriaux. Désormais,
Istcar y voit un moyen de revenir sur son plan
d’origine. Pour lui, employer ce subterfuge est de plus
en plus urgent, car les forces magiques qui
maintiennent sa consistance sur ce plan s’amenuisent
et nécessitent des sacrifices rituels de plus en plus
fréquents.
En quelques mots, Melnes est une immense
ville. En amont, la ville est protégée par un grand lac
non naturel qui s’écoule en plusieurs chutes d’une
trentaine de mètres de hauteur. Ce lac alimente des
terres qui sont devenues ainsi plus giboyeuses et
permettent même à quelques pêcheurs de vivre.
Trente mètres plus bas se trouve la ville qui n’a donc
plus que deux entrées (deux ponts). Le pourtour de
Melnes est dessiné par de larges fossés creusés par
l’eau des chutes dans des canaux excavés par les
nains et renforcés par du limon gnome. La ville
comprend de grandes manufactures (chose assez rare
pour être notée) et est protégée par une milice payée
par la guilde des marchands (milice comptant
également des non-humains). Il existe aussi un grand
marché et de nombreuses petites maisons mitoyennes
en bordure de la ville, proches de l’eau, là où la terre
meuble est constamment détrempée par l’eau. Ces
petites maisons, quand ce ne sont pas des
baraquements, servent à loger les plus pauvres des
manouvriers. Proches des chutes, se trouvent les
demeures des nobles, mais surtout le Donjon qui
ressemble à un grand palais surmonté d’une tour
majestueuse qui a donné son nom à la bâtisse. La
flèche qui arrive au niveau du lac (et qui mesure donc
plus de trente mètre) est visible à des lieues à la
ronde.
Tout autour de la cité est construit un
gigantesque mur d’enceinte avec, à ses pieds, les
campements de centaines d’hommes présents
uniquement pour bâtir cette protection. Fondée
essentiellement sur le commerce, la ville accueille de
nombreux aventuriers qui sont venus pour faire du
profit et transporter de précieux convois, elle punit
aussi très sévèrement les voleurs… D’ailleurs, les
joueurs, s’ils se débrouillent bien, apprendront que les
voleurs sont emmurés vivants afin d’insuffler leur
force vitale aux bâtiments. Cette coutume a été mise
en place par l’aïeul du seigneur Andréalius et
continue encore aujourd’hui, malgré les risques
générés par la pandémie (ce détail aura son
importance à la fin de la saga).
Comme toute ville, Melnes est « vivante »
mais ça, vous le saviez déjà. Ainsi, incorporez-y les
personnages prés-tirés que vous n’aurez pas distribués
à vos joueurs. À ces derniers se rajoutent quelques
suggestions dont vous pouvez à loisir disposer.
Chef (ingénieur niv 6) est une petite
gnome, petite même pour un gnome. Elle
est à l’origine du plan servant à créer le
mur et le voit, sous ses yeux émerveillés,
grandir et grandir encore. Son regard
couve l’immense bâtisse mais également
les échafaudages, les runes et autres liens
qu’elle avait prévus. Elle est fière et le
sera encore plus de détailler les divers points
techniques de la création du mur comme cet étrange
limon qu’elle a réalisé. Le mortier est fait à base de
plâtre et de chaux. De petits interstices sont faits pour
laisser les couches successives se solidifier puis, par
la suite, sont bouchés par le poids des pierres
supérieures faisant un mur parfait. À cela s’ajoute le
travail des mages spécialisés dans la Transformation,
l’Enchantement et la Terre. Ces derniers rendent la
paroi complètement lisse et encore plus imperméable,
35
bien que le travail des tailleurs de pierre (formés par
des nains) soit déjà remarquable.
Coraline (femme à « tout faire » niv 3).
Les rumeurs propagées au sujet des morts
se relevant de leurs tombes, d’Apocalypse,
terrifient beaucoup de personnes et
Coraline en fait partie. Cette jeune femme
fera ainsi tout son possible pour survivre.
Pour l’instant, son plan est simple : trouver
un guerrier qui pourra la protéger. En
attendant, elle aide les hommes à construire le mur en
leur apportant de l’eau et de la nourriture.
Le missionnaire (prêtre niv 5). Cet ancien
moine d’Antaan a conservé ses habits de
fonction et continue de prêcher tout en
aidant à construire le mur. Car, même si
l’habit ne fait pas le moine, le missionnaire
continue de croire que l’enseignement
d’Antaan vaut plus qu’Antaan elle-même.
Le missionnaire n’a pas vraiment de nom
et tout le monde le connaît sous cette dénomination.
Certains pensent qu’il n’est qu’un évadé cherchant
pénitence, d’autres qu’il est un haut prêtre, d’autres
encore que c’est un simple d’esprit.
Kan de Drill (marchand niv 4) et
Barkast, esclave demi-orque (guerrier
niv 4) : Marchand de faible envergure, Kan
de Drill a préféré devenir l’âme damnée
des riches marchands de la ville. Kan
s’occupe désormais de toutes les basses
besognes, aidé de Barkast, esclave demi-
orque acheté tout jeune et formé comme
garde du corps.
Quatre yeux (guerrier et lettré 2). Le
contremaître manque d’hommes, de
matières premières mais aussi de temps.
Appelé quatre yeux par les manouvriers à
causes de ses lunettes, l’homme peut
paraître acariâtre dans un premier temps
mais reste humain. Pour lui, construire un
mur d’enceinte autour de la cité est un
moyen de se protéger de ses peurs. Il pense à tort que
cela aura le même effet sur le reste de la population. Il
exhorte donc ses hommes à travailler plus mais fera
tout pour ne pas en perdre.
François de la Vandière (guerrier
autodidacte niv.2) est un homme quelque
peu naïf qui s’entraîne avec quelques
compagnons au maniement des armes. Il
veut être présent quand (si dans son
esprit) des morts frapperont aux portes de
la ville. Pourtant François n’a jamais vu la
mort et encore moins un mort-vivant. Le
principe est de le rendre sympathique pour le tuer de
manière horrible lorsque le havre sera en proie à une
attaque extérieure.
 Plusieurs autres personnes s’ajoutent à cette
galerie comme un noble assez superficiel, des paysans
qui convoient de la nourriture par chariots entiers afin
de prévenir tout état de siège, un jeune voyou qui veut
tenter de profiter de la situation de crise et qui finira
rossé par la foule, un manouvrier qui tombera d’une
partie haute du mur, un débrouillard qui trouve tous
les objets exotiques en un rien de temps, un ancien
fossoyeur qui s’est allié à un gnome magicien pour
comprendre cette pandémie, un des nombreux prêtres
de Saqris (dieu des arts) qui se retrouve désœuvré…
Enfin, les guildes complètent la description
de Melnes, les plus communes comme les plus
originales. Seule la guilde des marchands n’existe
pas. Elle n’a, en effet, pas survécu à sa trop grande et
rapide croissance. Cette dernière a alors éclaté en
compagnies marchandes regroupées par corps de
métiers. Ces rassemblements élisent un émissaire qui
les représente lors d’un concile mensuel. Toutes ces
compagnies conservent jalousement leur savoir faire
unique et leur position privilégiée dans la ville. La
plus secrète et la plus grande est la fraternité des
tailleurs de pierres qui est gouvernée d’une main de
fer par un demi-humain cachant ses origines demi-
orques. Ce dernier pense que les survivants doivent
être dirigés pour être meilleurs. Il doit donc se salir
les mains pour garder celles de ses frères (humains)
propres. C’est sous ses adages ambivalents, tour à
tour profondément altruistes puis particulièrement
totalitaires, que la ville est gérée.
36
Et si vous pensez un jour avancer et révéler les
secrets de Plagues dK
Les secrets du background, c’est bien ! À l’instar
d’une plaie, si on les titille trop, ça fait mal et si on ne
s’en occupe pas de temps en temps, ils se referment et
s’oublient. Alors, par pur esprit de masochisme, vous
pouvez également rajouter à la ville un prédicateur un
peu halluciné. Ce prêcheur prônera dans un discours à
la limite de la caricature la colère du dieu Unique qui
s’est détourné des hommes, car ces derniers ont refusé
son enseignement. Interrogé, il prêchera une sorte de
religion biblique faite de saints et de dogmes étranges,
syncrétisme culturel autour des anciennes religions.
Avant, l’homme avait subi un anathème provenant
des autres prêtres et seule la disparition de leurs
pouvoirs a réussi à lui éviter une lapidation. Il joue
désormais le prophète fou et fait même parfois
quelques adeptes dans son auditoire. Sans en faire
trop, cela permet d’introduire un des principaux
secrets sans toutefois ne rien dévoiler aux joueurs
(tout a commencé ainsi, voir Plagues dK p 52). Cette
nouvelle religion pour l’Unique, encore considérée
comme une secte, sera ainsi introduite le jour où les
joueurs en apprendront plus.
De même, évoquer un prêtre du Dormeur serait une
bonne méthode pour brouiller un peu les pistes En
effet, le Dévoreur et le Dormeur étant la source des
grands bouleversements, la tendance est de les
conserver secrets. Seuls leurs agissements sont
secrets, eux continuent à être vénérés. Un moyen un
peu brutal d’en dévoiler un peu plus sur le sujet sans
trop en dire et de dénoncer un prêtre du Dormeur (pas
du Dévoreur). Ce dernier est suspecté car il aurait
perdu ses pouvoirs bien avant les autres prêtres
(puisque son dieu a été enfermé dans le plan négatif
par les autres dieux).
Vivre et laisser mourir
a) Secret servant (Les dix mercenaires)
Les héros, associés à dix autres mercenaires, sont
donc livrés à eux-mêmes. Parmi ces derniers, se
trouvent des aventuriers prêt à obéir à l’ordre le plus
sensé, d’autres à écouter et discuter, d’autres encore
qui comptent donner des ordres et d’autres, enfin,
plus solitaires :
Les plus faciles à convaincre :
Gian, combattant émérite mais surtout
menteur patenté (prendre Giancarlo, dK
system p 24). Gian a pour points forts son
moral communicatif et sa confiance en
lui. Son défaut est qu’il ne peut assumer
la mission qu’il vient d’accepter. Il
paniquera au premier coup dur mais,
rassuré, il permettra d’améliorer le moral
des troupes et l’entraînement des recrues.
Il sera une source de litige entre les aventuriers qui
veulent s’en débarrasser pour augmenter leur part de
prime et ceux qui ne le considèrent pas comme un
poids mort.
Rev, guerrière demi-elfe (prendre
Crevard, dK system p 29). Rev n’a pas
réellement de capacités martiales mais
elle peut s’occuper en amont de la
bataille soit en recueillant des hommes à
entraîner soit en récupérant à moindre
prix armes, matériel et nourriture. Rev
sera, elle aussi, considérée comme un
poids mort par la plupart et, comme Gian, certains
tenteront de la mettre sur la touche. À l’inverse de
Gian, Grev a conscience de son potentiel et se rangera
du côté de celui qui la respecte pour ce qu’elle vaut.
Elle proposera d’elle-même d’aider dans le
recrutement.
Les intermédiaires
Josuah, espion qui fait également
assassin à ses heures (prendre Josuah
Pendelton, dK system p 17). Josuah est le
modèle supérieur de Rev. Il n’a aucune
morale et serait utile dans l’infiltration des
nouvelles recrues afin d’isoler les trouble-
fête, les tire-au-flanc mais surtout afin
d’éviter une mutinerie parmi les cas les
plus dangereux qui seront recueillis. Ses
méthodes ne sont pas toutes recommandables mais
sont toutes efficaces. De même, une fois
l’entraînement lancé, il pourra servir à ramener des
DO de la ville, à faire chanter des membres de guilde
ou de compagnies marchandes.
37
Kirié, un guerrier barbare venant des montagnes
du nord (prendre Kirié Eleison, dK system p 18).
Kirié est exactement ce qu’il parait
être : un gros bourrin avec une grosse
hache. C’est un guerrier puissant qui
peut avoir un rôle assez polyvalent
comme celui de former les hommes au
corps à corps, ou physiquement. Il sait
qu’il n’est pas le cerveau du groupe et
ne veut pas l’être. Son seul défaut est
que les qualités qu’il respecte le plus
chez les autres sont la force et le courage, deux
qualités qui ne sont pas forcément liées à un bon chef.
Bouker, pyromage (prendre Ali Azar
Ibn, avec feu et air en domaine, dK
system p 26). Bouker a un petit problème,
c’est un pyromane. Ajoutez à cela des
compétences de mage et vous obtiendrez
un allié puissant, si l’on parvient à le
canaliser.
Les grandes gueules
Hyène et Balafre,
mercenaires redoutables
(prendre la Hyène et Balafre,
dK system p 27 et 35). Ces
deux mercenaires sont connus
dans le métier et font partie
des meilleurs. Le premier
problème est qu’ils le savent.
Le second est qu’ils vivent
encore au temps où les dieux agissaient sur Ordann.
Ils voient un contrat, un moyen de s’enrichir et
arrêtent là leurs spéculations pour l’avenir. Pour ne
pas l’avoir encore vécue, ils ne redoutent pas la non-
mort et sont prêts à se débarrasser du plus possible
d’éléments qui ne feront que diviser la somme finale.
Ce sont des combattants aguerris et feront remarquer
les manques flagrants dans les plans des joueurs. Ils
ont également un peu l’habitude d’entrainer des
néophytes au combat.
Mélusine, ex-capitaine mercenaire
(prendre Melusine, dK system p 19).
Mélusine a vu sa compagnie de
mercenaires anéantie par des morts-
vivants. À l’inverse de la Hyène et de
Balafre, elle vit constamment avec à
l’esprit la menace d’un non mort parmi
ses rangs. Ainsi, si la cause n’est pas la
même, elle préfère se dispenser des
aventuriers qui lui semblent plus faibles afin de leur
éviter une mort certaine et une menace pour ses
hommes. Mélusine est un habile stratège et une bonne
meneuse d’hommes.
 Les indépendants
Thrall et Maser, deux
mages combattants
(prendre Thrall et Maser,
dK system p 25, Thrall
remplacer
Déplacement/Dimension
par Corps, Esprit et
Force). Respectivement
maître et apprenti, Thrall et Maser sont deux guerriers
qui ont choisi la guerre comme voie de vie. Ils ne
savent pas faire grand-chose si ce n’est se battre avec
panache et une économie de geste certaine. Mortels
en combats singuliers, ils refusent de se joindre à des
gens qui n’ont pas la même philosophie de vie
qu’eux, ni le même potentiel. Ainsi, ils ne chercheront
pas à se joindre au groupe, mais ne lui nuiront pas
non plus. Il faudra trouver un moyen de les impliquer
sans les froisser.
Une fois parvenu à un accord entre les divers
mercenaires, le mieux pour la gestion du temps par
les héros (et la gestion des joueurs par le Conteur) est
de réaliser plusieurs missions de manières
simultanées dans le temps mais pas dans la
description… en séparant les groupes.
b) Mission particulière
La mission d’éclaireur devrait être une
formalité. Pour découvrir les Hordes qui avancent, il
suffit de demander d’où provient le dernier rapport et
de s’y rendre au triple galop. Ce dernier provient des
régions Nord. En forçant la marche, cela devrait
prendre une semaine voire moins si les joueurs font
de petits efforts.
Les orques sont à un mois de marche et sont
un peu plus d’un millier (sans compter les gobelins et
les demi-orques qui ne se trouvent pas au même
endroit). Ce nombre réunit plusieurs clans majeurs,
comme le clan de la Hache et de l’Épée large. En
comptabilisant plusieurs clans, les orques comptent
également dans leurs rangs de nombreux chamanes et
adorateurs de Kadrach qui ont perdu une partie de
leurs pouvoirs en même temps que leur dieu (mais pas
tous leurs pouvoirs). Les Hordes ne sont donc pas
dépourvues de magie. À leurs côtés, femmes et
enfants sont également présents. Les orques sont
suivis, à trois ou quatre semaines de marche (temps
difficile à évaluer du fait de la démarche et des
directions anarchiques des morts), par un
regroupement de trois cents morts-vivants.
Évidemment, toutes ces informations nécessiteront
que les joueurs s’en inquiètent.
Si des héros restent ou jouent de subtilité, ils
découvriront que les orques ont pour tactique
d’avancer de village en village, profitant des
38
structures pour loger le plus grand nombre sans avoir
à perdre de temps. Le problème est que la prise de
village est plus difficile car les humains ont souvent
installé quelques défenses et remparts. Ainsi, ce qu’ils
gagnent en temps, ils le perdent en nombre. Ceci
montre à quel point ils sont sauvages et/ou
désespérés. Au niveau stratégique, cela donne un
temps bien plus long avant qu’ils n’arrivent à
proximité de Melnes. En effet, les Hordes avancent en
pillant les villes jusqu’à épuiser ses ressources puis
doivent avancer. Cela fait donc un mois en marchant
vers Melnes mais plutôt 3 à 4 mois avant l’arrivée des
Hordes aux portes de la ville.
Pour gagner les 1000 DO, il suffit de
ramener un orque mort ou vif (ou mort-vif) pour
prouver que la mission est accomplie. De toute façon,
Andréalius n’a pas vraiment besoin de cette preuve
pour accepter de verser la somme. En effet, le
seigneur de Melnes sait que cette somme va, très
certainement, être réinvestie afin de réaliser la
mission qui leur a été confiée.
Et si les héros tentent de faire une alliance avec les
Hordes
Souhaitons leur bonne chance. En effet, les Hordes
ont, pendant des générations, été l’ennemi des
humains, elfes et nains. De plus, beaucoup pensent
que les Hordes se sont associées aux nécromants et ne
cherchent qu’à augmenter le nombre de morts (et
donc de leurs alliés). Ces colère et peur teintées
d’incompréhension vont dans les deux sens et certains
chamans orques voient la déferlante qu’ils mènent
comme une croisade pour ranimer Kadrach, leur dieu
tutélaire. Ils pensent en effet que les dieux humains
ont enfermé leur divinité dans les terres les plus
méridionales. Ainsi, quels que soient les efforts des
joueurs, des opposants des deux camps se lèveront et
tenteront de tuer tout mouvement pacifiste dans l’œuf.
c) SeaFire
En ce qui concerne la progression des
Hordes, la tache est, elle, un peu plus ardue. En effet,
les Hordes sont peuplées de guerriers fiers et
puissants, de chamans aux aguets et d’éclaireurs
vigilants. Les ralentir n’est donc pas à la portée du
premier venu. Le meilleur moyen consiste à employer
une technique de guérilla.
 Les héros ont, pour cela, plusieurs choix :
une attaque éclair permettrait de diminuer leurs
réserves de nourriture ou les empoisonner, saper leur
moral, déclencher des incendies mais surtout ajouter
des morts qui finiront par devenir infectieux et
attaqueront à leurs tours les orques… Ces morts, pour
être plus efficaces, devront se trouver dans un lieu où
ils pourront rapidement proliférer c'est-à-dire en tuant
les moins bons guerriers (qui a dit femmes et enfants
?). À tout cela, peut s’ajouter une politique de terre
brûlée ou inversement des premiers combats en aidant
les villages qui vont se faire envahir. Cette deuxième
option permettra d’avoir une idée de la stratégie
employée par les orques.
Les Hordes réagiront rapidement à la menace
et frapperont en conséquence alors soyez sans pitié
avec les héros.
Et si les héros restent aux abords de Melnes
Lors de leurs recherches d’hommes et/ou en
aidant à la construction du mur, plusieurs faits
étranges apparaîtront à Melnes.
Les héros entendront parler de mystérieuses
disparitions de plus en plus fréquentes aux abords du
mur. C’est en fait Istcar qui se nourrit d’une partie de
l’essence des hommes tout en continuant sa mission.
En effet, le démon emmure vivant de pauvres
infortunés dans la gigantesque construction afin que
cette dernière puisse bénéficier de leur force vitale.
S’ils commencent à chercher trop en détail, alors
donnez leur un cultiste d’Al-Quidbas en guise de
récompense.
Un autre bruit court dans la ville : la
construction du mur avance bien plus rapidement que
prévu. Il n’y a plus aucun éboulement, presque plus
de chutes mais surtout certaines pierres seraient
placées pendant la nuit par on ne sait qui… Ce dernier
point, s’il inquiète la personne qui l’évoque, fait
beaucoup rire les autres. On impute cette réussite aux
capacités de gestion extraordinaire d’Andréalius mais
aussi à l’acharnement des hommes au travail (jamais
aux non-humains). D’ailleurs, les relations entre les
humains et les non humains se dégradent rapidement.
Gnomes et nains sont encore tolérés, mais les
émissaires elfes sont montrés du doigt et les demi-
orques sont traités en esclave quand ils ne sont pas
molestés.
39
d) Une question d’honneur
Récupérer des hommes sans que cela ne se
sache n’est pas une mince affaire. Dans un premier
temps, Melnes videra ses prisons afin de se
débarrasser de poids morts, mais surtout pour
récupérer des pierres nécessaires à l’avancement du
mur. Ces hommes sont sans foi ni loi et, pour la
plupart, tenteront d’agir comme des électrons libres.
Ils devront être matés par la force (très difficile), par
l’orgueil, par l’appât du gain, par désir de
rédemption… Notez toutefois que ce ne sont pas de
grands criminels qui terminent emmurés mais plutôt
des petites frappes, des gagnes petits, des mendiants.
Les vrais criminels, les assassins redoutables, seront
peu nombreux et toujours indiqués par les miliciens
avant d’être livrés aux aventuriers. Certains jeunes,
plus influençables, se regrouperont autour d’eux.
Des fuyards se joindront à cette troupe afin
de se réfugier des Hordes ou des morts-vivants. Ces
derniers devront être rassurés et formés au combat.
Enfin les ivrognes et autres nécessiteux seront de la
partie. Ce qui montera à trois ou quatre cent hommes
et femmes valides mais peu capables au combat.
Car au problème du recrutement s’ajoute
celui de la formation. Cette dernière pourra être
organisée par les joueurs et les autres mercenaires. À
cela vient également se greffer un problème de
logistique. En effet, il faut trouver un toit à tout ce
petit monde, des matières premières pour les habiller,
les loger, les nourrir, les armer…
Le meilleur moyen, conseillé par les autres
mercenaires est d’habiller, d’entraîner quelques
centaines d’hommes et de loger dans un village en
faisant croire qu’ils sont envoyés par le seigneur
Andréalius pour le protéger des invasions des Hordes
(proposition de Hyène et Balafre si elle ne vient pas
des héros). Cela permettra donc de résoudre pour un
temps quelques problèmes. Il est également possible
de louer les services de compagnies de mercenaires
(très chers car très demandées – proposition de
Mélusine), partir en reconnaissance dans les villages
avoisinants, mais également de piller ces même
villages afin de réunir plus de fuyards et donc
d’hommes, mais aussi de moyens et de nourriture
(proposition de Josuah)… Une autre méthode
consiste également à faire travailler ces futurs
guerriers pour les endurcir physiquement. Ainsi, en
les transformant en mineurs et en les faisant charrier
des blocs de roche jusqu’à Melnes, cela permettra
d’obtenir de l’or et de la nourriture de la part des
tailleurs de pierre (proposition de Rev et de Josuah).
À savoir que des mages maîtrisant le domaine de la
Terre et de Transformation sont payés rubis sur
l’ongle, car ils sont le meilleur moyen de celer les
pierres entre elles et de renforcer ainsi le mur.
 Cette partie du scénario est l’occasion de
présenter de nombreux havres qui seront (ou ont été)
visités par les héros. Vous pourrez ainsi insister à
loisir insister sur l’évolution qu’ils ont subi avant et
après les pandémies. Certains ont déjà été décrits dans
Rendez-vous avec la Mort, d’autres dans les scénarios
de Les jeux de la Mort et du hasard et d’autres enfin
paraitront dans À la vie à la Mort. Le commerce de
Melnes a, en effet, permis de développer certains
lieux tels que :
Pierrefendre (voir Rendez vous avec la Mort : La
mort sans rien attendre en retour), carrière de pierres
dont Melnes est l’unique client;
Hautsiège, (voir Rendez vous avec la Mort : Rien
ne sert de mourir, mieux vaut trahir à point), poste
militaire qui accueille des anciens prêtres d’Ervast qui
permettraient, s’ils étaient convaincus, de fournir une
bien meilleure formation ainsi que du matériel
militaire;
Lemsen (voir Rendez vous avec la Mort : La mort
sans rien attendre en retour), petit havre commercial;
Fontanetum, petit monastère d’Antaan au milieu
d’un petit bosquet et entouré de nombreuses sources
auxquelles on prête des vertus médicinales.
d) Les gemmes sont éternelles
Le royaume nain de Falguière sera plus
détaillé dans le scénario intitulé Secret de la tombe.
Toutefois, il faut savoir que ce dernier n’a de
royaume que le nom. En fait, Falguière a trouvé
naissance dans les errances d’un nain ambitieux. Ce
dernier a découvert sous les collines de la région des
gisements de plusieurs métaux nobles mais aussi de
pierres précieuses. Ces lucratifs travaux de minages
se sont vus accompagnés par la manne non
négligeable des investissements en provenance de
Melnes. En effet, la cité humaine a entrainé dans son
sillon le petit groupe de nains qui ne cesse de grandir
(le groupe, pas les nains). Armuriers et ciseleurs nains
vendent leur travail à prix d’or et ces fonds sont
immédiatement réinvestis dans la construction de ce
qui sera dans l’esprit du nain la plus magnifique cité
voire un royaume entier (d’où le nom).
Toutefois, les travaux entrepris sont assez
atypiques pour des nains. Ces derniers bénéficient
d’une vision plus globale et plus moderne que les
autres nains. Travailler à la construction de Melnes,
les a poussés à voir plus large, à envisager d’autres
possibilités. Ainsi, des gnomes, des mages humains et
mêmes des elfes ont donné leur avis sur les plans de
la cité initialement prévue. Il en résulte l’usage de
pierres claires et polies, de nombreux miroirs, de
luminaires magiques… mais aussi le détournement de
nombreux points d’eau afin de créer des fontaines et
des petits bassins. Cela rend l’ensemble beaucoup
40
plus clair et majestueux pour les visiteurs non nains.
Les marchands humains ont donc tendance à voir
dans l’autoproclamé monarque de Falguière le
dirigeant d’un puissant royaume (d’où, encore une
fois, le nom). Cette puissance de façade a aidé à
accroître encore son prestige qui se lie à celui de
Melnes et a ainsi augmenter les investissements.
L’argent entrainant l’argent, le « monarque » ne prend
donc plus aucun recul quant à la voix envisagée et
dépense sans compter.
Mais toutes les belles histoires ont une fin et
cette dernière commence avant même la pandémie.
D’abord, ce sont une grande partie des nains qui ne se
retrouvent plus dans ces constructions et arrêtent
d’affluer vers ce royaume. Ensuite ce sont les travaux
qui n’avancent pas assez rapidement puis c’est le
monarque qui s’enferme de plus en plus dans ses
délires mégalomanes. La débâcle de Melnes est la
première brèche visible à l’édifice. Les mineurs
étaient plus occupés à creuser la gigantesque cité
souterraine qu’à chercher de l’or et la ville humaine
était devenue la principale source de revenus. Les
nains de Falguières ont pris comme un affront le fait
que les humains de Melnes écoulent leurs productions
avant de racheter celles des nains. Plutôt que de faire
machine arrière et tenter de renouer avec les humains,
le souverain s’imagine qu’il peut vivre en totale
autarcie et ne compte rien changer de sa politique
actuelle. Son conseil réunissant sept nains (désolé) a
décidé d’agir dans l’ombre et de tempérer ses
décisions. Ainsi, discrètement, ils tentent de renouer
avec les humains de Melnes et de revenir à des
valeurs plus « naines » dans l’architecture du
royaume, dans leur façon de faire et dans leurs
artisanats.
Pour les héros, il ne sera pas demandé de
longues quêtes afin de prouver leur bravoure mais
plutôt de convaincre le monarque et son conseil. Pour
le premier, la flatterie, de faux remords d’avoir
abandonné de « si précieux alliés » et beaucoup d’or
seront nécessaires. Pour les seconds, il faudra installer
une relation de confiance. Ce qu’ils désirent le plus,
ce sont de nouveaux contrats pour avoir le sentiment
d’un nouveau départ. Les travaux envisageables sont
très nombreux. Par exemple, des pierres taillées sont
demandées pour le mur de Melnes. Bien évidemment,
ceci provoquera des problèmes avec la fraternité des
tailleurs de pierres, la plus puissante des compagnies
marchandes. Forger des armes pour les soldats, louer
les services de maîtres d’armes nains ou même
d’ingénieurs balistes et chefs sapeurs… sont d’autres
possibilités.
En fonction de la réussite des héros, les nains
fourniront entre 500 et 2 000 guerriers (visez plutôt
1000). Ces derniers feront très certainement la
différence.
e) Never Send Flowers
Comme le royaume nain, le domaine des
elfes sera détaillé ultérieurement dans La grimace des
goules.
Les elfes habitant dans les bois entourant
Melnes sont restés anonyme comme leur forêt
(s’appelant simplement elfes et forêt). Cet état de fait
date d’une époque révolue, bien des éons avant. À
l’origine, ce domaine arboricole s’est fondé afin de
retrouver la pureté perdue des étendues sauvages.
Constitués d’elfes ayant fauté en ne respectant pas
(assez) la nature, leurs ancêtres ont décidés de revenir
à l’état sauvage, tentant de s’adapter à la végétation et
non de plier cette dernière à leurs envies. Ils ont donc
quitté la forêt des brumes et la cours du roi Sissialth
pour revenir à un mode de vie précaire. Puis les
siècles ont succédé aux années et la rigidité de leur
mode de vie s’est relâchée. Gardant de leur passé
l’anonymat, ces elfes restent néanmoins plus
cloisonnés et sauvages que leurs homologues. Si
certains ont interagi avec les humains, c’est
essentiellement pour préserver pacifiquement leur
domaine. Les humains ont ensuite fait l’amalgame
entre les elfes des domaines sylvestres alentours et les
elfes d’ailleurs se rendant à Melnes. Ceci n’a jamais
été démenti par leur comportement car, même s’ils
conservaient une certaine animosité avec les humains,
ces elfes n’ont jamais été belliqueux.
Les effets de la première pandémie n’ont pas
encore touché leur ermitage. Ils n’ont donc pas
(complètement) fermé les frontières de leur domaine.
Ce dernier reste toutefois difficile d’accès et de
nombreux pièges végétaux en parsèment le chemin.
Les héros doivent avancer avec un profond respect de
la nature mais également tout mettre en œuvre pour
garder les plus anciens dans l’ignorance des
répercussions que peuvent avoir la pandémie. Les
plus jeunes, déjà endurcis par leur vie d’ascète,
accepteront d’aider les humains contre ce qui
constituerait une menace directe contre leur forêt.
Ainsi, seuls cent elfes se joignent à l’armée humaine,
mais ces guerriers d’exception entraîneront dans leur
chute de nombreux orques.
Et si le scénario se prolonge sur plusieurs parties
Pour garder la trame narrative, l’aventure reprend
avec les personnages et les membres de la caravane.
Le groupe est occupé à des taches journalières et, en
fin de journée, l’histoire est reprise là où elle s’est
arrêtée. Le groupe cherche la ville de Melnes et
propose aux personnages de les accompagner. Ainsi,
si vous devez couper le récit, alors ce dernier peut être
arrêté comme l’on interrompt une histoire.
41
Sources d’inspiration
Une source d’inspiration très claire pour ce dernier
scénario est Légende, le livre de David Gemmell.
Sans dévoiler l’intrigue, on retrouve Druss sorte de
Conan vieillissant armé d’une hache à double
tranchant. Plutôt que de mourir dans l’anonymat, le
héros décide de rendre son dernier souffle dans une
lutte qu’il ne peut remporter, celle de Dros Delnoch.
Vous découvrirez alors comment il va parvenir à
entraîner physiquement (puis dans la mort) des
paysans qui envisageaient de fuir dans l’unique but de
devenir une légende. Si son accroche vaut plus que sa
conclusion, vous devriez trouver votre compte dans
ce roman à mi-chemin entre mon nom est personne et
300. 300 peut d’ailleurs servir d’inspiration pour la
mise en place de cette bataille.
Enfin, Le seigneur des anneaux avec sa lutte du
gouffre de l’Helm et de Minas Thirit constitue une
bonne source d’inspiration.
Demain ne meurt jamais
Les humains, nains et elfes sont désormais
réunis afin de lutter contre les Hordes qui comptent
déferler afin de réduire en cendre un nouveau village,
l’occupant jusqu’à épuiser complètement ses
ressources. Les héros ont l’avantage du lieu laissant
aux Hordes le choix de la date. Notez que de
nombreuses rivières ont été détournées afin de couler
vers Melnes et ainsi il y a fort à parier que les
combats se dérouleront au nord de Melnes dans les
landes marécageuses. Le point d’eau a son
importance car noyer/immerger les morts-vivants
permet de les bloquer. En effet, ces derniers
rentreront alors en catalepsie. De plus, traverser les
marais fatiguera les guerrier des Hordes et donnera un
avantage stratégique aux humains (s’ils s’installent
sur de la terre ferme alors que leurs adversaires
risquent de glisser). Essayer de faire penser au Mage
de guerre qu’une telle éventualité est inévitable si les
héros veulent revenir victorieux. Brûler tous les corps
prendra trop de temps mais également trop de
combustibles et/ou d’énergie magique. Tous les
décapiter est impossible.
Pour mettre en jeu la bataille que se livreront
l’alliance naine, elfe et humaine contre les peaux
verte, référez-vous aux règle du dK p 127 ou dK2 p 86
ainsi qu’aux caractéristiques livrées à la fin de ce
scénario. Là où des mages se trouvent rajoutez des dK
(1 dK par mages dans une unité). Il en va de même
pour les héros (1 dK par héros dans une unité). Les
différentes protections octroyées par une palissade,
une fosse, des pointes… ajoutent un bonus allant de
+1 à +3 aux compétences et/ou la même chose en dK
en fonction de l'atout stratégique conféré (selon votre
bon sens).
Les premières échauffourées se font contre
des guerriers fatigués voire blessés. Toutefois, même
si ces derniers peuvent être tués facilement, il faut
prendre en compte qu’il faut les tuer une seconde fois
sous la forme d’infectieux (les infectieux s’attaquent à
la fois aux orques et aux humains). Puis par la suite,
les Hordes envoient toutes leurs forces dans un
unique assaut afin de briser les défenses ennemies.
Elles adoptent une technique violente et désarticulée,
mais la charge est courageuse et les assauts font
montre d’autant de violence que de maîtrise du
combat.
Aux premières paniques difficiles à contrôler
parmi les combattants formés par les héros, s’ajoute la
supériorité numérique des Hordes. Ainsi, seuls les
pièges mis en place et les protections (s’ils y ont
pensé) les aideront à tenir suffisamment longtemps
pour faire fuir les orques sous les coups des morts-
vivants infectieux nouvellement nés. La lutte fait rage
et les morts ont la vie dure. Le Mage de guerre doit
réaliser des sorts de brutasse (rituels et double de PE)
afin d’immerger tous les cadavres. Les deux mages
combattants ainsi que le pyromage sont dans les
premiers à tomber, faisant de très gros dégâts parmi
les rangs ennemis. Ils sont, en effet, des cibles
privilégiées pour les peaux vertes. Kirié se lance dans
la mêlée faisant reculer pour un temps les guerriers
des clans, mais l’homme finit par tomber sous le
nombre. Mélusine soutient les barricades de fortunes
montées au niveau de chaque trouée. Son charisme et
ses compétences militaire lui valent une petite escorte
la suivant dans son sillon carmin. La femme maintient
les troupes dans un bon état. Gian, Rev et Josuah sont
rapidement débordés par les peaux vertes et préfèrent
éliminer les mort-vivants se levant du côté des
défenseurs. Restent la Hyène et Balafre qui
commencent à entrevoir une fin possible à leur
carrière. N’oubliez pas que les héros peuvent mourir.
Seul le Mage de guerre, Éric la main seule et Eleine
Pendrow sont indispensables pour la suite. Les pertes
sont énormes dans les deux camps et c’est cela qui
cause la perte des Hordes. En effet, devant la
résistance rencontrée et inattendue, ils perdent trop de
temps et de guerriers qui se relèvent pour lutter contre
leurs frères d’arme. Ainsi, si la rencontre dure plus de
20 tours alors les Hordes finiront par s’anéantir
d’elles-mêmes laissant une armée d’infectieux. Si la
résistance ne parvient pas à contenir les orques alors
elle les aura suffisamment affaiblis pour qu’ils ne
continuent pas leur progression vers Melnes. Les
42
morts qui ne finissent immergés, emportés par des
flots seront balayés une fois arrivés à Melnes. Ils
dormiront là dans le lieu qui deviendra les marais
maudits…
Meurs un autre jour
La menace des Hordes est désormais réduite
à une portion des plus congrue (correspondant aux
quelques guerriers encore sujets à la rage). Tout
s’achève donc sur un champ de bataille où les héros
décapitent puis brûlent des cadavres. Les Hordes ont
dû changer de direction pour continuer à fuir les
morts-vivants qui les poursuivent. Une fois la
besogne terminée, les maigres forces rentrent dans la
cité pour être acclamées en héros et recevoir leur
solde dument gagnée. Pourtant l’arrivé à Melnes n’est
pas aussi glorieuse qu’escomptée. De l’extérieur, le
gigantesque mur (pas encore achevé) ne laisse plus
rien apercevoir si ce n’est la tour du Donjon, bâtisse
du seigneur Andréalius. De l’intérieur, toute lumière
est écrasée par son importance et les arcs-en-ciels
sont morts pour laisser la place à des cours d’eau
froide qui semble stagnante. La ville s’est ruinée dans
la construction du mur et les habitants se sont
entassés dans un espace confiné. Comme convenu,
Andréalnius paye rubis sur l’ongle les soldats mais
cet or et ces gemmes perdent bien vite de leur éclat
quand les héros se rendent compte que les prix des
denrées alimentaires flambent… et que l’or vaudra
bientôt moins qu’un morceau de viande. Ils se
retrouvent donc seuls, victorieux d’un danger qui
n’était que les prémisses d’une menace bien plus
grande. Les morts-vivants arrivent aux portes de la
ville, le mur doit être achevé dans les temps.
De nombreuses questions restent en
suspend : Comment va évoluer la ville ? Que vont
devenir les héros de cette balade antique ? Où ont
bien pu passer les disparus de Melnes ? Que vont
devenir les nains en apprenant que les humains ne les
aideront pas ? Que vont faire les orques survivants ?
Comment vont réagir les elfes en découvrant l’effet
qu’a désormais la mort sur les leurs ? Et les gnomes ?
Enfin, il reste encore le secret de Melnes et de son
fondateur à appréhender.
Mais surtout, les joueurs devront découvrir
pourquoi le barde raconte cette histoire, ce qu’elle
peut apporter et ce qu’ils pourront en comprendre. Et
puis, il faut également statuer sur le sort de Glen,
l’aveugle, et de ses compagnons de route qui ont peu
de chance de réussir leur quête sans une aide
extérieure.
Epilogue antique Rien que pour vos yeux
Ces héros antiques font partie de l’histoire de Melnes Au cours de ce scénario, les héros restent
et de la légende du Barde. Si leurs secrets ne passifs ne faisant qu’écouter une histoire. Pourtant,
trouveront de réponse que dans La Mort a ses donner quelques XP aux joueurs leur fait toujours
raisons… que la raison ignore, ils se doivent d’être plaisir. Si, si c’est vrai ! Un moyen de passer outre
présents tout au long de votre saga. Vous pouvez les cette récompense est de donner à vos joueurs des
faire intervenir en les faisant incarner par vos joueurs points en connaissance. Quelques +1 en Connaissance
au cours de scénarios épiques ou alors en citant (anciennes religions), Connaissance (région)… Vous
régulièrement leurs exploits (parfois fictifs). Pour les pouvez donner un niveau aux personnages pré-tirés
mettre en scène, il vous suffit de raconter à nouveau qu’ils ont sélectionnés.
une histoire. Le mieux étant de toujours les faire Il est également possible de jouer des
intervenir en parallèle de l’action de vos héros afin de interludes au cours desquels les héros découvriront
bien souligner la différence entre le passé d’Ordann et des objets ayant appartenu aux héros antiques. L’épée
son présent. Voici un exemple de leurs hauts faits : bâtarde d’Eleine Pendrow, les manchettes d’Éric, la
- Convoqués par Andréalnius, ils acceptent de repartir large hache d’Issaire ou un morceau d’armure de Jean
à nouveau pour le royaume de Falguière. Leur but est Domitien en sont quelques exemples. Ces reliques
de conclure une alliance durable avec les fiers sont des objets de qualité offrant quelques bonus ainsi
guerriers nains. Ils y gagneront des vivres, un toit et que des Atouts de leur ancien possesseur. Une partie
un poste fixe dans sa garde personnelle du seigneur. de son âme est enfermée dans ces objets et, ainsi,
Si la route comprend déjà quelques morts-vivants l’artefact gagne en puissance en accumulant de
infectieux dans un état de décomposition peu avancé, l’énergie négative comme le ferait un mort-vivant
le pire reste à venir : Les portes de la cité sont closes (relire le Reliquaire d’Ordann). De ce fait, ils
et des nains (PV : 30; Haches à deux mains +9, dégâts pourront gagner un nouvel atout s’ils sont souvent
3d6+3) les attaquent pour obtenir quelques vivres… utilisés.
Ces derniers ne se battent pas pour tuer (quoique) et La contrepartie éventuelle est entièrement laissée à
encore moins pour être tués. Il est donc possible de votre discrétion.
les raisonner bien qu’ils considèrent que les humains
les aient trompés (puisqu’aucune aide humaine n’est
arrivée par la suite). Après ce petit interlude, les héros
découvrent que la population naine de Falguière s’est
scindée en deux : les partisans fidèle au monarque qui
sont restés dans la cité et ceux partis avec le conseil
qui s’est retiré dans les mines.
Les convaincre de s’allier aux humains est quasiment
illusoire et ce d’autant que les héros sont ceux qui
sont venus chercher des guerriers nains sans rien
offrir en retour. Le conseil n’est toutefois pas en
position pour discuter. La mort et l’apparition
d’infectieux les poussent à accepter toute aide. Ils ont,
en effet, presque tout perdu et n’ont pu fuir le
monarque que par un heureux concours de
circonstance. La cité garde prisonnier beaucoup des
leurs. Ainsi, toute tractation (en fonction de la réussite
des héros) se terminera par la nécessité de prouver
leur bonne fois : ils devront permettre aux nains
désireux de quitter la cité de Falguière de le faire
sains et saufs et ce, sans rien attendre en retour. Après
tout, ce n’est que justice puisque les nains n’ont rien
eu pour compenser la perte des guerriers. Dans la cité
souterraine, certains nains ont déjà commencé à
muter, réagissant aux poches de magie enfermée dans
la cité par le Monarque…

43
On ne vit que deux fois
e chapitre se divise en deux parties. La première évoque les héros antiques tels qu’ils peuvent être
donnés aux joueurs. Au nombre de sept, seuls les trois premiers doivent être impérativement joués.
Les quatre autres sont du « consommable », créés plus dans l’esprit dK high-fantasy que d’un Plagues
dK survivaliste. La seconde partie détaille les autres belligérants qui interviendront en cours de partie.
Isaac
À l’origine, Isaac n’avait pas de nom, il
était juste Le Mage de guerre, choisi
parmi les nobles pour devenir celui qui
guiderait les siens vers la gloire, celui qui
rivaliserait avec les dieux chaotiques...
Avant même sa naissance, son corps a été
transformé pour être parfait. De même,
son apprentissage s’est fait dès son plus
jeune âge. Le problème est qu’il a progressé trop vite
et a dépassé les espérances de ses mentors. Or ses
maîtres étaient les meilleurs de son plan d’existence.
Âgé de huit ans mais avec un corps d’adulte parfait,
ce dernier a donc décidé de faire l’école buissonnière
pour parachever son apprentissage en visitant d’autres
plans. Ses premières expériences de voyageur
planaire se sont bien déroulées. Le problème est qu’il
a eu la mauvaise idée de finir sur Ordann où il se
retrouve désormais coincé. Il a pris le prénom de la
première personne qu’il a rencontré : Isaac. Le Mage
de guerre est désormais à la recherche d’une grande
source d’énergie. Il espère que celle-ci lui permettra
de pouvoir à nouveau voyager entre les plans. Cette
source, il pense la trouver dans l’essence magique
d’un démon majeur. Or, il a appris en malmenant
quelques démonistes qu’un démon majeur se trouvait
à Melnes…
Pour l’instant, Isaac se fait passer pour un
guerrier familier des arcanes magiques et fait tout
pour éviter que l’on ne découvre qu’il est un voyageur
planaire (de peur qu’un autre ait la même idée que lui
et pense à prélever son essence pour fuir ce plan
étrange). Physiquement, Isaac ressemble à un adulte
mûr d’une vingtaine d’année et est particulièrement
beau. Il n’a pourtant que onze ans et, du fait de son
jeune âge, il lui arrive parfois de réagir comme un
enfant ou un préadolescent. Il se sait supérieur mais
est assez intelligent pour ne pas trop le montrer et ce
d’autant qu’il a perdu une partie de ses capacités
depuis que ce plan n’a plus de lien avec les autres
plans.
Niveau 14
Caractéristiques : For +4, Dex +3, Con +5, Int +4,
Sag +5, Cha +5
44
Compteurs : PV 91, PE 99
Avantages : Attaque +16, Défense +14, Sauvegarde
+20.
Atouts : Apprentissage (×7), Armes et armures de
professionnel, Attaques multiples, Avantages (×11),
Caractéristique (×8), Combat à deux armes,
Compteurs (×10), Dégâts explosifs (épées courbes),
Domaine (Air, Eau, Électricité, Terre), Haute
éducation, Lecteur, Magicien (style : occultisme,
domaine Conjuration, Dimension), Maintien
Inconscient, Mémoire supérieure, Renforcement
énergétique, Renforcement vital, Sorts de brutasse
(Air, Conjuration, Dimension, Eau, Électricité, Terre),
Sorts de professionnel (Air, Conjuration, Dimension,
Eau, Électricité, Terre), Style supplémentaire (Danse
mystique/attaque), Vision thermique.
Compétences :
Acrobatie +15, Bluff +15, Concentration +21,
Connaissance (Astrologie) +10, Connaissance
(Créature) +12, Connaissance (Magie) +22,
Connaissance (Nature) +12, Diplomatie +11,
Équitation +12, Escalade +12, Fouille +12, Métier
(Alchimiste) +12, Métier (guérisseur) +12, Natation
+11, Perception +12, Psychologie +12,
Renseignement +13, Survie +13.
Possessions et notes : Deux lames jumelles gravées
de runes les rendant indestructibles et les liant au
mage de guerre (Attaque 12,12/ 7/7, dégâts 2d6+4).
Les domaines de Dimension et Conjuration ne
peuvent être utilisés. Les sorts de brutasse nécessitent
un coût en PE double ainsi que la réalisation d’un
rituel.
 Eleine Pendrow, humaine guerrière
Eleine a grandi dans une « famille
d’hommes » élevés à faire la guerre et à
sacrifier leur vie pour la survie de leur
seigneur. La guerre et la mort sont tout ce
qu’elle déteste le plus et, paradoxalement,
c’est la seule chose qu’elle connaisse.
Ainsi dans un univers aux possibilités
aussi restreintes, Eleine est devenue guerrière. Le plus
étrange est qu’à mesure que progressaient ses
compétences martiales, son mépris envers elle-même
grandissait. Ainsi, à l’instar des nains qui vouent leur
vie à rechercher la mort dans un ultime et glorieux
combat, Eleine accepte des missions de plus en plus
difficiles. Ses pas l’ont conduite à Melnes où se
trouve encore une grande cité surpeuplée. Elle sait
que l’arrivée de la non-mort n’est qu’une question de
temps et qu’ainsi la ville va devenir l’un des plus
grand piège jamais réalisé (après la Capitale
Flottante).
Eleine est particulièrement douée avec de
nombreuses armes mais préfère se battre avec son
épée bâtarde, gagnée lors de sa première bataille
rangée.
Niveau 6
Caractéristiques : For +3, Dex +5, Con +3, Int +4,
Sag +0, Cha +2
Compteurs : PV 45, PE 14
Avantages : Attaque +13, Défense +9, Sauvegarde
+7
Atouts : Apprentissage (×4), Arme et armure de
brutasse, Arme et armure de professionnel Attaque à
répétition, Attaques multiples, Avantages (×6), Boite
de conserve, Caractéristique (×2), Compteurs (×4),
Enchaînement, Salopard, Spécialisation (épée
bâtarde).
Compétences : Acrobatie +13, Bluff +9,
Déguisement +11, Discrétion +18, Équitation +9,
Escalade +12, Escamotage +14, Évasion +12, Fouille
+8, Perception +8, Renseignement +4, Survie +5.
Possessions et notes : Épée bâtarde ouvragée (Att
+15/ +10, dégâts 3d6+5), Armure (protection de 2 -
pas d’encombrement).
45
Éric, la main seule
À l’origine, Éric est un jeune scribe qui a
fui pour devenir un guerrier peu valable.
Devant son manque d’ardeur à tuer, il
s’est essayé à la vocation de guérisseur
néophyte, période pendant laquelle il a
fait plus de morts que lorsqu’il portait les
armes. Fuyant la compagnie des hommes,
il est devenu forestier raté. Sa rencontre avec Eleine
Pendrow lui a dicté sa voie : il sera barde. Il suit
désormais sa muse, l’héroïne de ses ballades tragiques
non par amour (enfin un peu quant même) mais parce
que, inconsciemment, il ressent le malheur et la
détresse de la jeune femme. Éric a, sans le savoir,
développé un don d’empathie et de clairvoyance sur
ses prochains, don qu’il ne parvient pas à appliquer
sur lui-même. Se cachant sous le couvert de
l’autodérision, le jeune homme souffre du mal de ce
monde en perdition.
Son surnom de main seule provient du fait qu’il
refuse et réfute toute intervention divine et non,
comme on s’est souvent moqué, de ses mœurs
sexuelles. Mis à part Eleine, il ne tient qu’à ses
manchettes qui l’ont accompagné tout au long de ses
nombreuses professions.
Niveau 6
Caractéristiques : For +2, Dex +1, Con +2, Int +3,
Sag +4, Cha +3
Compteurs : PV 50, PE 46
Avantages : Attaque +9, Défense +8, Sauvegarde
+10
Atouts : Apprentissage (×6), Arme et armure de
professionnel, Avantages (×6), Bon sens, Compteurs
(×6), Haute éducation, Talentueux (Psychologie),
Sabir, Sixième sens.
Compétences : Acrobatie +6, Bluff +10,
Connaissance (Géographie) +10, Connaissance
(Histoire) +10, Connaissance (Nature) +11,
Connaissance (Noblesses et politique) +10,
Déguisement +7, Diplomatie +10, Discrétion +10,
Dressage +10, Équitation +10, Escalade +7, Métier
(cartographe) +10, Métier (faussaire) +7, Métier
(médecin) +11, Natation +6, Perception +10,
Psychologie +18, Renseignement +10, Survie +11.
Possessions et notes : Épée courte et manchette
métallique servant de bouclier (Att +9, dégâts 2d6+2,
défense +2), Vêtements de scène.

Issaire, mercenaire
Issaire va de ville en ville pour les voir
tomber une par une sous les assauts de ses
propres défenseurs corrompus par la mort.
Il vit l’épidémie de morts-vivants comme
une nouvelle guerre qu’il est en train de
perdre. Pour lui, le seul moyen pour les
créatures vivantes de gagner est de s’allier
et de vaincre au moins une fois, de prouver que la
mort peut être arrêtée. Il ne souhaite pas forcément la
faire reculer mais au moins arrêter, pour un temps, la
déferlante d’infectieux qui va anéantir Ordann. Cette
victoire, Issaire espère la trouver à Melnes. Là, il
cherche des frères d’armes qui brandiront leurs épées
non par peur de la mort mais par rage de vaincre.
Issaire est caractérisé par sa hache à deux mains
qu’il manie avec talent.
Niveau 6
Caractéristiques : For +5, Dex +4, Con +4, Int +0,
Sag +2, Cha +1
Compteurs : PV 59, PE 34
Avantages : Attaque +11, Défense +10, Sauvegarde
+11
Atouts : Apprentissage (×3), Armes et armures de
brutasse, Armes et armures de professionnel,
Attaques multiples, Avantages (×6), Caractéristiques,
Compteurs (×7), Boîte de conserve (×2),
Renforcement vital, Spécialisation (hache à deux
mains).
Compétences : Acrobatie +13, Bluff +6, Intimidation
+11, Métier (forgeron) +13, Perception +6, Survie +9.
Possessions et notes : Hache à deux mains (Attaques
+14/9, dégâts 3d6+7), Armure lourde (protection 6,
pas d’encombrement).
46
Jean Domitien, Paladin déchu
L’acte de foi n’a de valeur que si la foi est
remise en doute. Ainsi, les paladins n’ont
jamais vraiment fait preuve d’une foi
inébranlable dans leur dieu mais
simplement dans le choix qu’ils ont fait à
se prédestiner au service du dieu qu’ils
pensaient le plus puissant. En effet, avec
des preuves régulières de l’existence divine croire
dans les divers dieux n’est plus un acte de foi mais de
bon sens. Or, les événements de cet hiver, comme le
silence qui entoure les temples, sont pour Jean, la
première mise à l’épreuve des dieux. Et cette mise à
l’épreuve, Jean l’a ratée comme, selon lui, presque
tout Ordann.
Jean s’est toujours considéré comme un homme
simple, loin des subtilités de cours et des méandres
tortueux des dieux. À l’instar des mercenaires, il
servait son dieu et maître et il le faisait bien. S’il est
puni par un quelconque « test », c’est qu’il s’est
trompé de dieu en devenant paladin. Jean s’est donc
tout naturellement converti en guerrier-mercenaire et
ses pas l’ont mené à Melnes. L’homme d’armes
servait Ervast, dieu de la guerre. De ce dieu, il n’a
conservé que certaines parties de son ancienne
armure.
Niveau 6
Caractéristiques : For +4, Dex +3, Con +5, Int +2,
Sag +1, Cha +0
Compteurs : PV 93, PE 33
Avantages : Attaque +12, Défense +8, Sauvegarde
+7
Atouts : Apprentissage (×4), Arme et armure de
brutasse, Arme et armure de professionnel, Attaque
supplémentaire, Avantages (×6), Boîte de conserve
(×2), Compteurs (×7), Gardien, Renforcement vital.
Compétences : Acrobatie +13, Connaissance
(maitrise corporelle) +7, Concentration +12,
Diplomatie +8, Dressage +5, Equitation +9, Escalade
+9, Perception +9, Renseignement +7, Survie +11.
Possessions et notes : Large épée et grand bouclier
(Att +12/+7, dégâts 3d6+4, défense +4), Armure de
plaque complète (protection 6 – encombrement de -3
avec le bouclier).
 Ronan Franberg, médecin
Sorte de Victor Frankenstein,
nécromancien autodidacte obsédé par la
mort de son père, Ronan Franberg a mené
de nombreuses recherches. C’est à la mort
de sa fiancée, qu’il s’est complètement
plongé dans ses études. Malheureusement,
ses recherches se sont achevées à partir du
moment où cette dernière a tenté de le manger. Il a
donc décapité sa ex-futur femme et a fui son
laboratoire auquel il avait au préalable mis feu.
Depuis Ronan vit comme médecin. Il se fait passer
pour une sorte de guérisseur un peu mystique
apprécié de la population. Son peint pâle pour ne pas
dire cadavérique, sa santé fragile (qu’il tient de son
père) et ses fréquentes quintes de toux poussent ses
amis d’hier à lui tourner le dos. Ronan redouble
d’efforts pour aider son prochain en utilisant le moins
possible sa magie.
Niveau 7
Caractéristiques : For +0, Dex +3, Con +1, Int +3,
Sag +5, Cha +5
Compteurs : PV 31, PE 89
Avantages : Attaque +3, Défense +13, Sauvegarde
+13
Atouts : Adepte (style : apposition des mains et
rituels compliqués - jet de guérisseur - domaine
Mort), Apprentissage (×5), Avantages (×6),
Caractéristique, Compteurs (×6), Domaine (Corps),
Magicien prudent, Renforcement énergétique, Sorts
de professionnels (Corps, Mort).
Compétences : Acrobatie +9, Bluff +14,
Connaissance (magie) +14, Diplomatie +14,
Escamotage +12, Métier (guérisseur) +11, Perception
+14, Psychologie +14, Renseignement +16.
Possessions et notes : Quelques plantes et matériel
d’herboriste et de médecin.
47
Ysme Dräekäer, mercenaire archer
Interrogé sur ses origines, Ysme avouera
qu’il a du sang elfe et qu’il a appris auprès
d’eux à tirer à l’arc. C’est, selon lui, la
seule et unique raison pour laquelle il est
le meilleur.
En réalité Ysme s’appelle Paolin et a
grandi dans un orphelinat où il devait
jouer du poing pour se faire entendre. Plutôt malingre
mais assez malin, Paolin a appris à se battre de loin et
en a fait un art. Il s’est engagé en tant que mercenaire
dès son plus jeune âge et s’est alors inventé une vie.
Après tout, son histoire en vaut une autre et puis cela
lui permet d’arrondir un peu son salaire en fin de
contrat.
Niveau 6
Caractéristiques : For +1, Dex +5, Con +1, Int +3,
Sag +4, Cha +2
Compteurs : PV 35, PE 39
Avantages : Attaque +10, Défense +11, Sauvegarde
+7
Atouts : Apprentissage (×5), Armes et armures de
professionnel, Attaque en finesse, Avantages (×6),
Caractéristique, Compteurs (×5), Rapide,
Spécialisation (arc composite), Tir de loin, Tir rapide,
Visée.
Compétences : Acrobatie +12, Bluff +11,
Connaissance (peuple elfique) +13, Discrétion +15,
Escalade +15, Natation +8, Perception +13,
Renseignement +10, Survie +10.
Possessions et notes : Arc composite de grande
qualité ressemblant à un arc elfique – Attaque +1 -
(Attaques +9/+9, dégâts 2d6+7), épée courte
(Attaques +10, dégâts 1d6+5).
Quelques précisions pour le
Conteur
Parmi ces personnages prétirés, tous n’ont
pas la même importance dans la campagne. Isaac, Le
Mage de guerre, mais également Eleine Pendrow et
Éric la main seule doivent être joués et interprétés. De
plus, ils doivent survivre car c’est autour d’eux que
s’articule toute la saga. Le joueur incarnant Isaac doit
cacher son statut de voyageur planaire tout en vous
aidant à placer quelques indices lors de ses
descriptions. Il faut, pour le plaisir de tous, que les
autres joueurs comprennent qu’il dissimule quelque
chose. S’il ne le fait pas, alors, lors de jets de
connaissance, rapportez au mage des éléments de
background qui appartiennent à d’autres plans
d’existence, éléments que le joueur/Mage devrait finir
par donner à ses collègues et que ces derniers ne
connaîtront évidemment pas (comme des noms de
plantes différents, d’autres Dieux…). Vous pouvez
également faire monter la pression en faisant passer
des mots à ce joueur et en précisant bien, à tous, que
leur background doit rester secret. La suspicion
autour de la table ne devrait pas tarder à pointer le
bout de son nez. Et puis les autres héros ont tous des
secrets à cacher. Ainsi, les joueurs devraient jouer le
jeu entre Éric amoureux platonique d’Eleine, Ronan
Franberg nécromant soucieux de rester caché de peur
de se faire brûler vif, Ysme qui n’a pas une goutte de
sang elfe, Jean Domitien qui ne semble pas être un
religieux très crédible…
De plus, le Mage de guerre ne doit pas avoir
le même sens moral que les autres personnages. Le
joueur qui l’interprète doit comprendre que son
personnage n’est pas un héros traditionnel et encore
moins un paladin au grand cœur. Sa philosophie est
qu’une bataille ne peut être perdue quand il y prend
part. Son unique but est de devenir plus puissant,
l’égal d’un dieu et même si, pour cela, il doit tuer père
et mère. Ainsi, si un joueur est plus secret, parfois
plus froid dans ses choix que les autres joueurs alors
ce personnage est fait pour lui.
Les autres personnages sont plus facilement
« disposables ». En effet, Issaire, Jean Domitien,
Ronan Franberg et Ysme Dräekäer/Paolin, s’ils ne
sont pas distribués, peuvent être oubliés ou incarnés
comme des seconds rôles de Melnes.
48
Les caractéristiques en gros
Pour simplifier à la fois la création des
« armées » et le déroulement de la dernière bataille,
les caractéristiques sont vues relativement basses
(moins de points de vie, moins d’options pour moins
de tests et plus de morts). De manière générale,
l’individu est pris avec un FD de 1 et un niveau de 1.
S’il est entrainé (jusqu’à porter une arme de
professionnel) alors son FD gagne 1. S’il est très
entrainé (capable de porter des armes de brutasse),
son FD passe à 3. L’équipement fait varier le niveau.
Des bâtons font du niveau 1, des armes
professionnelles du niveau 2 et de brutasse du niveau
3. Ainsi, en suivant cette logique un paysan sera FD
1, niveau 1 et un chevalier en armure de plate FD 3,
niveau 3.
Toutefois, ajoutez quelques éléments afin de
nuancer cette « guerre des clones ». Si par exemple,
les héros font faire des travaux de terrassement aux
paysans afin d’améliorer leur condition physique
alors vous pouvez ajouter +1 ou +2 aux dégâts
(symbolisant un bras plus musclé). Même si la nuance
est subtile au niveau du déroulement (+1 de ci de là),
cela permettra de récompenser toutes les bonnes
initiatives des joueurs.
Les morts se transforment en infectieux et
luttent contre les adversaires les plus proches. Quel
que soit leur statut, prenez les caractéristiques
suivantes :
Mort-vivant infectieux
FD : 2 / Niveau : 1
Points de vie : 12
Points d’énergie : 4
Compétences : Combat (+5), Mystique
(+2), Sournoiserie (+4), Survie (+4)
Combat : griffures et morsures (attaque
+5, dégâts 1d6+1), Armure +4
Atouts et capacités spéciales : Maudite
(Sans repos, Abomination, Horreur, Allergie : Feu),
Vitalité.
Les peaux vertes
Orques
Cette catégorie généralise les guerriers
orques. Bien qu’ils soient de redoutables
combattants, la course et la succession de
combat les a épuisés. Leurs
caractéristiques peuvent donc paraitre
relativement faibles
FD : 2 / Niveau : 3
Points de vie : 30
Points d’énergie : 12
Compétences : Combat (+9), Mystique (+3),
Sournoiserie (+6), Survie (+6)
Combat : Armes de professionnel (attaque +10,
dégâts 2d6+3) Notez que pour les descriptions, les
armes de Brutasses comme larges épées ou haches
sont plus recommandées. Toutefois, gardez en
mémoire la puissance dont disposeront les héros lors
des combats.
Atouts et capacités spéciales : Armes claniques,
Armes et armures de professionnel, Rage, Résistance
aux maladies, Résistances aux poisons, Vision des
étoiles, Armes de professionnel.
Orques d’élite
Les troupes des Hordes sont formées au combat dès
leur plus jeune âge. Les troupes d’élites sont
composées des guerriers les plus « frais ».
FD : 3 / Niveau : 4
Points de vie : 60
Points d’énergie : 24
Compétences : Combat (+11), Mystique (+5),
Sournoiserie (+8), Survie (+8)
Combat : Armes de brutasse (attaque +12, dégâts
3d6+4)
Atouts et capacités spéciales : Armes et armures de
professionnel, Armes et armures de Brutasse, Armes
claniques, Rage, Résistance aux maladies,
Résistances aux poisons, Vision des étoiles.
Gobelins et Orques non combattants
Cette catégorie comprend certaines
femelles orques qui ne se battent pas, les
enfants et les trop vieux guerriers
FD : 2 / Niveau : 1
Points de vie : 15
Points d’énergie : 4
Compétences : Combat (+4), Mystique
(+1), Sournoiserie (+4), Survie (+6)
Combat : Armes amateurs (attaque +4, dégâts 1d6+1)
Atouts et capacités spéciales : Résistance aux
maladies, Résistances aux poisons, Vision des étoiles,
Un dernier coup avant de partir (à 0, ces créatures
peuvent encore taper une dernière fois).
Chamanes orques
Les Chamanes sont à la fois les guides et
le soutien des guerriers. À l’instar des
sorciers rebouteux, faites leur lancer des
bénédictions barbares soutenant les
troupes plutôt que de grosses boules de
feu. Ils sont surtout là pour donner un
souffle plus épique à la confrontation.
FD : 4 / Niveau : 2
Points de vie : 24
Points d’énergie : 80
Compétences : Combat (+6), Mystique (+10),
Sournoiserie (+7), Survie (+7)
49
Combat : Armes amateurs (attaque +7, dégâts 1d6+2)
Atouts et capacités spéciales : Résistance aux
maladies, Résistances aux poisons, Sorts amateur,
Sorts de professionnel, Vision des étoiles, Un dernier
coup avant de partir (à 0, ces créatures peuvent encore
taper une dernière fois.
Elfes
Peut être les plus puissants guerriers, ces elfes n’ont
pour seul défaut que d’être trop peu nombreux.
FD : 5 / Niveau : 2
Points de vie : 50
Points d’énergie : 24
Compétences : Combat (+8), Mystique
(+8), Sournoiserie (+5), Survie (+11)
Combat : Arc elfique et épée elfique
(attaque +11, dégâts 2d6+4), armure
légère +2.
Atouts et capacités spéciales : Armes elfique (arc et
épée), Armes et armures de professionnel, Pas léger,
Résistance spirituelle, Sens affutés, Sorts amateur et
de professionnels de magie naturelle, Vision des
étoiles, Spécialisation (arc et épée)
Humains
Les humains à entrainer seront principalement de
deux types : les paysans qui n’ont presque jamais tenu
une arme et les hors-la-loi qui seront considérés
comme de vulgaires raquetteurs (bien qu’ils
comportent aussi bien de véritables guerriers comme
des voleurs malchanceux).
Le profil donné est le profil de base, armé et
entrainés, ces derniers devraient être plus vaillants.
FD : 1 / Niveau : 1
Atouts et capacités spéciales : (FD) x 2.
Les Hors-la-loi posséderont déjà Armes et armures de
professionnel et Attaque sournoise
Nains
FD : 4 / Niveau : 3
Points de vie : 60
Points d’énergie : 24
Compétences : Combat (+11), Mystique
(+5), Sournoiserie (+8), Survie (+8)
Combat : Armes de brutasse (attaque
+11(14)+1, dégâts 3d6+3(5)+1),
protection +4.
Atouts et capacités spéciales : Armes de
professionnel, Armes de Brutasse, Boite de conserve
(×2), Créature des profondeurs, Ennemi
(globelinoïdes), Résistance au poison, Tête de pioche.
 Rencontre dans
l’ancien temple de
Failend

Histoire des héros Histoire de Glen et de Scène de la vie

antiques sa troupe courrante

Evocation du barde

- Mission donnée par Découverte de Melnes

Andréalius et des événements
- Construction du mur étranges qui y sont liés Evocation de la relique
…

Absence de morts-
Ralentir les orques Disparitions vivants
mystérieuses

Recruter des hommes

Evocation des anciens
cultes
Former les futurs
guerriers
Présentation d’autres
havres via des rumeurs
Recruter des nainss

Recruter des elfes

Victoire ou demi-victoire des

héros antiques coincidant avec
l’arrivée des PJs à Melnes

50
 Mourir de faim
rdann dépérit. D’abord, les pandémies ont touché les hommes puis les animaux et les plantes. Ce cercle
vicieux se poursuit dans une nourriture des plus disparates. Certains havrais montrent donc les signes d’une
malnutrition. Les vomissements succéderont aux maux de ventres et, bientôt, ils tomberont.
Autour d’un repas
Le soir, dans une auberge, Caspofin purifie
l’eau devant les yeux ébahis des héros. L’effort
ébranle le mage alors que la vapeur d’eau s’élève et
se condense dans une grande marmite. Ses mains
tremblent, il risque de tomber d’épuisement mais une
grande quantité de bois a été sauvegardée. « Vidé »,
Caspofin regarde l’aubergiste porter à ébullition une
eau déjà chaude. Dès que le feu prend, il accueille les
familles une à une. Le rituel est toujours le même :
l’aubergiste pèse les denrées, écarte celles qui lui
semblent contaminées et plonge les autres dans l’eau.
Le premier service a lieu une demi-heure après.
Chacun revient prendre une partie du bouillon. Les
havrais les plus aisés l’épaississent avec une sorte de
pain dur et mangent sur place. Les autres se
contentent de le boire. L’ambiance n’est pas festive
mais n’est pas morose non plus. C’est l’occasion de
se raconter les dernières nouvelles, de parler des
projets de chacun et de revivre quelques histoires des
héros melnois. Puis vient le moment du service
suivant. La salle se dépeuple pour laisser la place à
d’autres Melnois affamés. Les héros s’éloignent pour
vaquer à leurs occupations mais déjà…
… Le ver est dans la pomme.
Toute l’auberge a été empoisonnée. Le temps
d’incubation varie suivant la Constitution des
personnes (Constitution + 1 en heure). Dans un
premier temps, c’est un dK de circonstance qui est
ajouté à chaque difficulté. Ceux qui réussissent un test
de Sauvegarde se sentent « patraques », les autres
continueront à subir ce malus en dK. Pourtant, les
réels symptômes ne débutent qu’après une nuit de
sommeil et occasionneront un malus de -5 à tous les
jets (-10 pour un échec critique à son test de
Sauvegarde). Suivant la réussite de leur jet, les héros
ressentiront les troubles suivants : nausée, douleur
abdominale, vomissements, diarrhées, fièvre, maux de
tête et fatigue physique. Notez que, parfois, le délai
51
pour tomber malade suite à une intoxication
alimentaire peut être de quelques jours. Ainsi, si vous
êtes taquins, vous pouvez même attendre un prochain
repas voire une autre aventure pour faire subir ces
malus.
L’histoire pourrait être sans lendemain. En
effet, dans la plupart des cas, les symptômes
disparaissent après une courte période d’indisposition
et de maladie. Le problème est que cette maladie
semble contagieuse et se repend dans la ville sur
pilotis. Elle touche également la ville basse. Plus
grave encore, des personnes meurent. Les personnes
âgées, en bas âge ou déjà affaiblies par une maladie
sont les premières victimes et se relèvent sous la
forme d’infectieux. Ne transformez toutefois pas ça
en massacre!
L’histoire en quelques maux
Avant d’aller plus loin, voici toute la vérité
sur cette triste histoire. À Melnes, le trop grand
nombre de personnes et les faibles espaces cultivables
provoquent des carences alimentaires parfois
mortelles. Ce fut le cas des parents de Lavère.
D’abord, sa mère est tombée puis elle a infecté son
père, sa fille et son mari. Devant l’horreur, Lavère a
fui et n’est revenue que pour retrouver les corps
carbonisés de sa famille. Elle est alors passée par
plusieurs stades : le désespoir, la tristesse, la
consternation puis la rage. Lavère ne hait ni sa lâcheté
ni même les morts-vivants mais les plus riches de
Melnes qui ont laissé mourir des êtres vivants en se
cachant derrière leurs trois règles hypocrites. Rongée
par sa colère, Lavère s’est renfermée sur elle-même et
a décidé de faire payer aux habitants de la ville haute
et de la ville basse leurs crimes.
Pour réaliser sa vengeance, Lavère voulait
faire mourir ceux qu’elle considérait comme coupable
en leur faisant consommer le fruit de leur péché. Elle
a donc séduit un homme, l’a attaché et tué.
L’infectieux sert de nourriture aux insectes et aux rats
qu’elle apporte aux auberges pour contaminer les
habitants. La cuisson diminue les risques d’infection
mais rend toutefois malades tous les consommateurs.
Rien ne se perd, rien ne se créé,
tout se transforme
Après avoir abattu le premier infectieux dans
la ville, les héros devraient se poser de véritables
questions. Il est possible de les aiguiller vers
l’enquête puis vers la véritable coupable.
En étudiant les faits :
Les symptômes rappellent tous ceux de
l’intoxication alimentaire. Presque toutes les
personnes ayant consommé les mêmes plats ont été
malades. Un test de médecine (diff 25) ou
l’intervention d’un guérisseur leur apprendra que ceci
n’est pas un empoisonnement mais plutôt dû à la
consommation d’un plat avarié. Les héros qui pensent
à changer de régime alimentaire (à ne plus manger à
l’auberge) devraient aller mieux. S’ils ne sont pas trop
atteints, il suffit de boire de l’eau pure et de se reposer
pendant une journée pour récupérer.
Enfin, pour les plus curieux, les morts-vivants sont
maculés par leur vomi ou leurs excréments indiquant
que le rejet est sûrement la dernière chose faite de
leur vivant.
Auprès des aubergistes :
En temps normal, les aubergistes récoltent la
nourriture, la font bouillir puis la redistribuent en
commençant par ceux qui amènent des denrées
(alimentaires ou commerciales). Cette distribution se
fait par assiette (ou par poids suivant les auberges) en
proportion de ce qui a été amené. Les profits viennent
donc du bouillon de cuisson. Servir ce dernier permet
à l’aubergiste d’augmenter le nombre d’assiettes. Le
bénéfice est alors proportionnel à la taille de la
marmite et inversement proportionnel à l’achat de
l’eau distillée et du bois pour la cuisson.
Pour sauvegarder de la nourriture et
s’enrichir, il est alors possible de faire un trie moins
sélectif, d’utiliser de l’eau tamisée (et non distillée)
ou de troquer à bas prix des aliments douteux. Tous
les aubergistes employant de tels moyens, ils sont
partagés entre aider d’éventuels enquêteurs et se taire.
Pris en faute, ils se défendront en disant
qu’ils font bouillir l’eau lors de la cuisson. Les
aliments « douteux » proviennent de la zone sèche et
sont majoritairement des rats et des insectes. Et c’est
de là que vient le mal.
En suivant la « chaine alimentaire » :
52
La zone sèche, qui consomme plus de
nourriture insalubre que la zone sur pilotis, n’est pas
touchée par ce début d’épidémie. Si les héros
enquêtent discrètement, ils apprendront que le vieux
Aymerie (niv 2) a perdu son élevage de rats. Malgré
tous les soins apportés, ses bêtes se sont retrouvées
infectées du jour au lendemain. Il a dû en tuer la
majeure partie pour sauver celles qui pouvaient
encore l’être. De peur d’être accusé, il agit de façon
suspecte voire violente. Ramené à la raison, il jure ne
pas être responsable. Ses rats étaient nourris par les
insectes des éboueurs.
Ce fait est peu connu mais le dépotoir sert
également d’enclos à insectes. En effet, les éboueurs
ne font pas que convoyer les excréments chargés de
cendre à l’extérieur de la ville. Les déchets sont de
véritables nids de vermine et les éboueurs « élèvent »
de nombreux cafards et mouches qui sont ensuite
consommés par les bêtes (rats et oiseaux) mais
également par les humains.
De plus, le bois manquant, tous les cadavres
ne peuvent être incinérés. Le dépotoir contient donc
également des corps décapités. Ces derniers
chargements sont peu fréquents et sont jetés au loin
par les éboueurs. Afin de ne pas paniquer les havrais,
seuls les membres du Conclave sont au courant de ce
trafic. Ils ont donné ordre aux membres de la milice
des cendres comme aux éboueurs de garder ce
transfert secret. Ils feront donc le nécessaire pour faire
taire tout maître chanteur potentiel. Ainsi, si tout se
passe trop bien pour les joueurs, les miliciens ont eux
aussi mené leur enquête et se retrouvent sur les traces
des éboueurs et tentent d’empêcher les héros d’en
découvrir plus. Pourtant, à partir du moment où les
éboueurs sont suspectés, il est facile de trouver un
coupable tout désigné. En effet, l’un d’eux semble
plus aisé que les autres et troque des insectes bien
plus dodus que ceux de ses concurrents. L’homme
(niv 3) ne s’est pas acquitté de son dernier
enterrement. Il a conservé un corps et s’en sert pour
nourrir des cafards.
C’est fin, ça se mange…
Le cannibalisme (même avec un
intermédiaire) comme les intoxications alimentaires
ne sont pas les choses les plus faciles à jouer. Vous
pouvez donc conclure que ces insectes sont la source
des empoisonnements. Tout revient alors dans l’ordre
après avoir arrêté l’homme et son commerce
d’insectes nécrophages.
De même, si les héros s’en sortent trop
facilement, il est possible de développer quelques
fausses pistes. Ceci permettrait de visiter un peu plus
le havre mais aussi de les forcer à faire des
compromis. Voici, quelques idées à développer selon
vos envies et les actions des héros.
Les aubergistes accusent un concurrent. Peut-être
même en profite-t-il pour attaquer ouvertement son
commerce (et ses réserves).
La milice s’inquiète de l’action d’un collaborateur.
Ils suspectent une attaque de plus grande envergure,
similaire à celle s’étant produite avec la venue de la
liche. Les gardes tentent donc de recruter un
maximum d’aventuriers.
Un des morts avait un livre codé (cela devrait
rappeler quelque chose aux joueurs de Rendez-vous
avec la Mort).
Le verre dans lequel le nain Dornaus fournit de
l’eau est de plus en plus opaque. Le souffleur de verre
a remplacé pour un temps le sable/silice par un peu de
cendre. Est-ce de son fait ou lui a demandé d’agir
ainsi ? L’usage des cendres rend malade celui qui boit
dans de l’eau transportée dans ce verre. Le souffleur
n’est toutefois pas responsable de cette épidémie.
Le Barbier est malade depuis quelques temps.
Plusieurs des malades sont passés sous le fil de son
rasoir.
La vengeance est un plat qui se
mange froid
Il est fort probable que les actions des héros
forcent les éboueurs à stopper leur commerce. Les
personnages y gagneraient l’inimitié des éboueurs
mais aussi des miliciens. En effet, les symptômes
persistent dans la ville haute. Si les personnages sont
restés discrets, alors ce commerce peut continuer.
53
Dans le cas contraire, certains aubergistes pourraient
ne plus accepter cette source de nourriture.
Le seul moyen d’endiguer cet
empoisonnement est de surveiller les auberges et leurs
différents services. Il faut être patient, chanceux et
observateur pour découvrir qu’une femme maigre au
regard un peu fou se rend à plusieurs d’entre elles et
n’attends pas pour obtenir sa part. Cette femme est
l’empoisonneuse et se nomme Lavère (niveau 1,
dague +7, 1d6+2). La mort ne lui fait pas peur. Elle
espère juste devenir un infectieux et continuer ainsi
son œuvre.
Avoir les yeux plus gros que le
ventre
La fin de cette aventure est complètement
libre. Selon les choix des joueurs, la vente d’insectes
nécrophages peut continuer ou s’arrêter. Il n’y a pas
de mauvais choix. D’un côté, l’éthique et la sécurité
voudraient que cette pratique soit prohibée. Cela
constitue toutefois le meilleur moyen de contenir,
pour un temps, la faim des plus démunis.
Si les héros ne parviennent pas à démasquer
Lavère, alors cette dernière peut continuer son sombre
dessein. La consommation d’un rat risque de
transformer une personne saine en infectieux. Dans
tous les cas, ses pratiques vont avoir raison d’elle. En
effet, les animaux restés trop longtemps au contact du
mort-vivant sont devenus infectieux. Ainsi, malgré les
précautions qu’elle prend, elle finit par devenir, elle
aussi, un zombie. Les dégâts occasionnés sont laissés
à votre discrétion.
 Manger dans une
auberge Pré-requis

Mourir de faim
Caspofin fait bouillir
de l’eau

Premiers symptômes :
1) -1dK,
Possibilité de couper et de
2) -5/-10 si Sauvegarde échouée
placer ici un autre scénario
3) nausée, maux de tête, de ventre…
ou de combler un déjà
é

Etude des symptômes Infectieux maculé par Auberges et leur Chaîne alimentaire à
son vomi commerce douteux Melnes

Fausses pistes
Aymerie et ses rats
morts
Accusation d’une
auberge concurrente

Découverte des enclots Suspicion d’un

à insectes collaborateur

Un des morts porte un

Découverte des enclots Problème avec le conclave livre codé
à insectes et les miliciens (psychopompe)

Verre contenant de
Problèmes persistent l’eau gris opaque
en ville haute

Barbier malade
comme ses clients
Surveiller les auberges Mort de Lavère
=> Lavère coupable FIN

Lavère découverte
FIN

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