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Laure Junot d'Abrantès

Naissance

6 novembre 1784

Montpellier

Décès

7 juin 1838 (à 53 ans)

Ancien 1er arrondissement de Paris

Sépulture

Cimetière de Montmartre

Nom de naissance

Laure Adélaïde Constance Permon

Nationalité

française

Activités

Salonnière, mémorialiste, écrivaine, historienne

Mère

Panoria Comnène

Conjoint

Jean-Andoche Junot

Enfants

Joséphine Junot d'Abrantès (d)

Constance Aubert

signature de Laure d’Abrantès

Signature

Sépulture au cimetière de Montmartre.

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Laure Adélaïde Constance Junot, duchesse d’Abrantès1, née Permon le 6 novembre 1784 à Montpellier
et morte le 7 juin 1838 à Paris, est une mémorialiste française.

Biographie

Enfance et vie de famille

Fille de Charles Martin Permon, pourvoyeur de vivres pour l’Armée d’Amérique2 et administrateur civil
en Corse, et de Panoria Comnène, Laure Permon se prétendait issue par sa mère d’une branche déchue
des empereurs byzantins3.

Laure d’Abrantès a rapporté dans ses Mémoires que le jeune Napoléon Bonaparte avait demandé sa
mère en mariage après son veuvage. Si l'information semble quelque peu douteuse, il est néanmoins
certain qu’il a beaucoup fréquenté sa famille une fois qu’elle s’est, après diverses vicissitudes, installée à
Paris après la chute des Jacobins le 9 thermidor an II.

Mariée au général Jean-Andoche Junot, qui deviendra fou et finira par se suicider en 1813, elle
commença une carrière littéraire pour pallier ses multiples revers de fortune, et ce grâce à la
collaboration d'un jeune écrivain Honoré de Balzac, alors encore méconnu3.

Vie mondaine à Paris et voyages en Europe

Son mariage se déroule au début du Consulat, période à laquelle elle entre dans l’animation de la vie
parisienne où sa beauté, son esprit caustique et son extravagance ne tardent pas à la faire remarquer. Si
le premier Consul la surnomme la petite peste, c'est de manière affectueuse car il la traite, ainsi que
Junot, avec la plus grande générosité (sa grande sœur qui avait alors douze à treize ans baptisa
Napoleon Le Chat botté) un sentiment qui néanmoins ne sera jamais partagé par l'intéressée, la
duchesse n'hésitant pas à se répandre en sarcasmes et calomnies à son endroit dans ses Mémoires
historiques sur Napoléon Ier. Elle fait montre, durant la mission diplomatique de son mari à Lisbonne,
d’une telle prodigalité que celui-ci se retrouve à son retour à Paris, en 1806, surchargé de dettes que ses
propres intrigues ne font rien pour arranger. À Paris, elle reçoit les leçons de piano de Daniel Steibelt,
qui lui dédie deux œuvres, Le Bouquet, pour sa fête en août 1807, et une grande pièce en l'honneur de
la paix de Tilsit. Elle rejoint à nouveau son mari à Lisbonne après son entrée victorieuse dans cette ville,
fin 1807, mais même les libéralités et le butin acquis à Lisbonne ne satisfont pas ses exigences. Elle
accompagne ensuite Junot durant une partie de la guerre d’Espagne.

Opposition à l'empereur Napoléon


De retour en France en octobre 1808, la vivacité de ses remarques et la réception d’invités exécrés de
l’Empereur suscitent le mécontentement de Napoléon. Elle devient également la maîtresse du comte de
Metternich, ambassadeur d’Autriche en France. L’aggravation des troubles mentaux de Junot la menace
ensuite de ruine, ce qui explique peut-être pourquoi elle a trempé dans les intrigues visant à restaurer
les Bourbon au trône en 1814. Elle ne se ralliera pas à Napoléon pendant les Cent jours.

Elle possédait au no 34 avenue de Madrid à Neuilly-sur-Seine le château de Saint-James4.

Liaison sentimentale avec Honoré de Balzac et début du travail d'écrivaine

Après 1815, elle passe la majeure partie de son temps à Rome, dans le monde artistique qu’elle anime
par la vivacité de sa conversation. De retour à Paris, sous la Restauration, elle devient monarchiste et
traite Napoléon Bonaparte de monstrueux usurpateur, puis tente de combler ses dettes et de retrouver
son rang en vendant meubles et bijoux. Mais surtout, elle rêve d’écrire pour ajouter à ses maigres
revenus des droits d’auteur5. C’est ainsi qu’elle devient la maîtresse du jeune Honoré de Balzac vers
1828, après s’être longtemps refusée à lui. L’auteur de La Comédie humaine lui sert d’abord de
conseiller, de correcteur et d’homme à tout faire6. C’est lui qui la pousse à rédiger ses Mémoires qu’il
corrigera inlassablement et dont, le succès acquis, elle niera impudemment qu’il y eût mis la main7.

Difficultés financières et littéraires

Médaillon par Pierre-Jean David d'Angers.

La Duchesse connaît cependant une triste fin de vie, jalonnée de difficultés financières et littéraires. La
publication de ses Mémoires ne suffisant pas à assainir sa situation financière, elle se résigne à vendre
l'hôtel d'Abrantès, résidence du couple Junot, ainsi que son mobilier, la cave et une riche
bibliothèque8,9. Après quelques années de succès, les échecs se succèdent : Balzac ne travaille plus
pour elle, elle le perd comme amant et elle doit louer un rez-de-chaussée rue de La Rochefoucauld où
elle tente de reconstituer un salon avec des amis fidèles aux souvenirs de l’Empire. Juliette Récamier,
Théophile Gautier (qui la surnommait « la duchesse d’Abracadabrantès »), des acteurs mondains et des
douairières sont de ceux-là. Les journaux parlent de la Société des polichinelles au sujet des acteurs
mondains. Mais le pire est à venir : le libraire Ladvocat refusant ses manuscrits, la duchesse tombe dans
l’indigence, doit vendre son mobilier10.

Mort

Elle finit sa vie dans un hôpital où, faute d’argent, on la place dans une mansarde10.
Elle est inhumée au cimetière de Montmartre11, où sa tombe est ornée d'un médaillon de David
d'Angers.

Famille et descendance

La duchesse d’Abrantès et le général Junot vers 1804, par Marguerite Gérard (Le Hussard en famille,
huile sur toile, musée de Denver).

Laure et Jean-Andoche Junot ont eu deux filles et deux fils :

Joséphine Junot d'Abrantès (Paris, 2 janvier 1802-Paris, 15 octobre 1888), mariée en novembre 1841 à
Jacques-Louis Amet (Farnham (Surrey), 17 février 1817-)

Constance Junot d'Abrantès (Paris, 9 juillet 1803-Paris, 22 janvier 1881), mariée en 1829 à Louis Antoine
Aubert (1799-1882), d'où descendance.

Louis Napoléon Andoche Junot, 2e duc d'Abrantès (Paris, 25 septembre 1807-Neuilly-sur-Seine, 20


février 1851) mourut célibataire et sans descendance.

Andoche Alfred Michel Junot, 3e duc d'Abrantes (Ciudad Rodrigo-Espagne, 25 novembre 1810 - Bataille
de Solférino-Italie, 24 juin 1859) 1er mariage le 2 avril 1845 à Marie Céline Elise Lepic (9 octobre 1824-6
juin 1847) d'où descendance :

Jeanne Joséphine Marguerite Junot d'Abrantès (Paris, 22 mai 1847-21 mars 1934), mariée à Paris le 16
septembre 1869 à Xavier Eugène Maurice Le Ray (Sèvres, 15 juillet 1846-Paris, 1er décembre 1900), qui
fut titré 4e duc d'Abrantès en 1869, d'où descendance et extinction de la branche mâle en 1982. 2e
mariage le 10 janvier 1853 à Marie Louise Léonie Lepic (19 juillet 1829-17 août 1868) sœur de sa 1re
femme d'où descendance :

Jérôme Napoléon Andoche Junot d'Abrantès (Paris, 16 juin 1854-Paris, 10 mars 1857)

Marguerite Louise Elisabeth Junot d'Abrantès (Paris, 25 janvier 1856-1919), mariée à Paris, le 11
novembre 1883 à César Elzéar Léon Vicomte Arthaud de La Ferrière (1853-1924).

Durant la guerre d'indépendance espagnole, Jean-Andoche Junot eu une relation avec Juliana de
Almeida e Oyenhausen (en), fille de Leonor de Almeida Portugal, 4e marquise de Alorna.

Publications

Mémoires de Mme la duchesse d'Abrantès, ou Souvenirs historiques sur Napoléon, la Révolution, le


Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, Paris, Ladvocat, coll. « Mémoires contemporains »,
1831-1835, 18 vol. (lire en ligne [archive]). — Nombreuses rééditions. Peut être complété par :
Mémoires sur la Restauration, ou Souvenirs historiques sur cette époque, la révolution de Juillet et les
premières années du règne de Louis-Philippe Ier, Paris, J. L'Henry, 1835-1836, 6 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Tome 3 (lire en ligne [archive]).

Tome 4 (lire en ligne [archive]).

Tome 5 (lire en ligne [archive]).

Tome 6 (lire en ligne [archive]).

L'Amirante de Castille, Paris, Mame-Delaunay, 1832, 2 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Catherine II, Paris, Dumont, 1834, 305 p. (lire en ligne [archive]).

Les Femmes célèbres de tous les pays : leurs vies et leurs portraits, Paris, Lachevardière, 1834, 106 p., in-
f° (lire en ligne [archive]). — En collaboration avec Joseph Straszewicz. Il existe un prospectus.

Histoires contemporaines, Paris, Dumont, 1835, 2 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Scènes de la vie espagnole, Paris, Dumont, 1836, 2 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Histoire des salons de Paris : tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le
Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier, Paris, Ladvocat, 1837-1838, 6 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Tome 3 (lire en ligne [archive]).

Tome 4 (lire en ligne [archive]).

Tome 5 (lire en ligne [archive]).

Tome 6 (lire en ligne [archive]).

Souvenirs d’une ambassade et d’un séjour en Espagne et en Portugal, de 1808 à 1811, Paris, Ollivier,
1837, 2 vol.
Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Une soirée chez Mme Geoffrin, Paris, Dumont, 1837, 308 p. (lire en ligne [archive]).

La Duchesse de Vallombray, Paris, C. Lachapelle, 1838, 2 vol.

L'Exilé : une rose au désert, Paris, Dumont, 1838, 2 vol.

Tome 1 (lire sur Wikisource, lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire sur Wikisource, lire en ligne [archive]).

Hedwige, reine de Pologne, Paris, Dumont, 1838, 230 p. (lire en ligne [archive]).

Louise, Paris, Dumont, 1839, 2vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Les Deux sœurs : scènes de la vie d'intérieur, Paris, C. Lachapelle, 1840, 2 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

Étienne Saulnier : roman historique, Paris, C. Lachapelle, 1840, 2 vol.

Tome 1 (lire en ligne [archive]).

Tome 2 (lire en ligne [archive]).

« La Forêt verte », Revue des feuilletons : journal littéraire..., vol. 2, 1842, p. 20-24 (lire en ligne
[archive]).

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