Zombie la Mouche N°1

Feuille de chou à tendance furieusement apériodique traitant des trucs morts qui bougent et d’autres choses qui passent.

Édito

Ça faisait un moment que je cherchais comment continuer à écrire des articles divers et avariés
sans passer par un blog ou autre. Alors je vous le dis de suite, on va pas parler que de morts-
vivants, mais d’un peu de tout ce qui me passe par la caboche (et des trucs des potes).

Alors voici le N°1 de Zombie la Mouche. Y aura-t-il un N°2 ? Aucune idée ma bonne dame.
Passez par le site de temps en temps pour voir.
PS : cherchez pas des illustrations, c’est friendly printer. Et puis j’ai pas le temps et surtout pas le talent.

Sommaire

1. Libris Mortis et Open Grave : perds pas la goule !

2. Résurrection, seconde partie de campagne pour Plagues dK.

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 Zombie la Mouche N°1
1. Libris Mortis & Open Grave
Sur la fin de vie de D&D 3.5, Wizards nous
avait fait la bonne surprise de sortir un
supplément complet concernant les morts-
vivants. Le sujet avait été abordé un peu
partout dans les autres suppléments et
Monsters Manuals. Donc, les auteurs se
devaient d’être inventifs pour éviter les
répétions à tout va.
C’est avec une certaine surprise que je
découvrais Open Grave : Secrets of the
Undead, qui arrive beaucoup plus tôt que
son prédécesseur.
Et pour cause. Le mort-vivant de D&D 4 est
très différent du mort-vivant de D&D 3.5.
Alors je me suis dit : tu es débordé par le
taff, tu n’as pas une minute à toi,
voilà une bonne raison de te
lancer dans la critique de ces
deux bouquins et de faire
partager tes réflexions avec trois
bozos (oui, vous) qui trouvent ta
feuille de chou par hasard. Mais
après tout, le Net ça sert à ça
non ? Non ? Bon.
Alors sortez vos pelles, prenez
vos lanternes et viendez avec
moi explorer les caveaux de la
non-vie… hum… non mort…
bref…
1.1. Libris Mortis
Ce supplément (2004, couverture rigide, 192 pages, en VO
(24 $) ou VF (37 €)) est construit comme un livret
classique de la 3.5 : un chapitre présentant
les morts-vivants, un pour le personnage
(Feats, classes de MV, etc.), des classes de
prestige (pour vivants et pour MV), des
sorts, de l’équipement, des nouveaux
monstres et un dernier chapitre sur
l’utilisation des MV dans votre campagne.
Qu’on aime ou pas, il faut avouer qu’il y a
du matos. La police de caractère est petite,
les illustrations sont très bonnes, il y a des
plans et le bouquin lui-même est solide.
1.1.1. Tout ce que vous vouliez savoir sur
les morts-vivants sans jamais oser le
demander
Dès l’introduction, les auteurs vous mettent
dans le bain. L’idée du supplément est de
vous présenter des antagonistes, certes, mais
surtout de comprendre leur fonctionnement,
et même de les jouer. La référence au Book
of Vile Darkness, est directe. Il faut, une fois
de plus, remettre l’édition de ce livre dans le
contexte. Il est admis depuis longtemps dans
D&D 3.5. que les PJ peuvent être mauvais
ou monstrueux. Cette option (qui viendra
sans doute) n’est pas d’actualité dans
D&D 4.
Donc dans le premier chapitre,
on nous apprend tout concernant
la non-vie : ses origines, ses
manifestations (corporel, non
corporel), etc. Ensuite, on passe
à du plus concret pour
s’intéresser au métabolisme des
morts-vivants (pour ceux qui en
ont un). Chaque monstre (issu de
ce supplément, mais aussi des
MM ou du Fiend Folio) se voit
attribuer un régime alimentaire
précis (Brrrrraiiiin), accompagné
de petites règles sympas en cas de manque.
S’en suit un trop petit chapitre sur la
propagation de la non-vie. C’est dommage
parce que justement, c’est ce qui rend, par
exemple, les zombies si dangereux. Une
morsure et hop… terminé. La présentation
du métabolisme se termine par l’évolution
éventuelle du MV et ses sens. Rien de bien
folichon, on se doutait que les MV voyaient
dans le noir (genre, c’est pour ça qu’on les
appelle les créatures de la nuit).
La section suivante traite de la psychologie
et de la société des morts-vivants (si
applicable). Et là, ça devient intéressant. En
effet, outre les relations que nos bestioles
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 Zombie la Mouche N°1
entretiennent avec leurs rejetons, y est
évoquée la possibilité d’univers dominés par
la non-vie, de MV infiltrés parmi les
vivants, etc. Une fois de plus, c’est court,
très court. Trop court. La suite d’un vampire
ou d’une liche doit être quelque chose de
vraiment intéressant à décrire. De plus, c’est
là qu’on y trouve les mains droites des
grands méchants (ceux qu’on élimine avant
le grand méchant). Dommage. D’autant que
la suite du chapitre est sympathique, mais
finalement encore une fois trop courte pour
être applicable. Il s’agit de la liste des dieux
liés à la mort. D&D 4 ayant élagué au
passage, certains n’existent tout simplement
plus. Heu… et c’est pas plus mal. J’avoue
qu’Afflux, le dieu de la mort et des
tortionnaires, me laisse de marbre. Vous
avez déjà tenté de torturer un squelette vous
(clac clac clac clac !) ?
Enfin, pour ceux qui combattent au nom de
la sainte justice, de l’UMP et des carottes
trop cuites, il y a toutes les formes de dégâts
qu’on peut infliger aux MV. C’est
intéressant dans la mesure où la préparation
avant le combat est toujours un peu
stressante pour les joueurs (« Les balles en argent ?
C’est pour les loups-garous, pas les vampires ! On a des balles en
argent ? Heu… non…»). Et puis, il y a aussi de
quoi soigner les dégâts infligés par les
bébêtes. Là j’avoue que j’aurais bien aimé
voir un petit système type SAN. Mais bon.
1.1.2. Des dons, du prestige et des bananes
flambées
Les chapitres 2, 3, 4, et 5 sont des options de
jeu. Et là, je vous vois déjà… Pouah !
Encore du papier pour rien… On s’en fout…
c’est pour les grosbills… bla bla bla. Alors
là je vous demande. Pourquoi est-ce que
vous lisez un article, une critique, sur un
produit D&D 3.5. si d’emblée vous n’aimez
pas ? (Je viens de perdre 50% de mes lecteurs là, soit 2).
Donc pour ceux qui restent (oui, vous, les deux là, si
vous pouviez réveiller le troisième, ça serait sympa), voici
comment prendre la chose.
Oui, bien entendu, des dons à la pelle, on
s’en tape. Mais il ne faut pas le voir comme
ça. Prenons le Feat Corpscrafter. Il permet
de créer des morts-vivants plus balaises.
Plus forts. C’est classique à en pleurer non ?
Bon alors maintenant, vous avez vos joueurs
qui meulent quelques zombies rôdant dans le
cimetière. Et là, l’un d’entre eux leur paraît
plus grand, plus costaud et surtout avec des
petits bouts en plus. Une fois le combat
terminé, ils vont sans doute se demander
d’où viennent les zombies et surtout d’où
vient le balaise. Y’aurait-il un vil nécromant
jouant à touche-pipi dans le coin ? Hop. Une
accroche de scénario pour débutant (ou pas).
Bref, tous ces trucs comme Fell Animate (le
méchant tue un bozo et le bozo se relève en
zombie… Surpriiiise !) sont autant d’idées et
de retournements de situation pour vos
scénarios. Il est donc idiot de le négliger
sous prétexte de la mauvaise image qu’ils
ont sur trois forums de VCI (vieux cons
indécrottables).
Et puis, la fin du chapitre 2 s’ouvre sur la
possibilité de jouer des morts-vivants. Des
jeux comme Vampire, Wraith ou Mummy
ont connu un certain succès. Mais à titre
personnel, je vois plus cette option comme
un épisode de campagne (« coucou, vous vous
réveillez dans une tombe ») que dans une optique de
jeu à long terme. Si je veux jouer un
vampire, je joue à Vampire. Les auteurs
semblent avoir eu la même approche,
puisqu’ils se contentent de donner des règles
de base, des classes de base et que, bien
entendu, ils se focalisent sur les morts-
vivants doués de conscience (vous vous
rappelez le squelette : clac clac clac clac…).
Donc goule, vampire (et encore), wight,
mohrg, etc. Bref, si je râlouillais concernant
la taille de certains passages plus haut, là
c’est simple concis et suffisant pour jouer.
Le chapitre 3 concerne les classes de
prestige. Même remarque que plus haut,
vous avez ici des PNJ (bons ou mauvais) en
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or. Il vous suffit juste de rajouter un nom.
Rapidement :
- Death’s Chosen : serviteur d’une créature
morte-vivante, ils sont changés, corrompus,
petit à petit par leur maître. Leurs
motivations sont variées (quête
d’immortalité, vengeance, recherche de
quelque chose), ce qui en fait de très bons
seconds couteaux.
- Dirgesigner : bard gothique, pleureuse,
Sopor Aeternus, ils peuvent se mettre au
service d’un mort-vivant puissant. J’avoue
que si la liste des chansons (des sortes de
sorts de bard) est sympa, à jouer comme PJ,
ça doit être lassant à la longue (« J’ai reçuuuu ma
facture EDF… J’ai pas demandé à naître… »).
- Master of Radiance : druide des énergies
positives (en gros), ils doivent filer des
coups de soleil à tous leurs potes. Bof.
Même en PNJ, ça doit être saoulant.
- Master of Shrouds : magiciens qui
réveillent des morts (puissants) pour les
obliger à travailler pour eux. Discrets, ce
sont des sortes de mercenaires aux méthodes
peu orthodoxes (hu hu !). De bons PNJ, mais
complètement impossible à jouer en groupe.
- Pale Master : Un peu le même que
précédemment, mais au lieu de réveiller une
créature puissante, il réveille un tas de
morts-vivants plus faibles. Même remarque :
injouable, mais PNJ sympa.
- Sacred Purifier : Gosthbuster, vous
connaissez ? Bah c’est pareil. Ils servent
Pelor à leur façon, à la sauvage, en fonçant
dans le tas. Mouaich. L’idée est sympa, mais
n’importe quel PJ religieux est déjà un peu
comme ça, non ? De là à en faire une classe
de prestige…
- True Necromancer : bon bah le voilà, le
vrai, le seul, l’unique nécromancien. Sympa,
bien détaillé, impossible à jouer. Super PNJ
donné en exemple.
Suivent des classes de prestige pour…
morts-vivants. Si. Bon. Alors là, vraiment on
entre dans le pointu… et l’inutile. Même
pour des PNJ. L’Ephemeral Exemplar, la
Lurking Terror (maman j’ai peur !), le Master
Vampire et surtout le Tomb Warden (qui protège
les tombes, comme si les autres n’étaient que des guides
touristiques)
ne présentent aucun intérêt. Les
vampires, par nature, aiment dominer. Alors
pourquoi créer un vampire qui aime dominer
comme classe de prestige ? Bref,
heureusement, ce n’est qu’une section de 5
pages (en gros). À passer sans regret.
Nous passerons rapidement aussi sur le
chapitre 4 qui détaille par le menu des sorts.
Moi je les vois comme des moyens de faire
flipper vos joueurs plus que comme des
sorts qu’ils peuvent lancer. Ou alors, ils
peuvent les lancer, mais au risque d’être
corrompus par la magie impie qu’ils utilisent
(un peu comme invoquer une bestiole à
l’AdC sans vraiment la contrôler).
Le chapitre 5 nous offre un peu de matos. Là
encore, les objets magiques ne devraient pas
tomber entre les mains de joueurs. Mais
c’est surtout le début du chapitre qui est
sympatoche en diable avec le principe
alchimique de « positoxine ». Il s’agit en fait
d’un mélange d’énergie positive et d’eau
bénite. Donc un poison pour un mort-vivant.
Rigolo. Le chapitre se termine sur la
possibilité de greffer des membres morts sur
un vivant (pour des PNJ donc, ou pour des
PJ qui n’en veulent). J’aime bien l’idée de se
faire ajouter des crocs de vampire. Très
style.
1.1.3. C’est monstrueux !
Le chapitre 6 concerne les monstres. La
présentation est identique à celle d’un MM,
avec quelques précisions sur les traits
associés. Je ne vais pas tous les lister, il y en
a beaucoup trop (et c’est bien). Ils vont du
« Mouaich… pourquoi pas… » au « Bordel
c’est bien ! » en passant par le « J’vais
vomir ».
Dans cette dernière catégorie, mon favori
reste la Forsaken Shell (qu’on retrouve dans
Open Grave d’ailleurs), qui consiste en un
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monceau de peau vide qui cherche à se
reproduire en écorchant vives ses victimes.
Effet assuré sur vos joueurs lorsque leurs PJ
voient un quidam subir ce triste sort (« Si si
c’est ton tour de tanker ! »).
On trouve un peu de tout (comme à la Samaritaine,
vous me direz), dont de la vermine, une
faucheuse, des golems d’un peu n’importe
quoi, et des trucs vraiment sans intérêt (avec
une préférence pour la très inutile gnoll
barbare demi-vampire). Il est dommage que
le Necropolitain ne soit pas proposé comme
classe jouable détaillée. Heureusement, le
Template peut être utilisé dans ce sens. Bref,
si on était à l’école, je donnerais un bon
7,5/10 à ce chapitre.
1.1.4. Le pain de campagne (dans la
gueule)
Le chapitre 7 nous gratifie de conseils plus
ou moins avariés sur la « bonne » façon
d’intégrer des morts-vivants dans votre
campagne. En fonction de la conscience du
MV, ses tactiques ne seront pas les mêmes
(quelle surprise). Plusieurs pistes de scénarios
ouvrent le chapitre, suivies de techniques de
combat (au cas où vous en auriez besoin. Je
ne pense pas. Elles coulent toutes de
source). S’ensuivent un tas de petites règles
techniques à piocher au besoin (par exemple
les dégâts du soleil), les monstres non
tangibles, etc.
Le reste du chapitre n’est que bonheur et
joie. Il s’agit d’exemples appliqués, prêts à
l’emploi, de plusieurs types de morts-
vivants. Accompagnés de plans, c’est
échantillons gratuits sont variés, intéressants
et offrent des idées de scénarios en pagaille.
Des variantes permettent d’enrichir vos
monstres. C’est plus court et plus intéressant
que les classes de prestige des créatures dont
nous avons parlé plus haut. Fantômes,
Liches, Vampires, Squelettes (pas toujours
utile, mais bon), Zombies, tous passent à la
moulinette avec généralement du bonheur
(Dire Ape Zombie ? WTF ?).
L’ouvrage se termine par la description (un
peu courte) de sectes dédiées à la mort, ainsi
qu’une petite dizaine d’aventures à
travailler.
1.1.5. Alors docteur, c’est grave (hu hu) ?
Note à ceux qui ne comprennent pas la blague. Grave : tombe en
anglais.
Tout n’est pas bon dans ce supplément. Mais
une fois encore, il arrivait en fin de course
de D&D 3 et 3.5. Alors je dois avouer
qu’Andy Collins et Bruce R. Cordell s’en
sortent vraiment bien pour pondre quelque
chose de novateur sans tomber dans le
grosbillisme.
Ce n’est pas un ouvrage simple. Il faut
maîtriser un peu la mécanique de Donj’ et
connaître un peu les autres suppléments.
Mais c’est une mine de scénarios. Presque
chaque page vous donne deux ou trois idées
exploitables, et même nouvelles, ce qui n’est
pas si facile.
Posons-nous la question : je joue en 4e
(L’édition, pas la classe ! Suivez un peu). Est-ce que
Libris Mortis est intéressant ?
Techniquement non. Du tout. Vous pouvez
déjà virer tout ce qui concerne la partie
« jouer un MV », les Feats, les classes, etc.
Restent les monstres qu’il vous faudra
adapter au système simulationiste de
D&D 4.
Comme source d’inspiration, oui. Si vous
avez de la bouteille et que vous cherchez
plus l’ambiance que la technique pure, il y a
de quoi vraiment faire flipper vos joueurs
dans Libris Mortis. Et là, héros ou pas, ils
vont se faire dessus.
Mon avis à moi que j’ai ? J’aime bien. Il y a
à boire et à manger, mais globalement c’est
une référence en termes de morts-vivants
dans du médiéval fantastique. À noter que
sur le site d’Asmodée, il est indiqué comme
épuisé. En cherchant bien je suis certain
qu’il est trouvable en boutique ou d’occas.
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1.2. Open Grave
L’optique D&D 4 consiste à vous faire jouer
des personnages positifs. Des héros. Il n’est
pas interdit de jouer des mauvais, mais ce
n’est pas le but (pour le moment). Logiquement,
les morts-vivants sont donc présentés
comme des antagonistes. Cela s’explique
sans doute aussi par l’arrivée relativement
précoce de ce supplément dans l’ensemble
de la gamme. Et pourquoi pas après tout ?
D&D 4 cible un public plus jeune, qui aime
les figurines pré-peintes et qui veut de la
technique. N’y voyez aucun jugement de
valeur, c’est juste une constatation (peut-être
fausse d’ailleurs).
Open Grave est donc écrit dans cet esprit.
Un bon mort-vivant est un mort-vivant
mort… heu… enfin… bref… on se
comprend.
(Open Grave est un supplément sous couverture rigide, de
224 pages coûtant en gros 30 $. Il est annoncé en VF (le
24/04/2009) sous le nom d’Outre-tombe pour 32,50 €).
Ce qui suit se base donc (comme pour Libris
Mortis) sur la VO.
Au niveau de la forme, c’est un livret à la
couverture superbe (Vecna ?), solide, aéré,
mais dont les illustrations vont du
« Hoooo ! », comme la couverture, au
« Argle ! » comme un samouraï entouré de
zombies et quelques « œuvres » en Speed
Painting, qui n’aiment pas trop les
agrandissements. Bref, c’est beau, mais un
peu en dessous de la moyenne de ce qui a
été produit en D&D 4 jusqu’à présent.
1.2.1. Les rois de la soul
Le premier chapitre de l’ouvrage traite en
cinq parties des origines des morts-vivants :
leur origine, leur physiologie, leur
psychologie, leur société et enfin du
Shadowfell (en ce qui les concerne). Restent
deux petites pages sur la Raven Queen et
Orcus.
Le concept le plus important de ce chapitre
est l’âme. Elle quitte le corps du mort pour
se balader dans le Shadowfell, pour ensuite
filer on ne sait où (même les dieux
l’ignorent).
Lors de ce
périple, elle
peut encore
être rappelée
(surtout au
début où elle
erre plus ou
moins
longtemps
dans le même
plan que le
corps) ou
même appelée (par les dieux ou les démons
en fonction des agissements du mort).
Après, bye-bye. On oublie le paradis ou le
raise dead. Trop tard.
L’âme, donc est en quelque sorte la
conscience qui anime le corps. Les zombies,
par exemple, n’ont plus d’âme, ce qui
explique le comportement sauvage, bestial.
Ils ne sont plus que des morceaux de chair
animés. Les vampires, eux, ont toujours une
âme. Mais à la longue, même avec cette
dernière, la mort corrompt tout et le mort-
vivant, s’il ne l’était pas déjà, devient
mauvais. Les exceptions sont très très rares
(genre l’esprit qui vient vous prévenir d’un
malheur), ce qui tombe bien après tout parce
qu’on n’est pas là pour faire copain copain
avec les strums, mais pour les bâcher.
Une fois l’anatomie, le métabolisme, le
régime alimentaire et le mode de
reproduction (à peine évoqué), traités, on
passe à la psychologie. Une fois de plus
c’est l’âme qui détermine tout. Notre
squelette (clac clac clac clac), lui, il a pas
beaucoup de psychologie (niveau Palanain lvl 80
cassant du mob à la Croisé après avoir foiré son raid du samedi
soir). Les plus évolués, eux, sont plus
intéressants puisqu’ils peuvent avoir des
interactions avec les vivants. Mais le
passage le plus pertinent de cette section se
résume à un tout petit encadré : Undead
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 Zombie la Mouche N°1
Sprirituality (page 13). Et que nous dit-il ?
Que les morts-vivants intelligents sont trop
égocentriques, trop égoïstes, pour réellement
vouer un culte à une divinité quelconque.
Bien entendu, les dieux des morts existent :
Orcus, Vecna et the Raven Queen. Mais en
fait, madame liche s’en fout un peu. Pour
tout dire, c’est logique, car plus ces
créatures sont anciennes et puissantes, plus
elles sont tendance à se prendre pour des
divinités. Ce qui nous amène à la section
suivante concernant les MV et la société. Il
est clairement dit qu’il existe des royaumes
dirigés par des vampires ou des liches. Un
exemple de culte est développé (rien de bien
original d’ailleurs, c’est clairement inspiré
d’Entretien avec un Vampire), ainsi qu’un
petit royaume (bien plus intéressant) et une
ville sympathique (Nocturnus). Cette
dernière doit être bien flippante à visiter
pour nos PJ bisounours-qui-aiment-pas-les-
méchants.
Le chapitre se termine sur une section
traitant du Shadowfell. Alors soit c’est trop
court, soit c’est trop long. Par exemple
Letherna, le royaume de la Raven Queen est
évoqué rapidement. Mais comme on n’en
apprend pas beaucoup plus dans le Manual
of Planes (une colonne !), finalement on
reste un peu sur sa faim. D’ailleurs, sans
anticiper sur la conclusion, c’est un peu un
sentiment récurrent lors de la lecture de ce
supplément.
1.2.2. I see dead people…
Le chapitre 2 est constitué d’un ensemble de
conseils et d’aides de jeu pour le DM. La
première impression, c’est que c’est un peu
bordélique. Mais en fait, à la lecture, ce
n’est pas un problème. En effet, le DM doit
voir ça comme une boîte à outils dans
laquelle il pioche en fonction de ses besoins.
La pagination étant claire, il est assez simple
de s’y retrouver.
D’ailleurs, la première section, Social
Encounters, sera sans doute celle que
personnellement j’oublierai le plus vite :
comment gérer une rencontre qui ne soit pas
un combat. Bah ça s’appelle du Role-play
ma bonne dame. Je n’ai pas besoin de jeter
des dés pour ça. Si je demande une audience
à une liche, je n’ai pas besoin de dés pour
savoir qu’il faut que je m’écrase comme une
merde. Heureusement, cela ne prend pas
beaucoup de place.
La section suivante est surprenante, mais
logique et bienvenue. Elle concerne les lieux
hantés et les créatures qui les hantent. Bon,
encore une fois, on nous inflige des règles,
mais non seulement elles ne sont pas toutes
stupides (comme pour les terrains), mais en plus
elles donnent quelques idées. Les auteurs
offrent aussi un exemple de hantise sans
caractéristiques de monstre (donc pas de
combat).
Suivent des exemples d’aventures, dont une
invasion de morts-vivants infectieux (hé hé),
puis de campagnes. Ces dernières sont
divisées par tier et on retrouve une nouvelle
invasion de morts-vivants (re hé hé). La
dernière est un exemple de royaume
vampire. Un classique, mais qui fonctionne
si bien.
La section suivante se résume à un catalogue
d’objets magiques. Dit comme ça, c’est pas
folichon. Mais si je vous dis qu’il y a l’épée
de famille de von Zarovich, celle de Kas
(qu’on peut lier à la main de Vecna !), ça
prend un peu d’intérêt. Les objets sont bien
décrits, avec une histoire et des idées de
scénarios. Bref, très sympa.
Le chapitre se termine par des rituels pas
mal (Last Sight Vision, par exemple, qui
permet de savoir ce qu’a vu en dernier le
mort) et des greffes de membres morts sur
des corps vivants (it’s aliiiiiive !). J’ai toujours
rêvé d’avoir un cerveau de liche, pas vous ?
Les auteurs précisent que si,
exceptionnellement, un PJ peut se voir
attribuer un tel membre, son but premier
sera de s’en débarrasser. Ces greffes sont
pour les PNJ.
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1.2.3. Ma cabane au Canadaaaa…
Le chapitre 3 présente un ensemble de
tanières directement utilisables par le DM.
Après une description générale permettant
de construire votre propre nid à zombies (à la
campagne, à la ville, à la plage, à la montagne, au club Med),
différents exemples (organisés par niveau)
sont développés à la mode D&D 4, c'est-à-
dire avec des plans quadrillés, des règles
précises pour chaque rencontre, etc.
Clairement, c’est clef en main et il y a un
peu de tout : la crypte, les grottes, la plaine
embrumée, la tour, le mausolée et… le corps
d’un dieu. Vous vous rappelez sans doute
d’un supplément pour Planscape qui
développait la même idée ? Bah c’est ça. Et
c’est génial (avis purement personnel et que je partage avec
moi-même à 100 %).
Bon alors je sais que je passe vite sur ce
chapitre, mais que cela ne vous trompe pas,
il fait plus de 70 pages, est abondement
illustré avec parfois la bonne surprise de
voir un dessin du lieu en question, pas
seulement un plan.
1.2.4. Des monstres
Là encore, un gros passage, et pour moi, un
gros passage à vide. La magie qui
commençait à monter doucement dans les
chapitres précédents retombe
immédiatement. Nous n’avons ici qu’une
liste de monstres, pas vraiment originaux,
parfois absurdes (le traitement du beholder
mort-vivant, bonne idée mal fichue), ou tout
simplement réduits à de simples statistiques.
On retrouve quelques têtes connues déjà
présentées dans le Libris Mortis, et quelques
rares idées intéressantes comme les
Crawling Claws, mais bon, pas de quoi
fouetter un chat (même mort).
La mode aidant, on découvre quelques
fantômes japonisants (Sakado, la petite reine du Vieux
Campeur) et des variations sur des thèmes
connus (La goule à la mer, la goule à la montagne, la goule au
club Med… hein ? Quoi ? Je l’ai déjà faite celle-là ?).
À noter que certains morts-vivants sont
hyper modernes, puisqu’ils portent des jeans
et des tee-shirts (comme on peut le voir
page 187).
Bref, heureusement la section Undead Hall
of Infamy, offre une galerie de méchants
intéressants et développés, y compris le bon
vieux Strahd Von Zarovich et un superbe
Vecna. Bon ça me fait toujours drôle de voir
les caractéristiques d’un dieu, mais
j’imagine que c’est dans l’esprit D&D (pas
seulement cette édition d’ailleurs).
Suivent des Templates qui auraient été plus
à leur place avec les monstres, ainsi que des
pouvoirs spéciaux destinés aux monstres
encore une fois (même remarque).
L’ensemble est intéressant, car il peut
donner des idées d’indices pour les scénarios
d’enquête.
1.2.5. Alors ?
Alors quoi ? Ce supplément est bien entendu
destiné uniquement aux DM. Joueurs,
passez votre chemin, il n’y a rien ici pour
vous. Les morts-vivants sont dans 99,99%
des cas des monstres à abattre, rien de plus.
C’est certain, il y a du matériel. Beaucoup.
C’est précis et technique comme les règles
d’un jeu de figuri… heu… non je l’ai pas
dit. Heureusement, les auteurs ont réussi à
mettre quelques bouts d’idées ici et là qui
permettent de développer de véritables
histoires. Mais bon, ce n’est pas non plus la
source d’inspiration ultime. Loin de là.
Alors quoi ? Comme un bon nombre de
produits D&D 4, Open Grave est un
supplément solide, carré, clair, bien rempli,
mais finalement pas pour moi. C’est du
directement jouable, certes, mais il manque
un petit truc qui en fait autre chose qu’un
simple manuel à mes yeux. J’ai pris plaisir à
le lire dans l’ensemble, mais en le refermant,
j’ai du mal à me souvenir d’un truc précis
qui m’a frappé. D’autant que beaucoup des
bonnes idées sont en fait issues de
suppléments d’anciennes éditions.
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Si vous aimez l’optique D&D 4 et que vous
êtes DM, il est pour vous. Pour les autres…
1.3. Libris Mortis ou Open Grave ?
Comme indiqué plus haut, ces suppléments
n’arrivent pas au même moment dans leurs
gammes respectives. Donc, il est difficile de
les comparer directement, comme ça. De
plus, les optiques sont bien différentes. Dans
le premier l’option de jouer des morts-
vivants est offerte, pas dans le second. Dans
le premier, on peut encore jouer des
personnages mauvais, pas dans le second.
Etc.
Alors pour éviter de répondre à la question
et pratiquer la langue de bois, je dirais que
les deux remplissent des fonctions
différentes : le premier offre plus de
background, le second offre plus de
jouabilité directe. En effet, s’il y a plus
d’idées dans LM que dans OG, il y a aussi
plus de travail de la part du DM pour
adapter tout ça. Ce n’est clairement pas un
supplément pour débutant. OG, lui est plus
simple, moins riche, mais plus « prêt-à-
jouer ».
Et que choisir alors ? Et bien encore une
fois, cela dépend de vos attentes. Ce qu’il
faut bien comprendre, c’est que l’un et
l’autre ne sont pas du tout compatibles parce
qu’ils n’ont pas été écrits dans la même
optique (sans parler du système). Donc
adapter l’un à l’autre va demander un gros
gros travail. Personnellement, si je dois
trouver des idées, piocher, exploiter, c’est
Libris Mortis qui me parlera le plus. Pour
tout dire, il y a même peu de chance que
j’ouvre à nouveau Open Grave, sauf si j’ai
besoin d’un plan.
Ce long article, je l’espère, vous aidera à
choisir (ou pas) le produit le plus adapté à
vos attentes.
Benoît Attinost le 10 avr. 09.
9
 Zombie la Mouche N°1

2. Résurrection Acte 2 : Le silence de la pierre

Remerciements
Alexandre Clavel pour ses relectures, sa motivation et ses remarques

« - Nous y voilà, murmura Loreleï.

- Oui. C’est ici, acquiesça Régal.
- Une idée de la marche à suivre nécromancien ?
- Aucune Walkyrie. Mais pas la peine d’être grand magicien pour comprendre que nous ne sommes pas
les bienvenus. »

2.0. Avant propos

Ce scénario constitue le second acte de la campagne pour Plagues dK : Résurrection. Vous trouverez le
premier acte, Forsaken, dans le sublimissime webzine Body Bag N°2. Cependant, rien ne vous interdit de
le faire jouer indépendamment. Il vous suffira juste d’introduire les deux PNJ principaux : Régal, un
nécromancien en fuite, accompagné de Loreleï d’Haff, la fille du Duc.
Plus longue dans le temps que le premier acte, cette partie de l’histoire mélange action épique, complot et
exploration de donjon. Oui. Vous avez bien lu, ressortez les vieilles marmites, vos PJ vont devoir pénétrer
dans les abysses, torche en main, et baffer du monstre à l’ancienne.

2.1. Périple moyen de donner l’information aux aventuriers

Voici donc les PJ partis pour le Plateau d’Hiram,
accompagnant une noble en fuite et un
nécromancien. Impossible de rester trop
longtemps sur les chemins car, comme l’avaient
dit les chasseurs, des patrouilles cherchent le
couple et suivent la moindre trace. Le problème
de la fille du Duc, c’est qu’elle ne veut pas,
d’une façon ou d’une autre, provoquer la mort
d’hommes à son service. Elle préconise donc la
discrétion autant que possible. Il faut compter
cinq jours complets de voyage entre la fosse et le
havre perché (de 2606 à 3004 sur la carte du
Duché du Nord (voir Body Bag N°2)). La troupe
est guidée uniquement par les souvenirs de
Régal, qui a étudié les cartes avant de partir. S’il
connaît la route principale (qu’il comptait
emprunter), il est un peu perdu lorsqu’il s’agit de
prendre les chemins de travers. Voici quelques
évènements qui peuvent survenir pendant le
périple. Ils apportent tous une information
importante concernant l’histoire. Le Conteur
peut les placer dans l’ordre qu’il désire ou bien
en oublier certains. Il doit alors trouver un
d’une autre façon.
- La patrouille
Le groupe tombe nez à nez avec une patrouille
de cinq hommes. Au lieu de sortir les armes, les
soldats, se rendent immédiatement. L’un d’eux
est blessé (assez gravement, mais pas infecté).
Leur chef attitré, Lug, explique qu’ils
cherchaient Loreleï et le « nécromancien qui la
contrôle par sa magie ». C’est la version
officielle que le Duc a improvisée afin de sauver
l’honneur. Ils étaient une vingtaine. Mais leur
troupe a croisé le chemin d’une armée sortie tout
droit de l’Enfer. Il s’agissait d’une colonne
d’infectieux enchaînés et encadrés par des
squelettes. Les squelettes, eux, étaient contrôlés
depuis un char couvert d’ossements, par une
force inconnue. Il devait y avoir une puissante
magie entourant le convoi, car il a été impossible
de ne pas hurler. Le sergent dirigeant la
patrouille est même mort sur le coup, les
cheveux blanchis par la peur. C’est lui qui s’est
transformé le premier et a attaqué les autres. En

10
 Zombie la Mouche N°1
quelques minutes, la patrouille n’existait plus.
Les deux tiers des soldats étaient morts ou
mordus. L’armée (comptant plus de 500 morts-
vivants) a continué sa route vers le nord comme
si de rien n’était. Ces hommes ont clairement
besoin d’aide. Ils n’ont plus d’eau, de nourriture,
de monture et l’un d’eux est blessé. Les aider,
les soigner et leur donner une monture, c’est
s’assurer de leur silence. Ils savent très bien qui
est Loreleï d’Haff. Ils ne diront à personne
l’avoir croisée. Par contre, les laisser dans la
difficulté, c’est s’en faire des ennemis. Deux
d’entre eux vont survivre et raconter tout ce
qu’ils savent. Cela ne fera qu’accélérer le
moment où les poursuivants du couple les
retrouveront. L’important, c’est qu’ils évoquent
la colonne de squelettes et d’infectieux montant
vers le nord (c’est-à-dire les montagnes).
- La seconde rencontre sera plus dangereuse. Les
PJ vont apercevoir une fumée au loin. Ils
peuvent éviter le contact ou envoyer un éclaireur
voir ce qui se passe. Une telle fumée est très rare
à l’extérieur, car elle pourrait attirer l’attention
d’infectieux en maraude. La scène se passe dans
les bois (des sapins aux branches lourdes de
cendre et de neige). Il est assez simple
d’approcher en silence pour observer. Déjà de
loin, il est possible d’entendre des hurlements de
terreur et de rage. Sur place, le spectacle est
terrible. Un chariot, renversé sur le côté, brûle.
Tout autour, se tiennent des orques en arme.
Apparemment, ils viennent de tendre une
embuscade, avec succès. Les corps décapités des
voyageurs se vident de leur sang dans la cendre
neigeuse. Il reste cependant deux survivants. Un
gamin et une femme. C’est elle qui hurle de
terreur, car les orques la font jouer à un jeu
cruel. Elle est retenue par une corde à un arbre.
La corde est passée autour de son cou et elle
mesure trois mètres. Attaché de la même façon,
un infectieux essaye de l’attraper - sûrement un
compagnon de voyage de la femme. Elle tourne
autour de l’arbre, emmêlant la corde et perdant
peu à peu de la distance par rapport au mort-
vivant. Le spectacle semble beaucoup amuser les
orques (12 mâles en armes, prêts pour la guerre),
qui ne font pas trop attention à ce qui se passe
autour. Le gamin, lui, reste prostré dans un coin
et n’intéresse pas grand monde. En fait, ils le
gardent pour le ramener et le manger dans leur
village. En fonction de la puissance du groupe,
le Conteur doit ajouter ou retirer des orques. Si
attaque il y a, elle doit représenter un danger
pour les PJ. S’ils choisissent de ne rien faire, la
femme est mordue au bout de quelques minutes,
puis égorgée par le mort-vivant. Les orques
décapitent alors les deux combattants,
rassemblent tout ce qui peut l’être dans des sacs,
ligotent le gamin et partent dans les montagnes.
En cas d’attaque, ils vont riposter avec violence,
oubliant leur jeu sadique. Mais sitôt qu’ils auront
perdu plus de 50% de leur effectif (mort ou dans
l’incapacité de combattre), ils se replient
rapidement dans la forêt, sans oublier de
décapiter tout ce qui pourrait se relever et les
prendre en chasse. En fonction de la rapidité de
réaction des PJ, la femme peut être sauvée. Le
gosse, lui, est oublié par tout le monde. Si la
prisonnière meurt, il faut du temps avant de faire
parler le gamin traumatisé. Si elle survit ou est
mordue au dernier moment, elle explique que
son convoi se dirigeait vers le Plateau d’Hiram.
Le chariot contenait de la nourriture et du
matériel pour l’hiver. Jamais elle n’a vu une telle
attaque sur cette route, ni des orques en armes
aussi agressifs et aussi bien préparés. En général,
ils maraudent en petits groupes assez mal
équipés et n’osent pas s’attaquer à un convoi
aussi important (10 personnes). Elle et/ou le
gamin peuvent guider les voyageurs vers le
havre. Ils connaissent quelques chemins
détournés. Ils peuvent en dire plus sur le Plateau
et sur son fonctionnement.
- Cette scène n’implique pas de réaction de la
part des PJ. Ils vont juste voir un cavalier noir
passer en trombe devant eux. Soit il ne les a pas
vus, soit il se moque de leur présence. Ce qui est
certain, c’est qu’il draine sur son passage une
odeur de décomposition capable de retourner
l’estomac du plus valeureux guerrier. Sa
monture elle-même ne semble pas naturelle.
Tenter de l’intercepter est vain. Il est trop loin et
trop rapide. Ce qui est intéressant c’est que
Régal ne va pas supporter cette apparition. Il
tombe inconscient à son passage et se met à
délirer. Il parle une langue ancienne et
incroyablement complexe. S’il y a un
nécromancien dans le groupe (ou si un PJ peut
11
 Zombie la Mouche N°1
répéter des sons à Régal lorsqu’il se réveille), il
comprend les mots : « Hérault », « armée
enfouie » et « danger ». Par la suite, Régal sera
plus confiant. En fait, le cavalier est l’un de ses
maîtres partis à sa recherche suite aux
évènements rapportés aux nécromanciens par
leurs espions. Eux aussi cherchent à récupérer le
couple, mais plutôt pour les protéger des Sages.
Le reste du voyage vers le Plateau est à la
discrétion du Conteur. Il peut être écourté ou
agrémenté d’autres scènes. Dans l’annexe au
premier acte de cette histoire, des idées de petits
scénarios à développer peuvent aider construire
une campagne entièrement localisée dans le
Duché du Nord.
2.2. La course contre la montre
C’est au terme d’une longue marche en bordure
d’un précipice, que le groupe arrive en vue
d’une immense gorge blanche. En son centre
s’élève un plateau évasé. Il domine la mer de
glace à plus de cent mètres de hauteur. À ses
bords de longues stalactites translucides pendent.
Parfois, le poids les emporte et, telles des
flèches, elles s’écrasent, formant des cratères
dans la glace. Un unique pont, défendu par une
barbacane, permet de rejoindre le havre. Cette
dernière est hérissée de pieux et protégée par
deux herses solides. De loin, il est possible de
voir qu’un second pont a été détruit il y a
longtemps. Il donnait sur le Nord. Celui qui relie
le plateau à la gorge est plus ancien que la
barbacane et est manifestement l’œuvre des
nains (des effigies barbues le supportent de
chaque côté).
Les voyageurs ne peuvent pas manquer un détail
qui vient troubler ce paysage majestueux. De
l’autre côté du plateau, une troupe armée avance
rapidement (elle contourne la gorge et se dirige
vers la barbacane). Même de loin, le roulement
des tambours et les cris de guerre indiquent qu’il
s’agit d’orques ou de gobelins (et non pas de
morts-vivants).
Clairement, si le groupe ne se dépêche pas, les
peaux vertes vont arriver avant lui au fortin. Il va
falloir accélérer le pas (y compris s’il y a des
blessés) et faire face à un autre problème : les
éclaireurs orques. Ces derniers sont déjà sur le
chemin et ont préparé une embuscade dans la
partie la plus escarpée de la gorge. Ils sont une
dizaine et provoquent une glissée de neige (une
petite avalanche) avant de tirer des flèches
depuis un point en hauteur. Pour les repérer, il
faut réussir un jet de Perception (Dif. 15). Si un
PJ est pris dans la coulée, il doit réussir un test
d’Acrobatie (Dif. 15) ou être emporté dans le
vide (un bon moyen de se débarrasser d’un PNJ
de façon spectaculaire). Il peut tenter un jet
d’Escalade (Dif. 18) pour s’agripper à un bout
de rocher. La chute est un à pic sur soixante
mètres au moins. Elle implique la mort d’un
malheureux qui n’aurait ni la chance ni la magie
pour réduire les dégâts qu’elle inflige. Un
Conteur conciliant peut faire choir un PJ sur un
escarpement et laisser un doute concernant son
sort. Il peut aussi profiter de l’occasion pour
montrer les pouvoirs miraculeux de Loreleï
d’Haff. Les éclaireurs cherchent à faire un
maximum de dégâts aux montures, pour
s’assurer que le groupe soit ralenti et bloqué par
le gros de l’armée. Ils ne sont pas très courageux
ou portés sur le combat. Si trois d’entre eux sont
tués, les autres prennent la fuite sans les
décapiter. Aller chercher les corps en bas du
gouffre ou poursuivre les créatures est une perte
de temps. Il faut continuer à avancer.
Le Conteur doit rendre cette scène haletante
pour ses joueurs. Il doit laisser planer le doute
sur la présence d’autres éclaireurs (surtout à la
fin du trajet). Les embûches (naturelles ou pas)
sont nombreuses et il faut sans doute faire
montre d’un peu de dextérité pour ne pas finir
dans le ravin.
Histoire de corser un peu la difficulté, les PJ
vont voir les éclaireurs en fuite filer à dos de
loup vers l’armée. Ils veulent prévenir la troupe
qu’elle doit forcer le pas pour couper la route
des aventuriers. Une proie facile pour la Horde
qui avance. Nos héros peuvent les rattraper ou
filer encore plus vite vers la barbacane.
Le Conteur doit insister sur plusieurs points pour
faire monter la pression : les PJ vont-ils arriver à
temps ? Combien de temps faut-il pour lever les
deux herses ? Et surtout… les sentinelles vont-
elles les lever ? Si un PNJ du havre accompagne
les aventuriers, la troisième réponse sera positive
et ces derniers sont accueillis plutôt
favorablement. Si ce n’est pas le cas, ils doivent
alors faire montre d’un maximum de diplomatie,
12
 Zombie la Mouche N°1
car même les pouvoirs de Loreleï d’Haff (ou son
nom) ne pas suffisent à les sauver. Rester bloqué
à l’extérieur, c’est être obligé de repartir dans
l’autre sens, poursuivi par une cavalerie féroce et
en colère. Il faut donc déployer tous les
arguments possibles (argent, promesses,
supplications, etc.) pour que les sentinelles (en
fait deux hommes terrifiés) osent actionner la
première, puis la seconde herse. Heureusement
pour les PJ, lorsque la première va se refermer,
ce ne sont pas des archers orques qui vont
arriver. Les aventuriers seront donc hors de
portée de leurs armes (épées et lances inutiles à
travers une herse).
Dès qu’ils sont de l’autre côté de la seconde
herse, ils peuvent passer de lourdes portes en
bois renforcé et se retrouver face à une dizaine
de soldats qui les désarment aussitôt. Même s’ils
ont sauvé un autochtone, ils se retrouvent avec
les mains liées, des cagoules sur la tête et une
escorte suspicieuse qui les éloigne de l’armée
orque qui déboule en hurlant. Les voilà enfin au
havre dont rêve Régal : le plateau d’Hiram.
2.3. Une situation compliquée
Le groupe est conduit sur la place centrale du
plateau. Il est possible d’entendre le grincement
du bois de deux grosses portes et de sentir
l’odeur de l’huile inflammable chaude. Si un
nain fait partie du groupe, l’habitude des
constructions de sa race lui permet de remarquer
que le pont qu’ils viennent d’emprunter a une
très légère déclinaison. Par la suite, les PJ vont
apprendre que si la barbacane tombe, un système
de gouttières permet l’inondation rapide du pont
par l’huile inflammable. Si les attaquants sont
assez fous pour oser avancer, il suffit d’allumer
le liquide et de brûler vif les inconscients. Les
réserves en huile sont à la fois la force, mais
aussi la faiblesse du havre. Les cuves qui
contiennent le liquide, en explosant, pourraient
incendier en quelques secondes tout le plateau.
Sans le dire aussi directement, le Conteur peut,
par des descriptions, le suggérer aux joueurs. À
eux, par la suite, d’utiliser ou non l’information.
Après une courte attente (le temps de fouiller
leurs affaires), les cagoules des PJ sont retirées
et ils font face aux dirigeants du havre. Celui qui
parle est le Seigneur d’Hiram. Il n’a pas de vrai
titre et ses ancêtres ont toujours utilisé ce terme.
Il s’appelle Orion d’Hiram, a une trentaine
d’années et dirige le havre depuis l’âge de seize
ans. Il s’en laisse difficilement compter. Il va
demander aux PJ leur identité, les raisons de leur
présence et surtout… ce qu’ils ont fait pour
déclencher la colère des Hordes voisines…
Aux deux premières questions, les aventuriers
peuvent répondre sans crainte. Orion connaît la
famille d’Haff de réputation et se comporte donc
avec Loreleï en montrant un certain respect,
même si le plateau n’est pas soumis au Duc. De
plus, il ne semble pas au courant des évènements
qui secouent le duché (et il s’en moque, il n’y a
pas de Sage ici). Par contre, il attend une
réponse à la dernière question et n’en démord
pas. C’est à ce moment que le second dirigeant,
Jacomo Esperenza, prend la parole. Son nom,
son teint halé et son accent indiquent qu’il est
originaire du sud de la Côte Déchirée (voir sa
fiche). Plus fin et plus soupçonneux qu’Orion, il
va poser les bonnes questions : que fait la fille
du Duc dans un lieu aussi éloigné ? Qui est
Régal ? Que font les PJ ici (surtout si clairement
ils ne sont pas de la région) ? Etc.
La très mauvaise idée consiste dévoiler la
profession de Régal. Si les clans orques et
gobelins sont des adversaires directs, les
nécromanciens de la Plaine Cendrée sont des
ennemis détestés et tués à vue - même si
personne dans le havre n’en a jamais vu. Même
l’autorité naturelle de Loreleï d’Haff ne peut
sauver le groupe. Les havrais les précipitent
simplement du haut du plateau, sans autre forme
de procès.
Les PJ peuvent tenter d’inventer une histoire.
Pour peu qu’elle soit crédible, Orion est prêt à
l’avaler - mais pas Jacomo, qui va surveiller les
faits et gestes du groupe. Le seigneur du havre
est trop préoccupé par la Horde qui se tient à ses
portes pour vraiment gérer l’arrivée de
voyageurs suspects. Avoir aidé un habitant du
havre est un gros plus. Si les joueurs ne
cherchent pas à se justifier ou à inventer une
histoire crédible, au mieux ils sont enfermés
jusqu’à ce que les havrais aient besoin d’eux. Au
pire, ils sont jetés par dessus le plateau (changez
de PJ et de joueurs au passage).
13
 Zombie la Mouche N°1

Si l’histoire tient la route, on leur rend leurs
armes, mais la question de la présence des clans
orques (en armes et en guerre) reste entière.
Dès leur arrivée, ces derniers attaquent la
barbacane avec une rare violence. Mais les
douves enflammées et les flèches meurtrières qui
génèrent des morts-vivants chez les assaillants
arrêtent dans un premier temps l’offensive.
Depuis le pont, il est possible d’estimer la troupe
de peaux vertes à plusieurs centaines de
combattants. En fait ils sont trois cents, mais des
renforts arrivent chaque jour. Rapidement, après
avoir décapité les blessés et les morts, les
créatures prennent du recul et montent leur
camp. Les orques n’ont pas d’armes lourdes ou
de machines de guerre. Si un PJ est demi-orque
et qu’il connaît un peu cette race, il lui semble
que les attaquants appartiennent à plusieurs clans
rassemblés rapidement, sans chef précis. Ce
n’est pas le début d’une campagne de pillage
classique, mais plutôt une réaction à quelque
chose (ce qui explique que le ravitaillement
n’arrive que longtemps après les premières
troupes). Une tente plus grande que les autres est
montée au centre de leur camp. Les bannières
des cinq clans sont plantées à son entrée. Du
côté du havre, la défense se prépare. Si les PJ
sont libres de leurs mouvements, ils peuvent
découvrir un peu plus le plateau.

Éclaireurs orques
FD : 2
Niveau : 3
Comportement : Sujets à la Rage
Point de vie : 30
Point d’énergie : 12
Compétences : Combat (+9), Mystique (+3), Sournoiserie (+6), Survie (+6).
Combat : Armes de professionnel (attaque +10, dégâts 2d6+3) Notez que pour les descriptions, les armes
de Brutasses comme larges épées ou haches sont plus recommandées. Toutefois, gardez en mémoire la
puissance dont disposeront les héros lors des combats.
Atouts et capacités spéciales : Armes clanique, Armes et armures de professionnel, Rage, Résistance
aux maladies, Résistances aux poisons, Vision des étoiles.

Orques
FD : 3
Niveau : 4
Comportement : Sujets à la Rage
Point de vie : 60
Point d’énergie : 24
Compétences : Combat (+11), Mystique (+8), Sournoiserie (+5), Survie (+8).
Combat : Armes de brutasse (attaque +12, dégâts 3d6+4)
Atouts et capacités spéciales : Armes clanique, Armes et armures de professionnel et de Brutasse, Rage,
Résistance aux maladies, Résistances aux poisons, Vision des étoiles.

14
 Zombie la Mouche N°1
2.4. Le Plateau d’Hiram
Le plateau est une surface plane et ovale de cent
mètres de longueur sur trente mètres pour sa plus
grande largeur. Il est perché sur une colonne de
pierre dont le sommet s’évase pour le former.
Sous le plateau, des centaines de stalactites de
glace n’attendent qu’un petit vent ou une
vibration pour tomber comme des flèches une
centaine de mètres plus bas. Il n’y a pas de mur
entourant le plateau. Une chute est donc
possible, même si le vent qui balaye tout le
temps la mer de glace n’est jamais assez fort
pour faire tomber un homme. De fait, comme les
habitations sont regroupées au centre, les
accidents sont rares. Les morts du plateau ne
sont pas brûlés, mais simplement jetés dans la
mer de glace. Comme il n’existe aucun chemin
direct entre le fond de la gorge et l’accès au
plateau (la barbacane) les chuteurs (après leur
atterrissage sur les lames de glace acérées), ne
reviennent jamais sous forme d’infectieux.
Généralement dès qu’ils entrent dans la forêt,
des animaux sauvages les achèvent.
Globalement, ce que les visiteurs notent tout de
suite, c’est que chaque bruit est amplifié quel
que soit l’endroit de la vallée. Les troupes de
peaux vertes font d’ailleurs un ramdam de tous
les diables, ce qui ajoute au stress et au manque
de sommeil.
Il n’y a pas de quartier séparé sur le plateau,
mais chaque maison a une porte renforcée en cas
de besoin. La garde, postée à la barbacane et à la
sortie du pont surveille aussi bien l’extérieur que
l’intérieur. En cas d’alerte, les havrais sonnent
une conque (une par maison). Immédiatement,
tous les habitants doivent s’enfermer chez eux
en attendant le signal de libération. Comme le
havre est petit, ils peuvent communiquer d’un
toit à l’autre.
Les bâtiments ont clairement des fondations
naines - les murs principaux sont couverts de
runes cachées par la neige, mais le reste des
bâtisses est de facture humaine : un étage sauf
celle du Seigneur d’Hiram et la réserve. Les
ancêtres des havrais avaient utilisé les ruines
naines pour construire leurs habitations. Il n’y a
aucune cave ni aucun trou dans le sol.
Il n’y a pas de puits. L’eau est récupérée grâce à
la neige, séparée de la cendre et bouillie avant
d’être utilisée ou consommée. Elle conserve un
goût douteux. En réel cas de besoin, un
volontaire s’encorde et récupère une stalactite
dont la glace est déjà plus pure.
Outre la demi-douzaine de maisons basses qui
entourent la place centrale, il y a quelques
bâtisses qui peuvent intéresser les PJ.
A – La barbacane (pont Sud).
Elle s’élève à 6 mètres de haut, est hérissée de
pointes et, surtout, est entourée de deux fosses,
profondes de 3 mètres, qui se terminent dans le
gouffre (donc elles ne contiennent pas de
liquide). Elles sont, elles aussi, remplies de
pieux et autres barbelures. Pour les passer, il faut
emprunter deux ponts de bois qui peuvent se
relever grâce à des chaînes tirées depuis la
barbacane. Lorsque les PJ vont arriver, les
15
 Zombie la Mouche N°1
sentinelles n’auront pas le temps de lever le
premier pont. Les orques vont se servir du
second pour se protéger des tirs de flèches
directs.
Le bâtiment en lui-même n’est qu’un gros
couloir de fabrication naine (les pieux ont été
ajoutés après). Malgré sa position en bord de
précipice, il semble très solide et permet
d’accéder au pont. Deux herses massives,
séparées d’une quinzaine de mètres, coincent les
arrivants le temps des contrôles : ils attendent
entre les deux grilles. Au-dessus, une trappe
permet, le cas échéant, de lancer de l’huile
bouillante sur les visiteurs non désirés. Il faut
passer la seconde herse, puis une porte en bois
pour arriver à une terrasse donnant sur le pont.
Là, de part et d’autre, des escaliers permettent de
monter en haut de la barbacane. Sur le toit, les
archers peuvent se protéger derrière un crénelage
astucieux et tirer des flèches sur les attaquants
sans prendre trop de risques. Une cabane a été
construite pour se protéger du froid lors des
gardes nocturnes ou hivernales.
La seconde partie de la barbacane se trouve de
l’autre côté du pont, sur le plateau d’Hiram. Il
s’agit là encore d’une construction naine
massive encadrant une porte de bois. De part et
d’autre, à l’intérieur du havre, des cuves d’huiles
inflammables permettent d’inonder le pont en
quelques minutes. On peut monter sur cette
structure pour cribler de flèches les éventuels
attaquants sur le pont. Une sentinelle garde
toujours les cuves et lorsque les PJ arrivent, le
seigneur Orion décide d’en placer une autre :
peut-être un PJ, s’il est en manque de
combattants. Des stocks d’huile se trouvent dans
la réserve sous forme de tonneaux d’une graisse
qui doit être mélangée (voir plus bas).
Même en temps calmes, les ponts restent levés,
les portes fermées et les herses baissées.
B – La maison du Seigneur d’Hiram.
C’est la seule bâtisse, avec la réserve, à posséder
deux étages. C’est aussi ici que vivent le
Seigneur Orion d’Hiram, sa femme et ses deux
fils (12 et 15 ans). La salle principale sert à
héberger les visiteurs (gratuitement, mais donner
quelque chose est apprécié), alors que l’étage est
réservé à la famille. D’ailleurs, pour y monter, il
faut emprunter des escaliers fermés par une
lourde trappe au plafond.
Derrière la salle principale se trouvent la réserve
et la cuisine. Le noble n’autorise pas la
possession d’esclaves, même s’il accepte le
principe venant des étrangers. Il a donc un
serviteur, Rodolf (Artisan lié, page 93), qui dort
dans la cuisine et surveille les visiteurs par un
petit trou dans le mur séparant sa pièce et la salle
principale.
Si les PJ montent à l’étage, ils découvrent trois
pièces séparées par un couloir. La chambre des
garçons Gothrig et Harmelin (Gamins
respectivement niveaux 1 et 2), ne présente pas
d’intérêt. Ils participent aux rondes, chassent
quand c’est possible et sont presque considérés
comme des adultes. La seconde pièce est
réservée aux parents. Sous le lit a été caché un
petit coffret contenant 10 DO en bijoux. Le voler
serait très malvenu. Tout dépend des relations
des PJ avec les havrais. Il contient aussi une
dague particulièrement coupante (dague 1d6+6),
héritage et symbole de la famille du seigneur
local.
La dernière pièce est réservée au seigneur. C’est
là qu’il range ses papiers, ses comptes et les
archives du plateau. Une simple table fait office
de bureau et deux chaises indiquent qu’Orion et
Jacomo gèrent à deux le havre. Jacomo, outre le
fait qu’il est l’amant de la femme d’Orion, est
doué pour la comptabilité, alors que le Seigneur
Orion est, lui, un meneur d’hommes. Ils
s’apprécient (sauf si la relation entre Jacomo et
Frya d’Hiram venait à être connue). Sur une
étagère, des parchemins couverts d’écritures
(actes de naissance et de mort avec les causes)
prennent la poussière. Comme la communauté
du plateau n’est pas celle d’origine, il n’y a rien
concernant les constructeurs des ponts ou des
fondations. Par contre, dans les plus anciens des
rouleaux, la construction de la réserve est
évoquée sur ce qui semble être un temple nain.
Pour apprendre ce détail il y a deux moyens :
fouiller dans les rouleaux (jet de Fouille, Dif. 18
par tranche de 3 heures) ou simplement le
demander à la famille du seigneur : ils
apprennent toutes les archives par cœur dès leur
plus jeune âge. Jacomo ignore tout de la
transformation du bâtiment. Pourtant, il y passe
tout son temps à gérer les ressources. Dans un
16
 Zombie la Mouche N°1
coffret fermé se trouve aussi la richesse du havre
(100 DO en poudre et pierres précieuses).
C – La réserve
C’est ici que se trouve le passage entre le fort
ancestral construit par les nains et le plateau. De
l’extérieur cette grosse bâtisse ressemble à un
bunker sur lequel on aurait posé un étage. Sur les
murs, à sa base, des runes compliquées sont
encore visibles. Un nain ne peut pas les
comprendre à moins qu’il ne soit vraiment versé
dans les écritures anciennes de son peuple. Si
c’est le cas, il se rend compte que le bâtiment
était considéré, en d’autres temps, comme une
porte sacrée.
Pour entrer dans la réserve, il faut être
accompagné du seigneur ou de Jacomo. Ce
dernier loge dans une petite maison coquette
placée juste entre celle des nobles et la réserve.
Si la réserve est forcée, il est donc le premier sur
les lieux. Lorsqu’elle est fermée, personne ne la
surveille en particulier. En effet, sa seule porte
donne sur le centre du village. D’ailleurs, en
journée, cette porte reste ouverte. Si un étranger
s’approchait seul, un des havrais le signalerait
tout de suite.
Le rez-de-chaussée intérieur est massif, composé
d’une seule pièce haute de plafond. Aux poutres
pendent des morceaux de viande séchée, des
sacs de grains et autres victuailles. Comme
toutes les chaînes ne sont pas utilisées, des
cochets menaçants se balancent et rendent
l’endroit sinistre. Au sol, des tonneaux,
contenant de la graisse, servent de stock de
secours si l’huile inflammable venait à manquer.
Tel que, ils ne peuvent pas exploser ou se
consumer. Ils doivent être mélangés à de l’alcool
contenu dans des bombonnes placées
relativement loin dans la réserve. Un jet de
Métier (alchimie) (Dif. 12) permet à un PJ versé
dans le domaine de reconnaître la nature du
mélange et de le reproduire au besoin. Si la
graisse est versée sur le sol, elle le rend
particulièrement glissant. C’est un indice à
suggérer aux PJ. En effet, ils devront utiliser
cette information par la suite. Pour accéder à
l’étage on peut utiliser une corde passant par une
trappe (elle sert à monter les biens) ou emprunter
plus simplement l’échelle (en fait un escalier très
pentu) qui grimpe à quatre mètres de haut. Au
sommet, on arrive dans une pièce ronde, tout en
bois contenant surtout du matériel, quelques
armes, des sacs de grains et beaucoup de
poussière : le havre n’est pas riche. De là haut,
les PJ peuvent se rendre compte que malgré les
ajouts de poutres et les tonneaux, les pierres au
sol forment un dessin inachevé qui continue
dans le mur du fond de la réserve. Ce dernier est
dans l’obscurité et est couvert d’une sorte de
torchis ajouté par l’homme. Retirer l’épaisseur
de torchis permet de mettre à jour une
particularité dans les blocs de pierre. Non qu’il y
ait une porte dans le mur, mais ce dernier semble
faire partie du même bloc de pierre que le sol.
Une recherche de passage secret fructueuse
indique qu’en fait plusieurs de ces blocs de
pierre semblent pouvoir pivoter pour ouvrir un
passage. Le problème évident, c’est que tout ceci
n’a pas bougé depuis des siècles. Les ajouts des
humains, le mouvement naturel de la roche et le
grippage des mécanismes ont bloqué ces masses
de plusieurs tonnes.
Les PJ ont alors deux solutions pour ouvrir un
passage : faire tout sauter avec l’huile
inflammable ou utiliser la graisse et tenter de
dégripper les mécanismes. Dans les deux cas les
manœuvres ne peuvent se faire sans attirer
l’attention (surtout la première). Et rien ne dit
que les PJ vont être tout le temps libres de leurs
mouvements.
2.5. Chronologie d’un siège
Voici les actions des différents intervenants et
leurs motivations. Bien entendu, rien n’est figé
et en fonction des actions des PJ le Conteur doit
les modifier et improviser. Si les PJ ne font rien,
le scénario s’arrête au bout de deux jours,
lorsque les orques commencent leur offensive et
incendient le plateau en lançant une pluie de
flèches enflammées. Les réserves d’huiles sont
protégées contre ce genre d’attaque, mais le feu
des maisons aura raison d’elles. Elles
exploseront, rasant toutes les habitations (et
leurs habitants) en un simple souffle : fin de
l’histoire. C’est donc bien face à un compte à
rebours que les PJ se retrouvent. S’ils ne le
réalisent pas, les préparatifs des orques devraient
les en convaincre.
17
 Zombie la Mouche N°1

Le Conteur doit donc faire vivre les différents
protagonistes. Même s’il n’y a pas de trame
précise dans cette partie du scénario, il doit
enchaîner les scénettes (rencontres secrètes,
duel, fausses alertes à cause de gardes nerveux,
etc.) Les joueurs eux, sont face à un puzzle :
découvrir l’existence du passage, trouver le
moyen de l’ouvrir et ne pas s’aliéner les havrais.
De plus, il est important de « personnaliser » le
plus possible ces derniers. S’ils meurent, les
joueurs doivent vraiment le sentir comme une
perte. L’encadré qui suit donne quelques
exemples de PNJ et des archétypes.

Quelques exemples de havrais

- Ermenhildil et Brémond forment un jeune couple (une tanneuse et un soldat). Lorsqu’ils ne travaillent
pas, ils passent leur temps ensemble à faire des projets. Brémond peut être l’un des soldats qui reste dans
le havre alors que les civils fuient. C’est l’archétype du jeune soldat qui se sacrifie.
- Whilem Arnulf est le chef des chasseurs. Il ronge son frein et voudrait pouvoir sortir pour harceler les
orques. Il connaît bien ces créatures, mais ne mesure pas vraiment la colère qui les motive et qui explique
qu’elles s’organisent malgré leur nature chaotique.
- Hugo est un gamin qui connaît le havre comme ça poche. Débrouillard, il rêve de partir à l’aventure et
peut devenir un compagnon de route pour les PJ (ou Loreleï qui le prendra comme palefrenier, si elle sort
indemne de l’aventure).
- Dagmar est la rebouteuse du havre. Elle est aussi sage-femme et connaît tous les petits secrets. Par
exemple, elle est au courant de la relation entre Frya d’Hiram et Jacomo. Sous ses airs de gentille petite
vieille se cache un esprit aigri et finalement mauvais. Elle peut trahir n’importe qui (typiquement les PJ)
et n’importe quand pour sauver sa peau. Si un PJ ou PNJ est blessé, c’est vers elle qu’il sera conduit pour
être soigné.
- Tanja est une jeune femme soldat. Elle ne supporte pas la faiblesse et n’a peur de rien. Elle admire
profondément Loreleï d’Haff et donnerait sa vie sans hésiter pour elle. Si un combattant lui en paraît
digne, elle attend qu’il soit seul pour lui sauter dessus. Sitôt la « romance » terminée, elle l’oubliera aussi
sec. Le romantisme, c’est pour les faibles.

- Les orques se trompent à son sujet, mais peu leur importe :

Pourquoi les clans orques sont-ils si remontés ?
Tout simplement parce qu’ils se sont rendus
compte que des troupes de morts-vivants passent
régulièrement par leurs terres et disparaissent.
Des éclaireurs ont été envoyés pour savoir d’où
venait et où allait cette armée, mais aucun n’est
revenu. Pire, deux clans, qui ont eu le malheur
de se trouver sur le chemin du prince nécrofère,
ont été balayés et massacrés. Les infectieux ont
ensuite été dirigés dans les montagnes, vers les
autres clans. Les chefs orques se sont unis pour
repousser la menace et trouver les coupables.
C’est alors qu’un chasseur a croisé le chemin
d’un coupable en or : un humain, sans doute un
nécromancien à l’odeur, chevauchant comme le
diable un peu partout dans la région. Ce
nécromancien est l’un des maîtres de Régal,
parti à la recherche de ce dernier, suite au
scandale qui secoue le Pic de l’Aigle. Les orques
c’est un humain et les humains les plus proches
(ses complices), se trouvent au Plateau d’Hiram.
Ils doivent donc être tous exterminés…
Donc leur but est de raser la place et si possible
de capturer le nécromancien pour lui faire subir
leur vengeance. Si les PJ prennent contact avec
eux, les orques exigent le « manipulateur de
morts » et promettent de partir (fausse
promesse). Là, vos joueurs vont sans doute
penser que les créatures parlent de Régal, ce qui
complique un peu plus la situation. Si les PJ ne
négocient pas avec les orques, c’est le Seigneur
Orion qui s’y colle. Lui ne comprend pas de qui
il s’agit, contrairement à Jacomo.
Les orques vont attendre deux jours avant
d’attaquer. Le Conteur peut faire varier ce lapse
de temps à sa convenance. Ils laissent leurs
chamans invoquer la bénédiction de leurs dieux
totémiques (voir l’encadré).

18
 Zombie la Mouche N°1

Le chamanisme dans Plagues dK

Seuls les montagnards (dans l’Est de l’Empire) et les Hordes pratiquent le chamanisme. Cette activité
religieuse consiste à invoquer la puissance de la nature via des dieux totémiques (animaux, légendaires ou
simplement élémentaires). Techniquement, c’est le même fonctionnement que la prêtrise et donc… ça ne
fonctionne plus.
Mais contrairement aux prêtres, les chamans font appel à des éléments tangibles (l’eau, l’ours, le vent ou
un héros ancestral). Donc même si magiquement, ça ne fonctionne plus, ils arrivent à convaincre les non
initiés de l’efficacité de leurs rituels. De fait, les chamans lancent uniquement des sorts dont les effets ne
sont pas vérifiables. Par exemple, ils encouragent les troupes et les motivent (+2 à tous les jets d’attaque),
ils soignent par le touché (Soins de 1d6-1 points de vie), etc. Les Sages les considèrent, à raison quelque
part, comme des charlatans.

- Régal l’éloigne de Loreleï d’Haff. À force, il s’est

Le jeune nécromancien a toujours la cervelle en
coton, mais reconnaît bien le Plateau d’Hiram.
Lors du voyage, il se réveille souvent en sursaut
et explique qu’il a vu les portes de l’Enfer
s’ouvrir devant lui. En fait il s’agit des portes de
la ville naine et donc même s’il se trompe, il
n’est pas si loin de la vérité.
Pourtant, une fois sur place, il ne reconnaît rien.
Ni les bâtiments, ni les gens. Rien ne correspond
à ses lectures, ainsi qu’au peu de souvenirs qu’il
en a. C’est au soir du premier jour que Loreleï
va tenter de le brusquer un peu en tentant de
débloquer son esprit. Il faut qu’elle soit seule et
ininterrompue pendant au moins trente minutes.
Si sa concentration est cassée, elle doit tout
reprendre depuis le début. Le problème principal
de cette manœuvre, c’est que la douleur va faire
hurler Régaldans la langue des nécromanciens…
Si les autochtones ne reconnaissent pas ce
dialecte faute d’éducation, Jacomo, lui, ne va pas
s’y tromper. Sa réaction et ses motivations sont
indiquées plus bas. Si l’expérience est menée à
son terme, Régal ne recouvre que partiellement
sa mémoire. Par contre, il la retrouve assez pour
se rendre compte que la réserve est un accès
donnant sous le plateau. Le reste de ses
souvenirs ne vient que plus tard, lorsque le
Conteur le décide - de préférence après la
découverte de la ville abandonnée des nains.
C’est lui qui peut trouver le mécanisme ouvrant
le sol (caché derrière le torchis).
Plus Régal rassemble ses souvenirs, plus il
devient taciturne. Le Conteur doit laisser planer
un doute à son propos : était-il mauvais et le
redevient-il ? En fait non. Son comportement
reste le même. Il se rend juste compte que plus
ils approchent de la vérité, plus cette vérité
attaché à elle, ce qui n’est pas réciproque.
Retourner à sa vie de nécromancien signifie s’en
faire une adversaire mortelle.
- Loreleï
Son rôle va être double. Tenter d’aider Régal à
retrouver la mémoire, mais aider le Seigneur
Orion à défendre son havre. Non qu’elle ait de la
sympathie pour lui, mais elle le considère
comme l’un de ses sujets et se doit donc de le
soutenir le plus possible. Elle risque d’engager la
parole du groupe sans demander l’avis des PJ
(« Bien entendu nous sommes prêts à nous battre
jusqu’au bout pour défendre vos gens… ») et a
du mal à comprendre qu’on puisse penser
autrement qu’elle. Dans la mesure du possible,
elle n’utilise pas ses pouvoirs miraculeux. Les
havrais vont immédiatement la respecter et si les
choses devaient mal tourner, elle peut leur parler
plus facilement que de simples étrangers. Son
second souci, c’est de continuer à avancer dans
la quête de la vérité. Comme Régal freine un peu
le processus (voir plus haut), les relations entre
les deux se tendent rapidement. Laissez un doute
planer quant à la volonté de la noble de faire
souffrir le nécromancien plus que de raison.
- Le Seigneur Orion d’Hiram
Ses priorités sont simples : sauver le Plateau et
ses gens. S’il pense que d’une façon ou d’une
autre les PJ peuvent être un danger pour le
havre, il n’hésite pas à les enfermer ou à les faire
ligoter pour les jeter dans le gouffre. Il ignore
l’existence d’une ville sous son domaine et si les
PJ arrivent à le convaincre que c’est un moyen
d’évacuer les lieux, il se range à leur côté. Mais
l’influence de Jacomo est grande. Il écoute

19
 Zombie la Mouche N°1
plutôt son second que des étrangers - même si
Loreleï peut avoir son oreille. Le seul moyen de
faire pencher la balance en défaveur de Jacomo,
c’est de dévoiler l’histoire qu’il a avec Frya.
Face à cette trahison, le Seigneur d’Hiram tente
de tuer celui qu’il considérait comme son ami.
En fonction des besoins du scénario, le Conteur
peut décider du vainqueur du combat à sa guise.
C’est une scène typique dans le Duché du Nord :
laver son honneur dans le sang à coup de
grandes déclarations et de hache dans la tête.
Frya, peu importe le gagnant, se précipite dans le
gouffre à la fin du duel pour laver la honte qui la
touche.
Une fois qu’Orion est du côté des PJ, il fait son
maximum pour les aider, y compris en oubliant
que Régal est un nécromancien, à condition qu’il
y trouve un intérêt pour les siens.
- Jacomo Esperenza (Tito De la Guardia de son
vrai nom)
Duelliste de la garde à Estrella, Jacomo a été
envoyé dans un petit havre satellite de la capitale
de la Côte Déchirée. Ses frasques et ses duels le
rendaient dangereux aux yeux de ses supérieurs.
Et ils avaient raison. Aussitôt en place dans ce
cul-de-sac, le jeune duelliste offensa le capitaine
et le tua en combat singulier… ce qui entraîna la
chute du havre. Jacomo prit la fuite et les
survivants témoignèrent contre lui. Il était
responsable de la mort d’une centaine de
personnes. Traqué, il remonta vers le nord et
s’enfonça le plus loin possible dans les terres,
sachant que sa tête était mise à prix. Même
maintenant, il sait que des mercenaires l’ont mis
Et si… Avis de recherche
Jacomo pense que l’un des PJ est sur sa piste. Peut-être a-t-il raison. Un PJ peut chercher l’homme pour la
prime, pour se venger ou pour venger un des mercenaires tué par le duelliste qui voulait couvrir sa fuite.
Cet objectif peut être commun au groupe et connu, ou bien secret et le fait d’un seul PJ.
- Les havrais
Ils n’obéissent qu’au seigneur du Plateau et à
Jacomo si le premier n’est pas là. Même s’ils
respectent Loreleï d’Haff, ils ne lui
reconnaissent aucune autorité. Ce sont de rudes
montagnards, habitués à chasser et à vivre à la
dure. Les orques ne leur font pas peur (ni la
mort), par contre, ils sont impressionnés par un
tel déploiement de force qu’ils ne comprennent
sur leur liste : le crime remonte à dix ans. Il a
déjà été retrouvé deux fois. Il n’est pas
compliqué de suivre quelqu’un de havre en
fosse. Et deux fois il a dû éliminer les chasseurs
de têtes avant de filer. Malgré la complexité de
la situation et la présence de Loreleï d’Haff, il
pense que l’un des PJ est sans doute à sa
recherche. Il va donc les espionner, directement
ou en payant un gamin nommé Rulf, le petit
frère d’Hugo (voir l’encadré). Dès qu’il peut les
discréditer ou qu’il devine les origines de
Régale, il les dénonce publiquement.
Par contre, lui aussi va commettre des erreurs.
La première est de s’inquiéter pour Frya : ils
s’aiment vraiment. Il tente donc de la voir en
cachette. Si les PJ l’espionnent à leur tour, ils
peuvent découvrir ce petit secret. De plus, outre
Loreleï, si un Sage fait partie du groupe et peut
lire d’une façon où d’une autre la pensée, il
découvre sans mal que même superficiellement,
les deux protagonistes sont inquiets l’un pour
l’autre.
Note : dénoncer directement cette relation a des
répercussions dramatiques pour les concernés.
C’est un moyen pratique de se débarrasser de
Jacomo. D’un autre côté, il est aussi possible de
le faire chanter ou d’acheter son silence grâce à
cette information. Si les PJ y vont franco, le
Conteur doit leur montrer le résultat de leur
décision dans toute sa violence (duel, mort,
suicide, désespoir, etc.) S’ils sont plus subtils,
alors ils peuvent même convaincre Jacomo
qu’ils ne sont pas à sa recherche, et en faire au
pire un personnage neutre, ou mieux, un allié.
pas. Si le moyen de se débarrasser des orques
consiste à leur livrer un nécromancien, ils
n’hésitent pas une seconde (au contraire). Parmi
eux, s’il n’y a plus de dirigeant, ce sont les
soldats qui vont prendre la tête du havre et
notamment Heldrich, le sergent aux ordres du
seigneur. Ce dernier est bourru, loyal, méfiant,
mais pas stupide. Si on lui propose une solution
pour sauver des vies (ou le havre), il écoute.
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 Zombie la Mouche N°1

2.6. Sortie de secours
Il n’y a aucun moyen de sortir du Plateau à part
le pont et le passage secret dans la réserve. Le
Seigneur d’Hiram va donc opter pour évacuer
ses gens par le tunnel pendant la nuit (si
possible) pour au moins les cacher en attendant
de trouver une solution. S’il cherche à sauver
des vies, c’est surtout celles de ses fils qui
comptent. Ils pourront reprendre le combat s’il
meurt. S’il a confiance dans les PJ, il leur confie
sa progéniture en échange de sa richesse
personnelle.
Le plus gros problème, c’est que dès que les
orques vont se rendre compte que le havre est
abandonné, ils vont attaquer en prendre les
fuyards en chasse dans le tunnel. Il faut donc
donner l’illusion d’une activité le plus longtemps
possible, ce qui revient à laisser des gens
derrière pour animer le Plateau et masquer le
passage. Ces personnes sont condamnées de fait,
car elles ne peuvent pas arrêter la charge des
peaux vertes. C’est là que tout le travail du
Conteur pour personnaliser les havrais est
important. Certains d’entre eux, les soldats, vont
choisir de couvrir la fuite des autres. Ce ne sont
donc pas de simples inconnus qui vont se
sacrifier, mais des PNJ que les aventuriers
peuvent nommer et pour qui ils peuvent avoir de
la sympathie. Pire, le Seigneur d’Hiram
(éventuellement rendu fou de chagrin par la
trahison de sa femme), va choisir de rester. Il
considère que ses fils sont assez grands pour
prendre le relais. Certains PJ peuvent choisir de
rester aussi. Dans ce cas, le Conteur peut
s’inspirer de l’encadré qui suit, mais il doit avoir
conscience que pour un certain temps, le groupe
doit se séparer. Cette scène de séparation peut
être un bon moment pour arrêter une séance de
jeu.

Et si… Sacrifice
Si des aventuriers choisissent de couvrir la fuite des havrais et de rester avec les soldats du Plateau, ils doivent avoir
conscience qu’ils n’ont que peu de chance de s’en sortir. Le but de ceux qui restent est de créer l’illusion qu’il y a
encore du monde sur le Plateau. Il faut donc allumer des lampes, multiplier les rondes, se montrer… sans pour
autant s’exposer. Comme prévu, au bout de deux jours, les orques attaquent. Si des bourdes sont commises, si les
joueurs ne proposent pas de ruse (ou ne font rien), l’attaque a lieu plus tôt.
Elle se déroule en deux temps : pluie de flèches enflammées sur le Plateau et prise du Plateau dévasté. La pluie de
flèches n’atteint pas les réserves d’huile. Par contre, elle enflamme les maisons qui, elles, vont atteindre l’huile.
L’idée la plus intelligente à ce moment de l’attaque c’est de zigzaguer entre les flèches et d’ouvrir les vannes pour
que l’huile se propage sur le pont. Ledit pont sera enflammé, mais quand les cuves exploseront, il y aura moins de
dégâts. Les survivants doivent se mettre le plus loin possible et avoir la bonne idée de se cacher derrière les bases
des maisons (les constructions naines). Si l’huile n’a pas été vidée à temps, tous les ajouts humains sont rasés et les
survivants balayés au fond de la mer de glace (mort assurée). Si l’huile a été vidée, seules les maisons les plus
proches sont rasées et certains soldats sont emportés. Mais un aventurier bien abrité peut s’en sortir en subissant
néanmoins des brûlures assez dramatiques. Les orques vont attendre que le feu s’éteigne (1d6 x 10 minutes) avant de
faire tomber la barbacane et utiliser le pont toujours intact (comme toutes les constructions naines). S’il y a des
survivants, ils les massacrent et repartent sans se poser de question. Ils assument que les autres havrais ont été
balayés par l’explosion et gisent en bas de la gorge. L’un des moyens de survivre au massacre final est de penser à
utiliser le matériel d’escalade permettant de détacher des stalactites. Les accroches sont discrètes (d’autant qu’il y a
de la fumée partout) et le PJ (ou PNJ) peut rester suspendu un bon moment. Une solution alternative consiste à jouer
à cache-cache avec les orques dans la fumée, de récupérer le matériel de ceux qui se font surprendre, pour se mêler
aux envahisseurs. Enfin, si les PJ ont bien écouté les havrais, ils vont peut-être en déduire que les clans orques
étaient unis pour raser le havre. À présent, il n’y a rien à piller, plus d’alliance qui tienne, et les luttes intestines
peuvent reprendre. Utiliser la confusion pour créer une bagarre générale est relativement simple. Ensuite, il suffit de
filer le plus vite possible sans se faire remarquer.
Les PJ survivants (peut-être accompagnés de quelques PNJ) vont alors faire une bien plus mauvaise rencontre en
chemin… mais nous verrons ça la prochaine fois.

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 Zombie la Mouche N°1

2.7. Sous le Plateau
Les aventuriers et les havrais vont donc
descendre sous le plateau. Mais avant de
détailler cette partie de l’histoire, il faut revenir
un peu dans le temps. À l’origine le Plateau
servait de bouchon pour retenir les invasions
orques ou gobelines. C’était donc une place forte
avant tout. Lorsque les nains l’ont fermée, ils ont
pris soins de la laisser en l’état, au cas où ils
devraient l’utiliser à nouveau. Mais, ils en ont
piégé les accès. Par la suite, tous les cinq ans,
une équipe d’ingénieurs allait entretenir la place
forte, réactiver les pièges et les gardiens
mécaniques (voir plus bas). Suite à la première
pandémie, l’entretien ne fut plus une priorité et
fut même oublié. Donc, certains pièges ne sont
plus actifs (par exemple les poisons ont tourné),
les gardiens sont presque tous hors de fonction et
la magie protectrice est en partie dissipée. Ce qui
ne veut pas dire que l’endroit n’est plus
dangereux, mais il l’est moins.
Ce « dungeon crawling » est un peu particulier
dans la mesure où les PJ vont être suivis par une
trentaine de personnes. Les havrais sont
entraînés et disciplinés. Ils ne vont pas faire de
bruit ou de bêtise. Mais immanquablement le
nombre va augmenter les chances de déclencher
les pièges.
De plus, la présence de nombreux morts-vivants
dans la cité naine voisine a attiré la vermine
nécrophage. Quelques spécimens, dont les
grouilleux, se sont aventurés sous le havre et y
ont nidifié (voir l’encadré plus bas).

Les grouilleux
Cette vermine, issue directement du Plan Négatif, ressemble à une boule de lombrics gris emmêlés les uns
aux autres. Ils grouillent tout le temps et parfois l’un d’eux s’échappe pour prendre un morceau de
nourriture (généralement un cadavre, mais la viande peut aussi être vivante). Il l’avale et l’emporte dans
le conglomérat (ou noyau) pour que tous les autres en profitent. S’il y a une grosse source de nourriture,
plusieurs lombrics peuvent quitter le noyau et même aller vers un autre. Différents noyaux peuvent
fusionner ou se scinder en fonction de la situation. Quand ils attaquent un être vivant, les grouilleux
injectent un poison paralysant. Sur un mort-vivant (non conscient ou infectieux), ils se collent sur la peau,
comme de la vermine, et le dévorent le plus longtemps possible. Si le mort-vivant est conscient (goule ou
un vampire, par exemple), il peut retirer le grouilleux et ce dernier n’insiste pas. Les nécromanciens les
utilisent souvent pour nettoyer des cadavres et en faire des squelettes. Ils les conservent généralement
dans des vivariums ou des bocaux. Si un spécimen seul n’est pas dangereux, à partir de 10, ils n’hésitent
pas à s’agglomérer et à attaquer un être humain (6 pour un être de petite taille et 14 pour un être de grande
taille).

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 Zombie la Mouche N°1

Généralement, ils se contentent de défendre leur stock de nourriture et leur lieu de nidification. Ils
n’attaquent que les proies vulnérables ou isolées, et fuient en s’éparpillant pour se reformer plus loin.
Issus du Plan Négatif, les grouilleux sont plus sensibles à la magie positive et au feu. Par contre, ils sont
totalement insensibles à la magie négative.
Ils n’ont aucun trésor puisque le métal, les gemmes et la pierre ne les intéressent pas. Par contre, ils
ingèrent le bois, le parchemin, le cuir et le tissu. Une épée, par exemple, aura son manche rongé, de même
que la hampe d’une lance.

Type : Vermine
FD : 7
Niveau : 7
Comportement : Prédateur
Milieu : non loin des morts-vivants, ruines
Compétences principales : 11 (Attaque, Sauvegarde, Souterrain)
Compétences secondaires : 8
Combat : Poison (voir plus bas), morsure (Attaque +10, dégâts 1PV par attaque réussie)
Points de vie : 35
Points d'énergie : 14
Atouts et capacités spéciales : Vermine, Poison, Régénération

Combat
Le grouilleux possède 1d6 attaques par round, sachant que dès qu’un lombric réussit à infliger 1 point de
dégâts à sa cible (ou plus), il retourne au noyau immédiatement pour le nourrir. Cette action lui prend un
round complet. À chaque fois qu’un lombric revient au noyau, 1d4 autres prennent le relais jusqu’à un
maximum de 10 pour un grouilleux de taille moyenne (donc lorsqu’ils s’agglomèrent à 10 pour attaquer
une cible de taille moyenne, ils peuvent au maximum attaquer à 100).

Poison : Le poison du grouilleux paralyse la cible pendant 1d6 minutes. Elle peut faire un jet de
Sauvegarde contre une difficulté de 15 pour résister. La créature renouvelle la dose à chaque morsure,
dévorant sa victime vivante (ou morte). Effet intéressant, le poison fonctionne sur les morts-vivants. Pour
le moment, personne n’a réussi à tirer la substance d’un grouilleux, mais si un alchimiste y arrivait, il
aurait une arme terrible contre les morts-vivants. La créature paralysée est consciente jusqu’à la mort et
ressent la douleur.

Note : les grouilleux nidifient. Ils tissent des cocons de veines rouges et violettes qui pulsent doucement
en suintant un liquide bilieux. La présence de tels cocons devrait pousser les aventuriers à la prudence.

A – L’escalier Un grincement sinistre, suivi du bruit d’un

Lorsque les blocs qui le couvrent sont déplacés
grâce à la graisse (attention de ne pas glisser !),
un large escalier en colimaçon s’enfonce dans le
sol du Plateau. Sur le mur, des runes
apparaissent automatiquement à chaque passage.
Elles sont en nain, en commun et en elfe.
Malheureusement, elles sont très anciennes. En
gros, elles disent qu’il est interdit d’aller plus
loin sous peine de mort. D’ailleurs, si un
explorateur continue à descendre sans examiner
les marches, l’une d’elles s’enfonce et… rien.
mécanisme qui coince sont les seuls effets.
Examiner le piège coincé permet de voir qu’il
devait lâcher des pieux cachés derrière une
pierre coulissante. Le désamorcer est très simple
(pas de jet) et recommandé. En effet, s’il n’a pas
réagi au premier passage, il va se déclencher au
bout de 1d20 pressions. On peut simplement
sauter la marche. Le PJ qui examine le
mécanisme peut aussi en déduire qu’il donnait
l’alarme plus bas (sans doute une cloche). Le

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 Zombie la Mouche N°1

tout est très ancien et utilise une technologie
naine très sophistiquée (perdue à présent).
B – Le Hall
C’est en fait une salle d’armes. Elle contient des
râteliers vides et poussiéreux, des lits aux draps
secs et deux golems de pierre qui gardent l’accès
à une plate-forme. Celui de droite réagit à
l’arrivée du premier visiteur (qui ne connaît pas
le mot magique pour l’arrêter) et s’écroule, les
jambes brisées. La créature se casse en milles
morceaux, soulevant un mur de poussière. Le
second, réveillé aussi, attaque les explorateurs,
mais connaît le même sort au premier coup reçu
(au corps à corps ou par sort).

Golem
Type : élémentaire
FD : 4
Niveau : 2
Comportement : stupide
Milieu : variable
Compétences : Combat (+10), Mystique (pierre/métal) (+7), Sournoiserie (+4), Survie (+7)
Combat : poings (attaque +12/+7 ou +10/+10/+7, dégâts 3d6), peau de fer (protection 3)
Points de vie : 56
Points d’énergie : 16
Capacités spéciales : Élémentaire (Sans repos, Abomination, Récupération), Puissance x2, Actions
supplémentaires, Attaques multiples, Spécialisation (combat à mains nues).

Notez que par rapport au niveau normal du golem, ses capacités et compétences sont réduites. En effet,
les gardiens n’ont plus été entretenus pendant des années et sont donc moins efficaces. Chaque tour de
combat, lancez 1d6. Durant les deux premiers tours, sur un résultat de 6, le golem s’arrête de fonctionner.
Au troisième et quatrième tour, c’est sur un résultat de 5 ou 6, etc. Tant que le résultat est 1, le golem
fonctionne.

Si les PJ optent pour la fuite, la créature va les
suivre dans l’escalier pour y tomber et s’y briser.
Le choc peut alors déclencher le piège indiqué
plus haut s’il n’a pas été désamorcé.
Ici, tous les havrais peuvent tenir. Cette salle
servait de salle d’entraînement et de repos pour
les sentinelles qui travaillaient avec les humains.
Tout est de fabrication naine (pierre) et destiné à
des nains (taille du mobilier). Il y a une
cheminée, mais elle a été bouchée il y a déjà
longtemps. Si elle est déblayée, les explorateurs
découvrent un boyau étroit terminé par une
lourde grille et une porte. Un mécanisme dans le
Hall (à côté de la cheminée) permettait d’ouvrir
cette porte. Si quelqu’un prend le temps de le
dégripper, il doit aussi retirer la gangue de glace
qui couvre l’orifice pour voir l’extérieur. Le Hall
se situe vingt mètres sous le plateau.
Au fond de la salle, là où attendaient les golems,
se trouve une plateforme ronde fixée à un pylône
centrale. Des rouages dans les murs permettent
de deviner que c’est une sorte d’ascenseur géant
utilisé pour descendre dans le puits. Il mesure
20 mètres de diamètre et le pylône central
mesure, lui, deux mètres de diamètre. Pour
activer la plateforme, il faut pousser un levier
dans le mur. Ce dernier est grippé et casse à la
première tentative. Le seul moyen de tenter de
faire descendre l’ascenseur, c’est de trouver le
second levier, celui qui est tout en bas du puits.
Une trappe dans la plateforme permet de passer
en dessous. Ensuite, un aventurier agile doit
réussir une descente de 70 mètres, dans le noir,
en utilisant les rouages (parfois branlants). Ce
petit exploit nécessite un test de d’Escalade
(Dif.°20) et permet de découvrir l’existence d’un
nid de 1d6 grouilleux (voir encadré), qu’il va
falloir gérer.
L’explorateur peut ensuite admirer les restes
d’une petite ville souterraine et faire partager sa
découverte aux autres en débloquant la
plateforme. Cette dernière va craquer, grincer,
cracher de la poussière, des boulons et des restes
de grouilleux qui avaient choisi les engrenages

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 Zombie la Mouche N°1

comme refuge, avant d’arriver en bas sans
problème (le Conteur doit laisser ses joueurs
douter jusqu’au bout).
C – La ville oubliée
Pour simplifier la lecture du plan, les différentes
parties de la ville sont annotées C1, C2, C3, etc.
Avant de détailler les bâtiments, il faut préciser
deux points importants. Cette immense salle
voûtée (dont le plafond culmine à 20 mètres de
haut) se trouve au-dessus du niveau du sol de la
gorge, mais 20 mètres en dessous du niveau de
la glace qui couvre la gorge. À l’époque de sa
construction, la glace était moins importante.
Donc les portes donnant sur la base du plateau
(qui s’ouvrent vers l’intérieur, heureusement),
sont bloquées par un mur de glace. Le second
point, c’est que le nouveau havre est habité. Il y
a des grouilleux, quelques golems en plus ou
moins bon état et surtout… Il reste des nains
(voir l’encadré).

Les gardiens éternels

Les habitants de la cité de Kyarz n’ont pas tous abandonné leur poste. Mais ils ont été victimes de la
calcification. Les nains des montagnes, plus que les nains classiques, ont été plus sensibles à la pandémie
qui touche leur race. Certains se sont simplement assis pour ne plus jamais se relever. Le pire, c’est qu’ils
sont encore en vie, conscients de ce qui les entoure et capables, parfois, de bouger. Dans l’obscurité, ils
ressemblent à des statues. Certains ont été endommagés par les grouilleux (qui ont effrité un bras ou une
partie du visage), mais ils sont bien en vie. Si un contact télépathique est tenté, l’esprit du nain est trop
lent pour être compris (il n’émet qu’une vibration monocorde comme un disque passé très lentement). Ce
que les PJ et les havrais ignorent, c’est que parfois, les nains sont capables de bouger. Ainsi, un soldat en
faction à la droite d’une porte peut se retrouver sur sa gauche lorsque personne ne regarde. Mieux, les
nains ont conscience que leur ville est souillée par un roi déchu. Ils pourront, par de simples gestes, aider
les PJ au bon moment (en les empêchant de tomber dans un piège, en s’écroulant et en écrasant un
poursuivant, en bloquant une porte en se plaçant devant). Au début, les joueurs doivent se demander si ces
interventions sont le hasard. À la fin, ils doivent comprendre qu’ils ont des alliés précieux dans la ville.
Considérez les nains comme des statues.

Contrairement à une caverne abandonnée compte la présence d’infectieux dans le refuge

classique, il n’y pas de vermine ici. En effet, il
n’y a rien à manger et les rares rats ou chauves-
souris qui sont arrivés jusque là ont été dévorés
par les grouilleux. Aucun humanoïde (à part les
nains calcifiés) n’a mis les pieds dans le fortin
caché depuis des décennies. Lors de
l’exploration, le Conteur peut lancer un 1d10
toutes les 30 minutes. Sur un résultat de 9 ou 10,
les curieux font une rencontre. Si les havrais
s’éparpillent trop, le Conteur doit multiplier les
jets par le nombre de petits groupes. Il doit
lancer 1d6.
1, 2 ou 3 : 1d10 grouilleux.
4, 5 : 1 golem de pierre qui s’écroule au second
round de combat.
6 : un golem de pierre.
Bien entendu, si les havrais tombent sous les
coups d’une créature, il faudra prendre en
souterrain.
L’autre danger auquel les PJ doivent faire
attention, ce sont les pièges. La majorité sont à
présent hors service ou déclenchés par les
grouilleux, ce qui permet aux aventuriers de
savoir que l’endroit est protégé. Les plus isolés
ou les plus sournois à désamorcer sont encore
actifs.
Il ne reste aucun piège magique. Seuls les pièges
mécaniques sont encore en plus ou moins bon
état. Typiquement, ce sont les portes qui sont le
plus souvent piégées. À l’origine, les pièges se
résumaient surtout à des flèches empoisonnées.
Avec le temps, le poison a tourné et si la
difficulté pour résister (Sauvegarde) est toujours
de 14, un échec n’inflige pas de dégâts, mais une
forte fièvre et des nausées (perte temporaire de
2 points de Constitution pour 1d6 heures). Une
réussite sur le jet de Sauvegarde indique que la
cible ne subit que les dégâts de la flèche (1d8).

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 Zombie la Mouche N°1
Plus rarement, les explorateurs peuvent mettre à
jour une fosse camouflée (servant de nid à
grouilleux), un bloc de pierre déjà tombé ou une
lame mal dissimulée dans un mur. Ces pièges
peuvent faire des dégâts aux imprudents ou dans
le cadre d’un combat. Ils sont surtout là pour
rappeler aux joueurs que l’endroit n’est pas
sécurisé.
C1. La plateforme
Une fois qu’elle est en bas, il est possible de la
faire remonter. Si les orques arrivent dans la
salle B, une torche sera juste lancée dans le puits
pour en voir la profondeur (à la rigueur un orque
imprudent, poussé par un camarade taquin). Si
les PJ et les havrais restent silencieux et dans
l’obscurité, les orques saccagent tout et
repartent, convaincus qu’il s’agit d’un cul-de-
sac.
Il faut 5 bonnes minutes pour monter ou
descendre. Il n’y a pas de piège ici.
C2. La cantine
Ce bâtiment contre la paroi nord servait de
cuisine et de cantine. La température moyenne
de la grotte est de 10°C. Donc s’il y fait frais, il
est possible d’y survivre à court terme sans faire
de feu. La porte était piégée, mais un grouilleux
s’est fait écraser par le bloc de pierre censé
aplatir la tête des curieux. Par instinct ou par
hasard, c’est là que les grouilleux ont niché en
nombre (plus précisément dans le garde-manger
qui se trouve au fond de la cantine). Si un
havrais de petite taille (un enfant par exemple)
s’isole, les grouilleux l’emportent là et
commencent à le dévorer (créant ainsi un
infectieux). Les PJ peuvent donc se retrouver
devant un humanoïde de petite taille, couvert de
vers, le tuer, pour s’apercevoir qu’il s’agissait
d’un havrais au moment où les grouilleux
quittent le corps pour se réfugier ailleurs.
Rendez la scène la plus répugnante possible. Il
faudra alors un certain sang froid pour continuer
l’exploration. Une fois la place nettoyée, il est
possible d’y installer les havrais.
À l’étage, d’autres tables, des chaises et des lits
sont utilisables par les enfants. Deux nains
attablés attendent pour l’éternité, une choppe
vide et poussiéreuse en main. Leur présence met
mal à l’aise. Lorsque personne ne s’y attend, ils
disparaîtront, laissant les choppes sur la table.
On les retrouvera, en arme, immobiles, devant
d’autres portes du refuge.
C3. Ce bâtiment de trois étages, fortement
protégé, n’a jamais été souillé par les grouilleux.
L’extérieur ne présente plus de danger. Tous les
pièges ont été activés (repoussant les créatures)
et les deux golems qui gardaient la place sont
éparpillés. Pour entrer, il faut forcer ou crocheter
les doubles portes (Métier (mécano) Dif. 15).
Une fois à l’intérieur, les PJ peuvent découvrir
un véritable trésor : une armurerie naine, sur
trois étages, remplie de machines de guerre,
d’armes et de matériel pour les construire. Seul
bâtiment à posséder une cave, il abrite aussi une
forge impressionnante. Le tout est assez ancien
et implique une remise à neuf, mais les havrais
vont vite se mettre au travail. Petit détail, il faut
ouvrir une large trappe pour accéder à la cave.
Une plateforme à côté des escaliers permet de
monter ou descendre les matériaux lourds vers la
forge. En bas, les explorateurs vont découvrir
une large pièce couverte de givre. En effet,
comme il y a ici de nombreuses aérations pour
évacuer la chaleur, avec le temps, les protections
ont cédé et le froid est entré. Tous les conduits
sont protégés par de lourdes grilles (comme la
cheminée du Hall), ce qui en interdit l’accès et
sont dotés d’un filtre magique toujours actif. Ce
dernier purifie la fumée afin de la rendre
transparente et froide. Ainsi, les émanations du
refuge pouvaient rester invisibles à un éventuel
groupe de rôdeurs.
Le problème de l’armurerie c’est que tous les
pièges sont encore actifs. Rouillés, certes, mais
actifs. Il faut donc qu’un PJ inspecte la totalité
du bâtiment avant d’en autoriser l’accès. La
Difficulté pour dénicher les protections est de 15
(six jets pour l’ensemble sans indiquer au joueur
la somme à atteindre ou en le faisant tirer les dés
derrière l’écran du Conteur). En majorité, il
s’agit de flèches partant des murs, de crochets
empoisonnés qui apparaissent dans les poignés
ou les manches d’armes factices. Laisser entrer
tout le monde en même temps, c’est l’assurance
d’avoir au moins un accident mortel. Une fois la
zone vérifiée, en fonction des succès du PJ, il y
aura d’autres accidents (mortels pour seulement
2 réussites sur 6 jets, graves pour 3 ou 4
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 Zombie la Mouche N°1
réussites sur 6 jets et bénins pour 5 réussites sur
6 jets). Il faut 2 heures complètes pour tout
examiner.
Il y a de quoi équiper une petite armée et, avec le
bon minerai, faire retrouver à cette cachette son
statut de bastion imprenable (ce que vont faire
les havrais).
C4. Les portes du bastion
Ces immenses doubles portes donnent sur un
couloir qui s’enfonce dans les entrailles de la
terre. Des railles dans ce dernier indiquent qu’il
pouvait servir à déplacer des matériaux lourds
(peut-être des machines de guerre). Impossible
de savoir jusqu’où il s’enfonce.
Les portes sont entrouvertes. Un mécanisme
magique permettait de les fermer. À présent, il
faut au moins une dizaine d’hommes pour les
actionner. Une fois qu’elles sont closes, il est
possible d’abaisser des loquets impressionnants
et de sécuriser le havre souterrain. Les déjections
de grouilleux, un peu plus importants ici,
permettent de deviner que les affreux
nécrophages viennent du couloir.
Les havrais optent rapidement pour fermer les
portes, ce qui provoque un grincement propre à
faire trembler la montagne. Heureusement (mais
les joueurs ne le savent pas), personne ne
l’entendra.
C5. Le quartier général
C’est ici que les PJ vont faire les découvertes les
plus intéressantes. Outre une salle commune au
rez-de-chaussée, il y a les quartiers du gradé
juste au-dessus. Là, de larges livres couverts de
runes, n’attendent que des doigts délicats pour
être ouverts. Des doigts indélicats pourraient
tenter de retirer les pierres précieuses (pour une
valeur de 5d20 DO en tout) qui ornent les
couvertures. Si un nain est présent, et qu’il est
un brin versé dans les écritures de ses ancêtres, il
peut trouver l’histoire de ce refuge, le pourquoi
de son abandon, les derniers moments des
sentinelles de Kyarz avant leur calcification et la
chute silencieuse de leur ville. Régal, qui a vu
l’équivalent de ces ouvrages dans son école de
nécromancie, peut, lui aussi, traduire les runes.
Doucement, dans l’esprit des joueurs, les pièces
du puzzle devraient s’agencer. Ils savent à
présent qu’il existe une grande ville naine non
loin (probablement à l’autre bout du couloir) et
que des armées de morts-vivants disparaissent
dans cette zone (provoquant la colère des
orques). Ils vont peut-être comprendre où se
trouvent ces armées à présent. S’ils ne le
comprennent pas, c’est lors de la suite de leur
exploration qu’ils auront la révélation.
Dans un coin de la chambre, un nain en armure
attend, assis sur une chaise. Il a une hache dans
la main et regarde fixement les nouveaux
arrivants. Bien entendu il est complètement
rigide et calcifié. Mais lorsque les PJ liront les
livres et en parleront devant lui, un jet de
Perception permet de remarquer qu’une goutte
d’eau perle sur sa joue. Lui montrer du respect et
ce sont tous les nains figés qui vont aider les PJ.
Agir autrement, c’est prendre le risque de se
réveiller entouré de statues qui abattent leurs
armes minéralisées sur les insolents. C’est lui, le
capitaine architecte Hokmanakan, qui a rédigé
ces rapports.
Sur l’un des murs un bouclier, serti de pierres,
rayonne encore malgré la poussière. Il est
magique, mais abîmé par le temps. En
remplaçant le cuir, la fourrure, et en le polissant
un peu (travail que les havrais peuvent faire à
merveille), il est possible de lui donner une
nouvelle jeunesse. C’est un bouclier
+2/Résistance au froid).
Dans un coffret sous le lit se trouvent aussi
quelques pierres précieuses (10d10 DO). Les
laisser aux havrais qui ont tout perdu est une
bonne idée. Éviter l’aiguille empoisonnée qui
protège le loquet du coffret en est une autre
(Perception, Dif. 17).
C6. La réserve
Dans ce dépôt sans protection, les explorateurs
trouvent un incroyable bric-à-brac. C’est là que
le petit matériel était entreposé, aussi bien pour
la fabrication des armes, que pour les golems et
la maintenance du fortin. Il y a de quoi remettre
les forges en route, réparer les armes et tous les
éléments mécaniques de la cachette. Comme les
havrais sont plutôt des chasseurs, Loreleï d’Haff
leur propose, si l’affaire se termine bien,
d’envoyer quelques ingénieurs nains de Karzkar.
Se faisant, elle place le havre sous sa tutelle (les
nains refusant d’aider des étrangers qui ne sont
pas supposés se trouver là). Les PJ peuvent
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 Zombie la Mouche N°1
fouiner, chasser quelques grouilleux et dénicher
de quoi réparer leurs armes, leurs armures et leur
matériel de voyage (qui a dû souffrir lors de
toutes les péripéties). Parmi les objets trouvés,
ils peuvent emporter des lanternes éternelles
(des lanternes en cuivre dans lesquelles a été
nichée une flamme éternelle). Ils peuvent aussi
trouver une arme ressemblant à une arbalète.
Elle projette un filet de 2 mètres carrés, hérissé
de pointes et de crochets. Non seulement il
inflige 2d8 points de dégâts, mais en plus il
immobilise la cible si elle ne réussit pas un jet de
défense (Dif. 15+marge de réussite de l’attaque).
Chaque round suivant l’immobilisation, elle
subit 1d8+1 points de dégâts et doit retenter un
jet d’évasion (même Dif.) pour se libérer.
Parfaitement silencieux, l’arme contient 1d8
filets dans des tubes. Un jet de Fouille permet
d’en trouver 1d8 autres. Considérez l’arme
comme une arbalète classique (non magique).
Une fois le filet hors de sa cartouche (un tube de
15 cm de long pour 5 cm de diamètre), il est très
fastidieux de l’y remettre. Un jet de Métier
(mécanique) est nécessaire pour y arriver, mais
un échec signifie que le bricoleur se blesse et
perd 1 point de vie.
C7. La sortie
Ce couloir étroit descend en pente douce. Il est
fermé par deux lourdes portes à ses extrémités.
L’une comme l’autre s’ouvrent vers l’intérieur.
Celle qui donne sur la gorge est pourvue d’un
camouflage sur sa face extérieure. Lorsque la
glace ne recouvrait pas tout, il était très difficile
de la repérer. Pour ouvrir la première porte (celle
donnant sur le refuge), il suffit de lever les
loquets (pas de piège). La seconde, cependant,
est prise dans la glace. Il faut donc soit faire
fondre cette dernière (naturellement ou par
magie), soit casser. Dans les deux cas,
l’opération prend entre deux et six heures. Une
fois ouverte, la porte donne sur un mur… de
glace. Ce dernier n’est pas transparent car les
années ont accumulé des feuilles mortes et
autres déchets qui ne laissent pas passer la
lumière. Il faut alors gratter, creuser, chauffer
(au choix) dans des conditions très difficiles.
Pour dégager un passage vers la surface,
comptez au moins deux jours de travail
ininterrompus.
Le passage est assez simple à défendre
puisqu’on peut à peine y tenir à deux. Fermer les
portes est suffisant pour empêcher toute
intrusion.
C8. La mer de glace
Elle entoure complètement le gouffre. Il faut
trois jours pour remonter au niveau du plateau. Il
est rarissime d’y faire des mauvaises rencontres
car toute personne tombée du plateau est
littéralement réduite en morceaux par la glace.
Donc si par miracle un infectieux traîne dans le
coin, ce serait en rampant.
Il est assez compliqué de s’y déplacer. En effet,
la neige, la cendre et les plaques de glace
empêchent de repérer les gouffres. Un havrais
(un chasseur, par exemple), peut guider les
personnages dans ce labyrinthe. De plus, le vent
qui s’engouffre partout fait baisser la
température assez sensiblement. Les yeux
brûlent, les engelures apparaissent rapidement,
le souffle est court. Bref, les conditions sont
désastreuses. Il est plus que probable que les PJ
n’aient plus de monture. De toute façon, aucune
bête ne pourrait se déplacer ici. Atteindre les
montagnes est donc un véritable soulagement
pour les PJ s’ils choisissent cette sortie.
2.8. Le couloir vers Kyarz (D)
C’est un couloir immense qui s’enfonce sous
terre. Haut de dix mètres et large de six, il est
vouté, mais, surtout, sculpté de partout. Sur les
murs, des fresques anguleuses racontent
l’alliance des humains et des nains, leurs
combats communs, leurs héros, leurs faits
d’armes. La fin de l’histoire, bien entendu, n’est
pas sculptée.
La progression n’est pas simple, surtout à cause
des carcasses plus ou moins récentes de
grouilleux. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas
très nombreux ici. Les rares spécimens préfèrent
rester accrochés ou cachés.
La descente dure deux jours (avec les pauses).
C’est à la fin du second que les PJ vont
commencer à sentir l’odeur de putréfaction, mais
aussi entendre le bruit. Il s’agit d’une sorte de
pulsation au début. Elle se transforme petit à
petit en martèlement dont l’écho rebondit sur les
murs du havre nain. Au loin, une lumière ocre va
rouiller les formes sculptées sur les parois. Dans
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 Zombie la Mouche N°1
les dernières centaines de mètres, les torches ne
sont plus utiles car la lumière venant du havre
perce par des grandes portes entrouvertes –
exactement les mêmes que dans le refuge sous le
plateau.
Si un personnage passe discrètement l’ouverture,
il arrive en surplomb d’un gouffre titanesque : la
ville de Kyarz. Cette dernière est construite à
même les parois de la faille. Cette dernière
s’enfonce si profondément qu’il n’est pas
À suivre…
Bientôt derrière vos écrans : Zombie la Mouche N°2
- Critique de Barbarians of Lemuria : cogne, cogne et… cogne encore !
- Scénario dKrawl : chassez le gob, il revient au galop !
possible d’en voir la fin. Des milliers de
passages, escaliers, ponts, aqueducs,
s’entrecroisent à l’infinie. Partout des braseros
diffusent une chaleur et une odeur malsaines.
Mais ce n’est pas ce qui va figer les
explorateurs. Partout autour d’eux, des dizaines
de milliers de morts-vivants s’affairent et se
préparent à la guerre. La montagne cache une
armée capable de balayer n’importe quelle force
dans l’Empire du Nord…
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