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SOPHOCLE, ŒDIPE-ROI
Courant littéraire
Tragédie : elle vise à provoquer la catharsis (la purgation de ses passions) chez le spectateur et
met en scène des héros soumis à un destin funeste.
Contexte historique
Pièce écrite sous le règne de Périclès. Sa réception est un peu particulière puisque mitigée. Elle
n’est pas récompensée lors de sa représentation, mais saluée comme un chef-d’œuvre absolu, et
comme modèle de la perfection de la tragédie selon Aristote.
Citations marquantes :
« Il faut donc ici-bas attendre, pour juger, la suprême journée et se garder de croire au
bonheur de nul homme avant qu’il n’ait franchi le terme de sa vie sans que l’affliction l’ait
saisi sous sa griffe ! » (Coryphée)
« Pourquoi s’effrayer ? Quand on est homme, on est sous la main du destin, on ne peut
rien prévoir exactement. Le mieux, c’est de prendre la vie comme elle vient autant qu’on le
peut. » (Jocaste) (fatalité)
Œdipe, roi de Thèbes, est marié à Jocaste, veuve de Laïos. Une épidémie de peste s’abat sur la
ville. Créon, qu’Œdipe avait déjà envoyé à Delphes consulter Apollon sur ce malheur, rapporte la
réponse du dieu : le malheur de la cité vient d’une souillure qui prend son origine dans le meurtre
de l’ancien roi Laïos, et la punition de ce forfait en est le remède. Ainsi, pour qu’elle cesse, il faut
punir le meurtrier de Laïos.
Œdipe met tout en oeuvre pour trouver l’assassin et annonce les répercussions que les
coupables connaitront s’ils ne se dénoncent pas. Sur la suggestion de Créon, il fait venir un devin
aveugle, Tirésias, pour que celui-ci lui révèle la vérité. Le devin refuse d’abord de répondre, mais
finit par accuser Œdipe d’être le meurtrier ; ce dernier, pris d’une violente colère, nie ces
accusations. Il accuse Créon de vouloir sa chute et menace de le tuer. Jocaste, qui est aussi la
soeur de Créon, rassure Œdipe et lui explique que son défunt mari était voué à une malédiction.
Cependant, le récit de sa femme lui rappelle son passé et sa rencontre avec un vieillard et
quelques hommes qu’il aurait tués il y a fort longtemps.
C’est alors qu’arrive un messager de Corinthe, qui révèle avoir lui-même donné Œdipe encore
enfant à son roi Polybe, après l’avoir reçu d’un berger de Laïos. Jocaste supplie Œdipe de
renoncer à son enquête, mais en vain. Le berger est envoyé chercher dans les montagnes ; il ne
reconnaît d’abord pas le messager, mais, quand ce dernier lui raconte les circonstances du don
de l’enfant, finit par avouer qu’il avait reçu un enfant de Jocaste. La vérité est alors dévoilée :
Œdipe, qui a épousé sa mère, est aussi le meurtrier de son père. Incestueux et ayant commis un
paricide, Œdipe se rue dans le palais où Jocaste s’est déjà suicidée, et se crève les yeux de
désespoir. Avant de s’exiler, Œdipe demande à voir ses filles (Antigone et Ismène), puis prie
Créon de veiller sur elles et s’excuse par avance pour leur destin maudit.
QUESTION
Un personnage tragique est souvent de « sang noble », c'est à dire qu'il s'agit d'un prince, d'un
roi, d'un personnage qui a de l'importance sociale. Le lecteur peut s'identifier à lui car il est
touché par sa détresse. Enfin et surtout, il est confronté à un destin inéluctable.
Tout d’abord, Œdipe correspond aux critères du personnage tragique car c’est un personnage
illustre. Fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes, il devient à son tour roi de Thèbes. Il
assure une descendance illustre mais maudite, composée d’Antigone, d’Etéocle, d’Ismène et de
Polynice.
Ensuite, Œdipe peut être considéré comme un personnage tragique car il est voué au malheur ;
sa destinée est d’être l’assassin de son père. En voulant contrôler son destin, tant ses parents
biologiques et que adoptifs poussent Œdipe à devenir incestueux et commettre un parricide.
Ainsi, Œdipe est victime d'un passé dont il n'est pas responsable. Il est seulement le jouet des
Dieux ; ces derniers ont raison de lui.
Enfin, Œdipe remplit le dernier critère du personnage tragique car il fait transparaitre sa
souffrance. Il souffre continuellement de son impuissance face aux dieux. Cette souffrance se
transforme en douleur morale, puis peu à peu en douleur physique, qu’il s’inflige lui même se
crevant les yeux.
A. Un personnage illustre
1. Roi de Thèbes
2. Il se fait avoir par les Dieux ; en voulant contrôler son destin, il lui échappe
3. Œdipe n'est pas celui par qui le malheur arrive, victime d'un passé dont il n'est pas
responsable
C. Un être en souffrance
A. L’exposition et la crise
3. Oracle qui accompagne sa naissance : cet enfant dit-on, tuera son père, couchera avec sa
mère
C. Le dénouement tragique