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Aperçu global……………………………………………………………………………………………………………………………. Page 1
Textes……………………………………………………………………………………………………………..……………….. Pages 2 à 10
Liste des œuvres choisies par les candidats pour la deuxième partie………………………………………. Page 11
Aperçu global
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
1- L’Albatros
2- Une charogne
1 Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
3- LXXVIII – Spleen
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
4 II nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
Au contraire des escarbilles1 qui sont les hôtes des cendres chaudes, les escargots aiment la
terre humide. Go on, ils avancent collés à elle de tout leur corps. Ils en emportent, ils en mangent, ils
en excrémentent. Elle les traverse, ils la traversent. C’est une interpénétration du meilleur goût parce
que pour ainsi dire ton sur ton – avec un élément passif, un élément actif, le passif baignant à la fois et
(Il y a autre chose à dire des escargots. D’abord leur propre humidité. Leur sang froid. Leur
extensibilité.)
À remarquer d’ailleurs que l’on ne conçoit pas un escargot sorti de sa coquille et ne se mouvant
pas. Dès qu’il repose, il rentre aussitôt au fond de lui-même. Au contraire sa pudeur l’oblige à se
mouvoir dès qu’il montre sa nudité, qu’il livre sa forme vulnérable. Dès qu’il s’expose, il marche. […]
L’expression de leur colère, comme de leur orgueil, devient brillante en séchant. Mais aussi elle
constitue leur trace et les désigne au ravisseur (au prédateur). De plus elle est éphémère et ne dure
Ainsi en est-il de tous ceux qui s’expriment d’une façon entièrement subjective sans repentir,
et par traces seulement, sans souci de construire et de former leur expression comme une demeure
Mais c’est ici que je touche à l’un des points principaux de leur leçon, qui d’ailleurs ne leur est
pas particulière mais qu’ils possèdent en commun avec tous les êtres à coquilles : cette coquille, partie
de leur être, est en même temps œuvre d’art, monument. Elle, demeure plus longtemps qu’eux.
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Escarbille : petit morceau de charbon, incomplètement brûlé, qui se mêle aux cendres, ou s’échappe d’un foyer.
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
Scène XIV
ARAMINTE, DUBOIS.
ARAMINTE.
Qu’est-ce que c’est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ?
D’où vient cette attention à le regarder ?
DUBOIS.
Ce n’est rien, sinon que je ne saurais plus avoir l’honneur de servir madame, et qu’il faut que je
lui demande mon congé.
ARAMINTE, surprise.
Quoi ! seulement pour avoir vu Dorante ici ?
DUBOIS.
Savez-vous à qui vous avez affaire ?
ARAMINTE.
Au neveu de M. Remy, mon procureur.
DUBOIS.
Eh ! par quel tour d’adresse est-il connu de madame ? comment a-t-il fait pour arriver jusqu’ici ?
ARAMINTE.
C’est M. Remy qui me l’a envoyé pour intendant.
DUBOIS.
Lui, votre intendant ! Et c’est M. Remy qui vous l’envoie ? Hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui
il vous donne ; c’est un démon que ce garçon-là.
ARAMINTE.
Mais, que signifient tes exclamations ? Explique-toi ; est-ce que tu le connais ?
DUBOIS.
Si je le connais, madame ! si je le connais ! Ah ! vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N’avez-
vous pas vu comme il se détournait, de peur que je ne le visse ?
ARAMINTE.
Il est vrai, et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu
saches ? Est-ce que ce n’est pas un honnête homme ?
DUBOIS.
Lui ! Il n’y a point de plus brave homme dans toute la terre, il a peut-être plus d’honneur à lui tout
seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c’est une probité merveilleuse ; il n’a peut-être pas
son pareil.
ARAMINTE.
Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D’où vient que tu m’alarmes ? En vérité, j’en suis toute
émue.
DUBOIS.
Son défaut, c’est là. (Il se touche le front.) C’est à la tête que le mal le tient.
ARAMINTE.
À la tête ?
DUBOIS.
Oui ; il est timbré, mais timbré comme cent.
ARAMINTE.
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
Dorante ! il m’a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?
DUBOIS.
Quelle preuve ? Il y a six mois qu’il est tombé fou ; il y a six mois qu’il extravague d’amour, qu’il
en a la cervelle brûlée, qu’il en est comme un perdu. Je dois bien le savoir, car j’étais à lui, je le servais ;
et c’est ce qui m’a obligé de le quitter ; et c’est ce qui me force de m’en aller encore : ôtez cela, c’est un
homme incomparable.
ARAMINTE, un peu boudant.
Oh bien ! il fera ce qu’il voudra ; mais je ne le garderai pas. On a bien affaire d’un esprit renversé ;
et peut-être encore, je gage, pour quelque objet qui n’en vaut pas la peine ; car les hommes ont des
fantaisies !…
DUBOIS.
Ah ! vous m’excuserez. Pour ce qui est de l’objet, il n’y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de
bon goût.
ARAMINTE.
N’importe ; je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?
DUBOIS.
J’ai l’honneur de la voir tous les jours ; c’est vous, madame.
ARAMINTE.
Je ne vous interroge que par étonnement. Elle ignore que vous l’aimez, dites-vous, et vous lui
sacrifiez votre fortune ! Voilà de l’incroyable. Comment, avec tant d’amour, avez-vous pu vous taire ?
On essaie de se faire aimer, ce me semble ; cela est naturel et pardonnable.
DORANTE.
Me préserve le ciel d’oser concevoir la plus légère espérance ! Être aimé, moi ! non, madame, son
état est bien au-dessus du mien. Mon respect me condamne au silence, et je mourrai du moins sans
avoir eu le malheur de lui déplaire.
ARAMINTE.
Je n’imagine point de femme qui mérite d’inspirer une passion si étonnante, je n’en imagine point.
Elle est donc au-dessus de toute comparaison ?
DORANTE.
Dispensez-moi de la louer, madame ; je m’égarerais en la peignant. On ne connaît rien de si beau
ni de si aimable qu’elle, et jamais elle ne me parle ou ne me regarde que mon amour n’en augmente.
ARAMINTE, baissant les yeux.
Mais votre conduite blesse la raison. Que prétendez-vous, avec cet amour pour une personne qui
ne saura jamais que vous l’aimez ? Cela est bien bizarre. Que prétendez-vous ?
DORANTE.
Le plaisir de la voir, et quelquefois d’être avec elle, est tout ce que je me propose.
ARAMINTE.
Avec elle ! Oubliez-vous que vous êtes ici ?
DORANTE.
Je veux dire avec son portrait, quand je ne la vois point.
ARAMINTE.
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
ARAMINTE.
Ah ciel ! C’est Marton ! Elle vous a vu.
LE TAMBOUR
Ça me gratouille. (Il médite.) Mais ça me chatouille bien un peu aussi.
KNOCK
Désignez-moi exactement l’endroit.
LE TAMBOUR
Par ici.
KNOCK
Par ici... où cela, par ici ?
LE TAMBOUR
Là. Ou peut-être là... Entre les deux.
KNOCK
Juste entre les deux ?... Est-ce que ça ne serait pas plutôt un rien à gauche, là, où je mets mon doigt ?
LE TAMBOUR
Il me semble bien.
KNOCK
Ça vous fait mal quand j’enfonce mon doigt ?
LE TAMBOUR
Oui, on dirait que ça me fait mal.
KNOCK
Ah ! ah ! (Il médite d’un air sombre.) Est-ce que ça ne vous gratouille pas davantage quand vous avez
mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?
LE TAMBOUR
Je n’en mange jamais. Mais il me semble que si j’en mangeais, effectivement, ça me gratouillerait plus.
KNOCK
Ah ! Ah ! très important. Ah ! ah ! Quel âge avez-vous ?
LE TAMBOUR
Cinquante et un, dans mes cinquante-deux.
KNOCK
Plus près de cinquante-deux ou de cinquante et un ?
LE TAMBOUR, il se trouble peu à peu.
Plus près de cinquante-deux. Je les aurai fin novembre.
Mon ami, faites votre travail aujourd’hui comme d’habitude. Ce soir, couchez-vous de bonne heure.
Demain matin, gardez le lit. Je passerai vous voir. Pour vous, mes visites seront gratuites. Mais ne le
dites pas. C’est une faveur.
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Oraux blancs – Classe de 1re 3 – Mme Pernet et Mme Loustaunau
Les cours ne sauraient se passer3 d’une certaine espèce de courtisans, hommes flatteurs,
complaisants4, insinuants5, dévoués aux femmes, dont ils ménagent6 les plaisirs, étudient les faibles7 et
flattent toutes les passions : ils leur soufflent à l’oreille des grossièretés, leur parlent de leurs maris et de leurs
amants dans les termes convenables, devinent leurs chagrins, leurs maladies, et fixent leurs couches8 ; ils font
les modes, raffinent sur le luxe et sur la dépense, et apprennent à ce sexe de prompts9 moyens de consumer10
de grandes sommes en habits, en meubles et en équipages ; ils ont eux-mêmes des habits où brillent
l’invention et la richesse, et ils n’habitent d’anciens palais qu’après les avoir renouvelés et embellis ; ils
mangent délicatement et avec réflexion ; il n’y a sorte de volupté11 qu’ils n’essayent, et dont ils ne puissent
rendre compte. Ils doivent à eux-mêmes leur fortune, et ils la soutiennent avec la même adresse qu’ils l’ont
élevée. Dédaigneux et fiers, ils n’abordent plus leurs pareils, ils ne les saluent plus ; ils parlent où tous les
autres se taisent, entrent, pénètrent en des endroits et à des heures où les grands n’osent se faire voir : ceux-
ci, avec de longs services, bien des plaies sur le corps, de beaux emplois ou de grandes dignités, ne montrent
pas un visage si assuré, ni une contenance12 si libre. Ces gens ont l’oreille des plus grands princes, sont de
tous leurs plaisirs et de toutes leurs fêtes, ne sortent pas du Louvre ou du Château13, où ils marchent et
agissent comme chez eux et dans leur domestique14, semblent se multiplier en mille endroits, et sont toujours
les premiers visages qui frappent les nouveaux venus à une cour ; ils embrassent, ils sont embrassés ; ils rient,
ils éclatent, ils sont plaisants, ils font des contes : personnes commodes, agréables, riches, qui prêtent, et qui
sont sans conséquence.
Liste des œuvres choisies par les élèves pour la deuxième partie de l’épreuve
Ouvre choisie
ABDENOURI Amélia
AYRAL Alexandre Knock
BAÏCHOU Shaïna Les fausses confidences
BAROUDI Tarik
BEN SALAH Mehdi
BENMESSAOUD Smaïn
BERKACHE Dounia
BERNAUD Lilian
BOBICHON Louise
BONILLA Evan
BOYER Lily Knock
BRUNO Jade
BRUYAS Thibault Knock
CHARDON Leelou
CHOUCHOU Besma Les fleurs du mal
COURREGE Cyane Knock
DELINTADAKIS Flavie
DUDONNÉ Looréo
ENNOUH Adnan Knock
FAYOLLE Nina Knock
GORMEZ Mevlut
HARIZI Célia Les fausses confidences
IMADOUCHENE Djibril
KHESSIBA Ilhem Knock
LENGUE TE Evan Knock
LEVEQUES Nina
LIOGIER Noah
MERZKANI Liana Knock
POINAS--MATTINA Camille Knock
REMILI Amina
ROMERO Nolan
ROUARD Léonie Voltaire, De l'horrible danger de la lecture
SAAD Yasmine
SCAFIDI Camille Knock
VERNAY Jules Les fausses confidences
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