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Électre, Jean Giraudoux

Réécriture du mythe d’Électre

La production théâtrale de Jean Giraudoux comporte cinq pièces


inspirées de l’antiquité. La guerre de Troie n’aura pas lieu, Amphitryon 38
et Électre tirent leur inspiration de la mythologie grecque. Électre a été
achevée en janvier 1937 et mise en scène en mai 1937 par Louis Jouvet et
sa troupe de l’Athénée. Elle est devenue le premier spectacle officiel de
l’Exposition internationale de 1937.

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Fiche d’identité de Jean Giraudoux en quelques dates
Vie et œuvre de Jean Giraudoux
1882 Naissance de Jean Giraudoux

1893 Il est boursier et interne au lycée de Châteauroux

1902 Il est reçu à l'École normale supérieure

1907 Il voyage aux États-Unis et trouve un poste de lecteur à Harvard

1910 Il est reçu au concours des Chancelleries et entre au ministère des Affaires 1910
étrangères
1914 Il est mobilisé en Alsace comme sergent d'infanterie.

1917 Mission militaire aux Etats-Unis. Publication des Lectures pour une ombre, qui sont des
récits de guerre.
1919 Naissance de son fils Jean-Pierre.

1920 Publication D’Adorable Clio

1921 Publication De Suzanne et le Pacifique

1922 Publication de Siegfried et le Limousin

1926 Il est promu officier de la Légion d’honneur

1928 Première représentation de Siegfried (En scène)

1931 Publication d’intermezzo

1932 Publication de la France sentimentale

1933 Première représentation d'Intermezzo à la Comédie des Champs-Elysées

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1935 La Guerre de Troie n'aura pas lieu (première le 25 novembre).
Giraudoux voyage en URSS, en Pologne et en Allemagne.
1937 Présentation d’Électre (Théâtre de Louis-Jouvet)

1943 Reprise d'Électre au théâtre de l'Avenue

1944 Mort de Jean Giraudoux

1959 Électre est inscrite au répertoire de la Comédie-Française.

L’œuvre dans son contexte


1882 L'enseignement devient gratuit, laïque et Nietzsche, Le Gai Savoir
obligatoire

1898 J'accuse... Zola prend parti pour l'innocence de August Strindberg, Le Chemin
Dreyfus de Dama

1990 Lénine doit s'exiler en Suisse. Il fonde le journal Claude Monet expose Les
Iskra, destiné à coordonner le mouvement Nymphéas pour la première
révolutionnaire russe à l'étranger fois.
Freud, L'Interprétation des
rêves
1903 Assassinat du roi de Serbie Alexandre Ier Hofmannsthal, Elektra.

1907 Triple-Entente entre la Russie, la France et la Picasso, Les Demoiselles


Grande-Bretagne d'Avignon.

1909 Nombreux mouvements de grève en France. Marinetti, Manifeste du


Clémenceau est remplacé par Aristide Briand futurisme. Première œuvre
atonale de Schônberg,
1913 Poincaré est président de la République. Proust, Du côté de chez Swann.
Allongement du service militaire. Apollinaire, Alcools
1914 Début de la première guerre mondiale Gide, les caves du Vatican

1918 11 novembre : capitulation de l’Allemagne et Duhamel, Civilisation.


signature de l’armistice Tzara, Manifeste dada

1919 Traité de Versailles Proust, A l'ombre des jeunes


filles en fleurs.
1921 Millerand est président de la République Colette, chéri

1930 La crise économique et financière atteint la France Pagnol, Marius


Vittar, Victor ou les enfants au
pouvoir
1931 Paul Doumer est élu président de la République. Saint-Exupéry, Vol de nuit.

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1932 Assasinat de doumer, Albert Lebrun devient Céline, Voyage au bout de la
président de la République nuit

1933 Arrivé au pouvoir de Hitler en Allemagne Malraux, La Condition humain

1937 Exposition internationale de Paris Malraux, l’Espoir

1939 Début de la seconde guerre mondial Michel Leiris, L'Age d'homme

Personnages
Électre Personnage principal, elle est la fille de Clytemnestre et Agamemnon. C’est
une héroïne tragique en quête de vérité et de justice, elle est le moteur de
progression de l’histoire. Durant cette elle cherchera d’abords son frère puis
cherchera à démasquer le coupable du meurtre de son père et le venger. Le
mendiant la dénomme “la vérité sans résidu”, “la lampe sans mazout” ou “ la
lumière sans mèche”. (I,13)
Dans cette œuvre la notion de vérité et de lumière représente ce personnage
(le nom “Électre” vient du grec Elektra qui signifie “la lumineuse ou
brillante).

Oreste Il est le frère cadet de Électre. Il a été exilé très jeune par sa mère. Il revient à
Agros et se faisant passer pour un étranger. Oreste est un personnage assez
pâle, éclipsé par sa sœur. Il est attiré par une idée du bonheur qu’il puisse
vivre et il préfère éviter la vengeance. Oreste n’est pas un vengeur
convaincu, mené par l’ordre des dieux (comme il l’est chez les auteurs grecs),
il devient plutôt un instrument de vengeance aux mains d’Électre. Il est ainsi
un personnage désirant le bonheur tout en étant dominé par une idéologie.

Clytemnestre Elle est la fille de Zeus et Léda. Elle est l’épouse d’Agamemnon et la mère
d’Oreste et Électre. Elle a été mariée contre son gré au roi et le haïssait bien
avant le sacrifice de leur fille Iphigénie. Avec son amant Égisthe ils vont tuer
puis après le meurtre elle chassera son fils Oreste.
La Clytemnestre de Giraudoux inspire la pitié quand elle se souvient de sa
jeunesse idyllique qui a été rompue par le mariage forcé avec Agamemnon.
Elle haïssait son mari puisqu’elle était dégoûtée par de petits détails de leur
cohabitation (sa barbe bouclée, son doigt plié). Elle anticipe qu’Oreste et
Électre voudront venger la mort de leur père, mais en même temps, elle ne
cesse pas de les accepter en tant que ses enfants.
Égisthe Amant de Clytemnestre, il l’a séduit durant l’absence d’Agamemnon.
Il fait marier Électre à un jardinier en espérant détourner le destin de la
famille Atrides.
Égisthe dans Électre de Giraudoux est le personnage le plus modifié. Les
auteurs antiques le présentaient comme un homme lâche, convoitant la
richesse et le pouvoir. Tout d’abord, l’Égisthe de Giraudoux semble suivre le
modèle antique, mais la scène 7 de l’acte II apporte un véritable coup de
théâtre - sa double déclaration : il aime Électre et il devient roi.
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Le jardinier Il a été choisi par Égisthe pour épouser Électre mais le mariage n’aura pas
lieu.

Le président et Ce couple, introduit par Giraudoux, apporte dans l’ambiance tragique le


Agathe comique bourgeois. On apprend que Agathe est infidèle, elle prouve son
faible pour les hommes : au cours de la pièce, elle se trahit plusieurs fois et
on apprend qu’elle a au moins quatre amants. Néanmoins, au début de la
pièce elle s’adresse à son mari : « c’est un bien gros mot, adultère, chéri” (I,
2) La scène 2 de l’acte II, un rendez-vous secret d’Agathe et d’un de ses
amants, renvoie à la comédie de boulevard.
La femme de À la fin de la pièce, elle mène la troupe des mendiants qui déchaîne Oreste et
Narsès elle s’unit à Électre pour lui servir de la mère de substitution.
Le mendiant Le mendiant est le personnage le plus mystérieux de l’œuvre, inventé par
Giraudoux. Nul ne sait vraiment qui il est, un dieu ou un homme.
Ce personnage assure plusieurs fonctions : tout d’abords il commente
l’action, Il anticipe l’action et sait ce qui se déroule dans la tête des
personnages (leurs émotions, ...), comme il ne quitte pas sa place pendant
toute la pièce, son omniprésence ressemble à celle du dieu. Parfois il semble
diriger l’action, il émet des ordres “...Électre, pars de l’aurore.” (II,1) et Il
insinue des idées aux personnages : “Électre… Je voudrais bien la voir avant
qu’on la tue.” ÉGISTHE. – Tuer Électre ? Qui parle de tuer Électre ?” (I,3)
Les Euménides D’après l’étymologie, ces divinités sont les “bienveillantes”. Elles sont les
Érinyes, filles de la nuit et de Cronos qui poursuivent les criminels et les
punissent. Les Euménides remplissent leur rôle des « bienveillantes » quand
elles dissuadent Oreste de tuer et qu’elles l’enchaînent pour qu’il ne puisse
pas poignarder Clytemnestre et Égisthe. Après le meurtre elles se
transforment en Érinyes pour le hanter.
Agamemnon Tout en étant mort, Agamemnon reste présent dans le jeu grâce à la pensée
d’Électre et des souvenirs de Clytemnestre. Électre lui rend culte, elle
souhaite voir son tombeau par la fenêtre, elle le croit un homme impeccable.

Structure et résumé de L’œuvre


Acte 1 13 scènes
Un entracte sépare les deux actes
Acte 2 10 scènes
Acte I
Scène 1 Un étranger (Oreste) accompagné par trois petites filles (Euménides), qui l’avaient
rejoint aux portes, arrive à Argos. Dans la cour du palais royal, il rencontre un
jardinier et des villageois. Oreste se souvient de son enfance passée au palais. Le
jardinier lui présente la version officielle de la mort d’Agamemnon : le roi a glissé
dans la piscine et s’est tué en tombant sur son épée. Les Euménides suggèrent les
doutes sur cette version. Elles mentionnent aussi la relation tendue entre Électre et
Clytemnestre. À la fin de la scène, Oreste apprend avec étonnement que demain
Électre va épouser le jardinier. Les Euménides sont chassées de la scène.

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Scène 2 Sur la scène apparaissent les représentants de la famille de Théocathoclès : le
Président du tribunal (cousin éloigné du jardinier) et sa femme Agathe. Ils discutent
sur le mariage préparé qui a été ordonné par Égisthe. Le Président décrit Électre
comme une « femme à histoires » qui peut causer des problèmes pour la famille de
Théocathoclès, pour cette raison il s’oppose au mariage. Le jardinier lui s’oppose au
président et veut se marier avec elle.
Scène 3 Arrive un mendiant. On se pose question s’il est ivre, s’il est vraiment un mendiant
ou un dieu. Il s’assoit sur un escabeau, qu’il ne quitte plus lors de la pièce. Égisthe
explique sa conception de la foi en dieux. À son avis, les dieux ne s’intéressent pas
aux hommes à moins qu’on leur adresse un signe, comme le fait Électre. Pour la vie
tranquille à Argos, il faut éviter d’attirer l’attention des dieux, c’est-à-dire mettre
Électre à l’écart des événements importants, la marier au jardinier pauvre. Le
mendiant parle de son don de clairvoyance et confie à Égisthe qu’il connaît son
intention réelle de tuer Électre. Égisthe nie cette accusation.
Scène 4 Électre et Clytemnestre arrivent, elles se disputent sans cesse, Égisthe s’efforce de
calmer la situation sans succès. La querelle la plus ardente concerne l’abandon
ancienne d’Oreste), Électre voit dans cette abandon le symbole de la défaillance de
Clytemnestre en tant que mère. Égisthe propose à Électre son projet du mariage, il
affirme qu’il veut la guérir de sa tristesse de son père. Elle l’accepte tout en sachant
le but réel du mariage : celui de l’éloigner du palais. Clytemnestre change d’avis et
dissuade Électre : c’est une mésalliance que d’épouser le jardinier. Elle déclenche
aussi un nouveau conflit avec le jardinier à propos de son jardin.
Scène 5 Agathe et Oreste reviennent. Agathe persuade Électre à remplacer le jardinier par
l’étranger (Oreste). Électre refuse avec acharnement. Agathe emmène le jardinier
en disant que la famille de Théocathoclès est sauvée.
Scène 6 Électre reconnaît Oreste à son nom. Électre retrouve son frère.

Scène 7 Électre brave (provoque, nargue) Clytemnestre en lui annonçant que l’étranger est
son mari maintenant. Clytemnestre remarque la ressemblance entre Électre et
Oreste.
Scène 8 Électre et Oreste restent seuls sur la scène (avec le mendiant). Elle lui confie sa
haine pour leur mère et l’encourage à chercher la vérité sur la mort de leur père.
Scène 9 Clytemnestre parle à Électre d’un ton conciliant. Elle accepte son choix du mari.
Électre refuse de rejoindre le « camp des femmes » et de cesser d’être l’ennemi 12
de sa mère. Égisthe annonce une nouvelle : Oreste qu’ils croyaient mort se dirige
vers Argos. Il faut prendre des mesures pour qu’il ne prive pas le régent Égisthe et la
reine Clytemnestre du pouvoir. (Il est considéré comme une menace)
Scène 10 Oreste interroge Électre sur l’origine de sa haine pour la mère. Électre ne connaît
pas la raison précise, elle n’a que « le début du fil ».
Scène 11 Clytemnestre a entendu la fin de leur dialogue, maintenant elle comprend que
l’étranger est son fils. Une conversation commence entre les deux, mais Électre
interrompt leur conversation.
Scène 12 Électre et Oreste sont endormis. Les Euménides qui ont maintenant douze ou treize
ans jouent en parodiant le meurtre d’Agamemnon par Égisthe et Clytemnestre.

Scène 13 La scène est constituée par le monologue du mendiant. Il s’interroge sur les causes
de la chute d’Oreste. Il déduit la conclusion - Clytemnestre en est coupable : elle
tenait Électre sur le bras droit, Oreste sur le bras gauche. Oreste a chaviré, la mère
avait à choisir : soit elle laisse tomber Électre pour sauver Oreste soit elle laisse
tomber le garçon. Elle a décidé de retenir la fille. Ensuite il dénomme Électre « vérité
sans résidu ». Il prévoit son acte futur de vengeance et le châtiment qui va le suivre.
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L'Entracte Le jardinier apparaît seul devant le rideau. La première phrase de son monologue
sent la solitude : « Je ne suis plus dans le jeu ». Il s’adresse aux spectateurs et parle
de ses désirs (la vie calme avec une femme), de sa devise (Joie et Amour), de la
tragédie, des dieux.
Acte II
Scène 1 Électre et mendiant attendent le réveil d’Oreste. Le mendiant raconte la vie d’un
insecte qui ne vit que cinq minutes.
Scène 2 Rendez-vous d’Agathe et d’un jeune homme, son amant. Agathe s’exalte à l’idée
que son mari les surprendrait. Son amant la soupçonne d’une autre infidélité. Au fur
et à mesure, la défense de la femme s’écroule, mais elle ne cesse pas de nier
Scène 3 Oreste est réveillé. Les Euménides lui conseillent de ne pas écouter Électre. Oreste
hésite. Ensuite, Électre lui décrit son songe : pendant le sommeil Agamemnon lui a
révélé qu’il avait été tué par leur mère et son amant. Oreste s’apprête à la
vengeance, mais on ne connaît pas encore le nom de l’amant.
Scène 4 Arrive Clytemnestre. Électre lui fait subir un interrogatoire violant sur l’identité de
son amant. La mère désavoue une relation amoureuse et remarque qu’en tant que
veuve elle pourrait avoir un amant sans remords. Électre demande à Oreste de la
laisser seule avec la mère.
Scène 5 Clytemnestre cherche à retrouver un lien entre elle et sa fille (« tu es ma fille, après
tout »), elle parle de la féminité que les unit, du droit d’aimer. Électre reste inflexible
et continue à la questionner, l’accuse de ne pas avoir aimé son père. Clytemnestre
cède et avoue qu’elle a un amant, mais elle ne veut pas divulguer son nom. Scène
finit par la question d’Électre : « Qui est-ce ? »
Scène 6 « Qui est-ce ? » demande le Président à Agathe. La situation de la scène précédente
est reprise. Le président interroge sa femme sur son amant. Finalement, Agathe
déclare son adultère, elle décrit en détail les conditions insupportables de la vie
conjugale. Le Président menaçant de punir son amant, Agathe dévoile son nom :
Égisthe. Clytemnestre, consternée, s’exclame : « Menteuse ! ». Grâce à ce mot,
Électre connaît le nom de l’amant de sa mère.
Scène 7 Égisthe entre, il se déclare commandant, au-dessus de sa tête plane un oiseau.
Argos est encerclé par les Corinthiens, l’armée exige un roi pour défendre la ville. Il
faut qu’Égisthe épouse Clytemnestre et qu’il devienne roi. Il remercie d’avoir reçu
Argos en don, il exprime son dessein de le sauver et en s‘adressant à Électre, il
réclame son accord. Il dévoile son amour pour elle. Électre assaille sa mère de
reproches, parce que dans le discours d’Agathe sur le mariage, elle a reconnu sa
mère : elle aussi comme Agathe haïssait son mari. Électre l’oblige à l’avouer. Enfin,
elle appelle Oreste au secours. À la place de lui, les Euménides apparaissent en
annonçant qu’elles l’avaient enchaîné.
Scène 8 Électre s’oppose à Égisthe et Clytemnestre, elle refuse d’accepter leur mariage et
Égisthe comme le roi. Elle se voit aussi à la tête d’Argos, mais son Argos est juste et
pur à la différence de celui d’Égisthe. Finalement, elle accuse sa mère et son amant
du meurtre de son père. La situation s’exacerbe, les ennemis ont pénétré dans la
ville. Égisthe promet qu’il renoncera au trône en faveur d’Oreste et qu’il punira les
coupables si Électre le laisse sauver Argos. Elle refuse. Égisthe ordonne de libérer
Oreste et part avec Clytemnestre. L’oiseau descend, le mendiant l’identifie : c’est un
vautour (Symbol royal et Divin).
Scène 9 La femme de Narsès avec des mendiants délivrent Oreste. Le mendiant se met à
raconter d’une façon touchante l’assassinat d’Agamemnon : Le roi revenu de la
guerre de Troie ne se doutait de rien et prit son bain. Sa femme l’a immobilisé en
l’étouffant de son corps et Égisthe, son cousin éloigné, lui donna un coup d’épée. En
mourant, Agamemnon appela ses enfants pour les remercier de la vengeance
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future. Sur le marbre resta une entaille à laquelle le mendiant a deviné ce crime.
Oreste part en priant le mendiant qu’il raconte maintenant la mort d’Égisthe et
Clytemnestre. À partir du discours du mendiant, on apprend qu’Oreste ne verra plus
Électre, que Clytemnestre est en train d’être tuée, qu’Égisthe crie un nom en
mourant. On entend la voix d’Égisthe exclamant le dernier mot : « Électre ! »
Scène 10 Le palais brûle, la ville est ravagée et Électre se sent satisfaite. Les Euménides
rappellent que maintenant, elle n’a rien et qu’elle est la coupable. Électre
désapprouve : « J’ai ma conscience, j’ai Oreste, j’ai la justice, j’ai tout ».
Successivement, les Euménides réfutent ses affirmations, Électre finit par « J’ai la
justice, j’ai tout ». La femme de Narsès demande : « Comment s’appelle-t-il, quand
le jour se lève [...] et que tout est saccagé... ? » Le mendiant répond : « Cela
s’appelle l’aurore ».

Les thèmes de l’œuvre


La Vérité : La vérité est l’un des thèmes principaux de cette histoire. Et au cours de celle-ci, on va
nous révéler petit à petit les vérités sur chacun des personnages comme le fait qu’Oreste soit
l’étranger, qu’Égisthe et Clytemnestre son amant. Mais ce thème reste principalement incarné par
Électre. En effet le même nom du personnage principal signifie brillante ou lumineuse, donc la
lumière est un élément clé de l’histoire et la lumière symbolise le dévoilement de la vérité

La Justice : Ce thème est également représenté par Électre qui souhaite venger son père. Elle ne
rabat pas de ses prétentions en aucun moment : même si la ville et les vies des milliers d’hommes
sont menacées, Électre préfère le châtiment immédiat des coupables au salut du peuple.

La vengeance : Également l’un des thèmes principaux. Électre veut venger son père et incite
Oreste à se joindre à elle et a tué les deux amants responsables de la mort du roi.

La fraternité : ce thème est symbolisé par les retrouvailles d’Électre et Oreste qui ne s’était pas
vue depuis 20 ans.

Le destin et la divinité : Comme la présence des Euménides, le mauvais sort de la famille des
Atrides se poursuit. Les personnages sont les jouer du destin et de la fatalité tragique. Ce même
destin empêchera les deux amants d’exercer leur amour comme l’annonce Clytemnestre “Depuis dix
ans, j’aime Égisthe. Depuis dix ans je remets ce mariage par égard pour toi, Électre, et pour le
souvenir de ton père.” (II, 7)

Le genre :
Nous constatons un mélange des genres dans Électre : tragédie, Comédie (Vaudeville), fable (raconté
par le mendiant).

Giraudoux désigne Électre comme « une tragédie bourgeoise ». À la différence des tragédies
antiques, Électre ne représente pas la tragédie de vengeance : l’objet poursuivi par Électre est
notamment le dévoilement de la vérité sur la mort de son père.

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Fiche 2 :

L’œuvre dans son contexte :

Électre a été publié en 1937.

Une époque de tension politique et social :

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