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1) Comparez les documents 1 et 2, et identifiez leur principal point commun et leur principale
différence.
2) En quoi le personnage de Guillaume apparaît-il comme un héros dans cet extrait ?
3) Quelles valeurs médiévales le document 1 célèbre-t-il ?
4) Quelle représentation de l’amour propose le document 2 ? Répondez à la question en vous
penchant d’une part sur le poète amoureux et d’autre part sur la dame aimée.
5) Que révèlent les documents 2, 3 et 4 sur la poésie au Moyen Âge ?
6) Que remarquez-vous dans le document 5 ? Pensez-vous que le poète a privilégié le fond ou la
forme de ce texte ?
7) D’après votre observation du document 6, quelle relation lie Jean Molinet et Philippe de
Clèves ?
Document 1 : Anonyme, Le Cycle de Guillaume d’Orange (vers 1070), extrait du
Couronnement de Louis.
[Guillaume] revient d’une chasse en forêt.
Son neveu Bertrand court lui tenir l’étrier.
Guillaume lui demande : « D’où venez-vous, cher neveu ?
- Au nom de Dieu, seigneur, de cette église,
5 Où se fomente une trahison et un grand péché.
Arnéis veut tromper son seigneur légitime :
Il sera bientôt roi, les Français l’ont décidé1.
- Malheur à lui », dit Guillaume le fier.
Il entre dans l’église l’épée au côté,
10 Fend la foule devant les chevaliers,
Et il trouve Arnéis en costume d’apparat.
Il brûlait d’envie de lui couper la tête,
Mais il pensa au glorieux Roi du ciel :
Tuer un homme est un très grand péché mortel.
15 Il remet donc son épée au fourreau,
Et il s’avance, les manches retroussées,
Lui donne un coup de son poing gauche sur le crâne,
Lève le poing droit qu’il abat sur son cou :
Il lui fracasse ainsi l’os de la nuque,
20 Et l’étend raide mort à ses pieds.
Il commence alors à sermonner le cadavre :
« Eh ! canaille ! dit-il, que Dieu te maudisse !
Pourquoi voulais-tu tromper ton seigneur légitime ?
Tu devais au contraire l’aimer et le chérir,
25 Accroître ses terres et augmenter ses fiefs.
Jamais tu ne tireras bénéfice de tes tromperies.
Je voulais simplement te donner une leçon,
Mais tu es mort, tu ne veux plus rien ».
1
L’empereur Charlemagne veut transmettre la couronne à son fils Louis, mais parce qu’il n’est âgé que de 15 ans, le
duc Arnéïs d'Orléans propose à Charlemagne de prendre Louis en tutelle en attendant sa majorité. Cette proposition
n’est inspirée que par son ambition de prendre la tête de l'empire.
1
Il voit la couronne posée sur l’autel :
30 Le comte2 la prend sans hésiter
Vient vers l’enfant3, la lui met sur la tête :
« Tenez, cher seigneur, au nom du Roi du ciel !
Qu’il te donne la force d’être un bon justicier ! ».
Document 2 : Guillaume de Machaut, « Une vipère réside dans le cœur de ma dame4 », La
Louange des dames, ballade CCIV (entre 1324 et 137).
Une vipère réside dans le cœur de ma dame,
Qui étouffe son oreille de sa queue,
Pour qu’elle n’entende pas mes lamentations :
Voilà, rien de plus, ce qui la tient aux aguets tout le jour.
5 Et, dans sa bouche, ne se repose jamais
Le scorpion qui blesse mon cœur à mort;
Son doux regard abrite un basilic.
Tous trois m’ont tué, mais elle : que Dieu la garde.
Lorsqu’en pleurs je la supplie de m’aimer,
10 Dédain s’offusque qu’elle souhaite m’écouter,
Et même si elle se fie aux plaintes de mon cœur,
Dans sa bouche, Refus n’est jamais en repos
Mais, violemment, me blesse au cœur ;
Et son Regard s’amuse et se réjouit
15 De voir mon cœur qui fond, frit et brûle.
Tous trois m’ont tué, mais elle : que Dieu la garde.
Amour, tu sais quelles douleurs elle m’a infligées
Et que je suis à elle pour toujours, que je le veuille ou non,
Mais quand tu fuis et que Loyauté se dérobe
20 Et que Pitié ne désire pas qu’elle s’anime,
Je ne vois ici aucune autre consolation
Qu’une mort rapide ; car, pour mon plus grand malheur,
Dédain, Refus et Regard me brûlent le coeur,
Tous trois m’ont tué, mais elle : que Dieu la garde.
2 Guillaume.
3 Louis.
4 Titre original, en ancien français : « Une vipere en cuer ma dame maint »
5 Codex : ancêtre du livre, cahier formé de pages manuscrites reliées ensemble.
2
Document 5 : Jean Molinet, « Oraison sur Maria » (texte non traduit)
Racine resent, respirable,
Marie, mere merveilleuse,
Ramolliant, rigueur rebelle,
Marguerite Mundifie,
Rigle, reduisant receptable,
Mere misericirdieuse,
Repentans ruyneux rappelle.
Mansion moult magnifie,
5 Ma maistresse mirifie,
25 Jardin joly, joie internelle,
Mon mesfait maculeux me matte,
Jour infini, incomparable,
M’ame mordant mortifie ;
Illustre, intacte jovencelle,
Mercy m’envoye m’advocate !
Jaspre joyeux, incomprenable,
Ardant amour, arche aornee, Innocente image inspirable,
10 Ancelle annuncee, acceptable, 30 Idolatrie interdisant,
Implore Jhesus invocable,
Arbre apportant aulbe adjournee,
Juste Justice introduisant.
Accroissant avoir adreanle,
Astriferent aigle, attraictable
Estoille errant, encontre eureuse,
Accoeul, amorti ayemant,
Espine esprise, exelse eschielle,
15 Azime aspirant, adorable,
35 Ente esprise, exelse eschielle,
Ancre aguë, ames attirant,
Ente eminete, eslute espeuse,
Rubis raiant, rose ramee, Evangelisee estincelle,
Elucente, entiere, eternelle,
Rais reschauffant, raiseau rorable,
Riche regente, reclamee, Enchainte, enixe et efficace,
20 Resjoissant, resconfortable, 40 Esperance espirituelle,
Envie estains, erreur efface !
Document 6 :
Enluminure
représentant le grand
rhétoriqueur Jean
Molinet présentant son
ouvrage à Philippe de
Clèves.
3
Séance n° 3 : Histoire littéraire – La poésie au Moyen-Âge
Synthèse : Au Moyen-Âge, on distingue deux genres poétiques majeurs.
Épique ). Il s’agit d’un
1. La chanson de geste qui vient tout droit de l’épopée (poésie.....................
…………..,
Récit de forme poétique, qui relate les gestes (du latin gesta : actions, exploits) de
Chevalier Puissance surhumaine
………….. célèbres ou inventés. Le héros épique est doué d’une ......................
qui relève parfois du merveilleux et incarne les …………..Valeurs médiévales les plus
Féodalité
fondamentales, celles de la ………….. (la loyauté envers son suzerain) et celles du
Christianisme
………….. (loyauté envers Dieu).
Fin’amor du
2. La poésie lyrique qui exprime des sentiments amoureux selon le modèle de la …………...
Il s’agit d’une conception courtoise de l’amour, dans laquelle un homme noble, souvent un
chevalier, aime de façonInconditionnel
………….. et admire une dame inaccessible (mariée d’une
condition sociale supérieure à la sienne, vivant dans un autre pays, insensible à ses
sentiments…) dans l’espoir douloureux qu’elle l’aime un jour en retour. Cet idéal
amoureux, qui ne reflète d’ailleurs pas la réalité de l’époque, ressemble à la relation qui unit
le vassal à son suzerain.
La poésie du Moyen Âge est intimement liée à la ......................
Musique (jusqu’au XIVème siècle où ces
deux arts vont se séparer). C’est pour cette raison que les poèmes médiévaux présentent la plupart
du temps un refrain. C’est le cas des deux formes fixes les plus répandues à l’époque :
Balade
- La .......................poème composé de strophes terminées par un refrain (comme par exemple
« Une vipère réside dans le cœur de ma dame » de Guillaume de Machaut).
- Le rondeau : poème dont le premier vers est repris en refrain à la fin des strophes suivantes.
Elle est chantée, et constitue un divertissement apprécié dans la société raffinée du Sud de la France.La
poésie est donc écrite en langue d’oc1 par des troubadours (ou troubairitz pour les poétesses), et
Ménestrels
leurs textes sont interprétés et mis en musique par les …………...
Mécènes
Ils sont généralement au service de grands seigneurs et .......................qui les protègent. Ils
chantent leurs poèmes devant la cour ou lors de festivités. Le discours poétique doit donc, bien
souvent, être spectaculaire, quitte à privilégier la ………….. Forme plutôt que le sens. Les grands
…………..
Poète (XVème siècle), comme Jean Molinet, proposent une poésie virtuose qui explore les
possibilités de la langue et de l’écriture, en s’imposant des contraintes littéraires, comme le
palindrome2, l’ ´acrostiche
................... , l’anagramme3, et en multipliant les jeux sonores.
1 Langue d’oc : langue romane parlée dans le sud de la France, qui s’oppose à la langue d’oïl, parlée dans le nord. Les noms
de ces langues proviennent de leurs manières respectives de prononcer le mot « oui ».
2 Palindrome : Mot ou groupe de mots qui peut se lire indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche en
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b) D’après vos réponses, dans quel(s) domaine(s) les humanistes sont-ils particulièrement
savants ?
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c) Quels événements historiques majeurs permettent la redécouverte des textes anciens par
les humanistes ? Expliquez leurs conséquences.
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f) Quels sont les auteurs humanistes les plus importants ?
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3) Créez une frise chronologique aussi complète que possible sur la poésie du XVIème
siècle, en plaçant : l’Humanisme, la Pléiade, l’École de Lyon et les événements
historiques majeurs (invention de l’imprimerie, chute de Constantinople,
ordonnance de Villers-Cotterêts, fin du règne de François Ier et début des guerres de
religion)
L'ESSENTIEL
Le xvn e siecle classique est le grand siecle des moralistes qui, comme Pascal,
La Rochefoucauld et La Bruyere, reflechissent sur les mceurs de la societe et
sur la nature humaine. L'ceuvre de La Fontaine va clans le meme sens, par le
detour plaisant des fables. Le regard lucide de ces ecrivains se pose sans ame-
nite sur les vices et les defauts des hommes.
Les auteurs classiques cherchent à atteindre le beau en respectant divers principes, dont la
plupart sont fixées dans le livre de Nicolas Boileau intitulé ...................................... (1674).
1) Ils préconisent l’ ………… des auteurs de l’Antiquité
qu’ils considèrent comme des modèles.
2) Ils hiérarchisent les genres littéraires en plusieurs
catégories : les genres nobles (la ................... ou l’épopée) et les
genres mineurs. Ils ne mélangent jamais deux tonalités
différentes (tragique et comique par exemple).
3) Les dramaturges respectent des règles précises. Ils
composent des pièces à intrigue unique, se déroulant en une
journée et en un seul lieu (règles des ..................................... ).
L’intrigue doit être crédible et possible (règle de
……………………) et rien de choquant ne peut être
représenté sur scène (règle de................... ).
4) Les poètes utilisent ...................................... car c’est un vers noble.
5) Les auteurs classiques cherchent à ………… et à .................. , selon l’idéal du docere et placere fixé
par l’auteur antique Horace. Les œuvres doivent donc divertir mais aussi transmettre un
enseignement, qui est souvent moral. Les ………… sont des écrivains qui observent,
décrivent et analysent les mœurs d’une époque, c’est-à-dire les comportements des hommes,
leurs coutumes. Les plus connus sont ………… , …………, ………… et ....................... Ils
cherchent à corriger les ................... des hommes, souvent de façon satirique, c’est-à-dire en s’en
moquant.
6) Les auteurs classiques promeuvent certaines valeurs, qu’incarne l’idéal de
……………………: modèle d’humanité selon les moralistes, il présente des qualités de
mesure, d’élégance, de courtoisie, de culture et de conversation.