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Dictées

Dictée 1

Là-dessus ils découvrirent trente ou


quarante moulins à vent qu’il y a en cette
plaine, et, dès que Don Quichotte les vit, il
dit à son écuyer : "La fortune conduit nos
affaires mieux que nous n’eussions su
désirer. Car voilà, ami Sancho Pança, où se
découvrent trente ou quelque peu plus de
démesurés géants, avec lesquels je pense
avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de
leurs dépouilles nous commencerons à nous
enrichir : car c’est ici une bonne guerre, et
c’est faire grand service à Dieu d’ôter une si
mauvaise semence de dessus la face de la
terre"

(extrait de Don Quichotte de Miguel de


Cervantès)

Dictée 2

Sancho Pança accourut à toute course de


son âne pour le secourir, et, quand il fut à lui,
il trouva qu’il ne se pouvait remuer : tel avait
été le coup que lui et Rossinante avaient
reçu. "Dieu me soit en aide ! dit Sancho ; ne
vous ai-je pas bien dit que vous regardiez
bien ce que vous faisiez, que ce n’étaient
que des moulins à vent, et que personne ne
le pouvait ignorer, sinon quelqu’un qui en eût
de semblables en la tête ? — Tais-toi, ami
Sancho, répondit Don Quichotte, les choses
de la guerre sont plus que d’autres sujettes
à de continuels changements [...]"

(extrait de Don Quichotte de Miguel de


Cervantès)

Dictée 3

La vie solitaire qu'Émilie avait menée, les


pensées mélancoliques qui lui étaient
habituelles, et sa sensibilité un peu
maladive, tout l'avait disposée aux
impressions superstitieuses ; aussi fut-elle
saisie d'une sorte de frisson, lorsqu'elle mit
le pied dans cette pièce retirée où personne
n'était entré depuis la nuit mémorable. En
portant les yeux sur la chaise placée dans
un coin obscur, elle crut y voir l'image de son
père. Près de défaillir, elle se remit peu à
peu et se reprocha tant de faiblesse, au
moment d'accomplir un devoir sérieux.

(extrait de Les Mystères du château


d'Udolphe d'Ann Radcliffe)

Dictée 4

Dès mon départ des éclairs avaient brillé


dans le lointain ; bientôt des nuages
montèrent, de plus en plus noirs, amoncelés
par la tempête qui les poussait devant elle
en mugissant. Les terribles grondements du
tonnerre se répercutaient en mille échos, et
à perte de vue des éclairs fulgurants
sillonnaient l'horizon. Les grands sapins
craquaient, ébranlés jusque dans leurs
racines. La pluie tomba à torrents. A chaque
moment nous risquions d'être écrasés par
les arbres ; les chevaux se cabraient,
effrayés par la lueur des éclairs ; nous ne
pouvions avancer qu'à grand-peine ;
finalement la voiture versa si violemment
qu'une des roues arrière se brisa. Il nous
fallut rester là et attendre que l'orage
s'apaisât et que la lune perçât les nuages.
Le postillon s'aperçut alors que dans
l'obscurité nous nous étions écartés de la
route et que nous avions pris un chemin de
traverse.

(extrait de Les Elixirs du Diable d'E.T.A.


Hoffman)

Dictée 5

Ces phrases furent prononcées d’une voix


douce et mélodieuse par la plus innocente,
la plus jolie et la plus gentille petite créature
qui sous la baguette d’une fée fût jamais
sortie d’un œuf enchanté. Elle était arrivée à
pas muets, et montrait une figure délicate,
une taille grêle, des yeux bleus ravissants de
modestie, des tempes fraîches et pures. Une
naïade ingénue qui s’échappe de sa source
n’est pas plus timide, plus blanche ni plus
naïve que cette jeune fille qui paraissait
avoir seize ans, ignorer le mal, ignorer
l’amour, ne pas connaître les orages de la
vie, et venir d’une église où elle aurait prié
les anges d’obtenir avant le temps son
rappel dans les cieux. À Paris seulement se
rencontrent ces créatures au visage candide
qui cache la dépravation la plus profonde,
les vices les plus raffinés, sous un front
aussi doux, aussi tendre que la fleur d’une
marguerite.

(extrait de La Peau de Chagrin d'Honoré de


Balzac)

Dictée 6

M. Rodin, la tête baissée sur sa poitrine,


semblait étranger à la conversation ; sa
consternation, sa stupeur augmentaient
avec la réflexion : les deux jeunes filles
qu’on venait de sauver avaient quinze ans :
elles étaient vêtues de deuil ; elles se
ressemblaient à s’y méprendre ; l’une portait
au cou une médaille de bronze : il n’en
pouvait plus douter, il s’agissait des filles du
général Simon. Comment les deux sœurs
étaient-elles au nombre des naufragés ?
Comment étaient-elles sorties de la prison
de Leipzig ? Comment n’en avait-il pas été
instruit ? Ces pensées secondaires, qui se
présentaient en fou à l’esprit de M. Rodin,
s’effaçaient devant ce fait : « Les filles du
général Simon étaient là. » Sa trame,
laborieusement ourdie, était anéantie.

(extrait de Le Juif errant d'Eugène Sue)

Dictée 7

La place du Panthéon était pleine de soldats


couchés sur de la paille. Le jour se levait.
Les feux de bivouac s’éteignaient.
L’insurrection avait laissé dans ce quartier-là
des traces formidables. Le sol des rues se
trouvait, d’un bout à l’autre, inégalement
bosselé. Sur les barricades en ruine, il
restait des omnibus, des tuyaux de gaz, des
roues de charrettes ; de petites flaques
noires, en de certains endroits, devaient être
du sang. Les maisons étaient criblées de
projectiles, et leur charpente se montrait
sous les écaillures du plâtre. Des jalousies,
tenant par un clou, pendaient comme des
haillons. Les escaliers ayant croulé, des
portes s’ouvraient sur le vide. On apercevait
l’intérieur des chambres avec leurs papiers
en lambeaux ; des choses délicates s’y
étaient conservées, quelquefois.

(extrait de L’Éducation sentimentale de


Gustave Flaubert)

Dictée 8

Je venais d'apercevoir, en retrait de la route


en dos d'âne que nous suivions, trois arbres
qui devaient servir d'entrée à une allée
couverte et formaient un dessin que je ne
voyais pas pour la première fois, je ne
pouvais arriver à reconnaître le lieu dont ils
étaient comme détachés, mais je sentais
qu'il m'avait été familier autrefois [...] Je
regardais les trois arbres, je les voyais bien,
mais mon esprit sentait qu'ils recouvraient
quelque chose sur quoi il n'avait pas prise,
comme sur ces objets placés trop loin dont
nos doigts allongés au bout de notre bras
tendu, effleurent seulement par instant
l'enveloppe sans arriver à rien saisir. Alors
on se repose un moment pour jeter le bras
en avant d'un élan plus fort et tâcher
d'atteindre plus loin. Mais pour que mon
esprit pût ainsi se rassembler, prendre son
élan, il m'eût fallu être seul.

(extrait de À l'ombre des jeunes filles en fleur


de Marcel Proust)

Dictée 9

J’étais presque mort quand je vins au jour.


Le mugissement des vagues, soulevées par
une bourrasque annonçant l’équinoxe
d’automne, empêchait d’entendre mes cris :
on m’a souvent conté ces détails ; leur
tristesse ne s’est jamais effacée de ma
mémoire. Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce
que j’ai été, je ne revoie en pensée le rocher
sur lequel je suis né, la chambre où ma
mère m’infligea la vie, la tempête dont le
bruit berça mon premier sommeil, le frère
infortuné qui me donna un nom que j’ai
presque toujours traîné dans le malheur. Le
Ciel sembla réunir ces diverses
circonstances pour placer dans mon
berceau une image de mes destinées.

(extrait des Mémoires d’Outre-tombe de


François-René de Chateaubriand)

Dictée 10

Au galop de quatre chevaux, elle était


emportée depuis huit jours vers un pays
nouveau, d’où ils ne reviendraient plus. Ils
allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans
parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils
apercevaient tout à coup quelque cité
splendide avec des dômes, des ponts, des
navires, des forêts de citronniers et des
cathédrales de marbre blanc, dont les
clochers aigus portaient des nids de
cigognes. [...] On entendait sonner des
cloches, hennir des mulets, avec le murmure
des guitares et le bruit des fontaines, dont la
vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de
fruits, disposés en pyramides au pied des
statues pâles, qui souriaient sous les jets
d’eau. Et puis ils arrivaient, un soir, dans un
village de pêcheurs, où des filets bruns
séchaient au vent, le long de la falaise et
des cabanes. C’est là qu’ils s’arrêteraient
pour vivre [...]

(extrait de Madame Bovary de Gustave


Flaubert)

Dictée 11

Il y avait à Rome un antique usage : la veille


de l'exécution des criminels condamnés aux
bêtes, on leur donnait à la porte de la prison
un repas public appelé le repas libre. Dans
ce repas on leur prodiguait toutes les
délicatesses d'un somptueux festin :
raffinement barbare de la loi ou brutale
clémence de la religion : l'une qui voulait
faire regretter la vie à ceux qui l'allaient
perdre ; l'autre qui, ne considérant l'homme
que dans les plaisirs, voulait du moins en
combler l'homme expirant.
Ce dernier repas était servi sur une table
immense, dans le vestibule de la prison. Le
peuple, curieux et cruel, était répandu
alentour, et des soldats maintenaient l'ordre.

(extrait des Martyrs de F.-R. de


Chateaubriand)

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