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Victor Hugo

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Victor Hugo

Portrait de Victor Hugo par Nadar (vers 1884).

Nom de naissance Victor-Marie Hugo1

26 février 1802
Naissance
Besançon (France)

22 mai 1885 (à 83 ans)


Décès
16e arrondissement de Paris (France)

Poète
Romancier
Activité principale
Dramaturge
Pamphlétaire

Personnalité politique
Pair de France
Autres activités Sénateur
Dessinateur
Peintre

 Élu à l'Académie française

Distinctions
 Funérailles nationales

 Inhumation au Panthéon de Paris

Auteur
Langue d’écriture Français

Mouvement Romantisme français

Roman
Poésie
Genres
Théâtre
Pamphlet

Adjectifs dérivés Hugolien

Œuvres principales

 Romans :
o Notre-Dame de Paris, 1831
o Les Misérables, 1862
o Les Travailleurs de la mer, 1866
 Poésie :
o Les Orientales, 1829
o Les Châtiments, 1853
o Les Contemplations, 1856
o La Légende des siècles, 1859
 Théâtre :
o Hernani, 1830
o Ruy Blas, 1838

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Victor Hugo estÉcouter

un poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français, né le


7 ventôse an X (26 février 1802) à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est
considéré comme l'un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi
une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a eu un
rôle idéologique majeur et occupe une place marquante dans l'histoire des lettres
françaises au XIX siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable
e

variété2,3.
Au théâtre, Victor Hugo se manifeste comme un des chefs de file du romantisme
français lorsqu'il expose sa théorie du drame romantique dans les préfaces qui
introduisent Cromwell en 18274, puis Hernani en 1830 qui sont de véritables
manifestes, puis par ses autres œuvres dramatiques : Ruy Blas en 1838, mais
aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.
Victor Hugo est aussi un poète lyrique avec des recueils comme Odes et
Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais
il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore
poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).
Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec
notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862).
Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs,
à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de
mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues,
posthumes, 1887 et 1890), une correspondance abondante, ainsi que de nombreux
croquis et dessins à la plume et au lavis.
Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a
été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par
certains auteurs modernes5. Il a permis à de nombreuses générations de développer
une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à
ses multiples prises de position, choisissant de s'exiler pour vivre
à Guernesey pendant les vingt ans du Second Empire.
Ses choix, à la fois moraux et politiques6, durant la deuxième partie de sa vie, et son
œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que
la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont
accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix
jours après sa mort.

--

Sommaire

 1Biographie
o 1.1Enfance et jeunesse
o 1.2Jeune écrivain
o 1.3Années théâtre
o 1.4Action politique
o 1.5L'homme des trois exils
 1.5.1Bruxelles
 1.5.2Jersey
 1.5.3Guernesey
o 1.6Retour en France et mort
 2Une œuvre monumentale
o 2.1Romancier
 2.1.1Romancier inclassable
 2.1.2Œuvre de combat
o 2.2Dramaturge
 2.2.1Projet ambitieux
 2.2.2Accueil mitigé
 2.2.3Postérité
o 2.3Poète
 2.3.1Vers de jeunesse
 2.3.2Première maturité
 2.3.3Créativité et puissance littéraire
 2.3.4Place à part dans son siècle
o 2.4Le témoin voyageur
o 2.5Dessinateur
o 2.6Victor Hugo et la photographie
o 2.7Victor Hugo et la musique
o 2.8Victor Hugo et les peintres
 3L'homme politique
o 3.1L'exil, Actes et Paroles
o 3.2Versatilité politique
o 3.3Un cap : la fidélité à sa conscience
o 3.4Un homme de droite
o 3.5Un homme de gauche
o 3.6Politique intérieure
o 3.7La Commune
o 3.8Combats sociaux
 3.8.1Question sociale
 3.8.2Peine de mort
o 3.9États-Unis d'Europe
o 3.10Colonisation et esclavage
o 3.11Féminisme
o 3.12Droit d'auteur
o 3.13Discours
 4Convictions religieuses
 5Hugo et ses contemporains
o 5.1Temps des rivaux
o 5.2Statue du commandeur
 6Hugo et les femmes
o 6.1L’épouse
o 6.2Les maîtresses officielles
 6.2.1Juliette Drouet
 6.2.2Léonie d’Aunet, épouse Biard
o 6.3Les aventures
 7Hugo et l'argent
o 7.1La pauvreté des débuts
o 7.2L'âpreté au gain
o 7.3La fortune
o 7.4Le « bon père de famille »
o 7.5L’homme indépendant
o 7.6Caractère généreux
 8Hugo : histoire d’un corps
o 8.1La jeunesse
o 8.2La maturité
o 8.3La vieillesse
o 8.4Les derniers jours
o 8.5Après le décès
 9Liste des œuvres
o 9.1Théâtre
o 9.2Romans
o 9.3Poésies
o 9.4Autres textes
o 9.5Œuvres posthumes
 10Postérité
o 10.1Au XXe siècle
o 10.2Adaptations
 10.2.1Cinéma
 10.2.2Télévision
 10.2.3Opéra
 10.2.4Mélodies
 10.2.5Musiques
 10.2.6Comédies musicales
 10.2.7Films d'animation
 10.2.8Chansons
o 10.3Victor Hugo lu à l'étranger
 10.3.1En Russie et en URSS
 10.3.2En Angleterre[430]
 11Iconographie
 12Publications
o 12.1Bibliographies exhaustives
o 12.2Œuvres complètes, éditions de référence
 13Notes et références
o 13.1Notes
o 13.2Références
 14Annexes
o 14.1Bibliographie
 14.1.1Sources pédagogiques (pour les collégiens et les
lycéens)
 14.1.2Sources anciennes
 14.1.3Sources récentes
 14.1.4Monographies
 14.1.5Anthologies
 14.1.6Articles de presse
o 14.2Documentaires
o 14.3Articles connexes
o 14.4Liens externes
 14.4.1Liens généralistes
 14.4.2Liens thématiques
 14.4.3Ressources et notices

Biographie
Enfance et jeunesse

Maison natale de Victor Hugo à Besançon.

Victor-Marie Hugo1 est le fils du général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert


Hugo (1773-1828), créé comte, selon la tradition familiale, par Joseph Bonaparte, roi
d'Espagne, et en garnison dans le Doubs au moment de la naissance de son fils, et
de Sophie Trébuchet (1772-1821), issue de la bourgeoisie nantaise (voir maison
natale de Victor Hugo). Il naît le 26 février 18027 (7 ventôse an X selon le calendrier
républicain alors en vigueur), à Besançon, vieille ville espagnole selon ses dires,
au 1er étage du 140 Grande Rue (depuis place Victor-Hugo). Le 19 novembre 1821,
Léopold Hugo confie à son fils qu’il a été conçu non sur le Pinde de l'Empire
ottoman mais sur un des pics les plus élevés des Vosges, lors d’un voyage de
Lunéville à Besançon. Il ajoute : cette origine presque aérienne [explique pourquoi] ta
muse est constamment sublime8.

Le général Joseph Léopold Sigisbert Hugo, père de Victor Hugo.

Sophie Trébuchet, mère de Victor Hugo.

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Victor Hugo portraituré par Adèle Foucher en 1820.


Autoportrait d'Adèle Foucher en 1825.

À peine né, il est déjà le centre de l'attention. Enfant fragile, sa mère dormira souvent
avec lui et lui donnera beaucoup d'attention9, comme il le racontera plus tard dans
son poème autobiographique Ce siècle avait deux ans. Benjamin d'une famille de
trois enfants après Abel Joseph Hugo (1798-1855) et Eugène Hugo (1800-1837), il
passe son enfance à Paris, au 8 rue des Feuillantines, dans un logement loué dans
l'ancien couvent des Feuillantines vendu comme bien national à la Révolution. Ce
séjour dans un jardin sauvage, vestige du parc de l'ancien monastère, lui laissera
des souvenirs heureux. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des
affectations militaires de son père, marqueront ses premières années. Ainsi, en
1813, alors que Mme Hugo rejoint son mari, la famille fait halte à Hernani, ville du
Pays basque espagnol. La même année, il est, avec ses frères Abel et Eugène,
pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le Real Colegio de San
Antonio de Abad10,11. Vers 1813, il s'installe à Paris avec sa mère qui s'est séparée de
son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'Empire Victor Fanneau de
la Horie, parrain et précepteur de Victor Hugo auquel il donne son prénom12 ; Victor
l'aimera comme un second père. En septembre 1815, il entre avec son frère à la
pension Cordier. D'après Adèle Foucher, son épouse qui fut aussi son amie
d'enfance, c'est vers cet âge qu'il commence à versifier. Autodidacte, c'est par
tâtonnement qu'il apprend la rime et la mesure13. Il est encouragé par sa mère à qui il
lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses écrits sont relus et corrigés par un
jeune maître d’études de la pension Cordier qui s’est pris d’amitié pour les deux
frères14. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Âgé de quatorze
ans à peine, Victor note dans un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien »15.
En 1817, Victor Hugo a quinze ans lorsqu'il participe à un concours de poésie
organisé par l'Académie française sur le thème Bonheur que procure l’étude dans
toutes les situations de la vie. Le jury est à deux doigts de lui adresser le prix mais le
titre de son poème (Trois lustres à peine) suggère trop son jeune âge et l’Académie
croit à un canular : il reçoit seulement une mention16. Il concourt sans succès les
années suivantes mais gagne, à des concours organisés par l'Académie des Jeux
floraux de Toulouse, en 1819, un Lys d'or pour La statue de Henri IVA 1 et
une Amaranthe d'or pour Les Vierges de VerdunA 2,17, et une Amaranthe d'or en 1820
pour Moïse sur le Nil18,19. Ayant remporté trois prix, il devient Maître-ès-jeux floraux de
182020, suivi par Chateaubriand l'année suivante21.
Encouragé par ses succès, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles
il a des aptitudes (il suit les cours des classes préparatoires au lycée Louis-le-
Grand22), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde
en 1819 une revue ultra, Le Conservateur littéraire, qui attire déjà l’attention sur son
talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans.
Les mille-cinq-cents exemplaires s’écoulent en quatre mois. Le roi Louis XVIII, qui en
possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs23, ce qui lui
permet de vivre de sa passion et d’envisager d’épouser son amie d’enfance Adèle
Foucher12.
Jeune écrivain

Portrait de Victor Hugo sur fond de Notre-Dame de Reims.


Toile de Jean Alaux, maison de Victor Hugo, 1822.

Tombe de Charles et François-Victor au cimetière du Père-Lachaise.

La mort de sa mère le 27 juin 1821 l’affecte profondément24. En effet, les années de


séparation d’avec son père l’avaient rapproché de celle-ci. Il épouse,
le 12 octobre 1822, en l'église Saint-Sulpice de Paris, son amie d’enfance, Adèle
Foucher, née en 1803, qui donne naissance à cinq enfants :

 Léopold (16 juillet 1823 - 10 octobre 1823) ;


 Léopoldine (28 août 1824 - 4 septembre 1843) ;
 Charles (4 novembre 1826 - 13 mars 1871) ;
 François–Victor (28 octobre 1828 - 26 décembre 1873) ;
 Adèle (26 août 1830a,25 - 21 avril 1915), la seule qui
survivra à son illustre père, mais dont l’état mental, très
tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison
de santé.
Adèle Foucher ayant été, depuis l'adolescence, l'amour secret d'Eugène Hugo (frère
puîné de Victor), le mariage précipite Eugène dans la folie : on diagnostique
la démence26 qui conduira à sa prise en charge par Esquirol. Brièvement libéré il se
jette sur sa belle-mère un couteau à la main, voulant la tuer. Il sera à nouveau
interné, jusqu’à sa mort en 183727.
Hugo commence la rédaction la même année de Han d'Islande (publié en 1823), qui
reçoit un accueil mitigé, mais vaut à son auteur une nouvelle pension de deux mille
francs. Une critique de Charles Nodier, bien argumentée, est l’occasion d’une
rencontre entre les deux hommes et de la naissance d’une amitié28. À la bibliothèque
de l'Arsenal, berceau du romantisme, il participe aux réunions du Cénacle29, qui
auront une grande influence sur son développement30. Son amitié avec Nodier dure
jusqu’à 1827-1830, époque où celui-ci commence à être très critique envers les
œuvres de Victor Hugo31. Durant cette période, Victor Hugo renoue avec son père32,
qui lui inspirera les poèmes Odes à mon pèreb et Après la bataille33. Celui-ci meurt en
1828.
Jusqu'en mars 1824, le couple habite chez les parents d'Adèle ; ils déménagent pour
le 90, rue de Vaugirardc, appartement où leur fille Léopoldine naît34, en août 1824.
Sa pièce Cromwell, publiée en 1827, fait éclat. Dans la préface de ce drame, Victor
Hugo s’oppose aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à
l'unité de lieu, et jette les premières bases de son drame romantique.
L'arrivée de leur fils Charles en novembre 1826 fait déménager la famille l'année
suivante dans une maison au 11, rue Notre-Dame-des-Champsd,34.
Le couple reçoit beaucoup et se lie avec Sainte-
Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix35.
François–Victor naît en octobre 1828. En mai 1830, la famille déménage pour la Rue
Jean-Goujon36. Adèle, leur dernier enfant, naît en juillet. Ils habiteront rue Jean-
Goujon jusqu'en octobre 1832.
Adèle, la mère, délaissée dans le tourbillon qui a entouré la rédaction, les répétitions,
les représentations et le triomphe d’Hernani, se rapproche du meilleur ami et
confident du couple, Sainte-Beuve, puis entretient une relation amoureuse avec lui,
qui se développe durant l’année 183137. Entre les deux hommes, les relations
courtoises se maintiennent pourtant avant que leur amitié ne se transforme en haine
(Hugo songe même à le provoquer en duel) lorsqu'Adèle avoue son infidélité à son
mari. Leur liaison dure jusqu'en 1837, date à laquelle Sainte-Beuve quitte Paris pour
Lausanne38.
De 1826 à 1837, la famille séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres,
propriété de Bertin l’Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours,
Hugo rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer, et rédige des
recueils de poésie, dont les Feuilles d'automne. Il publie en 1829, le recueil de
poèmes les Orientales. La même année, paraît Le Dernier Jour d'un condamné,
court roman dans lequel Victor Hugo présente son dégoût de la peine de mort, sujet
qu'il abordera à nouveau dans Claude Gueux en 1834. Le roman Notre Dame de
Paris paraît en 1831.
Années théâtre

Victor Hugo en 1829.


Lithographie d'Achille Devéria, Paris, musée Carnavalet.

La bataille d'Hernani (caricature de Grandville, 1836).


Juliette Drouet vers 1827.
Portrait peint par Charles-Émile Callande de Champmartin.

De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre, mais


publie néanmoins des recueils de poésies : Les Feuilles d'automne (1831), Les
Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les
Ombres (1840).
Déjà en 1828, il avait monté une œuvre de jeunesse Amy Robsart. L'année 1830 est
l'année de la création d’Hernani, qui est l'occasion d'un affrontement littéraire
fondateur entre anciens et modernes. Ces derniers, au premier rang
desquels Théophile Gautier, s'enthousiasment pour cette œuvre romantique. Le 25
février 1830, la pièce est jouée au Théâtre-Français. Dès les premiers vers, les
querelles se font entendre dans le parterre. Rapidement les romantiques et les
anciens se battent et se défendent. Ce combat qui restera dans l'histoire de la
littérature sous le nom de « bataille d'Hernani », souligne le triomphe de la pièce39.
Gautier résuma en des termes que n’aurait pas reniés Hugo leur combat commun
contre les chiens de garde du classicisme, « toutes ces larves du passé et de la
routine, tous ces ennemis de l’art, de l’idéal, de la liberté et de la poésie, qui
cherchent de leurs débiles mains tremblotantes à tenir fermée la porte de
l’avenir »40. Marion de Lorme, interdite une première fois en 1829, est montée en
1831 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, puis, en 1832, Le roi s'amuse au Théâtre-
Français. La pièce sera dans un premier temps interdite, fait dont Hugo s'indignera
dans la préface de l'édition originale de 183241.
En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse. Elle lui
consacrera sa vie et le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'État de
Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble
chaque anniversaire de leur première nuit d'amour et remplissent, à cette occasion,
année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le Livre de
l'anniversairee,42,43. Mais Juliette ne fut qu'une de ses nombreuses maîtresses44. Il y
aura notamment Léonie d'Aunet avec qui il entretiendra une liaison de 1844 à 1851
ou l’actrice Alice Ozy en 1847, alors même que son fils Charles en était l'amant45.
Lucrèce Borgia et Marie Tudor sont montées au Théâtre de la porte Saint-Martin en
1833, Angelo, tyran de Padoue au Théâtre Français en 1835. Il manque de salle
pour jouer les drames nouveaux. Victor Hugo décide donc, avec Alexandre Dumas,
de créer une salle consacrée au drame romantique. Aténor Joly reçoit, par arrêté
ministériel, le privilège autorisant la création du théâtre de la Renaissance en 183646,
où sera donné, en 1838, Ruy Blas.
Hugo accède à l'Académie française le 7 janvier 1841, après trois tentatives
infructueuses essentiellement dues à certains académiciens menés entre autres
par Étienne de Jouyf, opposés au romantisme et le combattant férocement47. Il y
prend le fauteuil (no 14) de Népomucène Lemercier, l'un de ces opposants.
Puis, en 1843, est montée la pièce Les Burgraves, qui ne recueille pas le succès
escompté. Lors de la création de toutes ces pièces, Victor Hugo se heurte aux
difficultés matérielles et humainesg. Ses pièces sont régulièrement sifflées par un
public peu sensible au drame romantique, même si elles reçoivent aussi de la part de
ses admirateurs de vigoureux applaudissements48.
Le 4 septembre 1843, sa fille Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, dans
la Seine, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque.
Hugo était alors dans les Pyrénées, avec sa maîtresse Juliette Drouet, et il apprend
ce drame par les journaux à Rochefort49. L'écrivain est terriblement affecté par cette
mort, qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations — notamment,
« Demain, dès l'aube… ». À partir de cette date et jusqu'à son exil, Victor Hugo ne
produit plus rien, ni théâtre, ni roman, ni poème. Certains voient dans la mort de
Léopoldine et l'échec des Burgraves une raison de sa désaffection pour la création
littéraire50. D'autres y voient plutôt l'attrait pour la politique, qui lui offre une autre
tribune51. De 1848 à décembre 1851, Victor Hugo habite à l'ancien no 3752, soit au
nouveau no 43 rue de La Tour-d'Auvergne53
Action politique
Victor Hugo

Victor Hugo, député de l'Assemblée nationale, 1849.

Fonctions

Sénateur de la Seine54

30 janvier 1876 – 22 mai 1885


(9 ans, 3 mois et 22 jours)
Élection
30 janvier 1876
Réélection
8 janvier 1882
Groupe politique
Extrême gauche

Député de la Seine55

8 février – 1er mars 1871


(21 jours)

Élection
8 février 1871
Groupe politique
Extrême gauche

4 juin 1848 – 2 décembre 1851


(3 ans, 5 mois et 28 jours)

Élection
4 juin 1848
Réélection
13 mai 1849
Groupe politique
Droite

Pair de France

1845 – 1848

Biographie

Nationalité
Française

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Élevé par sa mère nantaise (Sophie Trébuchet) dans l'esprit du royalisme, il se laisse
peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (J'ai grandi, écrit-il dans le
poème « Écrit en 1846 »56 en réponse à un reproche d'un ami de sa mère).
Selon Pascal Melka57, Victor Hugo a la volonté de conquérir le régime pour avoir de
l'influence et permettre la réalisation de ses idées58. Il devient ainsi confident
de Louis-Philippe en 1844, puis pair de France en 1845. Son premier discours en
1846 est pour défendre le sort de la Pologne écartelée entre plusieurs pays59, puis en
1847, il défend le droit au retour des bannis, dont celui de Jérôme Napoléon
Bonaparte60.
Le 25 février 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris. Après un
premier échec, il est élu le 4 juin député de la deuxième République et siège parmi
les conservateurs. Le 20 juin, il prononce son premier discours à l'Assemblée. Lors
des émeutes ouvrières de juin 1848, il devient, comme soixante autres, commissaire
chargé par l’Assemblée Constituante de rétablir l’ordre. Il commande des troupes
face aux barricades, dans l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire61. Il
désapprouvera plus tard la répression sanglante à laquelle il a participé62. Il fonde le
journal L'Événement63 en août 1848. Il est déçu par les autorités issues de
la Révolution de février et les lois répressives que vote l’assemblée
constituante contre la presse les 9 et 11 août le révulsent et lui font dire : « Les
hommes qui tiennent le pays depuis février ont d’abord pris l’anarchie pour la liberté ;
maintenant ils prennent la liberté pour l’anarchie »64. Il soutient la candidature
de Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République en décembre 1848.
Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il est élu le 13 mai 1849 à l'Assemblée
législative et prononce son Discours sur la misère le 9 juillet 1849 et le 30 juin 185065.
Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte, lorsque celui-ci soutient le retour du pape à
Rome66, et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques, dont il
réprouve la politique réactionnaire.
L'homme des trois exils
Article détaillé : Exil de Victor Hugo.

Victor Hugo sur le rocher des Proscrits.


Photographie de Charles Hugo, musée d'Orsay, vers 1853.

Si Louis-Napoléon a pu penser que le bannissement signifierait la mort de Victor


Hugo, Hugo le proscrit savait que le principe de liberté ne meurt pas, Hugo le spirite
ne doutait pas que les tombes parlent et sa voix partie de Bruxelles, de Jersey, de
Guernesey résonna dans le monde entier.
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo participe à l'organisation d'une
résistance qui échoue67. Il tente alors d'abord de fuir, puis se constitue prisonnier,
mais un commissaire français, flairant le piège, refuse de l'arrêter lui répondant : « M.
Hugo, je ne vous arrête pas, car je n'arrête que les gens dangereux68 ! » Dans la
soirée du 11 décembre, il prend le train pour s'exiler à Bruxelles sous la fausse
identité de Jacques Firmin Lanvin, ouvrier typographe69. Son bannissement est
confirmé par le décret du 9 janvier 1852 qui touche les anciens représentants à
l'Assemblée nationale, comme Victor Schoelcher et 64 autres70.
Bruxelles
Deux jours après son arrivée à Bruxelles, il écrit à sa femme de l’hôtel de la Porte
verte : « Pendant douze jours, j’ai été entre la vie et la mort, mais je n’ai pas eu un
moment de trouble. J’ai été content de moi. Et puis je sais que j’ai fait mon devoir 71. »
À l’évidence, il ne précise pas à son épouse qu’il doit sa survie à la détermination de
sa maîtresse, Juliette Drouet.
À Auguste Vacquerie, il exprime la fierté d’avoir été à la hauteur de la mission qu’il
s’est assignée en tant qu’homme de lettres impliqué dans l’histoire de son temps :
« [...] Je viens de combattre et j’ai un peu montré ce que c’est qu’un poète. Ces
bourgeois sauront enfin que les intelligences sont aussi vaillantes que les ventres
sont lâches72. »
Le 13 décembre 1851, il rend visite au ministre de l’Intérieur belge qu’il informe de
son projet d’écrire un compte-rendu historique du Deux Décembre. Le ministre lui
répond que cela mettrait la Belgique, « petit état à côté d’un voisin fort et violent »,
dans une situation des plus délicates71. Après le plébiscite des 20 et 21 décembre qui
approuvent les réformes envisagées par le prince-président, le gouvernement belge
s’impatiente devant l’activité des proscrits. Une semaine plus tard, les gendarmes
emmènent Hugo devant le procureur du roi. Le 9 janvier 1852, un décret officialise
son bannissement et conforte Hugo dans sa conviction qu’il en deviendra plus
encore persona non grata en Belgique, d’autant que le chargé d’affaires français à
Bruxelles apprend la parution prochaine du livre à charge Le coup d’état du Deux
Décembre. Dans le même temps, Louis-Napoléon semble prêt à la conciliation en
faisant libérer François-Victor Hugo, emprisonné pour délit de presse ; une
information relayée par le journal l’Éclair signale que Hugo est autorisé à rentrer en
France s’il en fait la demande – ce à quoi ce dernier déclare ne pas vouloir
s’abaisser73.
Où chercher un asile, alors, si on lui signifie son départ ? « Sois tranquille, écrit-il à
Adèle, l’Angleterre n’est qu’à une enjambée. » Charles confirme que son père songe
à Jersey74.
En attendant, Hugo s’est rendu compte que son récit du Deux décembre est un
projet titanesque propre à effrayer les éditeurs : il lui préfère finalement un pamphlet
intitulé Napoléon le Petit, « une de mes meilleurs choses », commencée le 14 juin et
achevée le 12 juillet 185275. L’ouvrage passera en France par contrebande, édité en
volumes petit format plus faciles à dissimuler.
Jersey
Hugo devance l’ordre d’expulsion qui viendra tôt ou tard et le 1er août 1852 embarque
pour Anvers, à destination de Londres, puis de Jersey, où il débarque le 5 août.
Pourquoi cette île anglo-normande ? Hugo désire se placer sous la protection sûre
de l’Angleterre, mais ne souhaite pas rejoindre les proscrits de Londres, dont la
mésentente lui est connue ; ignorant l’anglais, il préfère Jersey, « ravissante île
anglaise, à dix-sept lieues des côtes de France », où l’on parle français et où la vie
est bon marché en raison de faibles droits de douane75. Son épouse et sa fille
collectent pour lui des renseignements sur l’île : « 4 juin. - M. de Sainte-Beuve [...]
doit nous envoyer l'ouvrage de M. de Salvandy sur Jersey, » note sa fille Adèle dans
son journal76. Hugo sait que le Président va demander au peuple d’approuver par
plébiscite le rétablissement de l’Empire. En octobre, il obtient la convocation d’une
assemblée générale des proscrits, convainc les quatre-vingt-seize membres
présents de voter pour l’abstention et tient à ajouter qu’il ne peut y avoir qu’une seule
attitude face à « ce malfaiteur » de Louis-Napoléon : « charger son fusil et attendre
l’heure77. » Le 6 septembre, Delphine de Girardin loge à Marine-Terrace et
entreprend d’initier ses hôtes à la pratique des tables tournantes. Le 11, la table
parle pour la première fois. En avril, elle se met à dicter un drame inédit de William
Shakespeare. Victor Hugo, qui n’était pas présent, refuse d’en prendre
connaissance. En octobre 1855, un des participants est pris d’un violent accès de
folie, ce qui met fin définitivement aux séances.
En novembre, le rétablissement de l’Empire est approuvé par vote du Sénat et des
électeurs à une écrasante majorité.
Le 6 décembre 1852 le parlement belge vote la loi Faider qui permet d’engager des
poursuites contre « quiconque se serait rendu coupable d’offenses envers la
personne des souverains étrangers. » Hugo se sait l’objet d’une surveillance assidue
de la part des autorités françaises et britanniques. Toutefois, il rejette avec mépris
l’offre d’amnistie qui est faite aux proscrits à la condition qu’ils s’engagent à cesser
toute opposition. Trente-trois d’entre eux l’acceptent. Afin de venir en aide à ceux
dont la situation est précaire, il cotise à la Caisse d’assistance et reçoit ces
compagnons d’exil à Marine Terrace, il organise également une vente de charité.
Cependant, devant les dissensions entre modérés et jusqu’au-boutistes, il remet sa
démission de la caisse d’entraide.
Le 22 octobre 1853, il entame la rédaction des Châtiments, dont le ton violent
embarrasse l’éditeur Hetzel. Victor Hugo lui assène : « Jésus était violent, il prenait
une verge et chassait les vendeurs, et il frappait de toutes ses forces, dit Saint-
Chrysostome78. »
À l’occasion de deux discours prononcés sur la tombe de proscrits, il se lance pour le
premier dans une diatribe contre l’Église de France asservie au pouvoir et dans le
second contre le despote qui gouverne la France79.
Il s’attaque encore au despotisme à l’occasion du vingt-troisième anniversaire de la
révolution polonaise contre la domination russe80.
Il rejette cependant toute idée de vengeance sanglante, que ce soit contre Napoléon
une fois la démocratie rétablie, ou à l’encontre de tel proscrit convaincu de trahison 81.
Fin novembre 1853, Les Châtiments sont publiés à Bruxelles. L’acharnement des
plus hautes autorités françaises à prévenir l’entrée en France des œuvres et
discours de Victor Hugo témoigne clairement du crédit qu’elles accordent à son
talent de polémiste et de l’inquiétude qu’il suscite. Mais elles ne peuvent endiguer le
flot des entrées. Hugo recourt même à des intermédiaires tels que Louise
Colet ou Gustave Flaubert82.
Au début de 1854, l’alliance de la France et du Royaume-Uni contre la Russie –
Hugo parle de l’Anglo-France – met les proscrits dans une position de plus grande
fragilité envers le pays qui les accueille. Aussi, leurs attaques contre le pouvoir
français semblent se faire moins virulentes et leur action se tourne vers les questions
sociales83.
Il semble apaisé et affirme que l’exil aura été finalement une excellente chose. C’est
du moins ce qu’il écrit à David d’Angers en avril 1854 : « Cher ami, enviez-moi,
enviez-moi tous ; ma proscription est bonne, et j’en remercie la destinée » et ce qu’il
confirme dans ses carnets en décembre : « Je trouve de plus en plus l’exil bon ; […]
Je mourrai peut-être dans l’exil, mais je mourrai accru. »
Tout est bien. […]84,85 »
Néanmoins, Hugo plaide avec énergie l’acquittement d’un certain John Tapner,
condamné à mort et finalement exécuté. En février, il écrit alors à Lord Palmerston,
l’accuse d’avoir voulu se concilier les autorités françaises en ne voulant rien accorder
à leur adversaire le plus célèbre, et lance : « Votre reine aurait le droit de grâce, et
M. Bonaparte aurait le droit de véto ! »
Ses critiques envers la reine Victoria et l’Angleterre sont évoquées à la Chambre des
communes :
That individual had a sort of personal quarrel with the distinguished personage whom
the people of France had chosen for their Sovereign, and he told the people of
Jersey that our alliance with the French Emperor was a moral degradation to
England. What was all this to M. Victor Hugo? If miserable trash of this kind was to
be addressed to the English people by foreigners who found a safe asylum in this
country, he would appeal to the noble Lord the Home Secretary whether some
possible step could not be taken to put a stop to it.
« Ce particulier entretenait en quelque sorte une querelle avec la personne
distinguée et élevée que le peuple de France s’est choisi pour souverain, et il est allé
dire à la population de Jersey que notre alliance avec l’Empereur des Français était
une dégradation morale pour l’Angleterre. En quoi tout cela concerne-t-il M. Victor
Hugo ? Si des étrangers qui ont trouvé un asile sûr dans notre pays devaient à
nouveau proférer d’aussi misérables niaiseries, [j’en] appellerais à l’honorable Lord,
Ministre de l’intérieur, afin de réfléchir au moyen qu’il conviendrait de prendre pour y
mettre un terme. »
— (en) « Sir Robert Peel,3rd Baronet - The
address in answer to the speech » [archive],
sur Hansard 1803-2005, 12 décembre
1854 (consulté le 17 juin 2017)
Victor Hugo se rend compte qu’il a heurté la susceptibilité des Britanniques : « Pour
les Anglais, je suis shocking, excentric [sic], improper86. » Il songe à se rendre au
Portugal ou en Espagne qui lui propose de l’accueillir, mais il décline l’offre, arguant
de la publication prochaine des Contemplations87.
Il ne calme toujours pas ses ardeurs politiques comme lors de son discours à
l’occasion du banquet d’anniversaire du 24 février 1848 où il s‘écrie : « Vive la
Révolution future88 ! »
Il continue de s’intéresser au sort des proscrits dans le besoin et fait un appel aux
dons. Cela n’empêche pas certains de s’agacer devant le train de vie de la famille
Hugo, comme lorsque Hugo se met à l’équitation89.
Le deux décembre, Sir Robert Peel demande au gouvernement de sévir si Victor
Hugo s’obstinait à critiquer le souverain d’un pays allié. Hugo n’en a cure et n’hésite
pas adresser une lettre ouverte sarcastique à Napoléon III à la veille de sa visite
officielle au Royaume-Uni90.
Une fois rentré en France, l’Empereur échappe à un attentat : Hugo est soupçonné
d’accueillir clandestinement chez lui le frère du terroriste91. Les autorités britanniques
se montrent de plus en plus impatientes avec les proscrits. C’est alors que leur
journal – l’Homme – publie le 10 octobre La Lettre à la Reine signée par l’un d’eux
– Félix Pyat, qui reproche à la reine Victoria d’avoir « tout sacrifié : dignité de reine,
scrupules de femme, […] le rang, la race, le sexe, tout jusqu’à la pudeur, pour
l’amour de cet allié, […] même l’honneur » lors de sa visite officielle à Napoléon III.
Les Jersiais sont indignés et le consul de France en profite pour appuyer la demande
de mesures sévères contre ces opposants sans foi ni loi. Le gouvernement
britannique agit très rapidement et ordonne pour le deux novembre, dernier délai, le
départ des proscrits. Le Moniteur universel, organe du pouvoir impérial, rapporte la
nouvelle et vise en particulier Victor Hugo. Nombre de journaux d’outre-Manche sont
virulents, des meetings de protestation sont organisés.
Le 31 octobre 1854, à 7 heures du matin, Hugo devance la date ultime d’
« expioulcheune », comme il aime à l’écrire, et s’embarque pour Guernesey.
Guernesey

Hauteville House, maison de Victor Hugo en exil à Guernesey. Photographie d'Arsène Garnier.

Il y reçoit un accueil respectueux mais méfiant. Le 9 novembre 1854, il passe sa


première nuit à Hauteville House, qu’il achète en mai de l’année suivante grâce aux
énormes ventes des Contemplations. Plus tard, il acquiert également une maison où
Juliette Drouet emménage en juin 1864.
Hugo reçoit quelques visiteurs du continent, tel Boucher de Perthes92 en 1860. Le
fondateur de la science préhistorique le décrit alors comme un « républicain
gentilhomme […], fort bien installé, vivant en père de famille […], aimé de ses voisins
et considéré des habitants ». Ces années difficiles sont très fécondes. Il publiera
notamment Les Châtiments (1853), œuvre en vers qui prend pour cible le Second
Empire ; Les Contemplations, poésies (1856) ; La Légende des siècles (1859), ainsi
que Les Misérables, roman (1862). Il rend hommage au peuple de Guernesey dans
son roman Les Travailleurs de la mer (1866).
Les hostilités entre proscrits et autorités françaises se calment. La France signataire
d’un traité de paix avec la Russie, la dynastie assurée d’un héritier avec la naissance
d’un fils ; le régime installé plus fermement, tout cela peut expliquer que la vindicte
de l’Empereur à l’égard des bannis se fasse plus discrète93.Victor Hugo s’exprime
peu. Il se consacre à son œuvre et sa production est prolifique. Il remercie de leur
soutien les organisateurs anglais du meeting de Newcastle en novembre 185594,
engage les Italiens à se défier de la royauté en mai 1856, et les Grecs à poursuivre
la lutte pour le respect de leur identité en août. Aucune intervention en 1857, 1858.
Même l’attentat d’Orsini du 14 janvier 1858, dans lequel un faux grossier tente
pourtant de l’impliquer, ne suscite pas de commentaires, y compris dans son journal.
En avril 1859, la France entre en guerre aux côtés du Piémont contre l’Autriche.
Hugo avait souhaité une Italie libérée mais il n’exprime pas de réaction devant une
entreprise menée par un despote pour chasser d’Italie un autre despote. En août, il
réaffirme son refus de l’amnistie accordée aux proscrits, fidèle en cela aux vers de
1852 dans Ultima Verba : « Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là », ou « Je resterai
proscrit, voulant rester debout95»; il rédige également une lettre ouverte aux citoyens
des États-Unis pour leur demander de renoncer à l’exécution d’un anti-esclavagiste
blanc dénommé John Brown.
Avec les succès de l’Empereur contre l’Autriche, sa politique de soutien au
nationalisme italien, les critiques de la presse française contre la répression de la
révolte des Cipayes en Inde, l’acquisition de la Savoie et de Nice, les autorités
britanniques voient Napoléon III d’un œil de plus en plus méfiant et ses opposants
avec moins de sévérité. Aussi ne s’opposent-elles pas, en juin 1860, à ce que Hugo
revienne à Jersey à la demande de ses habitants, afin d’aider à lever une
souscription en soutien à Garibaldi. Il tient un discours qui a un énorme
retentissement : « Que le moujik, que le fellah, que le prolétaire, que le paria, que le
nègre vendu, que le blanc opprimé, que tous espèrent ; les chaînes sont un réseau ;
[...] une rompue, la maille se défait.96 »
Il répond en outre aux remerciements d’un journaliste noir, dans le sillage de l’affaire
John Brown, en affirmant sa foi dans la fin de l’esclavage et l’égalité à venir des
blancs et des noirs. En novembre 1861, le sac du Palais d’Eté à Pékin lui inspire une
réprobation sans ambages : « Nous Européens, nous sommes les civilisés, et pour
nous les Chinois sont les barbares. Voilà ce que la civilisation a fait à la barbarie 97. »
Au printemps 1862, le roman Les Misérables paraît en France. Hugo craint que
l’ouvrage ne soit saisi. Il n’en est rien, mais le livre est soit passé sous silence, soit
éreinté par la presse officielle. En mars, il organise le premier repas qu’il offre à des
enfants pauvres, qui de huit passeront à quarante98. Au cours de l’année 1862, il
intervient à plusieurs reprises, notamment contre la peine de mort. Il travaille à
son Shakespeare.
En février 1863, il lance un appel aux soldats russes pour leur enjoindre de ne pas
écraser le soulèvement polonais ; en mars, nouveaux plaidoyers contre la peine
capitale ; lettre aux « hommes de Puebla », résistants mexicains assiégés par
l’armée française : la vraie France n’est pas celle d’un despote qui a entrepris de
placer à la tête du Mexique un autre despote. Son esprit a surtout été occupé par le
travail préparatoire pour Quatrevingt-treize et la rédaction de William Shakespeare,
achevée en décembre99.
En avril 1864, se tient à Paris un banquet en commémoration du 300e anniversaire
de la naissance de Shakespeare. La présidence est décernée à Hugo, même s’il est
évident qu’il ne pourra en occuper le fauteuil. Les autorités interdisent néanmoins la
cérémonie. Juin : il entame l’écriture des Travailleurs de la mer ; novembre : il
retourne à Guernesey après quelque onze mois de voyage.
Lors de l’année 1865, il profite de plusieurs événements officiels pour écrire son
refus de la peine de mort, de l’oppression des peuples et de la guerre. En avril, il a
terminé Les Travailleurs de la mer. Le 1er juillet, il arrive à Bruxelles, où il
voit Baudelaire à plusieurs reprises et dîne avec lui100. Une partie de la presse belge
l’accuse d’appuyer les critiques des réfugiés français hostiles au régime
napoléonien ; en octobre paraissent les Chansons des rues et des bois.
1866 le voit poursuivre épisodiquement les mêmes combats ; il écrit L’Homme qui
rit et une introduction à Paris-Guide. Il reçoit, selon ses propres dires, 300 à
400 visiteurs par an101.
En juin 1867, il demande la grâce de Maximilien Ier, mais la lettre arrive trop tard. Le
même mois, la reprise d’Hernani attire des milliers de spectateurs, ce qui en fait le
plus gros succès de l’année ; il se réjouit de l’abolition de la peine de mort par le
Portugal et se désole dans un long poème publié en novembre de la défaite de
Garibaldi devant « la papauté féroce » et les troupes envoyées par Napoléon III,
alias « le fils du Judas biblique »102. En décembre, le gouvernement français
interdit Ruy Blas de représentation.
1868 est une année de tristesse pour Hugo dont le petit-fils en avril, puis l’épouse en
août décèdent à Bruxelles. Il ne se manifeste guère : il envoie sa souscription à
l’érection d’une statue en l’honneur du médecin et homme politique Alphonse
Baudin, tué sur une barricade en tentant de s’opposer au coup d’état ; son
intervention la plus notable est peut-être son exhortation à l’Espagne pour
l’établissement d’une république. Il accueille également pendant plusieurs mois Henri
Rochefort sous le coup d’une forte amende et d’une peine de prison. il écrit son
soutien à plusieurs journaux condamnés.
En 1869, ses fils et quelques autres fondent un journal qui portera la voix des
opposants au régime103. Hugo en trouve le titre : Le Rappel ; il suit avec passion les
élections législatives de mai auxquelles se présente Rochefort ; il envoie des textes à
des journaux frappés d’amendes afin qu’ils puissent augmenter leurs ventes ; il
apporte sa souscription en aide aux mineurs grévistes victimes de la répression ; il
accepte la présidence du troisième congrès pour la paix et la liberté qui se tient
à Lausanne en septembre 1869. À la suite des élections législatives, Napoléon III
décide qu’il ne convoquera pas les Chambres législatives, ce qui provoque dans la
population un mécontentement explosif. Beaucoup pensent que par sa stature Hugo
est appelé à jouer un rôle fondamental. Le 12 octobre le journal libéral Le Siècle,
sous la plume de Louis Jourdan, publie un article qui frappe les esprits dès les
premières phrases : « En ce moment, deux hommes placés aux pôles extrêmes du
monde politique encourent la plus lourde responsabilité que puisse porter une
conscience humaine. L’un d’eux est assis sur le trône, c’est Napoléon III ; l’autre,
c’est Victor Hugo104.» Pour autant, ce dernier se refuse à toute idée d’insurrection et
se prononce même contre une manifestation que son fils Charles souhaite voir se
dérouler dans les rues de Paris : Hugo pense que sans le soutien de la gauche, elle
se heurtera à un échec105. Bien sûr, il n'accorde aucun intérêt à la nouvelle amnistie
accordée par Napoléon III en août 1869.
Quand Napoléon III lance un plébiscite sur la libéralisation du régime, en mai 1870,
Hugo manifeste son opposition car il ne voit là qu’un trompe-l’œil, et que la seule
voie acceptable est la chute du régime honni, ce qui lui vaut une citation à
comparaître pour incitation au mépris et la haine du pouvoir impérial. Lorsque la
guerre franco-prussienne est déclarée, Hugo croit « à l'écrasement de la Prusse »106.
Dans le climat délétère qui règne alors, les autorités françaises font courir le bruit
que Hugo appuie une tentative d’assassinat contre Napoléon, puis qu’il est coupable
de collusion avec l’ennemi107. Une fois la défaite consommée, il obtient un passeport
le 20 août. Un télégramme crypté d’Emile Allix (« Amenez immédiatement les
enfants ») l’informe qu’il lui est désormais possible de rentrer à Paris sans danger. Le
5 septembre, il passe la frontière à 16h00 et arrive à 21h00 gare du Nord. Il est fêté
tout le long du retour 108.
L’exil de quasiment dix-neuf ans prend fin.

Hôtel des Colonnes à Waterloo où Victor Hugo résida en mai-juin 1860109.

Retour en France et mort


Le voilà donc en France. Selon ses notes de la fin août h, il espère alors fermement
que son pays va lui offrir la dictature110. Les Parisiens lui font un accueil triomphal. Il
participe activement à la défense de la ville assiégée. Dans le même temps, il lui
importe, au nom de l’intérêt du pays, de soutenir le gouvernement de la Défense
nationale présidé par le Général Trochu. Aussi, lorsque le 17 janvier 1871, Louis
Blanc lui demande à nouveau d’intervenir pour exercer une pression sur le général, il
répond : « Je vois plus de danger à renverser le gouvernement qu’à le maintenir »111.
Élu à l'Assemblée nationale (siégeant alors à Bordeaux) le 8 février 1871, il en
démissionne le mois suivant pour protester contre l'invalidation de Garibaldi. En mars
1871, il est à Bruxelles pour régler la succession de son fils Charles lorsqu'éclate
la Commune. C'est de Belgique qu'il assiste à la révolte et à sa répression, qu'il
désapprouve si vivement qu'il est expulsé de ce pays112. Il trouve refuge pendant trois
mois et demi au Grand-Duché (1er juin-23 septembre). Il séjourne successivement
à Luxembourg, à Vianden (deux mois et demi), à Diekirch et à Mondorf, où il suit une
cure thermale. Il y achève le recueil L'Année terrible. Il retourne en France fin 1871.
Le 2 juillet, il est largement battu aux élections. Plusieurs comités républicains l'ayant
sollicité, il accepte de se porter candidat à l'élection complémentaire du 7 janvier
1872. Apparaissant comme « radical » en raison de sa volonté d’amnistier les
communards, il est battu par le républicain modéré Joseph Vautrain113.

Médaille à l'effigie de Victor Hugo par Alfred Borrel, 1884, Bronze, 68 mm.
Portrait de Victor Hugo par Léon Bonnat, Château de Versailles, 1879.

La même année, Hugo se rend à nouveau à Guernesey où il écrit le


roman Quatrevingt-treize. En 1873, il est à Paris et se consacre à l'éducation de ses
deux petits-enfants, Georges et Jeanne, qui lui inspirent le recueil L'Art d'être grand-
père. Il reçoit beaucoup, hommes politiques et littéraires,
les Goncourt, Lockroy, Clemenceau, Gambetta112… Le 30 janvier 1876, il est élu
sénateur et milite pour l'amnistie. Il s'oppose à Mac Mahon quand celui-ci dissout
l'assemblée112. Dans son discours d'ouverture du congrès littéraire international de
1878, il se positionne pour le respect de la propriété littéraire, mais aussi pour le
fondement du domaine public. En juin 1878, Hugo est victime d'un malaise, peut-
être114 une congestion cérébrale. Il part se reposer quatre mois à Guernesey dans sa
demeure de Hauteville House, suivi de son « secrétaire bénévole » Richard
Lesclide115. Ce mauvais état de santé met pratiquement fin à son activité d'écriture.
Toutefois, de très nombreux recueils, réunissant en fait des poèmes datant de ses
années d'inspiration exceptionnelle (1850-1870), continuent à paraître régulièrement
(La Pitié suprême en 1879, L'Âne, Les Quatre Vents de l'esprit en 1881, la dernière
série de la Légende des siècles en septembre 1883…), contribuant à la légende du
vieil homme intarissable jusqu'à la morti. Durant cette période, nombre de ses pièces
sont de nouveau jouées (Ruy Blas en 1872, Marion de Lorme et Marie
Tudor en 1873116, Le roi s'amuse en 1882)112.
Sous la Troisième République, le gouvernement Ferry promulgue la loi du 30 juillet
1881, dite de « réparation nationale », qui alloue une pension ou rente viagère aux
citoyens français victimes du coup d'Etat du 2 décembre 1851 et de la loi de sûreté
générale. La Commission générale chargée d'examiner les dossiers, présidée par
le Ministre de l'Intérieur, est composée de représentants du ministère, de conseillers
d'État, et comprend huit parlementaires, tous d'anciennes victimes : quatre sénateurs
(Victor Hugo, Jean-Baptiste Massé, Elzéar Pin, Victor Schœlcher) et quatre députés
(Louis Greppo, Noël Madier de Montjau, Martin Nadaud et Alexandre Dethou)117.
Jusqu'à sa mort, en 1885, il reste une des figures tutélaires de la république
retrouvée — en même temps qu'une référence littéraire incontestéej. Le vendredi 15
mai, il est victime d'une congestion pulmonaire118. Il meurt le 22 mai 1885119, jour de la
fête de Juliette Drouet, dans son hôtel particulier « La Princesse de Lusignan », qui
était situé au 50 avenue Victor-Hugo, à la place de l'actuel no 124120. Trois jours avant
sa mort, il écrit cette dernière pensée : « Aimer, c’est agir »121, et selon la légende,
ses derniers mots sont : C'est ici le combat du jour et de la nuit… Je vois de la
lumière noire122. Conformément à ses dernières volontésk, c'est dans le « corbillard
des pauvres » qu'a lieu la cérémonie. Il est d'abord question du Père Lachaise, mais
le premier juin, à la suite du décret du 26 mai 1885 lui accordant des obsèques
nationales123 voté par 415 voix sur 418124, il est finalement conduit au Panthéon, la
jeune Troisième République profitant de cet événement pour retransformer l'église
Sainte-Geneviève en Panthéon125. Avant son transfert, son cercueil est exposé une
nuit sous l'Arc de triomphe voilé obliquement par un crêpe noir ; des cuirassiers à
cheval veillent toute la nuit le catafalque surmonté des initiales VH, selon
l'ordonnancement de Charles Garnier126. On considère qu’environ deux millions de
personnes et 2 000 délégations se sont déplacées pour lui rendre un dernier
hommage127, le cortège vers le Panthéon s'étire sur plusieurs kilomètres128. Il est alors
l'écrivain le plus populaire de son temps ; il est déjà depuis plusieurs décennies
considéré comme l'un des monuments de la littérature française129.

Article détaillé : Funérailles de Victor Hugo.

Victor Hugo sur son lit de mort (cliché de Nadar)

Le catafalque sous l'Arc de Triomphe de Paris

La foule à l'enterrement de Victor Hugo


Le cortège funèbre arrive devant le Panthéon

Le tombeau de Victor Hugo au Panthéon


[afficher]
▼ Témoignage de Maurice Barrès dans Les Déracinés (1897)▼

Le Minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales,


conserve des testaments et codicilles olographes de Victor Hugo, à la suite de son
décès survenu en son domicile (aujourd'hui 50, avenue Victor-Hugo), le 22 mai 1885,
dans lesquels on trouve le testament mystique dicté par lui le 9 avril 1875, clos le 9
avril 1875 et déposé le 23 mai 1885 ; son testament olographe du 5 mai 1864, à
Guernesey, déposé le 12 avril 1886, etc.130.

 Testament de Victor Hugo


Une œuvre monumentale

Signature.

L'ensemble des écrits de Victor Hugo (triés et organisés par ses exécuteurs
testamentaires Paul Meurice et Auguste Vacquerie131) a été publié chez Jean-
Jacques Pauvert et représente presque quarante millions de caractères réunis en 53
volumes.
« L'ensemble de mon œuvre fera un jour un tout indivisible […] Un livre multiple
résumant un siècle, voilà ce que je laisserai derrière moi132 »
Victor Hugo a pratiqué tous les genres : roman, poésie, théâtre, essai, etc. — avec
une passion du Verbe, un sens de l'épique et une imagination féconde133. Écrivain et
homme politique, Victor Hugo n'a jamais cherché à opérer une distinction entre son
activité d'écrivain et son engagement134. Ainsi mélange-t-il intimement, dans ses
œuvres de fiction, développement romanesque et réflexion politique135.
Ses écrits témoignent de ses intérêts multiples qui allaient de la science à la
philosophie, de la Terre à l’univers entier ; ils illustrent sa passion pour l’histoire tout
autant que sa foi en l’avenir ; ils s’inspirent de tout ce que Hugo voyait, entendait,
vivait, de tout ce qu’il disait dans sa vie quotidienne comme le confia Charles Hugo
aux Goncourt : il « a toujours un calepin dans sa poche et [...] dès qu’en causant
avec vous, il dit la moindre pensée, il profère la plus petite idée, […] il s’écarte un
peu, tire son calepin et écrit ce qu’il vient de dire »136.
Romancier
Romancier inclassable

Six personnages de Victor Hugo (1853) par Louis Boulanger,


Musée des beaux-arts de Dijon.
Don Ruy Gomez - Don César de Bazan - Don Salluste
Hernani - Esmeralda - Saverny.

Hugo a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le
dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L'œuvre romanesque a traversé tous
les âges de l'écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps,
sans jamais se confondre totalement avec aucun ; en effet, allant au-delà de la
parodie, Hugo utilise les techniques du roman populaire en les amplifiant et subvertit
les genres en les dépassant137 : si Han d'Islande, en 1823, Bug-Jargal, publié en
1826, ou Notre-Dame de Paris, en 1831, ressemblent aux romans historiques en
vogue au début du XIX siècle ils en dépassent le cadre ; Hugo n'est pas Walter
e

Scott et, chez lui, le roman se développe vers l'épopée et le grandiosel.


Le Dernier Jour d'un condamné en 1829 et Claude Gueux en 1834 engagent une
réflexion directement sociale, mais ils ne sont pas plus aisés à définir138. Pour Hugo
lui-même, il faut distinguer « romans de faits et romans d'analyse ». Ces deux
derniers sont des romans à la fois historiques et sociaux, mais sont surtout des
romans engagés dans un combat — l'abolition de la peine de mort — qui dépasse de
loin le cadre de la fiction.
On peut en dire autant des Misérables, qui paraît en 1862, en pleine période réaliste,
mais qui lui emprunte peu de caractéristiques139.
Dans une lettre à Lamartine, Hugo explique : « Oui, autant qu’il est permis à l’homme
de vouloir, je veux détruire la fatalité humaine ; je condamne l’esclavage, je chasse la
misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine.
Voilà ce que je suis, et voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables. Dans ma pensée, Les
Misérables ne sont autre chose qu’un livre ayant la fraternité pour base et le progrès
pour cime »140.
Ce succès populaire phénoménal suscita le sarcasme des Goncourt qui trouvèrent
en particulier « amusant de gagner deux cent mille francs […] à s’apitoyer sur les
misères du peuple »141.
Il embarrasse encore aujourd'hui la critique, car il louvoie constamment entre
mélodrame populaire, tableau réaliste et essai didactique142.

Cosette, illustration pour Les Misérables par Émile Bayard.

De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui
rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l'esthétique romantique du début du
siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante143.
Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize signe la concrétisation romanesque d'un vieux
thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience
littéraire, politique, sociale et morale du XIX siècle. Il mêle alors la fiction et l'histoire,
e

sans que l'écriture marque de frontière entre les narrations144.


Œuvre de combat
Le roman hugolien n'est pas un « divertissement » : pour lui l'art doit en même temps
instruire et plairem et le roman est presque toujours au service du débat d'idées. Cette
constante traverse les romans abolitionnistes de sa jeunesse, elle se poursuit, dans
sa maturité, au travers de ses nombreuses digressions sur la misère matérielle et
morale dans Les Misérablesn.
Poète ou romancier, Hugo demeure le dramaturge de la fatalité145 et ses héros sont,
comme les héros de tragédie, aux prises avec les contraintes extérieures et une
implacable fatalité ; tantôt imputable à la société (Jean Valjean ; Claude Gueux ; le
héros du Dernier jour d'un condamné), tantôt à l'Histoire (Quatrevingt-treize) ou bien
à leur naissance (Quasimodo). Le goût de l'épopée, des hommes aux prises avec les
forces de la Nature, de la Société, de la fatalité, n'a jamais quitté Hugo 146 ; l'écrivain a
toujours trouvé son public, sans jamais céder aux caprices de la mode, et personne
ne s'étonne qu'il ait pu devenir un classique de son vivant147.
Dramaturge
Projet ambitieux

Hugo, croqué par Mérimée.

Le théâtre de Victor Hugo se situe dans un renouveau du genre théâtral initié


par Madame de Staël, Benjamin Constant, François
Guizot, Stendhal148 et Chateaubriand. Dans sa pièce Cromwell qu'il sait être injouable
à son époque148 (pièce de 6 414 vers et aux innombrables personnages), il donne
libre cours à son idée du nouveau théâtre. Il publie conjointement une préface
destinée à défendre sa pièce et où il expose ses idées sur le drame romantique : un
théâtre « tout-en-un »148, à la fois drame historique, comédie, mélodrame et tragédie.
Il se revendique dans la lignée de Shakespeare148, jetant un pont
entre Molière et Corneille149. Il y expose sa théorie du grotesque qui se décline sous
plusieurs formes150 : du ridicule au fantastique en passant par le monstrueux ou
l'horrible. Victor Hugo écrit Le beau n'a qu'un type, le laid en a mille151. Anne
Ubersfeld parle à ce sujet de l'aspect carnavalesque du théâtre hugolien152 et de
l'abandon de l'idéal du beau148. Selon Victor Hugo, le grotesque doit côtoyer le
sublime, car ce sont les deux aspects de la vie153.
Lors de la création de ses autres pièces, Victor Hugo est prêt à de nombreuses
concessions154 pour apprivoiser le public et le mener vers son idée du théâtreo. Pour
lui, le romantisme est le libéralisme en littérature155. Ses dernières pièces, écrites
durant l'exil et jamais jouées de son vivant, sont d'ailleurs réunies dans un recueil au
nom évocateur Théâtre en liberté. Le théâtre doit s'adresser à tous : l'amateur de
passion, celui de l'action ou celui de la morale149,p. Le théâtre a ainsi pour mission
d'instruire, d'offrir une tribune pour le débat d'idées et de présenter les plaies de
l'humanité avec une idée consolante156.
Victor Hugo choisit de situer ses pièces principalement dans les XVI et XVII siècles,
e e

se documente beaucoup avant de commencer à écrire157, présente souvent une pièce


à trois pôles : le maître, la femme, le laid158 où se confrontent et se mélangent deux
mondes : celui du pouvoir et celui des serviteursq, où les rôles s'inversent (Ruy Blas,
serviteur, joue le rôle d'un grand d'Espagne), où le héros se révèle faible et où le
monstre a une facette attachanter.
Victor Hugo reste attaché à l'alexandrin auquel il donne cependant, quand il le
souhaite, une forme plus libre159 et rares sont ses pièces en prose (Lucrèce
Borgia, Marie Tudor).
Accueil mitigé
Article détaillé : Bataille d'Hernani.
Victor Hugo, s'il possède d'ardents défenseurs de son théâtre comme Théophile
Gautier, Gérard de Nerval, Hector Berlioz, Petrus Borel, etc.160, a aussi rencontré de
nombreuses difficultés dans la présentation de ses pièces.
La première est une opposition politique. Sa remise en question des représentants
du pouvoir ne plaît pas, Marion de Lorme est interdite, le Roi s'amuse l'est aussi
après sa première représentation, Les Ultras attaquent Ruy Blas161.
La seconde est la contrainte économique : il n'existe sur Paris que deux théâtres
susceptibles de représenter le drame, le Théâtre-Français et le théâtre de la Porte-
Saint-Martin. Ces deux théâtres subventionnés ne roulent pas sur l'or et sont
tributaires des subsides de l'État. Leurs directeurs hésitent à prendre des risques46.
Victor Hugo se plaindra du manque de liberté qu'ils offrent162. C'est une des raisons
qui lui font entreprendre l'aventure du théâtre de la Renaissance.
La troisième et la plus importante est une opposition du milieu artistique lui-même.
Les artistes et les critiques de son époque sont pour beaucoup hostiles à la
transgression des codes culturels que représente le théâtre de Victor Hugo. Ils
approuvent les grandes pensées qui élèvent l'âme, mais s'insurgent contre tout ce
qui relève du grotesque, du vulgaire, du populaire ou du trivial163. Ils ne supportent
pas tout ce qui est excessif, lui reprochent son matérialisme et son absence de
morale164. Ils critiquent vigoureusement chaque pièce présentée et sont souvent à
l'origine de leur arrêt prématuré. Le Roi s'amuse ne fut représenté qu'une seule
foiss, Hernani, pourtant forte de cinquante représentations à succès ne fut pas reprise
en 1833, Marie Tudor n'est joué que 42 fois165, Les Burgraves sont un échec et sont
retirés de l'affiche après trente-trois représentations166. Ruy Blas est un succès
financier, mais est boudé par la critique167. Balzac envoya à Madame Hanska un
commentaire au vitriol : « Ruy Blas est une énorme bêtise, une infamie en vers.
Jamais l’odieux et l’absurde n’ont dansé de sarabande plus dévergondée. Il a
retranché ces deux horribles vers :
… Affreuse compagnonne/Dont la barbe fleurit et dont le nez trognonne.
Mais ils ont été dits pendant deux représentations. Je n’y suis pas encore allé : je
n’irai probablement pas. À la quatrième représentation, où le public est arrivé, on a
sifflé d’importance168. »
Seule Lucrèce Borgia peut être considérée comme un plein succès.
Postérité

Victor Hugo, assis sur les conventions (l'Académie française et le Théâtre français).
Florence Naugrette fait remarquer que le théâtre de Victor Hugo a été peu joué dans
la première moitié du XX siècle169,170. Il est remis au goût du jour par Jean Vilar en
e

1954 qui monte successivement Ruy Blas et Marie Tudor. D'autres metteurs en
scène suivent qui font revivre Lucrèce Borgia (Bernard Jenny), Les
Burgraves et Hernani (Antoine Vitez), Marie Tudor (Daniel Mesguich), les pièces
du Théâtre en liberté (L'Intervention, Mangeront-ils?, Mille Francs de récompense…)
sont montées dans les années 1960 et continuent à l'être. On peut lire aujourd'hui
l'ensemble de ce Théâtre en liberté dans l'édition qu'en a procurée Arnaud Laster 171.
Naugrette souligne aussi les difficultés d'interprétation du théâtre hugolien, comment
n'être ni grandiloquent, ni prosaïque, mais sans fausse pudeur, comment présenter
le grotesque sans glisser vers la caricature et comment gérer l'immensité de l'espace
scénique et rappelle le conseil de Jean Vilar : jouer sans pudeur en faisant confiance
au texte de Victor Hugo.
Poète
Vers de jeunesse
À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le jeune
écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l'Histoire, la
religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins
classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps
au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).
En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production poétique
antérieure. Fresques historiques, évocation de l'enfance ; la forme est encore
convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec le
mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les
prémices d'une évolution qui durera toute sa vie : le chrétien convaincu s'y montre
peu à peu plus tolérant, son monarchisme qui se fait moins rigide et accorde une
place importante à la toute récente épopée napoléonienne ; de plus, loin d'esquiver
son double héritage paternel (napoléonien) et maternel (royaliste), le poète s'y
confronte, et s'applique à mettre en scène les contraires (ce que l'on appelle
l'antithèse hugolienne) pour mieux les dépasser :
« Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères,
Différents par leur sort, semblables en leurs vœux,
Trouvent un but pareil par des routes contraires172. »
Puis Hugo s'éloigne dans son œuvre des préoccupations politiques immédiates
auxquelles il préfère — un temps — l'art pour l'art. Il se lance dans Les
Orientales (l'Orient est un thème en vogue) en 1829 (l'année du Dernier jour d'un
condamné).
Le succès est important, sa renommée de poète romantique assurée et surtout, son
style s'affirme nettement tandis qu'il met en scène la guerre d'indépendance de
la Grèce (le choix de présenter l'exemple de ces peuples qui se débarrassent de
leurs rois n'est pas innocent dans le contexte politique français) qui inspira
également Lord Byron ou Delacroix.
Première maturité
Dès les Feuilles d'automne (1832), les Chants du crépuscule (1835) Les Voix
intérieures (1837), jusqu'au recueil les Rayons et les Ombres (1840), se dessinent
les thèmes majeurs d'une poésie encore lyrique — le poète est une « âme aux mille
voix » qui s'adresse à la femme, à Dieu, aux amis, à la Nature et enfin (avec les
Chants du crépuscule) aux puissants qui sont comptables des injustices de ce
monde.
Ces poésies touchent le public parce qu'elles abordent avec une apparente simplicité
des thèmes familiers ; pourtant, Hugo ne peut résister à son goût pour l'épique et le
grand. Ainsi, on peut lire, dès le début des Feuilles d'automne, les vers :
« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »
Créativité et puissance littéraire
À partir de l'exil commence une période de création littéraire qui est considérée
comme la plus riche, la plus originale et la plus puissante de l'œuvre de Victor Hugo.
C'est alors que naîtront certains de ses plus grands poèmest.
Les Châtiments sont des vers de combat qui ont pour mission, en 1853, de rendre
public le « crime » du « misérable » Napoléon III : le coup d'État du 2 décembre.
Prophète des malheurs qui attendent Napoléon III, exécuteur du neveu honni, Hugo
s'y fait cruel, satirique, voire grossier (« pourceau dans le cloaque »173) pour châtier
« le criminel »174. Mais Hugo se fait aussi poète de temps meilleurs comme
dans Stella ; le poète prend alors des tons quasiment religieux. Quant à la forme
des Châtiments, elle est d'une extrême richesse puisque Hugo recourt aussi bien à
la fable, qu'à l'épopée, à la chanson ou à l'élégie, etc.
1856 est l’année des Contemplations. Hugo déclare : « Qu'est-ce que les
Contemplations ? [...] Les Mémoires d'une âme175. » A son éditeur Hetzel, il écrivait le
31 mai 1855 : « Il faut frapper un grand coup et je prends mon parti. Comme
Napoléon (Ier), je fais donner ma réserve. Je vide mes légions sur le champ de
bataille. Ce que je gardais à part moi, je le donne, pour que les
Contemplations soient mon œuvre de poésie la plus complète. Mon premier volume
aura 4 500 vers, le second 5 000, près de 10 000 vers en tout. Les Châtiments n’en
avaient que 7 000. Je n’ai encore bâti sur mon sable que des Giseh ; il est temps de
construire Chéops ; les Contemplations seront ma grande Pyramide176. »
Le succès est phénoménal. Le recueil sort le 23 avril 1856, tiré à 3 000 exemplaires.
Dès le lendemain, Paul Meurice demande à Hugo l’autorisation de procéder à un
nouveau tirage, ce qui se fait le 20 mai, à nouveau à 3 000. Entre-temps les premiers
droits d’auteur permettent à Hugo d’acheter sa maison de Hauteville-House à
Guernesey177.
Apothéose lyrique, marquée par l'exil à Guernesey et la mort (cf. Pauca Meae) de la
fille adorée : exil affectif, exil politique : Hugo part à la découverte solitaire du moi et
de l'univers. Le poète, tout comme dans Les Châtiments, se fait même prophète, voix
de l'au-delà, voyant des secrets de la vie après la mort et qui tente de percer les
secrets des desseins divins. Mais, dans le même temps, les Contemplations, au
lyrisme amoureux et sensuel, contient certains des plus célèbres poèmes inspirés
par Juliette Drouet. On y trouve également Demain, dès l’aube et les vers où il se
représente en révolutionnaire de la littérature : « […] sur l’Académie, aïeule et
douairière, / […] je fis souffler un vent révolutionnaire. / Je mis un bonnet rouge au
vieux dictionnaire178. » Les Contemplations : œuvre multiforme donc comme il
convient aux « mémoires d'une âme »u.
Enfin, La Légende des siècles, son chef-d'œuvre, synthétise l'histoire du monde en
une grande épopée parue en 1859 ; « L'homme montant des ténèbres à l'Idéal »179,180,
c'est-à-dire la lente et douloureuse ascension de l'humanité vers le Progrès et la
Lumière181. Baudelaire, qui eut parfois la dent dure contre Hugo, a fait un
commentaire très élogieux du recueil en admirant « avec quelle majesté il a fait
défiler les siècles devant nous, comme des fantômes qui sortiraient d'un mur ; avec
quelle autorité il les a fait se mouvoir, chacun doué de son parfait costume, de son
vrai visage, de sa sincère allure »182.
Place à part dans son siècle
Tantôt lyrique, tantôt épique, Hugo est présent sur tous les fronts et dans tous les
genres: il a profondément ému ses contemporains, exaspéré les puissants et inspiré
les plus grands poètes.
Victor Hugo était convaincu que « l’élargissement de la civilisation » européenne au
reste du monde amenait la littérature à s’adresser à tous les hommes et que donc
« les conditions, jadis étroites, de goût et de langue » n’avaient plus de raison d’être.
« En France, explique-t-il à l’éditeur italien des Misérables, certains critiques m’ont
reproché, à ma grande joie, d’être en dehors de ce qu’ils appellent le goût français ;
je voudrais que cet éloge fût mérité »183.
Ainsi que le rappelle Simone de Beauvoir : « Son 79e anniversaire fut célébré comme
une fête nationale : 600 000 personnes défilèrent sous ses fenêtres, on lui avait
dressé un arc de triomphe. L'avenue d'Eylau fut peu après baptisée avenue Victor-
Hugo et il y eut un nouveau défilé en son honneur le 14 juillet. Même la bourgeoisie
s'était ralliée […] »184.

Portrait sur la Colonne Victor Hugo185 à Waterloo, (Belgique).

Le témoin voyageur
Article détaillé : Victor Hugo en voyage.
Victor Hugo a beaucoup voyagé jusqu'en 1871. De ses voyages, il rapporte des
carnets de dessins et des notes186,187. On peut ainsi citer le récit d'un voyage fait à
Genève et dans les Alpes avec Charles Nodier188. Il part aussi chaque année pour un
voyage d'un mois avec Juliette Drouet découvrir une région de France ou d'Europe et
en revient avec notes et dessins112. De trois voyages sur le Rhin (1838, 1839, 1840),
il rapporte un recueil de lettres, notes et dessins publié en 1842 et complété en
1845189. Pendant les années 1860, il traverse plusieurs fois le Grand-Duché de
Luxembourg comme touriste, alors qu'il se rend sur le Rhin allemand (1862, 1863,
1864, 1865). De retour à Paris en 1871, il cesse de voyager186.
Dessinateur
Aux nombreux talents de l'écrivain, il faut ajouter le dessin. Le dessinateur n'a certes
pas éclipsé le poète, mais on continue néanmoins de redécouvrir le travail pictural de
Victor Hugo — auquel on a consacré de nombreuses et
prestigieuses expositions (lors du centenaire de sa mort, en 1985, « Soleil d'Encre »
au Petit Palais et « Dessins de Victor Hugo » place des Vosges dans la maison qu'il
habita sous la Monarchie de Juillet ; mais aussi, plus récemment, à New
York, Venise, Bruxelles, ou Madrid).
En bon autodidacte, Hugo n'hésite pas à utiliser les méthodes les plus rustiques ou
expérimentales : il mélange à l'encre le café noir, le charbon, la suie de cheminée, le
jus de mûre, l'oignon brûlé, la cendre de cigare, du dentifrice, peignant du bout de
l'allumette ou au moyen des barbes d'une plume.
Ses œuvres sont, en général, de petite taille et il s'en sert tantôt pour illustrer ses
écrits (Les Travailleurs de la mer), tantôt pour les envoyer à ses amis pour le jour de
l'an ou à d'autres occasions. Cet art, qu'il pratiquera toute sa vie, le divertit.
Au début, ses travaux sont de facture plutôt réaliste ; mais avec l'exil et la
confrontation mystique du poète avec la mer, ils acquerront une dimension
presque fantastiquev,190.
Cette facette du talent de Hugo n'échappera pas à ses contemporains et lui vaudra
les louanges de, notamment, Charles Baudelaire : « Je n'ai pas trouvé chez les
exposants du Salon la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor
Hugo comme le mystère dans le ciel. Je parle de ses dessins à l'encre de Chine, car
il est trop évident qu'en poésie, notre poète est le roi des paysagistes »191. Théophile
Gautier dit de Hugo que lorsqu’il « voyage, il crayonne tout ce qui le frappe, […] puis
le soir, à l’auberge, il retrace son trait à la plume, […] y met des vigueurs, un effet
toujours hardiment choisi ; et le croquis informe poché à la hâte sur le genou ou sur
le fond du chapeau, souvent à travers les cahots de la voiture ou le roulis du bateau
de passe, devient un dessin assez semblable à une eau forte, d’un caprice et d’un
ragoût à surprendre les artistes eux-mêmes »192.
Un certain nombre des dessins de Victor Hugo ont été gravés et publiés de son
vivant, en particulier Dessins de Victor Hugo en 1863, préfacé par Théophile Gautier,
et en tant qu'illustrations de ses œuvres littéraires (Les Travailleurs de la mer et Le
Rhin)193.
En outre, Edmond de Goncourt rapporte que Georges, le petit-fils de Victor Hugo, lui
avoua l’existence d’une vingtaine de dessins que son grand-père avaient faits de ses
conquêtes à Guernesey, « des dessins d’un faire très détaillé, très naturiste, aux
crayons de couleur indiquant la nuance d’une jarretière, d’un corset, vingt dessins
érotiques de femmes sans tête »194.
À Gray, musée Baron-Martin : Titre non indiqué ("L'Abbaye" en ruines), gravure,
13 × 19 cm.

Crépuscule (Jersey 1853-1855).

Ville avec le pont de Tumbledown (1847).

Le Rocher de l'Ermitage dans un paysage imaginaire.

Pieuvre avec les initiales V. H. (1866).

Vallée de l'Our près de Bivels, Luxembourg (1871).


Le phare des Casquets.

Gravure du dessin Orient (1860) pour le récit de Notre Dame de Paris.

Victor Hugo lisant devant un mur de pierre, par Auguste Vacquerie 1853 (?)

Victor Hugo et la photographie


L’invention du daguerréotype en 1839 suscita un engouement pour
la photographie auquel Victor Hugo prit part. Il comprit vite que ce nouvel art allait
prendre le dessus sur « la lourde et inepte et pâteuse lithographie qu’il faut tuer par
les mains de sa sœur […], la photographie »195.
En décembre 1852, le républicain et photographe Edmond Bacot vient à Jersey
rendre visite au proscrit et en profite pour prendre de lui plusieurs photographies.
Hugo fait installer dans sa serre de Marine Terrace un atelier qui sera utilisé jusqu’à
son départ en 1855196.
Vers la fin de 1852, Charles Hugo, fils de Victor, s’initie à la photographie auprès
d’un dénommé Sabatier. En mars 1853, il se rend à Caen pour se perfectionner dans
l’atelier de Bacot. Il commence par des daguerréotypes puis s’essaie au calotype de
l’Anglais Talbot, qui facilite la reproduction, mais leur préfère finalement la technique
sur support en verre au collodion humide. Le 2 juin 1853, il fait de son père un
portrait souvent repris. D’ailleurs, Hugo affirme à son éditeur Hetzel : « Charles en
effet est devenu un excellent photographe » et, faisant preuve de son sens habituel
des affaires, il lui suggère de commercialiser son portrait : « Quand ce serait vendu,
vous prélèveriez votre commission, et vous enverriez ici l’argent. Ce serait une corde
de plus à l’arc de tout le monde »197. Toujours au même Hetzel, il déclare : « C’est la
révolution photographique que nous voulons faire »198.
Ces images contribuent à la notoriété du poète proscrit, et certaines deviennent
iconiques, notamment celles où il apparaît juché sur les rochers, le regard rivé sur
les côtes de France. Hugo accompagne parfois ses lettres de portraits de lui, offerts
à Flaubert, par exemple ou à Dumas père.
Les portraits d’autres exilés sont recueillies dans divers albums, dont quelques-uns
sont des œuvres d’art, tel l’album éponyme Allix qui fixe l’amitié des Hugo pour
Augustine Allix. Hugo dessinateur utilise des photographies comme inspiration pour
ses dessins ou les associe à des collages. Il est question également de composer un
ouvrage constitué de clichés des îles de la Manche : de très nombreuses photos sont
prises, mais le projet n’aboutira pas.
En 1855, Hugo s’installe à Guernesey et achète Hauteville House l’année suivante.
En novembre 1859, l’atelier-fumoir accueille un cabinet noir. En 1860, les
photographes Leballeur et Auzou sont invités à réaliser des vues stéréotypiques de
la maison ; d’autres, comme Arsène Garnier de Guernesey à partir de 1866199 et
Mulling de Jersey travaillent auprès du poète ; le fidèle Bacot est là également, en
particulier de 28 juin au 15 juillet 1862, période durant laquelle il réalise cinquante-
sept clichés de la maison et des occupants200.
En 1862, à Bruxelles, Hugo fait la connaissance de Félix Tournachon, alias Nadar.
Celui-ci, avec son frère et son fils, ont laissé de nombreux portraits du Hugo vieillard,
comme celle du poète sur son lit de mort (photographié également par Étienne
Carjat et Bertall) pour en assurer ensuite la diffusion.
Hugo aura à cœur de rassembler les photos des êtres chers, présents et disparus :
petits-enfants ou son épouse sur son lit de mort ; celles des lieux empreints de
souvenirs gais ou douloureux, que ce soit la place Royale où il habita, la tombe
de Léopoldine à Villequier.
Il apparaît clairement que Victor Hugo avait une conscience aiguë que la
photographie pouvait jouer un rôle considérable pour établir son image de banni
courageux fidèle à son pays, et contribuer dans le même temps à la promotion de
son œuvre en offrant à ses lecteurs le visage de son auteur — proscrit inconsolable
mais déterminé, penseur profond, beau et sage vieillard201.
Victor Hugo et la musique
Son ami intime Richard Lesclide affirme qu’il n’y a jamais eu de piano chez Victor
Hugo. Il ajoute que celui-ci goûtait peu la compagnie des musiciens, qui étaient donc
peu souvent invités.
Chaque année Hugo recevait de France ou de l’étranger des centaines de
demandes d’autorisation pour mettre ses poèmes en musique. Elles étaient
acceptées à condition de limiter le nombre de poésies à trois et de reverser les droits
d’auteur aux nécessiteux. Il écrivit aussi un livret extrait de Notre-Dame de Paris qui
donna lieu à un opéra La Esmeralda, créé en novembre 1836 : ce fut un échec202.
Victor Hugo plaçait les musiciens allemands au-dessus des poètes et professait
pour Beethoven et Gluck la plus grande admiration, qu’il considérait comme les
égaux d’Eschyle et de Michel-Ange. En revanche, il considérait Mozart « inférieur à
Gluck, comme Rubens à Rembrandt, comme Raphaël à Michel-Ange,
comme Racine à Corneille et à Molière ». En décembre 1840, lors du retour des
cendres de Napoléon, on joua le Requiem de Mozart qui, dit-il, n’émut guère la foule.
« Belle musique, déjà ridée. Hélas, la musique se ride ; c’est à peine un art »203.
Quant à Rossini, il ne lui inspirait que dédain. Lorsque Lucrèce Borgia est donnée à
la Porte-Saint-Martin le 2 février 1833, le directeur du théâtre obtient de Victor Hugo
l’autorisation d’insérer de la musique à l’entrée et à la sortie des personnages, ainsi
qu’aux moments les plus dramatiques. D’ailleurs, « MM. Berlioz et Meyerbeer, dit le
poète, m’ont proposé de faire la musique de la chanson du dernier acte. » Mais son
interlocuteur se récrie, car ces deux-là « n’y entendent rien. Ce sont de grands
musiciens. Il n’en faut pas », et Alexandre Piccinni est finalement choisi. Celui-ci
ayant quelque difficulté à mettre en musique la chanson finale, Victor Hugo entonna
les paroles, tout en avouant plus tard « [n’avoir] jamais su ce que c’est qu’une
note »204.
Le 16 décembre 1856, Hugo demande à Paul Meurice de faire savoir qu’il s’oppose
à toute représentation de Rigoletto, l’opéra de Verdi inspiré du Roi s’amuse. Devant
l’échec de cette démarche, il intente un procès au Théâtre des Italiens pour plagiat. Il
est débouté en janvier 1857.
Victor Hugo et les peintres
De Delacroix, Victor Hugo dit un jour, comme cela est rapporté par son fils, Charles :
« Il a toutes [les qualités] moins une ; il lui manque ce qu’ont toujours cherché et
trouvé les artistes suprêmes, peintres ou poètes – la beauté. » Il ajoutait que dans
toute son œuvre, on ne trouvait pas une seule femme vraiment belle, à l’exception
des anges que Hugo voyait féminins dans le Christ au Jardin des Oliviers ; d’une
femme en buste (sans préciser laquelle) des Scènes des massacres de Scio. Selon
lui, les personnages féminins de Delacroix se caractérisent par ce qu’il qualifie, en un
oxymore osé, de « laideur exquise », comme l'illustre en particulier les Femmes
d'Alger dans leur appartement »205.
En tout état de cause, le peintre français est bien inférieur à Michel-Ange dont il
admire La Nuit et les séraphins du Jugement dernier ; au Rembrandt de La Ronde
de nuit et de L'Archange Raphaël quittant la famille de Tobie. Au-dessous de ces
deux peintres en qui il voit « deux maîtres inaccessibles », il place Léonard de Vinci,
auteur de la Joconde ; Le Corrège dont l’Antiope lui apparaît comme un chef-
d’œuvre ; le Titien, Murillo. La Descente de Croix de Rubens, l’Allégorie de la
Fécondité par Jacob Jordaens, la Vierge du chancelier Rolin de Van Eyck sont
également des tableaux de son musée imaginaire. Il reproche à Raphaël d’être le
peintre de « la beauté froide » à qui il manque l’expression. Si l’on cherche « le type
éternel de la beauté », il faut aller vers Watteau ou Paul Véronèse, mais assurément
pas vers Delacroix, car les femmes qu’il représente « sont peut-être l’idéal d’Eugène
Delacroix », mais « pas une n’est l’idéal de l’esprit humain ».
Il affirme enfin que l’idéal de l’art est atteint lorsque le peintre, comme tout autre
artiste, sait lier le beau et le vrai, s’il ajoute dans son œuvre « une idée de progrès »,
s’il fait en somme « un chef-d’œuvre utile ; s’il n’a pas simplement pour effet d’éblouir
mais d’éclairer »206.

L'homme politique
À partir de 1849, Victor Hugo consacre un tiers de son œuvre à la politique, un tiers
à la religion et le dernier à la philosophie humaine et sociale. La pensée de Victor
Hugo est complexe et parfois déroutante. On pourrait dire que l’analyse qu’il fait des
questions politiques et sociales repose sur une loi qui régit, selon lui, la nature
entière : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire207. » S'il refuse toute condamnation
des personnes et tout manichéisme, il n'en est pas moins sévère pour la société de
son temps. Au fur et à mesure, sa pensée politique va évoluer, quitter le
conservatisme et se rapprocher du réformismew,208.
L'exil, Actes et Paroles
Victor Hugo a rassemblé une grande partie de sa pensée politique dans Actes et
Paroles dont il fait paraître en 1875-1876 une première édition en trois volumes
intitulés respectivement Avant l’exil, qui couvre la période 1841-1851 ; Pendant
l’exil pour les années 1852-1870 ; Depuis l’exil, qui traite des années qui ont suivi
son retour en France entre 1870 et 1876. En 1889, est publiée une édition
posthume, Actes et Paroles IV, Depuis l’exil, 1876-1885 209.
Comme le fait remarquer Jean-Claude Fizaine dans l’édition citée en référence, l’exil
apparaît comme le point nodal du parcours politique de Victor Hugo. Autour de cette
expérience de la proscription, la trame de ses souvenirs autobiographiques compose
avec la chaîne de ses réflexions une représentation claire de son engagement
humaniste.
Avant l’exil permet de suivre son parcours depuis son élection à l’Académie
française en 1841, jusqu’à sa fuite de France en passant par sa nomination
comme Pair de France en 1845. On l’entend réclamer la liberté de la presse, du
théâtre et de l’enseignement, ainsi que l’abolition de la peine de mort.
Pendant l’exil recueille ses discours, publiés dans le journal l’Homme, édités en
brochures, imprimés par affiches. Il y réclame le respect du Droit, décliné sous
diverses formes : le droit à la liberté, au respect de la vie humaine, à la souveraineté
des peuples, et les droits humains.
Depuis l’exil (Tome III) rassemble la parole d’un sage et d’un prophète dont la presse
ne manque pas de se faire l’écho : appel aux Allemands, aux Français, aux Parisiens
pendant la guerre de 1870, réflexions sur la condition sociale de l’enfant et de la
femme, expression de son optimisme sur l’avenir de l’Europe, appel à la paix.
Depuis l’exil (Tome IV) est le testament du sénateur Hugo qui accueille à son
domicile les représentants de la gauche sénatoriale et qui poursuit son combat pour
l’amnistie des Communards, pour la colonisation, pour la civilisation et la paix
étendues au genre humain, contre le cléricalisme et le despotisme.
Versatilité politique
Hugo s’est vu reprocher son opportunisme politique : de fait, d’ultraroyaliste il devient
représentant de la droite conservatrice, en passant par le libéralisme ; réformiste, il
se rallie à la Monarchie de Juillet, puis devient partisan du Duc d’Orléans, soutient
ensuite Louis-Napoléon Bonaparte pour appeler aux armes contre lui trois ans plus
tard ; enfin, voilà qu’il rejoint les rangs de la gauche 210. Lui-même reconnaît
devant Paul Stapfer qu’il a « parcouru presque toute la gamme des opinions
politiques possibles. » Il se souvient avoir un jour lancé à la Chambre des pairs : « La
logique veut la république, mais la raison veut la monarchie » et de ne pas avoir été
républicain avant 1849. Il ajoute qu’il a raconté tout le développement de [sa] pensée
dans la pièce des Contemplations (Livre V, En marche, II) intitulée « Ecrit en 1846 »
qui commence par ce vers : « Marquis, je m’en souviens, vous veniez chez ma
mère./Vous me faisiez parfois réciter ma grammaire. 211»
Un cap : la fidélité à sa conscience
Henri Guillemin lui fait cependant crédit de n’avoir pas varié sur l’essentiel depuis
son éloignement des conservateurs en 1849 jusqu’à sa mort. Hugo écrit lui-même en
octobre 1830 : « Mauvais éloge d’un homme que de dire : son opinion n’a pas varié
depuis quarante ans . C’est dire que pour lui il n’y a eu ni expérience [...], ni réflexion,
ni repli de la pensée sur les faits. [...] Rien n’est absolu dans les choses politiques,
excepté la moralité intérieure de ces choses. [...] L’opinion d’un homme peut donc
changer honorablement, pourvu que sa conscience ne change pas212.Guillemin note
par ailleurs que passer de la droite à la gauche, quand tant d’autres opèrent le
mouvement inverse, est un fait assez rare pour être apprécié à sa juste valeur.
Un homme de droite
Guillemin soupçonne même que le Hugo encore adolescent qui s’exclame « je veux
être Chateaubriand ou rien », à l’époque où ce dernier s’implique plus en politique
qu’en littérature, a en tête une carrière du même ordre. Cependant, Hugo, fils d’un
général de Napoléon et d’extraction relativement modeste, a bien compris qu’il lui
fallait d’abord s’insinuer dans les cercles du pouvoir pour atteindre à cette réussite
sociale et financière qu’il convoite. Ce n’est qu’ensuite qu’il aurait la liberté de
pouvoir s’exprimer plus librement.
Ses premières inclinations politiques – pro-vendéennes – ont mûri sous l’influence de
sa mère, d’où la remarque du père : « Laissons faire le temps. L’enfant est de
l’opinion de la mère, l’homme sera de l’opinion du père213. » Ainsi, dans un de ses
premiers poèmes, Le télégraphe (1819, il affuble Napoléon de qualificatifs tels que
« le Corse », « despote », « Attila ». À Louis XVIII, il fait don de son sang : « Sire, il
est tout à vous, vous pouvez le verser214.» (1819) Il tient à poursuivre son ascension :
en 1822 et 1823, il accepte une pension royale ; Charles X le nomme chevalier de
la Légion d'honneur en 1825215 ; il affiche son titre de baron à la naissance de son fils
en 1828 ; il est promu officier de la Légion d’Honneur en 1837 ; il se démène pour
entrer à l’Académie – ce qui est chose faite le 7 janvier 1841 ; il est nommé pair de
France en 1845. Il est trop tôt, pense-t-il en 1832, pour une république : « [...]
Sachons attendre. La république [...] en Europe, ce sera la couronne de nos cheveux
blancs. Mais il ne faut pas souffrir que des goujats barbouillent de rouge notre
drapeau 216. » Notons toutefois qu’il reste effectivement fidèle à sa conscience. En
janvier 1822, un ami condamné à mort pour complot républicain est recherché par la
police : Hugo propose à la mère, malgré les risques qu’il encourt, d’héberger son fils.
En 1829, il publie un hymne en hommage « Aux martyrs ! Aux vaillants ! Aux forts ! »
tués par la troupe pendant les Trois Glorieuses217. Dans son essai Sur Mirabeau de
1834 il n’hésite pas à écrire : « La révolution française a ouvert pour toutes les
théories sociales un livre immense, une sorte de grand testament. Mirabeau y a écrit
son mot, Robespierre le sien, Napoléon le sien. Louis XVIII y a fait une rature.
Charles X a déchiré la page218. » Il partage le luxe aux côtés des grands, et souligne
que le peuple, qui a « un esprit d’enfant, [...] ne se dit pas que ce luxe le fait vivre,
[...]. » Il le regarde « avec son envie ». Toutefois, il prophétise en 1847 : « ceci est
plein de périls 219. » La question sociale ne cesse de le tourmenter. En novembre
1845, il se lance dans l’écriture des Misérables. Après les journées révolutionnaires
du 23 au 25 février 1848, Louis-Philippe n’est plus roi et Hugo cesse d’être pair.
Pourtant, pas de rancune et alors même qu’il se méfie de ce socialisme « qui, sous
prétexte de distribuer à tous le bien-être, ôte à chacun sa liberté220», il approuve les
premières mesures prises par le gouvernement provisoire : suffrage universel,
reconnaissance de la liberté de la presse, peine de mort et esclavage abolis. Il refuse
le portefeuille de ministre de l’Instruction publique que lui propose Lamartine :
respect du serment de fidélité que l’ancien pair a prêté au roi déchu. Le 4 juin, il est
élu député de Paris, pour une république de la civilisation et non de la terreur comme
le proclame son affiche électorale221. Le 24 juin, il commande l’assaut de barricades,
faisant montre d’un courage indéniable. Dans une lettre qu’il envoie à Antoine
Sénard 222, président de l’Assemblée nationale en juin 1848, Arsène de Cey raconte
comment, ce jour-là, un homme bientôt reconnu pour être Victor Hugo, apostrophe
les soldats, se place sans arme sous le feu des émeutiers, répond lorsqu’on lui dit
qu’il va se faire tuer : « Je suis là pour cela » et, à la tête de ses hommes, enlève
plusieurs barricades qu’il démonte de ses propres mains 223. Toutefois, si Victor Hugo
est partisan du rétablissement de l’ordre, il dénonce les atrocités commises au nom
de la répression. Lorsque le général Cavaignac et Louis-Bonaparte se présentent à
la présidence de la République, Hugo soutient ce dernier, non par opportunisme
mais parce que Cavaignac a été le grand ordonnateur des massacres. Hugo veut
également croire aux promesses que le prince enfermé au fort de Ham a consignées
dans son ouvrage De l'extinction du paupérisme : « Aujourd’hui le but de tout
gouvernement habile doit être de tendre par ses efforts à ce qu’on puisse dire
bientôt : le triomphe du christianisme a détruit l’esclavage ; le triomphe de la
révolution française a détruit le servage ; le triomphe des idées démocratiques a
détruit le paupérisme ! »224
Un homme de gauche
Hugo est réélu en mai 1849 sur une liste de la droite conservatrice, et pour autant
son combat humaniste ne dévie pas, même lorsqu’il harangue l’Assemblée sur la
nécessité de soulager la misère du peuple et qu’il est rageusement chahuté sur les
bancs de la droite 225. Trois mois plus tard, il s’indigne contre l’envoi de troupes à
Rome sous prétexte de venir en aide aux républicains italiens pour finalement rétablir
le Pape dans tous ses pouvoirs. Le 15 janvier 1850, il se dresse pour défendre
l’enseignement laïque : « Je ne veux pas vous confier l’enseignement de la jeunesse
[...], c’est-à-dire l’avenir de la France parce que vous le confier c’est vous le
livrer 226. » Le Journal des débats ne s’y trompe pas et fait le portrait au vitriol d’un
Victor Hugo dont la « pensée a toujours été socialiste227. » Mais lui ne s’arrête pas là,
devient de plus en plus virulent, comme en janvier 1850 lorsque l’Assemblée instaure
la déportation applicable aux condamnés politiques : « Ah ! c’est monstrueux ! [...] ce
que vous appelez une justice, je l’appelle un assassinat ! » 228. Dans ses carnets de
1850, il imagine un dialogue où il assume son utopisme : « Je veux un système
d’impôts qui ne dépouille pas le pauvre. – Vous êtes un ennemi de la propriété. – Je
veux la suppression de la guerre. – Vous êtes un ennemi de l’humanité. – Je veux
l’abolition de la peine de mort. – Vous êtes un buveur de sang. » Il rejette la société
qui se profile : « La guérite vous guette et le confessionnal vous espionne » 229. Louis-
Bonaparte souhaite une révision de la Constitution qui permettrait sa réélection. Le
17 juillet, Hugo se lance dans une diatribe sanglante dans laquelle il accuse le
président de chercher à rétablir la monarchie : « Quoi ! après Auguste, Augustule !
Quoi ! parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon
le Petit ! » 230.
Le 2 décembre 1851 a lieu le coup d’état. Victor Hugo entreprend d’organiser la
résistance, mais il est déjà trop tard et un représentant du peuple l’en dissuade 231. Il
s’enfuit et ne regrette rien. Au dos d’une lettre en date du 10 décembre, il s’engage à
ne pas déserter les rangs des résistants : « Le jour où il n’y en aurait plus que dix, je
serai dans les dix ; le jour où il n’y en aura plus qu’un, ce sera moi » 232. Il sait que la
chute annonce le renouveau : « Oui, il est bon d’être tombé »233. Et les difficultés de
l’exil n’y changeront rien : « J’aime la pauvreté, j’aime l’adversité, j’aime tout ce que
je souffre pour la liberté, pour la patrie et pour le droit, j’ai la conscience joyeuse » 234.
Sa vision humaniste demeure. En février 1854, lors du banquet anniversaire du 24
février 1848, il clame sa foi en l’avenir : « Le chômage rendu impossible, [...],
suffrage universel, bien-être universel, paix universelle, [...] plus de misère pour
l’homme, plus de prostitution pour la femme, plus d’ignorance pour l’enfant » 235. Et
quelle évolution ! Dans ses carnets de 1847, il appuie sa réflexion sur la religion et
déclare : « Le peuple [...] ne réfléchit pas que les inégalités de cette vie prouvent
l’égalité de l’autre » 236. Les années ont passé, et l’ironie est désormais grinçante :
« Résignons-nous, les uns ont froid, d’autres ont chaud ;/Je mange, vous jeûnez ?
C’est une loi d’En-Haut » 237. L’Empereur lui accorde l’amnistie en août 1859 ? Il
rejette avec mépris « cette effronterie » qui veut que « le coupable pardonne aux
innocents » 238. Il ne rentre en France que 19 ans plus tard, le 5 septembre 1870. Élu
député en février 1871, il est acclamé par la foule lorsqu’il vient siéger. À la
présidence de la gauche radicale, il travaille à l’union des gauches, mais échoue. Il
renonce alors à sa fonction, puis démissionne de l’Assemblée devant l’impossibilité
de s’exprimer librement contre le projet d’annulation de l’élection de Garibaldi en
Algérie. En juillet 1871, deux mois après la fin de la Commune, il se représente
comme candidat de la gauche et est battu. Idem en janvier 1872. Le 30 janvier 1876,
il devient sénateur et le restera jusqu’à sa mort. Le 3 juillet 1880, il prononce son
dernier discours de sénateur en faveur d’une amnistie des Communards condamnés.
Politique intérieure

Les représentants représentés, caricature de Victor Hugo par Daumier, 1849, après l'élection de l'écrivain à
l'Assemblée constituante.

Dans sa jeunesse, Victor Hugo est proche du parti conservateur. Pendant


la restauration, il soutient Charles X. En cela, il s'inscrit dans la ligne politique
de Chateaubriand.
Lors de la Révolution française de 1848, Victor Hugo, pair de France, prend d'abord
la défense de la monarchie (le président du Conseil Odilon Barrot, le charge de
défendre l'idée d'une régence de la Duchesse d'Orléans). Le 25 février, dans une
conversation avec Lamartine, il s’interroge sur le bien-fondé d’une république : « La
République est, à mon avis, le seul gouvernement rationnel, le seul digne des
nations. […] Mais son heure est-elle venue en France ? C’est parce que je veux la
République que je la veux viable, que je la veux définitive239. » Une fois la république
proclamée, Lamartine lui propose un poste de ministre (Instruction publique) dans
le gouvernement provisoire de 1848, mais il refuse. Lors des élections d'avril 1848,
bien que non-candidat, il obtient près de 55 500 voix à Paris, mais n'est pas élu. Par
contre, aux élections complémentaires du 24 mai, il est élu à Paris avec près de
87 000 voix. Il siège avec la droite conservatrice. Pendant les Journées de Juin
1848, il mène des groupes de forces gouvernementales à l'assaut des barricades
dans la rue Saint-Louis. Il vote la loi du 9 août 1848, qui suspend certains journaux
républicains en vertu de l'état de siège. Ses fils fondent le journal l’Événement qui
mène campagne contre le président du conseil, le républicain Cavaignac, et
soutiendra la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle de
décembre 1848.
Étant contre le principe de l'Assemblée législative unique, il ne vote pas
la Constitution de 1848. Au début de la présidence de Louis Napoléon Bonaparte, il
fréquente le nouveau président. En mai 1849, il est élu à l'Assemblée législative.
C'est à l'été 1849, que progressivement, il se détourne de la majorité conservatrice
de l'Assemblée législative dont il désapprouve la politique réactionnaire. En janvier
1850, Victor Hugo combat la loi Falloux réorganisant l'enseignement en faveur de
l'Église catholique romaine ; en mai, il combat la loi qui restreint le suffrage universel
et, en juillet, il intervient contre la loi Rouher qui limite la liberté de la presse 240. Une
des phrases les plus célèbres lancée par Hugo lors de cette législature (prononcée le
8 avril 1851) est Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : Police partout, justice
nulle part.241. En juillet 1851, il prend position contre la loi qui prévoit la révision de la
Constitution afin de permettre la réélection de Louis-Napoléon Bonaparte. En juin
1851, au palais de Justice de Paris, il défend son fils qui est poursuivi pour avoir
publié un article contre la peine de mort dans son journal, L'Événement242. Au soir
du coup d'État du 2 décembre 1851, avec une soixantaine de représentants, il rédige
un appel à la résistance armée243. Poursuivi, il parvient à passer en Belgique le 14
décembre. C'est le début d'un long exil.
Dès lors réformiste, il souhaite changer la société. S'il justifie l'enrichissement, il
dénonce violemment le système d'inégalité sociale. Il est contre les riches
capitalisant leurs gains sans les réinjecter dans la production : l'élite bourgeoise ne le
lui pardonnera pas. Hugo lui-même rapporte, en 1871, après la Commune, les
insultes à son égard qu’il lisait dans la presse, voire la haine qui le poursuivait
jusqu’à l’île de Guernesey : « Un pur catholique français a dit », raconte-t-il
dans Choses vues, le 1er septembre 1872 « — Si j’avais Victor Hugo et Garibaldi, là
dans mon champ, au bout de mon fusil, je les tuerais comme des chiens. » De
même, il s'oppose à la violence si celle-ci s'exerce contre un pouvoir démocratique,
mais il la justifie (conformément d'ailleurs à la déclaration des droits de l'homme)
contre un pouvoir illégitime. C'est ainsi qu'en 1851, il lance un appel aux
armes244 — « Charger son fusil et se tenir prêt » — qui n'est pas entendu. Il maintient
cette position jusqu'en 1870. Quand éclate la guerre franco-allemande, Hugo la
condamne : il s'agit pour lui d'une guerre de « caprice »245 et non de liberté. Puis,
l'Empire est renversé et la guerre continue, contre la République ; le plaidoyer de
Hugo en faveur de la fraternisation reste sans réponse. Alors, le 17 septembre, le
patriote prend le pas sur le pacifiste : il publie cette fois un appel à la levée en masse
et à la résistance. Les élections du 8 février 1871 portent au pouvoir les
monarchistes partisans de la paix avec Bismarck. Le peuple de Paris, quant à lui,
refuse la défaite et la Commune commence le 18 mars. Apprenant les événements
de cette journée, il écrit dans son journal : « Thiers, en voulant reprendre les canons
de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière.
Thiers, c’est l’étourderie préméditée »246. On s'arrache Les Châtiments.
La Commune
En accord avec lui-même, Hugo ne pouvait être communard :
« Ce que représente la Commune est immense, elle pourrait faire de grandes
choses, elle n'en fait que des petites. Et des petites choses qui sont des choses
odieuses, c'est lamentable. Entendons-nous, je suis un homme de révolution.
J'accepte donc les grandes nécessités, à une seule condition : c'est qu'elles soient la
confirmation des principes et non leur ébranlement. Toute ma pensée oscille entre
ces deux pôles : « civilisation-révolution ». La construction d'une société égalitaire ne
saurait découler que d'une recomposition de la société libérale elle-même247. »
Depuis Bruxelles où il était allé s'installer, il renvoie dos à dos la Commune et le
gouvernement d'Adolphe Thiers. Il écrit ainsi le 9 avril 1871 :
« Bref, cette Commune est aussi idiote que l’Assemblée est féroce. Des deux côtés,
folie. Mais la France et la République s’en tireront248. »
Devant la répression qui s'abat sur les communards, le poète dit son dégoût et prend
leur défense :
« Des bandits ont tué soixante-quatre otages. On réplique en tuant six mille
prisonniers249 ! »
Victor Hugo dénonce dans le journal belge l’Indépendance du 27 mai 1871 le refus
du gouvernement d’accorder l’asile aux communards vaincus. Le soir même, une
foule d’une soixantaine d’hommes tente de pénétrer de force dans la maison de
l’auteur aux cris de « À mort Victor Hugo ! À la potence ! À mort le brigand ! »250.
Victor Hugo défend également la demande de grâce de Louis Rossel, le seul officier
supérieur rallié à la Commune dont il est le ministre délégué à Guerre et qui sera
exécuté le 28 novembre 1871. En septembre, il rend visite au Président de la
République Adolphe Thiers pour adoucir les conditions d’exécution de la peine à
laquelle est soumise le journaliste et ancien membre du Gouvernement de la
Défense nationale Henri Rochefort251. Il en profite pour attirer l’attention de Thiers sur
les atrocités commises et la nécessité de brider l’armée. À plusieurs reprises, il
réconforte Rochefort dans sa prison. Le 22 mai 1876, Victor Hugo demande au
Sénat de voter l’amnistie des communards survivants252.
Victor Hugo a correspondu avec Louise Michel et l'a soutenue, qui fut déportée en
Nouvelle-Calédonie à la suite de sa participation à la Commune. Il lui dédia un
poème Viro Major253. Il reste de cette relation épistolaire entre 1850 et 1879 une
grande partie des lettres de Louise Michel à Victor Hugo qui ont fait l'objet de
publications ultérieures254.
Combats sociaux
Victor Hugo a pris des positions sociales très tranchées, et très en avance sur son
époque. Son chef-d'œuvre, Les Misérables est un hymne à la misère et aux plus
démunis, indispensable « tant qu'il existera, par le fait des lois et des mœurs, une
damnation sociale [...] »255.
Question sociale
Dénonçant jusqu'à la fin la ségrégation sociale, Hugo déclare lors de la dernière
réunion publique qu'il préside, le 3 août 1879, à Paris : « La question sociale reste.
Elle est terrible, mais elle est simple, c'est la question de ceux qui ont et de ceux qui
n'ont pas ! ». Il s'agissait précisément de récolter des fonds pour permettre à 126
délégués ouvriers de se rendre au premier Congrès socialiste de France, à Marseille.
Et alors même qu’il est l’objet d’attaques, comme indiqué plus haut, il gardera foi en
sa mission : « J’ai été populaire, je ne le suis plus. […]. Je suis né royaliste ; j’ai été
pair de France, je prie matin et soir ; je crois en Dieu ; il paraît que je suis vicomte.
C’est égal, peuple, aime-moi ou ne m’aime pas, je t’aime »256.
Peine de mort
Hugo est un farouche abolitionniste. Dans son enfance, il a assisté à des exécutions
capitales et toute sa vie, il luttera contre ce châtiment. Le Dernier Jour d'un
condamné (1829) et Claude Gueux (1834), deux romans de jeunesse, soulignent à
la fois la cruauté, l'injustice et l'inefficacité du châtiment suprême. Mais la littérature
ne suffit pas, Hugo le sait. Chambre des Pairs, Assemblée, Sénat : Victor Hugo
saisira toutes les tribunes pour défendre l'abolition comme dans son discours du 15
septembre 1848.
« [...] Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n'appartiennent pas à
l'homme : l'irrévocable, l'irréparable, l'indissoluble. Malheur à l'homme s'il les introduit
dans ses lois. Tôt ou tard elles font plier la société sous leurs poids, elles dérangent
l'équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses
proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la
conscience [...] »
— Discours de Victor Hugo devant
l'Assemblée constituante, 15 septembre 1848.

Victor Hugo (vers 1875) par Walery

États-Unis d'Europe
Buste de Hugo à l'Assemblée nationale avec extrait de son discours de 1849.

Victor Hugo, qui a écrit qu’« une guerre entre Européens est une guerre civile »257, a
fréquemment défendu258 l'idée de la création des États-Unis d'Europe. Ainsi, dès
1849, au congrès de la paix, il lance :
« Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous
Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et
votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité
supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la
Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se
sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de
bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. -
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le
suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand sénat
souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète
est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France259 ! »
Victor Hugo conçoit une Europe axée sur le Rhin, lieu d'échanges culturels et
commerciaux entre la France et Allemagne qui serait le noyau central de ces États-
Unis d'Europex. Il se désole de constater que l’antipathie entre les deux pays n’est
que la conséquence de manœuvres diplomatiques menées par l’Angleterre et la
Russie pour affaiblir la France ; de l’inquiétude que suscite une France modèle de
liberté, de justice et de droit des peuples ; de l’opposition de la Prusse260. Il présente
une Europe des peuples par opposition à l'Europe des rois, sous forme d'une
confédération d'États avec des peuples unis par le suffrage universel et l'abolition de
la peine de mort261.
L'idée n'est pas neuve, elle fut défendue avant lui par Saint-
Simon, Guizot et Auguste Comte262,261, mais Victor Hugo en fut un de ses plus ardents
défenseurs à une époque où l'histoire s'y prête peu. Considéré comme visionnaire ou
fou262, Victor Hugo reconnaît les obstacles qui entravent cette grande idée et précise
même qu'il faudra peut-être une guerre ou une révolution pour y accéder263.
Mais il croyait si fermement à cette idée d’une fédération européenne qu’il tint à lui
donner corps : « Il y a trois jours, le 14 juillet, [ …] je plantais dans mon jardin
de Hauteville-House le chêne des États-Unis d’Europe »264. Arbre que l’on peut voir
aujourd’hui encore.
Il souhaite pour l’Europe à venir la création d’une monnaie unique : « Une monnaie
continentale, à double base métallique et fiduciaire, ayant pour point d’appui le
capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de deux cents millions
d’hommes, cette monnaie, une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes
variétés monétaires d’aujourd’hui [...]. 265 »
Colonisation et esclavage
Article détaillé : Victor Hugo et la conquête de l'Algérie.
Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a
constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce
silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement
inconditionnel de la part de l'auteur des Misérables. Dans les années 1840-1850, il
s’enthousiasma devant la conquête d’une contrée qui avait été « le grenier des
Romains. » La France en Afrique lui semble « chose heureuse et grande » car
« c’est la civilisation qui marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver
un peuple dans la nuit. » Il n’y a en lui aucun doute : « Nous sommes les Grecs du
monde ; c’est à nous d’illuminer le monde »266,267. Toutefois, une analyse attentive de
ses écrits — et de ses silences — montre qu'à propos de la « question algérienne »
ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés : sceptique à l'égard des vertus
civilisatrices de la « pacification » militaire, il vit également dans l'Algérie colonisée le
lieu où l'armée française s'est « faite tigre », et où les résistants au coup d'État de
Louis-Napoléon Bonaparte ont été déportés268. Le 16 avril 1847, il écrit au ministre de
la Guerre, Alexandre Moline de Saint-Yon, pour dénoncer les tortures pratiquées par
l'armée64.
Sur la question de l'esclavage, celui qui, dans les années 1820, montrait à
travers Bug-Jargal qu'il partageait dans sa vision des peuples noirs les mêmes
préjugés que ses contemporains, et qui garda un silence étonnant lors de l'abolition
de l'esclavage en 1848269, devait intervenir pour demander la grâce de l'abolitionniste
radical américain John Brown270 et soutenir la révolution haïtienne : « Il n’y a sur la
terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits »271. Notons que l'évocation des méfaits de
son personnage Thénardier, le parvenu des Misérables n'oublie pas en fin d'ouvrage
la traite des Noirs. Thénardier avec l'argent de Marius donné à titre de remerciement
s'installa en Amérique où il devint « négrier ».
Il dénonce également avec vigueur, dans une lettre écrite en 1861, le pillage de
l'Ancien Palais d'Été de Pékin par les Français et les Anglais, lors de la seconde
guerre de l'opium272.
Féminisme
En 1882, Victor Hugo accepte d'être président d'honneur de la Ligue française pour
le droit des femmes, héritière de l'Association pour le droit des femmes, association
féministe fondée par Léon Richer273. La question de l'égalité des droits des hommes
et des femmes avait été déjà traitée quelques années plus tôt dans le dernier
chapitre de Quatrevingt-treize.
Droit d'auteur
Victor Hugo fut tenant du droit d’auteur et de la Convention de Berne pour la
protection des œuvres littéraires et artistiques tout en reconnaissant l'importance de
l'accès de tous au savoir :
« Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient — le
mot n’est pas trop vaste — au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si
l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être
sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre
préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous274. »
Discours
Victor Hugo a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours ; la
plupart d'entre eux sont regroupés dans Actes et paroles :

 Pour la Serbie, 1876, Pour une Fédération


Européenne275,276 ;
 contre le travail des enfants (Chambre des pairs, 1847) ;
 contre la misère (Discours sur la misère, 9 juillet 1849) ;
 sur la condition féminine (aux obsèques de George
Sand, 10 juin 1876) ;
 contre l'enseignement religieux et pour l'école laïque et
gratuite (Discours à propos du projet de loi sur
l'enseignement, 15 janvier 1850) ;
 plusieurs plaidoyers contre la peine de mort (« Que dit la
loi ? « Tu ne tueras pas ». Comment le dit-elle ? En
tuant ! ») ;
 plusieurs discours en faveur de la paix (Discours
d'ouverture du Congrès de la paix, 21 août 1849) ;
 pour le droit de vote universel ;
 sur la défense du littoral277 ;
 contre l'invalidation de l'élection de Garibaldi à
l'Assemblée nationale en 1871, qui fut à l'origine de sa
propre démission (Contre l'invalidation de Garibaldi,
Discours à l'Assemblée nationale, 8 mars 1871, Grands
moments d'éloquence parlementaire [archive]).

Convictions religieuses
Selon Alain Decaux278, Victor Hugo, élevé par un père franc-maçon et une mère qui
n'est jamais entrée dans une église, se construit une foi profonde, mais personnelle.
« Dieu est. Je suis plus sûr de son existence que de la mienne », affirme-t-il à Paul
Stapfer venu lui rendre visite à Guernesey 279.
Il rejette tout autant le rationalisme que le dogmatisme religieux, aussi bornés l’un
que l’autre : « Ta petite raison comme ton petit temple/Ne sont pas des maisons où
tienne l’Éternel280. »
Il déclara avoir voulu débarrasser la religion des « pantalonnades » du dogme qui
prétend nous faire admettre « qu’un pigeon puisse féconder une femme, qu’une
femme puisse être mère et vierge, et que trois fassent un, » en ajoutant : « Quelle
bizarre religion qu’une religion que les femmes ne pourraient expliquer sans
rougir ! »281.
Victor Hugo n'a jamais été baptisé, a tenté l'expérience d'un confesseur, mais finit sa
vie en refusant l'oraison des églises. Il reproche à l'Église le carcan dans lequel celle-
ci enferme la foi. Alain Decaux cite278, à ce sujet, cette phrase prononcée par
Olympio : Les dogmes et les pratiques sont des lunettes qui font voir l’étoile aux vues
courtes. Moi je vois Dieu à l’œil nu. Son anticléricalisme transparaît dans ses écrits
comme Religions et religion282, La fin de Satan, Dieu, Le pape, Torquemada, ainsi
que dans son adhésion à des mouvements anticléricaux283. Il est notamment l'auteur
de la phrase « L’Église chez elle et l’État chez lui » prononcée le 14 janvier 1850 à
l'Assemblée nationale afin de marquer son profond attachement à la laïcité284
Victor Hugo reste cependant profondément croyant, il croit en un Dieu souffrant et
compatissant285, en un Dieu force infinie créatrice de l'univers278, à l'immortalité de
l'âme et la réincarnation286. Paul Stapfer a transcrit une conversation qu’il a eue en
décembre 1870 avec Hugo sur l’immortalité de l’âme. Hugo lui affirme « je sais que
je suis immortel », mais lui explique également qu’il croit en une immortalité
« conditionnelle ». Il entend par là une immortalité « réservée aux âmes qui s’en sont
montrées dignes, toutes les autres retournant à ce néant auquel elles n’ont pas
cessé d’appartenir ». Les âmes indignes sont celles d’hommes qui n’auront rien
laissé d’utile derrière eux, « qui n’ont vécu que pour leur ventre » et qui donc
mourront tout entiers et retourneront à « la terre sur laquelle ils ont rampé un
instant287.» Il prie chaque jour, matin et soir, persuadé, comme il l’écrit dans L’Homme
qui rit, que « l’action de grâces a des ailes et va où elle doit aller. Votre prière en sait
plus long que vous. » La mort de Léopoldine provoque un regain dans sa quête de
spiritualité278 et lui inspire les Contemplations.
La quête spirituelle de Victor Hugo l'entraîne à explorer d'autres voies que le
catholicisme. Il lit le Coran278, s'intéresse au druidisme, critique les religions
orientales288 et expérimente le spiritisme. Comme Balzac et malgré les nombreuses
différences entre les visions du monde et de la littérature des « deux plus grands
hommes du temps »289, Hugo considère que le
principe swedenborgien de correspondance unit l'esprit et la matière290. Selon lui,
bien des phénomènes étranges restent inexpliqués, mais « rien de tout cela n'est
surnaturel ; c'est de la nature, inconnue »291.
Victor Hugo se trouve en exil sur l'île de Jersey lorsque son amie Delphine de
Girardin, qui se sait condamnée, l'initie en 1853 aux tables tournantes. Cette pratique
issue du spiritualisme anglo-saxon, vise à tenter d'entrer en communication avec les
morts. Hugo, pour qui les poètes sont également des voyants, est ouvert à ce genre
de phénomènes. Ces expériences sont consignées dans Le Livre des tables. Durant
deux ans, ses proches et lui interrogent les tables, s'émeuvent à l'idée de la
présence possible de Léopoldine et enregistrent des communications d'esprits très
divers, dont Jésus, Caïn, Dante, Shakespeare ainsi que des entités telles la Mort, la
Bouche d'Ombre, Le Drame ou la Critique. S'ébauche ainsi une nouvelle religion
dépassant le christianisme et englobant la métempsycose292. Selon le docteur Jean
de Mutigny, ces séances presque quotidiennes de tables tournantes révèlent
une paraphrénie fantastique qui se retrouve dans les œuvres ultérieures de Victor
Hugo, notamment le poème Ce que dit la bouche d'ombre des Contemplations293.
Ses carnets multiplient les annotations sur les bruits nocturnes, les frappements, les
fracas, les voix murmurant à son oreille. Il affiche ses convictions concernant
la survie de l'âme en déclarant publiquement : Ceux que nous pleurons ne sont pas
les absents, ce sont les invisibles294. Lors de l'enterrement de l'écrivain, cette phrase
est inscrite sur une couronne de fleurs portée par une délégation de la Société
Scientifique du Spiritisme qui considérait que Victor Hugo en avait été un porte-
parole295. Mais l'expérience spirite n'a été qu'un moment dans la quête par Hugo
d'une vérité et ce moment a été dépassé[réf. nécessaire] par d'autres
recherches[Lesquelles ?] « à la poursuite du vrai ».
Son testament, lapidaire, se lit comme une profession de foi :
« Je donne cinquante mille francs aux pauvres.
Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard.
Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes.
Je crois en Dieu295. »

Hugo et ses contemporains


Estimé par certains et critiqué par d'autres, Victor Hugo reste une figure de référence
de son siècle296.
Temps des rivaux
Admirateur de Chateaubriand à qui il dédie plusieurs odes297, il se détache peu à peu
de son ancien maître qui lui reproche une littérature subversive298. Il entretient des
relations d'estime et d'admiration mutuelles avec Balzac (un peu de méfiance, l'ego
des grands créateurs y pourvoit), Nerval290 et Vigny299 et des relations d'amitié
avec Dumas, son compagnon de romantisme, qui dureront, avec beaucoup de hauts
et quelques bas, toute la vie300. La rivalité est plus exacerbée avec Lamartine, auquel
Hugo ne cesse de proclamer son admiration, mais ne lui concède plus, le succès
venant, de réelle prééminence artistique301 et avec Musset qui lui reproche ses
artifices et son engagement politique302.
Il détient en Barbey d'Aurevilly303, Gustave Planche304, et Sainte-Beuve à partir de
1835305, des adversaires tenaces et constants. Ainsi, Sainte-Beuve écrit dans ses
carnets tenus entre 1834 et 1847 : « Hugo ne se corrigera jamais. […] Il pourra
donner ainsi trente autres volumes, jusqu’à 80 ans […], mais il ne prouvera que sa
fécondité et sa force récidivante. […] Sa poésie me fait plus que jamais l’effet d’une
plante grasse, dont les fleurs d’une admirable couleur pourpre n’ont pas d’odeur, ou
en ont une funeste »306. Dans Mes poisons, il concède que « Victor Hugo est un
homme qui a des facultés extraordinaires et disproportionnées » et lui reconnaît cette
qualité suprême : « Ce qu’il invente de faux et même d’absurde, il le
fait être et paraître à tous les yeux »307. Les frères Goncourt restent des lecteurs très
critiques308 et George Sand une commentatrice très perspicace309. Mais il possède
en Théophile Gautier un admirateur inconditionnel310 que Victor Hugo soutiendra
jusqu'à sa mort311.
Les relations sont plus conflictuelles avec les admirateurs de la première heure, que
Victor Hugo déçoit parfois par la suite et qui alternent éloges et critiques. Ainsi,
le Baudelaire de 1859 s’exclame : « Nos voisins disent : Shakspeare [sic] et Goethe !
nous pouvons leur répondre : Victor Hugo et Théophile Gautier ! » tandis que celui
de 1862 se montre publiquement dithyrambique sur Les Misérables, mais confie
dans le même temps à sa mère qu’il trouve ce livre « immonde et inepte »312. Gustave
Flaubert avoue à George Sand que « la philosophie d’Hugo lui semble toujours
vague » mais il admirait le génie littéraire313. Le 15 juillet 1853, il lui écrivait :
« Monsieur, vous avez été dans ma vie une obsession charmante, un long
amour. »314 Dans une lettre adressée à Louise Collet en septembre 1852, il affirme
qu’en matière de grands auteurs : « Il n’y en a eu qu’un en ce siècle, c’est le père
Hugo, [...] qu’il enfoncera tout le monde, quoiqu’il soit plein de mauvaises choses ;
mais quel souffle! quel souffle ! 315» Il est à noter que Victor Hugo apporta son soutien
à Flaubert lors du procès pour outrage aux bonnes mœurs qui lui fut intenté après la
publication de Madame Bovary et lui écrivit en avril 1857 : « Vous êtes un de ces
hauts sommets que tous les coups frappent, mais qu’aucun n’abat »316. D'autres
revendiquent leur filiation avec Victor Hugo tout en empruntant des voies qui leur
sont propres, se détachant même du romantisme : Théodore de Banville317 ; Leconte
de Lisle318, qui aurait dit, selon des propos rapportés à Hugo : « Victor Hugo est bête
comme l'Himalaya »319 ; Mallarmé320 et Verlaine. Ce dernier ne cachait pas son
admiration pour Hugo qu'il alla voir à Bruxelles et qui l'invita à dîner. En juillet 1890, il
écrit : « […] Quelle grande figure et qu’avec tous ses défauts, c’est encore,
avec Lamartine incomparablement plus poète certes, mais infiniment moins artiste, le
Maître ! »321.
L'étiquette d'auteur engagé que lui vaut son exil participe à sa notoriété, mais lui
aliène l'estime de poètes comme Baudelairey, et provoque sa rupture avec Vigny,
fidèle à l'empereur322.
Dans la presse et les caricatures des années 1880, Zola est présenté comme un
prétendant acharné au trône occupé par Victor Hugo323. Dans son ouvrage Le Roman
expérimental, Zola écrit : « Si j’applaudis Victor Hugo comme poète, je le discute
comme penseur, comme éducateur. Non seulement sa philosophie me paraît
obscure, contradictoire, faite de sentiments et non de vérités ; mais encore je la
trouve dangereuse, d’une détestable influence sur la génération, conduisant la
jeunesse à tous les mensonges du lyrisme, aux détraquements cérébraux de
l’exaltation romantique324.»
Parmi les artistes, Delacroix porte le même regard critique sur « les Berlioz, les
Hugo, tous ces réformateurs prétendus ». Selon lui, « le style d’Hugo […] n’a jamais
approché de cent lieues de la vérité et de la simplicité »325. Et puis, il a ce mot incisif :
« Les ouvrages d’Hugo ressemblent au brouillon d’un homme qui a du talent : il dit
tout ce qui lui vient »326.
Chez les auteurs étrangers, on ne peut oublier Heinrich Heine qui comparait Hugo à
un bossu : « Je n’ai pas seulement en vue la manie de M. Victor Hugo de charger,
dans ses romans et ses drames, le dos de ses héros principaux d’une bosse
matérielle, mais je veux surtout insinuer ici qu’il est lui-même affligé d’une bosse
morale qu’il porte dans l’esprit ». Quant à sa pièce Les Burgraves, il la qualifie
d’« ouvrage indigeste », de « choucroute versifiée », ajoutant que cette « œuvre ne
témoigne ni d’abondance d’imagination, ni d’harmonie, ni d’enthousiasme, ni de
liberté de pensée ; elle ne renferme aucune étincelle de génie, au contraire il n’y a
que de l’afféterie peu naturelle et de la déclamation bigarrée »327.
Victor Hugo par Auguste Rodin.

Marbre de Victor Hugo par Auguste Rodin, au Musée Rodin.

Statue du commandeur
Quand il retourne en France après l'exil, il est considéré comme le grand auteur qui a
traversé le siècle et comme un défenseur de la république328. Les monarchistes ne
pardonnent pas facilement à celui qui a trahi son milieu et si les républicains les plus
à gauche doutent de sa conversion, il devient cependant un enjeu politique, adulé
par la gauche républicaine qui organise pour l'anniversaire de ses 79 ans, une
grande fête populaire329. Les jeunes poètes continuent de lui envoyer leurs vers –
tandis que d'autres se montrent volontiers irrévérencieux.
« Hugo : l'Homme apocalyptique,
L'Homme-Ceci-tûra-cela,
Meurt, garde national épique ;
Il n'en reste qu'un – celui-là »
— Tristan Corbière, « Un jeune qui s'en
va », Les Amours jaunes (1873)
Ce culte hugolien exaspère ses pairs. Paul Lafargue écrit en 1885 son pamphlet La
légende de Victor Hugo et Zola s'exclame :
« Victor Hugo est devenu une religion en littérature, une sorte de police pour le
maintien du bon ordre […]. Être passé à l'état de religion nécessaire, quelle terrible
fin pour le poète révolutionnaire de 1830330. »

Hugo et les femmes


Henri Guillemin nous rappelle que Victor Hugo était vierge lorsqu’il a épousé Adèle
Foucher à l’âge de 20 ans. Dans son livre de souvenirs, Juana Richard-
Lesclide rapporte que Hugo disait avoir honoré sa jeune épouse neuf fois durant leur
nuit de noces du 12 octobre 1822331. Guillemin cite également ce mot de l’auteur, qu’il
date des années 1828 : « L’homme a reçu de la nature une clef avec laquelle il
remonte sa femme toutes les vingt-quatre heures ». De fait, il ne devait plus cesser
de s’intéresser à certaines horloges, même si, vers la fin de sa vie, ses notes
secrètes montrent qu’il était passé d’une pratique active aux plaisirs moins physiques
de la vue et du toucher.
L’épouse
Hugo épouse Adèle Foucher en octobre 1822. Ils restent mariés près de 46 ans,
jusqu’à ce qu’elle décède en août 1868. Elle le trompe avec le critique Sainte
Beuve dès 1830. Toujours proscrit, Hugo ne peut accompagner le cercueil de sa
femme jusqu’à Villequier, où elle avait souhaité être enterrée auprès de sa
fille Léopoldine.
Les maîtresses officielles
Juliette Drouet
De février 1833 jusqu’à son décès en 1883, Juliette Drouet se dévoue à son amant,
qui ne l’épouse pas, même après le décès de sa femme. Elle l’accompagne dans ses
nombreux voyages à travers la France et à l'étranger.
En décembre 1851, Hugo est menacé d’arrestation. Elle lui fait connaître un certain
Lanvin, ouvrier typographe, qui lui offre son passeport. Elle le fait ensuite héberger
en cachette par des amis332. En 1860, Hugo lui dédicace les épreuves de La Légende
des siècles et lui rend un hommage appuyé : « Si je n’ai pas été pris et, par
conséquent, fusillé, si je suis vivant à cette heure, je le dois à Mme Juliette Drouet
qui, au péril de sa propre liberté et de sa propre vie, m’a préservé de tous les pièges,
a veillé sur moi sans relâche, m’a trouvé des asiles sûrs et m’a sauvé, avec quelle
admirable intelligence, avec quel zèle, avec quelle héroïque bravoure, Dieu le sait et
l’en récompensera333 ! ».
Elle le suit dans son exil à Guernesey où Victor Hugo lui loue une maison, La Fallue,
à proximité de la demeure familiale. Le 16 juin 1864, elle emménage à Hauteville-
Fairy, que Hugo a fait décorer. Le 22 décembre de la même année, elle reçoit de
Adèle Hugo une invitation au Noël que la famille organise au profit des enfants
pauvres, ce qui est une façon d’officialiser cette liaison adultère334.
Le 25 septembre 1870, pendant le siège de Paris, Victor Hugo s’attend au pire. Aussi
laisse-t-il quelques instructions à ses enfants, dont celles-ci (l’orthographe est celle
d’origine) :
« J.D
Elle m’a sauvé la vie en décembre 1851. Elle a subi pour moi l’exil. jamais son âme
n’a quitté la mienne. que ceux qui m’ont aimé l’aiment. que ceux qui m’ont aimé la
respectent.
Elle est ma veuve.
V.H335 »
Elle lui a écrit quelque vingt mille lettres exprimant son amour immense et sa
jalousie. Dans Les Misérables, Victor Hugo glisse une allusion très intime de leur vie
amoureuse. La date du 16 février 1833, nuit de noces de Cosette et Marius
(Cinquième partie, livre VI, chapitre I), fut aussi celle où Juliette se donna à Victor
pour la première fois.
L’entourage de Hugo dissuade celui-ci d’assister aux obsèques de sa maîtresse.
Léonie d’Aunet, épouse Biard
En mars 1843, il fait la connaissance de Léonie D’Aunet, épouse du peintre Biard, et
devient son amant le 1er avril 1844. Leur liaison se poursuivra pendant plus de 7 ans.
Les deux amants sont surpris en flagrant délit d’adultère le 5 juillet 1845. Son statut
de pair de France permet à Hugo d’échapper aux poursuites tandis que Léonie
d’Aunet passe deux mois en prison et six au couvent. Bien des années après la fin
de leur liaison, Victor Hugo continue d'aider financièrement son ancienne maîtresse.
Les aventures
Les biographes renoncent à établir le compte des femmes avec lesquelles Victor
Hugo a laissé libre cours à sa prodigieuse sensualité. Il tire avantage de l’ascendant
que lui procurent sa célébrité, ses relations, sa fortune et son pouvoir auprès de
courtisanes, prostituées, pasionarias, telles Louise Michel et autres communardes,
jeunes comédiennes à la recherche d’un rôle, admiratrices, domestiques à son
service. Victor Hugo, érotomane doublé de graphomane, note ses aventures sous
forme codée – à la manière du diariste anglais Samuel Pepys. Ainsi, il se sert
d’abréviations latines (osc. pour baisers), d’espagnol (Misma. Mismas cosas : la
même. Mêmes choses) ; il recourt à l’homophonie (Saints pour seins, poële et poils),
d’analogies qui lui sont propres (Suisses signifiant à nouveau les seins – Suisse
étant associé au lait…)336 ; il peut aussi dissimuler un prénom comme Laetitia en le
faisant apparaître sous le mot « Joie », sens du mot laetitia en latin ; il use d’initiales :
S.B. en novembre 1875 seraient celles de Sarah Bernhardt.

Hugo et l'argent
La pauvreté des débuts
Les débuts de Victor Hugo sont modestes. Celui qui a écrit « Qui n’est pas capable
d’être pauvre n’est pas capable d’être libre » sait ce que c’est que d’avoir à gagner
sa vie pour ne dépendre que de soi 337.
D’ailleurs, Antoine Fontaney, le témoin ahuri des premières années de Victor Hugo
littérateur reconnaît que vouloir gagner de l’argent n’a rien d’anormal pour un homme
qui doit subvenir aux besoins de toute sa famille, sans pouvoir compter sur des biens
familiaux ou des rentes, à l’instar des Lamartine, Vigny ou Musset. Hugo tente de
l’expliquer à Armand Carrel, critique du quotidien Le National, dans une lettre du 15
mars 1830 : « l’Empire et la fortune m’ont manqué. Je me suis trouvé à vingt ans
marié, père de famille, n’ayant pour tout bien que mon travail et vivant au jour le jour,
comme un ouvrier, [...] obligé par le malheur des temps de faire à la fois une œuvre
et une besogne.338»
L'âpreté au gain
Hugo le millionnaire, Hugo le pingre : les deux qualificatifs lui ont été associés de son
vivant. Henri Guillemin nous dit qu’il fut chansonné pour sa ladrerie par Auguste de
Châtillon, mais nous précise que ce personnage a lui-même bénéficié du secours
financier de Hugo 339. À la suite d'une anecdote qu’on lui a racontée sur le versement
de certains droits d’auteur, un Goncourt écrit : « Hugo est rapace : on me l’avait déjà
dit, je le vois340.»
Dès 1831, Antoine Fontaney, un habitué de la rue Jean-Goujon, où loge la famille
Hugo, est choqué de constater que l’argent est la préoccupation constante du jeune
auteur. Il nous montre Hugo contrarié que le beau temps et la venue du Dey d’Alger
vont entraîner une baisse de la recette escomptée pour sa pièce Marion Delorme. Il
se rappelle en septembre l’inquiétude du même Hugo face aux troubles de Paris qui
auront à nouveau un effet déplorable. Devant l’acharnement quotidien de Hugo à
produire vers et prose à la chaîne, il s’écrie : « Quel fabricant ! Comme il calcule sa
production ! »341
Cette réputation de cupidité et d’avarice le poursuivra toute sa vie, y compris au sein
de son entourage le plus intime. Ainsi, en mars 1857, Juliette Drouet l’appelle « mon
cher petit Harpagon 342».
Bien des années plus tard, en 1871, le Moniteur universel lui consacre un article qui
rappelle avec sarcasme que sa « générosité et sa munificence sont très connues,
surtout dans le monde des lettres »343.
Évidemment, cette propension à thésauriser est mise en regard de ses gains
énormes. Ses fils lui reprochent de leur compter son aide, sa femme regimbe devant
sa sévérité financière, elle qui aime tant les soirées mondaines. En 1880, Juliette
Drouet se voit contrainte de lui écrire qu’elle ne lui demandera jamais plus que ne
l’exigent ses besoins et la nécessité de bien présenter devant les invités qu’ils
reçoivent344.
L’ironie s’exprime aussi chez certains de ses confrères. Ainsi lors de la publication
des Misérables, les Goncourt relèvent qu’il est « assez amusant de gagner deux cent
mille francs […] à s’apitoyer sur les misères du peuple. »345
La fortune
Dans une lettre à un anonyme écrite en 1845, Hugo confie : « Vous me croyez riche,
monsieur ? Voici : Je travaille depuis vingt-huit ans, car j’ai commencé à quinze
ans » 346, et il détaille le montant total de son épargne pendant cette période. On peut
l’estimer, en se fondant sur les estimations données par Henri Guillemin
réactualisées, à l’équivalent de quelque 2.569.688 euros347. Mais il doit faire vivre
onze personnes, aussi ajoute-t-il : « Je porte des paletots de vingt-cinq francs, j’use
un peu trop mes chapeaux, je travaille sans feu l’hiver, et je vais à la Chambre des
pairs à pied, quelquefois avec des bottes qui prennent l’eau ».
C’est surtout à partir de 1870, avec la réédition régulière de ses œuvres, qu’il
accumule une fortune que vient augmenter la vente des ouvrages plus récents. À
leur sortie en 1862, Les Misérables lui avaient déjà rapporté plus de 2,5 millions
d’euros. La première édition de Quatrevingt Treize, paru en 1873, lui rapporte
environ 600 000 euros. A sa mort, il disposait d’environ 60 millions d’euros348.
Le « bon père de famille »
Hugo a fait fructifier sa fortune en préférant des placements sûrs, tels ses
« consolidés anglais » mentionnés à diverses reprises dans ses carnets personnels.
Toutefois, pour accumuler une telle somme, il s’est toujours fixé comme règle
intangible de vivre sur les revenus de ses placements sans jamais toucher au capital.
Il lui importe aussi de tenir un compte précis de ses dépenses et de ses dons.
Ses deux fils n’eurent jamais d’emploi digne de ce nom : il leur versait donc une
allocation mensuelle de 1300 euros puis de 1700 euros[Combien ?]. Il fait à l’un et à
l’autre des donations, comme cela apparaît dans plusieurs lettres 349. Le journal des
Goncourt rapporte que Charles n’hésitait pas à faire commerce des lettres qui lui
écrivait son père, demandant même à ce dernier de les illustrer afin d’en tirer un
bénéfice plus grand 350. Au décès de Charles, en 1871, Hugo dut éponger les dettes
énormes qu’il avait laissées 351.
En 1868, au décès de sa femme, il avait découvert qu’elle avait contracté pour
128.000 euros de dettes349.
Quant à la veuve de Charles, qui se retrouva avec deux jeunes enfants, elle recevait
de son beau-père près de 10000 euros mensuels[Combien ?] 344.
Pour sa fille Adèle, il avait provisionné un montant de 430 000 euros[Combien ?]. Ses
carnets intimes témoignent, notamment en 1871, de l’aide qu’il lui envoya à la
Barbade où elle avait suivi le lieutenant Pinson dont elle était éperdument
amoureuse352.
En remerciement à Juliette Drouet pour lui avoir sauvé la vie en 1851, il lui lègue
près de 860 000 euros[Combien ?], qu'elle refuse353.
On comprend mieux alors ces vers recueillis dans Océan « Pauvre père inquiet,
travaille sans repos, /Porte de vieux habits, porte de vieux chapeaux, /[...]Fais
pendant vingt-cinq ans la fourmi pour les tiens ; / les tiens, tous les premiers
t’appelleront avare.»354
L’homme indépendant
Hugo a très vite tenu à préserver son indépendance, ce qui par exemple, l’a conduit
en 1829, après l’interdiction de Marion de Lorme, à refuser l’augmentation
compensatoire de la pension que le roi Charles X lui versait. Même refus
lorsque Abel-François Villemain, académicien et ministre de l’instruction publique, lui
propose des bourses d’études pour l’éducation de ses fils 355.
Dans la même lettre à Armand Carrel, datée de 1830, citée plus haut, il se déclare
fier de n'avoir pas d’autre moyen de subsistance que sa plume, et de l'avoir
« maintenue pure de toute spéculation, libre de tout contrat mercantile ». [...] J’ai fait,
dit-il, bien ou mal de la littérature, et jamais de la librairie. Pauvre, j’ai cultivé l’art
comme un riche, pour l’art, avec plus de souci de l’avenir que du présent. [...] Je puis
dire que jamais la besogne n’a taché l’œuvre ».
En 1866, Albert Millaud propose à Hugo de publier Les Travailleurs de la mer par
épisodes dans son journal pour la somme colossale de {{combien|quatre millions
d’euros}}. Hugo lui répond le 27 février 1866 : « [J’ai] la conviction que Les
Travailleurs de la Mer ne sauraient se découper en feuilleton », [C’est] « ma
conscience littéraire, [...] quelque regret que j’en puisse avoir, qui me force à baisser
pudiquement les yeux devant un demi-million »356.
Hugo tirait de ses œuvres des revenus importants, mais ses éditeurs n’étaient pas
en reste. Ainsi, si Hugo a touché 300 000 francs pour Les Misérables, le contrat en
prévoyait 517 000 pour Lacroix342.
Caractère généreux
Henri Guillemin renvoie à une étude détaillée menée par l’Académicien Jacques de
Lacretelle sur les relations d’affaires qui liaient Hugo et ses éditeurs et qu’il a publiée
dans La Revue de France les 15 octobre et 1er novembre 1923. L’auteur souligne
chez Hugo un « correction absolue », du « désintéressement », voire « une
indulgence extrême. »342
De fait, il cite un exemple parmi d’autres. L’année 1848 fut une année difficile pour
l’édition, aussi Hugo offre-t-il à son éditeur (Duriez et Cie) de porter à onze ans au
lieu de dix la durée de vente exclusive de ses œuvres complètes.
Toute sa vie, Hugo a consacré une part significative de ses revenus à la charité, soit
par le biais d’œuvres ou de dons individuels. Pendant les années passées à
Hauteville House, le tiers des dépenses annuelles passait dans les secours versés
aux nécessiteux349.
Un repas hebdomadaire réunissait les enfants pauvres, dont le nombre est passé de
huit à quarante ; Noël était l’occasion d’une réception, avec distribution de friandises
et de cadeaux357.
Pour l’année terrible de 1870, Hugo fait l’addition des dons en argent qu’il a
distribués : 35 000 euros, sans compter les représentations de ses œuvres qu’il
autorise au bénéfice des malheureux358.
En 1871, il récapitule le montant des droits d’auteur auxquels il a renoncé : plus de
200 000 euros358.
Encore ne peut-il répondre à toutes les sollicitations, comme le rappelle son
secrétaire Richard Lesclide359. Guillemin précise que les demandes d’aide adressées
chaque semaine au maître représentaient plus de deux millions d’euros344.

Hugo : histoire d’un corps


Pour ses contemporains, de même que dans la mémoire collective, Victor Hugo,
dont l’existence a traversé le siècle, apparaît comme un homme resté vigoureux et
vert jusque dans ses dernières années.
La jeunesse
Néanmoins, l’enfant qui naît le vendredi 26 février 1802 est d’apparence si fragile
que l’accoucheur affirme qu’il ne vivra guère. Adèle Foucher se souvient que sa
belle-mère lui raconta souvent qu’il n’était « pas plus long qu’un couteau »360.
Sa main portait une cicatrice depuis qu’à l’âge de quatre ans il avait été mordu par
un chien à qui il donnait à manger.
À l’âge de neuf ans, sa vie à nouveau ne tint qu’à un fil lorsqu’en Espagne il fit une
mauvaise chute au fond d’une excavation : sa tête frappa un rocher et il demeura un
long moment évanoui avant que ses camarades de jeu ne le retrouvent361. Une légère
cicatrice lui en resta au front. Une autre, profonde, marquait son genou des suites
d'une chute. À l’hiver 1811, alors pensionnaire du « collège des nobles » à Madrid, le
jeune Hugo contracta les oreillons qui le firent horriblement souffrir jusqu’à leur
guérison obtenue en versant du lait de nourrice dans le conduit auditif… À son
épouse, Hugo expliqua que les souffrances de cette époque dues au froid et à la
faim lui avaient été salutaires et l’avaient « trempé »362.
Dix ans plus tard, une fois encore, il échappa à la mort lorsqu’il provoqua en duel un
soldat qui lui avait arraché un journal des mains : l’épée de son adversaire glissa sur
sa poitrine et le toucha dans le bras gauche, sous l’épaule363.
Hugo raconta qu’à l’époque des Feuilles d’automne, après Hernani, la haine qu’il
suscitait lui valut un coup de fusil qui brisa la vitre de son bureau et manqua de le
tuer, alors qu’il travaillait chez lui de nuit364.
Victor Hugo mesurait 1,68 m. Mme Daudet fut d’abord « étonnée de sa petite taille »
lorsqu’elle le rencontra pour la première fois, puis elle finit par le trouver « très grand,
très intimidant »365.
Plusieurs contemporains se souvenaient qu’il avait les yeux petits, « des prunelles
d’aigle », disait Théophile Gautier, d’un bleu profond, selon Léon Daudet, et qui
semblèrent très noirs à Jules Clarétie. Il avait une vue perçante qui stupéfia le
journaliste Louis Ulbach lorsqu’un soir Victor Hugo, âgé alors d’environ 26 ans, fut à
même de discerner d’une tour de Notre-Dame, des détails d’une précision
étonnante366.
À la même époque, ce qui frappa rapidement les personnes qui croisaient Hugo
— notamment Théophile Gauthier — c’était « le front vraiment monumental, […]
d’une beauté et d’une ampleur surhumaine » qu’encadraient des cheveux châtain
clair, un peu longs. Le visage, très pâle, ne portait ni barbe ni moustaches et était
rasé de près. Les dents étaient d’un blanc éclatant367. Dans Océan, des fragments de
vers tracent un autoportrait : « […] jeune encore – front haut / Un sourire assez doux
corrige l’œil sévère »368.
Dans les années 1830, le visage s’arrondit au point qu’Henri Guillemin a pu parler de
« commencements de bajoue ». Le même signale que Victor Hugo, dix ans plus tard,
ne dédaigne pas se faire friser369. Il prend un soin extrême de sa personne. Le jeune
poète Antoine Fontaney a noté comme « un spectacle des plus curieux « que
d’observer Hugo prendre un temps très long à se raser, puis se livrer à des ablutions
à l’eau de rose et finir par se verser un pot d’eau sur la tête341.
Victor Hugo était un très grand marcheur et les quelques amis qui l’accompagnaient
« y usaient leur souffle et leur jambes », nous dit Richard Lesclide370. Nombre de ses
œuvres, ajoute-t-il, ont été en grande partie composées lors de ses promenades
dans Paris ou dans la nature.
La maturité
En mars-avril 1842, il souffre d’une affection pulmonaire — peut-être une pleurésie,
comme son fils Victor.
Le 20 mars 1844, alors qu’un convoi d’artillerie passe devant lui, un canon de
plusieurs tonnes se détache pour venir tomber à ses pieds, manquant de l’écraser.
Lors de la Révolution de 1848, il s'expose aux balles, notamment le 25 juin, et
échappe par chance à une salve tirée par des insurgés retranchés derrière une
barricade.
À l’approche de la cinquantaine, alors qu’il part en exil, des poches marquées
apparaissent sous les yeux.
Jules Clarétie raconte qu’à Jersey, alors qu’on l’avait cru atteint d’une affection
cardiaque, Hugo s’était mis à l’équitation et se lançait à cheval dans de folles
courses sur la grève, comment il se baignait tous les jours — parfois nu, comme le
précise Richard Lesclide — et parcouraient des kilomètres à pied, qu’il pleuve ou
qu’il neige. Avec cela, un sommeil de plomb371.
Fin de juin 1858, il contracte la maladie du charbon qui, en juillet, met sa vie en
péril. Charles écrit à l’éditeur Hetzel que son père a souffert le martyre alors que son
dos porte une plaie énorme. Le 27 juillet, encore très faible, il se met à son balcon
pour rassurer Juliette Drouet. Il ne guérit qu’en octobre372. Hugo confia à Edmond de
Goncourt, en février 1877, que cette maladie l’avait « cautérisé » et qu’il ne craignait
plus les pluies qui le mouillaient jusqu’aux os, ni le froid, ni le chaud, qu’il avait le
sentiment d’être « invulnérable ».
En 1860, il décide de se laisser pousser la barbe, « pour voir, dit-il, si cela me
protégera contre les maux de gorge »373. Le 24 janvier 1861, ses carnets révèlent sa
conviction, contraire au diagnostic des médecins, d’être atteint d’une laryngite qui se
transformera en phtisie374. Il rapporte à son fils François-Victor qu’on le trouve « très
beau avec [sa] barbe », en ajoutant avec humour qu’elle le fait ressembler à un
caniche.
En septembre 1862, Banville en brosse le portrait suivant : « Les cheveux, qui sont
redevenus presque longs, sont à la fois très drus et vivaces et extrêmement fins. Le
visage est sanguin et robuste ; l’air vif de la mer, la bise glacée, les ardents soleils
l’ont hâlé, bruni et vivifié. La barbe presque blanche ondule en larges masses. Le
corps a pris un aspect herculéen. »375
La vieillesse
Dans les années qui suivent, la barbe devient broussailleuse jusqu’à ce qu’il décide
de la ramener à une taille plus modeste en 1866.
Jules Clarétie lui rend visite à Bruxelles en août : il note les cheveux longs, très
blancs et hérissés ; il se souvient de « sa jolie main grasse » et de sa très forte
poignée ; « sa voix était caressante, un peu criarde »376. Un an plus tard, c’est au tour
de Verlaine de le rencontrer. Malgré « un nez un peu fort », il le trouve
« positivement beau » avec ses « petits yeux restés pétillants, non sans malice »,
son teint coloré, ses bonnes dents, et sa peau peu ridée377. Judith Gautier se souvient
de sa rencontre en octobre 1869, à Bruxelles : « Victor Hugo donne tout d'abord
l'impression d'être un marin, un loup de mer avec sa barbe courte, ses cheveux
blancs taillés en brosse, sa carrure robuste. Très simple, très affable, la voix bien
timbrée, il a un sourire charmant, aux dents toutes petites, presque enfantin. »378 En
revanche, lorsque Edmond de Goncourt le revoit à Paris en décembre 1870, il lui
apparaît vieilli, « paupières rouges, teint briqueté, la barbe et le cheveu en
broussailles »379.
Nombreux sont ceux qui s’amusent de son appétit gargantuesque — Léon Daudet
parle de sa « gloutonnerie ». Jules Clarétie rapporte que Hugo affirmait n’avoir
jamais eu d’indigestion de toute sa vie et disait : « L’histoire naturelle connaît trois
grands estomacs : le requin, le canard et Hugo. » Souvent, il l’a vu, après un repas
copieux, manger une mandarine dans laquelle il avait enfoncé un morceau de sucre
et croquer le tout, sans retirer ni la peau ni les pépins. Il appelait cela « le grog à la
Hugo ». Plus étonnant encore, il l’avait vu, après ses courses dans le froid, avaler
une cuillerée de goudron371. Édouard Lockroy, qui a épousé la veuve de son fils
Charles, confirme, ainsi que son petit-fils George, cette étonnante voracité qui lui
faisait manger les homards avec leur carapace et les oranges avec leur peau en
expliquant : « C’est la carapace qui fait digérer le homard ; sans cela, il serait très
lourd »380.
Richard Lesclide note qu’entre 1872 et 1874, Hugo était sujet à des insomnies, dont
il tirait parti en écrivant au lit381.
À 76 ans, il est toujours capable de monter les marches quatre à quatre devant Léon
Gambetta, 36 ans plus jeune que lui. Et pourtant, dans la nuit du 27 au 28 juin 1878,
cette force de la nature est victime d’une congestion cérébrale. Le docteur Germain
Sée, qui l’a ausculté, déclare : « On ne m’eût pas nommé le sujet et l’on m'eût fait
l’ausculter, le palper dans une chambre sans lumière, que j’aurais affirmé : « C’est là
le corps d’un homme de quarante ans ! »382.
Quelque temps avant 1883, Mme Alphonse Daudet revoit Victor Hugo, lors d’un repas
dans sa maison de l’avenue d’Eylau, qu’il habita de 1878 à 1883. Elle le trouve vieilli,
un peu sourd.
Tous les matins, George et sa sœur Jeanne, les petits-enfants, venaient le saluer
dans sa chambre. Dès son lever, il gobait un œuf cru, puis buvait un bol de café noir,
sans sucre. Ensuite, il se lavait entièrement à l’eau froide et plongeait la tête dans
une cuvette d’eau tout aussi froide ; il se nettoyait les dents avec une brosse en poils
très durs ; il lissait ensuite longuement ses cheveux, puis brossait énergiquement sa
barbe et délicatement sa moustache383.
Il gardait ses ongles longs, comme cela apparaît sur les photos de cette époque et
sur un moulage de sa main droite conservée à San Francisco384. Quand elle lui en
parlait, sa petite-fille Jeanne lui disait « tes griffes ».
Les derniers jours
Acte de décès de Victor Hugo.

Les informations données ci-dessous sont tirées du Petit Journal, qui offrit à ses
lecteurs un compte rendu circonstancié de l’évolution de l’état de santé de « l’illustre
malade ». Les articles insistent régulièrement sur la robustesse du patient, laquelle
pouvait laisser espérer une issue heureuse. À l'exception du premier, les bulletins de
santé émanent du Professeur Germain Sée, des docteurs Emile Allix et Alfred
Vulpian385.
Jeudi 14 mai - soir : Victor Hugo a été pris d'une indisposition qui, d'abord, a semblé
légère, et qui s'est aggravée subitement. Victor Hugo, qui souffrait d'une lésion du
cœur, a été atteint d'une congestion pulmonaire. Germain Sée, Emile Allix.
Bulletin mardi 19 mai - matin : La nuit a été relativement calme ; la respiration
s'embarrassent de temps en temps, mais la congestion pulmonaire ne s'est pas
aggravée.
Bulletin mardi 19 mai - fin d’après-midi : L'état ne s'est pas modifié d'une manière
notable. De temps en temps, accès intenses d'oppression.
Bulletin - mercredi 20 mai - 9 h 30 matin : À la suite d'une violente oppression, il s'est
manifesté cette nuit une syncope assez longue. Ce matin, l'état des forces et de la
respiration est à peu près le même qu'hier au soir. Comme détail complémentaire de
ce bulletin, on nous assure que Victor Hugo, qui a toute sa raison et qui se sent
perdu, a fait entendre pendant l'oppression une plainte formulée en ce vers : En moi,
c'est le combat du jour et de la nuit. Il est à noter que le Matin relate le même fait,
avec une légère variante : « C’est ici le combat du jour et de la nuit. »
Bulletin mercredi 20 mai - 20 h 0 : il semble qu'il y ait, depuis ce matin, une légère
tendance à l'amélioration.
Bulletin - mercredi 20 - midi : La nuit a été assez agitée et troublée par deux accès
d'oppression. Ce matin, on constate un certain degré d'engagement pulmonaire du
côté droit.
Bulletin - mercredi 20 - 19 h : On constate ce soir un calme relatif de la respiration.
Le pouls se maintient. Pas de fièvre. Le pronostic reste grave.
Bulletin - jeudi 21 mai – 9 h du matin : La nuit a été tranquille, sauf quelques instants
d'oppression et de grande agitation. En ce moment, la respiration est assez calme et
les fonctions intellectuelles sont intactes. La situation est toujours inquiétante.
Jeudi 21 mai - midi : Le malade a eu une crise d'agitation très violente qui a duré
vingt minutes. M. Vacquerie, Mme Lockroy et le docteur Allix avaient de la peine à le
maintenir. Une injection de morphine a ensuite provoqué une période de calme
absolu.
Jeudi 21 mai - vers 18 h : La suffocation avait pris un caractère si alarmant que M.
Lockroy s'attendait à une fin très prochaine. Cependant un peu de calme est revenu
à la suite d'une injection de morphine.
Vendredi 22 mai - 1 h du matin : La situation est absolument désespérée ; l'état
d'assoupissement prend le caractère comateux ; l'issue fatale est attendue d'un
instant à l'autre.
Bulletin - Vendredi 22 mai - sept heures du matin : Aucun changement n'est survenu
depuis ce matin, bien que les battements du cœur soient moins énergiques.
Le dernier bulletin - vendredi 22 mai - 9 h 10 du matin : Situation extrêmement grave.
Vendredi 22 mai - Vers 11 h 45 : Après une crise d'agitation, le grand poète s'est
affaissé et n'a plus donné d'autre signe de vie que les soubresauts courts d'une
respiration de plus en plus faible. C'était l'agonie qui commençait, agonie calme et
tranquille, sorte de sommeil inconscient qui n'était que le seuil de la mort. Tous les
membres de la famille, appelés en toute hâte, se tenaient au chevet du mourant,
abîmés dans la plus poignante douleur. Quelques amis, parmi lesquels MM Armand
Gouzien et Sardou, réunis là, mêlaient leurs larmes aux pleurs de la famille désolée.
Vendredi 22 mai - 13 h 27 : La poitrine de VH a été soulevée par un soupir, puis plus
rien, l'immobilité de la mort !
Dès le début, affirme Auguste Vacquerie qui fut le témoin des derniers moments, il
était convaincu que sa fin était proche. Le lundi 18 mai, il confia à Paul Meurice :
« Cher ami, comme on a de la peine à mourir ! — Mais vous ne mourrez pas ! — Si !
C'est la mort. Et il ajouta en espagnol : — Et elle sera la très bien venue » Il souligne,
en outre, que son visage était « profondément serein ».
Après le décès
Vendredi 22 mai : Amédée-Paul Bertault moula le visage sous la direction du
sculpteur Jules Dalou qui réalisa un buste ; le peintre Léon Bonnat fit un tableau
et Léon Glaize un dessin386.
Samedi 23 mai : Félix et Paul Nadar ainsi qu'Etienne Carjat en firent plusieurs
portraits photographiques. Félix Nadar fit également quelques croquis.
Dimanche 24 mai - Dans la nuit : les docteurs Sée et Cornil procédèrent à
l’embaumement du corps.
Samedi 30 mai - 22 h 30 : Mise en bière.
En octobre 1887, Léon Daudet, qui assista à l’ouverture de Hauteville House après le
décès, raconta à Edmond de Goncourt que les armoires « étaient bondées de
capotes anglaises, et d’un format gigantesque »387.

Liste des œuvres


Note : l'année indiquée est la date de la première parution

Théâtre
Les Burgraves, scène du 2e acte.

 1816 : Irtamène
 1819 ou 1820 : Inez de Castro
 1827 : Cromwell
 1828 : Amy Robsart
 1830 : Hernani
 1831 : Marion de Lorme
 1832 : Le roi s'amuse
 1833 : Lucrèce Borgia
 1833 : Marie Tudor
 1835 : Angelo, tyran de Padoue
 1838 : Ruy Blas
 1843 : Les Burgraves
 1882 : Torquemada
 1886 : Théâtre en liberté (à titre posthume)
 1939 : Le château du diable (pièce inachevée écrite en
1812 et publiée à titre posthume).
Romans

Illustration de Luc-Olivier Merson pour Notre-Dame de Paris, 1881.

 1818 : Bug-Jargal
 1823 : Han d'Islande
 1829 : Le Dernier Jour d'un condamné
 1831 : Notre-Dame de Paris
 1834 : Claude Gueux
 1862 : Les Misérables
 1866 : Les Travailleurs de la mer
 1869 : L'Homme qui rit
 1874 : Quatrevingt-treize.
Poésies

Victor Masson, Mazeppa, illustration pour Les Orientales (vers 1868).


Maison Victor Hugo, Paris.

 1822 : Odes et poésies diverses


 1824 : Nouvelles Odes
 1828 : Odes et Ballades (publié en 1828, recueil de
poèmes publiés de 1822 à 1827)
 1829 : Les Orientales
 1831 : Les Feuilles d'automne
 1835 : Les Chants du crépuscule
 1837 : Les Voix intérieures
 1840 : Les Rayons et les Ombres
 1853 : Les Châtiments
 1856 : Les Contemplations
 1859 : Première série de La Légende des siècles
 1865 : Les Chansons des rues et des bois
 1872 : L'Année terrible
 1877 : L'Art d'être grand-père
 1877 : Nouvelle série de La Légende des siècles
 1878 : Le Pape
 1879 : La Pitié suprême
 1880 : L'Âne
 1880 : Religions et religion
 1881 : Les Quatre Vents de l'esprit
 1883 : Série complémentaire de La Légende des
siècles.
Recueils posthumes :
 1886 : La Fin de Satan
 1891 : Dieu et 1941.
Choix de poèmes parmi les manuscrits de Victor Hugo, effectué par Paul Meurice :

 1888 : Toute la Lyre (1893, 1893, 1835-1937),


 1893 : Nouvelle série de Toute la Lyre
 1898 : Les Années funestes
 1902 : Dernière Gerbe et 1941 (le titre n'est pas de
Victor Hugo)
 1942 : Océan. Tas de pierres.
Autres textes

 1818 : A.Q.C.H.E.B. (A quelque chose hasard est


bon) (texte qualifié d'opéra-comique par son auteur)
 1834 : Étude sur Mirabeau
 1834 : Littérature et philosophie mêlées
 1836 : La Esmeralda (livret d'opéra)
 1842 : Le Rhin, éd. J. Hetzel-A. Quantin (Paris),
1884, t. 1disponible [archive] sur Gallica et t. 2 disponible [
archive] sur Gallica
o Contient ce conte : Légende du beau Pécopin et de
la belle Bauldour
 1852 : Napoléon le Petit (pamphlet) éd. J. Hetzel (Paris),
1877 disponible [archive] sur Gallica
 1855 : Lettres à Louis Bonaparte
 1864 : William Shakespeare
 1867 : Paris-Guide
 1874 : Mes fils
 1875 : Actes et paroles - Avant l'exil
 1875 : Actes et paroles - Pendant l'exil
 1876 : Actes et paroles - Depuis l'exil
 1877 : Histoire d'un crime - 1re partie
 1878 : Histoire d'un crime - 2e partie
 1883 : L'Archipel de la Manche.
Œuvres posthumes
Article détaillé : Œuvres posthumes de Victor Hugo.

 1887 : Choses vues - 1re série (mémoires et


commentaires pris sur le vif, le titre n'est pas de Victor
Hugo)
 1900 : Choses vues - 2e série
 1890 : Alpes et Pyrénées (carnets de voyage)
 1892 : France et Belgique (carnets de voyage)
 1896 : Correspondances - t. I
 1898 : Correspondances - t. II
 1901 : Post-scriptum de ma vie, recueil de textes
philosophiques des années 1860
 1934 : Mille francs de récompense, (théâtre)
 1951 : Pierres (fragments manuscrits)
 1964 : Lettres à Juliette Drouet suivi de Le livre de
l'anniversaire

Postérité

Centenaire de la naissance de Victor Hugo à Paris (1902).

 Des cérémonies sont organisées dès le centenaire de sa


naissance.
 La Poste française émet un timbre à son effigie le 11
décembre 1933388.
 La Banque de France émet un billet de 500 anciens
francs à l’effigie de Victor Hugo (1954-1968) , puis de 5
nouveaux francs (1960-1968).

5 nouveaux francs Victor Hugo- en circulation du 4 janvier 1960 au 1er avril 1968.
Statue par Laurent Marqueste, cour d'honneur de la Sorbonne.

Au XX siècle
e

Au début du XX siècle, Victor Hugo reste une gloire nationale et l'anniversaire de sa


e

naissance donne lieu à de nombreuses manifestations officielles389. Le milieu


artistique a cependant pris un peu ses distances. Le mouvement parnassien et
le mouvement symboliste, en remettant en cause l'éloquence dans la poésie, se sont
posés en adversaires de l'école de Hugo390 et la mode en ce début de siècle est à
une poésie moins passionnée391. André Gide assume la paternité du mot « Hugo,
hélas ! » donné en réponse à la question « Quel est votre poète ? » posée
par L'Ermitage en février 1902392, et que certains attribuaient à Verlaine ». Il se
souvient de l’émotion que suscitait la poésie de Hugo chez l’adolescent qu’il était,
mais pour l’écrivain, le défaut essentiel de Victor Hugo est qu’il « a trop de confiance
en son génie. » Son admiration pour lui « s’en tient à la forme » et à son
incomparable don d’observation, mais tous ses « défauts énormes [tels que]
antithèses constantes, procédés » l’agacent profondément393. Cela montre la double
attitude des poètes du XX siècle, reconnaissant à Victor Hugo une place
e

prééminente, mais exaspérés parfois aussi par ses excès394. Charles Péguy,
dans Notre patrie publié en 1905, n'est pas tendre envers le grand homme395,
l'accusant d'être un hypocrite pacifiste396, disant de lui que Faire des mauvais vers lui
est complètement égal397, mais plus loin s'exclamant quels réveils imprévus, quel
beau vers soudain397 et parlant d'entraînement formidable de l'image et du
rythme398. Saint-John Perse lui reproche d'avoir perverti le romantisme par son
engagement politique399. On retrouve de son influence aussi bien chez des
admirateurs comme Dostoïevski400 que chez de violents détracteurs comme Jean
Cocteau401. Aux yeux de Paul Valéry, « Hugo est un milliardaire. — Ce n’est pas un
prince », exprimant ainsi l’idée que la richesse de ses dons ne fait pas de Victor
Hugo un des grands maîtres de la littérature402. Vers 1930, Eugène Ionesco écrit le
pamphlet Hugoliade et reproche à Hugo une éloquence masquant la poésie ainsi
que sa mégalomanie403.
Entre les deux guerres, c'est en sa qualité de révolutionnaire qu'il est apprécié par
les gens de gauche (Romain Rolland, Alain) et exécré des réactionnaires (Charles
Maurras404), c'est en sa qualité de visionnaire qu'il est apprécié des surréalistes391. Il
est admiré par Aragon405, par Desnos406.
Durant la guerre, son image sert de porte-drapeau à la résistance407,391.
Au retour de la guerre, les passions s'assagissent, on découvre l'homme. François
Mauriac déclare, en 1952 : « Il commence à peine à être connu. Le voilà au seuil de
sa vraie gloire. Son purgatoire est fini »408. Henri Guillemin publie une biographie très
nuancée de l'écrivain391. Jean Vilar popularise son théâtre. Victor Hugo est désormais
adapté au cinéma, au théâtre et pour la jeunesse. Le centenaire de sa mort est fêté
en grande pompe409.
En 2015, Hugo est le dixième personnage le plus célébré au fronton des
67 000 établissements publics français : pas moins de 365 écoles, collèges et lycées
lui ont donné son nom, derrière Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-
Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne
d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Sainte Marie (377), mais devant Louis
Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335)410.

Monument La Colonne du Savoir à l'effigie de Victor Hugo par Arnaud Kasper. Bronze de 3,50 m (Hôtel de
ville de Courbevoie).

De nos jours, Victor Hugo est toujours une grande inspiration pour les sculpteurs. La
Colonne du Savoir, monument en bronze de 3,50 m de haut sculpté par Arnaud
Kasper, a été achetée en 2007 par la ville de Courbevoie. Cette colonne est la
symbolique de la construction de la vie d'un homme et la représentation du travail
fourni par Victor Hugo. Ses combats pour la défense des droits de tous les hommes,
ses discours, ses romans, ses pièces, ses œuvres artistiques, etc. L'artiste a
également sculpté d'autres portraits de l'auteur.
Un buste de Victor Hugo est exposé au palais Bourbon (Paris).
Adaptations
Les œuvres de Hugo ont donné lieu à d'innombrables adaptations411 au cinéma, à
la télévision ou au théâtre. Le héros hugolien le plus interprété demeure Jean
Valjean, incarné, en France, par Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura ou Gérard
Depardieu.
Cinéma
Près d'une centaine d'adaptations au total dont plus d'une quarantaine pour Les
Misérables, suivi de près par Notre-Dame de Paris. On peut y voir le caractère
universel de l'œuvre de Hugo, car les cinémas les plus divers s'en sont emparés :
américain (1915, Don Caesar de Bazan, tiré de Ruy Blas) ; (1928, The Man Who
Laughs, adaptation de L'Homme qui rit) ; anglais, indien (1953, Badshah Dampati,
adaptation de Notre-Dame de Paris) ; japonais (1938, Kyojin-den, adaptation
des Misérables dans un cadre japonais, sous l'ère Meiji) ; égyptien (1978, Al Bo'asa,
autre adaptation des Misérables) ; italien (1966, L'Uomo che ride, adaptation
de L'Homme qui rit), etc.
L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut est un des rares films biographiques qui
évoque indirectement l'exil de Victor Hugo (qui n'apparaît pas dans le film) à travers
le destin de sa fille Adèle Hugo. L'écrivain apparaît dans le film de Sacha Guitry Si
Paris nous était conté interprété par Émile Drain. L'écrivain apparaît, par
autodérision, dans Personal Shopper, dans un téléfilm qui se déroule dans le film,
interprété par Benjamin Biolay, pratiquant une expérience de spiritisme412,413 (le
dossier de presse cite comme source Le livre des tables chez Gallimard414).
En 2016, le film documentaire Ouragan, l'odyssée d'un vent a repris le texte de Hugo
intitulé La Mer et le Vent415 pour constituer l'essentiel de la narration, accompagnant
les images dédiées à l'ouragan.
Télévision
Un nombre important d'adaptations d'œuvres de Victor Hugo a été réalisé pour la
télévision. Pour la télévision française Jean Kerchbron réalisa les adaptations
de Marion de Lorme, Torquemada et L'Homme qui rit, en 2000 Josée Dayan fit une
adaptation des Misérables avec Gérard Depardieu, Christian Clavier et John
Malkovich.
En 2018, France 2 diffuse une série de 4 épisodes : Victor Hugo, ennemi
d'État réalisée par Jean-Marc Moutout qui retrace la vie politique et intime de Victor
Hugo de 1848 à 1851. Victor Hugo est interprété par Yannick Choirat.
Opéra
Une centaine d'opéras ont été inspirés par l'œuvre de Victor Hugo. Signalons, entre
autres, parmi les plus connus :

 1833 : Lucrezia Borgia, de Gaetano Donizetti,


d'après Lucrèce Borgia.
 1836 : La Esmeralda, Louise Bertin, d'après Notre-
Dame de Paris. Seul opéra dont Hugo ait été le
librettiste.
 1837 : Il Giuramento, Saverio Mercadante,
d'après Angelo, tyran de Padoue.
 1844 : Ernani de Verdi, tiré de la pièce Hernani.
 1851 : Rigoletto de Verdi, d'après la pièce Le Roi
s'amuse.
 1879 : Maria Tudor de Carlos Gomes, d'après le
drama Marie Tudor
 1885 : Marion Delorme d'Amilcare Ponchielli, d'après la
pièce Marion de Lorme
 1904 : Notre Dame de Franz Schmidt
 1943 : Torquemada de Nino Rota, d'après la
pièce Torquemada.
 2013 : Claude de Thierry Escaich
Sur ces opéras et d'autres, on se reportera au numéro hors série de L'Avant-scène
opéra, Hugo à l'opéra, dirigé par Arnaud Laster, spécialiste des rapports de Victor
Hugo avec la musique et des mises en musique de ses œuvres416.
Contrairement à ce que l'on a souvent prétendu, Victor Hugo n'était pas hostile à la
mise en musique de ses poèmes ni aux opéras inspirés par ses œuvres sauf quand
on ne signalait pas qu'il était l'auteur de l'œuvre adaptéez,aa. Néanmoins, lors des
premières représentations d'Ernani, Hugo insista pour que le titre et le nom des
personnages soient changés417.
Son ami Franz Liszt composa plusieurs pièces symphoniques inspirées de ses
poèmes : Ce qu'on entend sur la montagne, tiré des Feuilles d'automne, et Mazeppa,
tiré des Orientales. Camille Saint-Saëns composa un Oratorio Moïse sauvé des
eaux en 1850.
Mélodies
De nombreux compositeurs ont mis en musique des poèmes de Victor Hugo :

 Hector Berlioz ; (Sara la baigneuse ; La Captive),


 Emmanuel Chabrier, Le pas d'arme du Roi Jean,
 Charles Gounod (Sérénade ; Aubade),
 Georges Bizet (Guitare ; Les Adieux de l'hôtesse arabe),
 Edouard Lalo (Guitare ; Puisqu’ici bas toute âme ;
L’Aube naît ; Dieu qui sourit et qui donne ; Oh! quand je
dors ; Amis, vive l’orgie, Souvenir),
 Léo Delibes (Églogue),
 Jules Massenet (C’est l’amour ; Être aimé ; Guitare ;
Nouvelle chanson sur un viel air ; Soleil
couchant), Franck (S'il est un charmant gazon),
 Gabriel Fauré (Le Papillon et la
Fleur ; L'Absent ; Puisqu'ici bas),
 Richard Wagner (L'Attente),
 Franz Liszt (Ô quand je dors ; Comment, disaient-
ils ; Enfant si j'étais roi ; S'il est un charmant gazon ; La
Tombe et la Rose ; Gastibelza, boléro ; Quand tu
chantes bercée),
 Camille Saint-Saëns (L’attente ; Extase ; Le
matin ; Viens! ; Chanson (Nouvelle chanson sur un Viel
air), A quoi bon attendre les oiseaux des bois ; Soirée
en mer ; L’Enlèvement ; Angélus ; Réverie ; Le pas
d'armes du Roi Jean ; La cloche ; Si vous n'avez rien à
me dire ; S'il est un charmant gazon ; Le Chant de ceux
qui s'en vont sur la mer ; Une flûte invisible ; Suzette et
Suzon ; La fiancée du timbalier ; Guitare ; La
coccinelle ),
 André Caplet (Viens ; Une flûte invisible),
 Maude Valerie White (Chantez, chantez, jeune inspirée),
 Reynaldo Hahn (Si mes vers avaient des
ailes ; Rêverie)418,419.
 Thierry Escaich Guernesey, cycles de trois mélodies
pour ténor et piano d'après Victor Hugo (2010).
Musiques

 Camille Saint-Saëns : Les Djinns pour chœur (1850) ;


deux chœurs d'après L'art d'être grand-père de Victor
Hugo (Chanson de grand-Père no 1 et Chanson
d'ancêtre no 2) opus 54 (1878) ; La Lyre et la harpe pour
solistes, chœur et orchestre (1879) ; Suzette et
Suzon, balade avec orchestre (1889) ; Hymne à Victor
Hugo opus 69 pour chœur et orchestre
(1881) ; Hommage des enfants à Victor Hugo sur un
poème de M. Carminet (1907) ; La Fiancée du
timbalier pour soprano et orchestre opus 82.
 Franz Liszt : Le Crucifix pour chœur et orchestre (1884)
 Jules Massenet, Musique de scène pour Notre Dame de
Paris de Paul Foucher d’après Victor Hugo donnée au
Théâtre des Nations (1879).
 Thierry Escaich, Les Djinns, dans Les Nuits
hallucinées pour mezzo-soprano et orchestre (2008).
Comédies musicales

 1980 : Les Misérables (adaptation d'Alain


Boublil et Claude-Michel Schönberg) pour Robert
Hossein, est devenue l'une des plus populaires
comédies musicales à partir de 1985 où elle a été
montée à Londres en anglais et où elle est toujours à
l'affiche420 : jouée dans 40 pays, traduite en 21 langues
et vue par plus de 55 millions de spectateurs au total,
elle a été jouée (en anglais) au théâtre du Châtelet à
Paris dans une mise en scène de Trevor Nunn et John
Caird, en 2010421.
 1999 : Notre-Dame de Paris (adaptation Luc
Plamondon et Richard Cocciante).
Films d'animation
Plusieurs succès, dont les plus célèbres :

 1996 : Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of


Notre Dame, par les studios Disney)
 1979 : Les Misérables, film d'animation japonais.
Chansons
Plusieurs chanteurs ont mis en musique des poèmes de Victor Hugo. Citons :

 Georges Brassens : Gastibelza, La Légende de la


nonne
 Julos Beaucarne : Je ne songeais pas à Rose
 Colette Magny : Les Tuileries, Chanson en canot
 Malicorne : La fiancée du timbalier
 Pierre Bensusan : Demain, dès l’aube, à l’heure où
blanchit la campagne
 Anne Sila : Demain, dès l'aube…
 Gérard Berliner : Composition théâtrale Mon Alter
Hugo422, qui donnera aussi lieu à l'album Gérard Berliner
chante Victor Hugo
 Serge Reggiani : La Chanson de Maglia, sur une
musique de Serge Gainsbourg en 1961.
Victor Hugo lu à l'étranger
En Russie et en URSS
Article détaillé : Victor Hugo en Russie et en URSS.
Dès les années 1820, les œuvres de Victor Hugo attirent l’intérêt du public lettré, qui
maîtrise souvent le français. Certains sont élogieux, d’autres beaucoup plus
critiques, comme le poète Pouchkine423. Dans les années 1860, Tolstoï et Dostoïevski
s’enthousiasment pour ses romans424.
Les Misérables redoublent l’intérêt pour Victor Hugo : la première partie du roman
paraît dans cinq revues en 1862, l’année même de sa publication en français (après
quoi le roman est interdit425). Les autres romans sont également traduits et publiés à
plusieurs reprises avant la Révolution de 1917. La poésie et le théâtre, en revanche,
intéressent moins426.
Certaines œuvres sont victimes de la censure, par exemple Notre-Dame de Paris,
dont la traduction ne paraît qu’en 1862, et le roman Les Misérables, interdit de 1862
à 1880 (même si le texte circule en français). Cependant, d’autres textes sont publiés
sans encombre, par exemple Quatrevingt-treize, et on trouve des adaptations
inspirées de ces textes censurés, notamment de nombreuses adaptations scéniques
de Notre-Dame de Paris. Les cas de censure se font très rares à partir des années
1880425.
Dès les années 1880, le public des œuvres de Victor Hugo s’élargit, notamment
grâce à des éditions bon marché destinées au peuple et à la jeunesse. Victor Hugo
acquiert un statut de classique recommandé par les pédagogues et même par les
autorités427,428.
Victor Hugo consolide son statut de classique après la Révolution de 1917. Il fait son
apparition dans certains programmes scolaires et ses romans sont diffusés
massivement : certaines éditions de Notre-Dame de Paris sont publiées à
800 000 exemplaires. La popularité de Victor Hugo tient également à la publication
de deux adaptations pour la jeunesse inspirées
des Misérables : Cosette et Gavroche, qui connaissent des tirages allant jusqu’à
2 millions d’exemplaires par édition. Victor Hugo est ainsi un des écrivains étrangers
les plus lus en URSS429.
Dans les années 1990, après la chute de l’URSS, l’intérêt pour Victor Hugo
s’estompe et les éditions de ses œuvres sont moins nombreuses. On observe un
regain d’intérêt pour les romans dans les années 2000. Victor Hugo ne fait
actuellement plus partie des écrivains français les plus lus (il cède le pas aux
écrivains contemporains) mais conserve son statut de classique.
En Angleterre430
Victor Hugo s'attire l’attention du public anglais dans les années 1830 en tant que
chef de file du mouvement romantique. Le roman Notre-Dame de Paris, traduit en
1833, connaît un certain succès. Victor Hugo est l’objet de nombreuses critiques :
beaucoup jugent ses œuvres indécentes.
La poésie lyrique passe assez inaperçue. En revanche, la publication de La Légende
des siècles et ce qui est considéré comme de l’irrévérence envers la religion suscite
une vague de désapprobation.
Quoique désapprouvé par les critiques qui le jugent immoral, le roman Les
Misérables est un succès commercial, surtout à partir du moment où paraissent des
éditions à un shilling.
L’Homme qui rit, dont l’action se déroule dans l’Angleterre de la fin du XVII siècle et
e

du début du XVIII siècle, donne lieu à une grande controverse, le portrait de


e

l’Angleterre dressé par l’auteur n’étant que peu flatteur. Le roman est publié en 1870
dans une version qui ne conserve que l’intrigue et élude les passages historiques et
philosophiques.
Après la mort de l’auteur, les éditions de ses romans se multiplient, notamment les
éditions bon marché qui permettent l’élargissement du public. De 1885 à 1915, on
compte au moins 36 éditions de Notre-Dame de Paris (vendues entre trente shillings
et trois pences) et 24 éditions des Misérables.

Iconographie
(liste non exhaustive)

 Portrait de Victor Hugo, pastel de Joseph François Paris,


s.d., conservé au Musée des beaux-arts de Troyes ;
Deux portraits en buste de Hugo gravés par Auguste Rodin (pointes-sèches, 1884 et
1886) figuraient sous les numéros 219 et 220 du catalogue de dessins et d'estampes
de la galerie Paul Prouté de 1985. Le sculpteur reçut deux commandes de l’État pour
des statues de l'écrivain, une « assis sur un rocher » pour le jardin du Palais du
Luxembourg à Paris et qui finalement fin 1906 — soit 27 ans après sa commande —
fut placée dans celui du Palais-Royal et en 1886 une autre destinée au Panthéon, où
le corps de l'écrivain était entré l'année précédente ; il réalisa également le buste de
lui (cf. Bernard Champigneulle, Rodin, Somogy, 1985) qui est reproduit supra.

Publications
Bibliographies exhaustives
Il existe deux catalogues bibliographiques des œuvres de Victor Hugo :
 Bibliographie de la Bibliothèque nationale de France en
2002 [archive]
 Bibliographie du « Groupe Hugo », Université Paris
7 [archive].
Œuvres complètes, éditions de référence

 1880-1892 : Édition Hetzel – Albert Quantin, dite ne


varietur. Œuvres complètes de Victor Hugo. Édition
définitive d'après les manuscrits originaux. – J. Hetzel et
Cie ; A. Quantin, 1880-1889. – 48 vol. in-−8°. I. Poésie
(16 vol.) – II. Philosophie (2 vol.) – III. Histoire (3 vol.) –
IV. Voyages (2 vol.) – V. Drame (5 vol.) – VI. Roman (14
vol.) – VII. Actes et paroles (4 vol.) – VIII Œuvres
diverses (2 vol.)
 18??-1880 : Éditions Rouff. L'Œuvre de Victor Hugo.
Édition populaire, 227 vol. in-32.
 1904-1952 : Éditions Ollendorff et Albin Michel, dite « de
l'imprimerie nationale » Œuvres complètes de Victor
Hugo, P. Ollendorff ; Albin Michel ; Imprimerie nationale,
1902-1952, 45 vol. – Portraits, planches en noir et en
couleurs, fig. fac-similés, couvertures imprimées.
Éditeurs intellectuels successifs : Paul Meurice (1904-
1905), Gustave Simon (1905-1928) et Cécile Daubray
(1933-1952). Édition critique, avec pour la première fois
la Correspondance de Victor Hugo ainsi que de
nombreux textes inédits.
 1967-1970 : Édition chronologique Massin, au Club
Français du livre Œuvres complètes de Victor Hugo :
édition chronologique publiée sous la direction de J.
Massin. Club Français du Livre, 1967-1970, 18 vol.
 1985 : Collection « Bouquins » aux éditions Robert
Laffont. Textes proches de l'édition Massin, et revus
pour le centenaire de la mort de Hugo. Œuvres
complètes de Victor Hugo dirigée par Jacques
Seebacher et Guy Rosa ; en collaboration avec le
Groupe inter-universitaire de travail sur Victor Hugo-
Paris VII, Robert Laffont, 15 vol.

Notes et références
Notes
a. ↑ Certains biographes donnent la date du 28 juillet - vide Annette Rosa
dans Victor Hugo ou l’éclat d’un siècle ou André Maurois
dans Olympio ou la Vie de Victor Hugo, Hachette, 1954, p. 189 –
tandis que d’autres, vide Henri Gourdin (Adèle, l’autre fille de Victor
Hugo [archive]p. 35) ou Auguste Rey (Villégiature de la famille Hugo à
Saint Prix in La revue de l’histoire de Versailles et de Seine et Oise
(1906), p. 129 [archive]) tiennent pour la date du 24 août.
b. ↑ « La route des écrivains » [archive], sur napoleon.org.
c. ↑ Actuellement le 88.
d. ↑ Maison détruite en 1904. Le lieu correspond actuellement entre
le no 23 et le no 35 de la rue.
e. ↑ Voir aussi Exposition de la BnF [archive], manuscrit de Hugo ainsi
légendé : La date anniversaire du 16 février, sera désormais fêtée
chaque année par un message de Victor Hugo dans le petit livre rouge
de Juliette, baptisé le « Livre de l'Anniversaire ».
f. ↑ Lire dans Lettres parisiennes, vol. 3 [archive] d'Émile de Girardin les
tentatives de Thiers pour concilier le parti de Jouy et les contusions
qu'il a peur d'en recevoir.
g. ↑ Théâtre peu propice aux spectacles d'envergure et réticences des
comédiens français devant les audaces de ses drames.
h. ↑ Je dirai : la dictature est un crime. Ce crime, je vais le commettre.
J'en porterai la peine. Après l'œuvre faite, que j'échoue ou que je
réussisse, quand même j'aurais sauvé la République et la Patrie, je
sortirai de France pour n'y plus rentrer. Coupable du crime de
dictature, je m'en punirai par l'exil éternel. (Cité par Julien Gracq,
cf. infra.).
i. ↑ Voir le chapitre « The Four Winds of the Spirit (les Quatre Vents de
l'Esprit, 1881) » p. 291Selected Poems of Victor Hugo: A Bilingual
Edition, Victor Hugo, E. H. Blackmore & A. M. Blackmore, University of
Chicago, 2001 - Extrait: « Despite his stroke, he was able to maintain
his customary publication schedule by delving into that pile and issuing
some of its contents. ».
j. ↑ Flaubert l'appelle l'immense vieux et il a droit à des funérailles
nationales telles que Barrès évoqua à ce propos la hugolâtrie du
peuple français dans René Souriac, Patrick Cabanel : Histoire de
France, 1750-1995: Société, culture [archive].
k. ↑ « Le 2 août 1883, Victor Hugo avait remis à Auguste Vacquerie,
dans une enveloppe non fermée les lignes testamentaires suivantes,
qui constituaient ses dernières volontés pour le lendemain de sa
mort : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être
porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les
églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en
Dieu. Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1885, I. Mort de
Victor Hugo, Extrait du Rappel..
l. ↑ Myriam Roman : la romancière explique en quoi le roman hugolien
se démarque du roman scottien : Il [Victor Hugo] se propose de
dépasser les cadres posés par Scott : ouverture du genre romanesque
sur l'épopée et le grandiose, dilatation du réel vers l'idéal. dans Victor
Hugo et le roman historique [archive], sur le site du Groupe
Hugo [archive].
m. ↑ La curiosité, l'intérêt, l'amusement, le rire, les larmes, l'observation
perpétuelle de tout ce qui est nature, l'enveloppe merveilleuse du style,
le drame doit avoir tout cela, sans quoi il ne serait pas le drame ; mais,
pour être complet, il faut qu'il ait aussi la volonté d'enseigner, en même
temps qu'il a la volonté de plaire, écrit-il dans la préface
d'Angelo [archive] ; la même pensée anime Balzac ; in Pierre
Laubriet : L'intelligence de l'art chez Balzac: d'une esthétique
balzacienne [archive] p. 372.
n. ↑ Ces digressions lui furent d'ailleurs reprochées, comme étant
envahissantes par Armand de Pontmartin dans les premières critiques
du roman : p. 720, « Le Correspondant »,vol. 292 [archive].
o. ↑ Anne Ubersfeld parle de « Viol du public » pour les tentatives de
Victor Hugo de convaincre le public dans Anne Ubersfeld,
1974 Ibid., p. 178 et 224.
p. ↑ Anne Ubersfeld parle de son désir d'unifier les publics, dans Anne
Ubersfeld, 1974 Ibid., p. 389.
q. ↑ Anne Ubersfeld parle du système A et non A - Anne Ubersfeld,
1974 Ibid., p. 411 et suivantes.
r. ↑ Victor Hugo, dans la préface de Lucrèce Borgia, rappelle que
dans Le Roi s'amuse, le bouffon possède une difformité physique,
mais une âme qui souffre, et dans Lucrèce Borgia, l'héroïne possède
une difformité morale, mais rayonne par son amour maternel.
s. ↑ Une seule fois en 1832, suivie d'une reprise sans grand succès
50 ans plus tard, dans Anne Ubersfeld, 1974, Ibid., p. 156.
t. ↑ L’Expiation dans Les Châtiments, Booz endormi dans La Légende
des siècles, pour ne citer que ces deux exemples.
u. ↑ Voir - entre autres - le commentaire [archive] de Ludmila Charles-
Wurtz sur le site Gallimard. Extrait : « Les Contemplations sont le chef-
d'œuvre de la poésie lyrique de Hugo, parce que le recueil se donne à
lire comme une autobiographie universelle. C'est une œuvre d'exil -
écrite en exil, mais aussi produite par l'exil. Cet exil est d'abord
politique ; il est aussi intérieur. À la catastrophe du coup d'État, Hugo
associe la mort de sa fille : le proscrit qui parle dans Les
Contemplations est exilé hors de son pays et hors de lui-même, si bien
que chaque lecteur peut s'identifier à lui. ».
v. ↑ Vide Victor Hugo et les graveurs de son temps de Gérard Blanchard
dans Communication & Langages, 1984, no 62, p. 65-85; - Extraits :
« Victor Hugo, côté plastique, commence à dessiner comme tout le
monde des « carnets de voyage ». Il aime l'eau-forte alors que la
mode est aux bois gravés. (…) Mais qu'arrive le malheur (la mort de
Léopoldine, le 4 septembre 1848 (…), l'exil (Jersey d'abord, de 1852 à
1855 avec l'expérience spirite) et voilà un autre Hugo qui se révèle à
lui-même. Avec un certain bonheur, il se livre aux vagues de
l'inconscient. Il pratique alors le dessin comme une sorte d'exercice
spirituel, comme une calligraphie zen. ».
w. ↑ Lire « http://www.fdlm.org/fle/article/319/jfkahn.php3 »(Archive • Wikiwix • Archive.is • G
oogle • Que faire ?)
l'interview de] Jean-François Kahn, auteur de Victor Hugo,
un révolutionnaire (2002)- Extraits:« On commence gauchiste et on
finit conservateur d’habitude ! Lui était conservateur et il prend parti
tout d’abord pour la République, la démocratie et finalement pour la
révolution. Il va même devenir une sorte de prophète révolutionnaire.
(…) C'est surtout un réformiste. (…) Dans sa vie, ses prises de
position sont également complexes. Il est absolument contre le
colonialisme quand il s'agit de pays qui ont une vieille culture comme
l'Égypte ou Cuba, mais il le justifie pour l'Afrique Noire, car il pense
que c'est une terre vide et sans histoire ».
x. ↑ Il faut, pour que l’univers soit en équilibre, qu’il y ait en Europe,
comme la double clef de voûte du continent, deux grands États du
Rhin, tous deux fécondés et étroitement unis par ce fleuve
régénérateur ; l’un septentrional et oriental, l’Allemagne, s’appuyant à
la Baltique, à l’Adriatique et à la mer Noire, avec la Suède, le
Danemark, la Grèce et les principautés du Danube pour arcs-
boutants ; l’autre, méridional et occidental, la France, s’appuyant à la
Méditerranée et à l’océan, avec l’Italie et l’Espagne pour contreforts.,
Victor Hugo, Le Rhin, Conclusion - Lire en ligne.
y. ↑ La correspondance de Baudelaire nous confirme que chez Hugo, il
n'aime pas la poésie politique, l'engagement…, dans David Ellison,
Ralph Heyndels, les modernités de Victor Hugo, p. 162.
z. ↑ Hans Christian Andersen and music: the nightingale revealed: In
general, literary historians have presented Hugo as being rather
hostile toward music, but this is something as a misconception. It is
true that Hugo generally opposed the production of musical works
based on his plays, but he nonetheless revered music quite highly,
especially what he referred to as "retrospective
music. p. 44 [archive] in Hans Christian Andersen and music: the
nightingale revealed, Anna Harwell Celenza, Ashgate Publishing,
2005.
aa. ↑ Arnaud Laster précise qu'on n'a jamais trouvé la fameuse formule
que l'on lui prête : Défense de déposer de la musique le long de mes
vers . Il n'était sans doute pas si hostile que cela à la mise en musique
de ses textes comme en témoigne La Esmeralda de Louise Bertin.
dans Groupe Hugo, séance du 25 janvier 1997 [archive].

Références
1. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Victor » est son prénom d’usage et « Marie » est
son deuxième prénom (typographie conforme aux préconisations
du Lexique, p. 151) : voir son acte de naissance [archive]) et la
signature du poète qui était « Victor Hugo ».
2. ↑ http://www.operavenir.com/cours/docs/Hugo.doc [archive].
3. ↑ « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo » [archive], sur besancon.fr,
Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002(consulté le 29 avril
2010), Une vie d'exception, p. 4.
4. ↑ Préface de Cromwell où l’auteur se pose en théoricien et en chef de
file du romantisme. À la tragédie classique, il oppose le drame
moderne, qui doit mêler, comme le fait la nature-même, le sublime et
le grotesque, ces deux éléments de la réalité. Gaëtan
Picon, Dictionnaire des auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 550,
(ISBN 978-2-221-50156-6).
5. ↑ Après Charles Baudelaire, des tenants de la poésie nouvelle lui ont
parfois reproché l’impureté de son lyrisme, son caractère narratif, son
manque de rigueur et sa densité. Gaëtan Picon, Dictionnaire des
auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 551,(ISBN 978-2-221-50156-6)..
6. ↑ « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo » [archive], sur besancon.fr,
Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002(consulté le 29 avril
2010), Une vie d’exception, p. 5.
7. ↑ Escholier 1931.
8. ↑ Escholier 1931, p. 11.
9. ↑ Victor Hugo : la face cachée du grand homme.
10. ↑ Diario de Madrid, 11 octobre 1811.
11. ↑« http://www.chronologievictorhugo.com/corpchronoexpress.htm
»(Archive• Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
12. ↑ Revenir plus haut en :a et b Anne-Martin Fugier, « Victor Hugo : la face cachée
du grand homme », émission Secrets d'histoire sur France 2, 10 juillet
2012.
13. ↑ Adèle Hugo, Victor Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa
vie, Paris, Bruxelles, Leipzig, Librairie Internationale A. Lacroix,
Verboeckhoven et Cie, éditeurs, 2 tomes, in-8°, 1863 ; t. 1, p. 233.
14. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 233.
15. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 339.
16. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 331-347.
17. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 362.
18. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1820. Moïse sur le Nil Lire sur Gallica [archive].
19. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 1.
20. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1821. "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1820, sur Gallica [archive].
21. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1823. Le "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1821 est Chateaubriand,
sur Gallica [archive].
22. ↑ Administrator, « Historique » [archive], sur louislegrand.org(consulté le 4
mars 2016).
23. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 62.
24. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. XXXV - La mort de la mère.
25. ↑ Selon l'acte de décès d'Adèle Hugo en ligne sur le site des Archives
départementales des Hauts-de-Seine. Voir explication sur sa page.
26. ↑ http://hautevillehouse.com/2013/05/eugene-hugo/ [archive]
27. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. LXIV - La mort du frère.
28. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. XL.
29. ↑ Didier Fontaine, « Les Manifestations du
romantisme »(Archive •Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de « La Bibliothèque
du Cénacle »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
30. ↑ Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, tome 1, 2001 (lire en
ligne [archive]), p. 106.
31. ↑ « Victor Hugo et ses contemporains »(Archive • Wikiwix • Archive.is •Google • Que faire ?).
32. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 87.
33. ↑ La Légende des siècles - Mon père, ce héros au sourire si doux….
34. ↑ Revenir plus haut en :a et b Les lieux hugoliens, no 9 [archive],
site victorhugo2002.culture.fr.
35. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. LI - Amis.
36. ↑ Les lieux hugoliens, no 10 [archive], site victorhugo2002.culture.fr.
37. ↑ Annette Rosa, « Victor Hugo, l’éclat d’un
siècle »(Archive • Wikiwix •Archive.is • Google • Que faire ?) - Un ami intime, sur le site du Groupe
Hugo [archive].
38. ↑ Anne Boquel, Etienne Kern, Une histoire des haines d'écrivains,
Flammarion, 2009, p. 87.
39. ↑ Histoire du Romantisme, Théophile Gautier.
40. ↑ Théophile Gautier, Victor Hugo, Paris, Bibliothèque-
Charpentier, 1902, 289 p., p. 18.
41. ↑ Paris, Librairie d'Eugène Renduel.
42. ↑ Victor Hugo / Juliette Drouet, 50 ans de lettres d'amour 1833-1883 :
Lettres de l'anniversaire, présentation de Gérard Pouchain, préface de
Marie Hugo, Collection « Écrits », 2005.
43. ↑ « Lettres à Juliette Drouet, 1833-1883: le livre de l'anniversaire par
Victor Hugo et Juliette Drouet » [archive], sur Google (consulté le29 avril
2010).
44. ↑ Marieke Stein, Idées reçues, Victor Hugo, éditions le cavalier
bleu, p. 20.
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Laffont, 1989, 1466 p. (ISBN 222105945X), p. 891.
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N27 – a été démoli en 1963.
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de cet événement savaient qu’il est et demeurera unique dans
l’histoire. Alain Decaux raconte : Précédé d’un escadron de la garde à
cheval et suivi d’un régiment de cuirassiers casques et cuirasses qui
rutilent, sabre au clair le général Saussier, gouverneur militaire de
Paris, ouvre la marche avec son état-major en grande tenue. Voici les
tambours voilés de crêpe qui battent lugubrement. Voici onze chars à
quatre ou six chevaux, sur lesquels s’entassent les couronnes et les
fleurs : un éblouissement..
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Hachette – BnF – Gallica, 345 p. (ISBN 9782011873170), p. 272
360.↑ Adèle Foucher, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Volume
1, Librairie internationale, 1863, 487 p. (lire en ligne [archive]), p. 28.
361.↑ Alexandre Dumas, Mes mémoires, 5ème série, Arvensa
Editions, 2016, 900 p. (ISBN 9791027301379), p. CXXVII, 1327.
362.↑ Adèle Hugo, Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Paris, Plon,
Collection Les Mémorables, 1985, 861 p. (ISBN 2259012884), p. 194,
238-239.
363.↑ Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, Paris, E. Dentu,
(Réédition Hachette-Bnf), 1885, 345 p. (ISBN 9-782011-873170), p. 62.
364.↑ Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, Paris, Hachette-
BnF, 2013 (edition 1885), 346 p. (ISBN 9-782011-873170), p. 72.
365.↑ Collectif, Souvenirs autour d'un groupe littéraire, Paris, E.
Fasquelle, 1910, 257 p., p. 43.
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367.↑ Théophile Gautier, Victor Hugo, Paris, Bib.-Charpentier, 1902,
289 p., p. 26.
368.↑ Victor Hugo, Poésie IV, Paris, Robert Laffont, 1986, 1192 p.
(ISBN 9782221046944), p. 951.
369.↑ Henri Guillemin, Hugo, Paris, Seuil, 1978, 191 p.(ISBN 2-02-000001-
6), p. 6.
370.↑ Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, Paris, Hachette
(BnF), 2013, 345 p. (ISBN 9782011873170), p. 147.
371.↑ Revenir plus haut en :a et b Jules Clarétie, Victor Hugo, souvenirs intimes, Paris,
Librairie Molière, 1902, 263 p., p. 120.
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215 p. (ISBN 9-782035-052926), p. 144.
373.↑ Claude Malécot, Le monde de Hugo vu par les Nadar, Paris, Editions
du patrimoine, 2003, 223 p. (ISBN 9-782858-226986), p. 87.
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1014 p. (ISBN 9-782070-402175), p. 415.
375.↑ Théodore de Banville, « Banquet pour Victor Hugo », La Presse, 23
septembre 1862, p. 1 (lire en ligne [archive])
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Molière, 1902, 263 p., p. 113.
377.↑ Claude Malécot, Le monde de Victor Hugo vu par les Nadar, Paris,
Editions du patrimoine, 2003, 223 p. (ISBN 9-782858-226986), p. 87.
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380.↑ Claude Malécot, Le monde de Victor Hugo vu par les Nadar, Paris,
Editions du patrimoine, 2003, 223 p. (ISBN 9-782858-226986), p. 199.
381.↑ Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, Paris, Hachette-
BnF, 2013, 345 p. (ISBN 9782011873170), p. 162.
382.↑ Jules Clarétie, Victor Hugo, souvenirs intimes, Paris, Librairie
Molière, 1902, 263 p., p. 121.
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Laffont, 1466 p. (ISBN 978-2221059456), p. 66.
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siècle - Victor Hugo est impossible 1885 - 1985 [archive], sur le site
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1225,1306 (T.IV); 186,302 (T. V).
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colloque international de Besançon, juin 2002, textes réunis par
Catherine Mayaux, L'âge d'homme, 2004, (pour Gide, lire l'article de
Michel Lioure, p. 57 et suivantes, pour Paul Valéry et Paul Claudel,
celui de Claude Pierre Ferez, p. 34).
395.↑ Collectif, La réception de Victor Hugo au XXe siècle : actes du
colloque international de Besançon, juin 2002, textes réunis par
Catherine Mayaux, L'âge d'homme, 2004, article de Françoise
Gerbaud, p. 13 et suiv..
396.↑ Charles Péguy, Œuvres complètes t. 2, Paris, Nouvelle revue
française, 1917, p. 324 [archive].
397.↑ Revenir plus haut en :a et b Charles Péguy, Œuvres complètes V 2,
Paris, Nouvelle revue française, 1917, p. 332 [archive].
398.↑ Charles Péguy, Œuvres complètes, vol. 2, Paris, Nouvelle revue
française, 1917, p. 326 [archive].
399.↑ Collectif, La réception de Victor Hugo au XXe siècle : actes du
colloque international de Besançon, juin 2002, textes réunis par
Catherine Mayaux, L'âge d'homme, 2004, article de Catherine
Mayaux, p. 54.
400.↑ René Journet dans Victor Hugo et la métamorphose du
roman [archive].
401.↑ Collectif, La réception de Victor Hugo au XXe siècle : actes du
colloque international de Besançon, juin 2002, textes réunis par
Catherine Mayaux, L'âge d'homme, 2004, article d'Alain Beretta p. 91.
402.↑ Paul Valéry, Mauvaises pensées & autres, Paris, Gallimard, 1942,
223 p., p. 41.
403.↑ Ionesco publie « Hugoliade », Apostrophes - 10/09/1982 [archive].
404.↑ Charles Mauras, le centenaire de Victor Hugo [archive] dans pages
littéraires choisies.
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Elsa Triolet - Louis Aragon.
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du Groupe Hugo [archive].
407.↑ Aragon, Desnos (Le Legs - 1943) et Paul Éluard (préface
de L'Honneur des poètes - 1943).
408.↑ François Mauriac: il répond à une enquête de la revue « Liberté de
l'esprit » à l'occasion du cent-cinquantenaire de la naissance de
Hugo. Adpf, « Hugo et ses contemporains » [archive].
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grand'ville… » : travaux et veilles de Michel Fleury, Mémoire de
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1994, p. 425.
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sur lemonde.fr, 18 mai 2015 (consulté en octobre 2017).
411.↑ [PDF] Filmographie sélective sur le site de la BnF. [archive].
412.↑ « Benjamin Biolay : "Le cinéma, ça éloigne tellement de soi que c'est
assez libérateur" » [archive], sur Télérama, 7 juillet 2016.
413.↑ « Mais où va le cinéma français ? » [archive], sur Le Dauphiné, 18 mai
2016.
414.↑ « Dossier de presse de Personal Shopper » [archive], sur Les Films
du Losange, 2016, p. 19-21.
415.↑ « Proses philosophiques/La Mer et le Vent - Wikisource » [archive],
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416.↑ Victor Hugo à l'opéra, no 208, mai-juin 2002, L'Avant-scène
opéraXIXe siècle.
417.↑ « Les origines d’Ernani dans les archives du Metropolitan
Opera »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le28 octobre 2016).
418.↑ Victor Hugo adapté par les grands compositeurs classiques [archive].
419.↑ Discographie : Mélodies sur des poèmes de Victor Hugo, Felicity
Lott, soprano, Graham Johnson, piano, Harmonia Mundi, 1985.
420.↑ « site d'information des théâtres de Londres » [archive].
421.↑ Télérama no 3152 du 9 juin 2010, p. 59 : La chronique de Fabienne
Pascaud.
422.↑ Mon Alter Hugo [archive] sur gerard-berliner.com.
423.↑ (de) Gerda Achinger, Victor Hugo in der Literatur der Puškinzeit
(1823-1840),, Köln, 1991.
424.↑ Michel Cadot, Victor Hugo lu par les Russes, Maisonneuve et
Larose, 2001.
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426.↑ (ru) M. S. Morchtchiner, N. I. Pojarski, Bibliografija russkih perevodov
proizvedenij Viktora Gjugo, Moscou, 1953.
427.↑ Myriam Truel, « Victor Hugo, un écrivain populaire ? Victor Hugo
dans la littérature destinée au peuple en Russie (années 1880-
1910) », Revue des études slaves, 2015, vol. 86, fasc. 3, p. 307-318..
428.↑ Myriam Truel, L'œuvre de Victor Hugo en Russie et en URSS, thèse
de doctorat en études slaves dirigée par Mm. Serge Rolet et Vincent
Vivès, soutenue le 8 juin 2017 à l'université de Lille 3.
429.↑ (ru) Myriam Truel, « Gavroš i Kozetta, sovetskie rasskazy ? (k
probleme osvoenija romana na russkoj počve) », Detskie čtenija, 2014,
tome 6, p. 349-365..
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New York, 1935.
 Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse,
imprimeur M.-J. Dalles, 1819.

1. ↑ Ode sur le rétablissement de la statue de Henri IV Lire sur


Gallica [archive].
2. ↑ Les Vierges de Verdun Lire sur Gallica [archive].

Annexes
Bibliographie
Sources pédagogiques (pour les collégiens et les lycéens)

 Gaston Bordet, Hugo, Hier, maintenant,


demain, Delagrave / CNDP / Centre régional de
documentation pédagogique de Franche-Comté, 2002
Sources anciennes

 Adèle Foucher (Adèle Hugo), Victor Hugo raconté par


un témoin de sa vie, Paris, Bruxelles, Leipzig, Librairie
internationale A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie,
éditeurs, 2 t. in-8°, 1863
Remarque : C'est l'édition originale des souvenirs réunis par Adèle
Hugo. Elle est préférable à l'édition bruxelloise publiée l'année
précédente, parce qu'elle est moins fautive et qu'elle comporte
quelques additions. Quoique Victor Hugo se soit toujours défendu
d'avoir participé à la rédaction de ce livre, on sait qu'il lui apporta un
soutien actif, sinon, même, a-t-il rédigé quelques passages.
 Augustin Cabanès, Victor Hugo mégalomane et spirite,
dans Grands névropathes, tome 2, Albin Michel,
1931 [lire en ligne [archive]].
 Juliette Drouet, Mille et une lettres d'amour à Victor
Hugo (choisies, préfacées et annotées par Paul
Souchon), Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1951.
 Paul Lafargue, « La Légende de Victor Hugo de 1817 à
1873 », dans Revue socialiste, 1885 [lire en ligne [archive]].

Pamphlet virulent, écrit par un ancien communard,


et à contre-courant, accusant l'écrivain de n'être
qu'un bourgeois opportuniste.

 Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, E.


Dentu, 1885.
 Raymond Escholier, Victor Hugo raconté par ceux qui
l'ont vu, Paris, Librairie Stock, 1931, 415 p. (lire en
ligne [archive]), p. 358
Sources récentes

 Jean Revol, Victor Hugo dessinateur, La Nouvelle


Revue française, mars 1964
 Jean-Louis Cornuz, Hugo, l'homme des "Misérables",
Lausanne, P.-M. Favre, 1985
 Alain Decaux, Victor Hugo, Éditions Perrin, 2001.
 Max Gallo, Victor Hugo, XO éditions, 2001, 2 tomes.
 Pierre Gamarra, La Vie prodigieuse de Victor Hugo,
Temps actuels, 1985.
 Danièle Gasiglia-Laster, Victor Hugo « Sa vie, son
œuvre », Frédéric Birr, coll., 1984.
 Danièle Gasiglia-Laster, Victor Hugo, celui qui pense à
autre chose, coll. « Petites biographies », Portaparole,
Rome, 2006.
 Yves Gohin, Victor Hugo, Presses universitaires de
France (Que sais-je ?), 1987.
 Sophie Grossiord, Victor Hugo : et s’il n’en reste
qu’un…, Gallimard/Découvertes - Paris-musées, 1998.
 Henri Guillemin, Victor Hugo par lui-même, Collections
Microcosme "Écrivains de toujours", Paris, Le Seuil,
1951, rééd. 2002.
 Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, vol. I : Avant l'exil,
1802-1851, Paris, Fayard, 2001, 1366 p. (ISBN 978-2-213-
61094-8).
 Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, vol. II : Pendant
l'exil. I, 1851-1864, Paris, Fayard, 2008,
1285 p. (ISBN 978-2-213-62078-7).
 Hubert Juin, Victor Hugo, 3 vol., Flammarion, 1980-
1986.
 Jean-François Kahn, Victor Hugo, un révolutionnaire,
Paris, Fayard, 2001, 960 p.(ISBN 9782213610962).
 Arnaud Laster, Pleins feux sur Victor Hugo, Comédie-
Française, 1981
 Arnaud Laster, Victor Hugo, éditions Belfond, 1984.
 André Maurois, Olympio ou la Vie de Victor Hugo,
Hachette, 1985.
 Henri Meschonnic, Écrire Hugo, 2 tomes, Gallimard,
1977.
 Henri Meschonnic, Hugo, la poésie contre le maintien de
l’ordre, Paris, Maisonneuve & Larose, 2002.
 Annette Rosa, Victor Hugo, l'éclat d'un siècle, éditions
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frontières : dictionnaire de sa vie et de son œuvre,
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 Cadot Virginie, Hugo et Juliette dans la tourmente d'un
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 Jean-Marc Gomis, Victor Hugo devant l'objectif, Paris,
l'Harmattan, 2018, 447 p.(ISBN 9782343146607)
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 Christian Chelebourg, Victor Hugo, le châtiment et
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 Annie Le Brun, Les Arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo,
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 Frédéric Lenormand, Les Fous de Guernesey ou les
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 Gérard Pouchain et Robert Sabourin, Juliette Drouet ou
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 Baldine Saint Girons, Les Monstres du sublime : Hugo,
le génie et la montagne, éditions Paris-Méditerranée,
2005, rééd. Max Milo.
 Jacques Seray, Richard Lesclide, du « Vélocipède
illustré » à « La Table de Victor Hugo », Vélizy, Seray,
2009.
 Marieke Stein, « Victor Hugo vient de mourir. Les
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police, éditions l'Iconoclaste, 2008, (ISBN 9782913366206).
 Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, étude sur le
théâtre de Hugo de 1830 à 1839, Librairie José Corti,
1974.
 Frank Wilhelm, Victor Hugo et l'Idée des États-Unis
d'Europe, Luxembourg, éd. par les Amis de la Maison de
Victor Hugo à Vianden, 2000.
 Victor Hugo et la musique, La Revue musicale, éditions
Richard Masse, numéro 378.
 Alfred Jamaux, Victor Hugo en Bretagne, (" Fougères,
Dol-de-Bretagne, Saint-Malo, Dinan, Le Mont-Saint-
Michel en compagnie de Juliette Drouet "), Saint-Malo :
Éd. Cristel, 2002, 156.p. (ISBN 2-84421-025-2)
Anthologies

 Ainsi parlait Victor Hugo, dits et maximes de vie choisis


et présentés par Pierre Dhainaut, collection « Ainsi
parlait », Éditions Arfuyen, 176 p., 2018.
Articles de presse
 Louis Rousseau, La famille lorraine de Victor Hugo,
dans Le Pays lorrain, 33e année, 1952, p. 81-90 (lire en
ligne) [archive]
 André Lefèvre, «Hugo et les Vosges», dans Le Pays
lorrain, 33e année, 1952, p. 91-97 (lire en ligne) [archive]
Documentaires

 Jean-Pierre Montier, Victoria Tébar Avila, Patrice


Roturier, Toujours en ramenant la plume, « Les
Travailleurs de la mer », l'œuvre graphique de Victor
Hugo, webdocumentaire, production : UOH/Université
Rennes 2, 2014 lire en ligne [archive]
Articles connexes

 Maison de Victor Hugo - Musée Victor-Hugo


 Dix francs Victor Hugo : une pièce commémorative de
dix francs français a été émise en 1985 à l’occasion du
centenaire du décès de l’écrivain
 Général Trochu
 Marie Damaschino
 Arsène Garnier, photographe à Guernesey
 Abbaye de Villers : Victor Hugo visite Villers à plusieurs
reprises (entre 1861 et 1869) et s'inspire de sa visite des
cachots de l'Abbaye pour la rédaction d'un célèbre
passage des Misérables. Il en a également fait quelques
croquis et y aurait laissé un graffiti dénonçant les
auteurs de graffitis.
Liens externes

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