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LA MACHINE INFERNALE

Acte 1 :
1) A l'arrivée de la reine Jocaste et de ses fidèles Tirésias, deux soldats montent la garde sur le mur de garde.
La reine gravit les marches du mur au milieu de la nuit pour un passe-temps pas simple : le soldat qu'elle s'apprêtait à voir avait reçu
la visite du fantôme de son défunt mari, le roi Laius, pendant cinq nuits consécutives.
Cela avait évidemment un message très important à transmettre à Jocaste, mais il n'a pas réussi. Plus important encore, personne
ne peut le voir ou l'entendre lorsqu'il essaie de se présenter devant sa femme.

2) La scène racontée s'inspire de l'exposition d'Hamlet : le roi Laïus, assassiné comme le père d'Hamlet, réapparaît sous la forme
d'un revenant. Mais Cocteau rend le récit des soldats particulièrement théâtral et pathétique

3) Les rêves sont un symbole clair de la mort. Le "pâte-nourisson" est en fait son enfant qui lui revient et continue d'accomplir ses
prophéties, même si Jocaste l'a envoyé. Le nourisson "recherche [son] ventre, [ses] cuisses" suggère certaines implications
sexuelles. Jocaste ne se sent pas libre dans ses rêves, elle a donc toujours l'idée de la mort.

4) C'est le caractère de Jocaste envers Tirésias, et la présence d'un fantôme qui montre le registre fantastique. Jocaste tourne en
dérision Tirésias. Elle lui rappelle que son pouvoir de devin ne sert à rien face à ses rêves. «  Tirésias : N'est-ce pas mon métier de
déchiffrer les rêves ? ». L'impuissance de Tirésias qui est devin mais ne peut pas tout prévoir.

Acte 2 :
1) Cette scène se déroule sur la route de Thèbes, en contrebas des remparts. Dans cette scène se trouvent Oedipe, la Sphinx et
Anubis.

2) Cocteau fait référence à la mythologie égyptienne. Il le fait pour montrer qu'Œdipe est déjà mort, malgré l'aide de Dieu
provenant de divers horizons.

3) Œdipe résout un mystère avec crime et timidité. Il pense d'abord qu'il est en train de mourir et a assez peur pour appeler sa mère
avant de se réveiller. Comprenant que le Sphinx ne le menace pas, il accapare le mystère et répond. On dirait que le personnage ici
passe d’une personne lâche à une personne rempli de confiance en elle.

4) Les différentes métamorphoses du Spinx, d'Anubis, ainsi que la transformation du caractère d'Oedipe montrent que le thème de
la métamorphose est omniprésent. une longue didascalie raconte sa métamorphose, qui la ramène à sa représentation
traditionnelle, buste de femme, griffes et ailes. Enfin, elle se métamorphose à nouveau en empruntant à Anubis sa tête quand
Œdipe vient rechercher son cadavre. On le remarque à partir de « Œdipe : Il était temps ! [ … ] Némésis, voilée : Anubis… Je me sens
très mal à l’aise. Anubis : Il faut partir »

Acte 3 :
1) La scène se déroule dans la chambre nuptiale, après les noces. Oedipe, Jocaste et Tirésias sont présents. L'expression exacte
est "dans la chambre de Jocaste".

2) Pour Oedipe, vous pouvez dire qu'il semble très sur de lui, au point de défier Tirésias et de rassurer Jocaste.
Pour Jocaste, elle est plus réservée, plus hésitante, et flippe franchement quand elle voit les trous d'Oedipe.
En tout cas, les personnages sont fatigués.

3) Lorsqu'elle demande pourquoi Œdipe paralysé se met dans cet état, elle évoque l'abandon de l'enfant, mais du point de vue
d'une de ses couturières. C'est Jocaste qui porte la tragédie à travers sa découverte plus tard dans la scène. Cette tragédie grandit
avec sa réaction. Cela devient d'abord apparent dans la direction de la scène. "Soudain, elle pousse un cri terrible", "... regarde les
pieds d’Oedipe comme une folle...". On passe d'un jeu d'amour souriant à une horreur cosmique tragique. C'est son discours qui
révèle la tragédie.

Acte 4 :
1) Cette scène se déroule dans le palais royal où sont présents Oedipe, le messager, Créon, Tirésias. Jocaste, le berger et Antigone
arriveront plus tard sur scène.

2) Son père (Mérope) est mort, mais Œdipe sait seulement qu'il n'est qu'un père adoptif. Puis il découvre que le vieil homme qui l'a
tué au carrefour n'est autre que son père, Laïus. Jocaste le sait et baisse la tête, et Créon révèle à Œdipe qu'il est le fils de Jocaste et
de Laïus. Et il se crève les yeux.

3) Jocaste se pend avec une écharpe alors qu’Oedipe se crève les yeux avec sa broche.
Oedipe ne se tue pas car, selon Tirésias: "Du plus heureux des hommes, il veut maintenant en être le plus malheureux".
En fait, la douleur dans ses yeux lui rappelle toujours ses crimes, alors il décide de ne pas mourir.

4) On lui donne le bâton de voyance de Tirésias. En portant le bâton, il devient un homme. « TIRÉSIAS :
Antigone ! Mon bâton d'augure. Offre-le-lui de ma part. Il lui portera chance. »
5) Le sens du titre L’expression de « machine infernale » n’est pas une invention de Cocteau. On l’utilisait déjà aux XVIIIe et XIXe
siècles. Au sens propre, une « machine infernale » était alors un engin explosif fabriqué pour commettre un attentat. Au sens figuré,
une « machine infernale » est une combinaison de moyens odieux pour perdre quelqu’un, qu’il s’agisse de ruiner sa réputation ou
sa carrière. C’est cette dernière signification que l’expression prend sous la plume de Cocteau. La fatalité fonctionne comme une
«machine » dans la mesure où son mécanisme est implacable ; et elle est « infernale » parce qu’elle est d’une cruauté préméditée
et absolue. La terrible histoire d’Œdipe est celle d’un piège tendu de longue date, sans échappatoire possible. Le caractère
«infernale» de l’action doit s’entendre de trois façons : il provient d’une machination des dieux des enfers ; il est d’une horreur
totale ; et il l’est d’autant plus que la malédiction divine se révèle gratuite.

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