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2) Le poète use de tous les moyens à sa disposition pour briser le moule, et créer ses propres objets poétiques 

:
poésie du cageot, paradoxale ; poésie des objets de consommation : le pain ; poésie de la nature enfin, dans ce
qu'elle a de plus concret. Ce regard sur les objets prend leur parti, c'est-à-dire qu'il leur rend justice en ne les
enfermant pas dans des stéréotype.
Le pain peut alors être considéré comme un microcosme indépendant permettant d'appréhender le monde dans sa
globalité. Même la religion est présente à travers le récit d'une genèse et l'allusion au pain, traditionnellement
associé au corps du Christ, que l'auteur invite à consommer, ce qui fait référence à l'eucharistie.
Il créé ses propres objets poétiques, le pain, le cageot, l'orange..... et subjectivise leur rapport au monde. Il recrée
les choses au-delà de tous les stéréotypes possibles. Accumulation et gradation de 3 chaînes de montagne qui nous
font voyager par le regard du poète de plus en plus loin : Ligne 4 « les Alpes » (Europe), « le Taurus » (Turquie), « la
Cordillère des Andes ».

3)La présentation en prose, l’utilisation de l’argumentation contribue à faire sortir ce texte des « sentiers battus »
de la poésie. Ponge bâtit sa conception sur le monde du débat d’idées ce qui est très original. On y retrouve les
marque du registre argumentatif : abondance des connecteurs logiques et autres mots de liaison.

4) Cette idée est retrouvée explicitement à deux reprises dans le poème : « c'est un monde », et « A l'intérieur l'on
trouve tout un monde ».
Il peut également être noté la présence de vocabulaire qui se rattache à l'idée de monde : « halos » qui sont des
auréoles autour des astres, « firmament » qui est la voûte céleste, « les cieux » (pluriel de ciel).
A l'intérieur de ce monde se trouve une sorte de mer (élément aquatique après éléments célestes) : « une mare
[...] qui flue et reflue » (-> marée).

Un monde où tout à l'air de s'entremêler :


- Les « cieux » den dessus et les « cieux » d'en dessous
- Les « cieux » deviennent une « mare »
- La « mare » qui est en fait un « sachet »

Un monde en mouvement : « s'affaissent » (mouvement vertical), « flue et reflue » (mouvement horizontal).


=> Transfiguration poétique du réel (le réel est transformé en poésie), dès lors cette description devient
symbolique.

5)Évidemment, on peut observer aussi le travail particulièrement approfondi sur le champ lexical qui démontre à la
fois une grande recherche, puisque, par exemple, ce texte sur la pluie, n’utilise que deux fois le mot « pluie » tout
en cherchant tous les termes qui permettront de circonvenir le sujet : « gouttes », « précipitation » et « gouttière »
et ajoutera, par un effet de relativité, des mots liés indirectement « courants », « ondulations » ou totalement
éloignés « convexes », « horlogerie » ou « mécanisme ». Ces rapprochements lexicaux appartiennent, en fait, à une
démarche sémantique particulièrement aboutie.

La pluie est associée à un mécanisme compliqué. Toutes les actions sont parfaitement suivies :
- Mécanisme : horlogerie, mécanique, les rouages, le ressort, la machinerie, appareil brillant, la sonnerie, le gong
- Idée des événements qui s'enchainent  petit toit de zinc -> ruisselle en nappe -> gouttière attenante -> filet
parfaitement vertical -> sol -> rejaillit en aiguillettes brillantes.
- Mécanisme éphémère, et qui ne laisse pas de traces dès l'apparition du soleil : « tout s'efface bientôt » -> idée
que tout à une fin -> parallèle avec le poème « Le Cageot »
- Temps du poème plus court que l'averse (nous n'avons pas le début de l'averse, mais nous avons la fin)
- Proverbe : Après la pluie le beau temps -> cycle

6) La page blanche

Elle est devant moi, tout blanche, elle attend mon bon plaisir et mon inspiration. Elle est patiente, si je n’ai pas
d’idée, elle ne bouge pas, ne frémit pas mais dès que je saisis le stylo, elle commence à se sentir utile. Fidèle , elle
laisse apparaître les mots qui courent sur le papier. Elle crisse un peu si la plume dérape, il lui arrive aussi de
regretter les taches d’encre mais elle ne dit rien, persuadée que je lui confie des choses importantes. Elle sait
garder les secrets et quand elle est pliée, parfumée pour arriver dans une enveloppe, elle sait que d’autres mains la
toucheront, que peut-être on la gardera sur son cœur. La page blanche est une messagère magnifique car elle
transporte des déclarations, des poèmes, des marques d’affection. Total respect pour la page blanche.

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