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Établissement : Lycée Gustave Eiffel

Adresse : 6, chemin de la Renardière


93320 Gagny
01 43 02 80 36
Classe : 1G1
Professeure de lettres de la classe : Charlotte
Meira
VOIE GÉNÉRALE

Nom et prénom du candidat : _________________________________________________

ÉPREUVE ORALE ANTICIPÉE DE FRANÇAIS


LISTE DES OEUVRES
SESSION 2023

Œuvres proposées pour l’entretien :

 Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, 1857


 Neige, Maxence Fermine 2011
 Manon Lescaut, Abbé Prévost, 1731.
 La Dame aux camélias, Alexandre Dumas, 1848.
 L’Attrape-cœur, Salinger, 1951.
 La Dentellière, Pascal Lainé, 1974.

Œuvre choisie par le candidat pour la seconde partie de l’épreuve :

___________________________________________________________________________

Grammaire :
Analyse syntaxique : identifier les propositions dans la phrase. Juxtaposition, coordination,
subordination. La proposition subordonnée relative. La proposition subordonnée complétive.
La proposition interrogative indirecte. Les propositions subordonnées circonstancielles :
temps, causes, conséquence, opposition, comparaison.

SIGNATURE DE LA PROFESSEURE CACHET DE L’ÉTABLISSEMENT

1
OBJET D’ÉTUDE I

La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire

Parcours : la boue et l’or

Explications linéaires :
I.  L’Albatros »
II. « À une passante »
III. « Spleen LXXVI »
Parcours associé :
IV « Vénus anadyomène », Arthur Rimbaud

Lecture cursive  :
Neige, Maxence Fermine, 1999.

2
TEXTE I

« L’Albatros »

1 Souvent, pour s’amuser, les hommes


d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
5
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes
blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
1
0 Ce voyageur ailé, comme il est gauche et
veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

1 Le Poète est semblable au prince des nuées


5 Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

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TEXTE II

« À une passante »

Illustration du texte en 1964 par Leonor Fini

1 La rue assourdissante autour de moi hurlait.


Longue, mince, en grand deuil, douleur
majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
5
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

1 Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté


0 Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?

Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-


être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!

4
TEXTE III

« Spleen LXXVI »

1 J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,


De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
5
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
1 Où comme des remords se traînent de longs vers
0 Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.
1
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
5
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
- Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !
2 Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
0 Assoupi dans le fond d'un Saharah brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.

5
TEXTE IV

« Vénus Anadyomène »

Arthur Rimbaud

1 Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête


De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D’une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;

5 Puis le col gras et gris, les larges omoplates


Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre
l’essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;

1 L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût


0 Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu’il faut voir à la loupe…

Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;


– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d’un ulcère à l’anus.

Arthur Rimbaud, Cahier de Douai, 1870

6
OBJET D’ÉTUDE II

Manon Lescaut, l’Abbé Prévost, 1731

« Personnages en marge, plaisir du romanesque »

Explications linéaires :

IV. Retrouvailles au parloir de Saint-Sulpice


V. L’évasion de Saint-Lazare
VI. La mort de Manon

Parcours associé :

VII. La mort de Gervaise L’Assommoir, Émile Zola

Lectures cursives proposées :

La Dame aux camélias, Alexandre Dumas.


L’Attrape-cœur, Salinger
La Dentellière, Pascal Lainé

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TEXTE V

« Retrouvailles au parloir de Saint-Sulpice »


Première partie

1 Je retournai à Saint-Sulpice, couvert de gloire et chargé de compliments. Il était six heures du


soir. On vint m'avertir, un moment après mon retour, qu'une dame demandait à me voir. J'allai
au parloir sur-le-champ. Dieux ! quelle apparition surprenante ! j'y trouvai Manon. C'était elle,
mais plus aimable et plus brillante que je ne l'avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième
5 année. Ses charmes surpassaient tout ce qu'on peut décrire. C'était un air si fin, si doux, si
engageant, l'air de l'Amour même. Toute sa figure me parut un enchantement.
Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite,
j'attendais, les yeux baissés et avec tremblement, qu'elle s'expliquât. Son embarras fut, pendant
quelque temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant
ses yeux, pour cacher quelques larmes. Elle me dit, d'un ton timide, qu'elle confessait que son
1 infidélité méritait ma haine ; mais que, s'il était vrai que j'eusse jamais eu quelque tendresse
0 pour elle, il y avait eu, aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre soin de
m'informer de son sort, et qu'il y en avait beaucoup encore à la voir dans l'état où elle était en
ma présence, sans lui dire une parole. Le désordre de mon âme, en l'écoutant, ne saurait être
exprimé.
Elle s'assit. Je demeurai debout, le corps à demi tourné, n'osant l'envisager directement. Je
1 commençai plusieurs fois une réponse, que je n'eus pas la force d'achever. Enfin, je fis un
5 effort pour m'écrier douloureusement : Perfide Manon ! Ah ! perfide ! perfide ! Elle me répéta,
en pleurant à chaudes larmes, qu'elle ne prétendait point justifier sa perfidie. Que prétendez-
vous donc ? m'écriai-je encore. Je prétends mourir, répondit-elle, si vous ne me rendez votre
cœur, sans lequel il est impossible que je vive. Demande donc ma vie, infidèle ! repris-je en
versant moi-même des pleurs, que je m'efforçai en vain de retenir. Demande ma vie, qui est
l'unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon cœur n'a jamais cessé d'être à toi. A peine
2 eus-je achevé ces derniers mots, qu'elle se leva avec transport pour venir m'embrasser. Elle
0 m'accabla de mille caresses passionnées. Elle m'appela par tous les noms que l'amour invente
pour exprimer ses plus vives tendresses. Je n'y répondais encore qu'avec langueur. Quel
passage, en effet, de la situation tranquille où j'avais été, aux mouvements tumultueux que je
sentais renaître ! J'en étais épouvanté. Je frémissais, comme il arrive lorsqu'on se trouve la nuit
dans une campagne écartée : on se croit transporté dans un nouvel ordre de choses ; on y est
2 saisi d'une horreur secrète, dont on ne se remet qu'après avoir considéré longtemps tous les
5 environs.

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TEXTE VI

« L’évasion de Saint-Lazare »
Première partie

- Un pistolet ! me dit-il. Quoi ! mon fils, vous voulez m’ôter la vie pour reconnaître la
considération que j’ai eue pour vous ?
- À Dieu ne plaise, lui répondis-je. Vous avez trop d’esprit et de raison pour me
mettre dans cette nécessité ; mais je veux être libre, et j’y suis si résolu, que si mon projet
5 manque par votre faute, c’est fait de vous absolument.
- Mais, mon cher fils, reprit-il d’un air pâle et effrayé, que vous ai-je fait ? quelle
raison avez-vous de vouloir ma mort ?
- Eh non, répliquai-je avec impatience, je n’ai pas dessein de vous tuer : si vous
voulez vivre, ouvrez-moi la porte, et je suis le meilleur de vos amis.
10 J’aperçus les clefs qui étaient sur sa table ; je les pris, et je le priai de me suivre, en
faisant le moins de bruit qu’il pourrait. Il fut obligé de s’y résoudre. À mesure que nous
avancions et qu’il ouvrait une porte, il me répétait avec un soupir :
- Ah ! mon fils, ah ! qui l’aurait jamais cru ?
- Point de bruit, mon père, répétais-je de mon côté à tout moment.
15 Enfin nous arrivâmes à une espèce de barrière, qui est avant la grande porte de la rue.
Je me croyais déjà libre, et j’étais derrière le père avec ma chandelle dans une main, et mon
pistolet dans l’autre. Pendant qu’il s’empressait d’ouvrir, un domestique, qui couchait dans
une petite chambre voisine, entendant le bruit de quelques verrous, se lève et met la tête à sa
porte. Le bon père le crut apparemment capable de m’arrêter. Il lui ordonna avec beaucoup
20 d’imprudence de venir à son secours. C’était un puissant coquin qui s’élança sur moi sans
balancer. Je ne le marchandai point ; je lui lâchai le coup au milieu de la poitrine.
- Voilà de quoi vous êtes cause, mon père, dis-je assez fièrement à mon guide. Mais
que cela ne vous empêche point d’achever, ajoutai-je en le poussant vers la dernière porte.
Il n’osa refuser de l’ouvrir. Je sortis heureusement, et je trouvai à quatre pas Lescaut
25 qui m’attendait avec deux amis, suivant sa promesse. Nous nous éloignâmes. Lescaut me
demanda s’il n’avait pas entendu tirer un pistolet.
- C’est votre faute, lui dis-je, pourquoi me l’apportiez-vous chargé ? Cependant je le
remerciai d’avoir eu cette précaution, sans laquelle j’étais sans doute à Saint-Lazare pour
longtemps.

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TEXTE VII

« La mort de Manon »

Deuxième partie

1 Pardonnez, si j'achève en peu de mots un récit qui me tue. Je vous raconte un malheur qui
n'eut jamais d'exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer. Mais, quoique je le porte
sans cesse dans ma mémoire, mon âme semble reculer d'horreur, chaque fois que
j'entreprends de l'exprimer.
5 Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse
endormie, et je n'osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son
sommeil. Je m'aperçus dès le point du jour, en touchant ses mains, qu'elle les avait froides
et tremblantes. Je les approchai de mon sein pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement,
et faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit d'une voix faible, qu'elle se croyait
1 à sa dernière heure. Je ne pris d'abord ces paroles que pour une expression ordinaire dans
0 l'infortune, et je n'y répondis que par les tendres consolations que l'amour inspire. Mais
ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains dans
lesquelles elle continuait de tenir les miennes, me firent connaître que la fin de ses
malheurs approchait. N'exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je
vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis, je reçus d'elle des marques d'amour
1 au moment même qu'elle expirait, c'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre de ce
5 fatal et déplorable évènement.
Mon âme ne suivit pas la sienne. Le Ciel ne me trouva point sans doute assez
rigoureusement puni. Il a voulu que j'aie trainé depuis une vie languissante et misérable.
Je renonce volontairement à en mener jamais une plus heureuse. Je demeurai plus de
vingt-quatre heures la bouche attachée sur le visage et sur les mains de ma chère Manon.
2 Mon dessein était d'y mourir mais je fis réflexion, au commencement du second jour, que
0 son corps serait exposé, après mon trépas, à devenir la pâture des bêtes sauvages. Je
formai la résolution de l'enterrer, et d'attendre la mort sur sa fosse.

Manon Lescaut, deuxième partie, Abbé Prévost

10
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TEXTE VIII

« La mort de Gervaise »

1 Gervaise dura ainsi pendant des mois. Elle dégringolait plus bas encore, acceptait les
dernières avanies, mourait un peu de faim tous les jours. Dès qu’elle possédait quatre
sous, elle buvait et battait les murs. On la chargeait des sales commissions du quartier.
Un soir, on avait parié qu’elle ne mangerait pas quelque chose de dégoûtant ; et elle
5 l’avait mangé, pour gagner dix sous. M. Marescot s’était décidé à l’expulser de la
chambre du sixième. Mais, comme on venait de trouver le père Bru mort dans son trou,
sous l’escalier, le propriétaire avait bien voulu lui laisser cette niche. Maintenant, elle
habitait la niche du père Bru. C’était là-dedans, sur de la vieille paille, qu’elle claquait
du bec, le ventre vide et les os glacés. La terre ne voulait pas d’elle, apparemment. Elle
1 devenait idiote, elle ne songeait seulement pas à se jeter du sixième sur le pavé de la
0 cour, pour en finir. La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la
traînant ainsi jusqu’au bout dans la sacrée existence qu’elle s’était faite. Même on ne
sut jamais au juste de quoi elle était morte. On parla d’un froid et chaud. Mais la vérité
était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. Elle creva
d’avachissement, selon le mot des Lorilleux. Un matin, comme ça sentait mauvais dans
1 le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit
5 déjà verte, dans sa niche.
Justement, ce fut le père Bazouge qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour
l’emballer. Il était encore joliment soûl, ce jour-là, mais bon zig tout de même, et gai
comme un pinson. Quand il eut reconnu la pratique à laquelle il avait affaire, il lâcha
des réflexions philosophiques, en préparant son petit ménage.
2 _ Tout le monde y passe… On n’a pas besoin de se bousculer, il y a de la place pour
0 tout le monde… Et c’est bête d’être pressé, parce qu’on arrive moins vite… Moi, je ne
demande pas mieux que de faire plaisir. Les uns veulent, les autres ne veulent pas.
Arrangez un peu ça, pour voir… En v’la une qui ne voulait pas, puis elle a voulu.
Alors, on l’a fait attendre… Enfin, ça y est, et, vrai ! elle l’a gagné ! Allons-y
gaiement !
2 Et, lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut pris d’une
5 tendresse, il souleva doucement cette femme qui avait eu un si long béguin pour lui.
Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel, il bégaya, entre deux
hoquets :
_ Tu sais… écoute bien… c’est moi, Bibi-la-Gaieté, dit le consolateur des dames…
Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !
3
0 Émile Zola, L’Assommoir, 1877.

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LISTE DES ÉLÈVES

ADEL Bassma
ARAS Seymanur
AZRIA Mathias
BOUCHET Maxime
BRAGANCE Sonia
BROCHE Chloé
CARBONNE Louane
CUCIUC Sergiu
DIAKHITE Zaccari
DOS REIS Maylee
FERNANDEZ-CARBAJAL Daniel
GANDEGA Hawa
GARCIA HENAO Juan David
GEMAIN Maelys
HAMMOUDI Anis
JABEUR Maëlle
KLISON-SARAGANI Joann
LEPAGE Thomas
MAIGA Oumar
MAKHCHANE Safae
MALI Samah
MAOUJOUD Yahya
MAZO Gaspard
MEDJKOUNE Yacine
MILIN Erwan
MIMOUNI Myriam
MOKRANI Aya
MOUKODI MBAPPE Lydienne
MZE MBAE Kamila
OLESSONGO Jean Junior
OUATINOU NDOULOU Djen Precoeurlie
OUATTARA Gnely Maïmouna
SEBA Bilel
SOLIYMANI Soukaïna

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