Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
26 février 1802
Naissance
Besançon (France)
Poète
Romancier
Activité principale
Dramaturge
Pamphlétaire
Personnalité politique
Pair de France
Autres activités Sénateur
Dessinateur
Peintre
Distinctions
Funérailles nationales
Auteur
Langue d’écriture Français
Roman
Poésie
Genres
Théâtre
Pamphlet
Œuvres principales
Romans :
o Notre-Dame de Paris, 1831
o Les Misérables, 1862
o Les Travailleurs de la mer, 1866
Poésie :
o Les Orientales, 1829
o Les Châtiments, 1853
o Les Contemplations, 1856
o La Légende des siècles, 1859
Théâtre :
o Hernani, 1830
o Ruy Blas, 1838
modifier
variété2,3.
Au théâtre, Victor Hugo se manifeste comme un des chefs de file du romantisme
français lorsqu'il expose sa théorie du drame romantique dans les préfaces qui
introduisent Cromwell en 18274, puis Hernani en 1830 qui sont de véritables
manifestes, puis par ses autres œuvres dramatiques : Ruy Blas en 1838, mais
aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.
Victor Hugo est aussi un poète lyrique avec des recueils comme Odes et
Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais
il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore
poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).
Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec
notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862).
Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs,
à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de
mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues,
posthumes, 1887 et 1890), une correspondance abondante, ainsi que de nombreux
croquis et dessins à la plume et au lavis.
Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a
été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par
certains auteurs modernes5. Il a permis à de nombreuses générations de développer
une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à
ses multiples prises de position, choisissant de s'exiler pour vivre
à Guernesey pendant les vingt ans du Second Empire.
Ses choix, à la fois moraux et politiques6, durant la deuxième partie de sa vie, et son
œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que
la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont
accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix
jours après sa mort.
--
Sommaire
1Biographie
o 1.1Enfance et jeunesse
o 1.2Jeune écrivain
o 1.3Années théâtre
o 1.4Action politique
o 1.5L'homme des trois exils
1.5.1Bruxelles
1.5.2Jersey
1.5.3Guernesey
o 1.6Retour en France et mort
2Une œuvre monumentale
o 2.1Romancier
2.1.1Romancier inclassable
2.1.2Œuvre de combat
o 2.2Dramaturge
2.2.1Projet ambitieux
2.2.2Accueil mitigé
2.2.3Postérité
o 2.3Poète
2.3.1Vers de jeunesse
2.3.2Première maturité
2.3.3Créativité et puissance littéraire
2.3.4Place à part dans son siècle
o 2.4Le témoin voyageur
o 2.5Dessinateur
o 2.6Victor Hugo et la photographie
o 2.7Victor Hugo et la musique
o 2.8Victor Hugo et les peintres
3L'homme politique
o 3.1L'exil, Actes et Paroles
o 3.2Versatilité politique
o 3.3Un cap : la fidélité à sa conscience
o 3.4Un homme de droite
o 3.5Un homme de gauche
o 3.6Politique intérieure
o 3.7La Commune
o 3.8Combats sociaux
3.8.1Question sociale
3.8.2Peine de mort
o 3.9États-Unis d'Europe
o 3.10Colonisation et esclavage
o 3.11Féminisme
o 3.12Droit d'auteur
o 3.13Discours
4Convictions religieuses
5Hugo et ses contemporains
o 5.1Temps des rivaux
o 5.2Statue du commandeur
6Hugo et les femmes
o 6.1L’épouse
o 6.2Les maîtresses officielles
6.2.1Juliette Drouet
6.2.2Léonie d’Aunet, épouse Biard
o 6.3Les aventures
7Hugo et l'argent
o 7.1La pauvreté des débuts
o 7.2L'âpreté au gain
o 7.3La fortune
o 7.4Le « bon père de famille »
o 7.5L’homme indépendant
o 7.6Caractère généreux
8Hugo : histoire d’un corps
o 8.1La jeunesse
o 8.2La maturité
o 8.3La vieillesse
o 8.4Les derniers jours
o 8.5Après le décès
9Liste des œuvres
o 9.1Théâtre
o 9.2Romans
o 9.3Poésies
o 9.4Autres textes
o 9.5Œuvres posthumes
10Postérité
o 10.1Au XXe siècle
o 10.2Adaptations
10.2.1Cinéma
10.2.2Télévision
10.2.3Opéra
10.2.4Mélodies
10.2.5Musiques
10.2.6Comédies musicales
10.2.7Films d'animation
10.2.8Chansons
o 10.3Victor Hugo lu à l'étranger
10.3.1En Russie et en URSS
10.3.2En Angleterre[430]
11Iconographie
12Publications
o 12.1Bibliographies exhaustives
o 12.2Œuvres complètes, éditions de référence
13Notes et références
o 13.1Notes
o 13.2Références
14Annexes
o 14.1Bibliographie
14.1.1Sources pédagogiques (pour les collégiens et les
lycéens)
14.1.2Sources anciennes
14.1.3Sources récentes
14.1.4Monographies
14.1.5Anthologies
14.1.6Articles de presse
o 14.2Documentaires
o 14.3Articles connexes
o 14.4Liens externes
14.4.1Liens généralistes
14.4.2Liens thématiques
14.4.3Ressources et notices
Biographie
Enfance et jeunesse
À peine né, il est déjà le centre de l'attention. Enfant fragile, sa mère dormira souvent
avec lui et lui donnera beaucoup d'attention9, comme il le racontera plus tard dans
son poème autobiographique Ce siècle avait deux ans. Benjamin d'une famille de
trois enfants après Abel Joseph Hugo (1798-1855) et Eugène Hugo (1800-1837), il
passe son enfance à Paris, au 8 rue des Feuillantines, dans un logement loué dans
l'ancien couvent des Feuillantines vendu comme bien national à la Révolution. Ce
séjour dans un jardin sauvage, vestige du parc de l'ancien monastère, lui laissera
des souvenirs heureux. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des
affectations militaires de son père, marqueront ses premières années. Ainsi, en
1813, alors que Mme Hugo rejoint son mari, la famille fait halte à Hernani, ville du
Pays basque espagnol. La même année, il est, avec ses frères Abel et Eugène,
pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le Real Colegio de San
Antonio de Abad10,11. Vers 1813, il s'installe à Paris avec sa mère qui s'est séparée de
son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'Empire Victor Fanneau de
la Horie, parrain et précepteur de Victor Hugo auquel il donne son prénom12 ; Victor
l'aimera comme un second père. En septembre 1815, il entre avec son frère à la
pension Cordier. D'après Adèle Foucher, son épouse qui fut aussi son amie
d'enfance, c'est vers cet âge qu'il commence à versifier. Autodidacte, c'est par
tâtonnement qu'il apprend la rime et la mesure13. Il est encouragé par sa mère à qui il
lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses écrits sont relus et corrigés par un
jeune maître d’études de la pension Cordier qui s’est pris d’amitié pour les deux
frères14. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Âgé de quatorze
ans à peine, Victor note dans un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien »15.
En 1817, Victor Hugo a quinze ans lorsqu'il participe à un concours de poésie
organisé par l'Académie française sur le thème Bonheur que procure l’étude dans
toutes les situations de la vie. Le jury est à deux doigts de lui adresser le prix mais le
titre de son poème (Trois lustres à peine) suggère trop son jeune âge et l’Académie
croit à un canular : il reçoit seulement une mention16. Il concourt sans succès les
années suivantes mais gagne, à des concours organisés par l'Académie des Jeux
floraux de Toulouse, en 1819, un Lys d'or pour La statue de Henri IVA 1 et
une Amaranthe d'or pour Les Vierges de VerdunA 2,17, et une Amaranthe d'or en 1820
pour Moïse sur le Nil18,19. Ayant remporté trois prix, il devient Maître-ès-jeux floraux de
182020, suivi par Chateaubriand l'année suivante21.
Encouragé par ses succès, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles
il a des aptitudes (il suit les cours des classes préparatoires au lycée Louis-le-
Grand22), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde
en 1819 une revue ultra, Le Conservateur littéraire, qui attire déjà l’attention sur son
talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans.
Les mille-cinq-cents exemplaires s’écoulent en quatre mois. Le roi Louis XVIII, qui en
possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs23, ce qui lui
permet de vivre de sa passion et d’envisager d’épouser son amie d’enfance Adèle
Foucher12.
Jeune écrivain
Fonctions
Sénateur de la Seine54
Député de la Seine55
Élection
8 février 1871
Groupe politique
Extrême gauche
Élection
4 juin 1848
Réélection
13 mai 1849
Groupe politique
Droite
Pair de France
1845 – 1848
Biographie
Nationalité
Française
modifier
Élevé par sa mère nantaise (Sophie Trébuchet) dans l'esprit du royalisme, il se laisse
peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (J'ai grandi, écrit-il dans le
poème « Écrit en 1846 »56 en réponse à un reproche d'un ami de sa mère).
Selon Pascal Melka57, Victor Hugo a la volonté de conquérir le régime pour avoir de
l'influence et permettre la réalisation de ses idées58. Il devient ainsi confident
de Louis-Philippe en 1844, puis pair de France en 1845. Son premier discours en
1846 est pour défendre le sort de la Pologne écartelée entre plusieurs pays59, puis en
1847, il défend le droit au retour des bannis, dont celui de Jérôme Napoléon
Bonaparte60.
Le 25 février 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris. Après un
premier échec, il est élu le 4 juin député de la deuxième République et siège parmi
les conservateurs. Le 20 juin, il prononce son premier discours à l'Assemblée. Lors
des émeutes ouvrières de juin 1848, il devient, comme soixante autres, commissaire
chargé par l’Assemblée Constituante de rétablir l’ordre. Il commande des troupes
face aux barricades, dans l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire61. Il
désapprouvera plus tard la répression sanglante à laquelle il a participé62. Il fonde le
journal L'Événement63 en août 1848. Il est déçu par les autorités issues de
la Révolution de février et les lois répressives que vote l’assemblée
constituante contre la presse les 9 et 11 août le révulsent et lui font dire : « Les
hommes qui tiennent le pays depuis février ont d’abord pris l’anarchie pour la liberté ;
maintenant ils prennent la liberté pour l’anarchie »64. Il soutient la candidature
de Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République en décembre 1848.
Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il est élu le 13 mai 1849 à l'Assemblée
législative et prononce son Discours sur la misère le 9 juillet 1849 et le 30 juin 185065.
Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte, lorsque celui-ci soutient le retour du pape à
Rome66, et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques, dont il
réprouve la politique réactionnaire.
L'homme des trois exils
Article détaillé : Exil de Victor Hugo.
Hauteville House, maison de Victor Hugo en exil à Guernesey. Photographie d'Arsène Garnier.
Médaille à l'effigie de Victor Hugo par Alfred Borrel, 1884, Bronze, 68 mm.
Portrait de Victor Hugo par Léon Bonnat, Château de Versailles, 1879.
Le cortège funèbre arrive devant le Panthéon
Signature.
L'ensemble des écrits de Victor Hugo (triés et organisés par ses exécuteurs
testamentaires Paul Meurice et Auguste Vacquerie131) a été publié chez Jean-
Jacques Pauvert et représente presque quarante millions de caractères réunis en 53
volumes.
« L'ensemble de mon œuvre fera un jour un tout indivisible […] Un livre multiple
résumant un siècle, voilà ce que je laisserai derrière moi132 »
Victor Hugo a pratiqué tous les genres : roman, poésie, théâtre, essai, etc. — avec
une passion du Verbe, un sens de l'épique et une imagination féconde133. Écrivain et
homme politique, Victor Hugo n'a jamais cherché à opérer une distinction entre son
activité d'écrivain et son engagement134. Ainsi mélange-t-il intimement, dans ses
œuvres de fiction, développement romanesque et réflexion politique135.
Ses écrits témoignent de ses intérêts multiples qui allaient de la science à la
philosophie, de la Terre à l’univers entier ; ils illustrent sa passion pour l’histoire tout
autant que sa foi en l’avenir ; ils s’inspirent de tout ce que Hugo voyait, entendait,
vivait, de tout ce qu’il disait dans sa vie quotidienne comme le confia Charles Hugo
aux Goncourt : il « a toujours un calepin dans sa poche et [...] dès qu’en causant
avec vous, il dit la moindre pensée, il profère la plus petite idée, […] il s’écarte un
peu, tire son calepin et écrit ce qu’il vient de dire »136.
Romancier
Romancier inclassable
Hugo a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le
dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L'œuvre romanesque a traversé tous
les âges de l'écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps,
sans jamais se confondre totalement avec aucun ; en effet, allant au-delà de la
parodie, Hugo utilise les techniques du roman populaire en les amplifiant et subvertit
les genres en les dépassant137 : si Han d'Islande, en 1823, Bug-Jargal, publié en
1826, ou Notre-Dame de Paris, en 1831, ressemblent aux romans historiques en
vogue au début du XIX siècle ils en dépassent le cadre ; Hugo n'est pas Walter
e
De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui
rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l'esthétique romantique du début du
siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante143.
Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize signe la concrétisation romanesque d'un vieux
thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience
littéraire, politique, sociale et morale du XIX siècle. Il mêle alors la fiction et l'histoire,
e
Victor Hugo, assis sur les conventions (l'Académie française et le Théâtre français).
Florence Naugrette fait remarquer que le théâtre de Victor Hugo a été peu joué dans
la première moitié du XX siècle169,170. Il est remis au goût du jour par Jean Vilar en
e
1954 qui monte successivement Ruy Blas et Marie Tudor. D'autres metteurs en
scène suivent qui font revivre Lucrèce Borgia (Bernard Jenny), Les
Burgraves et Hernani (Antoine Vitez), Marie Tudor (Daniel Mesguich), les pièces
du Théâtre en liberté (L'Intervention, Mangeront-ils?, Mille Francs de récompense…)
sont montées dans les années 1960 et continuent à l'être. On peut lire aujourd'hui
l'ensemble de ce Théâtre en liberté dans l'édition qu'en a procurée Arnaud Laster 171.
Naugrette souligne aussi les difficultés d'interprétation du théâtre hugolien, comment
n'être ni grandiloquent, ni prosaïque, mais sans fausse pudeur, comment présenter
le grotesque sans glisser vers la caricature et comment gérer l'immensité de l'espace
scénique et rappelle le conseil de Jean Vilar : jouer sans pudeur en faisant confiance
au texte de Victor Hugo.
Poète
Vers de jeunesse
À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le jeune
écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l'Histoire, la
religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins
classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps
au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).
En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production poétique
antérieure. Fresques historiques, évocation de l'enfance ; la forme est encore
convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec le
mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les
prémices d'une évolution qui durera toute sa vie : le chrétien convaincu s'y montre
peu à peu plus tolérant, son monarchisme qui se fait moins rigide et accorde une
place importante à la toute récente épopée napoléonienne ; de plus, loin d'esquiver
son double héritage paternel (napoléonien) et maternel (royaliste), le poète s'y
confronte, et s'applique à mettre en scène les contraires (ce que l'on appelle
l'antithèse hugolienne) pour mieux les dépasser :
« Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères,
Différents par leur sort, semblables en leurs vœux,
Trouvent un but pareil par des routes contraires172. »
Puis Hugo s'éloigne dans son œuvre des préoccupations politiques immédiates
auxquelles il préfère — un temps — l'art pour l'art. Il se lance dans Les
Orientales (l'Orient est un thème en vogue) en 1829 (l'année du Dernier jour d'un
condamné).
Le succès est important, sa renommée de poète romantique assurée et surtout, son
style s'affirme nettement tandis qu'il met en scène la guerre d'indépendance de
la Grèce (le choix de présenter l'exemple de ces peuples qui se débarrassent de
leurs rois n'est pas innocent dans le contexte politique français) qui inspira
également Lord Byron ou Delacroix.
Première maturité
Dès les Feuilles d'automne (1832), les Chants du crépuscule (1835) Les Voix
intérieures (1837), jusqu'au recueil les Rayons et les Ombres (1840), se dessinent
les thèmes majeurs d'une poésie encore lyrique — le poète est une « âme aux mille
voix » qui s'adresse à la femme, à Dieu, aux amis, à la Nature et enfin (avec les
Chants du crépuscule) aux puissants qui sont comptables des injustices de ce
monde.
Ces poésies touchent le public parce qu'elles abordent avec une apparente simplicité
des thèmes familiers ; pourtant, Hugo ne peut résister à son goût pour l'épique et le
grand. Ainsi, on peut lire, dès le début des Feuilles d'automne, les vers :
« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »
Créativité et puissance littéraire
À partir de l'exil commence une période de création littéraire qui est considérée
comme la plus riche, la plus originale et la plus puissante de l'œuvre de Victor Hugo.
C'est alors que naîtront certains de ses plus grands poèmest.
Les Châtiments sont des vers de combat qui ont pour mission, en 1853, de rendre
public le « crime » du « misérable » Napoléon III : le coup d'État du 2 décembre.
Prophète des malheurs qui attendent Napoléon III, exécuteur du neveu honni, Hugo
s'y fait cruel, satirique, voire grossier (« pourceau dans le cloaque »173) pour châtier
« le criminel »174. Mais Hugo se fait aussi poète de temps meilleurs comme
dans Stella ; le poète prend alors des tons quasiment religieux. Quant à la forme
des Châtiments, elle est d'une extrême richesse puisque Hugo recourt aussi bien à
la fable, qu'à l'épopée, à la chanson ou à l'élégie, etc.
1856 est l’année des Contemplations. Hugo déclare : « Qu'est-ce que les
Contemplations ? [...] Les Mémoires d'une âme175. » A son éditeur Hetzel, il écrivait le
31 mai 1855 : « Il faut frapper un grand coup et je prends mon parti. Comme
Napoléon (Ier), je fais donner ma réserve. Je vide mes légions sur le champ de
bataille. Ce que je gardais à part moi, je le donne, pour que les
Contemplations soient mon œuvre de poésie la plus complète. Mon premier volume
aura 4 500 vers, le second 5 000, près de 10 000 vers en tout. Les Châtiments n’en
avaient que 7 000. Je n’ai encore bâti sur mon sable que des Giseh ; il est temps de
construire Chéops ; les Contemplations seront ma grande Pyramide176. »
Le succès est phénoménal. Le recueil sort le 23 avril 1856, tiré à 3 000 exemplaires.
Dès le lendemain, Paul Meurice demande à Hugo l’autorisation de procéder à un
nouveau tirage, ce qui se fait le 20 mai, à nouveau à 3 000. Entre-temps les premiers
droits d’auteur permettent à Hugo d’acheter sa maison de Hauteville-House à
Guernesey177.
Apothéose lyrique, marquée par l'exil à Guernesey et la mort (cf. Pauca Meae) de la
fille adorée : exil affectif, exil politique : Hugo part à la découverte solitaire du moi et
de l'univers. Le poète, tout comme dans Les Châtiments, se fait même prophète, voix
de l'au-delà, voyant des secrets de la vie après la mort et qui tente de percer les
secrets des desseins divins. Mais, dans le même temps, les Contemplations, au
lyrisme amoureux et sensuel, contient certains des plus célèbres poèmes inspirés
par Juliette Drouet. On y trouve également Demain, dès l’aube et les vers où il se
représente en révolutionnaire de la littérature : « […] sur l’Académie, aïeule et
douairière, / […] je fis souffler un vent révolutionnaire. / Je mis un bonnet rouge au
vieux dictionnaire178. » Les Contemplations : œuvre multiforme donc comme il
convient aux « mémoires d'une âme »u.
Enfin, La Légende des siècles, son chef-d'œuvre, synthétise l'histoire du monde en
une grande épopée parue en 1859 ; « L'homme montant des ténèbres à l'Idéal »179,180,
c'est-à-dire la lente et douloureuse ascension de l'humanité vers le Progrès et la
Lumière181. Baudelaire, qui eut parfois la dent dure contre Hugo, a fait un
commentaire très élogieux du recueil en admirant « avec quelle majesté il a fait
défiler les siècles devant nous, comme des fantômes qui sortiraient d'un mur ; avec
quelle autorité il les a fait se mouvoir, chacun doué de son parfait costume, de son
vrai visage, de sa sincère allure »182.
Place à part dans son siècle
Tantôt lyrique, tantôt épique, Hugo est présent sur tous les fronts et dans tous les
genres: il a profondément ému ses contemporains, exaspéré les puissants et inspiré
les plus grands poètes.
Victor Hugo était convaincu que « l’élargissement de la civilisation » européenne au
reste du monde amenait la littérature à s’adresser à tous les hommes et que donc
« les conditions, jadis étroites, de goût et de langue » n’avaient plus de raison d’être.
« En France, explique-t-il à l’éditeur italien des Misérables, certains critiques m’ont
reproché, à ma grande joie, d’être en dehors de ce qu’ils appellent le goût français ;
je voudrais que cet éloge fût mérité »183.
Ainsi que le rappelle Simone de Beauvoir : « Son 79e anniversaire fut célébré comme
une fête nationale : 600 000 personnes défilèrent sous ses fenêtres, on lui avait
dressé un arc de triomphe. L'avenue d'Eylau fut peu après baptisée avenue Victor-
Hugo et il y eut un nouveau défilé en son honneur le 14 juillet. Même la bourgeoisie
s'était ralliée […] »184.
Le témoin voyageur
Article détaillé : Victor Hugo en voyage.
Victor Hugo a beaucoup voyagé jusqu'en 1871. De ses voyages, il rapporte des
carnets de dessins et des notes186,187. On peut ainsi citer le récit d'un voyage fait à
Genève et dans les Alpes avec Charles Nodier188. Il part aussi chaque année pour un
voyage d'un mois avec Juliette Drouet découvrir une région de France ou d'Europe et
en revient avec notes et dessins112. De trois voyages sur le Rhin (1838, 1839, 1840),
il rapporte un recueil de lettres, notes et dessins publié en 1842 et complété en
1845189. Pendant les années 1860, il traverse plusieurs fois le Grand-Duché de
Luxembourg comme touriste, alors qu'il se rend sur le Rhin allemand (1862, 1863,
1864, 1865). De retour à Paris en 1871, il cesse de voyager186.
Dessinateur
Aux nombreux talents de l'écrivain, il faut ajouter le dessin. Le dessinateur n'a certes
pas éclipsé le poète, mais on continue néanmoins de redécouvrir le travail pictural de
Victor Hugo — auquel on a consacré de nombreuses et
prestigieuses expositions (lors du centenaire de sa mort, en 1985, « Soleil d'Encre »
au Petit Palais et « Dessins de Victor Hugo » place des Vosges dans la maison qu'il
habita sous la Monarchie de Juillet ; mais aussi, plus récemment, à New
York, Venise, Bruxelles, ou Madrid).
En bon autodidacte, Hugo n'hésite pas à utiliser les méthodes les plus rustiques ou
expérimentales : il mélange à l'encre le café noir, le charbon, la suie de cheminée, le
jus de mûre, l'oignon brûlé, la cendre de cigare, du dentifrice, peignant du bout de
l'allumette ou au moyen des barbes d'une plume.
Ses œuvres sont, en général, de petite taille et il s'en sert tantôt pour illustrer ses
écrits (Les Travailleurs de la mer), tantôt pour les envoyer à ses amis pour le jour de
l'an ou à d'autres occasions. Cet art, qu'il pratiquera toute sa vie, le divertit.
Au début, ses travaux sont de facture plutôt réaliste ; mais avec l'exil et la
confrontation mystique du poète avec la mer, ils acquerront une dimension
presque fantastiquev,190.
Cette facette du talent de Hugo n'échappera pas à ses contemporains et lui vaudra
les louanges de, notamment, Charles Baudelaire : « Je n'ai pas trouvé chez les
exposants du Salon la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor
Hugo comme le mystère dans le ciel. Je parle de ses dessins à l'encre de Chine, car
il est trop évident qu'en poésie, notre poète est le roi des paysagistes »191. Théophile
Gautier dit de Hugo que lorsqu’il « voyage, il crayonne tout ce qui le frappe, […] puis
le soir, à l’auberge, il retrace son trait à la plume, […] y met des vigueurs, un effet
toujours hardiment choisi ; et le croquis informe poché à la hâte sur le genou ou sur
le fond du chapeau, souvent à travers les cahots de la voiture ou le roulis du bateau
de passe, devient un dessin assez semblable à une eau forte, d’un caprice et d’un
ragoût à surprendre les artistes eux-mêmes »192.
Un certain nombre des dessins de Victor Hugo ont été gravés et publiés de son
vivant, en particulier Dessins de Victor Hugo en 1863, préfacé par Théophile Gautier,
et en tant qu'illustrations de ses œuvres littéraires (Les Travailleurs de la mer et Le
Rhin)193.
En outre, Edmond de Goncourt rapporte que Georges, le petit-fils de Victor Hugo, lui
avoua l’existence d’une vingtaine de dessins que son grand-père avaient faits de ses
conquêtes à Guernesey, « des dessins d’un faire très détaillé, très naturiste, aux
crayons de couleur indiquant la nuance d’une jarretière, d’un corset, vingt dessins
érotiques de femmes sans tête »194.
À Gray, musée Baron-Martin : Titre non indiqué ("L'Abbaye" en ruines), gravure,
13 × 19 cm.
Le phare des Casquets.
Victor Hugo lisant devant un mur de pierre, par Auguste Vacquerie 1853 (?)
L'homme politique
À partir de 1849, Victor Hugo consacre un tiers de son œuvre à la politique, un tiers
à la religion et le dernier à la philosophie humaine et sociale. La pensée de Victor
Hugo est complexe et parfois déroutante. On pourrait dire que l’analyse qu’il fait des
questions politiques et sociales repose sur une loi qui régit, selon lui, la nature
entière : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire207. » S'il refuse toute condamnation
des personnes et tout manichéisme, il n'en est pas moins sévère pour la société de
son temps. Au fur et à mesure, sa pensée politique va évoluer, quitter le
conservatisme et se rapprocher du réformismew,208.
L'exil, Actes et Paroles
Victor Hugo a rassemblé une grande partie de sa pensée politique dans Actes et
Paroles dont il fait paraître en 1875-1876 une première édition en trois volumes
intitulés respectivement Avant l’exil, qui couvre la période 1841-1851 ; Pendant
l’exil pour les années 1852-1870 ; Depuis l’exil, qui traite des années qui ont suivi
son retour en France entre 1870 et 1876. En 1889, est publiée une édition
posthume, Actes et Paroles IV, Depuis l’exil, 1876-1885 209.
Comme le fait remarquer Jean-Claude Fizaine dans l’édition citée en référence, l’exil
apparaît comme le point nodal du parcours politique de Victor Hugo. Autour de cette
expérience de la proscription, la trame de ses souvenirs autobiographiques compose
avec la chaîne de ses réflexions une représentation claire de son engagement
humaniste.
Avant l’exil permet de suivre son parcours depuis son élection à l’Académie
française en 1841, jusqu’à sa fuite de France en passant par sa nomination
comme Pair de France en 1845. On l’entend réclamer la liberté de la presse, du
théâtre et de l’enseignement, ainsi que l’abolition de la peine de mort.
Pendant l’exil recueille ses discours, publiés dans le journal l’Homme, édités en
brochures, imprimés par affiches. Il y réclame le respect du Droit, décliné sous
diverses formes : le droit à la liberté, au respect de la vie humaine, à la souveraineté
des peuples, et les droits humains.
Depuis l’exil (Tome III) rassemble la parole d’un sage et d’un prophète dont la presse
ne manque pas de se faire l’écho : appel aux Allemands, aux Français, aux Parisiens
pendant la guerre de 1870, réflexions sur la condition sociale de l’enfant et de la
femme, expression de son optimisme sur l’avenir de l’Europe, appel à la paix.
Depuis l’exil (Tome IV) est le testament du sénateur Hugo qui accueille à son
domicile les représentants de la gauche sénatoriale et qui poursuit son combat pour
l’amnistie des Communards, pour la colonisation, pour la civilisation et la paix
étendues au genre humain, contre le cléricalisme et le despotisme.
Versatilité politique
Hugo s’est vu reprocher son opportunisme politique : de fait, d’ultraroyaliste il devient
représentant de la droite conservatrice, en passant par le libéralisme ; réformiste, il
se rallie à la Monarchie de Juillet, puis devient partisan du Duc d’Orléans, soutient
ensuite Louis-Napoléon Bonaparte pour appeler aux armes contre lui trois ans plus
tard ; enfin, voilà qu’il rejoint les rangs de la gauche 210. Lui-même reconnaît
devant Paul Stapfer qu’il a « parcouru presque toute la gamme des opinions
politiques possibles. » Il se souvient avoir un jour lancé à la Chambre des pairs : « La
logique veut la république, mais la raison veut la monarchie » et de ne pas avoir été
républicain avant 1849. Il ajoute qu’il a raconté tout le développement de [sa] pensée
dans la pièce des Contemplations (Livre V, En marche, II) intitulée « Ecrit en 1846 »
qui commence par ce vers : « Marquis, je m’en souviens, vous veniez chez ma
mère./Vous me faisiez parfois réciter ma grammaire. 211»
Un cap : la fidélité à sa conscience
Henri Guillemin lui fait cependant crédit de n’avoir pas varié sur l’essentiel depuis
son éloignement des conservateurs en 1849 jusqu’à sa mort. Hugo écrit lui-même en
octobre 1830 : « Mauvais éloge d’un homme que de dire : son opinion n’a pas varié
depuis quarante ans . C’est dire que pour lui il n’y a eu ni expérience [...], ni réflexion,
ni repli de la pensée sur les faits. [...] Rien n’est absolu dans les choses politiques,
excepté la moralité intérieure de ces choses. [...] L’opinion d’un homme peut donc
changer honorablement, pourvu que sa conscience ne change pas212.Guillemin note
par ailleurs que passer de la droite à la gauche, quand tant d’autres opèrent le
mouvement inverse, est un fait assez rare pour être apprécié à sa juste valeur.
Un homme de droite
Guillemin soupçonne même que le Hugo encore adolescent qui s’exclame « je veux
être Chateaubriand ou rien », à l’époque où ce dernier s’implique plus en politique
qu’en littérature, a en tête une carrière du même ordre. Cependant, Hugo, fils d’un
général de Napoléon et d’extraction relativement modeste, a bien compris qu’il lui
fallait d’abord s’insinuer dans les cercles du pouvoir pour atteindre à cette réussite
sociale et financière qu’il convoite. Ce n’est qu’ensuite qu’il aurait la liberté de
pouvoir s’exprimer plus librement.
Ses premières inclinations politiques – pro-vendéennes – ont mûri sous l’influence de
sa mère, d’où la remarque du père : « Laissons faire le temps. L’enfant est de
l’opinion de la mère, l’homme sera de l’opinion du père213. » Ainsi, dans un de ses
premiers poèmes, Le télégraphe (1819, il affuble Napoléon de qualificatifs tels que
« le Corse », « despote », « Attila ». À Louis XVIII, il fait don de son sang : « Sire, il
est tout à vous, vous pouvez le verser214.» (1819) Il tient à poursuivre son ascension :
en 1822 et 1823, il accepte une pension royale ; Charles X le nomme chevalier de
la Légion d'honneur en 1825215 ; il affiche son titre de baron à la naissance de son fils
en 1828 ; il est promu officier de la Légion d’Honneur en 1837 ; il se démène pour
entrer à l’Académie – ce qui est chose faite le 7 janvier 1841 ; il est nommé pair de
France en 1845. Il est trop tôt, pense-t-il en 1832, pour une république : « [...]
Sachons attendre. La république [...] en Europe, ce sera la couronne de nos cheveux
blancs. Mais il ne faut pas souffrir que des goujats barbouillent de rouge notre
drapeau 216. » Notons toutefois qu’il reste effectivement fidèle à sa conscience. En
janvier 1822, un ami condamné à mort pour complot républicain est recherché par la
police : Hugo propose à la mère, malgré les risques qu’il encourt, d’héberger son fils.
En 1829, il publie un hymne en hommage « Aux martyrs ! Aux vaillants ! Aux forts ! »
tués par la troupe pendant les Trois Glorieuses217. Dans son essai Sur Mirabeau de
1834 il n’hésite pas à écrire : « La révolution française a ouvert pour toutes les
théories sociales un livre immense, une sorte de grand testament. Mirabeau y a écrit
son mot, Robespierre le sien, Napoléon le sien. Louis XVIII y a fait une rature.
Charles X a déchiré la page218. » Il partage le luxe aux côtés des grands, et souligne
que le peuple, qui a « un esprit d’enfant, [...] ne se dit pas que ce luxe le fait vivre,
[...]. » Il le regarde « avec son envie ». Toutefois, il prophétise en 1847 : « ceci est
plein de périls 219. » La question sociale ne cesse de le tourmenter. En novembre
1845, il se lance dans l’écriture des Misérables. Après les journées révolutionnaires
du 23 au 25 février 1848, Louis-Philippe n’est plus roi et Hugo cesse d’être pair.
Pourtant, pas de rancune et alors même qu’il se méfie de ce socialisme « qui, sous
prétexte de distribuer à tous le bien-être, ôte à chacun sa liberté220», il approuve les
premières mesures prises par le gouvernement provisoire : suffrage universel,
reconnaissance de la liberté de la presse, peine de mort et esclavage abolis. Il refuse
le portefeuille de ministre de l’Instruction publique que lui propose Lamartine :
respect du serment de fidélité que l’ancien pair a prêté au roi déchu. Le 4 juin, il est
élu député de Paris, pour une république de la civilisation et non de la terreur comme
le proclame son affiche électorale221. Le 24 juin, il commande l’assaut de barricades,
faisant montre d’un courage indéniable. Dans une lettre qu’il envoie à Antoine
Sénard 222, président de l’Assemblée nationale en juin 1848, Arsène de Cey raconte
comment, ce jour-là, un homme bientôt reconnu pour être Victor Hugo, apostrophe
les soldats, se place sans arme sous le feu des émeutiers, répond lorsqu’on lui dit
qu’il va se faire tuer : « Je suis là pour cela » et, à la tête de ses hommes, enlève
plusieurs barricades qu’il démonte de ses propres mains 223. Toutefois, si Victor Hugo
est partisan du rétablissement de l’ordre, il dénonce les atrocités commises au nom
de la répression. Lorsque le général Cavaignac et Louis-Bonaparte se présentent à
la présidence de la République, Hugo soutient ce dernier, non par opportunisme
mais parce que Cavaignac a été le grand ordonnateur des massacres. Hugo veut
également croire aux promesses que le prince enfermé au fort de Ham a consignées
dans son ouvrage De l'extinction du paupérisme : « Aujourd’hui le but de tout
gouvernement habile doit être de tendre par ses efforts à ce qu’on puisse dire
bientôt : le triomphe du christianisme a détruit l’esclavage ; le triomphe de la
révolution française a détruit le servage ; le triomphe des idées démocratiques a
détruit le paupérisme ! »224
Un homme de gauche
Hugo est réélu en mai 1849 sur une liste de la droite conservatrice, et pour autant
son combat humaniste ne dévie pas, même lorsqu’il harangue l’Assemblée sur la
nécessité de soulager la misère du peuple et qu’il est rageusement chahuté sur les
bancs de la droite 225. Trois mois plus tard, il s’indigne contre l’envoi de troupes à
Rome sous prétexte de venir en aide aux républicains italiens pour finalement rétablir
le Pape dans tous ses pouvoirs. Le 15 janvier 1850, il se dresse pour défendre
l’enseignement laïque : « Je ne veux pas vous confier l’enseignement de la jeunesse
[...], c’est-à-dire l’avenir de la France parce que vous le confier c’est vous le
livrer 226. » Le Journal des débats ne s’y trompe pas et fait le portrait au vitriol d’un
Victor Hugo dont la « pensée a toujours été socialiste227. » Mais lui ne s’arrête pas là,
devient de plus en plus virulent, comme en janvier 1850 lorsque l’Assemblée instaure
la déportation applicable aux condamnés politiques : « Ah ! c’est monstrueux ! [...] ce
que vous appelez une justice, je l’appelle un assassinat ! » 228. Dans ses carnets de
1850, il imagine un dialogue où il assume son utopisme : « Je veux un système
d’impôts qui ne dépouille pas le pauvre. – Vous êtes un ennemi de la propriété. – Je
veux la suppression de la guerre. – Vous êtes un ennemi de l’humanité. – Je veux
l’abolition de la peine de mort. – Vous êtes un buveur de sang. » Il rejette la société
qui se profile : « La guérite vous guette et le confessionnal vous espionne » 229. Louis-
Bonaparte souhaite une révision de la Constitution qui permettrait sa réélection. Le
17 juillet, Hugo se lance dans une diatribe sanglante dans laquelle il accuse le
président de chercher à rétablir la monarchie : « Quoi ! après Auguste, Augustule !
Quoi ! parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon
le Petit ! » 230.
Le 2 décembre 1851 a lieu le coup d’état. Victor Hugo entreprend d’organiser la
résistance, mais il est déjà trop tard et un représentant du peuple l’en dissuade 231. Il
s’enfuit et ne regrette rien. Au dos d’une lettre en date du 10 décembre, il s’engage à
ne pas déserter les rangs des résistants : « Le jour où il n’y en aurait plus que dix, je
serai dans les dix ; le jour où il n’y en aura plus qu’un, ce sera moi » 232. Il sait que la
chute annonce le renouveau : « Oui, il est bon d’être tombé »233. Et les difficultés de
l’exil n’y changeront rien : « J’aime la pauvreté, j’aime l’adversité, j’aime tout ce que
je souffre pour la liberté, pour la patrie et pour le droit, j’ai la conscience joyeuse » 234.
Sa vision humaniste demeure. En février 1854, lors du banquet anniversaire du 24
février 1848, il clame sa foi en l’avenir : « Le chômage rendu impossible, [...],
suffrage universel, bien-être universel, paix universelle, [...] plus de misère pour
l’homme, plus de prostitution pour la femme, plus d’ignorance pour l’enfant » 235. Et
quelle évolution ! Dans ses carnets de 1847, il appuie sa réflexion sur la religion et
déclare : « Le peuple [...] ne réfléchit pas que les inégalités de cette vie prouvent
l’égalité de l’autre » 236. Les années ont passé, et l’ironie est désormais grinçante :
« Résignons-nous, les uns ont froid, d’autres ont chaud ;/Je mange, vous jeûnez ?
C’est une loi d’En-Haut » 237. L’Empereur lui accorde l’amnistie en août 1859 ? Il
rejette avec mépris « cette effronterie » qui veut que « le coupable pardonne aux
innocents » 238. Il ne rentre en France que 19 ans plus tard, le 5 septembre 1870. Élu
député en février 1871, il est acclamé par la foule lorsqu’il vient siéger. À la
présidence de la gauche radicale, il travaille à l’union des gauches, mais échoue. Il
renonce alors à sa fonction, puis démissionne de l’Assemblée devant l’impossibilité
de s’exprimer librement contre le projet d’annulation de l’élection de Garibaldi en
Algérie. En juillet 1871, deux mois après la fin de la Commune, il se représente
comme candidat de la gauche et est battu. Idem en janvier 1872. Le 30 janvier 1876,
il devient sénateur et le restera jusqu’à sa mort. Le 3 juillet 1880, il prononce son
dernier discours de sénateur en faveur d’une amnistie des Communards condamnés.
Politique intérieure
Les représentants représentés, caricature de Victor Hugo par Daumier, 1849, après l'élection de l'écrivain à
l'Assemblée constituante.
États-Unis d'Europe
Buste de Hugo à l'Assemblée nationale avec extrait de son discours de 1849.
Victor Hugo, qui a écrit qu’« une guerre entre Européens est une guerre civile »257, a
fréquemment défendu258 l'idée de la création des États-Unis d'Europe. Ainsi, dès
1849, au congrès de la paix, il lance :
« Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous
Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et
votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité
supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la
Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se
sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de
bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. -
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le
suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand sénat
souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète
est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France259 ! »
Victor Hugo conçoit une Europe axée sur le Rhin, lieu d'échanges culturels et
commerciaux entre la France et Allemagne qui serait le noyau central de ces États-
Unis d'Europex. Il se désole de constater que l’antipathie entre les deux pays n’est
que la conséquence de manœuvres diplomatiques menées par l’Angleterre et la
Russie pour affaiblir la France ; de l’inquiétude que suscite une France modèle de
liberté, de justice et de droit des peuples ; de l’opposition de la Prusse260. Il présente
une Europe des peuples par opposition à l'Europe des rois, sous forme d'une
confédération d'États avec des peuples unis par le suffrage universel et l'abolition de
la peine de mort261.
L'idée n'est pas neuve, elle fut défendue avant lui par Saint-
Simon, Guizot et Auguste Comte262,261, mais Victor Hugo en fut un de ses plus ardents
défenseurs à une époque où l'histoire s'y prête peu. Considéré comme visionnaire ou
fou262, Victor Hugo reconnaît les obstacles qui entravent cette grande idée et précise
même qu'il faudra peut-être une guerre ou une révolution pour y accéder263.
Mais il croyait si fermement à cette idée d’une fédération européenne qu’il tint à lui
donner corps : « Il y a trois jours, le 14 juillet, [ …] je plantais dans mon jardin
de Hauteville-House le chêne des États-Unis d’Europe »264. Arbre que l’on peut voir
aujourd’hui encore.
Il souhaite pour l’Europe à venir la création d’une monnaie unique : « Une monnaie
continentale, à double base métallique et fiduciaire, ayant pour point d’appui le
capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de deux cents millions
d’hommes, cette monnaie, une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes
variétés monétaires d’aujourd’hui [...]. 265 »
Colonisation et esclavage
Article détaillé : Victor Hugo et la conquête de l'Algérie.
Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a
constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce
silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement
inconditionnel de la part de l'auteur des Misérables. Dans les années 1840-1850, il
s’enthousiasma devant la conquête d’une contrée qui avait été « le grenier des
Romains. » La France en Afrique lui semble « chose heureuse et grande » car
« c’est la civilisation qui marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver
un peuple dans la nuit. » Il n’y a en lui aucun doute : « Nous sommes les Grecs du
monde ; c’est à nous d’illuminer le monde »266,267. Toutefois, une analyse attentive de
ses écrits — et de ses silences — montre qu'à propos de la « question algérienne »
ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés : sceptique à l'égard des vertus
civilisatrices de la « pacification » militaire, il vit également dans l'Algérie colonisée le
lieu où l'armée française s'est « faite tigre », et où les résistants au coup d'État de
Louis-Napoléon Bonaparte ont été déportés268. Le 16 avril 1847, il écrit au ministre de
la Guerre, Alexandre Moline de Saint-Yon, pour dénoncer les tortures pratiquées par
l'armée64.
Sur la question de l'esclavage, celui qui, dans les années 1820, montrait à
travers Bug-Jargal qu'il partageait dans sa vision des peuples noirs les mêmes
préjugés que ses contemporains, et qui garda un silence étonnant lors de l'abolition
de l'esclavage en 1848269, devait intervenir pour demander la grâce de l'abolitionniste
radical américain John Brown270 et soutenir la révolution haïtienne : « Il n’y a sur la
terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits »271. Notons que l'évocation des méfaits de
son personnage Thénardier, le parvenu des Misérables n'oublie pas en fin d'ouvrage
la traite des Noirs. Thénardier avec l'argent de Marius donné à titre de remerciement
s'installa en Amérique où il devint « négrier ».
Il dénonce également avec vigueur, dans une lettre écrite en 1861, le pillage de
l'Ancien Palais d'Été de Pékin par les Français et les Anglais, lors de la seconde
guerre de l'opium272.
Féminisme
En 1882, Victor Hugo accepte d'être président d'honneur de la Ligue française pour
le droit des femmes, héritière de l'Association pour le droit des femmes, association
féministe fondée par Léon Richer273. La question de l'égalité des droits des hommes
et des femmes avait été déjà traitée quelques années plus tôt dans le dernier
chapitre de Quatrevingt-treize.
Droit d'auteur
Victor Hugo fut tenant du droit d’auteur et de la Convention de Berne pour la
protection des œuvres littéraires et artistiques tout en reconnaissant l'importance de
l'accès de tous au savoir :
« Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient — le
mot n’est pas trop vaste — au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si
l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être
sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre
préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous274. »
Discours
Victor Hugo a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours ; la
plupart d'entre eux sont regroupés dans Actes et paroles :
Convictions religieuses
Selon Alain Decaux278, Victor Hugo, élevé par un père franc-maçon et une mère qui
n'est jamais entrée dans une église, se construit une foi profonde, mais personnelle.
« Dieu est. Je suis plus sûr de son existence que de la mienne », affirme-t-il à Paul
Stapfer venu lui rendre visite à Guernesey 279.
Il rejette tout autant le rationalisme que le dogmatisme religieux, aussi bornés l’un
que l’autre : « Ta petite raison comme ton petit temple/Ne sont pas des maisons où
tienne l’Éternel280. »
Il déclara avoir voulu débarrasser la religion des « pantalonnades » du dogme qui
prétend nous faire admettre « qu’un pigeon puisse féconder une femme, qu’une
femme puisse être mère et vierge, et que trois fassent un, » en ajoutant : « Quelle
bizarre religion qu’une religion que les femmes ne pourraient expliquer sans
rougir ! »281.
Victor Hugo n'a jamais été baptisé, a tenté l'expérience d'un confesseur, mais finit sa
vie en refusant l'oraison des églises. Il reproche à l'Église le carcan dans lequel celle-
ci enferme la foi. Alain Decaux cite278, à ce sujet, cette phrase prononcée par
Olympio : Les dogmes et les pratiques sont des lunettes qui font voir l’étoile aux vues
courtes. Moi je vois Dieu à l’œil nu. Son anticléricalisme transparaît dans ses écrits
comme Religions et religion282, La fin de Satan, Dieu, Le pape, Torquemada, ainsi
que dans son adhésion à des mouvements anticléricaux283. Il est notamment l'auteur
de la phrase « L’Église chez elle et l’État chez lui » prononcée le 14 janvier 1850 à
l'Assemblée nationale afin de marquer son profond attachement à la laïcité284
Victor Hugo reste cependant profondément croyant, il croit en un Dieu souffrant et
compatissant285, en un Dieu force infinie créatrice de l'univers278, à l'immortalité de
l'âme et la réincarnation286. Paul Stapfer a transcrit une conversation qu’il a eue en
décembre 1870 avec Hugo sur l’immortalité de l’âme. Hugo lui affirme « je sais que
je suis immortel », mais lui explique également qu’il croit en une immortalité
« conditionnelle ». Il entend par là une immortalité « réservée aux âmes qui s’en sont
montrées dignes, toutes les autres retournant à ce néant auquel elles n’ont pas
cessé d’appartenir ». Les âmes indignes sont celles d’hommes qui n’auront rien
laissé d’utile derrière eux, « qui n’ont vécu que pour leur ventre » et qui donc
mourront tout entiers et retourneront à « la terre sur laquelle ils ont rampé un
instant287.» Il prie chaque jour, matin et soir, persuadé, comme il l’écrit dans L’Homme
qui rit, que « l’action de grâces a des ailes et va où elle doit aller. Votre prière en sait
plus long que vous. » La mort de Léopoldine provoque un regain dans sa quête de
spiritualité278 et lui inspire les Contemplations.
La quête spirituelle de Victor Hugo l'entraîne à explorer d'autres voies que le
catholicisme. Il lit le Coran278, s'intéresse au druidisme, critique les religions
orientales288 et expérimente le spiritisme. Comme Balzac et malgré les nombreuses
différences entre les visions du monde et de la littérature des « deux plus grands
hommes du temps »289, Hugo considère que le
principe swedenborgien de correspondance unit l'esprit et la matière290. Selon lui,
bien des phénomènes étranges restent inexpliqués, mais « rien de tout cela n'est
surnaturel ; c'est de la nature, inconnue »291.
Victor Hugo se trouve en exil sur l'île de Jersey lorsque son amie Delphine de
Girardin, qui se sait condamnée, l'initie en 1853 aux tables tournantes. Cette pratique
issue du spiritualisme anglo-saxon, vise à tenter d'entrer en communication avec les
morts. Hugo, pour qui les poètes sont également des voyants, est ouvert à ce genre
de phénomènes. Ces expériences sont consignées dans Le Livre des tables. Durant
deux ans, ses proches et lui interrogent les tables, s'émeuvent à l'idée de la
présence possible de Léopoldine et enregistrent des communications d'esprits très
divers, dont Jésus, Caïn, Dante, Shakespeare ainsi que des entités telles la Mort, la
Bouche d'Ombre, Le Drame ou la Critique. S'ébauche ainsi une nouvelle religion
dépassant le christianisme et englobant la métempsycose292. Selon le docteur Jean
de Mutigny, ces séances presque quotidiennes de tables tournantes révèlent
une paraphrénie fantastique qui se retrouve dans les œuvres ultérieures de Victor
Hugo, notamment le poème Ce que dit la bouche d'ombre des Contemplations293.
Ses carnets multiplient les annotations sur les bruits nocturnes, les frappements, les
fracas, les voix murmurant à son oreille. Il affiche ses convictions concernant
la survie de l'âme en déclarant publiquement : Ceux que nous pleurons ne sont pas
les absents, ce sont les invisibles294. Lors de l'enterrement de l'écrivain, cette phrase
est inscrite sur une couronne de fleurs portée par une délégation de la Société
Scientifique du Spiritisme qui considérait que Victor Hugo en avait été un porte-
parole295. Mais l'expérience spirite n'a été qu'un moment dans la quête par Hugo
d'une vérité et ce moment a été dépassé[réf. nécessaire] par d'autres
recherches[Lesquelles ?] « à la poursuite du vrai ».
Son testament, lapidaire, se lit comme une profession de foi :
« Je donne cinquante mille francs aux pauvres.
Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard.
Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes.
Je crois en Dieu295. »
Statue du commandeur
Quand il retourne en France après l'exil, il est considéré comme le grand auteur qui a
traversé le siècle et comme un défenseur de la république328. Les monarchistes ne
pardonnent pas facilement à celui qui a trahi son milieu et si les républicains les plus
à gauche doutent de sa conversion, il devient cependant un enjeu politique, adulé
par la gauche républicaine qui organise pour l'anniversaire de ses 79 ans, une
grande fête populaire329. Les jeunes poètes continuent de lui envoyer leurs vers –
tandis que d'autres se montrent volontiers irrévérencieux.
« Hugo : l'Homme apocalyptique,
L'Homme-Ceci-tûra-cela,
Meurt, garde national épique ;
Il n'en reste qu'un – celui-là »
— Tristan Corbière, « Un jeune qui s'en
va », Les Amours jaunes (1873)
Ce culte hugolien exaspère ses pairs. Paul Lafargue écrit en 1885 son pamphlet La
légende de Victor Hugo et Zola s'exclame :
« Victor Hugo est devenu une religion en littérature, une sorte de police pour le
maintien du bon ordre […]. Être passé à l'état de religion nécessaire, quelle terrible
fin pour le poète révolutionnaire de 1830330. »
Hugo et l'argent
La pauvreté des débuts
Les débuts de Victor Hugo sont modestes. Celui qui a écrit « Qui n’est pas capable
d’être pauvre n’est pas capable d’être libre » sait ce que c’est que d’avoir à gagner
sa vie pour ne dépendre que de soi 337.
D’ailleurs, Antoine Fontaney, le témoin ahuri des premières années de Victor Hugo
littérateur reconnaît que vouloir gagner de l’argent n’a rien d’anormal pour un homme
qui doit subvenir aux besoins de toute sa famille, sans pouvoir compter sur des biens
familiaux ou des rentes, à l’instar des Lamartine, Vigny ou Musset. Hugo tente de
l’expliquer à Armand Carrel, critique du quotidien Le National, dans une lettre du 15
mars 1830 : « l’Empire et la fortune m’ont manqué. Je me suis trouvé à vingt ans
marié, père de famille, n’ayant pour tout bien que mon travail et vivant au jour le jour,
comme un ouvrier, [...] obligé par le malheur des temps de faire à la fois une œuvre
et une besogne.338»
L'âpreté au gain
Hugo le millionnaire, Hugo le pingre : les deux qualificatifs lui ont été associés de son
vivant. Henri Guillemin nous dit qu’il fut chansonné pour sa ladrerie par Auguste de
Châtillon, mais nous précise que ce personnage a lui-même bénéficié du secours
financier de Hugo 339. À la suite d'une anecdote qu’on lui a racontée sur le versement
de certains droits d’auteur, un Goncourt écrit : « Hugo est rapace : on me l’avait déjà
dit, je le vois340.»
Dès 1831, Antoine Fontaney, un habitué de la rue Jean-Goujon, où loge la famille
Hugo, est choqué de constater que l’argent est la préoccupation constante du jeune
auteur. Il nous montre Hugo contrarié que le beau temps et la venue du Dey d’Alger
vont entraîner une baisse de la recette escomptée pour sa pièce Marion Delorme. Il
se rappelle en septembre l’inquiétude du même Hugo face aux troubles de Paris qui
auront à nouveau un effet déplorable. Devant l’acharnement quotidien de Hugo à
produire vers et prose à la chaîne, il s’écrie : « Quel fabricant ! Comme il calcule sa
production ! »341
Cette réputation de cupidité et d’avarice le poursuivra toute sa vie, y compris au sein
de son entourage le plus intime. Ainsi, en mars 1857, Juliette Drouet l’appelle « mon
cher petit Harpagon 342».
Bien des années plus tard, en 1871, le Moniteur universel lui consacre un article qui
rappelle avec sarcasme que sa « générosité et sa munificence sont très connues,
surtout dans le monde des lettres »343.
Évidemment, cette propension à thésauriser est mise en regard de ses gains
énormes. Ses fils lui reprochent de leur compter son aide, sa femme regimbe devant
sa sévérité financière, elle qui aime tant les soirées mondaines. En 1880, Juliette
Drouet se voit contrainte de lui écrire qu’elle ne lui demandera jamais plus que ne
l’exigent ses besoins et la nécessité de bien présenter devant les invités qu’ils
reçoivent344.
L’ironie s’exprime aussi chez certains de ses confrères. Ainsi lors de la publication
des Misérables, les Goncourt relèvent qu’il est « assez amusant de gagner deux cent
mille francs […] à s’apitoyer sur les misères du peuple. »345
La fortune
Dans une lettre à un anonyme écrite en 1845, Hugo confie : « Vous me croyez riche,
monsieur ? Voici : Je travaille depuis vingt-huit ans, car j’ai commencé à quinze
ans » 346, et il détaille le montant total de son épargne pendant cette période. On peut
l’estimer, en se fondant sur les estimations données par Henri Guillemin
réactualisées, à l’équivalent de quelque 2.569.688 euros347. Mais il doit faire vivre
onze personnes, aussi ajoute-t-il : « Je porte des paletots de vingt-cinq francs, j’use
un peu trop mes chapeaux, je travaille sans feu l’hiver, et je vais à la Chambre des
pairs à pied, quelquefois avec des bottes qui prennent l’eau ».
C’est surtout à partir de 1870, avec la réédition régulière de ses œuvres, qu’il
accumule une fortune que vient augmenter la vente des ouvrages plus récents. À
leur sortie en 1862, Les Misérables lui avaient déjà rapporté plus de 2,5 millions
d’euros. La première édition de Quatrevingt Treize, paru en 1873, lui rapporte
environ 600 000 euros. A sa mort, il disposait d’environ 60 millions d’euros348.
Le « bon père de famille »
Hugo a fait fructifier sa fortune en préférant des placements sûrs, tels ses
« consolidés anglais » mentionnés à diverses reprises dans ses carnets personnels.
Toutefois, pour accumuler une telle somme, il s’est toujours fixé comme règle
intangible de vivre sur les revenus de ses placements sans jamais toucher au capital.
Il lui importe aussi de tenir un compte précis de ses dépenses et de ses dons.
Ses deux fils n’eurent jamais d’emploi digne de ce nom : il leur versait donc une
allocation mensuelle de 1300 euros puis de 1700 euros[Combien ?]. Il fait à l’un et à
l’autre des donations, comme cela apparaît dans plusieurs lettres 349. Le journal des
Goncourt rapporte que Charles n’hésitait pas à faire commerce des lettres qui lui
écrivait son père, demandant même à ce dernier de les illustrer afin d’en tirer un
bénéfice plus grand 350. Au décès de Charles, en 1871, Hugo dut éponger les dettes
énormes qu’il avait laissées 351.
En 1868, au décès de sa femme, il avait découvert qu’elle avait contracté pour
128.000 euros de dettes349.
Quant à la veuve de Charles, qui se retrouva avec deux jeunes enfants, elle recevait
de son beau-père près de 10000 euros mensuels[Combien ?] 344.
Pour sa fille Adèle, il avait provisionné un montant de 430 000 euros[Combien ?]. Ses
carnets intimes témoignent, notamment en 1871, de l’aide qu’il lui envoya à la
Barbade où elle avait suivi le lieutenant Pinson dont elle était éperdument
amoureuse352.
En remerciement à Juliette Drouet pour lui avoir sauvé la vie en 1851, il lui lègue
près de 860 000 euros[Combien ?], qu'elle refuse353.
On comprend mieux alors ces vers recueillis dans Océan « Pauvre père inquiet,
travaille sans repos, /Porte de vieux habits, porte de vieux chapeaux, /[...]Fais
pendant vingt-cinq ans la fourmi pour les tiens ; / les tiens, tous les premiers
t’appelleront avare.»354
L’homme indépendant
Hugo a très vite tenu à préserver son indépendance, ce qui par exemple, l’a conduit
en 1829, après l’interdiction de Marion de Lorme, à refuser l’augmentation
compensatoire de la pension que le roi Charles X lui versait. Même refus
lorsque Abel-François Villemain, académicien et ministre de l’instruction publique, lui
propose des bourses d’études pour l’éducation de ses fils 355.
Dans la même lettre à Armand Carrel, datée de 1830, citée plus haut, il se déclare
fier de n'avoir pas d’autre moyen de subsistance que sa plume, et de l'avoir
« maintenue pure de toute spéculation, libre de tout contrat mercantile ». [...] J’ai fait,
dit-il, bien ou mal de la littérature, et jamais de la librairie. Pauvre, j’ai cultivé l’art
comme un riche, pour l’art, avec plus de souci de l’avenir que du présent. [...] Je puis
dire que jamais la besogne n’a taché l’œuvre ».
En 1866, Albert Millaud propose à Hugo de publier Les Travailleurs de la mer par
épisodes dans son journal pour la somme colossale de {{combien|quatre millions
d’euros}}. Hugo lui répond le 27 février 1866 : « [J’ai] la conviction que Les
Travailleurs de la Mer ne sauraient se découper en feuilleton », [C’est] « ma
conscience littéraire, [...] quelque regret que j’en puisse avoir, qui me force à baisser
pudiquement les yeux devant un demi-million »356.
Hugo tirait de ses œuvres des revenus importants, mais ses éditeurs n’étaient pas
en reste. Ainsi, si Hugo a touché 300 000 francs pour Les Misérables, le contrat en
prévoyait 517 000 pour Lacroix342.
Caractère généreux
Henri Guillemin renvoie à une étude détaillée menée par l’Académicien Jacques de
Lacretelle sur les relations d’affaires qui liaient Hugo et ses éditeurs et qu’il a publiée
dans La Revue de France les 15 octobre et 1er novembre 1923. L’auteur souligne
chez Hugo un « correction absolue », du « désintéressement », voire « une
indulgence extrême. »342
De fait, il cite un exemple parmi d’autres. L’année 1848 fut une année difficile pour
l’édition, aussi Hugo offre-t-il à son éditeur (Duriez et Cie) de porter à onze ans au
lieu de dix la durée de vente exclusive de ses œuvres complètes.
Toute sa vie, Hugo a consacré une part significative de ses revenus à la charité, soit
par le biais d’œuvres ou de dons individuels. Pendant les années passées à
Hauteville House, le tiers des dépenses annuelles passait dans les secours versés
aux nécessiteux349.
Un repas hebdomadaire réunissait les enfants pauvres, dont le nombre est passé de
huit à quarante ; Noël était l’occasion d’une réception, avec distribution de friandises
et de cadeaux357.
Pour l’année terrible de 1870, Hugo fait l’addition des dons en argent qu’il a
distribués : 35 000 euros, sans compter les représentations de ses œuvres qu’il
autorise au bénéfice des malheureux358.
En 1871, il récapitule le montant des droits d’auteur auxquels il a renoncé : plus de
200 000 euros358.
Encore ne peut-il répondre à toutes les sollicitations, comme le rappelle son
secrétaire Richard Lesclide359. Guillemin précise que les demandes d’aide adressées
chaque semaine au maître représentaient plus de deux millions d’euros344.
Les informations données ci-dessous sont tirées du Petit Journal, qui offrit à ses
lecteurs un compte rendu circonstancié de l’évolution de l’état de santé de « l’illustre
malade ». Les articles insistent régulièrement sur la robustesse du patient, laquelle
pouvait laisser espérer une issue heureuse. À l'exception du premier, les bulletins de
santé émanent du Professeur Germain Sée, des docteurs Emile Allix et Alfred
Vulpian385.
Jeudi 14 mai - soir : Victor Hugo a été pris d'une indisposition qui, d'abord, a semblé
légère, et qui s'est aggravée subitement. Victor Hugo, qui souffrait d'une lésion du
cœur, a été atteint d'une congestion pulmonaire. Germain Sée, Emile Allix.
Bulletin mardi 19 mai - matin : La nuit a été relativement calme ; la respiration
s'embarrassent de temps en temps, mais la congestion pulmonaire ne s'est pas
aggravée.
Bulletin mardi 19 mai - fin d’après-midi : L'état ne s'est pas modifié d'une manière
notable. De temps en temps, accès intenses d'oppression.
Bulletin - mercredi 20 mai - 9 h 30 matin : À la suite d'une violente oppression, il s'est
manifesté cette nuit une syncope assez longue. Ce matin, l'état des forces et de la
respiration est à peu près le même qu'hier au soir. Comme détail complémentaire de
ce bulletin, on nous assure que Victor Hugo, qui a toute sa raison et qui se sent
perdu, a fait entendre pendant l'oppression une plainte formulée en ce vers : En moi,
c'est le combat du jour et de la nuit. Il est à noter que le Matin relate le même fait,
avec une légère variante : « C’est ici le combat du jour et de la nuit. »
Bulletin mercredi 20 mai - 20 h 0 : il semble qu'il y ait, depuis ce matin, une légère
tendance à l'amélioration.
Bulletin - mercredi 20 - midi : La nuit a été assez agitée et troublée par deux accès
d'oppression. Ce matin, on constate un certain degré d'engagement pulmonaire du
côté droit.
Bulletin - mercredi 20 - 19 h : On constate ce soir un calme relatif de la respiration.
Le pouls se maintient. Pas de fièvre. Le pronostic reste grave.
Bulletin - jeudi 21 mai – 9 h du matin : La nuit a été tranquille, sauf quelques instants
d'oppression et de grande agitation. En ce moment, la respiration est assez calme et
les fonctions intellectuelles sont intactes. La situation est toujours inquiétante.
Jeudi 21 mai - midi : Le malade a eu une crise d'agitation très violente qui a duré
vingt minutes. M. Vacquerie, Mme Lockroy et le docteur Allix avaient de la peine à le
maintenir. Une injection de morphine a ensuite provoqué une période de calme
absolu.
Jeudi 21 mai - vers 18 h : La suffocation avait pris un caractère si alarmant que M.
Lockroy s'attendait à une fin très prochaine. Cependant un peu de calme est revenu
à la suite d'une injection de morphine.
Vendredi 22 mai - 1 h du matin : La situation est absolument désespérée ; l'état
d'assoupissement prend le caractère comateux ; l'issue fatale est attendue d'un
instant à l'autre.
Bulletin - Vendredi 22 mai - sept heures du matin : Aucun changement n'est survenu
depuis ce matin, bien que les battements du cœur soient moins énergiques.
Le dernier bulletin - vendredi 22 mai - 9 h 10 du matin : Situation extrêmement grave.
Vendredi 22 mai - Vers 11 h 45 : Après une crise d'agitation, le grand poète s'est
affaissé et n'a plus donné d'autre signe de vie que les soubresauts courts d'une
respiration de plus en plus faible. C'était l'agonie qui commençait, agonie calme et
tranquille, sorte de sommeil inconscient qui n'était que le seuil de la mort. Tous les
membres de la famille, appelés en toute hâte, se tenaient au chevet du mourant,
abîmés dans la plus poignante douleur. Quelques amis, parmi lesquels MM Armand
Gouzien et Sardou, réunis là, mêlaient leurs larmes aux pleurs de la famille désolée.
Vendredi 22 mai - 13 h 27 : La poitrine de VH a été soulevée par un soupir, puis plus
rien, l'immobilité de la mort !
Dès le début, affirme Auguste Vacquerie qui fut le témoin des derniers moments, il
était convaincu que sa fin était proche. Le lundi 18 mai, il confia à Paul Meurice :
« Cher ami, comme on a de la peine à mourir ! — Mais vous ne mourrez pas ! — Si !
C'est la mort. Et il ajouta en espagnol : — Et elle sera la très bien venue » Il souligne,
en outre, que son visage était « profondément serein ».
Après le décès
Vendredi 22 mai : Amédée-Paul Bertault moula le visage sous la direction du
sculpteur Jules Dalou qui réalisa un buste ; le peintre Léon Bonnat fit un tableau
et Léon Glaize un dessin386.
Samedi 23 mai : Félix et Paul Nadar ainsi qu'Etienne Carjat en firent plusieurs
portraits photographiques. Félix Nadar fit également quelques croquis.
Dimanche 24 mai - Dans la nuit : les docteurs Sée et Cornil procédèrent à
l’embaumement du corps.
Samedi 30 mai - 22 h 30 : Mise en bière.
En octobre 1887, Léon Daudet, qui assista à l’ouverture de Hauteville House après le
décès, raconta à Edmond de Goncourt que les armoires « étaient bondées de
capotes anglaises, et d’un format gigantesque »387.
Théâtre
Les Burgraves, scène du 2e acte.
1816 : Irtamène
1819 ou 1820 : Inez de Castro
1827 : Cromwell
1828 : Amy Robsart
1830 : Hernani
1831 : Marion de Lorme
1832 : Le roi s'amuse
1833 : Lucrèce Borgia
1833 : Marie Tudor
1835 : Angelo, tyran de Padoue
1838 : Ruy Blas
1843 : Les Burgraves
1882 : Torquemada
1886 : Théâtre en liberté (à titre posthume)
1939 : Le château du diable (pièce inachevée écrite en
1812 et publiée à titre posthume).
Romans
1818 : Bug-Jargal
1823 : Han d'Islande
1829 : Le Dernier Jour d'un condamné
1831 : Notre-Dame de Paris
1834 : Claude Gueux
1862 : Les Misérables
1866 : Les Travailleurs de la mer
1869 : L'Homme qui rit
1874 : Quatrevingt-treize.
Poésies
Postérité
5 nouveaux francs Victor Hugo- en circulation du 4 janvier 1960 au 1er avril 1968.
Statue par Laurent Marqueste, cour d'honneur de la Sorbonne.
Au XX siècle
e
prééminente, mais exaspérés parfois aussi par ses excès394. Charles Péguy,
dans Notre patrie publié en 1905, n'est pas tendre envers le grand homme395,
l'accusant d'être un hypocrite pacifiste396, disant de lui que Faire des mauvais vers lui
est complètement égal397, mais plus loin s'exclamant quels réveils imprévus, quel
beau vers soudain397 et parlant d'entraînement formidable de l'image et du
rythme398. Saint-John Perse lui reproche d'avoir perverti le romantisme par son
engagement politique399. On retrouve de son influence aussi bien chez des
admirateurs comme Dostoïevski400 que chez de violents détracteurs comme Jean
Cocteau401. Aux yeux de Paul Valéry, « Hugo est un milliardaire. — Ce n’est pas un
prince », exprimant ainsi l’idée que la richesse de ses dons ne fait pas de Victor
Hugo un des grands maîtres de la littérature402. Vers 1930, Eugène Ionesco écrit le
pamphlet Hugoliade et reproche à Hugo une éloquence masquant la poésie ainsi
que sa mégalomanie403.
Entre les deux guerres, c'est en sa qualité de révolutionnaire qu'il est apprécié par
les gens de gauche (Romain Rolland, Alain) et exécré des réactionnaires (Charles
Maurras404), c'est en sa qualité de visionnaire qu'il est apprécié des surréalistes391. Il
est admiré par Aragon405, par Desnos406.
Durant la guerre, son image sert de porte-drapeau à la résistance407,391.
Au retour de la guerre, les passions s'assagissent, on découvre l'homme. François
Mauriac déclare, en 1952 : « Il commence à peine à être connu. Le voilà au seuil de
sa vraie gloire. Son purgatoire est fini »408. Henri Guillemin publie une biographie très
nuancée de l'écrivain391. Jean Vilar popularise son théâtre. Victor Hugo est désormais
adapté au cinéma, au théâtre et pour la jeunesse. Le centenaire de sa mort est fêté
en grande pompe409.
En 2015, Hugo est le dixième personnage le plus célébré au fronton des
67 000 établissements publics français : pas moins de 365 écoles, collèges et lycées
lui ont donné son nom, derrière Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-
Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne
d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Sainte Marie (377), mais devant Louis
Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335)410.
Monument La Colonne du Savoir à l'effigie de Victor Hugo par Arnaud Kasper. Bronze de 3,50 m (Hôtel de
ville de Courbevoie).
De nos jours, Victor Hugo est toujours une grande inspiration pour les sculpteurs. La
Colonne du Savoir, monument en bronze de 3,50 m de haut sculpté par Arnaud
Kasper, a été achetée en 2007 par la ville de Courbevoie. Cette colonne est la
symbolique de la construction de la vie d'un homme et la représentation du travail
fourni par Victor Hugo. Ses combats pour la défense des droits de tous les hommes,
ses discours, ses romans, ses pièces, ses œuvres artistiques, etc. L'artiste a
également sculpté d'autres portraits de l'auteur.
Un buste de Victor Hugo est exposé au palais Bourbon (Paris).
Adaptations
Les œuvres de Hugo ont donné lieu à d'innombrables adaptations411 au cinéma, à
la télévision ou au théâtre. Le héros hugolien le plus interprété demeure Jean
Valjean, incarné, en France, par Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura ou Gérard
Depardieu.
Cinéma
Près d'une centaine d'adaptations au total dont plus d'une quarantaine pour Les
Misérables, suivi de près par Notre-Dame de Paris. On peut y voir le caractère
universel de l'œuvre de Hugo, car les cinémas les plus divers s'en sont emparés :
américain (1915, Don Caesar de Bazan, tiré de Ruy Blas) ; (1928, The Man Who
Laughs, adaptation de L'Homme qui rit) ; anglais, indien (1953, Badshah Dampati,
adaptation de Notre-Dame de Paris) ; japonais (1938, Kyojin-den, adaptation
des Misérables dans un cadre japonais, sous l'ère Meiji) ; égyptien (1978, Al Bo'asa,
autre adaptation des Misérables) ; italien (1966, L'Uomo che ride, adaptation
de L'Homme qui rit), etc.
L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut est un des rares films biographiques qui
évoque indirectement l'exil de Victor Hugo (qui n'apparaît pas dans le film) à travers
le destin de sa fille Adèle Hugo. L'écrivain apparaît dans le film de Sacha Guitry Si
Paris nous était conté interprété par Émile Drain. L'écrivain apparaît, par
autodérision, dans Personal Shopper, dans un téléfilm qui se déroule dans le film,
interprété par Benjamin Biolay, pratiquant une expérience de spiritisme412,413 (le
dossier de presse cite comme source Le livre des tables chez Gallimard414).
En 2016, le film documentaire Ouragan, l'odyssée d'un vent a repris le texte de Hugo
intitulé La Mer et le Vent415 pour constituer l'essentiel de la narration, accompagnant
les images dédiées à l'ouragan.
Télévision
Un nombre important d'adaptations d'œuvres de Victor Hugo a été réalisé pour la
télévision. Pour la télévision française Jean Kerchbron réalisa les adaptations
de Marion de Lorme, Torquemada et L'Homme qui rit, en 2000 Josée Dayan fit une
adaptation des Misérables avec Gérard Depardieu, Christian Clavier et John
Malkovich.
En 2018, France 2 diffuse une série de 4 épisodes : Victor Hugo, ennemi
d'État réalisée par Jean-Marc Moutout qui retrace la vie politique et intime de Victor
Hugo de 1848 à 1851. Victor Hugo est interprété par Yannick Choirat.
Opéra
Une centaine d'opéras ont été inspirés par l'œuvre de Victor Hugo. Signalons, entre
autres, parmi les plus connus :
l’Angleterre dressé par l’auteur n’étant que peu flatteur. Le roman est publié en 1870
dans une version qui ne conserve que l’intrigue et élude les passages historiques et
philosophiques.
Après la mort de l’auteur, les éditions de ses romans se multiplient, notamment les
éditions bon marché qui permettent l’élargissement du public. De 1885 à 1915, on
compte au moins 36 éditions de Notre-Dame de Paris (vendues entre trente shillings
et trois pences) et 24 éditions des Misérables.
Iconographie
(liste non exhaustive)
Publications
Bibliographies exhaustives
Il existe deux catalogues bibliographiques des œuvres de Victor Hugo :
Bibliographie de la Bibliothèque nationale de France en
2002 [archive]
Bibliographie du « Groupe Hugo », Université Paris
7 [archive].
Œuvres complètes, éditions de référence
Notes et références
Notes
a. ↑ Certains biographes donnent la date du 28 juillet - vide Annette Rosa
dans Victor Hugo ou l’éclat d’un siècle ou André Maurois
dans Olympio ou la Vie de Victor Hugo, Hachette, 1954, p. 189 –
tandis que d’autres, vide Henri Gourdin (Adèle, l’autre fille de Victor
Hugo [archive]p. 35) ou Auguste Rey (Villégiature de la famille Hugo à
Saint Prix in La revue de l’histoire de Versailles et de Seine et Oise
(1906), p. 129 [archive]) tiennent pour la date du 24 août.
b. ↑ « La route des écrivains » [archive], sur napoleon.org.
c. ↑ Actuellement le 88.
d. ↑ Maison détruite en 1904. Le lieu correspond actuellement entre
le no 23 et le no 35 de la rue.
e. ↑ Voir aussi Exposition de la BnF [archive], manuscrit de Hugo ainsi
légendé : La date anniversaire du 16 février, sera désormais fêtée
chaque année par un message de Victor Hugo dans le petit livre rouge
de Juliette, baptisé le « Livre de l'Anniversaire ».
f. ↑ Lire dans Lettres parisiennes, vol. 3 [archive] d'Émile de Girardin les
tentatives de Thiers pour concilier le parti de Jouy et les contusions
qu'il a peur d'en recevoir.
g. ↑ Théâtre peu propice aux spectacles d'envergure et réticences des
comédiens français devant les audaces de ses drames.
h. ↑ Je dirai : la dictature est un crime. Ce crime, je vais le commettre.
J'en porterai la peine. Après l'œuvre faite, que j'échoue ou que je
réussisse, quand même j'aurais sauvé la République et la Patrie, je
sortirai de France pour n'y plus rentrer. Coupable du crime de
dictature, je m'en punirai par l'exil éternel. (Cité par Julien Gracq,
cf. infra.).
i. ↑ Voir le chapitre « The Four Winds of the Spirit (les Quatre Vents de
l'Esprit, 1881) » p. 291Selected Poems of Victor Hugo: A Bilingual
Edition, Victor Hugo, E. H. Blackmore & A. M. Blackmore, University of
Chicago, 2001 - Extrait: « Despite his stroke, he was able to maintain
his customary publication schedule by delving into that pile and issuing
some of its contents. ».
j. ↑ Flaubert l'appelle l'immense vieux et il a droit à des funérailles
nationales telles que Barrès évoqua à ce propos la hugolâtrie du
peuple français dans René Souriac, Patrick Cabanel : Histoire de
France, 1750-1995: Société, culture [archive].
k. ↑ « Le 2 août 1883, Victor Hugo avait remis à Auguste Vacquerie,
dans une enveloppe non fermée les lignes testamentaires suivantes,
qui constituaient ses dernières volontés pour le lendemain de sa
mort : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être
porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les
églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en
Dieu. Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1885, I. Mort de
Victor Hugo, Extrait du Rappel..
l. ↑ Myriam Roman : la romancière explique en quoi le roman hugolien
se démarque du roman scottien : Il [Victor Hugo] se propose de
dépasser les cadres posés par Scott : ouverture du genre romanesque
sur l'épopée et le grandiose, dilatation du réel vers l'idéal. dans Victor
Hugo et le roman historique [archive], sur le site du Groupe
Hugo [archive].
m. ↑ La curiosité, l'intérêt, l'amusement, le rire, les larmes, l'observation
perpétuelle de tout ce qui est nature, l'enveloppe merveilleuse du style,
le drame doit avoir tout cela, sans quoi il ne serait pas le drame ; mais,
pour être complet, il faut qu'il ait aussi la volonté d'enseigner, en même
temps qu'il a la volonté de plaire, écrit-il dans la préface
d'Angelo [archive] ; la même pensée anime Balzac ; in Pierre
Laubriet : L'intelligence de l'art chez Balzac: d'une esthétique
balzacienne [archive] p. 372.
n. ↑ Ces digressions lui furent d'ailleurs reprochées, comme étant
envahissantes par Armand de Pontmartin dans les premières critiques
du roman : p. 720, « Le Correspondant »,vol. 292 [archive].
o. ↑ Anne Ubersfeld parle de « Viol du public » pour les tentatives de
Victor Hugo de convaincre le public dans Anne Ubersfeld,
1974 Ibid., p. 178 et 224.
p. ↑ Anne Ubersfeld parle de son désir d'unifier les publics, dans Anne
Ubersfeld, 1974 Ibid., p. 389.
q. ↑ Anne Ubersfeld parle du système A et non A - Anne Ubersfeld,
1974 Ibid., p. 411 et suivantes.
r. ↑ Victor Hugo, dans la préface de Lucrèce Borgia, rappelle que
dans Le Roi s'amuse, le bouffon possède une difformité physique,
mais une âme qui souffre, et dans Lucrèce Borgia, l'héroïne possède
une difformité morale, mais rayonne par son amour maternel.
s. ↑ Une seule fois en 1832, suivie d'une reprise sans grand succès
50 ans plus tard, dans Anne Ubersfeld, 1974, Ibid., p. 156.
t. ↑ L’Expiation dans Les Châtiments, Booz endormi dans La Légende
des siècles, pour ne citer que ces deux exemples.
u. ↑ Voir - entre autres - le commentaire [archive] de Ludmila Charles-
Wurtz sur le site Gallimard. Extrait : « Les Contemplations sont le chef-
d'œuvre de la poésie lyrique de Hugo, parce que le recueil se donne à
lire comme une autobiographie universelle. C'est une œuvre d'exil -
écrite en exil, mais aussi produite par l'exil. Cet exil est d'abord
politique ; il est aussi intérieur. À la catastrophe du coup d'État, Hugo
associe la mort de sa fille : le proscrit qui parle dans Les
Contemplations est exilé hors de son pays et hors de lui-même, si bien
que chaque lecteur peut s'identifier à lui. ».
v. ↑ Vide Victor Hugo et les graveurs de son temps de Gérard Blanchard
dans Communication & Langages, 1984, no 62, p. 65-85; - Extraits :
« Victor Hugo, côté plastique, commence à dessiner comme tout le
monde des « carnets de voyage ». Il aime l'eau-forte alors que la
mode est aux bois gravés. (…) Mais qu'arrive le malheur (la mort de
Léopoldine, le 4 septembre 1848 (…), l'exil (Jersey d'abord, de 1852 à
1855 avec l'expérience spirite) et voilà un autre Hugo qui se révèle à
lui-même. Avec un certain bonheur, il se livre aux vagues de
l'inconscient. Il pratique alors le dessin comme une sorte d'exercice
spirituel, comme une calligraphie zen. ».
w. ↑ Lire « http://www.fdlm.org/fle/article/319/jfkahn.php3 »(Archive • Wikiwix • Archive.is • G
oogle • Que faire ?)
l'interview de] Jean-François Kahn, auteur de Victor Hugo,
un révolutionnaire (2002)- Extraits:« On commence gauchiste et on
finit conservateur d’habitude ! Lui était conservateur et il prend parti
tout d’abord pour la République, la démocratie et finalement pour la
révolution. Il va même devenir une sorte de prophète révolutionnaire.
(…) C'est surtout un réformiste. (…) Dans sa vie, ses prises de
position sont également complexes. Il est absolument contre le
colonialisme quand il s'agit de pays qui ont une vieille culture comme
l'Égypte ou Cuba, mais il le justifie pour l'Afrique Noire, car il pense
que c'est une terre vide et sans histoire ».
x. ↑ Il faut, pour que l’univers soit en équilibre, qu’il y ait en Europe,
comme la double clef de voûte du continent, deux grands États du
Rhin, tous deux fécondés et étroitement unis par ce fleuve
régénérateur ; l’un septentrional et oriental, l’Allemagne, s’appuyant à
la Baltique, à l’Adriatique et à la mer Noire, avec la Suède, le
Danemark, la Grèce et les principautés du Danube pour arcs-
boutants ; l’autre, méridional et occidental, la France, s’appuyant à la
Méditerranée et à l’océan, avec l’Italie et l’Espagne pour contreforts.,
Victor Hugo, Le Rhin, Conclusion - Lire en ligne.
y. ↑ La correspondance de Baudelaire nous confirme que chez Hugo, il
n'aime pas la poésie politique, l'engagement…, dans David Ellison,
Ralph Heyndels, les modernités de Victor Hugo, p. 162.
z. ↑ Hans Christian Andersen and music: the nightingale revealed: In
general, literary historians have presented Hugo as being rather
hostile toward music, but this is something as a misconception. It is
true that Hugo generally opposed the production of musical works
based on his plays, but he nonetheless revered music quite highly,
especially what he referred to as "retrospective
music. p. 44 [archive] in Hans Christian Andersen and music: the
nightingale revealed, Anna Harwell Celenza, Ashgate Publishing,
2005.
aa. ↑ Arnaud Laster précise qu'on n'a jamais trouvé la fameuse formule
que l'on lui prête : Défense de déposer de la musique le long de mes
vers . Il n'était sans doute pas si hostile que cela à la mise en musique
de ses textes comme en témoigne La Esmeralda de Louise Bertin.
dans Groupe Hugo, séance du 25 janvier 1997 [archive].
Références
1. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Victor » est son prénom d’usage et « Marie » est
son deuxième prénom (typographie conforme aux préconisations
du Lexique, p. 151) : voir son acte de naissance [archive]) et la
signature du poète qui était « Victor Hugo ».
2. ↑ http://www.operavenir.com/cours/docs/Hugo.doc [archive].
3. ↑ « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo » [archive], sur besancon.fr,
Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002(consulté le 29 avril
2010), Une vie d'exception, p. 4.
4. ↑ Préface de Cromwell où l’auteur se pose en théoricien et en chef de
file du romantisme. À la tragédie classique, il oppose le drame
moderne, qui doit mêler, comme le fait la nature-même, le sublime et
le grotesque, ces deux éléments de la réalité. Gaëtan
Picon, Dictionnaire des auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 550,
(ISBN 978-2-221-50156-6).
5. ↑ Après Charles Baudelaire, des tenants de la poésie nouvelle lui ont
parfois reproché l’impureté de son lyrisme, son caractère narratif, son
manque de rigueur et sa densité. Gaëtan Picon, Dictionnaire des
auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 551,(ISBN 978-2-221-50156-6)..
6. ↑ « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo » [archive], sur besancon.fr,
Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002(consulté le 29 avril
2010), Une vie d’exception, p. 5.
7. ↑ Escholier 1931.
8. ↑ Escholier 1931, p. 11.
9. ↑ Victor Hugo : la face cachée du grand homme.
10. ↑ Diario de Madrid, 11 octobre 1811.
11. ↑« http://www.chronologievictorhugo.com/corpchronoexpress.htm
»(Archive• Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
12. ↑ Revenir plus haut en :a et b Anne-Martin Fugier, « Victor Hugo : la face cachée
du grand homme », émission Secrets d'histoire sur France 2, 10 juillet
2012.
13. ↑ Adèle Hugo, Victor Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa
vie, Paris, Bruxelles, Leipzig, Librairie Internationale A. Lacroix,
Verboeckhoven et Cie, éditeurs, 2 tomes, in-8°, 1863 ; t. 1, p. 233.
14. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 233.
15. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 339.
16. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 331-347.
17. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 362.
18. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1820. Moïse sur le Nil Lire sur Gallica [archive].
19. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 1.
20. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1821. "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1820, sur Gallica [archive].
21. ↑ Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J.
Dalles, 1823. Le "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1821 est Chateaubriand,
sur Gallica [archive].
22. ↑ Administrator, « Historique » [archive], sur louislegrand.org(consulté le 4
mars 2016).
23. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 62.
24. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. XXXV - La mort de la mère.
25. ↑ Selon l'acte de décès d'Adèle Hugo en ligne sur le site des Archives
départementales des Hauts-de-Seine. Voir explication sur sa page.
26. ↑ http://hautevillehouse.com/2013/05/eugene-hugo/ [archive]
27. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. LXIV - La mort du frère.
28. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. XL.
29. ↑ Didier Fontaine, « Les Manifestations du
romantisme »(Archive •Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de « La Bibliothèque
du Cénacle »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
30. ↑ Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, tome 1, 2001 (lire en
ligne [archive]), p. 106.
31. ↑ « Victor Hugo et ses contemporains »(Archive • Wikiwix • Archive.is •Google • Que faire ?).
32. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 87.
33. ↑ La Légende des siècles - Mon père, ce héros au sourire si doux….
34. ↑ Revenir plus haut en :a et b Les lieux hugoliens, no 9 [archive],
site victorhugo2002.culture.fr.
35. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. LI - Amis.
36. ↑ Les lieux hugoliens, no 10 [archive], site victorhugo2002.culture.fr.
37. ↑ Annette Rosa, « Victor Hugo, l’éclat d’un
siècle »(Archive • Wikiwix •Archive.is • Google • Que faire ?) - Un ami intime, sur le site du Groupe
Hugo [archive].
38. ↑ Anne Boquel, Etienne Kern, Une histoire des haines d'écrivains,
Flammarion, 2009, p. 87.
39. ↑ Histoire du Romantisme, Théophile Gautier.
40. ↑ Théophile Gautier, Victor Hugo, Paris, Bibliothèque-
Charpentier, 1902, 289 p., p. 18.
41. ↑ Paris, Librairie d'Eugène Renduel.
42. ↑ Victor Hugo / Juliette Drouet, 50 ans de lettres d'amour 1833-1883 :
Lettres de l'anniversaire, présentation de Gérard Pouchain, préface de
Marie Hugo, Collection « Écrits », 2005.
43. ↑ « Lettres à Juliette Drouet, 1833-1883: le livre de l'anniversaire par
Victor Hugo et Juliette Drouet » [archive], sur Google (consulté le29 avril
2010).
44. ↑ Marieke Stein, Idées reçues, Victor Hugo, éditions le cavalier
bleu, p. 20.
45. ↑ Edmond et Jules de Goncourt, Journal, Tome III, Paris, Robert
Laffont, 1989, 1466 p. (ISBN 222105945X), p. 891.
46. ↑ Revenir plus haut en :a et b Jean-Claude Yon : Le statut administratif de la
Comédie Française et du Théâtre de la Renaissance à l'époque
d'Hernani et de Ruy Blas [archive], site du Groupe Hugo.
47. ↑ Michel Faul : Ce « combat » contre Hugo et le romantisme est
partiellement raconté par Michel Faul dans Les Aventures militaires,
littéraires et autres d'Étienne de Jouy, Éditions Seguier, mars 2009,
p. [source insuffisante] (ISBN 978-2-84049-556-7).
48. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. LV, LVII, LIX, LXI, LXII, LXVI et
LXVII.
49. ↑ « Léopoldine Hugo »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur le site
commémoratif « http://www.victorhugo2002.culture.fr »(Archive • Wikiwix • Archive.is •Goo
gle • Que faire ?)
.
50. ↑ Jean Delalande, Victor Hugo, dessinateur génial et halluciné, p. 11.
51. ↑ Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 478.
52. ↑ « Les lieux hugoliens »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que
faire ?)
, no 9, victorhugo2002.culture.fr.
53. ↑ Autour du Père Tanguy, Petite histoire de la rue Clauzel de 1830 à
1900, sources Archives de Paris: Henry-Melchior de Langle: Le petit
monde des cafés parisiens
54. ↑ fiche sur le site du sénat [archive] consultée le 28 avril 2013.
55. ↑ fiche sur le site de l'assemblée nationale [archive] consultée le 28 avril
2013.
56. ↑ Les Contemplations, Livre V - En marche, « Écrit en 1846 ».
57. ↑ Pascal Melka, Victor Hugo: un combat pour les opprimés : étude de
son évolution politique.
58. ↑ Pascal Melka, Ibid., p. 232.
59. ↑ Constant de Tours, Le siècle de Victor Hugo raconté par son
œuvre, p. 148.
60. ↑ Constant de Tours, Ibid., p. 150.
61. ↑ Raphaël Lahlou, Le Coup d'État du 2 décembre, Paris, Bernard
Giovanangeli, 2009.
62. ↑ Pascal Melka, Ibid., p. 242.
63. ↑ Constant de Tours, Le Siècle de Victor Hugo raconté par son
œuvre, p. 158.
64. ↑ Revenir plus haut en :a et b Victor Hugo, Choses vues 1847-1848, Paris,
Gallimard, 1972, 505 p. (ISBN 2-07-036047-4), p. 11..
65. ↑ Dominique Val-Zienta, Les Misérables, l'Évangile selon "saint
Hugo" ?, Harmattan, 2012 (lire en ligne [archive]), p. 8.
66. ↑ Pascal Melka, Ibid., 1849-1851 : la rupture entre Victor Hugo et le
Prince-Président, p. 254-255 Lire en ligne [archive].
67. ↑ Exil de Victor Hugo [archive] sur le site de Hautevillehouse.
68. ↑ Jean Tulard, Peut-on faire confiance aux historiens ?, Académie des
sciences morales et politiques, 2006, p. 321.
69. ↑ Henri Guillemin, Hugo, Paris, Seuil, Microcosme, Ecrivains de
toujours, 1978, 191 p. (ISBN 2-02-000001-6), p. 181.
70. ↑ Le Moniteur universel, 10 janvier 1852, no 10, p. 45.
71. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Correspondance de Victor Hugo - Année
1851 » [archive], sur Wikisource, 2016 (consulté le26 décembre 2018)
72. ↑ Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d’État, Paris,
Gallimard, 1961, 288 p., p. 7
73. ↑ Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d'Etat, Paris,
Gallimard, 1961, 288 p., p. 19
74. ↑ Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d'Etat, Paris,
Gallimard, 1961, 288 p., p. 20
75. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Correspondance de Victor Hugo - Année
1852 » [archive], sur Wikisource, 2016 (consulté le26 décembre 2018)
76. ↑ Henri Guillemin, « Le journal inédit d'Adèle Hugo », Le Monde, 4
février 1956 (lire en ligne [archive])
77. ↑ Victor Hugo - Présentation de Jean-Claude Fizaine, Politique - Actes
et paoles II, Paris, Robert Laffont, 1985, 1172 p.(ISBN 2-221-04698-
6), p. 427-428
78. ↑ « Correspondance de Victor Hugo - 1853 » [archive],
sur Wikisource, 2016 (consulté le 26 décembre 2018)
79. ↑ Victor Hugo - Présentation de Jean-Claude Fizaine, Politique - Actes
et Paroles II, Paris, Robert Laffont, 1985, 1172 p.(ISBN 2-221-04698-
6), p. 433/441
80. ↑ Victor Hugo - Présentation de Jean-Claude Fizaine, Politique - Actes
et Paroles II, Robert Laffont, 1985, 1172 p.(ISBN 2-221-04698-6), p. 443
81. ↑ Jacques Marseille, Françoise Gomez, Les années Hugo, Paris,
Larousse, 2002, 215 p. (ISBN 2-03-505292-0), p. 132
82. ↑ « Correspondance de Victor Hugo - Année 1854 » [archive],
sur Wikisource, 2016 (consulté le 28 décembre 2018)
83. ↑ Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d’État, Paris,
Gallimard, 1961, 288 p., p. 120
84. ↑ « Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome
II.djvu/199 » [archive], sur Wikisource, 16 avril 1854 (consulté le17 juin
2017).
85. ↑ Victor Hugo, Choses vues, Paris, Gallimard, 1972, 1014 p.
(ISBN 2070402177), p. 343-344.
86. ↑ Alain Decaux, Victor Hugo, Paris, Editions France Loisirs, 1995,
1036 p. (ISBN 2-7441-5020-7), p. 855
87. ↑ Victor Hugo, Choses vues 1849-1885, Paris, Folio, 1985, 1014 p.
(ISBN 2-07-040217-7), p. 35
88. ↑ Victor Hugo - Présentation de Jean-Claude Fizaine, Politique - Actes
et Paroles II, Paris, Robert Laffont, 1985, 1172 p.(ISBN 2-221-04698-
6), p. 466
89. ↑ Henri Guillemin, Hugo, Paris, Seuil, 1949, 191 p., p. 7
90. ↑ Victor Hugo - Présentation de Jean-Claude Fizaine, Politique - Actes
et Paroles II, Paris, Robert Laffont, 1985, 1172 p.(ISBN 2-221-04698-
6), p. 481
91. ↑ Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d’État, Paris,
Gallimard, 1961, 288 p., p. 150
92. ↑ Boucher de Perthes, Sous dix rois vol. 7, p. 470, Jung-Treuttel,
1866 [lire en ligne [archive] (page consultée le 1 décembre 2012)].
er
Annexes
Bibliographie
Sources pédagogiques (pour les collégiens et les lycéens)
Notices d'autorité :
o Fichier d’autorité international virtuel
o International Standard Name Identifier
o CiNii
o Bibliothèque nationale de France (données)
o Système universitaire de documentation
o Bibliothèque du Congrès
o Gemeinsame Normdatei
o Service bibliothécaire national
o Bibliothèque nationale de la Diète
o Bibliothèque nationale d’Espagne
o Bibliothèque royale des Pays-Bas
o Bibliothèque nationale de Pologne
o WorldCat
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies
généralistes : Brockhaus
Enzyklopädie [archive] • Deutsche
Biographie [archive] • Dictionnaire historique de la
Suisse [archive] • Enciclopedia
italiana [archive] • Encyclopædia
Britannica [archive] • Encyclopædia
Universalis [archive] • Encyclopédie
Treccani [archive] • Gran Enciclopedia
Aragonesa [archive] • Gran Enciclopèdia
Catalana [archive] • Encyclopédie
Larousse [archive] • Swedish
Nationalencyklopedin [archive] • Store norske
leksikon [archive]
Ressources relatives aux beaux-arts :
o AGORHA
o Bridgeman Art Library
o Europeana
o Musée d'Orsay
o Royal Academy of Arts
o (en) Art Institute of Chicago
o (en) Bénézit
o (en) Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum
o (en) National Gallery of Art
o (en) National Portrait Gallery
o (sv + en) Nationalmuseum
o (en + nl) RKDartists
o (en) Union List of Artist Names
Ressources relatives à l'audiovisuel :
o Allociné [archive]
o (en) AllMovie [archive]
o (en) Internet Movie Database [archive]
Ressources relatives à la littérature :
o Académie française (membres) [archive]
o NooSFere [archive]
o Projet de recherche en littérature de langue
bretonne [archive]
o (en) Internet Speculative Fiction Database [archive]
Ressources relatives à la recherche :
o La France savante
o Isidore
o Persée
Ressources relatives au spectacle :
o Les Archives du spectacle [archive]
o Kunstenpunt [archive]
o (en) Internet Broadway Database [archive]
Ressources relatives à la vie publique :
o Base Léonore [archive]
o « Maitron » [archive]
o Sénat [archive]
o Base Sycomore [archive]
v·m
Vic
Fauteuil 14 de
v·m
v·m
◀ Composition de l'Académie fr
v·m
Personnes transfér
v·m
Ro
Accueil
Portails thématiques
Article au hasard
Contact
Contribuer
Débuter sur Wikipédia
Aide
Communauté
Modifications récentes
Faire un don
Outils
Pages liées
Suivi des pages liées
Téléverser un fichier
Pages spéciales
Lien permanent
Informations sur la page
Élément Wikidata
Citer cette page
Dans d’autres projets
Wikimedia Commons
Wikiquote
Wikisource
Wikiversité
Imprimer / exporter
Créer un livre
Télécharger comme PDF
Version imprimable
Dans d’autres langues
Alemannisch
Brezhoneg
Deutsch
English
Español
Italiano
Occitan
Picard
Português
151 de plus
Modifier les liens
La dernière modification de cette page a été faite le 12 mai 2020 à 00:20.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons
attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent
s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que
les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page,
voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de la Wikimedia Foundation, Inc., organisation
de bienfaisance régie par le paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des États-Unis.
Politique de confidentialité
À propos de Wikipédia
Avertissements
Contact
Développeurs
Statistiques
Version mobile